Contrairement au roi dont la chancellerie �tait embryonnaire jusqu’au XII�me si�cle, l’Eglise parisienne �tait dot�e une structure administrative efficace, h�riti�re de l’ancienne "Civitas Parisiorum" romaine et divis�e en 3 archidiacon�s, chacun �tant subdivis� en 2 doyenn�s.
1) L’archidiacon� de Paris, dont le ressort administratif se situait au nord de la Seine sur le Parisis et le Pays de France. Montreuil �tait rattach� � cette structure et incluait � l’origine Bagnolet, Romainville et Les Lilas.
2) L’archidiacon� de Brie, au sud de la Seine, subdivis� en doyenn�s de Vieux Corbeil (91) et de Lagny (77)
3) L’archidiacon� de Jouy-en-Josas, subdivis� en doyenn�s de Ch�teaufort (78) et de Montlh�ry (91)
A noter que Paris intra-muros �tait divis� en 2 archipr�tr�s, Saint S�verin et la Madeleine.
Avec ces structures, l’�v�que de
Paris g�rait la superficie des 7 d�partements de la Petite et Grande
Couronne actuelle, �vang�lisait les campagnes avec par l'interm�daire
des cur�s paroissiaux,
garantissait la doctrine de l’Eglise et assumait sur le plan temporel
le r�le de seigneur f�odal
de son dioc�se. A l'origine, cet �v�que n'avait pas de
comp�tence hi�rarchiques sur les abbayes r�guli�res qui
relevaient directement du Pape. Parfois m�me, le monachisme foncier des
structures r�guli�res s'opposaient � la mission pastorale des
s�culiers. mais tout rentra dans l'ordre apr�s les ann�es 1360 lorsque
l'�v�que de Paris put disposer d'un chapitre cath�dral structur�, o�
les diverses abbayes �taient repr�sent�es. Ainsi la hi�rarchie
�piscopale joua t'elle un r�le pr�pond�rant dans le d�veloppement de
l'urbanisation r�gionale.
Organe de d�lib�rations compos� d’une cinquantaine de chanoines dirig�s par un doyen, le chapitre cath�dral d�cida qu’� partir de 829, ses chanoines disposeront de biens qu'ils administreront personnellement. Puis cette structure se d�veloppe consid�rablement � partir de 1163 avec la construction de la cath�drale Notre-Dame de Paris qui engage des moyens financiers cons�quents venu des 70 localit�s administr�es par son chapitre .
Comme il l'a �t� soulign� pr�c�demment , l’�piscopat parisien n’avait pas de prise directe sur les abbayes r�guli�res d’ob�diences diverses, soumises � l’autorit� directe du Pape, dont les relations avec le roi de France �tait parfois tendues. La situation se normalisa dans les ann�es 1360 et, � partir de cette �poques, l’�v�que de Paris et son sup�rieur l’archev�que de Sens, �taient en fait et en droit les plus grands propri�taires foncier de la r�gion parisienne.
Repr�sentation du Chapitre Notre-Dame de Paris
A noter qu’entre 1630 et 1646, l’archev�que de Sens d’origine p�rigourdine Octave de Saint-Lary de Bellegarde vivait � Montreuil, o� il mourut le 26 juillet 1646, laissant ses biens � l’Eglise Sa d�pouille mortelle fut rapatri�e � Sens le 7 ao�t. Il avait �t� �v�que de Conserans (Ari�ge) en 1614, nomm� archev�que de Sens le 14 novembre 1621, mais ne re�ut ses bulles qu'apr�s l'�rection de Paris en m�tropole le 23 f�vrier 1623. Il fonda un coll�ge de J�suites � Sens, r�forma les monast�res avant de rompre avec les Jans�nistes.
D’une superficie de 200 arpents, il �tait situ� entre la Croix de Chavaux actuelle, dite alors de Chavot et avait en arri�re-fief la Pissotte de Vincennes, qui sera vendu sous Louis XIV et formera le nouvelle paroisse de Vincennes, comme nous l’avons dit pr�c�demment (Lebeuf 1883, p. 394).
L’�v�que conservera son droit de justice sur l’ensemble jusqu’en 1662, date les justices seigneuriales disparaitrons au profit de celle du roi. Le domaine deviendra alors si�ge de la pr�v�t� du fief Decanal dont les attendus sont conserv�s aux Archives Nationales sous la cote Z 2548.
Ci-contre plan du vaste fief Decanal . Sa superficie de 200 arpents s'�tendait de la Croix de Chavaux actuelle au ch�teau de Vincennes. C'est � dire entre la rue de Paris au nord et au sud � la route nationale 34 qui passe devant le ch�teau de Vincennes. C'�tait au moyen-�ge le chemin reliant Paris et Montreuil � la Brie.
Ce n'�tait pas la plus ancienne implantation religieuse pr�sent�es ci-dessous sous forme de tableaux, exceptions faites pour les abbayes de Saint-Antoine, de Notre-Dame de Livry et de Saint-Victor, les plus grands seigneurs fonciers de Montreuil qui figurent � la suite.
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Fond�e en 1113 par Guillaume de Champeaux et Louis VI qui l’aima particuli�rement, cette abbaye de chanoines r�guliers fut dot� d�s l'origine de deux charru�es de terres � Fontenay-sous-Bois (Val de Marne) et d'une charru�e � Montreuil (LL 1450 B), c'est � dire d'environ une trentaine d'arpents.
Blason de l'abbaye Saint-Victor seigneur en partie
Cette donation royale �tait localis�e sur le plateau alors bois� qui surplombait au nord-est le village et son �glise Saint-Pierre-Saint-Paul.
Cette donation fut compl�t�e en 1137 par des droits d'usages dans le bois de Vincennes donn�s � Saint-Victor par le roi Louis VII. Puis le pape Innocent III confirma ces biens le 2 juin 1138 .
A partir de 1193, les biens de l'abbaye de Saint-Victor sont plac�s sous protection de Guillaume de Garlande, seigneur de Livry qui poss�dait droit d'avouerie sur Montreuil, droit qui passa � sa fille ain�e Jeanne de Garlande, �pouse du comte Jean de Beaumont-sur-Oise. En 1220, le couple fera donation de 20 sols de rente � l'abb� de Saint-Victor et de terres dont ont ignore la superficie mais qui jouxtaient les biens de l'abbaye.
