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Premiers récits occidentaux sur les religions Babies et Baha'ies de 1844 à 1944

Momen
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Section D: Le ministère d�Abdu�l-Baha (1892-1921)


Chapitre 22: Abdu'l-Baha - premiers r�cits

Dans le chapitre "Baha'u'llah � Akka", plusieurs premiers r�cits de Abdu'l-Baha ont d�j� �t� donn�s. Presque sans exception, tous ceux qui le rencontr�rent furent imm�diatement impressionn�s par sa personnalit� et son �rudition. Ce dernier �tait en tout point remarquable depuis l'�ge de 9 ans. Il avait �t� le compagnon d'exil de son p�re et n'avait eu aucune opportunit� d'entreprendre des �tudes officielles, ni n'avait eu acc�s � quelque biblioth�que ou institutions d'apprentissage.

On notera qu'� l'�ge de 27 ans, Abdu'l-Baha �tait d�crit par le docteur Chaplin comme ayant:
"...une mani�re remarquablement s�rieuse, presque solennelle, parlait un arabe courant excellent, et montrait une minutie et une connaissance exacte de l'Ancien et du Nouveau Testament, aussi bien qu'une connaissance de l'histoire des pens�es religieuses en Europe".

Une ann�e plus tard, le r�v�rend Neil �crivit de Lui:
"Ce fut en fait �trange de trouver un oriental en Syrie aussi bien �duqu� et de l'entendre parler de mani�re si tol�rante et si intelligible du Christ et du Christianisme".

Deux ann�es plus tard, lorsqu'Abdu'l-Baha e�t 30 ans, le r�v�rend Zeller �crivit de lui:
"C'est un jeune homme fascinant et hautement dou�".

E. G. Browne inclut un long hommage dans des d�clarations telles que:
"Rarement je n'ai vu quelqu'un dont l'apparence m'impressionna autant... Une mani�re de parler aussi �loquente, d'argumenter aussi vive, de donner des illustrations aussi habiles, une aussi intime connaissance des livres sacr�s des juifs, des chr�tiens et des musulmans pourrait � peine �tre trouv�, je pense."

* Visiteurs � Ha�fa et Akka:

Au cours des premi�res quelques ann�es du Minist�re de Abdu'l-Baha, un �v�nement e�t lieu qui fut d'une importance retentissante. Bien que (up) � cette �poque, il y avait eu quelques europ�ens qui avaient sympathis� avec la nouvelle religion (des personnes telles que Prokesch-Osten, Nicolas, peut-�tre E�a de Queiros, et m�me E.G.Browne), aucune personne de l'Occident n'avait publiquement proclam� sa croyance ou activement travaill� pour le progr�s de la religion baha'ie. Puis dans les derni�res ann�es du 19�me si�cle, cette situation changea � travers la conversion � la nouvelle Foi d'un nombre restreint mais grandissant rapidement en Am�rique du Nord.
En quelques ann�es, la communaut� en Am�rique du Nord e�t plusieurs milliers de croyants forts et s'�tait propag�e en Europe. Maintenant, pour la premi�re fois, les personnes de l'Occident pouvaient entendre et lire des r�cits de la nouvelle religion de leurs propres compatriotes. Certains de ces baha'is occidentaux vinrent � Ha�fa et � Akka en tant que p�lerins et ont laiss� des r�cits de leurs visites. Le sujet de l'ascension de la religion baha'ie en Occident est cependant trop grande pour �tre consid�r� dans ce livre, et en cela la section suivante, principalement des r�cits occidentaux de la foi baha'ie en Orient sera consid�r�e. En ce qui concerne Abdu'l-Baha, seuls ces r�cits par des personnes qui n'�taient pas baha'is ou qui furent plus tard retir�es de la religion, seront consid�r�s ici.
L'un des �v�nements les plus importants et les plus significatif du Minist�re d'Abdu'l-Baha fut l'arriv�e du premier groupe de p�lerins am�ricains � Akka en d�cembre 1898. Le p�lerinage fut organis� et financ� par Madame Phoebe A. Hearst, la veuve de l'important homme d'affaires californien et s�nateur des Etats-Unis. Bien qu'au moment de ce p�lerinage, Madame Hearst fut consid�r�e baha'ie, � cause des actions de certains des baha'is � son retour en Am�rique, elle se retira elle-m�me de la communaut� baha'ie. En d�pit de cet �loignement, elle fut capable d'�crire de mani�re chaleureuse d'Abdu'l-Baha.

Les r�cits suivant sont deux extraits de ses lettres:

"Bien que mon s�jour � Akka fut tr�s court, alors que j'�tais l�-bas depuis seulement 3 jours, je vous assure que ces trois jours furent les plus m�morables jours de ma vie, et je me sens encore incapable de les d�crire au plus petit degr�.
D'un point de vue mat�riel, chaque chose est tr�s simple et �vidente, mais l'atmosph�re spirituelle qui envahissait le lieu et qui se manifestait dans les vies et dans les actions parmi les croyants �tait vraiment merveilleuse et quelque chose que je n'avais exp�riment� auparavant. Mais on a besoin de les voir pour savoir qu'ils sont un peuple Saint.
Le Ma�tre, je n'essayerai pas de le d�crire: je d�clarerais seulement que je crois de tout mon coeur qu'Il est le Ma�tre, et ma plus grande b�n�diction dans ce monde est que j'ai eu le privil�ge d'�tre en Sa pr�sence et de contempler son visage sanctifi�. Sa vie est vraiment la vie du Christ et tout Son �tre irradie de puret� et de saintet�!
Sans aucun doute, Abbas Effendi est le Messie de ce jour et de cette g�n�ration, et nous n'avons pas besoin de chercher quelqu'un d'autre". (341)

"Mon s�jour � Akka fut tr�s court; si je rappelle bien, j'�tais l�-bas depuis 3 jours, bien que Monsieur et madame Getsinger furent l�-bas 3 mois. Akka est [maintenant] une fortification en ruine, ses rues sont �troites et sombres et les maisons sont tr�s primitives et construites grossi�rement, mais lorsque nous f�mes admis en la pr�sence du Ma�tre, nous perd�mes enti�rement la vision de nos environnements.
Il me semble qu'un vrai chercheur de v�rit� saurait en un regard qu'Il est le Ma�tre! En outre, je dois dire qu'Il est l'Etre le plus merveilleux que je n'ai jamais rencontr� ou que je n'ai jamais esp�r� rencontrer dans ce monde. Bien qu'Il ne cherche pas � impressionner quiconque du tout, la puissance, le pouvoir, la puret�, l'amour et la saintet� irradiaient de sa personne majestueuse et pourtant humble, et l'atmosph�re spirituelle qui l'entourait, et affectait tr�s fortement tous ceux qui sont b�nis d'�tre pr�s de lui, est indescriptible. Ses id�es et ses sentiments sont d'un caract�re le plus �lev� et le plus chaste, alors que son grand amour et sa grande d�votion pour l'humanit� surpassent toute chose que j'avais rencontr�e auparavant. Je crois en lui de tout mon coeur et de toute mon �me, et j'esp�re que tous ceux qui s'appellent eux-m�mes croyants lui conc�deront toute la grandeur, toute la gloire, et toutes les louanges, car s�rement il est le Fils de Dieu - et l'esprit du P�re port� en lui.
En ce qui concerne la maisonn�e, je les trouvais tous des personnes calmes, saintes, vivant seulement pour le but de servir dans la Cause de Dieu. Ils s'habillent tr�s simplement, mais avec une gr�ce qui donne une sorte de grandeur � leurs tr�s humbles demeures. La puret� de leur moralit� est �vidente par les visages calmes, bienveillants et purs qui les caract�risent comme peuple. Devenir de plus en plus spirituel comme eux, et comme le Ma�tre b�ni, est ma supplication journali�re � Dieu". (342)

Au cours des ann�es suivantes, il y e�t beaucoup de personnes de l'Occident qui rendirent visite � Abdu'l-Baha et qui ont enregistr� leurs impressions. Certains de ceux-ci sont extr�mement favorables tandis que d'autres sont hostiles. Dans la derni�re cat�gorie se trouve le r�cit du r�v�rend H. H. Jessup qui visita Akka en 1900. Avec un certain capitaine Wells, il rendit visite � Abdu'l-Baha.

Jessup �crit:
"Abbas est un homme �g� et v�n�rable, tr�s similaire � un grand nombre de v�n�rables druzes et de shaykhs musulmans que j'ai rencontr�s... Le Seigneur les d�livre (chr�tiens am�ricains) des blasph�mes d�lirants... La revendication que le shaykh d'Akka est Dieu est tout � fait suffisant pour les condamner". (343)

A une autre extr�me fut Myron H. Phelps du barreau de New York, qui �tait venu en contact avec les baha'is � Londres en �t� 1902 et qui avait �t� suffisamment impressionn� pour faire un voyage � Akka pour rencontrer Abdu'l-Baha. Il passa le mois de d�cembre 1902 � Akka et il consid�ra la nouvelle religion d'une importance suffisante pour d�dier les deux mois suivants � la pr�paration d'un livre sur le sujet (Abbas Effendi: His Life and Teachings).

Dans ce livre, il �crit ainsi au sujet de Abdu'l-Baha � Akka:
"Il est de stature moyenne, fortement b�ti. Il porte des v�tements flottants blancs. Sur sa t�te est un clair fez (buzz) avec un tissu blanc enroul� autour d'elle. Il a peut-�tre 60 ans. Ses longs cheveux gris reposent sur ses �paules. Son front est large, plein et haut, son nez un peu aquilin, ses moustaches et sa barbe, cette derni�re pleine bien que non grosse, presque blanche. Ses yeux sont gris et bleus, grands, � la fois doux et p�n�trants. Son port est simple, mais il y a une gr�ce, une dignit� et m�me une majest� dans son mouvement...
Le Ma�tre a ... une nature tr�s tendre, sensible, et sympathique". (344)

Un certain G. H., �crivant dans le p�riodique fran�ais "A Travers le Monde" en 1907 �crit:
"Monsieur S�bastien Voirol, qui avait l'honneur d'�tre re�u par lui [Abdu'l-Baha] le d�crivit comme un vieil homme dans le m�me temps � la fois simple et avec une attitude majestueuse. D'affabilit� charmante, il a des gestes et des mani�res d'une rare distinction. Son regard est, comme ses paroles, profond et doux. Sa barbe est blanche et argent�e. Il porte seulement des v�tements faits d'une belle laine blanche. Ses cheveux et son turban sont de la m�me couleur. C'est l'homme qui dicte � tous les disciples de sa secte leur devoir". (345)

Ethel Stevens, qui plus tard comme Lady Drower devint l'autorit� la plus en vue sur les places d'Iraq, resta 6 mois � Ha�fa et durant ce temps e�t l'opportunit� d'observer de pr�s les quartiers � la fois de Abdu'l-Baha et de la communaut� baha'ie. En relation � son s�jour � Ha�fa, elle �crivit une nouvelle "The Mountain of God" (1911, voir page 50) et aussi la d�claration suivante pour le magazine "Fortnightly Review":

"Un jour � Ha�fa vous pourriez rencontrer un vieil homme dont les cheveux gris flottants, r�unis sous son turban neigeux, proclame sa naissance aristocratique, accompagn� � une faible distance par respect par des disciples persans avec des mains crois�es. Sa barbe blanche, ses yeux bleus mouchet�s de gris, son maintien imp�rieux, son allure digne, son visage vif et gentil, tout proclame en lui �tre d'importance et de distinction. Il porte une simple robe de lin blanc et de gris habituel en Perse. Cet homme est Abbas Effendi, ou Abdu'l-Baha, le chef reconnu du mouvement baha'i � travers le monde.
Les baha'is ont �t� accus� par leurs ennemis persans de pratiquer un enchantement sur ceux qui leur rendent visite, afin qu'une intoxication, une exultation comme celle du fumeur de haschisch, capturent leur esprit et encha�nent leurs sens, les �levant dans un monde de r�ves et d'illusion. Et quiconque qui est arriv� en proche contact avec eux, comme j'ai �t� autoris� � le faire durant les 6 derniers mois, est inclin� � l'approuver, car il est impossible d'�tre avec eux pendant longtemps sans ressentir l'infection de cet �trange enthousiasme, ce haschisch spirituel, qui a envoy� l'homme au martyr avec des sourires sur leurs visages et une extase dans leurs coeurs...
Abbas Effendi... a �t� avec pr�caution entra�n� par son p�re � assumer la direction de la communaut� baha'ie et de devenir le chef du mouvement... IL a au plus haut degr� ce grand don que nous avons personnalit�. Sa sympathie facilement donn�e, sa compr�hension de la nature humaine, son pouvoir de s'int�resser lui-m�me � chaque �me humaine qui demande son avis et son aide, lui a fait �tre passionn�ment aim� par son peuple. Par-dessus tout, il a cette qualit� subtile de spiritualit� qui est senti plut�t que compris par ceux avec qui il arrive en contact...
La maison [d'Abdu'l-Baha] est simplement construite et meubl�e... les murs sont nus et blancs, les boiseries sont peintes en blanc, et les chaises et les divans rang�s autour de la pi�ce sont recouverts avec un tissu de coton de hollande de couleur blanche sans pr�tention". (346)

* Le renouveau de l'emprisonnement de Abdu'l-Baha:

Au cours des ann�es, depuis l'arriv�e de Baha'u'llah et de ses compagnons � Akka, les termes stricts du d�cret imp�rial qui avait ordonn� leur bannissement furent progressivement mis en suspens jusqu'� ce qu'au changement de si�cle, il y e�t virtuellement plus aucune restriction sur Abdu'l-Baha et en fait il transf�ra sa r�sidence de Akka � Ha�fa, o� une maison avait �t� construite pour lui pr�s de la colonie allemande.
L'un des projets que Baha'u'llah lui-m�me avait confi� � l'attention de Abdu'l-Baha fut l'�rection d'un monument digne pour servir comme place de repos pour les restes du Bab (347). Abdu'l-Baha avait acquis un site sur le mont Carmel donnant sur la colonie allemande et avait commenc� la construction de ce b�timent.
Depuis la mort de Baha'u'llah, le demi-fr�re de Abdu'l-Baha, Mirza Muhammad-Ali, s'�tait en de nombreuses occasions montr� lui-m�me �tre en r�bellion ouverte contre l'autorit� de Abdu'l-Baha, en d�pit du clair texte du Covenant de Baha'u'llah. Parmi les moyens par lesquels il d�montra son hostilit� � Abdu'l-Baha furent l'envoi de fausses rumeurs et de faux rapports aux autorit�s ottomanes. A pr�sent, saisissant l'opportunit� qui lui �tait offerte � travers la construction de ce b�timent sur le mont Carmel, Mirza Muhammad-Ali envoya son lieutenant Mirza Majdu'd-Din � Damas avec des pots-de-vin importants et d'histoires alarmantes que Abdu'l-Baha �tait en train de construire un fort sur le mont Carmel et qu'il avait l'intention de lancer une r�bellion contre l'Empire ottoman. (348)

Le vali de Beyrouth visita Ha�fa et Akka en novembre 1900, et peu de temps apr�s Monahan, le vice-consul � Ha�fa, rapporta:

"Abbas Effendi, le chef des babis, qui semble �tre � pr�sent vivant de mani�re permanente � Ha�fa au lieu d'Acre, commen�a l'�t� dernier � construire une grande maison sur le mont Carmel pour un but inconnu. Vers le d�but d'octobre, le travail de construction fut stopp� lorsqu'il �tait � moiti� fini, et il semble probable que le gouvernement turc l'a arr�t�. Cependant on dit qu'il sera bient�t repris. La visite du vali pourrait peut-�tre ne pas �tre en lien avec cette affaire". (349)

Les machinations de Mirza Muhammad-Ali allaient avoir cependant m�me des r�sultats plus s�rieux. Les libert�s qui avaient progressivement �t� allou�es aux exil�s furent soudainement chass�es, et le d�cret imp�rial original pour le bannissement � Akka renforc� avec une vigueur nouvelle.

Dans son rapport pour le trimestre finissant le 30 septembre 1901, Monahan �crit:

"Les chefs persans babistes Abbas Effendi et ses deux fr�res sont enferm�s dans les murs de Acre par un d�cret imp�rial [ordre ou d�cret] qui arriva au milieu du trimestre. On suppose que le gouvernement ottoman prit alarme de la richesse croissante et de l'influence de Abbas Effendi, particuli�rement son influence sur les am�ricains et d'autres �trangers. Ses disciples sont cependant en grand nombre autour de Ha�fa et d'Acre, sauf les uns ou deux survivants originels exil�s qui accompagnaient son p�re l�-bas d'Andrinople en 1868. Ils sont gard�s � Acre avec les trois fr�res". (350)

Comme il a �t� vu du rapport au-dessus, l'intrigue de Mirza Muhammad-Ali avait recul� sur lui, r�sultant de son �tre d�tenu � Akka � c�t� de Abdu'l-Baha. Dans son rapport pour le trimestre du 31 d�cembre 1901, Monahan �crit:

"Les chefs babis... n'ont pas encore �t� autoris�s en dehors des murs de Acre. On dit que le gouvernement persan demande qu'ils puissent �tre ainsi enferm�s. La construction de la maison babiste sur le mont Carmel... qui a �t� plusieurs fois arr�t� par les autorit�s turques et repris, fut � nouveau repris et est en train d'�tre continuer de mani�re active. Deux jeunes hommes am�ricains (351), disciples du babisme, arriv�rent en novembre et rest�rent deux ou trois semaines � Acre. Ils venaient probablement pour consoler Abdu'l-Baha et faire des affaires avec lui. J'ai entendu qu'une somme consid�rable d'argent fut re�ue durant le trimestre d'Am�rique pour les babistes". (352)

Une personne qui visita Abdu'l-Baha � cette �poque fut le journaliste am�ricain William E. Curtis qui voyagea � travers la Syrie en 1900-1901:

"Lui [Abdu'l-Baha] est un homme intelligent, �rudit et respectable, ayant une pr�sence magn�tique, des mani�res attirantes et une grande dose de tact...
Abbas Effendi est un mystique fascinant, un homme d'une pr�sence tr�s impressionnante et de conversation, et sa voix est musicale et fascinante. Il semble avoir une tendance mercenaire, cependant, car il ne laisse jamais un am�ricain le quitter sans un appel pour des fonds pour la propagation de la foi.
Il a �t� tout � fait en r�ussite en cela, comme dans d'autres directions. Chaque ann�e, nombre d'am�ricains viennent le voir et lui apportent des dons en argent, la plupart de ceux-ci ont �t� utilis�s dans la construction d'un temple sur le mont Carmel, au-dessus de la ville de Ha�fa, o� Abbas Effendi avait l'intention d'enterrer les restes de son p�re (353) et d'�tablir le centre de son �glise. Comme le mouvement est suppos� �tre cach�, les autorit�s turques s'alarm�rent du nombre de visiteurs am�ricains et de leurs contributions lib�rales, ainsi Abbas Effendi fut interdit de quitter Acre, et il n'a pas �t� capable de finir le tombeau. Les murs sont �lev�s, le toit est mis, et une partie de l'int�rieur finie". (354)

La critique que Curtis fit en ce qui concerne Abdu'l-Baha - qu'il n'a jamais autoris� un visiteur � partir sans un appel au fonds - est contredit par nombre d'autres qui le rencontr�rent. (355) Il y en a certains cependant, dans la suite de Abdu'l-Baha, particuli�rement le docteur Aminu'llah Farid, qui avaient coutume de demander des fonds de la part de Abdu'l-Baha, mais sans sa connaissance ou sanction. Ce fut de telles actions qui �loign�rent Madame Hearst des baha'is et cela pourrait avoir �t� aussi le fondement du r�cit de Curtis.

* La commission d'enqu�te turque:

L'hostilit� implacable de Mirza Muhammad-Ali envers Abdu'l-Baha le conduisit � faire des efforts suppl�mentaires pour blesser son demi-fr�re. Non content de la douleur qu'il avait d�j� caus�, Mirza Muhammad-Ali � pr�sent �crivit directement � Istanbul, accusant Abdu'l-Baha de soulever une r�volte. Avec une r�bellion faisant face de tous les c�t�s, le gouvernement ottoman ne pouvait se permettre d'ignorer de telles accusations et une commission d'enqu�te fut envoy�e � Akka.
En ce qui concerne cette commission, Drummond Hay, le consul britannique de Beyrouth, �crivit le 5 ao�t 1905:

"Dans le rapport annex� de Ha�fa par Monsieur P. Abela, il cite qu'une commission avec un but inconnu �tait arriv�e de Constantinople compos�e de Aref Bey, pr�sident de la Cour commerciale de la capitale, le Farik Shukri Pasha, un luwa (356) et deux colonels.
J'ai depuis appris qu'ils quitt�rent Acre de retour � Constantinople probablement par le courrier de cette semaine. Leur inspection r�sulta dans la suspension du mutessarif Ibrahim Sarim Pasha et la d�mission du colonel Beddri Bey et du commandant de la forteresse de Acre qui sont mis en �tat d'arrestation. ". (357)

A cette �poque, Monahan avait quitt� Ha�fa et le vice-consul �tait sous la responsabilit� de Pietro Abela. Son rapport, faisant allusion � la d�p�che au-dessus, fut celui pour le trimestre finissant le 30 juin 1905, dans lequel il �crit:

"A la fin du dernier trimestre, une commission arriva � Ha�fa de Constantinople compos�e des personnes suivantes: le pr�sident de la Cour commerciale de Constantinople; le Farik (g�n�ral de division) Chcri Pasha; un liwa et deux colonels. Les 4 derni�res personnes sont l'�quipe des officiers. Une heure apr�s leur arriv�e l�-bas, ils partirent pour Acre. Jusqu'� pr�sent, leur commission est encore gard�e secr�te. Ils ont fait cependant des enqu�tes au sujet de Abbas Effendi de Acre, le chef babiste, qui est accus� d'essayer de faire devenir les musulmans de Acre babistes. On suppose que leurs enqu�tes au sujet de Abbas Effendi r�sulteront en lui extorquant une grande somme d'argent. Le Qa'im-Maqam de Ha�fa me dit qu'ils ont � enqu�ter �galement sur la conduite du farik de Acre comme beaucoup de plaintes ont �t� faites contre lui. Cette commission a aussi appel� plusieurs notables et enqu�ter sur des sujets g�n�raux. Il est murmur� que le sultan a envoy� cette commission dans le but d'enqu�ter sur la sinc�rit� de son peuple dans cette partie de l'Empire". (358)

En lien avec la visite de la commission d'enqu�te, il appara�t que l'ambassade persane � Istanbul envoya un secr�taire � Ha�fa. Drummond Hay rapporte le 20 septembre 1905:

"J'ai l'honneur de rapporter qu'un secr�taire de l'ambassade persane � Constantinople visita derni�rement Acre en rapport avec les int�r�ts des babistes r�sidant � cet endroit. Lorsque la commission imp�riale turque visita Acre au printemps dernier comme rapport� � V�tre Excellence dans ma d�p�che n� 50 du 5 ao�t qui r�sulta de la d�mission du mutassarif de Acre et d'autres officiers, ils apparaissent avoir fait des enqu�tes au sujet des babistes et un rapport �vident apr�s leur d�part que Abbas Effendi et toutes les personnes appartenant � cette secte seraient exil�es � Tripoli.
Je suis maintenant inform� par le vice-consul agissant britannique � Ha�fa que le gouvernement est arriv� � une entente avec Abbas Effendi et que ni lui ni ses disciples ne seront molest�s pour le moment.
L'objet principal de la visite du secr�taire persan fut je crois d'obtenir une liste sure de vrais sujets persans domicili�s � Acre en �liminant des registres ceux dont les familles furent originellement exil�s de leur pays et qui par cons�quent cessaient d'�tre sujets persans, parmi ceux sont Abbas Effendi et d'autres descendants ou des membres survivants de la suite de son p�re". (359)

Il y a un probl�me en ce qui concerne les dates de cette commission, depuis que les r�cits baha'is agr�ent qu'il y avait deux commissions d'enqu�te (360), l'une arrivant vers 1904 et une autre en 1907. Les d�tails donn�s dans ces r�cits des autorit�s consulaires britanniques approuvent bien les d�tails pour la seconde de ces deux commissions: le nom du pr�sident, la d�mission du gouverneur de Akka et d'autres fonctionnaires, la d�p�che d'un repr�sentant de l'ambassade persan � Istanbul. Il est tout � fait clair de ces r�cits consulaires britanniques cependant que cette commission arriva en 1905 et non en 1907. IL se pourrait naturellement que la commission arriva deux fois. L'auteur n'a pas vu suffisamment de r�cits baha'is de cet �pisode pour se forger une opinion d�finitive. Dans l'addendum � ce chapitre, les d�tails de certains des documents trouv�s dans les Archives d'Etat Ottoman, relatif � cette commission, pourront �tre trouv�s. On verra que ces documents confirment la date 1905 pour l'arriv�e de cette commission.
La fin de l'emprisonnement d'Abdu'l-Baha arriva en 1908 lorsque les Jeunes-turcs se rebell�rent contre la loi du sultan Abdu'l-Hamid et le contraignirent � accepter un renouveau de la constitution de Midhat Pasha, suspendue beaucoup d'ann�es auparavant. A c�t� de cela, tous les prisonniers religieux et politiques furent remis en libert� et apr�s une vie en �tant ni en r�alit� ni techniquement un prisonnier ou un exil�; Abdu'l-Baha fut enfin libre. Il s'attaqua en utilisant sa libert� pour propager le message de son p�re en Occident.


