+++ to secure your transactions use the Bitcoin Mixer Service +++

 

Publicité

La grande glissade de l'emploi automobile en France

En quinze ans, les effectifs de l'industrie automobile française ont fondu d'un tiers. En ce moment, quelque 210.000 personnes vivent dans l'Hexagone de la conception et de la fabrication de véhicules contre 330.000 en 2004. Avec les ratés du marché européen et l'électrification des gammes, cette tendance ne devrait pas s'inverser - du moins à court et moyen terme.

Le nombre de salariés français de Renault et de PSA baisse quasi continuellement depuis quinze ans.
Le nombre de salariés français de Renault et de PSA baisse quasi continuellement depuis quinze ans. (AFP)

Par Julien Dupont-Calbo

Publié le 23 août 2019 à 14:13Mis à jour le 27 août 2019 à 16:03

Jusqu'où ira la chute ? Depuis le début du siècle, l'emploi du secteur automobile s'enfonce, semble-t-il, inexorablement vers le bas. Fin mars, quelque 210.000 personnes travaillaient dans la conception et la fabrication de voitures dans l'Hexagone, selon les données compilées par Rexecode pour « Les Echos ». En 2004, à l'apogée du secteur, elles étaient encore 333.000.

En quinze ans, l'automobile made in France a donc perdu 120.000 emplois, une saignée représentant un tiers de ses effectifs. Ces chiffres tiennent compte des intérimaires. Sans eux, on ne compterait à peine plus de 185.000 emplois, contre presque 300.000 en 2004.

Made in France en berne

La dégringolade est sévère, et les prochaines années ne devraient malheureusement pas corriger le tir. D'abord parce que la courbe de la production de véhicules suit le même chemin. L'année prochaine, celle-ci devrait même connaître un sérieux trou d'air , avec une chute temporaire de 22 % liée à une conjonction d'événements exceptionnels.

Publicité

Au-delà, le nombre de voitures assemblées en France n'a aucune raison de remonter sensiblement . Cela fait bien longtemps que l'Hexagone n'a pas vu une usine automobile ouvrir. La dernière fois, c'était Toyota, au tournant du siècle.

Le passage à la voiture électrique est ensuite un autre facteur de suppressions d'emplois. PSA et Renault sont en train de convertir des usines tricolores à cette nouvelle technologie de motorisation, mais le temps de main-d'oeuvre nécessaire à la fabrication d'une voiture électrique est bien moindre que pour l'équivalent essence et surtout diesel.

Rien qu'avec la chute du diesel, de 10.000 à 15.000 emplois sont menacés, a calculé en début d'année l'Observatoire de la métallurgie. Bien entendu, d'autres emplois seront créés, mais pas forcément dans le giron direct du secteur automobile, ni forcément en France.

Même les ingénieurs…

Depuis la dernière crise économique, il y a dix ans, les grands équipementiers automobiles français se sont largement mondialisés, et les deux constructeurs nationaux ont sérieusement réduit leurs capacités de production dans leur fief. Même les activités de recherche et développement ne sont plus concentrées en France. PSA emploie des ingénieurs au Maroc, en Chine, en Inde ; Renault en Roumanie ou en Chine. En 2019, il reste officiellement 47.000 salariés en France chez PSA, et 31.000 chez Renault.

En 2013, les deux champions tricolores ont pourtant signé des accords d'entreprises avec leurs syndicats respectifs - l'idée étant de préserver les usines et l'ancrage de la R&D en favorisant la flexibilité des horaires et en évitant les licenciements secs. Ces accords ont été renouvelés en 2016, et ils seront renégociés très prochainement. Leur teneur exacte donnera un indicateur pour la suite…

Julien Dupont-Calbo   

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres
Publicité