Saint-Victor poss�dait quelques maisons dans le village jouxtant ceux de la seigneurie de Montreuil tenue alors par Jeanne de Machault dame de Viarmes et veuve de Pierre de Chambly qui engagea une proc�dure judiciaire contre l’abb� de Saint-Victor � propos du droit de justice . Elle perdit ce proc�s car le 2 janvier 1319, le roi confirma le droit de haute, moyenne et basse justices pour toutes les possessions de l'abbaye.
Apr�s la guerre de Cent-Ans qui mit un coup d'arr�t � son d�veloppement, l'abbaye Saint Victor acheta vers 1470 le fief et l'h�tel d'Orgemont � Montreuil qui fait l’objet d’un paragraphe sp�cifique.
Les terres de Saint-Victor se sont agrandies progressivement et atteignent 100 arpents et plusieurs maisons comme l'atteste une d�claration de 1538 qui mentionne 95 arpents et 4 arpents de pr�s et 60 sous parisis de rente sur plusieurs maisons jardins et vignes (S 2132).
La maison seigneuriale est situ�e sur l'ancien domaine d'Orgemont, au nord du village, vers la rue de l'Orme-qui-ne-Dort. Ses possessions s'�tendent de sa grange primitive situ�e aux limites de la Boissi�re aux lieu-dit "les Hanots", passant par les autres lieux-dits : Derri�re la Grange Saint-Victor, les Quatorze arpents Saint-Victor, les Mares Saint-Victor, l’Aulnay Saint-Victor, les N�fliers, Courtes rayes, la Grande rigole, les Marais, l’Aulnay Auclerc, H�nault, et Malsavoir.
Les donations et acquisitions post�rieures seront de petites dimensions et les biens stagnent comme le constatera en 1580, l’abb� de Saint-Victor, Charles de Lorraine, repr�sent� par Jacques de Montholon, grand archidiacre de Chartres, vicaire g�n�ral et seigneur de Fontenay-sous-Bois et Montreuil en partie comme mentionn� sur le Proc�s-verbal de la r�forme de la coutume de Paris.
Son successeur repr�sent� en 1631 par Toussaint Froger, bailly au nom de Fran�ois de Harlay archev�que de Rouen primat de Normandie et abb� de Saint-Victor ne pourra que faire la m�me constatation lors de sa visite � Montreuil
A cette �poque, la r�forme de la justice royale avait �t� promulgu�e et depuis 1622 avait �t� cr�� le baillage de Saint-Victor qui mettait fin � l'ancienne justice seigneuriale des moines .
On croit savoir que cette propri�t� relevait f�odalement de la ch�tellenie champenoise de Montjay-la-Tour �cart de Villevaud� (Seine et Marne) dont le seigneur �tait traditionnellement l’un des quatre hommes-liges qui portaient sur leurs �paules l’�v�que de Paris lors de son intronisation. Parmi ces derniers notons Nantier de Montjay, dont la fille Ermengarde �pousa Henri 1er de Chatillon-sur-Marne en 1110, au moment de la pouss�e bl�so-champenoise.
A partir de cette date, la ch�tellenie de Montjay est ins�r�e dans le giron de la puissante maison champenoise de Chatillon-sur-Marne. En 1270, elle tenait plusieurs nobles fermes dans la r�gion, notamment celles � de Cr�cy � � Noisy-le-Sec et du � Vieux Ch�teau � � Bondy. Il se pourrait que la maison de Ch�tillon ait �galement tenu un fief situ� � Fontenay-sous-Bois, peut-�tre celui du Val des Pressoirs, dont aurait d�pendu le domaine d’Orgemont � Montreuil. Cette hypoth�se est bas�e sur le fait que deux actes tardifs dat�s de 1360 et 1407 concernant le domaine d’Orgemont mentionnent sa composition, la liste de ses censitaires et une vieille tour avec fosse � poissons � Fontenay.
Avant 1360, le domaine appartenait au pr�sident du Parlement Pierre 1er d’Orgemont, �poux de Marguerite de Voisines, seigneur de M�ry-sur-Oise, Moussy-Le-Neuf, Senlis et Montjay.
Il �tait occup� par le conseiller du roi Pierre de Lieuvillier et comprenait une vingtaine de censitaires parmi lesquels plusieurs seigneurs en partie, notamment Charles Boistel, les h�ritiers de feu Jean de Clermont et Hugues Guingant, qui ach�tera plus tard le domaine d’Orgemont.
En 1407, l’acte pr�cit�
d�crit ainsi le domaine d’Orgemont ;
Un manoir avec cour, des granges, un
colombier, un pressoir, 2 arpents de jardins attenant le manoir,
plant�s d’arbres et 3 quartiers de vignes. 16 arpents de
terres et 16 livres parisis de rente sur 2 arpents. De ce fief
d�pendaient 19 maisons dans le village, rue du Pr�,
devant le moutier, rue Saint-P�re, rue du Milieu, rue cuve du
four, rue Marchande et une au lieu-dit l’Aunoy.
En outre, il poss�dait un arri�re-fief nomm� � fief des Hanots �, au lieu-dit les sept chemins, � l’extr�mit� sud des possessions de Saint-Victor.
Les propri�taires successifs du domaine d’Orgemont.
En 1390, le domaine fera partie de l’h�ritage de Nicolas d’Orgemont, troisi�me fils de Pierre 1er .
Dit � Nicolas le Boiteux �, il �tait chanoine de Paris, doyen des chanoines de Saint-Martin des Champs, proviseur de l’H�tel-Dieu, (1387) et ma�tre des comptes du roi (1385-1410) Membre influent du parti Bourguignon d�s l’ordonnance cabochienne de 1413, puis membre avec Guillaume 1er Barraut de la commission des r�formateurs contre les Armagnacs, il participa � la conspiration contre le roi et fut condamn� � la prison � vie. Ses biens furent confisqu�s le 30 avril 1416, comme ceux avec des Parisiens qui soutenaient les Bourguignons et furent acquis r�guli�rement en d�cembre 1417 par le ma�tre des comptes Hugues de Guingant .
Mais
en 1418, les Bourguignons reviennent au pouvoir, Hugues de Guingant
s’enfuit pour �viter l’arrestation ce qui le fait
accuser de crime de l�se majest� et son domaine saisi.
Il mour�t vers 1420 et le domaine revint � son fils
�galement en fuite. Le domaine est alors attribu� �
Jean Le Clerc, ch�telain de Beauvais, � la fois
conseiller de Philippe de Bourgogne, fils de feu Jean Sans Peur et
proche de la reine Isabeau de Bavi�re, qui le fit nommer
chancelier de France.