* Addenda:

Les documents suivants existent dans les Archives d'Etat Ottomane. Les dates donn�es sont selon le calendrier Rumi ou turc. Les dates gr�goriennes �quivalentes sont donn�es entre parenth�ses:
1. T�l�gramme, Muhammad Arif Bey � la Sublime Porte, 30 juin 1321 Rumi (13 juillet 1905). D�clare qu'il �tait albanais par le nom de Adam Za'im qui envoya les rapports � la Sublime Porte qui initia la commission d'enqu�te. Ayant atteint Akka, ils questionn�rent Adam Za'im et lui demand�rent si il avait quelque chose � dire de plus qu'il n'avait pas mentionn� dans son rapport. Alors il ajouta des points importants qu'il n'�tait pas sage de citer dans ce t�l�gramme mais Arif Bey les expliqua personnellement � Sa Majest� � son retour.
2. T�l�gramme Arif Bey � la Sublime Porte, 2 juillet 1321 Rumi (15 juillet 1905). La t�che de la Commission a �t� compl�tement accomplie.
3. T�l�gramme: Arif Bey � la Sublime Porte, 6 juillet 1321 Rumi (19 juillet 1905). Il a �t� trouv� n�cessaire d'investir certaines mati�res � Ha�fa, par cons�quent la commission ira � Ha�fa et puis ira � Beyrouth.
4. T�l�gramme Arif Bey � la Sublime Porte, 7 juillet 1321 Rumi (20 juillet 1905). Un certain citoyen de Akka, Halil Abbas par le nom, a �t� arr�t� car dans sa maison examin�e furent trouv�es certains �crits babis et une photo de Shaykh Abbas [Abdu'l-Baha].


Chapitre 23: Abdu'l-Baha - voyages occidentaux

Bien qu'occupant qu'une courte p�riode du minist�re de Abdu'l-Baha, ses voyages en Occident pourraient �tre vus comme ses �pisodes les plus importants et les plus prodigieux. A travers l'Europe et l'Am�rique du Nord, Abdu'l-Baha fut re�u avec enthousiasme et admiration par chaque strate de la soci�t�. Sa progression � travers ces pays fut marqu�e par une s�rie de discours donn�s � des publics bond�s, de r�unions avec des personnes importantes et des couvertures de journaux consid�rables.
Il serait impossible dans un livre de cette nature et de cette taille de donner un survol ad�quat de ce voyage, et tout ce qui sera pr�sent� ici sont quelques exemples de la couverture de la presse et magazine de son voyage et qu'est-ce que les personnes importantes qui le rencontr�rent, dirent de lui.
La libert� de Abdu'l-Baha vint avec l'amnistie g�n�rale pour les prisonniers politiques et religieux qui fut le r�sultat de la R�volution des Jeunes-turcs en juillet 1909. En ao�t 1910, Abdu'l-Baha partit en Egypte. Il �tait g�n�ralement esp�r� qu'il accepterait une invitation pour s'adresser au Congr�s universel des races � Londres en juillet 1911, mais � la fin ce ne fut pas avant ao�t 1911 qu'il prit le bateau pour l'Egypte. (361) Apr�s �tre rest� pendant quelques jours � Thonon-les-Bains sur les rives du lac L�man, Abdu'l-Baha alla � Londres, qu'il atteignit le 4 septembre 1911. Quelques jours plus tard, le 10 septembre, sur l'invitation du r�v�rend R. J. Campbell, Abdu'l-Baha donna au Temple de la City, Holborn, le premier discours public qu'il n'ait jamais donn� � un public.

Son discours fut rapport� en entier par le "Christian Commonwealth":

"Abdu'l-Baha assista � l'entretien du soir au City Temple le dimanche. Aucune annonce de sa visite ne fut faite et bien que la vue des persans et d'autres membres de la suite de la congr�gation excitait la curiosit�, tr�s peu de personnes furent conscientes que le chef baha'i �tait attendu. La soir�e se d�roula comme d'habitude jusqu'� l'hymne pr�c�dant imm�diatement le sermon. Tandis qu'il �tait en train d'�tre chant�, un visage v�n�rable, habill� en habits persans, fut vu montant lentement les marches de la chaire. Lorsque l'hymne fut termin�, Monsieur Campbell pla�a le distingu� visiteur dans sa propre chaise et puis, s'adressant � la congr�gation r�unie, dit:
"Je propose d'�courter mon sermon ce soir car nous avons un visiteur � la chaire dont la pr�sence est quelque part significatif du d�veloppement de l'Orient et de l'Occident, aussi bien que du d�veloppement mat�riel qui a �t� long � venir, et je pense que vous aimerez entendre sa voix, m�me pour quelques instants.
Monsieur Campbell parla de "L'usage de la Volont� dans la pri�re" (Luc, XVIII.I)... Puis il dit: Ce soir nous avons � la chaire du City Temple le chef de l'un des mouvements religieux les plus remarquables de cette �poque ou de tout �ge, un mouvement qui comprend, je crois, au moins trois millions d'�mes. Le mouvement baha'i, comme il est appel�, �a et l� en Orient se leva sur ce sol juste aussi spontan�ment que le Christianisme ne se leva dans les territoires du centre voisins et cette foi qui - par la voie, est tr�s proche de ce qui tient � nous, je pense que je pourrais dire identique avec le but spirituel du Christianisme - ce mouvement supporte l'unit� spirituelle de l'humanit�; il supporte la paix parmi les nations. Ce sont de bonnes choses, et l'homme qui les enseignent et les enseigne � 3 millions de disciples, doit �tre un homme bien aussi bien qu'un grand. Abdu'l-Baha est en visite dans ce pays - une visite priv�e - mais il souhaitait voir la City Temple; et je pense que je suis en droit de dire que pour la premi�re fois dans sa vie, il a consenti � �lever la voix en public. Il ne s'adresse pas � des r�unions publiques, il ne pr�che pas de sermons; il est juste un enseignant religieux. Il a pass� 40 ans en prison pour sa foi, et de sa prison dirigea les efforts de ses disciples. Il n'y a pas beaucoup dans le chemin de l'organisation, mais une simple confiance dans l'Esprit de Dieu. Nous, en tant que disciples de J�sus-Christ, qui est pour nous et qui sera toujours la Lumi�re du Monde, voyons avec sympathie et respect tout mouvement de l'Esprit de Dieu dans l'exp�rience de l'humanit�, et par cons�quent nous donnons salutation � Abdu'l-Baha - je ne sais pas si je pourrais dire au nom de toute la communaut� chr�tienne - cela pourrait �tre trop - mais je pense au nom de tous ceux qui partagent l'esprit de n�tre ma�tre, et qui sont en train d'essayer de vivre leurs vies dans cet esprit. Abdu'l-Baha, je pense, � l'intention de dire un mot ou deux en r�ponse � cet accueil que je lui adresse en v�tre nom.
Alors Abdu'l-Baha avan�a au-devant de la chaire, et s'adressa � la congr�gation. Il parla pendant 8 minutes en persan, avec une animation consid�rable, sa voix s'�levant et tombant comme dans un rythme chant�. Vers la fin, il pla�a les paumes de sa main ensemble comme pour prier. La traduction fut ensuite lu par Monsieur Tudor Pole..." (362)

La semaine suivante � l'invitation de l'archidiacre Wilberforce, Abdu'l-Baha s'adressa le dimanche � la congr�gation � Saint John Westminster. Une nouvelle fois, beaucoup de d�tails furent donn�s dans le "Christian Commonwealth" (363):

"Il y a 18 ans, l'archidiacre Wilberforce, qui avait observ� le mouvement baha'i pendant quelques temps avec int�r�t, envoya un message � Abdu'l-Baha. "Nous sommes tous un", dit-il, "l�-bas, derri�re le voile". Et Abdu'l-Baha r�pondit de sa maison � Akka "Dis-lui que le voile est tr�s mince, et il s'�vanouira tout � fait".
Tous ceux qui �taient pr�sents � Saint John Westminster, dimanche soir dernier, ne pouvaient manquer de r�aliser que le voile �tait en train de dispara�tre. Le beau service intercesseur de l'archidiacre Wilberforce fut un moyen � cette fin. Il demanda que chacun dans la grande congr�gation puisse � ce moment chasser toute pens�e �go�ste et utilise toute l'�nergie dans la pri�re pour ceux qui souffrent...
Puis l'archidiacre Wilberforce parla de l'enseignant - "Ma�tre", l'appela t-il - qui �tait venu � Londres pour souligner l'unit�, et qui �tait pr�sent ce soir � Saint John pour proclamer la signification de ceci. "Quelles que soient nos opinions", dit l'archidiacre, "nous nous unirons, je suis sur, en saluant un homme qui a �t� pendant 40 ans prisonnier pour la cause de la fraternit� et de l'amour".
Abdu'l-Baha n'est pas un orateur ou m�me un pr�cheur mais, au vue de tous, il est candidat, nous sommes vivement int�ress�s dans tout ce qu'il a � dire.
Plein d'espoir, la congr�gation attendait lorsque l'archidiacre pendant un bref moment quitta l'�glise. D�v�tu de son (supplice) blanc, il retourna avec Abdu'l-Baha. Tous les yeux furent fix�s sur le chef du mouvement baha'i. Dans sa robe habituelle orientale et sa coiffure, marchant main dans la main avec un chef de l'Occident, il semble en fait que le voile �tait en train de s'�vanouir.
Descendant l'all�e centrale, ils pass�rent � la chaire de l'archev�que, qui avait �t� plac�e en face de l'autel pour Abdu'l-Baha. Se trouvant au lutrin, l'archidiacre Wilberforce introduisit son "merveilleux" visiteur. Il parla de sa vie en prison, de ses souffrances et de son courage, de son sacrifice, de sa foi claire et brillante. Il exprima sa propre foi, que la religion est une, que Dieu est amour.
Puis Abdu'l-Baha se leva. Parlant tr�s clairement, avec de merveilleuses intonations dans sa voix et utilisant ses mains librement, il semblait � ceux qui l'�coutaient presque comme si ils saisissaient sa signification, bien qu'il parlait en persan. Lorsqu'il e�t fini, l'archidiacre lut la traduction de son discours". (364)

La premi�re visite de Abdu'l-Baha � Londres dura un mois et ensuite il alla � Paris o� il resta 9 semaines avant de retourner en Egypte pour l'hiver.
L'ann�e suivante, le 25 mars 1912, Abdu'l-Baha voyagea pour l'Am�rique pour commencer un voyage fatiguant qui allait durer 13 mois et couvrir 7 pays en Am�rique du Nord et en Europe, avec des rendez-vous oraux parfois deux ou m�me trois fois par jour et un flot continu d'entretiens personnels avec les baha'is et les non baha'is, les grands et les petits, les amis et les ennemis.
L'itin�raire (365) de Abdu'l-Baha se d�roula comme suit (o� un voyage court fut fait dans une ville tandis qu'il restait dans une autre, cela est indiqu� par des parenth�ses).

D�part d'Alexandrie le 25 mars 1912. New York, 11-20 avril 1912. Washignton, 20-28 avril 1912. Chicago, 29 avril-6 mai. Cleveland, Ohio, 6-7 mai. Pittsburgh, 7-8 mai. Washington, 8-11 mai. New York, 11-14 mai (Montclair, N. J., 12 mai). Conf�rence sur la Paix et l'arbitrage, Lake Mohawk, 14-16 mai. New York 16-22 mai. Boston, 22-26 mai (Worcester, Mass., 23 mai). New York 26-31 mai. Fanwood, N.J., 31 mai-1 juin. New York, 1-3 juin. Milford, Pa., 3 juin. New York, 4-8 juin. Philadelphie, 8-10 juin. New York, 10-20 juin. Montclair, N.J., 20-25 juin. New York, 25-29 juin. West Englewood, N.J., 29-30 juin. Morristown, N.J., 30 juin. New York, 30 juin-23 juillet (West Englewood, 14 juillet). Boston, 23-24 juillet. Dublin, N. H., 24 juillet-16 ao�t. Greenacre, pr�s de l'Eliot, Maine, 16-23 ao�t. Malden, pr�s de Boston, 23-29 ao�t. Montr�al, Canada, 30 ao�t- 9 sept. Buffalo, 9-12 sept. Chicago, 12-15 sept. Kenosha, 15-16 sept. Chicago, 16 sept. Minneapolis, 16-21 sept. Omaha, 21 sept. Lincoln, Neb., 23 sept. Denver, 24-27 sept. Glenwood Springs, Colo., 28 sept. Salt Lake City, Utah, 29-30 sept. San Francisco, 1-13 oct. Pleasanton, Cal., 13-16 oct. San Francisco, 16-18 oct. Los Angeles, 18-21 oct. San Francisco, 21-25 oct. Denver, 28-29 oct. Chicago, 31 oct.- 3 nov. Cincinnati, Ohio, 5-6 nov. Washington, 6-11 nov. Baltimore, 11 nov. Philadelphie, 11 nov. New York 12 nov.- 5 d�c. Liverpool, 13-16 d�c. Londres, 16 d�c 1912- 6 janvier 1913 (Oxford, 31 d�c. 1912). Edimbourg, 6-11 janv. Londres, 11-15 janv.(Woking, 18 janv). Paris, 22 janv.-30 mars.
Stuttgart, 1-9 avr. (Bad Mergentheim, 7-8 avr.). Vienne, 19-24 avr. Stuttgart, 25 avr.-1 mai. Paris, 2 mai- 12 juin. Marseille 12-13 juin. Port Sa�d, 17 juin 1913.

De tous les lieux visit�s par Abdu'l-Baha sur son p�riple, Montr�al fut exceptionnel dans la somme de couverture presse qui fut accord�. A peine un jour passa sans un long article ou dans le "Montreal Daily Star" ou "La Gazette".

Le 2 septembre 1912, le "Montreal Daily Star" rapporta:

"Pr�cheur persan en v�tements flottants appelle � l'unit�". V�tu dans des v�tements flottants et avec une coiffure enturbann�e, le grand persan ap�tre de la Paix, Abdu'l-Baha, fit une majestueuse apparition dans l'Eglise du Messie dimanche matin lorsqu'il pr�cha son message, conseillant l'unit� de la religion et la suppression du combat et de la haine sur les pens�es imaginaires..." (366)

Le m�me jour, "La Gazette" d�clara, sous l'ent�te "Injustice du racisme, dit le sage oriental":

"A la fois dans la mani�re et dans le style, le message qui fut d�livr� dans l'Eglise du Messie hier matin par Abdu'l-Baha, le proph�te oriental, fut unique, et cela avait un cadre pittoresque � lui tout seul. Un visage semblant v�n�rable, avec une longue barbe blanche, juste z�br� avec une ombre noire... Les principaux points amen�s par l'orateur furent l'�galit� de la race humaine et l'anormalit� de la division des nations et des pays, l'horreur de la guerre religieuse ou toute autre guerre, et l'�galit� des sexes. En pr�sentant Abdu'l-Baha, le R�v�rend F.R. Griffin dit qu'il ne venait pas pour d�voiler un nouveau myst�re ou enseigner une nouvelle th�ologie, et encore moins �tablir une nouvelle �glise. "La partie la plus �trange de tout � son propos est que rien n'est �trange. Il cherche � �tre l'incarnation de ce qui est le plus naturel. N'est-ce pas revenir � la religion elle-m�me? V�n�rable en ann�es, il est jeune comme un enfant dans la puret� de son regard sur la vie; disciplin� par de longues ann�es en prison, son esprit n'a jamais �t� pourtant crucifi� par la douleur". (367)

L'�diteur du "Montreal Daily Star", John Lewis, rendit visite � Abdu'l-Baha le soir de son arriv�e � Montr�al. Le 6 septembre, l'�ditorial suivant concernant Abdu'l-Baha apparut dans ce journal:

"Ce fut en dehors de l'Orient que l'Homme Sage arriva et tout d'abord fit un hommage au berceau du Prince de la Paix; il semble encore �trange que 2 milliers d'ann�es plus tard, l'Orient doit envoyer un homme avis� pour nous rappeler du monde occidental qui sont nominalement vou� � Son service, ce qu'est l'Evangile". (368)

Dans un �ditorial publi� apr�s le d�part de Abdu'l-Baha de Montr�al, le m�me journal d�clara: "En un mot, Abdu'l-Baha est le grand protagoniste de la paix dans le monde aujourd'hui. Provoquer son accomplissement est le corollaire pratique des deux principes qui sont le fondement de sa foi - la paternit� de Dieu et la fraternit� de l'homme". (369)

En Am�rique, le rapport presse le plus notable fut celui du "Palo Altan":

"Une salle d'assembl�e bond�e, tenant presque 2000 personnes, attendant avec un espoir passionn� l'apparition mardi matin dernier de Abdu'l-Baha, Abbas Effendi, le chef mondial du mouvement baha'i. Le v�n�rable proph�te, avec sa longue barbe grise et sa cape persane et son turban, donna une vraie impression du vieux proph�te de l'Orient...
Abdu'l-Baha est en train de r�volutionner la religion d'Asie, amenant les musulmans, les juifs et les chr�tiens ensemble.
Un p�lerinage � travers l'Angleterre et l'Am�rique entrepris par Abdu'l-Baha a cr�e un grand int�r�t dans le mouvement baha'i. La connaissance de ce mouvement a �t� apport�e � domicile � des milliers de personnes qui sont pr�ts et d�sireux � propager ses enseignements b�n�fiques. Sur cette lointaine rive occidentale d'Am�rique, les graines de la paix et de la s�curit� trouvent un sol fertile et des fruits abondants". (370)

Le m�me num�ro du Palo Altan donna de plus un r�cit des mots du docteur David Starr Jordan, pr�sident de l'universit� de Stanford, en pr�sentant Abdu'l-Baha dans un discours que ce dernier donna � l'universit� de Stanford:

"C'est n�tre partie d'avoir avoir avec nous, gr�ce � la courtoisie de nos amis persans, l'un des plus grands enseignants religieux du monde, l'un des successeurs naturel des vieux proph�tes h�breux.
On dit parfois qu'il est le fondateur d'une nouvelle religion. Il a 3 millions de personnes partisanes le long des lignes dans lesquelles il m�ne. Ce n'est pas exactement une nouvelle religion, cependant. La religion de la fraternit�, de la bonne volont�, de la camaraderie entre les hommes et les nations - c'est aussi vieux que la bonne pens�e et que les vies (good) puissent �tre. On pourrait dire dans un certain sens qu'elle est la plus ancienne des religions". (371)

Il y avait, naturellement, quelques personnes ici et l� qui �taient d��ues de l'attention �tant port�e � Abdu'l-Baha et au fait que les �glises chr�tiennes �taient en train de faire une plate-forme pour la propagation d'un mouvement non chr�tien. Durant le premier voyage de Abdu'l-Baha en 1911, un missionnaire chr�tien, le r�v�rend P. Z. Easton, avait �crit des articles dans le "English Churchman and Evangelical Christendom" attaquant Abdu'l-Baha. (372) De la m�me mani�re, apr�s le d�part de Abdu'l-Baha de Edimbourg, il y e�t une correspondance hostile dans le Edimbourg Evening News, sign� "Vieux Chemins", attaquant � la fois Abdu'l-Baha et ces hommes d'�glise qui lui donnaient une plateforme". (373)
Cependant, m�me certains de ceux qui �taient dispos�s � attaquer Abdu'l-Baha furent convaincus par sa personnalit�. Le r�v�rend James T. Bixby �crivit un article hostile et critique intitul� "Qu'est-ce que le Baha'isme?" pour le "North American Review" tandis que Abdu'l-Baha �tait en tourn�e en Am�rique du Nord en 1912. Mais en d�pit du ton de l'article, lorsque Bixby vint � �crire sur Abdu'l-Baha lui-m�me (374), il est forc� d'admettre:

"Dans la courte rencontre personnelle avec le chef de la nouvelle foi, avec qui j'ai �t� honor�, Abbas Effendi m'a impressionn� comme un homme d'une grande capacit� mentale, d'un grand tact, et d'une pouvoir persuasif; amical dans sa disposition, affable dans ses mani�res, et aimable et progressif dans son esprit. Il a sagement mis l'accent dans la communaut� baha'ie de plus en plus sur ces grands principes de communaut� internationale et de relations amicales entre les diff�rentes croyances et les diff�rentes races qui r�alisent au mieux l'essence de l'esprit chr�tien. De plus, il a illustr� de mani�re pratique ces principes dans sa propre conduite pacifique et ses activit�s charitables. La description que les visiteurs de Akka ont donn� de ses b�n�dictions journali�res personnelles sont en fait belles et impressionnantes". (375)

Le retour de Abdu'l-Baha en Angleterre � la fin de 1912 fut not� par le "Christian Commonwealth":

"Abdu'l-Baha est � nouveau en Angleterre sur le chemin du retour de l'Am�rique � l'Orient. Londres, la ville o� les repr�sentants de toutes les races peuvent �tre rencontr�s, et le centre d'un gouvernement dont l'influence est ressenti dans le fin fond de la terre, a rarement abrit� une personnalit� aussi significative et aussi impressionnante que le chef du mouvement baha'i... M�me les �trangers occidentaux venant en la pr�sence du Ma�tre pour la premi�re fois reconnaisse une �motion qui tient de la crainte, et apr�s quelques minutes de parole avec lui, sentent l'enthousiasme d'un esprit plus profond de d�vouement que les am�nagements ordinaires des relations qui sont calcul�s pour se lever. Pour Abdu'l-Baha... est beaucoup plus qu'un figure orientale pittoresque dans le cadre non romantique de la civilisation occidentale. C'est un proph�te. Une v�n�rable visage plut�t de taille moins que la moyenne, v�tu de v�tements longs, flottants, sa barbe blanche �tendue sur sa poitrine, le cheveu gris argent� natte tombant sur ses �paules, des yeux sombres, broyant du noir, � faire piti� qui s'allument pourtant lorsqu'un sourire de douceur singulier et de gentillesse traverse son visage et une voix basse, velout�e dont les tons sont charg�s avec une �trange solennit� - c'est le Ma�tre comme l'�tranger le voit". (376)

