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Liban : Rafic Hariri a été assassiné il y a 12 ans

Le Liban commémore le 14 février 2017, l’assassinat de Rafic Hariri. Douze ans après, le crime de l'ancien Premier ministre reste impuni. Retour sur cet événement qui a secoué le pays.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Rafic Hariri  (PEER GRIMM / DPA-ZENTRALBILD / DPAR)

Les Libanais sont habitués aux déflagrations, mais celle-là résonne encore dans leur esprit.
Lundi 14 février 2005, à la mi-journée, une énorme explosion secoue la capitale Beyrouth. Elle vise le convoi de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri. Sa voiture blindée ne résiste pas à une tonne d’explosifs. L’homme fort du pays est tué avec une vingtaine d’autres personnes. Il avait 60 ans.



L’attentat provoque une onde de choc au Liban où l’on pointe du doigt le régime syrien de Bachar el-Assad.
Rafic Hariri, qui a été Premier ministre pendant près de dix ans sous la houlette syrienne, était passé dans l'opposition. Les relations étaient très tendues avec le président syrien Bachar el-Assad qui avait imposé la reconduction du président Emile Lahoud à la tête de l'Etat libanais.  
Le 14 mars 2005, plus d’un million de Libanais, soit un Libanais sur quatre, descend dans la rue pour réclamer justice et exiger le départ des troupes syriennes. C'est la première mobilisation du genre dans l'Histoire du pays. 
La « révolution du Cèdre » qui rassemble chrétiens et musulmans, aboutira au retrait des soldats syriens après 29 années d’occupation.

Il reste néanmois des alliés de Damas au Liban, avec à leur tête, le parti chiite Hezbollah.  
Le Liban se fracture alors en deux camps : les pro et les anti-syriens.
La division s’installe et s'accentue en 2011 avec le déclenchement du conflit en Syrie. Le Hezbollah, lourdement armé, s’engage militairement sur le terrain aux côtés de son protecteur Bachar el-Assad.

Douze ans  après
La situation se complique dans la région et les assassins de Rafic Hariri courent toujours.
Cinq suspects sont jugés par contumace depuis mars 2014, dans un procès à La  Haye aux Pays-Bas. Ils sont tous membres du Hezbollah, l'organisation rejette les accusations et refuse de collaborer avec le Tribunal spécial pour le Liban (TSL).
Le Hezbollah est-il derrière l’assassinat de Rafic Hariri ? La Syrie a-t-elle commandité le crime ? 
Le temps passe et les questions restent sans réponse.
Les attentats et les assassinats politiques rythment le quotidien de la population libanaise depuis des années sans que jamais les auteurs des crimes ne soient inquiétés. Le meurtre de Rafic Hariri est une frustration de plus, dans ce pays où règne trop souvent l’impunité. 

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