Il conservera ce
poste
jusqu’au 6 f�vrier 1424, date o� il remit les
sceaux au duc de Bedford afin de les transmettre � Louis de
Luxembourg, d�j� �v�que de Th�rouanne,
nouveau chancelier de France sous contr�le de l’occupant
anglaise. Outre le poste, l’�v�que se vit
�galement attribuer le domaine montreuillois de son
pr�d�cesseur, celui de Lizac jouxtant celui d’Orgemont.
Afin de le d�dommager, le reine fit nommer Jean Le Clerc
concierge du Palais royal o� il restera jusqu’en 1426.
Puis il retourna en 1427 dans sa ville natale de Nevers o� il
d�c�dera et sera inhum� le 14 ao�t 1438
dans l’�glise du prieur� de Saint-Etienne.
La lib�ration de Paris ranime les querelles � propos des h�ritages familiaux
Auparavant, Paris avait �t� lib�r� et le nouveau roi Charles VII avait d�cr�t� que les parisiens spoli�s pendant la guerre retrouveraient leurs biens sur la base de 1418. Le domaine d’Orgemont fut donc contest� entre Guillaume d’Orgemont Tr�sorier des Guerres et fr�re du chanoine Nicolas d’Orgemont et Louis, h�ritier de feu Hugues de Guingant son p�re. Les d’Orgemont semblent avoir l’avantage et d�tenir les biens restitu�s par le duc de Bourgogne car le domaine �tait en indivision entre Philippe d’Orgemont neveu de Nicolas le Boiteux d�c�d� en 1422 puis sa veuve et ses 5 enfants Charles, Jean, Isabelle, Jeanne, Marguerite et Pierre IV d’Orgemont ancien pr�v�t d’Anjou .
Mais l’indivision posait probl�me et les proc�s continu�rent de 1422 � 1470 entre les divers h�ritiers ;
D’une part pour les d’Orgemont Jacques Pelard bourgeois de Paris, �poux de Gilette Thiphaine, fille de feu l’avocat Thierry Tiphaine et Gaillarde de Vaudray, �pouse en secondes noces de Nicolas de Harlay seigneur de Grandvilliers et de Nogent.
D’autre part Jean Le Paintre, chapelain du roi, et chanoine de la Sainte-Chapelle du Palais Royal, h�ritier de Louis, fils de d�funt Hugues de Guingant.
Un accord intervint sur une base que nous ignorons, sinon qu’en 1447, le domaine d’Orgemont, son arri�re-fief des Hanots et ses maisons villageoises sont aux mains de l’abbaye Saint-Victor qui a acquis ses droits seigneuriaux . Afin d’obtenir des revenus, ces religieux mettent le domaine en concession � divers personnages. Nous ne connaissons ces derniers qu’� partir de 1472 o� les seigneurs du domaine d’Orgemont sont Jean Tartereau, examinateur au Ch�telet puis Hugues Fenestre, tous deux cit� comme seigneurs mais au titre des abb�s de Saint-Victor. Par contre, nulle trace �crite d’autres aveux ou d�nombrement ne figure dans les archives locales.
Apr�s cette �poque, le domaine ne s’�tend plus et est lou� � divers bailleurs dont une majorit� d’habitants de Montreuil et compterait une trentaine de maisons dans le village.
L’ensemble sera saisi comme Biens Nationaux en 1793.
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Primitivement ermitage en 1180, �rig�e en abbaye par l’�v�que Eude de Sully et affili�e � l’ordre de C�teaux en 1203 puis en abbaye royale par Saint Louis en 1227, l’abbaye f�minine de Saint-Antoine-des-Champs, refuge des femmes repenties �tait situ�e dans la paroisse Saint-Paul � Paris. Au temps des croisades (1209-1260) elle re�ut d’importantes donations des familles nobles d’�le-de-France, dont certaines s’illustr�rent contre les Albigeois : Montfort, Mauvoisin et Beaumont.
Blason de l'abbaye de Saint-Antoine
Au fil des temps, les abbesses vont enrichir progressivement leur temporel, d'autant plus qu'elles poss�dent des droits sur trois p�ages de la r�gion parisienne (Mantes, Lieusaint et Tournan) qui assurent des revenus stables et importants. Mais ces biens sont dispers�s en trois grandes zones : Paris m�me, la petite couronne actuelle autour d'Aulnay-sous-Bois, berceau des familles Garlande et Mauvoisin, puis aux limites de l’�le-de-France aux confins de la Picardie.
L’une de ses premi�res abbesses Agn�s de Cressonsacq (1233 � 1240) sœur de Robert Mauvoisin seigneur d’Aulnay-sous-Bois, donne le ton en donnant ses biens personnels du c�t� de Beaumont-sur-Oise et d’Aulnay d�s 1211.
Au total, les biens fonciers de l’abbaye repr�senteront une superficie sup�rieure � 1500 arpents – soit approximativement 500 hectares, dispers� dans un rayon de 50 kilom�tres autour de Paris, et ainsi localis�e :
Val d’Oise
Champagne-sur-Oise, la ferme du Petit-Saint-Antoine, 150 arpents
Beaumont-sur-Oise 20 arpents, Epiais-les-Louvres 40 arpents, Gonesse et Sarcelles 30 arpents
Essonne
Corbeil 200 arpents, Linas et Massy
Seine-et-Marne
- Savigny-le-Temple 250 arpents, une grande ferme, Mitry environ 20 arpents
Le Sariel, Tournan-en-Brie une ferme briarde et 300 arpents.
Val de Marne
Vitry-sur-Seine 20 arpent, Charenton, Bry-sur-Marne, Villejuif, Fontenay-sous-Bois
Yvelines
Conflans-Sainte-Honorine, Mantes
Seine-Saint-Denis
Aulnay-sous-Bois et son lieu-dit Savigny, Noisy-le-Sec un manoir, un pressoir et environ 90 arpents.
Montreuil-sous-Bois la ferme du Petit-Saint-Antoine de 300 arpents avec 3 pressoirs.