Lorsque Abdu'l-Baha �tait en Ecosse, un journaliste du Scots Pictorial le convoqua:

"Etre introduit en la pr�sence de Abdu'l-Baha, Abbas Effendi, "Le Serviteur de Dieu" est avoir les rideaux du temps (lift back) et de tenir conversation avec un proph�te d'Isra�l. La dignit� artistique de sa robe simplement color�e, le tissu blanc de son turban, et la barbe patriarcale qui s'accroche � sa poitrine, tout contribue � son �gard de donner l'imm�diate impression d'un �rudit et d'un religieux oriental. Mais c'est le contour d�licatement moul� de son visage, les mouvements doux de ses mains, et la profonde impression dans ses yeux qui rendre manifeste qu'ici en fait, est une incarnation des proph�tes du pass�. En comparant Abdu'l-Baha aux proph�tes bibliques, il y a une distinction qui doit �tre faite. Les premiers proph�tes descendaient sur l'humanit� comme les fl�aux d'iniquit� et comme les �p�es du Seigneur. Ce messager vient comme le grand r�conciliateur de toutes les fois, comme le pr�curseur de la paix universelle. Dans ses yeux, il y a la souffrance et l'amour. C'est un homme qui a regard� atterr� et avec piti� sur le tumulte de la vie, et qui a des pens�es sinc�res � prononcer". (377)

De Londres, Abdu'l-Baha alla � Paris et ensuite � Stuttgart, Vienne et Budapest. A Budapest, Abdu'l-Baha rencontra Ignaz Goldziher (378) et Arm�nius Vamb�ry, deux des plus grands orientalistes de cette p�riode. Apr�s que Abdu'l-Baha soit retourn� en Egypte, Vamb�ry exp�dia la lettre suivante comme t�moignage de son haut regard pour Abdu'l-Baha:

"J'exp�die cette humble p�tition � la pr�sence sanctifi�e et sainte de Abdu'l-Baha, qui est le centre de la connaissance, c�l�bre � travers le monde, et aim� de toute l'humanit�. O, vous noble ami qui �tes en train de conf�rer la guidance pour l'humanit�, puisse ma vie �tre une ran�on pour vous!
L'�p�tre adorable que vous avez consenti � �crire � ce serviteur, et le tapis que vous avez exp�di�, vinrent s�curis�s en ma main. Le temps de la rencontre avec v�tre Excellence, et la m�moire de la b�n�diction de v�tre pr�sence, r�appara�t � la m�moire de ce serviteur, et je me languis du temps o� je vous rencontrerai � nouveau. Bien que j'ai voyag� � travers beaucoup de pays et villes de l'Islam, je n'ai pourtant jamais encore rencontr� un caract�re si �lev� et un personnage si exalt� que v�tre Excellence, et je peux porter t�moignage qu'il n'est pas possible de trouver un autre tel que vous. Sur ce r�cit, j'esp�re que les id�aux et les accomplissements de v�tre Excellence pourront �tre couronn�s de succ�s et de r�sultats productifs sous toutes conditions; car derri�re ces id�aux et ces actes, je discerne facilement le bien-�tre �ternel et la prosp�rit� du monde entier.
Ce serviteur, dans le but de gagner des informations de premi�re main et de l'exp�rience, entra dans les rangs de religions vari�es - c'est en apparence que je devins juif, chr�tien, musulman et zoroastrien. J'ai d�couvert que les d�vots de ces diverses religions ne font rien d'autre que de ha�r et se maudire les uns les autres, que toutes leurs religions sont devenues les instruments de la tyrannie et de l'oppression dans les mains de chefs d'�tat et de gouverneurs, et qu'ils sont les causes de la destruction du monde de l'humanit�.
Consid�rant ces mauvais r�sultats, chaque personne est forc�e par n�cessit� de s'engager elle-m�me du c�t� de v�tre Excellence, et accepte avec joie la perspective d'une base de la religion de Dieu, qui a �t� fond�e gr�ce � vos efforts.
J'ai vu le p�re de v�tre Excellence de loin. J'ai r�alis� l'abn�gation et le noble de son fils, et je �perdu d'admiration.
Pour les principes et les buts de v�tre Excellence, j'exprime le respect et l� d�vouement les plus complets et si Dieu, le Tr�s-Haut, me conf�re une longue vie, je serais capable de vous servir sous toutes les conditions. Je prie et je supplie cela des profondeurs de mon coeur". (379)


Chapitre 24: Abdu'l-Baha - les ann�es de guerre

Pendant les tous premiers mois de la Grande Guerre, Abdu'l-Baha et la communaut� baha'ie en Palestine se retira dans le village druze de Abu-Sinan. Plus tard, Abdu'l-Baha retourna � Ha�fa et s'occupa lui-m�me d'organiser la provision de nourriture et en fournit pour la population locale frapp�e de famine.
Le 31 octobre 1917, Allenby et la force exp�ditionnaire �gyptienne commenc�rent une offensive de leurs lignes entre Gaza et Beersheba qui mena finalement � la reddition de J�rusalem le 9 d�cembre, et l'entr�e officielle dans J�rusalem le 11 d�cembre 1917. Ayant s�curis� sa position durant le reste de d�cembre, Allenby insista sur une p�riode de r�cup�ration pour ses troupes. Au printemps 1918, la derni�re grande offensive allemande avait commenc� dans le th��tre fran�ais des op�rations, et par cons�quent l'avance d'Allenby dut �tre retard�e tandis que les troupes furent transf�r�es en Europe. Durant le printemps et l'�t�, les activit�s d'Allenby se confinaient en un nombre de raids et de manoeuvres tactiques aussi bien que la formation de troupes fra�ches arrivant de l'Inde. Mais vers la fin de l'�t� 1918, Allenby e�t l'ordre de reprendre son avance en d�pit du fait que les troupes exp�riment�es qui avaient �t� envoy�es en France n'�taient pas encore revenues.

* Danger pour Abdu'l-Baha:

Le Commandant Tudor Pole, qui �tait un admirateur de Abdu'l-Baha, �tait en train de servir dans la force exp�ditionnaire �gyptienne. Durant les op�rations autour de J�rusalem, il fut bless� par un sniper, et fut transf�r� � l'Intelligence militaire, d'abord au Caire et plus tard � Ludd, Jaffa et J�rusalem. A l'Intelligence militaire, Tudor Pole fut concern� avec le traitement et la correspondance d'informations arrivant de nombreuses diff�rentes sources concernant ce qui �tait en train de se passe derri�re les lignes ennemis. Cette information vint de vols de reconnaissance, de captures de soldats ennemis et de papiers, et de messages radio intercept�s. A l'inqui�tude de Tudor Pole, des informations commenc�rent � lui parvenir sur un s�rieux danger mena�ant la vie de Abdu'l-Baha. Cette information doit avoir atteint Tudor Pole en d�cembre 1917, car le 24 d�cembre 1917, il �crivit � Sir Mark Sykes, membre du parlement et n�gociateur du c�l�bre accord Sykes-Picot:

"En retournant au Caire des collines autour de J�rusalem, ayant re�u les attentions d'un sniper dans un figuier; je rencontrais par hasard mon ami Mohi-el-Dine Sahri. Il �tait inquiet de vous envoyer ses salutations et ses souvenirs amicaux et j'ai promis. La ligne turque passe probablement � travers Ha�fa bri�vement... le chef baha'i et sa famille sont en danger imminent et � ce moment, naturellement, nous sommes impuissants. Sa position et son prestige ne sont pas compris parmi les autorit�s ici. On ne r�alise m�me pas qu'il contr�le un remarquable mouvement religieux, compl�tement d�nu� d'associations politiques et militaires; qui peut compter plusieurs millions d'adh�rents � travers le Proche et le Moyen-Orient.
Des juifs, des musulmans de diverses sectes, des chr�tiens, des parsis, des hindous, des kurdes unis sous la banni�re baha'ie de l'amiti� spirituelle. Ces peuples ne pourraient-ils pas contribuer beaucoup, plus tard, � l'harmonisation des querelles religieuses sectaires et orientales? Est-ce beaucoup demander aux autorit�s chez eux de demander aux autorit�s l�-bas de permettre � Abdu'l-Baha toute protection et toute consid�ration? Des enqu�tes angoissantes me parviennent d'Am�rique, d'Angleterre, de France, de Russie, de Perse, de l'Inde. Un mot des merveilles de travaux de Whitehall. Je suis v�tre serviteur ob�issant, W. Tudor Pole 2/ Lieutenant de la 16�me Royal Devons (dans l'h�pital).
Madame Jeanne Stannard c/o Hys. King et Co. Londres SW peuvent fournir un historique complet et d'autres d�tails du mouvement d'exp�riences de premi�re main".

La lettre de Tudor Pole � Sir Mark Sykes ne parvint pas au Minist�re des Affaires Etrang�res avant le 6 f�vrier 1918. Pendant ce temps, il avait trouv� d'autres moyens d'alerter les baha'is en Angleterre du danger pour Abdu'l-Baha. Lady Bloomfield, l'une de celle contact�e, alla tout de suite chez Lord Lamington, qui avait rencontr� Abdu'l-Baha � Londres en 1912. Lamington, ancien gouverneur de Bombay et orateur fr�quent � la Maison des Lords sur des questions affectant l'Orient, avait une influence consid�rable dans les cercles gouvernementaux. Il �crivit imm�diatement � Balfour, le secr�taire d'Etat pour les Affaires Etrang�res. Sa lettre, dat�e du 24 janvier, se lit ainsi:

"On croit que Abdul Behar parfois connu comme Abbas Effendi, chef du mouvement baha'i, ayant pour objectif la vraie paix du monde, se trouve � sa demeure � Ha�fa, ou autre part sur le mont Carmel. Dans le pass�, il a subit beaucoup de pers�cution des mains des fanatiques et l'inqui�tude est ressentie par beaucoup de ses amis en Grande Bretagne et en Am�rique de peur que lui, sa femme et sa famille ne puissent recevoir une protection ad�quate durant le l'avanc�e britannique du � son identit� n'�tant pas connue de nos autorit�s. Ses amis par cons�quent seraient reconnaissants si des instructions seraient c�bl�es pour s�curiser de sa part les bonnes (offices) de ceux-ci en ordre".

Madame Whyte qui sur son invitation, Abdu'l-Baha avait voyag� � Edimbourg en 1913, re�ut un r�cit du danger de Abdu'l-Baha de Monsieur Russell. (380). Elle �crivit tout de suite � son fils Fr�d�rick Whyte, membre du Parlement, qui en retour �crivit � Mark Sykes le 25 janvier 1918:

"Je viens juste de recevoir une lettre de ma m�re disant qu'elle comprend que Abdu'l-Baha vit en courant un certain risque pour sa vie � Ha�fa. Le correspondant de ma m�re, comme vous le verrez dans la lettre incluse, semble croire que nous pourrions faire quelque chose pour le sauver. Je pr�sume que je n'ai pas besoin de gaspiller v�tre temps en vous donnant un r�cit de Abdu'l-Baha lui-m�me, dont la personnalit� et le travail doivent �tre bien connus de vous. Mais comme vous �tes conscients, il a beaucoup de disciples, si on pouvait ainsi les appeler; et en g�n�ral il y a nombre de personnes qui, comme moi-m�me, sont tr�s int�ress�s dans son travail et nous pr�parerons � faire quelque chose pour �tre s�re que les autorit�s militaires en Palestine sont conscientes de sa pr�sence. Je sais qu'� une certaine �poque, Lord Curzon fut tr�s profond�ment impressionn� par le mouvement baha'i en Perse elle-m�me et il pourrait �tre pr�t lui-m�me � s'int�resser lui-m�me � nouveau � ce sujet.
En tout cas, je serais heureux de vous entendre si vous pensez qu'il y a quelque chose dans la suggestion contenue dans la lettre de Monsieur Russell qui vous plairait de me retourner".".

Les lettres de Lamington et de Fr�d�ric Whyte arriv�rent au Minist�re des Affaires Etrang�res le m�me jour, le 26 janvier 1918. R. Graham �crivit dans une note incluse dans la lettre de Whyte:

"Les baha'is sont un peuple splendide, mais je ne vois pas comment nous pouvons aider Abdu'l-Baha � moins et que jusqu'� ce que nous atteignons Ha�fa". (381)

Graham continua dans la m�me note de sugg�rer que tout ce qui pourrait �tre fait alors �tait:

"...d'appeler l'attention des autorit�s britanniques en Egypte de la pr�sence de Abdu'l-Baha � Ha�fa". (382)

En cons�quence, un t�l�gramme fut exp�di� � Sir Reginald Wingate, le Haut-Commissaire britannique en Egypte, qui �tait � cette �poque responsable des affaires politiques des forces exp�ditionnaires �gyptiennes. Le t�l�gramme dat� du 30 janvier 1918 dit:

"...mon attention a �t� attir�e de la pr�sence de Abdu'l-Baha � Ha�fa, chef des baha'is.
Merci d'avertir le Commandant officier g�n�ral que lui et sa famille devraient �tre trait�s avec une consid�ration sp�ciale dans le cas de n�tre occupation de Ha�fa". (383)

Lamington et Whyte furent inform�s dans des lettres presque identiques dat�es du 31 janvier 1918:

"J'adresse par l'interm�diaire du secr�taire Monsieur Balfour � v�tre connaissance la r�ception de v�tre lettre... et d�clare qu'il a demand� � Sa Majest� le Haut-commissaire pour l'Egypte d'appeler l'attention des autorit�s militaires britanniques de la pr�sence de Abdu'l-Baha � Ha�fa, et de leur demander de le traiter lui et sa famille avec toute la consid�ration possible dans le cas d'une avance future par les forces britanniques en Palestine".

Le 5 f�vrier, un t�l�gramme fut exp�di� sur l'autorit� de Sir Mark Sykes au g�n�ral Clayton, l'officier politique principal attach� � la force d'exp�ditionnaire �gyptienne, l'officier responsable de l'administration des territoires occup�s ennemis:

"Des enqu�tes ont �t� faites l�-bas d'o� se trouve Abdu'l-Baha, le chef du mouvement baha'i. Sa demeure habituelle est � Acre. Pouvez-vous donner toute information, son influence en Am�rique est appr�ciable". (384)

La r�ponse de Clayton, dat�e du 12 f�vrier fut:

"Abdu'l-Baha Abbas (Abdul Effendi), chef des baha'is est dire vivre � Ha�fa avec sa famille et une petite colonie de disciples persans". (385)

Selon le r�cit de Tudor Pole cit� dans le livre de M. Balyuzi intitul� "Abdu'l-Baha":

"Des moyens furent trouv�s pour faire conna�tre dans les lignes ennemis qu'un s�v�re ch�timent suivrait toute tentative de causer la mort ou de blesser Abdu'l-Baha ou sa famille". (386)

* La capture de Ha�fa et de Akka:

Le 18 septembre 1918, Allenby commen�a la derni�re grande offensive qui allait r�sulter de la compl�te d�route de l'arm�e turque, la capture de Ha�fa et de Akka, et finalement Amman, Damas, Beyrouth et Alep, et la capitulation de la Turquie le 31 octobre 1918. Due � une manoeuvre habile durant les mois d'�t�, Allenby avait tromp� les turcs en faisant croire que l'avanc�e principale allait �tre le long de la vall�e du Jourdain. En cons�quence, lorsqu'apr�s des d�buts d'escarmouches, la principale avanc�e le long de la plaine c�ti�re commen�a le 19 septembre, l'arm�e turque fut surpass�e en nombre � 4 contre 1 et recula sur tous les fronts. Au milieu du 19 septembre, la 8�me arm�e turque s'�tait bris�e dans une confusion d�sesp�r�e et la bataille de Megiddo (ou Armageddon comme il est populairement connu) fut totale mais gagn�e. A la fin du 20 septembre, la plaine c�ti�re avait �t� nettoy�e des forces turques et la 7�me Arm�e turque, avec les restes de la 8�me, furent repouss�es dans une ligne juste au sud de Ha�fa - Nazareth. (387)

Le 21 septembre, Nazareth fut occup�e, et Nablus fut captur�e alors que le flanc droit avan�ait. Le lendemain, 22 septembre, des rapports furent re�us que l'ennemi avait d�j� �vacu� Ha�fa, mais lorsqu'un petit d�tachement fut exp�di� pour occuper la ville, cela fut sous un feu nourri sur la route Nazareth- Ha�fa. Le jour suivant, 23 septembre 1918, toute la division de la 5�me cavalerie sous le commandement du Commandant G�n�ral MacAndrew e�t l'ordre d'avancer sur Ha�fa et sur Akka de Nazareth � 5 heures du matin. (388)

L'avanc�e se d�tacha en deux colonnes, la colonne de droite marchant sur Akka et la colonne de gauche sur Ha�fa. Le r�giment avanc� sur la colonne de gauche �tait le 15�me Brigade de cavalerie compos�e des Lanciers du Mysore et de Jodhpur. Alors qu'ils avan�aient le long de la route Nazareth-Ha�fa, ils arriv�rent sous un feu nourri de canons turcs positionn�s sur le mont Carmel au sud. L'�tendue du Carmel et les rives impassables et mar�cageuses du Kishon (Nahru'l-Muqatta), � un mille au nord, cr�ait un d�troit (down) qui �tait n�cessaire de passer. (389)

Un escadron des Lanciers de Mysore et l'un des Rangers de Sherwood (partie de la 14�me Brigade de cavalerie du Corps principal de la 5�me division de cavalerie) firent une attaque hardie sur le coteau escarp� pour capturer les positions d'artillerie turques. Le reste de la force continua sa route le long de la route principale et entra � Ha�fa. (390)

Selon le Journal de Guerre des Lanciers du Mysore:

"Quelques turcs sont tu�s dans les rues et le reste d�pos�rent leurs armes". (391)

Selon le journal de guerre de la 5�me division de cavalerie:

"Le Commandant officier g�n�ral, le G.O.C. entra dans la ville et le reste de la division de 1500 soldats. Des �tapes furent imm�diatement entreprises pour arr�ter tout pillage par les b�douins". (392)

La colonne de droite, qui consistait en la 13�me Brigade de cavalerie, avan�ant sur Akka, avait une t�che plus facile. Selon le Journal de guerre de la Brigade:

"1300 personnes captur�es avec 2 canons et 2 mitrailleuses et 150 prisonniers... Dans l'apr�s-midi, le G.O.C, accompagn� par le Commandant de la brigade et le Lieutenant Brayne (d�sign� gouverneur officiant) entra dans la ville avec une petite escorte. La population �tait tr�s amicale. Des gardes furent plac�s sur tous les importants d�p�ts, etc." (393)

Durant toutes les op�rations, quelques 18 canons, 11 mitrailleuses, 2 officiers allemands, 35 officiers turcs et 1314 autres prisonniers furent pris. (394)
L'information an ce qui concerne la s�curit� et la sant� de Abdu'l-Baha fut rapidement transmise gr�ce aux lignes britanniques au G�n�ral Clayton, le principal officier politique, qui envoya un t�l�gramme � Londres le 25 septembre 1918:

"En r�f�rence � v�tre d�p�che n� 41 du 1er f�vrier au Haut-Commissaire sur le sujet de Abdul Behar, le chef du mouvement baha'i. Il est � pr�sent � Ha�fa, il est en bonne sant� et on est bien en train de s'en occuper". (395)

Whyte fut inform� de ces nouvelles par Sir Mark Sykes en personne (396), tandis que Lamington recevait la lettre suivante dat�e du 30 septembre 1918:

"Vous vous rappellerez que m'aviez �crit en janvier dernier, en ce qui concerne la s�curit� de Abdul Behar (sic) et des baha'is � Ha�fa.
J'ai � pr�sent re�u un t�l�gramme de l'officier politique principal en Palestine, rapportant que sur l'occupation de Ha�fa, Abdul Behar fut trouv� encore dans la ville en bonne sant�, et que on est en train de bien s'occuper de lui". (397)

Gaselee, au Minist�re des affaires Etrang�res, �crivit au professeur Browne le 7 octobre l'informant des nouvelles concernant Abdu'l-Baha:

"Je pense que vous serez int�ress� (bien que vous pourriez avoir entendu les nouvelles au travers d'autres canaux), d'entendre que n�tre arm�e, en entrant dans Ha�fa, trouva Abdu'l-Baha Abbas vivant l�-bas avec sa famille et une petite colonie de disciples persans. Il est en bonne sant� et on s'occupe bien de lui par nos personnes.
En pr�vision de l'int�r�t port� sur lui aux Etats-Unis et le nombre de ses disciples ici, je propose de demander � Geoffrey Teller � New York ce morceau de nouvelles pour une publication l�-bas".

Sur quoi Browne r�pondit dans une lettre dat�e du 9 octobre 1918:

"Merci beaucoup pour v�tre gentillesse en m'informant de la s�curit� de Abdu'l-Baha et de ses disciples, que je suis tr�s heureux d'apprendre, comme je suis sur, un grand nombre de ses amis � la fois en Orient et en Occident le seront heureux d'apprendre".