Les moniales arrivent � Montreuil (Seine-Saint-Denis) vers 1221 par �change de biens situ�s au Petit-Montreuil, et appartenant � l’abbaye de Saint-Maur. Il s’agit d’un pressoir avec cens et d�mes acquis au sud du terroir, aux lieux dits Le Luat et la Jarry. A partir de cette acquisition, les abbesses successives vont pratiquer une politique fonci�re dynamique et diviser leur domaine montreuillois en quatre groupes ;
Ce fief, dit aussi Petit-Saint Antoine, appartenait en partie au chevalier Pierre du Petit-Montreuil dit Chambellan (Cambellarius) qui serait en r�alit� Pierre de Villeb�on, homme de confiance du roi Louis IX qu’il accompagna en ao�t 1248 � la croisade en Terre-Sainte. Fait prisonnier avec le roi en 1250, ils rentreront en France et Pierre de Villeb�on abandonnera en juin 1255 et � titre d’aum�ne sa part du Petit-Montreuil � l’abbaye Saint-Antoine. Puis l’abbesse de ce monast�re f�minin acquit l’autre moiti� en juillet 1265 de Gautier IV, fils de Gautier II de Villeb�on 118 .
Blason de Gautier de Villeb�on, premier seigneur connuSur ces terres l’abbesse d�veloppera sa maison seigneuriale et en fera le centre n�vralgique de sa seigneurie du Petit-Saint-Antoine � Montreuil, dont la superficie atteindra 300 arpents, dont partie en baronnie avec droit de Justice.
Les moniales b�n�ficiaient alors d’un courant de donations qui permit � leur abbesse d’organiser une seconde ferme du Petit-Saint-Antoine mais � Champagne-sur-Oise. Ces donations affluaient depuis que le comt� de Beaumont avait �t� acquis par la Couronne, ce qui leur permit d’acqu�rir en 1265 pour la somme de 290 Livres Parisis ladite ferme de Champagne-sur-Oise. L’une des plus grandes donatrices fut Blanche de Pacy qui � l’occasion de son entr�e en religion leur versa 1500 Livres Tournois. Ce viatique leur permit d’obtenir des biens fonciers � Champagne (Oise), Savigny pr�s d’Aulnay et Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Le fief de Montreau s'appelait � l’origine fief du Petit-Montreuil. Il aurait �t� acquit en 1259 par l’abbaye Saint-Antoine des Champs, peut-�tre � l'abbaye Saint-Victor comme le sugg�rel’abb� Lebeuf dans son "histoire du dioc�se de Paris". Selon cet historien, le petit-Montreau aurait appartenu au d�but du XIII �me si�cle � un chevalier pr�nomm� Etienne qui en fit don aux chanoines de Saint-Jean-Le Rond, lesquels le vendirent � l’abb� de Sainte-Genevi�ve seigneur de Rosny-sous-Bois.Puis il aurait �t� �chang� avec l’abbaye de Saint-Victor avant de revenir � l'abbaye Saint-Antoine.Faute de preuves, nous ne pouvons confirmer ces assertions.
En tout cas, c'est bien l'abbesse de Saint-Antoine qui �tait
propri�taire d'une moiti� du domaine,l’autre appartenait � un nomm�
Gazon de Maubuisson. En 1303, cette moiti� appartenait au chevalier du
roi Oudard de Maubuisson qui en 1305
c�da son droit seigneurial sur 30 arpents et un pressoir, mais ayant
vraisemblablement conserv� quelques droits car il entra
en litige avec l’abbesse. Cette derni�re nommait alors son domaine le
"Petit-Saint-Antoine ", puis, au fil des agrandissement par achats ou
donation, il fut appel� Petit-Montreau � et enfin
� Montreau �.nom qu'il poss�de encore de nos jours.
Au XIV �me si�cle, il formait le plus vaste ensemble abbatiale, avec la ferme Saint-Antoine , comme le montre le plan ci-dessous. Par contre le fief de Tillemont, situ� � � proximit�, relevait des anciennes terres de Guillaume de Garlande donn�es � l'abbaye Notre-Dame de Livry � partie de 1230 par ses h�ritiers.
Sa composition
D’une superficie de 30 arpents � l’origine, le domaine se d�veloppa rapidement et ses archives permettent de la suivre de 1354 � 1499. A partir de 1500, il s’agrandit par construction de bergeries, �tables, fontaine et abreuvoir � chevaux .
Le domaine de Montreau � Montreuil –ci-contre l’entr�e actuelle - fut restaur� vers 1750 et comprenait:
Le manoir puis ch�teau de Montreau avec sa cour et d�pendance fut construit � l’emplacement du fief de ce nom. L'�difice consistait en une demeure b�tie sur un plan en L et comportant un �tage carr� et un �tage de comble �clair� par des lucarnes ; le corps principal comprenait 15 trav�es r�guli�res en fa�ade ; l'aile en retour d'�querre comprend 5 trav�es sur la fa�ade sud. Le domaine comportait �galement une chapelle et un vaste parc compos� de parterres et d'all�es en �toiles, bien visible sur la Carte des Chasses.
Une superficie de 18 hectares de terres attenantes au ch�teau avec jardin bois et pr�s et 2 pi�ces d’eau, dont une all�e plant�e de tilleuls contenant 1 hectares 26 ares.
Une
superficie principale de 52 hectares
84 ares de terres situ�es aux alentours fut lou�es � divers
particuliers. A noter qu'apr�s le rachat de la seconde moiti� du
domaine � Oudart de Maubuisson, le domaine �tait dot� de droits
seigneuriaux. L'abbaye �tait ainsi seigneur de plein exercice et
recevait l'hommage des seigneurs ci-dessous:
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Tableau des seigneurs du fief de MontreauLe fief de Montreau, � l’origine fief du Petit-Montreuil, acquit en 1259 par l’abbaye Saint-Antoine des Champs fut appel� successivement � Petit-Saint-Antoine � � Petit-Montreau � et enfin � Montreau �. |
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1425-1499 |
Le domaine de Montreau r�unit maintenant les terres nobles et roturi�res et est tenu de 1425 � 1439 par le bourgeois de Paris Jean Turquan �poux de Marie Royer puis de Mac� (+ 29/9/1432), mais les droits seigneuriaux semblent appartenir � l’abbesse de Saint-Antoine. Jean Turquan �tait, outre Montreau, seigneur en partie de Montreuil avec les fiefs de Montreau et de la Pissotte et d’un autre fief � Rosny-sous-Bois. Apr�s sa mort le 15 septembre 1439, le domaine de Montreau reviendra en 1440 � ses fils Pierre Turquan, auditeur au Ch�telet et Jean Turquan second du nom. Pierre en rendra aveu en 1459 et gardera Montreau au moins jusqu’en 1490, date o� il engage un proc�s contre l’abbaye Sainte-Genevi�ve de Rosny avec le soutien de l’abbesse de Saint-Antoine. Puis Philippe Turquan, conseiller du roi, et probable fils de Pierre rendra un dernier aveu pour Montreau en 1499. Pendant cette p�riode, Jacques 1er chevalier est seigneur de Montreuil de 1476 � 1498 |
A.N. s�rie S 4403 - D�c�s de Jean Turquam cit� �pitaphe du charnier Saint-Paul le 15 septembre 1439 (Antiquit�s Nationales, ann�e 1779, p. 79 � 80). Aveu de Pierre Turquam en 1459 puis de Philippe (S 4360) Proc�s S. 4386, f� 90. |
1498-1543 |
Jacques II Chevalier, fils de Jacques 1er, �pouse vers 1518 Catherine Turquam, fille probable de Jean. A la mort de son p�re en 1498, il devient seigneur de Montreuil et par sa femme du fiefs de Montreau. Mais il devra c�der la seigneurie de Montreuil en 1525 � Pierre Huault |
A.N. s�rie S 4360 |
1544-1550 |
A la mort de Jacques II, la seigneurie de Montreuil est sous
tutelle de la veuve Catherine Turquam au nom de ses enfants mineurs. En
1546, ses deux fils Jacques III Chevalier et son fr�re Robert chevalier de
Malte (Hospitaliers de J�rusalem successeurs des Templiers) font un
accord aux termes duquel le second abandonne provisoirement ses biens �
Montreuil, Chelles (Oise) et Bagneux venant de leur p�re. |
A.N. Insinuation Y 87, n� 410 donation de Robert en attente d’une commanderie, acte du 2/8/1541 |
1551-1596 |
Jacques III est seigneur du fief de Montreau. Barbe Avrillot, deuxi�me du nom son �pouse �tant d�c�d�e apr�s 1562, il entra dans les ordres et se fit chanoine pour rejoindre son oncle Pierre Chevalier nomm� �v�que de Senlis. Le fief de Montreau revient vers 1570 � Jacques Desjardins, conseiller au Ch�telet par sa femme Elisabeth Chevalier, h�riti�re de la succession de Jacques III Chevalier d�c�d� vers 1573. La seigneurie sera vendue aux ench�res en 1596. |
Hommage du 22 d�cembre 1574, puis vente aux ench�res de 98 arpents le 22 d�cembre 1596. |
1597-1655 |
Les acheteurs par adjudication de Montreau sont vraisemblablement Robert Turquan et son �pouse Marguerite Tron�on, parents suppos� de Catherine Turquan. Cette hypoth�se est appuy�e par le fait que les successeurs de la famille Chevalier sont Mathieu Garnier et son �pouse Marie Anne Tron�on, mais aucun acte ne pr�cise sa parent� avec Marguerite Tron�on. |
Pas d’actes locaux connus |
1656-1659 |
Le magistrat Mathieu Garnier dit de Montreau, pr�sident � mortier au Tribunal de Metz, ach�te le domaine par adjudication et appara�t sur quelques baux ruraux. Il laisse vers 1659 le domaine � sa fille Marie Anne sous tutelle de sa m�re n�e Marie-Anne Tron�on de Chaumontel. |
CXXXI/112, baux ruraux sur actes des 10 mai et 21 juin 1660. |
1660-1688 |
Marie-Anne Tron�on de Chaumontel, fille d’Enemond et Anne Boyer �tait s�par�e de biens de son d�funt mari et dame de nombreux fiefs dans le Val d’Oise, dont Chaumontel, Candeuvre et autres lieux. Elle vendit le tout apr�s la mort de son �poux, conservant ses 18 fiefs de Chaumontel (Aveu rendu le 7 octobre 1698, puis vente le 31 d�cembre 1707 au prince de Cond� Henri Jules de Bourbon. (Mus�e Cond� � Chantilly cote 106 D 8 et s�rie BH, carton 1) |
AD93 ; �tude CXXXI/112, actes des 10 mai et 21 juin 1660 pour le domaine de Montreau. |
1689-1735 |
Marie Anne Garnier, fille de Mathieu Garnier �pousa le 20 avril 1689 Jacques Etienne Canaye, conseiller au Parlement, seigneur des Roches de Malval et Saint-H�ant. Elle h�rita du fief de Montreau � Montreuil mais n’eut pas de post�rit�, ce qui fait que le fief passa � son beau-fr�re. |
H�riti�re du fief et domaine de Montreau qui revint � son beau-fr�re l’Acad�micien Etienne de Canaye. |
1735-1782 |
Etienne de Canaye, fr�re du pr�c�dent, pr�tre, acad�micien v�t�ran de l'Acad�mie royale des inscriptions de Belles-Lettres, h�rita du fief de Montreau qui fut �rig� en baronnie en 1745. Il d�c�da doyen du Parlement de Paris en 1744 et le fief de Montreau revint en 1782 � son petit-neveu Alphonse de Droullin de Menilglaise. Il descendait de Denis Godefroy, historiographe du roi (1615-1681) �poux de Genevi�ve Desjardins, arri�re petite-fille de Jacques III Chevalier et Barbe Avrillot. |
uccession A.N. ET/XXXVI/777 Le fief baronnie de Montreau devient pr�v�t� dont les
jugements figurent aux Archives Nationales S�rie Z2 2481. |
1782-1813 |
Alphonse de Droullin de Menilglaise, petit-neveu d’Etienne Canaye, �tait seigneur de Malleval (Loire) chevalier et marquis. Capitaine des grenadiers du r�giment des Gardes Fran�aises et propri�taire du ch�teau de Montreau � Montreuil. Membre du Conseil municipal de Montreuil. Titr� baron avec majorat de 7.000 francs par lettres patentes du 19 janvier 1811. |
Dictionnaire des anoblissements, Henri Gourdon de Genouillac, p. 182 |
1814-1815 |
Edmond de Droullin de Menilglaise fils a�n� d’Alphonse, �poux de la marquise Caroline Louise de la Bourdonnaye. |
Succession Archives Seine DQ 14/1722 fol 124 v� et 125 |
1816-1849 |
Anne Alphonsine et Philiberte Charlotte de Droullin de
M�nilglaise, h�ritent de leurs parents du domaine de Montreau. Elles
sont apparent�es au savant Denis Charles Godefroy, natif de Franfort-sur-Mein, remari�
en mai 1835 � Anna Alphonsine Droullin, n�e � Montreuil (93) le 29
avril 1813, fille d’Edmond marquis de M�nilglaise. Le ch�teau livr� �
lui m�me et se d�grade rapidement et les terres sont vendues s�par�ment
� divers acqu�reurs. |
Le marquis Charles Denis Godefroy-M�nilglaise a publi� en 1971 un m�moire sur � les savants Godefroy �, alli�s � la famille Chevalier. |
850-1870 |
La communaut� des dames de la Visitation acquiert le ch�teau quasiment en ruines et le revend vers 1860 au maire Th�ophile Sueur qui installe une fabrique de cuirs vernis dans les communs. Le ch�teau est d�moli lors de la guerre franco-allemande de 1870 car il g�ne les tirs du fort de Rosny. Une partie des annexes subsiste, dont les deux petits b�timents de l’entr�e (Photo couleur).. |
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1932-2010 |
Ces deux b�timents situ�s � l’entr�e de l’ancienne propri�t� sont acquis par la municipalit� en 1932. Le b�timent principal est actuellement le � Mus�e de l’Histoire vivante � de Montreuil. |
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3) Le fief de la Boissi�re
Puis l’abbaye ach�tera toutes les terres disponibles afin d'agrandir son domaine de Montreau et le vendra avec la Boissi�re vers 1610 � Jacques Chevalier, d�j� cit� � propos de la branche Chevalier de Monthyon.