Gaselee envoya un t�l�gramme � Monsieur Bayley, le Consul g�n�ral britannique � New York, le 16 octobre 1918:

"En pr�vision d'une grande et croissante suite aux Etats-Unis du mouvement baha'i, vous pourriez penser que cela vaudrait la peine de publier le fait que Abdu'l-Baha fut trouv� par nos troupes � Ha�fa avec un petit groupe de persan, et qu'il est en bonne sant� et qu'on s'occupe bien de lui par nos gens". (398)

Une enqu�te en ce qui concerne Abdu'l-Baha fut �galement re�ue par les autorit�s fran�aises, provenant sans aucun doute, d'amis de Abdu'l-Baha � Paris. Le 14 d�cembre 1918, le ministre des Affaires Etrang�res envoya un t�l�gramme au Haut-commissaire � Beyrouth:

"Pourriez-vous m'informer ce qu'il est devenu des baha'is persans anciennement r�unis � Saint jean d'Acre autour de Abdu'l-Baha? (399)

La r�ponse de Picot au Caire, dat�e du 17 d�cembre d�clara:

"Abdu'l-Baha est en bonne sant�, il continue � demeurer � Akka avec ses disciples, qui ne furent pas d�rang�s durant la guerre". (400)

Lorsque les troupes britanniques arriv�rent dans la r�gion Ha�fa et Akka, Abdu'l-Baha �tait � Ha�fa. Imm�diatement apr�s l'occupation de Ha�fa, Abdu'l-Baha alla � Akka visiter le tombeau de Baha'u'llah. Tudor-Pole, le premier des disciples occidentaux de Abdu'l-Baha � l'atteindre apr�s la guerre, le trouva � Akka � son arriv�e le 19 novembre 1920. (401) Le G�n�ral Clayton dans son r�sum� hebdomadaire, dat� du 29 novembre, d�clare:

"Abbas Effendi Abdul Baha a quitt� Acre le 24 novembre pour installer sa r�sidence � Ha�fa". (402)


Chapitre 25: Abdu'l-Baha - apr�s la guerre

Comme r�sultat de la Premi�re Guerre Mondiale, la Palestine tomba des mains ottomanes et devint la responsabilit� de la Grande-Bretagne. Ce fut toujours la politique de Abdu'l-Baha, quand c'�tait possible, de rester en termes amicaux et d'�tre au service de quelque gouvernement qui �tait au pouvoir. Cela s'appliquait non moins aux nouvelles autorit�s britanniques que cela avait �t� des pachas turcs qui les pr�c�d�rent. Les enregistrements en ce qui concerne les relations de Abdu'l-Baha avec le gouvernement turc sont en dehors de la port�e de ce livre mais plusieurs r�cits pourront �tre trouv�s de ses relations avec les autorit�s britanniques. Ces relations furent toujours tr�s chaleureuses et amicales, et beaucoup des plus importants administrateurs britanniques se tourn�rent vers Abdu'l-Baha pour la sagesse et le conseil impartial. Abdu'l-Baha n'h�sita pas non plus � se tourner vers les autorit�s lorsqu'il souhaitait en appeler contre une injustice. Depuis que les britanniques �taient les gouverneurs de la Palestine, Abdu'l-Baha en appellerait � eux dans les cas impliquant une injustice contre les baha'is de Perse et ailleurs. En cela, Abdu'l-Baha �tait en train de suivre l'injonction de Baha'u'llah d'en appeler pour la r�paration et la protection des autorit�s l�galement constitu�es, si on leur faisait du tort ou si on les pers�cutait. (403)

* Abdu'l-Baha et les administrateurs britanniques:

Parmi les administrateurs de la Palestine qui pensaient en tr�s grand bien de Abdu'l-Baha �tait Sir Ronald Storrs, qui �tait le premier militaire Gouverneur de J�rusalem, puis le premier Gouverneur militaire du nord de la Palestine (Ha�fa) et plus tard gouverneur civil de J�rusalem. Il se r�f�re � ses rencontres avec Abdu'l-Baha dans son livre "Orientations" (404) et aussi dans une lettre � Lady Bloomfield:

"J'ai rencontr� Abdu'l-Baha en 1909, sur le chemin de retour de l'Angleterre et Constantinople par la Syrie pour atteindre au Caire, Harry Boyle en tant que secr�taire de l'agence britannique (l'�pisode est pleinement trait� dans mes "Orientations" publi�es par Ivor Nichelson et Watson). Je conduisis le long de la plage dans un cabriolet de Ha�fa � Akka et je passais une heure tr�s agr�able avec le (patient) mais le prisonnier et l'exil� insoumis. Lorsque, quelques ann�es plus tard, il fut lib�r� et visita l'Egypte, j'ai eu l'honneur de m'entretenir avec lui et de le pr�senter � Lord Kitchener, qui fut profond�ment impressionn� par sa personnalit�, comme qui pourrait manquer de la faire?
La guerre nous s�para � nouveau jusqu'� ce que Lord Allenby, apr�s son entr�e triomphante � travers la Syrie, m'envoie �tablir le gouvernement � Ha�fa et � travers cette r�gion. J'appelai Abdu'l-Baha o� j'arrivai et je fus ravi de le trouver tout � fait inchang�. Lorsqu'il arriva � J�rusalem, il visita ma maison et je n'ai jamais manqu� de lui rendre visite lorsque j'allais � Ha�fa. Sa conversation fut en fait un (planning) remarquable, comme celui d'un ancien proph�te, bien au-del� des perplexit�s et de la petitesse des politiques de la Palestine, et �levant tous les probl�mes en des principes premiers.
Il fut assez gentil de me donner un ou deux beaux sp�cimens de sa propre �criture, avec celui de Mishkin Qalam, tous deux, avec sa grande photographie sign�e, furent malheureusement br�l�s dans le feu de Chypre.
J'ai rendu mon dernier et triste hommage d'affection lorsque t�t en 1921, (405) j'accompagnais Sir Herbert Samuel aux fun�railles de Abbas Effendi. Nous march�mes � la t�te d'un d�fil� de toutes les religions jusqu'� la pente du mont Carmel et je n'ai jamais connu une expression plus unie de regret et de respect que ceux qui furent attir�s par la compl�te simplicit� de la c�r�monie.
(Sign�) Ronald Storrs." (406)

Sir Herbert Samuel, le premier Haut-Commissaire britannique pour la Palestine, fut un autre distingu� h�te de Abdu'l-Baha. Il �crit:

"En 1920, je fus d�sign� comme le premier Haut -Commissaire pour la Palestine sous mandat britannique, et je pris l'opportunit� d�s le d�but de faire une visite � Abdu'l-Baha Effendi � son domicile � Ha�fa.
J'ai pendant un certain temps �t� int�ress� dans le mouvement baha'i, et je me sens privil�gi� par l'opportunit� de faire la connaissance de son chef. J'ai aussi une raison officielle aussi bine qu'une raison personnelle. Abdu'l-Baha a �t� pers�cut� par les turcs. Un r�gime britannique a �t� � pr�sent substitu� en Palestine au r�gime turc. La tol�rance et le respect pour toutes les religions avait longtemps �t� un principe de la loi britannique partout o� elle s'�tendait, et la visite du Haut-Commissaire fut faite dans le but d'�tre un signe � la population que les adh�rents de toute foi seraient capables de sentir d�sormais qu'ils jouissent du respect et qu'ils pourront compter sur la bonne volont� du nouveau gouvernement du pays.
Je fus impressionn�, comme le fut tout visiteur, par la dignit� de Abdu'l-Baha, la gr�ce, et le charme. De taille moyenne, ses traits puissants et son expression tr�s haute am�nent � sa personnalit� une apparence de majest�. Dans n�tre conversation, il expliqua clairement et discuta des principaux principes du baha'isme, r�pondit � mes interrogations et �couta mes commentaires. Je me rappelle vivement cet entretien amical il y a 16 ans, dans la simple pi�ce de la villa, entour�e de jardins, sur le coteau ensoleill� du mont Carmel.
J'�tais heureux d'avoir pu lui rendre visite aussi t�t, car en 1921, Abdu'l-Baha mourut. Je fus seulement capable d'exprimer mon respect pour sa foi et mon attention pour sa personne, en venant de la capitale pour assister � ses fun�railles. Une grande foule s'�tait rassembl�e, pleurant pour sa mort, mais se r�jouissant pour sa vie". (407)

Parmi les papiers du Vicomte Samuel dans les Archives de la Maison des Lords, il y a un �change de correspondance entre Abdu'l-Baha et Samuel en ce qui concerne la question de savoir si certains villages o� des baha'is vivaient allaient �tre inclus dans l'administration de la Palestine ou non. Ces lettres sont con�ues en termes chaleureux et amicaux en d�pit d'�tre une correspondance officielle.

La lettre de Abdu'l-Baha commence ainsi:

"Mon cher ami,
La r�ception de v�tre lettre me conduisit � une joie et � un plaisir indescriptible; ce fut la cause de l'approfondissement des impressions d�j� form�es de v�tre noble caract�re et de vos sentiments raffin�s. Je supplie le Tout-Puissant de favoriser ce pays avec des personnes comme vous, qui essayer d'administrer la justice et d'�tablir la paix...".

La lettre conclut:

"En conclusion, laissez-moi r�p�ter, que je prie toujours pour v�tre succ�s et j'esp�re que Dieu vous assistera dans toutes vos entreprises". (408)

La r�ponse de Samuel commence ainsi:

"Mon cher ami,
J'ai re�u avec beaucoup de plaisir, v�tre lettre du 30 septembre...". (409)

D'autres personnes importantes qui rendirent visite � Abdu'l-Baha comprenaient le Vicomte Allenby, le commandant en chef de la Force exp�ditionnaire �gyptienne de la Palestine; le Commandant-g�n�ral Sir Arthur Money, le premier administrateur principal du territoire occup� ennemi du sud (Palestine); le Commandant-g�n�ral Sir Harry Watson, son successeur; et le colonel Stanton, le gouverneur militaire de Ha�fa.

Dans son libre A Palestine Notebook C. R. Ashbee, qui �tait le conseiller civique de la ville de J�rusalem, relate sa rencontre avec Abdu'l-Baha en mars 1920, et remarque la grande importance que les administrateurs britanniques attachaient aux opinions de Abdu'l-Baha:

"Sur les remparts, parmi la vieil ma�onnerie � un arri�re-plan de pierres dor�es �miett�es, il y avait un visage un peu impressionnant, avec une barbe blanche et des cheveux blancs flottants. Il portait un emma (sic) blanc et un abaya (sic) d'un tendre brun par-dessus sa grise galabia. C'�tait Abbas le baha'i. Plus tard, en remerciement de la courtoisie de l'un de nos ma�tres d'�cole syriens, nous f�mes invit�s dans la maison. La parole arriva qu'il serait tr�s heureux de voir Monsieur et Madame Ashbee, et nous pass�mes une heure merveilleuse avec lui. Il �tait tout � fait d�sireux de parler et n�tre interpr�te �tait clair et vrai dans son anglais. Le vieil Abbas se situait lui-m�me dans le coin de son divan, nous regarda avec ses yeux illumin�s merveilleux qui irradiaient l'amour, et exposa les points principaux du baha'isme.
J'ai rarement rencontr� sur mon chemin un homme qui r�sume si compl�tement le saint, ou dirons nous le saint et le philosophe combin�s, car la pr�sence et l'image de l'homme sont du Moyen Age, leur esprit de la saintet� personnelle, tandis que ce qu'il dit a la lucidit� du grec, rompt avec toutes les religions et les syst�mes m�di�vaux, est philosophique, moderne et synth�tique.
"Premi�rement", dit-il, "nous devons nous d�barrasser de tout le lustre, talmuds, codes de divinit� et de loi cl�ricale. Retournons � la parole r�v�l�e de Dieu o� nous pouvons. Le Christ avait la Parole r�v�l�e, ainsi que Muhammad, ainsi d'autres avant eux, mais - et c'est l� le point - ces r�v�lations �taient pour leur propre jour et leur propre environnement. Vous ne pouvez pas toujours prendre l'interpr�tation litt�rale du 1er si�cle en Syrie ou du 18�me si�cle en Arabie, et dire que dans son application cela est vrai aujourd'hui".

Il donna l'impression d'�tre tr�s modeste sur son propre enseignement, ajoutant que l'Orient �tait dans une mauvaise passe, avait besoin de lumi�re, et les choses avaient � �tre dites. C'�tait la raison pour la venue de Baha'u'llah et du Bab.

"Puis", dit-il, "Toutes les nations doivent s'unir, ils doivent �tre une ligue des nations pour le gouvernement du monde".

Il exposait une sorte de conseil d�sign� par les pr�sidents, les rois et les d�mocraties.
"Et la Ligue existe?", demand�mes-nous.
Il sourit et secoua la t�te.

"C'est seulement le tout d�but. Elle n'est pas repr�sentative de tous. Elle pallie la maladie, la maladie de la discorde. Ce n'est pas un rem�de.".

Mais le baha'isme allait beaucoup plus loin et l� il coupe les liens de l'orientalisme du chr�tien Paul et de Muhammad. Il doit y avoir une �galit� entre les sexes.

"L'humanit�", dit le vieil Abbas alors qu'il prit une pinc�e de tabac d'un petite boite en �mail, "est une cr�ature avec 2 ailes - l'homme et la femme - vous ne devez pas paralyser l'un ou l'autre, ou entraver son vol. L'humanit� a besoin des deux pour le progr�s".

Et la langue commune qui est de rendre possible pour l'homme de parler avec l'homme?
"Cela viendra", dit-il.

Janet sugg�ra que la langue pourrait �tre l'anglais. Il accepta la suggestion avec un regard d'amour chaleureux qui semblait impliquer:

"Nous aimerons tous avoir n�tre propre langue, mais Dieu a trouv� une langue auparavant".

Qui sait que cela pourrait �tre l'anglais? Encore que la derni�re langue dans la quelle Dieu se r�v�la lui-m�me n'�tait pas l'aram�en, ni le grec, ni l'h�breu, ni l'�gyptien, mais l'arabe. Et vous ne faites pas d'erreur � ce sujet! Mais les langues de Dieu sont nombreuses.
Il dit quelque part dans son enseignement: la lib�ration arrive en faisant de la volont� une porte � travers laquelle les confirmations de l'esprit bougent.
Et ces confirmations de l'esprit?
Ils sont les pouvoirs et les dons avec lesquels nous sommes n�s, et que les hommes appellent parfois intelligence, mais pour lesquels d'autres ont � se battre avec des douleurs infinies. Cela arrive � cet homme ou � cette femme qui acceptent leur vie avec... "un acquiescement radieux".

Une belle phrase, "un acquiescement radieux". Souvenons-nous en !
Alors que nous repartions � travers le sable, nous v�mes le destroyer de lord Milner situ� en dehors du port.

"La guerre", avait dit le vieil Abbas, "ne vient pas de Dieu car elle n'unifie pas".

Mais ne pourrait-elle pas servir � un moment comme un balai qui nettoie avant que nous recommen�ons ? C'est ce qu'il se fit en Afrique du Sud, apr�s quoi vint la paix de Vereeniging et Smuts et Bothas devinrent nos amis.
L'homme sage de tout temps, qu'il soit Ptahotep sur sa tombe, Diog�ne de son tonneau, Platon lorsqu'il partit de Dion, ou le Christ avec le tribut � C�sar, ont toujours �t� la protestation passive contre le pouvoir. Lorsqu'ils offrirent � Abbas son titre, avec un morceau de ruban ou un morceau de papier qui l'accompagnait, il dit:

"Comme cela vint du gouvernement britannique, je l'acceptais, en tant qu'enseignant de la parole de Dieu, cela ne fera aucune diff�rence pour moi".

Il est agr�able de penser que les administrateurs anglais all�rent � la sagesse de ce vieil homme sage pour demander de l'aide et des conseils. Nous d�n�mes dans la soir�e avec le colonel Stanton, le gouverneur militaire de Ha�fa, Lord Milner et Herbert Samuel. Ces deux derniers �taient plut�t envieux de n�tre apr�s-midi avec Abbas, et le colonel Stanton nous dit combien il venait souvent pour obtenir son avis. "Naturellement", ajouta-il dans la mani�re caract�ristique de l'administrateur britannique, "J'ai �cout� pendant une demi-heure environ tout d'abord la beaut� des fleurs et les �p�es de l'esprit; apr�s quoi nous all�mes aux affaires".
J'ai pens� au destroyer se trouvant en dehors de Akka, et attendant de reprendre Lord Milner pour l'Angleterre. D'une fa�on ou d'une autre, je souhaiterai plut�t qu'il puisse avoir retard� son voyage � un autre jour et qu'il vienne avec nous � nouveau � Akka. Il �tait un brin m�lancolique et pessimiste, mais Il prend toujours un grand geste...
Ouiu, dirent ses amis, mais Lord Milner devient vieux, et son geste est plus grand; car sa foi dans la divinit� de Dieu et la destin�e de l'homme est un peu limit�e car plus orientale". (410)

Dans ce m�me livre, Ashbee appelle Abdu'l-Baha... "l'un des hommes les plus sages, devrais-je dire, qui n'ai jamais v�cu". (411)

* Sir Abbas Abdu'l-Baha Abbas:

Abdu'l-Baha �tait hautement respect� pour ses activit�s humanitaires. L'un des r�sultats du la haute estime dans laquelle il �tait tenu � la fois par la population de Palestine et l'administration britannique fut l'octroi sur lui d'une royaut�. Dans sa capacit� en tant qu'administrateur chef des territoires occup�s ennemis du sud, ce fut le g�n�ral Sir Arthur Money qui proposa le nom Abdu'l-Baha. Le formulaire de recommandation est reproduit sur la page suivante.
Ce formulaire fut exp�di� par le g�n�ral Allenby en tant que commandant en chef des forces exp�ditionnaires �gyptiennes dans une d�p�che dat�e du 7 ao�t 1919 au bureau de la guerre. Le bureau de la guerre passa la recommandation � Lord Curzon de Kedleston, alors secr�taire d'Etat pour le Minist�re des Affaires Etrang�res, le 3 septembre 1919. La r�ception de cette recommandation au Minist�re des Affaires Etrang�res amena le commentaire suivant de E. W. Light:

"Peut-�tre ce papier pourrait � pr�sent �tre envoy� � Sir Fr�d�rick [Ponsonby] dans le but d'obtenir l'approbation Sa Majest� pour l'attribution d'un Knight B. E. au chef de la religion baha'ie - Abdu'l-Baha... Je suppose que nous pourrions dire que Sir A. Money en recommandant Abdu'l-Baha pour le Knight B.E., ne pense pas que quelque injure serait faite aux susceptibilit�s de ce gentleman religieux en lui donnant une d�coration cruciforme, mais peut-�tre le d�partement de la guerre avisera sur ce point, qui semble quelque chose d'une importance sp�ciale dans ce cas particulier". (412)

G.P. Churchill cependant, �tait beaucoup plus inquiet � propos des questions politiques surgissant et sugg�ra que Sir Percy Cox, l'ambassadeur britannique � T�h�ran, et Nusratu'd-Dawlih, le ministre persan pour le Minist�re des Affaires Etrang�res, soit consult�". (413)
Selon la note de Lancelot Oliphant du 13 octobre 1919 (414), Nusratu'd-Dawlih ne voyait aucune objection, et le 21 octobre, Sir Percy Cox t�l�graphia qu'il ne voyait �galement aucune objection. (415) La recommandation fut par cons�quent exp�di�e � Sir Fr�d�rick Ponsonby, "avec une vue d'�tre certain si le Roi approuve le Knight B.E. �tant donn� � Abdu'l-Baha. (416) Dans une br�ve note dat�e du 29 octobre 1919, Ponsonby �crivit "Le Roi approuve" (417)

Par cons�quent V. Wellesley le 31 octobre �crivit au g�n�ral de Brigade Sir Douglas Dawson, secr�taire g�n�ral et secr�taire de la Cour centrale des Ordres de la Royaut�, demandant pour la personne concern�e les insignes. (418)

* Formulaire de recommandation pour les civils:

Formulaire 137/4669.
L'Ordre de l'Empire britannique. Formulaire de recommandation pour attribution.
Nom complet et d�signation officielle d'un officier ou d'un fonctionnaire soumettant la recommandation:
Commandant G�n�ral: Sir A. W. Money, KCB, KBE, CS1, administrateur principal des territoires occup�s ennemis, EEF.

Particularit�s descriptives du candidat recommand�:
Rang et titre (si il y en a):
Pr�nom complet:
Nom chr�tien complet: ABDUL BAHA ABBAS
(dans le cas de dames : Madame ou Mademoiselle)
Corps pr�sent ou pass� (si il y en a):

D�signation et grade d�partemental:
Salaire � �tre sp�cifi� (si pas de grade):

Leader et chef de la religion baha'ie dont le nombre comporte des millions d'adh�rents en Perse, en Inde, en Am�rique et en Angleterre.

Longueur du service dans la pr�sente d�signation.

Adresse actuelle compl�te Ha�fa, Palestine.

Distinctions d�j� conf�r�es durant la Guerre pr�sente.

Grade de la OBE: recommand�

CHEVALIER COMMANDEUR.
Etat de service durant la guerre pour laquelle cette distinction est recommand�e.

A donn� r�guli�rement un service loyal � la Cause britannique depuis l'occupation. Son avis a �t� pr�cieux pour le gouverneur militaire et les officiers de l'administration � Ha�fa, o� toute son influence a �t� pour le bien.
Il avait �t� pendant beaucoup d'ann�es plac� en captivit� par les turcs dans la citadelle � Acre.

Signature de l'officier ou le fonctionnaire soumettant � la recommandation.
[Sign� ] A. W. Money
Date 18 Juillet 1919
Commandant g�n�ral
Administrateur principal
O.E.T.A. (S)
[Signature difficile � lire mais pourrait �tre du Lieutenant-Colonel R.N. Renshaw ]
Pour le G�n�ral
Commandant G�n�ral en chef, forces exp�ditionnaires �gyptiennes [c'est-�-dire Allenby]
7.8.1919.

Nota: Celles-ci furent exp�di�es le 3 novembre 1919 au Minist�re des Affaires Etrang�res. (419) Dans une lettre dat�e du 7 novembre 1919, V. Wellesley du Minist�re des Affaires Etrang�res �crivit au Bureau de la guerre les informant de l'approbation du Roi et exp�diant l'insigne pour "pr�sentation � travers les canaux militaires". (420)
L'investiture de Abdu'l-Baha e�t lieu le 27 avril 1920 � Ha�fa.
Le colonel Stanton, gouverneur de Ha�fa, officiait � la c�r�monie (voir figure 36). Il sera not� au passage que Abdu'l-Baha n'utilisa presque jamais son titre.

* Lettres diverses:

L'appr�ciation montr�e par les autorit�s britanniques envers Abdu'l-Baha n'�tait pas sans r�ciproque. En de nombreuses occasions, Abdu'l-Baha recommanda l'administration britannique, contrastant avec les travaux corrompus et inefficaces de l'Empire ottoman. Abdu'l-Baha n'�tait pas peu dispos� par cons�quent, � user de son influence avec les autorit�s britanniques pour soulager les souffrances des baha'is en Perse. Lord Curzon, secr�taire d'Etat pour le Minist�re des Affaires Etrang�res, envoya � Abdu'l-Baha un t�l�gramme le 30 mai 1920, qui n'a pas �t� pr�serv� dans les fichiers du minist�re des Affaires Etrang�res. (421) En r�ponse � ce t�l�gramme, Abdu'l-Baha �crivit Lord Curzon sur le martyr de Haji Arab et la pers�cution des baha'is en Perse (voir page 444-5).
Les pers�cutions et l'agitation contre les baha'is augmenta avec la p�riode qui suivit le martyr de Haji Arab, et fin mai 1920, le t�l�gramme suivant de l'Assembl�e Spirituelle Centrale de la Perse � Abdu'l-Baha fut intercept� par le censeur britannique au Caire: "Beaucoup de contrari�t�s dans la capitale et les provinces contre le bahaisme. Aucune protection � part le Seuil Sacr�. Attente r�ponse. (422)
Abdu'l-Baha doit avoir demand� au Colonel Stanton, gouverneur militaire de Ha�fa, pour faire des enqu�tes, car le 29 mai 1920, ce dernier t�l�graphia � Sir Percy Cox, le ministre britannique � T�h�ran:

"Sir Abdul Baha Abbas demande des informations en ce qui concerne la situation des [baha'is]. A re�u un t�l�gramme d�clarant que ceux-ci sont en danger. Esp�re que vous leur donnerez toute la protection possible. Gouverneur militaire". (423)

Le 5 juin 1920, Sir Percy Cox, ayant fait des enqu�tes, r�pondit par t�l�gramme: "Les baha'is ne sont pas en danger ici". (424)

Le Lieutenant-Colonel doit avoir envoy� un t�l�gramme au Minist�re des Affaires Etrang�res � Londres, car le 5 juin 1920, un t�l�gramme fut envoy� de Lord Curzon � la l�gation britannique � T�h�ran:

"Abdu'l-Baha Abbas t�l�graphie de Caiiffa [sic] qu'un r�cit de la situation pr�sente en Perse du � l'accord britannique, les baha'is sont en danger et demandent la protection pour eux".
"Nous proposons en r�ponse qu'il n'y ait rien quel que soit l'accord peut r�sulter de quelque danger aux baha'is et que dans ce cas H.M.G. ne peut entreprendre leur protection en Perse". (425)

Cependant on doit noter qu'il n'y a aucune question de Abdu'l-Baha ayant demand� au gouvernement britannique d'entreprendre la protection des baha'is en Perse. En fait, les baha'is de Perse ne furent � aucun moment pris sous la protection de quelque pouvoir europ�en de la m�me mani�re comme les chr�tiens, les zoroastriens et d'autres groupes minoritaires le furent. Dans une lettre de Abdu'l-Baha � Lord Curzon relative au martyr de Haji Arab (texte cit� pages 444-5), il y a la phrase suivante d�clarant sp�cifiquement un tel d�sir:

"N�tre but n'est pas que le gouvernement de Sa Majest� puisse entreprendre quelque protection officielle mais plut�t incite le gouvernement persan � entreprendre la protection des baha'is et les prot�gent des maux des oppresseurs. Une telle mesure m�nerait � la puissance et � la grandeur de la Perse elle-m�me". (426)

Plus tard dans l'ann�e 1920, Abdu'l-Baha ouvrit pour la premi�re fois, des communications directes avec Monsieur Norman, l'ambassadeur britannique � T�h�ran. La premi�re lettre de Abdu'l-Baha non dat�e, fut d�livr�e � Monsieur Norman le 8 novembre par Siyyid Nasru'llah Baqiroff. (427) Dans cette lettre, Abdu'l-Baha assure Monsieur Norman des pri�res pour le succ�s de ses efforts envers l'am�lioration de l'Iran, et d�signe Baqiroff comme interm�diaire pour tout message que Norman souhaiterait envoyer � Abdu'l-Baha.
Norman envoya une r�ponse appropri�e, par l'interm�diaire de Baqiroff, dat�e du 9 novembre 1920.
La seconde lettre de Abdu'l-Baha � Monsieur Norman fut dat�e du 29 octobre 1920. Le 5 f�vrier 1921, Baqiroff �crivit � Norman lui demandant un rendez-vous dans le but de d�livrer la lettre personnellement. (428)

Le commentaire de Norman sur ceci fut:

"C'est ridicule que la lettre ne puisse �tre envoy� chercher par un serviteur ou un autre, mais comme il appara�t que c'est impossible, il peut l'amener � 10 heures du matin, mardi prochain, 8 f�vrier, si cela lui conviendrait". (429)

La lettre de Abdu'l-Baha fut traduite ainsi par le colonel T. W. Haig:

"Je crois par le Tout-Puissant que vous r�ussirez dans vos services au juste gouvernement de la Grande-Bretagne et en supportant la population oppress�e qui sont les amis de la race humaine. Agha Seyed Nasrullah Bagheroff qui jouit de ma confiance est � T�h�ran. Il vous informera des circonstances du meurtre de Haji Arab. Vous devriez croire ce qu'il vous dit".
Je prie toujours pour le juste gouvernement de la Grande-Bretagne et souhaite v�tre succ�s. Merci d'accepter l'assurance de mon plus grand respect".