D�s sa prise de possession, le nouveau seigneur mit en valeur son domaine en achetant de nombreuses terres et proc�dant � des �changes fonciers , notamment avec Etienne Parillon, conseiller du roi � la chambre des Compte. C’est vraisemblablement ce Jacques Chevalier, quatri�me du nom, qui fit construire le manoir seigneurial de la Boissi�re mais la preuve ne se trouve pas dans les archives locales. Il d�c�dera en 1633 et ses biens seront partag�s entre ses deux fils :
L’a�n� Nicolas Chevalier (1595-1641) devint seigneur de Monthyon et du fief de Jossigny (Jaussigny) en parti avec la commanderie de Choisy-le-Temple. Il �tait p�re de plusieurs enfants n�s d’un premier mariage avec Anne Bouette et en seconde noces de Marguerite de la Haye.
Le cadet Jacques Chevalier, �cuyer de la reine, fut seigneur du fief de la Lande � Neuilly-sur-Marne (de nos jours au Plessis-Tr�vise (Val de Marne).
L’a�n� Nicolas d�c�dera en 1641 et sa seconde �pouse Marguerite De la Haye, tutrice des enfants mineurs des enfants n�s des deux mariages, vendit la Boissi�re, comme le prouve le compte de tutelle d’Anne Chevalier, fille mineure du d�funt n�e du premier mariage avec Anne fille du conseiller au Parlement Nicolas Bouette . Cette vente �tait motiv�e par les dettes du d�funt car es revenus de la Boissi�re �taient insuffisants.Puis en 1645, la veuve Marguerite se remariera avec Claude Loysel, lieutenant au baillage de Senlis, mettant d�finitivement fin � l’emprise de la famille Chevalier de Monthyon sur le domaine de la Boissi�re.
Plan du manoir de la Boissi�re vers 1730
Ainsi Jacques IV Chevalier et son fils Nicolas VI furent les premiers am�nageurs du manoir de la Boissi�re, sur les hauteurs dominants la plaine de Saint-Denis. Une partie des terres se trouvait sur les terroirs de Montreuil et de Noisy-le-Sec et le manoir fut agr�ment� d’un parc. Vers les ann�es 1710, ce parc � la fran�aise avait fi�re allure, comme figur� sur la carte de Delagrive ci-dessus dat�e d’environs de 1730. Il �tait voisin de la ferme Saint-Antoine et du fief de Montreau, relevant de l’abbaye Saint-Antoine et du fief de Tillemont relevant de l’abbaye Notre-Dame de Livry.
Le d�tails des seigneurs successifs de la Boissi�re figurent ci-apr�s :
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Le fief de la Boissi�re relevait de l’abbaye Saint-Antoine |
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1623-1641 |
Jacques Chevalier, fils Nicolas et Jacqueline Gaudart, seigneur de Monthyon (Seine-et-Marne) devient seigneur de la Boissi�re Il d�c�de en 1633 et le domaine revient � ses fils, l’ a�n� Nicolas, �poux de Marguerite de la Haye et Jacques �poux de Marguerite de la Chambre seigneur de la Lande � Neuilly-sur-Marne. En 1641 � la mort de Nicolas, sa veuve vend le domaine en tant que tutrice des enfants mineurs du d�funt. |
XXXI/32 du 19 septembre 1623 AN. 3909 C, tutelle mineure du 5/11/1641. |
1642-1650 |
L’acqu�reur de la Boissi�re est S�raphin le Ragois conseiller du roi, seigneur de Guigneville (Loiret) qui transmettra le domaine en dot � son unique h�riti�re sa fille Marie Le Ragois, lors de son mariage avec Jean Le Nain seigneur de Beaumont. Il s’associera dans la gestion avec le conseiller du roi Guignoreille, rue du Buy � Paris, paroisse Saint-Andr�. |
11 et 14 juillet 1660, �tude CXXXI/112, r�capitulatif d’actes concernant Chevreau et Cacheleu. |
1651-1789 |
Le domaine de la Boissi�re revient dans l’h�ritage de la famille Le Ragois de Bretonvilliers, important seigneur foncier de la r�gion. Il sera d�sormais r�gi en commun avec celui de Tillemont dont il est tr�s proche. Cette famille est alors le plus grand propri�taire terrier des localit�s voisines de Montreuil dont les seigneuries de Villemomble et Noisy-le-Sec, Avron et autres. La Boissi�re serait revenue � Charlotte, fille de B�nigne Le Ragois de Bretonvilliers et F�licit�e Milan, �pouse de Charles Fran�ois Le Tellier, mais cette hypoth�se n’est pas �tay�e par un acte. |
Le domaine de la Boissi�re �tait g�r� en commun avec celui de Tillemont. |
Le fief Boistel comprenait en 1365 un h�tel avec cour et jardin, pi�ce d’eau et � proximit� 21 maisons, granges, pressoir, �tables, cour, vignes, jardins et rentes, l’ensemble situ� rue de l’orme qui ne dort et angle rue du Pr� et du chemin de Rosny.
Ce fief d�pendait du roi � l’origine avec la seigneurie de Montreuil qui fut donn�e � Pierre de Chambly vers 1307. Entre 1340 et 1343, il est acquis par la reine douairi�re Jeanne d’Evreux dame de Brie-Comte-Robert. Il devient alors mouvant du comt� de Brie et les h�ritiers de Pierre de Chambly rendront hommage � Jeanne d’Evreux jusqu’aux ann�es 1355. Le fief sera alors donn� par le roi � son tr�sorier Philippe Gillier, charg� de surveiller et payer les travaux de d�fense du ch�teau de Vincennes, notamment la tour principale. Mais le tr�sorier royal n’en vit pas l’ach�vement en 1639 car il fut emprisonn� pour sa gestion d�fectueuse vers 1365.
En 1367, le domaine passe � Charles de Boistel, dit Charlot, �chanson de la d�pense du roi et membre de sa � cour d’amour� comme tous les seigneurs de Montreuil de cette �poque. On croit savoir qu’il fut le premier baron de Montreuil et �tait populaire parmi la population qui lui fit �riger un monument � proximit� du domaine � la croix Charles Boistel �.
En 1424, lors de l’occupation anglaise, son fief lui fut retir� et donn� � un � fran�ais reni� �, Louis de Ch�tillon-Saint-Pol-Luxembourg, �galement �v�que de Th�rouanne (1415-1436) et chancelier du roi d’Angleterre Henri VI. Comme cit� pr�c�demment, le pr�lat re�ut �galement le fief voisin de Lizac.
Apr�s la guerre, les h�ritiers Boistel retrouveront leur biens mais le domaine revint en la main du roi qui l’ali�na en 1460 � l’abbaye Saint-Antoine-des-Champs. A partir de cette �poque, les moniales d�tiennent les droits seigneuriaux et g�rent le domaine. Il est lou� � bail � divers personnages, notamment le Pr�sident du Parlement Mathieu de Nanterre, bienfaiteur des religieuses et beau-p�re de Jean IV Le Viste qui devient le second baron de Montreuil.
Le fief Boistel consistait en 4 livres de cens sur une masure proche de l'�glise, diverses redevances sur les maisons et terres de la rue du Pr� et de la rue des Saints P�res ainsi qu’une redevance f�odale dite � bernage �, taxe sur les chiens tenus par le seigneur de Montreuil .Outre l’h�tel seigneurial, il comprenait � proximit� 21 maisons, granges, pressoir, �tables, cour, vignes, jardins et rentes, l’ensemble situ� rue de l’orme qui ne dort et angle rue du Pr� et du chemin de Rosny.
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Fief de Brie-Comte-Robert et h�tel de Boistel acquis par l’abbaye de Saint-Antoine. Propri�t� avec h�tel maison, granges, pressoir, �tables, cour, vignes, jardins, rentes donn�e par le roi Charles V. Situ�e � l’�poque angle de la Rue de l'Orme qui ne dort et de la Rue du Pr� et chemin de Rosny. |
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1307-1333 |
Pierre de Chambly suppos� seigneur de la seigneurie de Montreuil et suppos� seigneur pour les fiefs de Brie-Comte-Robert et Villemomble puis sa femme Jeanne de Machault � partir de 1310 |
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1334-1352 |
Marie de Chambly, fille de Pierre et Jeanne de Machault, seigneur du fief de Brie-Comte-Robert et Villemomble. |
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1353-1372 |
Jeanne de Chambly, fille de Pierre et Jeanne de Machault, seigneur du fief de Brie-Comte-Robert et suppos�e pour les fiefs du Ch�telet et Villemomble. |
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1360-1367 |
Le seigneur de l’h�tel est le receveur et tr�sorier du roi, Philippe Gillier qui fut sanctionn� par sa majest� pour sa mauvaise gestion financi�re. Il perd son domaine en raison de ses dettes. |
(JJ99, fol. 16, v�-19). |
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1367-1424 |
le domaine est acquit par Charles de Boistel, dit Charlot, �cuyer puis �chanson de la d�pense et membre de la cour d’amour du roi. Le domaine lui sera retir� en 1424 au profit de l’�v�que Louis de Luxembourg chancelier du roi d’Angleterre. |
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1373-1374 |
Marguerite de Clermont, femme de Raoul IV de Nesle, dame du fief du Ch�telet et suppos�es pour les fiefs de Brie-Comte-Robert et Villemomble |
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1374-1405 |
Jean de Clermont-Nesle seigneur du fief du Ch�telet et suppos� pour les deux autres fiefs |
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1406-1407 |
Fran�ois de Montb�ron, seigneur des 3 fiefs |
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1408-1459 |
On ignore quels sont les seigneurs du fief de Brie-Comte-Robert qui est vendu en 1460 � l’abbaye Saint-Antoine. D’autre part, le domaine donn� au chancelier Louis de Luxembourg par l’occupant anglais revient aux h�ritiers Boistel. |
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1460-1480 |
A partir de cette date, l’abbaye g�re le domaine et le loue jusqu’en 1480, notamment au pr�sident du Parlement Mathieu de Nanterre. |
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1480-1500 |
En 1493, une croix fut hiss�e en l’honneur de feu Charles Boistel et son nom donn� � la rue en signe de reconnaissance. Le seigneur du domaine Boistel est d�sormais l’avocat parisien Jean Le Viste, gendre du pr�sident du Parlement, Mathieu de Nanterre, bienfaiteur de l’abbaye et important propri�taire terrien � Montreuil. Jean Le Viste est apparent� � la famille du chancelier d’Orl�ans, Florimond 1er Robertet , par sa cousine Jeanne le Viste �pouse de Jean Robertet vice bailli de Vienne, seigneur de Ch�tillon d’Azergues et de Bagnols-en-Lyonnais. |
A.N. S�rie S 4403 et � Histoire de l’acquisition des terres nobles par des roturiers en Lyonnais, Forez et Beaujolais � selon Antoine Vachez 1891 BN page 43 et Biblioth�que de l’Ecole des Chartes, Volume 48. |
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1501 � 1645 |
La succession de feu Jean Le Viste, mort en 1500, seigneur des fiefs d’Orl�ans, Arcy, la Pissotte et baron de Montreuil fait l’objet de contestations entre la famille de Chabannes et Robertet � propos de diff�rends sur ses biens parisiens et lyonnais. Les proc�dures judiciaires engag�es � Paris et Lyon dureront plusieurs g�n�rations. |
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1645-1649 |
Sur adjudication judiciaire, S�raphin le Ragois conseiller du roi, seigneur de Guigneville (Loiret) acquiert l’ancien fief Boistel. Il reviendra � sa fille Marie Le Ragois �pouse de Jean II Le Nain, futur Lenain de Tillemont car propri�taire de ce domaine (Voir Abbaye Notre-Dame de Livry et son fief de Tillemont) |
A.D 93, CXXXI/112 du 14 juillet 1660, mention sur bail � rente en faveur d’Augustin Chevreau. |
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1650-1789 |
Le domaine Boistel suivra d�sormais le sort du fief de
Tillemont aux mains des h�ritiers de la famille Le Ragois qui s’en
d�sint�ressent et le louent � divers particuliers. Il �tait en mauvais
�tat lorsqu’il sera vendu comme Biens Nationaux. |
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Cette abbaye fut fond�e � Livry, � quelques kilom�tres de Montreuil, sur une terre appartenant � Guillaume (IV) de Garlande et donn�e aux religieux en m�moire de son fils Thibault tu� au service du roi. Le d�funt fut inhum� en 1186 sur cette terre et sa tombe sera la base d’un oratoire puis d’une chapelle dite Notre-Dame des Br�lis. Autour, sera �difi�e l'abbaye augustine Notre-Dame de Livry.