Norman attacha la note suivante � la lettre de Abdu'l-Baha:

"Je pense que nous pourrions envoyer une r�ponse polie, le remerciant pour sa lettre, lui souhaitant la sant�, le succ�s et la prosp�rit� et promettant de faire tout ce que je peux d'une mani�re officieuse et aussi loin que les moyens tr�s limit�s � ma disposition me le permette, d'aider ses adh�rents ici. Il ne ferait aucun doute que ses d�sirs me soient connus gr�ce � Seyyed Nasrullah. En tout cas j'agis toujours sur des informations re�ues � travers nos consuls.
Je signerais la lettre, qui devra �tre envoy�e par Seyyed Nasrullah pour transmission.
H.C.N. 9 f�vrier 1921.

La lettre de Norman fut finalement exp�di�e et dat�e le 14 f�vrier 1920.
La troisi�me lettre de Abdu'l-Baha � Norman est adress�e � "Son Excellence, l'ami des persans" et dat�e du 17 janvier 1921. La traduction suivante est de Kaml-Baqiroff:

"La r�ponse � la lettre qui fut une preuve brillante que vos affections justes �taient la cause d'une reconnaissance extr�me et de la gratitude, et cette grande r�solution et cette haute intention seront � jamais la cause de la gaiet� et du bonheur parmi les baha'is et ne sera � jamais oubli�. Cette justice dispens�e est en fait l'appel de l'�ternit� et dans les annales de ces amis, d�corera une page importante. Jenabe Bagheroff et ses amis sont si extr�mement reconnaissants � vous, ce qui m'a �galement fait extr�mement plaisir, et tous ont hautement lou� vos efforts et je demanderais � jamais sinc�rement au Seuil Sacr� Son secours protecteur et Sa bont�. Avec le plus grand respect [I] vous �crit cette lettre et demande v�tre approbation". (430)

Dans une note attach�e � cette lettre et dat�e du 15 mai 1921, Norman �crit:

"J'aimerais envoyer une r�ponse polie en persan gr�ce � Bagherov, disant combien il me fut donn� beaucoup de plaisir de recevoir cette lettre et assurant Abdul Baha que je ne rel�cherais jamais mes efforts de la part de ses disciples et donnerait toujours une ou�e attentive � toute demande qu'ils pourraient me faire. (Je pr�sume que je me pr�occuperais aussi de la sant� de Abdu'l-Baha)." (431)

La lettre de Norman fut finalement exp�di�e et dat�e du 21 mai 1921.

* L'ascension de Abdu'l-Baha:

Abdu'l-Baha d�c�da le 28 novembre 1921. Les fun�railles qui eurent lieu le 29 novembre furent suivies par beaucoup des plus importantes personnes en Palestine: Sir Herbert Samuel, le Haut-Commissaire; Sir Ronald Storrs, le gouverneur de J�rusalem, le colonel Symes, le gouverneur de Ph�nicie; et beaucoup des figures dirigeantes et des notables de la ville de Ha�fa aussi bien que les consuls de diff�rents pays.
La mort de Abdu'l-Baha fut enregistr� dans le "Palestine Weekly" le 2 d�cembre 1921:

"(28 Novembre) Abbas Effendi, le chef du mouvement bahaiste, est mort ici aujourd'hui.
(29 Novembre). Les fun�railles de Abbas Effendi ont e�t lieu aujourd'hui. La procession de sa maison au cimeti�re sp�cial sur la route vers le mont Carmel commen�a � 9h du matin, et continua jusqu'� midi. Des milliers de personnes se joignirent � la procession, et parmi elles le Haut Commissaire et Monsieur Storrs de J�rusalem. Les fun�railles furent effectu�es avec une simplicit� remarquable. Sur le cercueil du d�funt, il n'y avait rien qu'une simple couronne de fleurs. Au cimeti�re, beaucoup d'hommes et de femmes se joignirent au cort�ge fun�raire. (432)

Lord Lamington, ayant entendu la mort de Abdu'l-Baha, �crivit de son domicile en Ecosse � Winston Churchill, alors secr�taire d'Etat pour les colonies:

"Je viens juste d'entendre parler de la mort de Abdu'l-Baha; en tant que chef des baha'is, son influence fut grande et b�n�fique. J'ai demand� d'obtenir si possible une repr�sentation britannique officielle � ses fun�railles. Cela ne pourrait �tre en gardant une �tiquette officielle ordinaire, mais j'esp�re que cela sera permis dans ce cas.
"... avec sa mort, je perds un ami ch�ri". (433)

En r�ception de cette lettre, G.L.M. Clauson �crivit le m�morandum suivant: "Il est vrai que Sir Abbas Abdul Baha K.B.E. �tait originalement l'enfant du F.O., mais c'est nos fun�railles lorsqu'il mourut � Ha�fa:

"Je suis tout � fait sur que le Haut-Commissaire prit les mesures n�cessaires pour �tre repr�sent� comme il le devait car Sir Abbas �tait tr�s bien connu et je pense que c'est le seul habitant natif de la Palestine avec un K.B.E. (il l'a obtenu sous l'administration britannique) mais vous pourriez penser peut-�tre qu'il serait convenable d'instruire le Haut- Commissaire par un code t�l�graphique pour exprimer au gouvernement de Sa Majest� les condol�ances � la communaut� (les fun�railles auront certainement e�t lieu � pr�sent), et dites � Lord Lamington ce que nous avons fait".

Winston Churchill �crivit � Lord Lamington le 1 d�cembre 1921:

"Merci pour v�tre lettre au sujet de Sir Abbas Abdul Baha. Je pense que l�-bas, il n'y aura aucun doute que le Haut-Commissaire prendra les mesures n�cessaires pour �tre repr�sent� � ses fun�railles, qui selon toute probabilit� ont du d�j� avoir lieu. Mais en tout cas, j'informe le Haut-Commissaire par t�l�gramme pour exprimer � la communaut� baha� [sic] les condol�ances du gouvernement de Sa Majest�".

Le m�me jour, ce t�l�gramme fut envoy� en code au Haut-Commissaire pour la Palestine, Sir Herbert Samuel:

"J'ai appris avec grand regret la mort de Sir Abbas Abdul Baha. Merci d'envoyer � la communaut� baha'ie l'expression appropri�e de condol�ance du gouvernement de Sa Majest�".
Churchill. (434)

Les journaux leaders du monde prirent note de la mort de Abdu'l-Baha et publi�rent des n�crologies, g�n�reux dans leurs louanges et dans leur approbation d'une vie pass�e au service de l'humanit�. Ce fut ainsi dans "The Times" de Londres, "Le Temps" de Paris, "Le New York World", le "Times of India" et beaucoup d'autres journaux et p�riodiques rivalis�rent les uns les autres pour donner expression des sentiments les plus �lev�s de respect � Abdu'l-Baha. Parmi les phrases qui se trouvaient dans ces n�crologies journalistiques sont:

"C'�tait un homme d'un grand pouvoir spirituel et d'une pr�sence imp�rieuse, et son nom fut retenue en r�v�rence � travers le Moyen Orient. Il d�clara que la r�v�lation de son p�re, Baha'u'llah, exprima la v�rit� essentielle de toutes les religions du monde. Il recommandait la paix universelle et la fraternit�, la recherche ind�pendante de la v�rit�, et l'�galit� des sexes, et fit des appels fr�quents et sinc�res aux gouvernements de l'Europe pour le d�sarmement universel... Les autorit�s britanniques reconnaissaient sa position influente, et ce fut � la suggestion de Lord Allenby qu'il fut fait Chevalier l'ann�e derni�re". (The Times 30 novembre 1921).
"Il y a 10 ans que cet homme assez �g�, magnifique et d'une nature bonne �tait en train de propager la parole sainte parmi nous. Il �tait habill� dans une simple robe et sur sa t�te un turban blanc... Sa parole �tait douce et m�lodieuse, comme une litanie. On l'�coutait avec une concentration tr�s agr�able, m�me lorsque l'on ne le comprenait pas, car il parlait en persan... Sous le turban blanc, ses yeux refl�taient l'intelligence et la gentillesse. Il �tait paternel, affectueux et simple". (Le Temps, 19 d�cembre 1921)

"Aussi r�cemment que Juin de cette ann�e, un correspondant sp�cial du World qui rendit visite � ce voyant le d�crivit ainsi:
"Ayant autrefois observ� Abdu'l-Baha, sa personnalit� est impressionnante de mani�re ind�l�bile sur l'esprit: le visage majestueux v�n�rable habill� dans un aba flottant, sa t�te couronn�e d'un turban blanc sur sa t�te et ses cheveux; le sourire qui d�verse sa douceur sur tous"...
"M�me au cr�puscule de sa vie, Abdu'l-Baha prit l'int�r�t le plus vif dans les affaires du monde. Lorsque le G�n�ral Allenby balaya la c�te d'Egypte, il alla d'abord pour �tre conseiller par Abdu'l-Baha...". (New York World, 1 d�cembre 1921).

"... nous porterons un hommage � la m�moire d'un homme qui exer�a une grande influence pour le bien et qui, si il �tait destin� � voir beaucoup de ses id�es � ce qui parait voler en �clats dans la Guerre Mondiale, resta vrai dans ses convictions et dans sa croyance de la possibilit� d'un r�gne de paix et d'amour et qui, de mani�re bien plus efficace que Tolsto�, montra � l'Occident que la religion est une force vitale qui ne peut jamais �tre m�pris�e". (Times of India, Janvier 1922). (435)


Chapitre 26: Les baha'is et les soul�vements politiques en Perse

Durant la derni�re moiti� du 19�me si�cle, la Perse devint p�n�tr�e de mani�re croissante par des diplomates europ�ens, des marchands, des voyageurs et des missionnaires. Le flot r�sultant de pens�es occidentales et d'id�aux e�t des effets de longue port�e dans la Perse. Les personnes �taient r�volt�es par l'�go�sme et la corruption de la dynastie Kadjare, la vente de concessions de monopoles sur les ressources de la nation � des ench�res �trang�res, la menace de la perte de la souverainet� nationale � des Etats europ�ens puissants, et le m�pris et la d�rision avec lesquels ce pays autrefois fier �tait regard� par les �trangers. De l'int�rieur de la population, un grand d�sir de changement jaillissait et cela se manifestait en un m�contentement g�n�ral et une s�rie d'incidents et d'�pisodes, comme le heurt in�vitable avec ces forces engag�es � maintenir l'ordre existant eurent lieu.

Pour consid�rer la mesure � laquelle la religion du Bab et de Baha'u'llah influen�a les origines et le cours de ce mouvement pour la r�forme est au-del� de la port�e de ce livre. Tout ce qui sera pr�sent� ici est le chemin que les �v�nements politiques de cette p�riode ont pris pour affecter la communaut� baha'ie.

Comme l'histoire l'a d�montr� � de nombreuses occasions, les effets adverses de convulsions sociales tomb�rent particuli�rement sur les groupes minoritaires. Les baha'is ne furent pas une exception. La grande majorit� de la communaut�, suivant les exhortations de Abdu'l-Baha, s'abstenait de prendre partie dans le combat. Ils furent ainsi pris entre les 2 parties et devinrent des pions pour l'utilisation et l'abus selon les dictats de l'opportunisme politique.

Un point qui doit �tre constamment �tre port� � l'esprit lorsqu'on lit les r�cits suivants occidentaux est le fait que les baha'is �taient � cette �poque connus � la fois des persans et des europ�ens comme babis, en d�pit du fait qu'il y avait maintenant 30 ans que la majorit� avait �t� appel� eux-m�mes baha'is ou disciples de Baha'u'llah. L'importance de ce point surgit du fait que les disciples de Mirza Yahya, les Azalis, �taient aussi connus comme babis - et que ceux-ci n'h�sitaient pas � promouvoir l'agitation politique contre la dynastie Kadjare. La d�p�che de Longworth en 1896, qui sera cit�e � pr�sent, illustre la grande confusion qui se leva de ce manquement de distinguer entre les baha'is et les azalis.

La lettre suivante de Abdu'l-Baha � Haji Mirza Abdu'llah, Salih-Furush, traduite et publi�e par le professeur Browne dans son ouvrage "The Persian Revolution", d�clare clairement la position baha'ie. Cette lettre indique aussi qu'une autre raison que la confusion ait pu se lever dans les esprits de certains en ce qui concerne l'attitude des baha'is est le fait que les azalis �taient en train de propager de fausses rumeurs dans le sens que les baha'is supportaient le Shah (toutes les parenth�ses dans ce passage sont de Browne):

"Vous �criviez qu'il a �t� d�clar� dans le Hablu'l-Matin publi� � Rasht que les baha'is �taient partisans de l'autocratie, et � Zanjan qu'ils avaient r�uni de l'aide pour la cause royaliste. L'un des "amis" doit �crire � certains autres journaux, ou cela doit �tre r�pandu � l'�tranger parmi la population, que c'est une calomnie en ce qui concerne les baha'is [�manant] des babis de Yahya [c'est-�-dire les azalis], car ces hommes sont les ennemis des baha'is.
Le but des baha'is est la r�forme du monde, afin que parmi toutes ces nations et gouvernements, une r�conciliation puisse �tre effectu�e et que le combat et la guerre puissent �tre abolies. Par cons�quent, ils vont de l'avant coeur et �me et se consacrent eux-m�mes pour que la Cour et la nation, [toutes] les parties et les groupes, puissent �tre unis les uns les autres, et que la paix et la r�conciliation puissent entrer.
D�sormais, ils n'ont aucune part dans de telles querelles. Et une claire preuve et un argument concluant tel que la fausset� de l'accusateur, qui ne laisse aucune ouverture au doute, est le d�cret du mujtahid Mulla Hasan de Tabriz (436) pour le meurtre des baha'is, et aussi les proclamations calomnieuses du mujtahid Mirza Fazlu'llah de Nur et de Sayyid Ali Akbar (437), qui �taient post�s sur les murs dans toutes les rues et bazars de T�h�ran. Mais les babis de Yahya [c'est-�-dire les azalis], qui sont les ennemis des baha'is, et qui se tiennent eux-m�mes cach�s, disent aux nationalistes que les baha'is sont les partisans de la Cour, tandis qu'ils disent aux royalistes qu'ils sont pr�ts � sacrifier leurs vies pour la nation, dans le but d'exciter les deux parties contre les baha'is et d'en faire leurs ennemis, cette (perchance) qu'ils pourraient s�duire certaines �mes de chaque c�t�. C'est la v�rit� de la chose; par cons�quent, il incombe que certains hommes justes puissent enqu�ter la question de la [pr�tendue] aide [donn�e aux royalistes] � Zanjan. Si une telle chose avait �t� faite paar les baha'is, nous croierions et admettrions [l'accusation]. Lou� soit Dieu! C'est une calomnie affreuse!
Depuis le d�but de la R�volution, il a �t� constamment enjoint que les amis de Dieu puissent se tennir de c�t� de ce combat, de cette guerre et de cette contestation, et qu'ils chercheraient � r�concilier la Cour et la nation, et qu'ils passeraient eux-m�mes leur temps afin que cette Cour et cette nation puissent se m�langer les uns avec les autres comme le lait et le miel; car la s�curit� et le succ�s sont inaccessibles et impossibles sans une [telle] r�conciliation. A pr�sent, lorsque eux, qui nous souhaitent le malheur par des calomnies compl�tes, les amis sont silencieux, pour quelles raisons ceux de nos ennemis chaque jour �noncent hardiment des [nouvelles] calomnies.
Sur vous soit la Tr�s Grande Splendeur (al-Baha'ul-Abha).A.A. (c'est-�-dire Abbas Abdul'-Baha)" (438)

* Les soul�vements politiques:

Dans un souci de commodit�, les �v�nements de cette p�riode pourraient �tre divis�s en:

a) L'agitation contre la r�gie du Tabac (1891-2)

Le 8 mars 1890, Nasiru'd-Din Shah signa un accord avec Monsieur G.F. Talbot qui en retour de certains paiements, ce dernier avait l'accord pour contr�ler toute la production, la vente et l'export de tout le tabac en Perse pendant 50 ans. Des concessions d'une grande �tendue telles que celles-ci furent en aucune fa�on inhabituelles durant la derni�re partie du r�gne de Nasiri'd-Din Shah, mais ils concernaient habituellement avec des monopoles tels que les chemins de fer, les mines, les banques; etc. Jamais auparavant un monopole d'un produit n'avait, sur une population directement concern�e, �t� accord�e. L'agitation contre la R�gie commen�a presque d�s qu'elle commen�a � fonctionner d�s le d�but 1891. Des personnes telles que Siyyid Jamalu'l-Din-i-Afghani et Mirza Malkam Khan furent importants en s'y opposant, mais sans aucun doute le r�le le plus important fut jou� par Haji Mirza Hasan, Mirzay-i-Shirazi, qui �tait � cette �poque le plus grand des mujtahids chiites et qui vivaient � Samarra en Irak. Lorsqu'en d�cembre 1891, il �crivit d'interdire au peuple de fumer, il y e�t une ob�issance universelle � son d�cret, m�me dans l'entourage imm�diat et le harem du Shah. Il y avait � pr�sent aucun espoir de sauver la R�gie. Finalement, en Janvier 1892, la concession fut annul�e, et en avril de cette ann�e, l'indemnit� devant �tre pay�e aux concessionnaires fut approuv�e.

b) L'assassinat de Nasiri'd-Din Shah (1896)

Cet acte (voir plus loin le r�cit de cet �v�nement), perp�tr� par Mirza Muhammad-Rida de Kirman, un �l�ve de Siyyid Jamalu'l-Din, repr�senta l'apog�e des efforts de ce dernier, qui �taient principalement dirig�s envers le Pan-islamisme, et l'expulsion de l'influence europ�enne et de la domination dans tous les pays musulmans. La tentative d'unir les sunnites et les chiites de l'Islam �tait une t�che prodigieuse et il passa une partie consid�rable de son temps � la fois � T�h�ran et � Istanbul pour le provoquer. Bien qu'au d�but, Nasiri'd-Din Shah le re�ut favorablement, � la fin il se retourna contre lui et l'expulsa de la Perse. Ce fut alors que Siyyid Jamalu'd-Din se retourna contre Nasiru'd-Din Shah. Le professeur Browne, qui le rencontre � l'automne 1891, peu de temps apr�s son expulsion de la Perse, l'enregistre dans The Persian Revolution comme disant qu'aucune r�forme n'�tait � esp�rer en Perse jusqu'� ce que 6 ou 7 t�tes aient �t� coup�es, et "la premi�re doit �tre Nasiri'd-Din Shah. Mirza Muhammad-Rida, en col�re par le traitement ignominieux de son ma�tre et aigri par son propre mauvais traitement prolong�, son emprisonnement et son harc�lement des mains des autorit�s persanes, d�cida de perp�trer l'assassinat. Il n'est pas clair dans quelle mesure il agit sous les instructions de Siyyid Jamalu'd-Din. Siyyid Jamalu'd-Din cependant, surv�cu seulement � Nasiri'd-Din Shah de 9 mois. Il mourut le 9 mars 1897, d'un cancer de la m�choire.

c) Les soul�vements constitutionnels (1905-9)

Apr�s l'assassinat de Nasiri'd-Din Shah, il y e�t une p�riode de relatif calme, depuis qu'il �tait grandement esp�r� que le doux et timide Muzaffaru'd-Din Shah introduirait des r�formes. Alors que les ann�es passaient, il devint clair qu'il �tait en train de mettre la Perse m�me davantage sous une domination �trang�re par son incessante augmentation d'emprunts �trangers dans le but de se satisfaire lui-m�me de voyages en Europe.
Durant l'ann�e 1903, les protestations contre de nouveaux tarifs douaniers et le r�gime du r�actionnaire Premier Ministre, Aminu's-Sultan, augmenta jusqu'� ce qu'� la fin il fut forc� de d�missionner en septembre 1903. Durant 1904 et 1905, des protestations contre le successeur de l'Aminu's-Sultan, Aynu'd-Dawlih, augment�rent. En d�cembre 1905, comme r�sultat d'une grande foule prenant asile dans le tombeau du Shah Abdul'-Azim pr�s de T�h�ran, le Shah approuva la d�mission de Aynu'd-Dawlih et convoqua une maison de justice. Quelle que soit ce qu'il fut signifi� par cette derni�re, le Shah, apr�s la dispersion de la foule � Shah Abdu'l-Azim, ne montra aucune intention de remplir ses promesses. Finalement, apr�s des combats � T�h�ran, plusieurs milliers de personnes prirent asile dans la l�gation britannique (Juillet-ao�t 1906) jusqu'� ce que le Shah cong�dia Aynu'd-Dawlih et approuva l'�tablissement d'une Assembl�e Nationale, �lue par la population. Cette assembl�e commen�a ses d�lib�rations le 7 octobre 1906 et e�t bient�t r�dig� une Constitution, qui fut sign�e par le Shah le 30 d�cembre 1906. Une semaine plus tard, Muzaffaru'd-Din Shah �tait mort.