Les bienfaiteurs de Notre-Dame de LivryLa famille de Guillaume Garlande, de p�re en fils seigneur de Livry et chevaliers favoris du roi Louis VI, monopolis�rent les fonctions importantes de la cour royale, tels ceux de s�n�chal, de bouteiller et de chancelier. En outre, ils contr�laient depuis 1115 le p�age de Bondy �rig� en fief de la Couronne. En 1121 le cadet Etienne de Garlande, � la fois homme d'�glise et soldat, entra en r�bellion contre le roi qui refusait de transmettre son poste de s�n�chal � son neveu Amaury III de Montfort. En r�pression, le roi d�truisit son ch�teau mais laissa la seigneurie � la famille de Garlande.
Tous les membres de cette famille,
notamment Guillaume V qui poss�dait des biens sans droit de
justice � Montreuil, firent d’importantes donations en
m�moire de leur anc�tre au b�n�fice de
l’abbaye Notre-Dame de Livry. Les biens que cette derni�re
poss�dait � Montreuil proviennent de cette origine. Il
s’agit en particulier de rentes et vignobles au lieu-dit Le
Thillay qui sont � l’origine du domaine qui s’appela
successivement Tillier, Thilemoy, Tilmont puis Tillemont, sans doute
parce que S�bastien Lenain de Tillemont (1637-1698) a v�cu
18 ans en reclus dans ce ch�teau. Historien et Jans�niste
convaincu, auteur des "M�moires eccl�siastiques
pour servir � l'histoire des six premiers si�cles de
l'Eglise", il �tait l’ami des philosophes de son
temps ( Blaise Pascal (1623-1662) Jean Racine (1639-1699) et Charles
Perrault (1628-1703) qui d�ploraient cependant son caract�re
vell�itaire et son inaptitude � la vie sociale.
1217-1221 |
Jeanne de Garlande, �pouse de Jean de Beaumont-sur-Oise (+ 1221) fils d’Yves de Beaumont fait donation � l’abbaye Augustine de Livry fond�e par Guillaume de Garlande en 1203. Parmi ces donations des vignes � Thilloy, Tillier, Thieulemoy. C’est le d�but du domaine de Tillemont. |
A.N. S�rie S 4360 et L 1014 n� 74 ainsi que S�rie S4369 p.1 .et s�rie Q1 038.) |
1222-1580 |
Le domaine de Tillemont est g�r� par son propri�taire l’abb� de Notre-Dame de Livry. |
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1581-1616 |
Le seigneur du Thillay -appellation de Tillemont- est le tr�sorier du roi Pierre Le Houx �poux de Catherine Neveu (Nepveu) puis sa fille Madeleine Le Houx |
Archives d�partementales 93,
�tude CXXXI/21 du
4/3/1616) |
16217-1640 |
Le seigneur est Pierre du Biez (ou du Riez) conseiller du roi et �poux de Catherine Mortier. Il tiendra le domaine jusqu’� sa mort en 1636. A partir de 1640, sa femme h�riti�re du domaine entamera des n�gociations pour vendre ce bien � Claude Le Ragois de Bretonvilliers conseiller du roi Louis XIII et receveur g�n�ral des Finances, propri�taire r�cent du manoir de Louis de Donon au plateau d’Avron, et les ch�teaux en mauvais �tat de Villemomble et Noisy-le-Sec. |
rchives d�partementales 93 CXXXI/21 du 4/3/1616 puis liasses 48, 49, 53 et 67 des 9 janvier 1630, 15 juillet 1632 et 11 novembre 1637 et enfin S�rie Justice Z1 541 |
641-1698 |
Le domaine du Tillay appartiendra au couple form� par Marie Le Ragois de Bretonvilliers, fille du conseiller du roi S�raphin Le Ragois de Bretonvilliers conseiller du roi, seigneur de Guigneville (Loiret) et � son �poux Jean II Le Nain seigneur de Beaumont, conseiller du roi et premier avocat g�n�ral au Parlement, alors associ� � un nomm� Guignoreille conseiller du roi, rue du Buy � Paris, paroisse Saint-Andr�. Au d�c�s des �poux Le Nain le
domaine de Tillemont reviendra � son h�ritier Louis S�bastien Le Nain, historien de l’�glise et jans�niste qui mourut en sa
propri�t� de Tillemont. |
Les domaines de la Boissi�re et Tillemont sont communs � la famille Le Ragois de Bretonvillier � partir de 1641.
CXXXI/112 du 11/7/1660 Archives d�partementales du 93 CXXXI/112 du 11 juillet 1660 et inventaire au d�c�s r�alis� le 29 janvier 1720. |
1699-1759 |
Le domaine de Tillemont �tait aux mains de la famille Le Ragois de Bretonvilliers qui poss�dait depuis 1652 la seigneurie de Villemomble et la vendit en 1765 dans des conditions relat�es ci-apr�s. Le domaine fut partiellement d�membr� puis vendu vers 1760 . |
Pas d’actes dans les archives locales. |
1760-1775 |
Le seigneur de Tillemont est Jacques Fran�ois Choulx de Bussy secr�taire du roi, munitionnaire des vivres � Paris. Il appartient � la maison d’Orl�ans qui est dor�navant propri�taire du domaine et de la seigneurie et du baillage de Livry depuis 1771. |
Archives D�partementales 93/376 du 6 d�cembre 1761 et S�rie judiciaire Z2 1299 pour le baillage |
1776-1789 |
le domaine de Tillemont, en mauvais �tat, sera saisi en 1789 et vendu comme Bien National. |
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