Muhammad-Ali Shah, qui succ�da au tr�ne, �tait une personne tr�s diff�rente de son p�re. D�s le d�but de son r�gne, il montra une opposition d�termin�e � la nouvelle Constitution et � l'Assembl�e Nationale. En d�cembre 1907, il fit une tentative avort�e de fermer d�finitivement l'Assembl�e Nationale, mais il fut plus en r�ussite en juin 1908 lorsqu'il dispersa l'Assembl�e Nationale, arr�ta beaucoup de meneurs constitutionnalistes, et suspendit la Constitution. Initialement seule Tabriz r�pondait en se rebellant contre le Shah, et pour cela la ville fut mise en �tat de si�ge par les forces royalistes. Alors que les forces royalistes semblaient avoir triomph� d�s le d�but de 1909, l�-bas se d�veloppa une s�rie d'autres r�voltes contre le Shah dans des villes persanes importantes. Les deux villes les plus organis�es dans les mains des Nationalistes, Rasht et Isfahan, envoy�rent des forces en direction de T�h�ran. Ces forces arriv�rent � T�h�ran le 13 juin 1909, forc�rent l'abdication de Muhammad-Ali Shah et ressuscit�rent la Constitution.

En 1911, Muhammad-Ali, l'ex-Shah, fit une tentative de regagner le tr�ne et atterrit pr�s d'Astarabad. Il fut cependant repouss� et une nouvelle fois fuit le pays.
Bien que l'�tablissement de la Constitution et le renversement de l'autocratique Muhammad-Ali Shah fut salu� avec une grande joie � travers la Perse - et parmi les cercles lib�raux en Europe - comme le d�but d'une nouvelle Ere en perse, en termes pratiques, elle n'apporta aucune am�lioration dans la condition du pays. Dans les ann�es suivantes, l'�tat de la Perse se d�t�riora, et dans la plupart des endroits, l'anarchie pr�valait. Avec l'av�nement de la Premi�re Guerre Mondiale, la Russie envahit promptement les provinces du nord de la Perse, et ce fut probablement seulement la R�volution bolchevique qui emp�cha leur compl�te annexion par la Russie.

* Les arrestations d'avril 1891:

Alors que les d�tails des conditions de la R�gie du Tabac commenc�rent � parvenir en Perse, des voix de protestations s'�lev�rent dans chaque coin et la R�gie devint un point focal pour diff�rents groupes d��us. Vers la fin de 1890, l'augmentation alarmante de la preuve claire de la d�saffection parmi son peuple et la demande de r�forme exprim�e par des journaux tels que "Le Qanu'm" de Mirza Malkam Khan, Nasiri-d-Din Shah d�cida d'agir avec vigueur et d�termination pour mettre fin � ce mouvement. Le plus en vue parmi ceux s'agitant pour la r�forme �tait Siyyid Jamalu'd-Din-i-Afghani qui �tait alors � T�h�ran. Le Shah ordonna son arrestation, et en f�vrier 1891, il fut expuls� de l'Iran. Le Shah tourna alors son attention au "Qanu'm" . Il interdit son entr�e et sa circulation en Iran, et il essaya sans succ�s d'obtenir que les britanniques supprime sa publication � Londres. En d�pit de tous ses efforts, le journal r�ussit encore � circuler � l'int�rieur de l'Iran, et cela mit en fureur le Shah. Il ordonna qu'une liste de ceux suspect�s d'�tre les disciples de Mirza Malkam Khan et d'autres �l�ments lib�raux soient arr�t�s et la nuit du 26 avril 1891, beaucoup de ceux sur cette liste furent arr�t�s.

Parmi ceux arr�t�s �taient:
1. Mirza Muhammad-Ali Khan, Faridu'l-Mulk, anciennement Secr�taire � la l�gation perse � T�h�ran.
2. Iskandar Khan, le fr�re de Mirza Malkam Khan.
3. Haji Muhammad-Aliy-i-Mallahati, connu comme Haji Sayyah, un disciple notoire de Siyyid Jamalu'd-Din.
4. Mirza Ahmad-i-Kirmani, un azali.
5.Mirza Muhammad-Riday-i-Kirmani, un disciple de Siyyid Jamalu'd-Din, et le futur assassin de Nasiri'd-Din-Shah.
6. Mirza Nasru'llah Khan, qui fut plus tard Ministre des Affaires Etrang�res avec le titre Mushiru'd-Dawlih.

Aussi arr�t�s en ce jour, en d�pit d'ayant aucun lien avec les activit�s de Mirza Malkam Khan, furent deux baha'is, Haji Mulla Ali-Akbar-i-Shahmirzadi (439), connu comme Haji Akhund, et Haji Abdu'l-Hasan-i-Ardakani (440), connu comme Haji Amin. C'est probablement la base pour la r�f�rence aux babis dans un rapport apparaissant dans le Times de Londres le 25 juin 1891:

"Perse. Vienne. 25 juin.
Selon l'information re�ue l�-bas de T�h�ran, un mouvement a �t� mis sur pied en perse dans le but de l'introduction de r�formes lib�rales. Le Shah a re�u une p�tition anonyme, dans la quelle il est appeler � ex�cuter sans d�lai le programme suivant: "Premi�rement, l'�tablissement d'un contr�le efficace sur les finances du pays, afin d'assurer l'utilisation de l'argent public pour des buts publics et l'am�lioration �conomique du royaume; deuxi�mement, la suppression de la polygamie qui, comme les p�titionnaires l'expose, est la vraie cause de la d�population de la Perse; troisi�mement, la promulgation d'une loi garantissant la libert� absolue de toutes les croyances; et quatri�mement, la cr�ation d'un syst�me repr�sentatif donnant � la population sa vraie part dans la direction des affaires publiques.
Le Shah, est-il dit, est tr�s loin d'�tre favorable � de telles innovations, qui le priverait d'une grande partie de son pouvoir, et la police de T�h�ran a fait environ 40 arrestations en rapport avec cette p�tition, particuli�rement parmi les membres du groupe babiste, une secte (voir page 351) politico-religieuse, qui semble �tre en train de gagner du terrain dans le pays. Le gouvernement persan esp�re �tre capable d'�touffer le mouvement, qui pourrait finalement devenir un danger au pr�sent r�gime - N�tre propre correspondant". (441)

D'une d�claration suivante dans une d�p�che du ministre fran�ais, Monsieur de Balloy, dat�e du 14 mai 1891, il appara�trait qu'il y avait, tout d'abord, une intention de mettre les 2 baha'is � mort:

"Ils avaient annonc�, depuis hier, l'ex�cution de 2 babis qui seraient attach�s � la bouche d'un canon, mais cela ne se fit pas.
La situation est certainement s�rieuse, mais c'est compliqu�. En dehors de cela, il n'y aaucun besoin de cacher le fait qu'un aspect de l'agitation est une imposture et le r�sultat de diverses intrigues. Le Babisme, qui est un bouc �missaire, est une doctrine philosophique et religieuse beaucoup sup�rieure aux dogmes sensuels de l'Islam. les babis, �videmment, r�vent d'un id�al pour leur pays autre que celui qu'ils trouvent dans le mauvais gouvernement du Shah et les exactions de ses gouverneurs. Mais pendant 38 ans, ils sont rest�s parfaitement calmes. Les consid�rer coupables serait injuste; proc�der contre eux avec des r�pressions sanglantes et cruelles r�sulterait seulement en les exasp�rant et r�veillerait l'h�ro�sme auquel ils ont fait preuve en d'autres temps. La Reine d'Angleterre a, appara�t-il, recommand� au Shah la cl�mence et la mod�ration dans son propre int�r�t et de celui de la Perse". (442)

Apr�s une p�riode de d�tention dans le jardin Kamran Mirza � Amiriyyih, ceux arr�t�s furent transf�r�s � Qazvin et emprisonn�s l�-bas. A la fin de 18 mois, les prisonniers furent ramen�s � T�h�ran, et apr�s 6 mois dans un donjon, une grande somme d'argent fut extorqu�e pour chacun d'entre eux et ils furent lib�r�s - � l'exception de Haji Amin et Mirza Muhammad-Rida. (443) Haji Amin resta emprisonn� pour une ann�e suppl�mentaire (faisant 3 ans en tout).

* Les 7 martyrs de Yazd (mai 1891):

Mais l'histoire des arrestations d'avril 1891 ne finit pas l�-bas. Dans une �crite par Abdu'l-Baha � Browne le 19 ao�t 1891, le passage suivant se trouve, relatant les arrestations de T�h�ran d'avril 1891 aux martyrs de 7 baha'is � Yazd un mois plus tard (voir chapitre 20 pour une description de cet �pisode).

"Les partisans de Malkom Khan et de Jamalu'd-Din concurent un plan pour alarmer, intimider, et d�ranger grandement le gouvernement en impliquant �galement les babis dans le doute, et �crivirent des pamphlets si explicites qu'il pourrait appara�tre qu'il y avait une alliance entre ceux-ci et eux-m�mes. Pour �tre bref, ils arr�t�rent le fr�re de Malkom Khan avec v�tre mai le Mirza de Hamadan, Faridu'l-Mulk et plusieurs autres, et aussi les babis, et les fonctionnaires du gouvernement, sans aucune enqu�te ou investigation, commenc�rent de tout c�t� � pers�cuter cette communaut� oppress�e, bien que ces pauvres innocents, comme je le jure par le Dieu Tout-Puissant, ne connaissaient absolument rien de cette agitation et de ce trouble, la non-ing�rence dans les affaires politiques �tant exig�es par leur foi.
D�s que ces nouvelles parvinrent � Isfahan que le Prince [Zillu's-Sultan], l'un des conseillers confidentiels avait �t� accus� et arr�t�, il consid�ra opportun, de la disculpation de lui-m�me de toute suspicion de complicit� dans ce complot et pour la dissimulation de ses propres faits mauvais, d'inaugurer une pers�cution violente et cruelle des babis. Ainsi il entra en correspondance avec [son fils] le Prince Jalalu'd-Dawla, et une pers�cution fut mise en place dans la ville de Yazd et dans les villages voisins, o� des cruaut�s telles et des injustices telles furent perp�tr�es qu'elles n'ont pas de parall�le dans l'histoire du monde". (444)

Le "conseiller confidentiel" de Zillu's-Sultan ici se r�f�re � Haji Sayyah. Cet homme, au cours de ses voyages, en �tait venu � la conclusion que les meilleurs moyens pour le progr�s de l'Iran �tait de chasser Nasiri'd-Din Shah du tr�ne et de le remplacer par Zillu's-Sultan, et � cette fin, il �tait constamment en train de comploter et d'intriguer. (445) Lorsque Haji Sayyah fut arr�t� � T�h�ran en avril 1891, Zillu's-Sultan fut sans aucun doute terrifi� dans l'attente qu'il serait aussi bient�t s�v�rement puni ou mis � mort pour ses desseins pour le tr�ne. Ainsi, comme indiqu� dans la lettre de Abdu'l-Baha, il inaugura une pers�cution des baha'is � yazd dans le but de disperser l'attention pour lui-m�me. Une preuve �vidente de cela arrive d'une d�p�che que Robert Kennedy, le Charg� d'Affaires britannique � T�h�ran, envoy� au Marquis de Salisbury le 11 juin 1891. Evidemment, Zillu's-Sultan, souhaitant s'assurer que personne d'autre recevrait l'approbation du Shah pour la pers�cution des baha'is de Yazd, �crivit au Shah pour se vanter de ses actes:

"Dans un entretien que j'ai eu hier avec l'Aminu's-Sultan, Sa Saintet� m'informa dans une grande confiance que Sa Saintet� Royale le Zillu's-Sultan avait �crit au Shah et qu'il avait pris grand cr�dit de lui-m�me... pour la mani�re �nergique avec laquelle les babis de Yazd avaient �t� supprim�s et que les vrais int�r�ts de l'Islam avaient �t� prot�g�s...
Le Zillu's-Sultan contrasta par la suite sa propre conduite avec celle de l'Aminu's-Sultan. Ce dernier, Sa Saintet� Royale laissait comprendre, avait trahit sa souverainet� en recommandant la publication de la Proclamation de 1888, garantissant s�curit� � la vie et aux biens en Perse, ainsi touchant sans permission le pouvoir et l'autorit� du Shah.
Le Shah appara�t avoir �t� beaucoup surpris par les contenus de la lettre de Zill'us-Sultan, que Sa Majest� d�truisit...". (446)

* Le R�gie de Tabac:

Les baha'is furent peu impliqu�s dans les �v�nements de la protestation contre la r�gie de tabac bien que, comme d'habitude, leur nom fut entra�n� dans le conflit lorsque cela convenait aux buts de chaque groupe. Ainsi lorsque Siyyid Jamalu'd-Din �tait en train d'�crire � Mirza Hasan-i-Shirazi (Mirzay-i-Chiraz), essayant de le persuader de publier une fatwa contre la r�gie de tabac, il �crit sur l'Aminu's-Sultan:

"Cet homme, comme il est dit, est incontestablement un babi. La faiblesse de l'Islam sont toutes caus�es par cet homme qui vend les musulmans, oppresse les ul�mas et contamine les siyyids". (447)

Vers la fin de cet �pisode, les baha'is de Bombay �crivirent au Premier Ministre persan, l'Aminu's-Sultan, insistant que cette implication dans les �meutes et les protestations �taient confin�es aux azalis et que les baha'is s'abstenaient d'implication dans les affaires politiques et restaient loyaux au gouvernement. L'Aminu's-Sultan, dans un entretien avec Franck C. Lascelles, indique qu'il appr�ciait pleinement enfin la diff�rence entre les deux parties:

"Dans les diff�rentes conversations que j'ai eu avec l'Aminu's-Sultan, Sa Saintet� m'a fr�quemment impressionn� que tous les ennemis du gouvernement persan avaient pris l'opportunit� de l'opposition � la corporation du Tabac pour se joindre ensemble dans une tentative de renverser le gouvernement du Shah. Parmi ces ennemis du gouvernement, la secte des babis n'est pas l'�l�ment le moins influent.
L'Aminu's-Sultan a �t� attentif de m'expliquer que les babis sont divis�s en 2 branches, l'une d'elle, les baha'is, sont inoffensifs, et s'abstiennent de toute interf�rence dans les affaires de l'Etat; alors que l'autre branche, connue comme les azalis recherchent la destruction de toutes les institutions existantes, et sont identiques aux nihilistes en Russie". (448)

Dans la note d'accompagnement, Churchill �galement, d�montre ce point clairement. Apr�s avoir parl� de l'origine de l'histoire des babis, il �crit:

"Apr�s l'ex�cution du Bab en juillet 1850, ses disciples se ralli�rent autour de Mirza Yahya de T�h�ran, qui �tait d�sign� "Hazret Azel" ou l'"Eternel" et dont les quartiers g�n�raux �taient � Bagdad puis � Andrinople.
Tandis qu'� l'endroit susdit vers l'ann�e 1866, Mirza Hussein Ali, un fr�re plus �g� par une autre m�re de Mirza Yahya, revendiqua �tre Celui d�sign� par le Bab comme "Celui que Dieu rendra manifeste" et par cons�quent le chef de la secte.
Mirza Yahya disputa la supr�matie � son fr�re et les babis devinrent divis�s en 2 sections, la majorit� suivant Mirza Hussein Ali, et �tant connu par son titre spirituel de Baha, comme "Baha'is", alors que les disciples de Mirza Yahya �taient connus comme "Azalis".
En 1868, les querelles entre les deux factions furent telles qu'elles attirent l'attention du gouvernement turc, par qui elles sont s�par�es - les baha'is �tant envoy�s � Acre et les azalis � Chypre. Mirza Yahya et ses disciples � Chypre recevaient des pensions du gouvernement de Sa Majest�.
Un bon nombre de babis influents vivent � Bombay, et un nombre consid�rable ont �migr� de Yazd � Askabad, en Russie Transcaspienne.
Selon l'Aminu's-Sultan, les disciples de Baha en Inde r�pudi�rent tout lien avec les r�cents �v�nements r�volutionnaires qui eurent lieu � T�h�ran; et Sa Saintet� d�clare, de lettres qu'il a re�u d'eux, qu'il appara�t que les babis baha'is accusent les azalis de socialisme dans ses formes les plus virulentes". (449)

* L'assassinat de Nasiru'd-Din Shah en mai 1896:

Une description de l'assassinat de Nasiri'd-Din Shah a d�j� �t� donn� (voir page 158-9). Alors que les nouvelles de cet �v�nement se propageaient � travers la Perse et puis au Moyen-Orient et en Europe, il fut tout d'abord reli� avec les "babis". Il fut suppos� que les babis, ayant autrefois attent�s la vie du Shah en 1852 et �chou�s, avaient � pr�sent r�ussis. Ainsi, � Londres, le Times (450) du 2 mai 1896 annon�a l'assassinat dans les termes suivants:

"Assassinat du Shah
1er mai - T�h�ran.
Le Shah a �t� tu� dans la mosqu�e de Shah Abdu'l Azim pr�s de T�h�ran cet apr�s-midi et on dit qu'il est mort de ses blessures � son arriv�e dans la ville.
Il y a beaucoup de panique et le prince Naib-es-Sultanah s'est retir� dans son palis � la demande du gouvernement. Beaucoup de m�contentement a exist� pendant quelque temps � travers la chert� des provisions, qui a �t� caus� en partie par la question excessive de la petite monnaie d'argent.
Le meurtrier a �t� arr�t�. Son nom est Mollah Reza, et on suppose qu'il est babi". (451)

Le journal continua cela avec la d�claration:

"Il [le Shah] traita ses adversaires avec une grande s�v�rit� et � personne il ne montra plus de cruaut� impitoyable que les disciples de El Bab, le plus grand r�formateur qui se soit peut-�tre lev� dans le monde musulman. Qu'il puisse avoir, apr�s 50 ans �t� tu� par la main d'un babi est �trange et frappant". (452)

Dans une autre �dition, The Times d�clara:

"... la d�claration que le meurtre est suppos� �tre d'un babi montre le fanatisme ou la revanche comme le mobile du crime. Il y a presque un si�cle, peu de temps apr�s que le Shah monta sur le tr�ne, le Bab - litt�ralement "La Porte" - une sorte d'enthousiaste religieux ou un Messie, mena une croisade contre la corruption d'attitudes publiques et priv�es. Ses doctrines se r�pandirent avec une grande rapidit�, et ses disciples soulev�rent rapidement l'appr�hension des autorit�s. Ils furent mis � mort par milliers, et Nasr Ed Din le congratula lui-m�me en ayant extermin� une h�r�sie pestilentielle. Ces choses cependant sont extr�mement de la vie, et m�me une seconde pers�cution manqua d'extirper la secte odieuse. Il est int�ressant de rappeler le fait qu'il s'effor�a de se venger en attentant la vie du Shah aussi (far back) que 1852. Le successeur du Bab demeure maintenant en Syrie, et Acre est une Mecque babie dans laquelle les sectaires persans font des p�lerinages furtifs. Il est facilement concevable que certains fanatiques parmi eux, excit�s par la pr�paration commenc�rent d�j� de c�l�brer le jubil� du Shah, puissent avoir pens� une occasion louable de se venger, m�me en cette p�riode tardive, des maux inflig�s sur ses coreligionnaires. Il y a en fait aucun moyen de provocation continue par quelque homme capable d'imaginer une forme juste raisonnable de gouvernement. Le Shah de Perse est un autocrate absolu encha�n� par des lois, et Nasreddin n'�tait pas grandement dot� de vertus personnelles qui seules peuvent mitiger les maux d'un tel syst�me". (453)

Ce fut seulement plusieurs jours plus tard le 6 mai 1896 que le Times imprima une lettre de E. G. Browne dans la quelle il d�clara qu'il est tr�s improbable que cet acte soit l'oeuvre des "babis";

"Monsieur, - les nouvelles de la mort tragique de feu Sa Majest� Nasiru'd-Din Shah par la main d'un assassin il y a quelques jours de la c�l�bration de son jubil� seront re�ues avec consternation dans toutes les communaut�s persanes, et il causera une inqui�tude profonde � tous ceux qui ont � coeur les int�r�ts de la Perse.
Les p�rils de la situation cr�es par cette catastrophe inattendue sont suffisamment manifestes et ont d�j� �t� discut�s dans la Presse. Mon but en �crivant est de demander une suspension du jugement en ce qui concerne la complicit� pr�tendue de la secte babie, qui a �t� faussement d�crit dans au moins un journal comme "une association criminelle secr�te".
Comme celui qui a intimement rencontr� beaucoup de membres de la secte (� la fois en Perse et autre part) comprenant leurs dirigeants actuels, et qui ont jouit d'opportunit�s inhabituelles d'�tudier leurs buts, leurs doctrines, et leurs caract�res, me permettrait-vous d'exprimer � travers ces colonnes ma conviction qu'ils sont, comme un corps, enti�rement innocents de participation dans cet outrage et de d�clarer mes raisons pour sa croyance?
Il est parfaitement vrai qu'en ao�t 1852, un attentat sur la vie du Shah fut commis par 3 babis qui, agissant, comme il appara�tra, enti�rement sous leur propre responsabilit�, cherch�rent � se venger de cette mani�re des pers�cutions endur�es par leurs coreligionnaires et particuli�rement l'ex�cution de leur fondateur. Cet acte peu judicieux se termina par une nouvelle pers�cution d'une f�rocit� sans parall�le, dans laquelle beaucoup de personnes innocentes souffrirent la mort dans les formes les plus terribles. Mais l'espi�glerie ne finit pas ici, car bien qu'� cette �poque jusqu'� maintenant les babis, en d�pit de tout ce qu'ils avaient eu � endurer, avaient humblement support�s leurs souffrances, vivant l�galement et de mani�re paisible, et repoussant syst�matiquement les ouvertures de temps en temps faites � eux par des personnes d��ues et des groupes, aucun d'eux n'a commis d'actes de violence comme cet attentat qui leur a �t� attribu�.
Maintenant je n'insisterais pas sur le fait que les chefs responsables des babis n'ont pas seulement d�mentis toute sympathie avec l'attentat sur la vie du Shah en 1852, mais qu'ils l'ont au contraire condamn� dans les mots les plus forts; ni sur le fait qu'une utilisation d'une forme de pri�re pour la s�curit� du Shah et de sa protection du danger fut enjoint sur les membres de la secte par leurs dirigeants. Je me renseignerais seulement quelles raisons compr�hensibles pourraient, au moment pr�sent, pousser les babis � la perp�tration de cet acte. L'irritation f�roce et le d�sespoir imprudent qui existaient parmi eux en 1852 a depuis longtemps pass�s. Les pers�cutions avaient pendant nombre d'ann�es �t� sporadiques, et avaient dans presque chaque cas r�cent, �t� le fait ou au fanatisme des mullas (clerg� chiite) ou l'inimiti� ou l'avidit� de gouverneurs individuels.
Le dernier Shah lui-m�me semble derni�rement avoir reconnu le caract�re inoffensif de la secte, et s'est plus d'une fois interpos� pour r�fr�ner le fanatisme du clerg� orthodoxe. De sa mort, les babis n'ont rien � esp�rer et beaucoup � craindre. Pour cela il est vrai, comme on le croit g�n�ralement, que le nouveau Shah est sous l'influence des mullas, la pers�cution des non orthodoxes est certainement pour (wax) de mani�re plus f�roce � l'avenir. Devrait l'anarchie pr�valoir, les babis, ainsi que les chr�tiens natifs, les juifs et les zoroastriens, auraient �galement � souffrir. Et de tous les �v�nements possibles, l'accession de Zillu's-Sultan serait le plus redout� de leur part, car de ses mains ils ont beaucoup souffert.
Ceci et d'autres consid�rations me convainc que l'outrage de vendredi ne peut �tre mis � la charge des babis, bien qu'il soit aussi probable que les attentats seront faits, particuli�rement par les mullas, pour leur mettre sur le dos, et ainsi de trouver une excuse pour renouveler les horreurs commises en 1852.
En m'excusant d'introduire sans permission une lettre d'une telle longueur dans votre espace pr�cieux.
Je suis, Monsieur, votre serviteur ob�issant.
Edward G. Browne. (454)
Cambridge, 3 mai."

Ce fut ainsi progressivement que l'on se rendit compte que les baha'is n'�taient pas responsables de cet acte.

* Le martyr de Varqa et Ruhu'llah:

Mirza Ali-Muhammad, surnomm� Varqa (colombe), fut l'un des baha'is principaux de l'Iran. Peu de temps avant l'assassinat du Shah, il avait �t� arr�t� � Zanjan et amen� encha�n� au palais du roi � T�h�ran avec son fils Ruhu'llah �g� de 12 ans et de deux autres baha'is. (455) Ja'far-Quli Khan, Hajibu'd-Dawlih, le farrasch-bachi du Shah, pensant que les baha'is responsables de l'assassinat du Shah, prit sur lui-m�me pour (exact) un ch�timent en tuant les prisonniers dans le palais du roi. Il tua Varqa et Ruhu'llah de mani�re cruelle mais �pargna les deux autres. (456)

Monsieur de Balloy, le ministre fran�ais, �crivit:

"Ils sont en train de chercher � agiter les babis, qui sont tr�s nombreux... Il est malheureux que d�s le d�but l'assassin fut de mani�re incorrecte d�sign� �tre parmi les membres de cette secte. Les babis r�pudient absolument la violence comme moyen d'action, d�pendant enti�rement de la persuasion et sur la puret� de leurs doctrines qui sont en fait tr�s sup�rieures � celles de l'Islam. Ils sont � pr�sent en train de commencer � �tre terroris�s car le meurtre du Shah a �t� attribu� � eux, et cette terreur est suffisamment justifi�e par le fait que Hajibu'd-Dawlih, le farrasch-bachi du Roi, en furie en retournant du Shah Abdu'l-Azim (457), amis � mort de ses propres mains et sans d'ordres de quiconque, 2 babis emprisonn�s dans le palais qui ont �t� arr�t�s � Zanjan. Il est ind�niable que si ils renient leurs principes en d�pit de l'agitation � laquelle ils sont l'objet...". (458)

Pour un r�cit du meurtre d'autres baha'is comme cons�quence de l'assassinat de Nasiri's-Din Shah, voir page 405.

* Les prisonniers azalis � Tr�bizonde:

Quelque temps avant l'assassinat de Nasiri'd-Din Shah, deux des disciples principaux de Subh-i-Azal, Shaykh Ahmad-i-Ruhi et Mirza Aqa Khan-i-Kirmani furent arr�t�s avec Mirza Hasan Khan, Khabiru'l-Mulk � Constantinople sur l'accusation d'�crire des lettres s�ditieuses aux ul�mas de perse, leur conseillant de rejeter l'autorit� du Shah et de s'unir avec le sultan de Turquie comme le calife de toute l'Islam (c'est-�-dire qu'ils promouvaient les id�es panislamiques de Siyyid Jamalu'd-Din). Leur extradition fut demand� par les autorit�s persanes, et ils furent emmen�s aussi loin que Tr�bizonde sur la Mer Noire avant que le sultan changea d'avis et leur ordonna d'�tre d�tenus l�-bas. Lorsque les nouvelles arriv�rent de l'assassinat de Nasiri'd-Din Shah par Mirza Muhammad-Riday-i-Kirmani, un �l�ve de Siyyid Jamalu'd-Din, les autorit�s persanes insist�rent maintenant sur l'extradition de trois de ces disciples. Ils furent emmen�s � Tabriz et l�-bas mis � mort.

La d�p�che suivante de Henry Longworth, consul britannique � Tr�bizonde est donn�e ici car elle illustre bien la confusion qui existait dans les esprits entre les baha'is et les azalis. Il appara�tra que Longworth obtint une certaine id�e des enseignements de Baha'u'llah d'une source baha'ie et greffa ceux-ci sur les actions des azalis, faisant finalement un portrait complet grotesque en d�clarant Siyyid Jamalu'd-Din �tre un des chefs des babis. (459)

"Les faits suivants pourraient �tre de quelque int�r�t si ils sont vus en lien avec le meurtre de Nasr-eddin Shah.
Il y a 6 mois, le vali, agissant sur les ordres de Constantinople retint � Tr�bizonde 3 individus qui furent extrad�s en Perse, nomm�ment Mirza Hasan Khan, Sheikh Ahmet et Mirza Khan Kermani. Le premier tenait la position de consul persan � Jeddah, l'autre passait pour un sage, et le troisi�me � un certain lien avec le journal cosmopolite persan de Constantinople "Ahter". Ils furent log�s dans un h�tel et trait�s avec une certaine consid�ration bien que surveill�s par un officier de police et un cavas du consulat g�n�ral persan jusqu'au jour o� avant-hier, ils furent plut�t soudainement et pr�cipitamment sortis de Tabriz par Erzeroum sous une forte garde.
Il a �t� dit que ces hommes appartiennent � la secte persane secr�te des babis, qui ont derni�rement de la capitale turque exp�di�e nombre de circulaires � leurs compatriotes, recommandant l'union des chiites et des sunnites, un projet d�marr� par leur chef, Sheikh Djemal-eddin. Ensuite, que Mirza Reza qui comme suppl�ant, r�ussit � assassiner Nasr -eddin passa par Tr�bizonde et s'arr�ta avec eux 3 jours plus t�t en Mars.
R�jouis tout d'abord des nouvelles de la mort du Shah, leurs esprits ont � pr�sent tristement tomb�s, en esp�rant qu'ils ne feront aucune indulgence des mains du gouvernement.
Comme les doctrines du babisme ne sont pas g�n�ralement tr�s connues, je me hasarderai � donner ici bri�vement de telles informations sur le sujet comme elles proviennent de moi d'une source suffisamment sure.
La secte est un schisme de l'Islam fond�e il y a 50 ans par Mirza Ali Mahomet. C'�tait un persan avec des id�es lib�rales qui incarnait dans deux ouvrages standard se sentiments en arabe et qui nomma la nouvelle foi "Bab" ou porte, probablement comme une seule ouverture au paradis. La rapidit� avec laquelle il fit des adeptes alarma, semblerait-il, le clerg� et le gouvernement de Perse. Par cons�quent les massacres auxquels lui-m�me �chappa pour mourir � l'�tranger (460) Ses disciples cependant continu�rent � travailler secr�tement, � l'int�rieur aussi bien qu'� l'ext�rieur de l'Etat. Les principes qui furent originellement progressifs devinrent r�volutionnaires. Le lamentable �v�nement � T�h�ran montre au moins que l'interdiction d'enlever la vie d'un homme est un pr�cepte gard� en suspens. Le but principal du babisme est encore n�anmoins l'unit� de toutes les religions. Cela recommande par cons�quent la tol�rance de toutes les croyances, l'abolition de la polygamie, l'�mancipation des femmes et d'autres r�formes dans le monde musulman". (461)

* Le soul�vement de 1903:

Au cours de l'ann�e 1903, une agitation politique contre le Premier Ministre, l'Aminu's-Sultan, gagna du terrain. Il avait jusqu'� ce moment, �t� au pouvoir presque de mani�re continuelle pendant 12 ans. (462) Et jusqu'� ce moment avait accumul� beaucoup d'ennemis. L'agitation contre lui dans le nord prit la forme d'attaques sur des institutions �trang�res telles que les �coles.
Dans le sud du pays, il y avait aussi beaucoup de m�contentement, et il �tait clair que le trouble allait t�t ou tard surgir. Sous l'�gide de Aqa Najafi, lorsque celle-ci �clata, l'agitation prit une direction anti-baha'ie et l�-bas s'ensuivit les soul�vements violents � Isfahan et � Yazd (voir chapitre 27). Un examen plus d�taill� des facteurs qui d�clench�rent cette conflagration implique une consid�ration de la figure controvers�e, Abu'l-Hasan Mirza, Haji Shaykhu'r-Ra'is.

* Haji Shaykhu'r-Ra'is:

Haji Shaykhu'r-Ra'is �tait un prince kadjar qui, en d�pit de sa parent�, �tait l'une des figures intellectuelles principales dans le combat pour la r�forme lib�rale en Perse durant cette p�riode. Il �tait aussi baha'i et avait pass� plusieurs mois en pr�sence de Abdu'l-Baha � Akka, bien que la plupart des historiens persans pr�f�rent ou l'ignorer ou renier ce fait. En d�pit de l'injonction de Abdu'l-Baha que les baha'is ne devraient pas s'impliquer dans les controverses politiques de la p�riode, Haji Shaykhu'r-Ra'is �tait aussi bien connu comme avocat de la r�forme lib�rale pour �tre capable de se retirer de la sc�ne. Abdu'l-Baha, de plus, conseilla aux baha'is de Perse de ne pas annoncer le fait de l'appartenance de Haji Shaykhu'r-Ra'is � la foi baha'ie de peur que cela lui cause des ennuis. Et pourtant en partie dues aux actions des baha'is et en particuli�rement aux propres actions de Haji Shaykhu'r-Ra'is, il devint bient�t notoire qu'il �tait baha'i.
Ainsi en 1902, lorsque Haji Shaykhuh'r-Ra'is �tait en train de vivre � Chiraz, l'agent consulaire britannique pour Chiraz, Haydar-Ali Khan-i-Navvab, rapporta (15 janvier 1902):

"Les ul�mas ont d�cr�t� Haji Shaykhu'r-Ra'is �tre un infid�le [hukm-i-takfir] et prononcer sa mort �tre imp�rative [vajibu'l-qat] car il a �t� prouv� pour eux qu'il est un babi...". (463)

Lorsque le gouverneur de Chiraz fut chang� et que son vieil ennemi Asafu'd Dawlih devint le nouveau gouverneur, il devint clair que Haji Shaykhu'r-Ra'is ne pourrait rester � Chiraz. Finalement en ao�t 1902, il partit pour Isfahan. Les ul�mas de Isfahan avaient �t� avertis de sa venue par leurs coll�gues � Chiraz et furent oppos�s � son �tablissement � Isfahan. N�anmoins, Haji Shaykhu'r-Ra'is essaya de trouver une maison et commen�a � pr�cher � la population. Son �loquence d'orateur et son esprit puissant drain�rent bient�t de grandes foules pour l'entendre parler. (464) Et les plus en vue � ces r�unions �taient les baha'is et en particulier deux d'entre eux, Aqa Muhammad-Javad-i-Sarraf et Mirza Ali Khan-i-Sarraf. Ces r�unions exc�dait Aqa Najafi qui pouvait (brook) aucune comp�tition de sa position supr�me parmi les ul�mas de Isfahan et certainement pas d'un homme r�put� �tre baha'i. Aqa Najafi exer�a tout effort pour avoir Haji Shaykhu'r-Ra'is d�plac� de Isfahan et finalement, il r�ussit, ce dernier d�m�nageant � T�h�ran. Ce n'�tait pas assez pour Aqa Najafi cependant, et il attendait le bon moment d'une opportunit� favorable pour se venger des baha'is. Sa chance vint lorsque la mort e�t lieu de Haji-Muhammad-Isma'il, un baha'i. Savant qu'� la fois Aqa Muhammad-Javad et Mirza Ali Khan, les 2 baha'is qui avaient jou� un r�le important en conduisant les r�unions de Haji Shaykhu'r-Ra'is, seraient pr�sents aux fun�railles, Aqa Najafi instruisit ses �lev�s religieux � faire une rafle aux fun�railles et conduire les 2 baha'is � lui. La rafle r�ussit en capturant seulement l'un d'entre eux, Mirza Muhammad-Javad, qui fut s�v�rement battu, et ce fut ceci qui poussa les baha'is � entrer au consulat russe (voir page 376ff) et ainsi pr�cipiter les soul�vements d'Isfahan et indirectement de Yazd.

* Les mujtahids chiites de l'Iraq:

Les plus puissants et les plus influents mujtahid chiites r�sidaient dans les villes saintes de Najaf et de Karbila en iraq, et furent ainsi en dehors du contr�le direct du gouvernement persan. De cette position avantageuse, ils pouvaient interf�rer avec les affaires internes de la Perse en toute impunit�, et ce fut eux qui concert�rent l'agitation g�n�rale contre l'Aminu's-Sultan en 1903. Qu'ils furent dans une certaine mesure responsables d'insister dans une direction anti-baha'ie est claire de la preuve suivante.
Lorsque les nouvelles du soul�vement d'Isfahan atteint tout d'abord le ministre britannique � T�h�ran, Hardinge, il alla voir l'Aminu's-Sultan le 9 juin 1903:

"... Sa Saintet� m'a dit - et il semble avoir tenu le m�me langage � Monsieur Vlassof (465) -, que ces explosions n'�taient pas ordinaires ou des incidents isol�s, mais �taient le r�sultat d'un mouvement organis�, dont la source �tait � Karbila et � Najaf, et qui il croyait profond�ment, sans le dire avec beaucoup de mots, furent encourag�es et soutenues par ses adversaires politiques � T�h�ran. Il dit que le Shah avait derni�rement re�u une remontrance des pr�tres principaux des villes saintes de l'Arabie turque, parmi eux l'homme le plus influent �tait un Haji Mirza Sharabiani (466), demandant qu'il puisse poursuivre une politique plus musulmane, protestant contre l'utilisation d'europ�ens (c'est-�-dire les belges) dans le service persan et contre la pr�tendue r�organisation propos�e des finances nationales sous auspices europ�en et d�clamant contre le babisme et l'infid�lit� et h�r�sie de toute forme". (467)

Comme il a �t� mentionn� ci-dessus, les troubles de 1903 qui furent dirig�s contre le premier ministre Aminnu's-Sultan furent dans un premier temps aux frais d'institutions �trang�res, depuis que l'un des principal griefs contre le gouvernement �tait le sentiment que la Perse �tait en train de passer � l'ennemi les �trangers dans le but que le Shah et le Premier Ministre puissent faire leurs propres nids. Cependant, les attaques sur les �trangers se r�v�l�rent �tre une position trop inconfortable. Les gouvernements �trangers �taient puissants, la Perse �tait faible et il y avait la menace � jamais pr�sente que de tels troubles puissent pr�cipiter une invasion russe du nord.
Ainsi le 9 juillet 1903, lorsque Hardinge alla voir l'Aminu's-Sultan, ce dernier, ayant d�clar� que l'instigation des troubles anti-baha'is avait �t� retrouv�e de mani�re concluante � Aqa Najafi (voir page 395-6), alla parler du r�le des mujtahids en Iraq:

"Il [Aminu's-Sultan] alla m'informer que des t�l�grammes venaient juste d'�tre re�us par le Shah des 4 principaux mujtahids de Kerbela et de Najaf, d�savouant l'agitation antichr�tienne et antieurop�enne � Tabriz, mais approuvant les ex�cutions de babis h�r�tiques � Isfahan et � Yazd et exprimant l'espoir que le gouvernement persan encouragerait leur r�p�tition dans d'autres villes. Il regarda la r�pudiation par Kerbela des r�unions des ul�mas de Tabriz comme tr�s satisfaisante, depuis que des attaques contre des �coles chr�tiennes et des fonctionnaires pourraient avoir des r�sultats plus grands qu'une simple protestation contre le babisme". (468)

Lorsque les mouvements furent sur pied de d�placer Aqa Najafi de Isfahan, de plus (voir page 399) les mujtahids de Najaf et de Karbila intervinrent avec le gouvernement persan de sa part et exprim�rent leur approbation de son action. Lorsque, d�s juillet 1903, Mirza Muhammad-Hasan Muhsin, drogman au consulat britannique � Bagdad, appela Haji Mirza Husayn ibn-i-Mirza Khalil (469), l'un des principal mujtahids de Najaf, il entendit un r�cit complet du soul�vement de Isfahan apr�s que Haji Mirza Husayn ait dit:

"Le gouvernement persan essaya � pr�sent d'apporter une punition � Agha Nejefi, lorsqu'il envoya plusieurs t�l�grammes aux mujtahids de Nejef leur expliquant toutes les particularit�s relatives � la question babie, et finalement leur demandant d'aider et de prot�ger sa personne.
Haji Mirza Hussein me dit qu'ils envoy�rent un t�l�gramme hier au Premier Ministre persan, lui disant que l'action de Agha Nejefi au sujet des babis �tait grandement approuv�e et que il est par la pr�sente inform� de l'obligation d'ex�cuter des cas similaires dans toutes les parties de la Perse, c'est-�-dire de mettre � la porte tous les babis: les mettre sous certaines restrictions et emp�cher la vente de vin et d'autres commerces ill�gaux. Agha Nejefi ne doit en aucun cas �tre interf�r� avec car son action �tait juste et louable. C'est grossi�rement la substance du t�l�gramme que les mujtahids envoy�rent r�cemment en Perse". (470)

* Le soul�vement constitutionnel 1905-1909:

Bien que, comme il a �t� d�clar� au d�but de ce chapitre, l'implication directe des baha'is dans les affaires du Mouvement Constitutionnel fut l�ger, il y e�t beaucoup de personnes en Europe qui croyaient que l'extension de leur influence �tait grande. Dans un article appel� ;

"Le Babysme, levain des R�volutions en Perse" dans A Travers le monde en 1905, Jules Brocherel avan�a cette vision, son paragraphe de conclusion �tant: "Par cons�quent, en Perse,....." (471)

Un qui alla m�me plus loin que l'article ci-dessus �tait Bernard Temple, un journaliste de la presse indienne. Dans un papier pr�sent� devant la Soci�t� Royale des Arts en 1910 (avec le professeur E.G. Browne � la pr�sidence), Monsieur Temple argua la foi baha'ie �tre la source du mouvement Constitutionnel en Perse et le r�veil dans le Proche-Orient en g�n�ral:

"Est -ce que quelqu'un peut supposer �tre une simple co�ncidence qu'en Perse et en Turquie, les d�buts de la r�forme religieuse, comme repr�sent�e par le bahaisme, aient �t� suivis dans les premi�res �tapes de la r�forme politique, et que l'apport d'id�aux baha'is en Egypte, en Inde, au Maroc et en Alg�rie aient �t� accompagn�s par de nouvelles formes d'agitation oriental? Ou quelqu'un peut-il croire que l'influence de cet esprit r�g�n�rateur ne porterait pas plus loin que cela?". (472)

Le correspondant du Times, �crivant de Rasht le 18 mars 1909, au d�but de l'assaut final qui fit tomber Muhammad -Ali Shah, consid�ra �videmment que les babis �taient une force importante dans le combat. (473)
Il �crivit:

"Il se pourrait que la r�elle explication de cette immigration caucasienne est celle qui m'a �t� donn�e d'une source probable avoir une information sure. Quiconque int�ress� en Perse a entendu parler du mouvement religieux connu comme "babisme" qui d�marra au milieu du si�cle dernier. Comme il pr�che l'anti despotisme et l'anticl�ricalisme, il fut r�prim� par le Shah Nasr-ed-Din. Depuis cette date - bien que jusqu'� r�cemment ill�gal et pratiqu� en secret - le babisme s'est propag� et fleurit. Ceux qui sont dans une position de juger estiment la pr�sente proportion de babis dans la population de Perse � 30%. J'ai en fait entendu des persans l'estimer � plus de 50%. Devrait le pr�sent mouvement r�volutionnaire �tre un succ�s... et devrait r�ellement avoir le babisme � son dos, il pourrait r�sulter un bien plus grande port�e que ce qui est r�alis� pour le moment. Devrait-il �tre trouv� dans le but non seulement d'un changement dans tout le syst�me et toute la machinerie du gouvernement, mais au renoncement de l'Islam chiite en faveur des doctrines mystiques des babis, le combat pourrait devenir amer par une explosion de fanatisme orthodoxe. Il est vrai que beaucoup des ul�mas sont dits �tre secr�tement inclin�s au babisme; mais la majorit�, m�me parmi ces qui � pr�sent supportent le mouvement nationaliste, seraient conduits dans les bras du Shah si leur but ult�rieur devrait s'av�rer �tre h�r�tique et ce qui est pire, anticl�rical" (474475)

Une id�e alternative fut exprim�e par un �crivain identifi� comme "X" dans la "Revue du Monde Musulman" (476) en 1914, qui montrent que c'�tait les disciples de Mirza Yahya (Subh-i-Azal) qui �taient les chefs du mouvement r�volutionnaire et que les baha'is n'avaient peu � faire avec cela. (477)
En tout cas, les baha'is recueillirent un petit b�n�fice du mouvement constitutionnel. Lorsque la constitution elle-m�me fut r�dig�e, cela ne sauvegarda pas leurs droits et lorsque les lois �lectorales furent introduites en 1906 et en 1909, il y avait des clauses sp�cifiques qui les emp�chaient de m�me �tre capable de voter. Dans l'article 5 de la loi �lectorale du 1 juillet 1909, par exemple "les personnes dont l'apostasie de la religion orthodoxe de l'Islam a �t� �tablie en pr�sence d'un repr�sentant d�ment qualifi� de la Loi Sainte sont absolument disqualifi�es des fonctions �lectorales, �tant ainsi class�es ensemble avec les banqueroutes frauduleuses, les meurtriers, les voleurs et les femmes.
Non seulement le mouvement constitutionnel manqua d'apporter aux baha'is quelque b�n�fice, mais dans les soul�vements suivants, les baha'is souffrirent in�vitablement. Comme r�f�r� par Abdu'l-Baha dans la lettre cit�e au d�but du chapitre, les baha'is devinrent la cible de toutes sortes d'accusations et d'abus. Ainsi lorsque en 1908, les forces royalistes attaqu�rent Tabriz, qui �tait aux mains des constitutionnalistes, ils inform�rent leurs troupes que les habitants de Tabriz �taient tous devenus babis et qu'ainsi c'�tait une religion pr�te � se battre contre eux. A.C. Wratislaw, alors consul � Tabriz, �crivit:

"Un prisonnier fut emmen� et de lui la confirmation fut re�ue que les officiers royalistes avaient fait circul� parmi leurs hommes la calomnie repoussante que les habitants de Tabriz �taient tous devenus babis - c'est-�-dire h�r�tiques � l'Islam, - afin que ce combat contre eux puisse �tre regard� comme un devoir religieux. Apr�s la victoire, ce malheureux fut pouss� en la pr�sence de Sattar Khan [le chef constitutionnaliste], qui s'assit majestueusement en fumant une pipe � eau avec ses disciples �lus autour de lui. Le prisonnier, au centre du cercle, tournait sur son axe, saluant de mani�re abjecte chacun des vainqueurs et murmurant. "Je suis aussi un babi, monsieur; je suis aussi un babi". (478)

En avril 1907, peu de temps apr�s la signature de la Constitution, Karbila'i Sadiq, un baha'i de Tabriz, tomba victime des intrigues de certains de ceux qui �taient oppos�s aux r�formes. A.L.C. (479) nota dans la "Revue du Monde Musulman":

"On comprend le vif int�r�t avec laquelle la Revue a suivit le progr�s de la R�volution persane. On comprendra ses regrets des actions par lesquelles les groupes r�actionnaires, l'ancien r�gime, cherchait � emp�cher la lib�ration de la population persane, en [fomentant] le d�sordre.
Voici certains exemples: un Attar, un parfumeur du quartier de Charandab � Tabriz, Karbila'i Sadiq, qui passait pour un babi, �tait insult� presque chaque jour par son voisin, le boulanger Mashhadi Hasan. Le 25 avril dernier, ce dernier, ayant averti un autre voisin, un �picier � dispara�tre, arriva � 18h30 � la tomb�e en face du magasin du parfumeur. Il �tait accompagn� par son beau-fr�re Khalil, son fr�re, un serviteur et un farrash. Tous les 5 se mirent � insulter Karbila'i Sadiq, qui �tait en train de servir � la douane.
Lorsque Sadiq all�gua avec eux de le laisser en paix, ils tomb�rent sur lui, le sortirent de son magasin et apr�s l'avoir flanqu� par terre et l'avoir battu de mani�re cruelle, ils �cras�rent sa t�te avec un caillou.
Le Anjuman et le gouverneur, lorsqu'ils furent inform�s, se d�clarent eux-m�mes impuissants � faire quelque chose.
Une telle violence appelle � plus qui elle-m�me � beaucoup de r�percussions.
Ainsi les babis sont abattus dans les rues de Tabriz, et les mujtahids ont �t� expuls�s de la ville. Mais l'Assembl�e Nationale de T�h�ran, craignant qu'ils allaient comploter des intrigues � Najaf et Karbila, a �crit � l'Anjuman de faire tout son possible pour les faire revenir". (480)

* Le soul�vement de Nayriz de 1909:

Suite au coup d'�tat de Muhammad-Ali Shah en juin 1908 et son abolition de la Constitution, il sembla pendant un temps comme si il avait compl�tement r�ussie dans ses objectifs. Seule Tabriz d�fiait le Shah et cette ville fut bient�t assi�g�e et dans une situation d�sesp�r�e. Durant les quelques premiers mois de 1909 cependant, les forces constitutionnelles commenc�rent � contre-attaquer. Les deux centres r�els de r�sistance du Shah �taient Rasht et Isfahan et ce fut de ces deux endroits que les forces se lev�rent qui allaient finalement entrer � T�h�ran et d�poser le Shah. Dans d'autres endroits, des rixes et des troubles eurent lieu qui furent tr�s probablement inciter par les bandits de la ville cherchant une opportunit� de piller. Comme d'habitude lorsqu'il y avait des troubles, les baha'is souffrirent.
Dans la Perse du Sud, l'un de ceux qui adopt�rent la Cause de la Constitution �tait Siyyid Abdu'l-Hasan-i-Lari. L'un de ses lieutenants, un ren�gat nomm� Shaykh Zakariyya, avan�a sur Nayriz et prit la ville avec peu de r�sistance. Puis il se retourna sur les baha'is de la ville et massacr�rent 19 d'entre eux, beaucoup d'autres �tant forc�s de fuir tandis que leurs maisons furent pill�es. Les communications �taient si mauvaises due � l'anarchie pr�valant � travers le pays � cette �poque, que peu de nouvelles de cette atrocit� arriv�rent m�me � Chiraz.
J.H. Bill, le consul agissant britannique, dans le rapport consulaire pour la semaine finissant le 31 mars 1909, d�clara seulement:

"Il [Shaykh Zakariyya] est dit qu'il a br�l� 2 babis vivants � Niriz". (481)

* Troubles � Kirmanshah:

A Kirmanshah des bagarres g�n�ralis�es eurent lieu, dirig�e particuli�rement vers les juifs de la ville. Le capitaine Hiworth, consul britannique � Kirmanshah, rapporta le 11 avril 1909:

"le 7, il y e�t une rumeur suppl�mentaire qu'une attaque allait �tre faite sur les juifs, sur leurs vies cette fois et non sur leurs biens. En retournant les biens vol�s, parmi d'autres choses, une photo du Bab apparut et ce fut cela qui appara�t avoir excit� certains des hooligans dans le bazar". (482)

* Le pamphlet du Roi:

En avril 1911, Sir George Barclay, le ministre britannique � T�h�ran, fut demand� par le minist�re des affaires �trang�res de faire un rapport sur le mouvement baha'i. La cause de cette enqu�te fut la r�ception par le roi George V de certains pamphlets sur le mouvement baha'i des baha'is de Londres.
En vue de l'�tat politique instable de la Perse, le secr�taire priv� du Roi, Sir Frederick Ponsonby, �crivit au minist�re de l'Inde demandant s'il n'y aurait aucune objection au roi de faire conna�tre ces pamphlets:

"Naturellement une simple connaissance ne commettrait pas Sa Majest� � quoi que ce soit mais m�me une telle connaissance alors publi�e, pourrait alors �tre mal interpr�t�e". (483)

Le minist�re de l'Inde envoya la lettre au minist�re des affaires �trang�res. Du minist�re des affaires �trang�res, Louis Mallet �crivit � Ponsonby le 21 avril 1911:

"Le mouvement en question, qui est un d�veloppement du babisme, pourrait �tre assez inoffensif en lui-m�me comme un d�veloppement religieux mais son histoire montre que ni sous son aspect religieux, ni sous son aspect politique, il n'ait jamais �t� regard� avec faveur par le gouvernement turc ou persan. Il y a toujours, comme vous dites, la possibilit� qu'une connaissance de la r�ception envoy� dans de telles circonstances puisse �tre interpr�t�e comme un encouragement et ainsi r�f�r�e dans certains discours ou publication �crite et comme dans le moment pr�sent, tout encouragement suppos� pourrait causer des ennuis en Turquie et en Perse, il appara�trait pr�f�rable alors qu'aucun ne soit envoy�". (484)

Mais une demande fut aussi envoy�e � Sir George Barclay et Sir G�rard Lowther, respectivement ministres � T�h�ran et � Constantinople, pour obtenir des informations suppl�mentaires. La r�ponse de G�rard fut:

"Les baha'is ne sont d'aucune importance politique en Turquie, et il n'y a aucune raison de supposer qu'ils aient quelques adh�rents dans ce pays autres que des persans.
... Toute reconnaissance d'eux attirerait probablement plus l'attention dans les cercles religieux anglais que dans les cercles politiques en Turquie". (485)

La r�ponse de Sir George Barclay dat�e du 9 juin 1911 d�clara:

"... je me trouve moi-m�me dans certaines difficult�s due � la grande obscurit� qui entoure l'activit� des disciples de la secte bahaie en Perse � ce moment pr�sent...
Ceux qui ont �tudi� la question et qui sont comp�tents pour se forger une opinion, ne sont pas sous l'influence des babis, en rapportant sur le mouvement nationaliste en Perse. Le professeur Browne dans tous les cas n'est pas pr�par� � admettre que leur influence dans l'affaire �tait grande (voir Journal of the Royal Society of Arts n� 3001, volume LVIII, 27 mai 1910, page 663).
D'un autre c�t�, Monsieur Bernard Temple, un enqu�teur d�sireux des probl�mes religieux et philosophiques de l'Orient qui, tandis qu'il �tait en Perse il y a peu de temps, d�dia beaucoup de temps � l'�tude du baha'isme, semble consid�rer que ce d�veloppement du babisme s'est lev� dans l'Islam, "merci � la finesse et � la fra�cheur de la pens�e persane, une influence r�g�n�rative d'une �nergie presque incalculable (voir journal r�f�r� ci-dessus).
Il est cependant impossible pour le moment d'exprimer quelque id�e d�finitive quant � la propagation du babisme (ou bahaisme) en Perse ou de la mesure de l'influence exerc�e par les enseignements de Baha'u'llah ou son successeur Abbas Effendi sur celui-ci qui, par leur agitation politique de 1906 amena le pr�sent d�veloppement constitutionnel de la Perse car, comme je l'ai d�j� indiqu�, les behais (� de tr�s rares exceptions) n'avouent pas ouvertement leur apostasie de peur de la pers�cution par le clerg� musulman.
Bien que les ennemis politiques du r�gime constitutionnel soient tr�s d�sireux de le d�crire comme le travail des babis, et m�me d�clarant que la majorit� des d�put�s sont de cette opinion, il y a probablement tr�s peu de fondement pour cette accusation et en tout cas dans une forme ext�rieure, le Mejliss persan est �minemment orthodoxe et toute forme de respect � la religion nationale c'est-�-dire l'Islam de la secte chiite - est conserv�e avec une attention scrupuleuse. Selon la constitution, le Roi lorsqu'il pr�te serment doit utiliser la formule suivante: "Je m'efforcerai avec z�le de propager la secte des 12 Imams de la religion chiite".
Le Bahaisme par cons�quent est encore de mani�re distincte une h�r�sie en Perse - une h�r�sie observ�e secr�tement par ses disciples, dont le nombre est tout � fait impossible, m�me de mani�re approximative, � estimer. Bien que les pers�cutions n'aient pas eu lieu durant les quelques derni�res ann�es, il y e�t une p�riode il n'y a pas si longtemps o� l'ul�ma chiite provoqua le massacre de centaines d'entre eux � Isfahan et � Yazd et une r�p�tition de ces atrocit�s pourrait encore se reproduire". (486)

Dans chaque �v�nement, ces d�p�ches arriv�rent trop tard pour que quelque t�moignage des brochures soit envoy�. (487)


Chapitre 27: Les soul�vements de 1903

De 1903, le premier ministre r�actionnaire, l'Aminu's-sultan, avait �t� au pouvoir durant plus d'une d�cennie. A travers le pays, beaucoup d'�l�ments divers �taient en train de commencer � r�agir de mani�re militante contre son pouvoir. Non pour la premi�re fois, les baha'is vinrent dans le feu crois� entre les forces politiques d'opposition, et l'agitation contre eux fut soulev�e � des fins davantage personnelles et politiques. Cette fois cependant, les pers�cutions de Yazd atteignirent des proportions horribles qui n'avaient pas �t� depuis les suites de l'attentat sur la vie du Shah en 1852.
Pour une consid�ration des causes et de la signification politique de ces troubles aussi bien que le r�le du clerg� chiite (voir page 363ff). Le chapitre pr�sent sera confin� � un r�cit des principaux �v�nements.

* Rasht:

Les premiers troubles contre les baha'is en cette ann�e eurent lieu � Rasht. La cause de cet �pisode �tait une photographie que la communaut� baha'ie de Rasht avait �t� prendre � une r�union.
Le consul britannique � Rasht, Alfred Churchill (488) rapporta la premi�re phase de cet �pisode dans une d�p�che dat�e du 8 mai 1903 � Sir Arthur Hardinge, le ministre britannique � T�h�ran:

"J'ai l'honneur de rapporter qu'un trouble e�t lieu dimanche dernier, le 3, entre un joaillier babi et des musulmans.
La cause indirecte de ce trouble �tait une photographie d'une partie de la communaut� babie de Rasht qui � travers la mauvaise foi d'un photographe, a circul� � travers la ville. Deux individus passant par le magasin de joaillerie dans le bazar fit quelques remarques badines en regard � cette photographie, sur quoi le propri�taire du magasin (489) est dit avoir hurl� qu'il �tait babi et qu'il n'autorisait personne � insulter sa religion.
Cela entra�na une dispute suivie par une m�l�e g�n�rale dans laquelle des �tudiants d'un coll�ge voisin prirent part. Aucune grande douleur cependant n'appara�t avoir �t� faite, les combattants, Gileks (490), anormalement afflig�s de manie de parler, s'�tant sans doute �puis�s eux-m�mes durant la clameur pr�liminaire.
Le gouverneur g�n�ral, Muhammad-Vali Khan, le Nasru's-Saltanih envoy� pour le babi et son fr�re et les d�tenant jusqu'au jour suivant dans le but de les mettre en s�ret�. Le lundi, le joaillier ouvrit son magasin et n'a pas �t� molest� en aucune mani�re depuis.
Une copie de la photographie trouva son chemin dans les mains de Haji Hummami (491), l'un des principaux et peut-�tre le plus �rudit des ul�mas de Rasht, qui fut �tonn� de voir qu'un Siyyid (492), son suivant de confiance et gardien d'une tombe sainte pr�s de Sangar, �tait l'un du groupe des babis. Le siyyid avait averti � propos et a prudemment passer le chemin du mujtehed qui menace de le battre s�v�rement. J'ai entendu dire que le Haji et d'autres ul�mas ont d�cr�t� que le Siyyid et d'autres babis doivent divorc�s de leurs femmes musulmanes mais que le Nasres Saltaneh leur a intim� qu'aucune interf�rence ne serait autoris� comme c'est le d�sir de Sa Majest� le Shah que la religion soit libre. J'ai aussi entendu dire que le Nasres Saltaneh a envoy� un d�tachement suppl�mentaire de 100 soldats qui vont venir de Qasvin et je pourrai citer que depuis dimanche dernier, la petite force stationn�e � Rasht a �t� fournie avec des cartouches de fusil.
L�-bas a �t� certain discours de la part des mullas de boycotter les babis, qui, il fut propos�, ne devraient pas �tre autoris�s � enter dans les bains publics mais je crois que l'attitude ferme et sympathique du gouverneur g�n�ral emp�chera l'ex�cution de tout plan que les mullas pourraient avoir form� avec l'objet de cr�er des troubles au d�pens de la communaut� de Rasht.
Je suis inform� que les babis l�-bas se comptent � environ 1000 personnes des deux sexes comprenant au moins un grec et quelques arm�niens". (493)

Puis, quelques jours plus tard, le 10 mai 1903, Churchill rapporta:

"En r�f�rence � ma d�p�che n�22 du 8 courant, j'ai l'honneur de rapporter un incident suppl�mentaire cr�e par la mort d'un ma�on babi (494) hier.
Les parents propos�rent les obs�ques habituelles selon les rites musulmans mais l'arriv�e de l'ornement habituel dans la forme d'un cercueil et d'une boite de sucreries provoqua une certaine excitation dans le voisinage qui r�sulta rapidement dans la r�union d'une grande foule de toute partie de la ville.
Un trouble �tant craint, le gouverneur g�n�ral demanda au Shariat Madar (495) d'arranger les choses. Le mujtahid fit ainsi d'une mani�re tr�s recommandable et bien que la foule resta dans les environs de la maison durant toute la journ�e, aucune violation de paix n'e�t lieu.
Durant la nuit, le corps fut secr�tement emmen� en direction de la station Boosar Toll par certains soldats, farrashes et 2 serviteurs du Shariat Madar, qui creusa un trou et enterra le corps.
Rien de plus d'importance n'e�t lieu mais il ne peut y avoir aucun doute que la population est excit�e. Mon coll�gue russe est de l'avis que la mont�e des prix � dans une grande mesure irrit� les basses classes et montrer les troubles r�cents � Masshad du � la m�me cause.
Il est certain que la chert� des n�cessit�s communes de la vie est beaucoup ressenti � Rasht et avec la permission de Votre Excellence, je reviendrais en un autre occasion sur la question". (496)

Le 15 mai 1903, Churchill rapporta:

"En r�f�rence � ma d�p�che n�24 dat�e du 10, j'ai l'honneur de rapporter en suppl�ment qu'un nombre de malfaiteurs ont exhum� et mutil� le corps du ma�on babi, qu'ils amen�rent par la suite � �tre br�l� avec de la naphte.
Pour cet outrage, beaucoup d'arrestations furent faites et deux fripouilles perdirent un morceau d'oreille avant d'�tre frapp�. Le bourreau fut �galement bastonn� pour s'�tre impliqu� comme le furent �galement les autres personnes qui avaient �t� arr�t�es.
Un serviteur du mujtahid Haji Hummami fut arr�t� en lien avec cet outrage et fut, je crois, bien battu mais fut lib�r� en cons�quence des ex�cutions mena�antes du Haji dans sa mosqu�e. Le mujtahid stoppa le "Rozeh" (497) qui avait �t� emmen� et envoy� pour les �tudiants religieux pour le but, dit-il, de lib�rer son serviteur de force.
La lib�ration de cet homme cependant, att�nua les choses pour le moment pr�sent, mais je crains qu'� la jonction pr�sente, cela exigera peu pour provoquer une explosion si les mullas ne restent pas tranquilles.
Il est g�n�ralement suspect� que le Nasres Saltaneh est lui-m�me un babi. Que cela soit le cas ou non, il ne peut n'y avoir aucun doute qu'il les aidera de toutes les fa�ons". (498)

Le 16 mai 1903, Churchill envoya une d�p�che � l'attention du Major Douglas (499) � Sir Arthur Hardinge:

"J'ai pris l'avantage du d�part du Major Douglas pour communiquer � Votre Excellence les derni�res nouvelles en ce qui concerne l'agitation babie, qui si c'est quelque chose de plus violent, du � une obscure pancarte d�couverte ce matin � la porte du mujtahid Haji Hummami.
Cette pancarte, suppos� avoir �t� �crite par un babi, accumulait les abus les plus immondes sur Haji Hummami et ses parent�s f�minines. Les ul�mas �taient tenus en m�pris d'�tre impuissant et Syed Asadu'llah, le chef de la compagnie du transport, le farrash-bashi et Haji Mirza Mohamed Arbabi furent lou�s comme �tant les hauts protecteurs des babis et membres de la glorieuse communaut�.
Cela exige un peu de perspicacit� de reconna�tre que le document offensant ne fut pas compos� par un babi mais par certaines personnes mal-dispos�es (500), pr�occup�es de causer du trouble. Les mullas cependant insistent que c'�tait le travail des babis et une r�union e�t lieu dans la maison de Haji Hummami ce matin.
Les rumeurs les plus folles courent � travers la ville. Les derni�res informations que j'ai est que deux des principaux babis furent convoqu�s � la maison du gouvernement cet apr�s-midi et qu'un juif qui a en retour �t� musulman, babi et puis musulman � nouveau fut frapp� cet apr�s-midi par ordre du Nasres Saltaneh en rapport avec l'incident de la pancarte. Cela montre que la main du Nasres Saltaneh a �t� forc� dans une certaine mesure mais il est difficile d'obtenir des informations sures.
Il y a quelques jours, un derviche fut arr�t� pour avoir insulter des babis dans le bazar. Le gouverneur g�n�ral fit que sa t�te soit tondue et il l'expulsa de la ville. Cela donna la mont�e de beaucoup de rumeurs dans le sens que des derviches chantant en louange d'Ali et des vrais croyants qui d�terr�rent le corps d'un musulman ren�gat sont frapp�s, tondus et ont e�t leurs oreilles coup�es.
On dit qu'une p�tition t�l�graphi�e, se plaignant de la conduite du gouverneur g�n�ral a �t� envoy�e � Menjil pour une d�p�che � T�h�ran du bureau t�l�graphique l�-bas.
Je ne manquerai pas de communiquer � Votre Excellence quelques �v�nements ult�rieurs qui pourraient survenir". (501)

Le 19 mai, Churchill rapporta:

"Dans la continuit� de ma d�p�che n�28 du 16 courant, j'ai l'honneur de rapporter que le vizir nizam, qui arriva d'Europe la semaine derni�re, n'est pas encore parti pour T�h�ran, ayant �t� instruit de rester � Rasht pour coop�rer avec le gouverneur g�n�ral aussi longtemps que l'agitation contre les babis continue.
Deux importants babis, Ebtehaj ol Mulk et Mudabber el Memalek (502) quitt�rent Rasht courant 17 et les choses ont depuis prises un aspect plus favorables donnant une mont�e de l'espoir que l'agitation subsisterait de mani�re graduelle avant que plus de maux ne r�sultent.
Le meilleur rem�de serait une chute lourde de pluie qui serait d'un grand b�n�fice aux moissons et emp�cherait dans le m�me temps la population de se r�unir dans les nombreux rozeh khanehs et taziehs (503) qui se sont tenus dans les toutes les parties de la ville est habituel ici". (504)

Et ainsi l'agitation s'�teignit graduellement, mais le courage et l'efficacit� de Nasru's-Saltanih ne furent pas r�compens�s. En fait peu de temps apr�s, il fut d�fait de son autorit� et il quitta Rasht le 1 juin 1903. (505)

* Isfahan:

A Isfahan, le notoire Aqa Najafi (Shaykh Muhammad-Taqi, voir figure 44) fut une nouvelle fois � nouveau en train de fomenter des troubles pour les baha'is. Dans le premier lieu, comme d�crit page 364, il s'excita contre 2 babis qui s'�taient montr�s eux-m�mes �tre d'enthousiasmes supporters de Haji Shaykhu'r-Ra'is. M�me alors, il n'attaqua pas initialement ces deux d'�tre baha'is mais sur une accusation trompeuse de boire des boissons alcoolis�es. Il y e�t des rumeurs cependant dans la ville que c'�tait la porte ouverte d'une campagne contre les baha'is, et lorsque une foule d'entre eux pris refuge au consulat russe, la foule alla dans les rues, pillant leurs maisons. L'�pisode de Rasht fut � peine termin� avant que le docteur Aganoor, le consul britannique en place, t�l�graphia d'isfahan le 29 mai 1903:

"Du � Agha Nedjefi ayant caus� une saraf (506) suppos� �tre un babi � �tre battu s�v�rement, quelque 200 de la secte ont �t� au consulat russe ces derniers jours pour une protection et comme une protestation. Le prince a donn� une assurance �crite de leur s�curit� et ils sont maintenant probablement retourn�s � leurs maisons". (507)

Le jour suivant, le 30 mai 1903, Aganoor t�l�graphia:

"Hier apr�s-midi, un t�l�gramme concoct� suppos� �tre de l'atabeg � Aga Nedjifi donnant � ce dernier les pleins pouvoirs sur les musulmans en mati�res religieuses, fut promulgu�. Comme r�sultat quelques 4 ou 5 milliers de personnes se sont r�unis devant le consulat russe, mena�ant fortement de chasser ceux qui avaient pris refuge l�-bas. Aga Nedjifi e�t � aller personnellement et renvoya la foule. On rapporta qu'un homme a �t� tu�. Les r�fugi�s dans le consulat sont all�s � leurs domiciles aujourd'hui sur l'assurance �crite du prince. Aga Nedjifi, cet apr�s-midi, pr�cha dans la mosqu�e contre la secte et les consuls �trangers". (508)

Quelques jours plus tard, le 4 juin 1903, Aganoor rapporta que la foule avait tu� deux fr�res:

"Deux fr�res, des marchands bien connus, furent tu�s aujourd'hui comme babis par la foule et leurs corps br�l�s avec du p�trole dans les jardins publics par ordre d'un second mulla". (509)

D�s que ce t�l�gramme lui parvint, Hardinge r�pondit en t�l�graphiant � Aganoor, lui ordonnant de d�livrer le message suivant au Zillu's-Sultan:

"J'ai entendu avec un profond regret du meurtre � Isfahan de deux marchands babis par une foule fanatique, et je suis sur que Votre Saintet� Royale a pris des mesures promptes pour la punition d'un outrage qui si il n'est pas r�prim�, pourrait mener � des troubles s�rieux". (510)

La r�ponse du Zillu's-Sultan fut notifi�e � Hardinge par un t�l�gramme de Agannor le 5 juin. "Le prince m'a envoy� le message suivant:

"Sa Majest� le ministre sait bien que je n'ai pas du tout de pouvoir et du gouvernement � T�h�ran, je n'obtiens pas quelque aide ou influence. Avec 25 cosaques et 200 soldats, comment pourrais-je prendre des mesures contre leurs actes. Je suis pr�t � faire ce qu'ils m'ordonneront de faire". (511)

Le docteur Aganoor d�crivit ces �v�nements avec plus de d�tails dans une d�p�che dat�e du 6 juin 1903:

"J'ai l'honneur de rapporter que depuis un certain temps, les ul�mas d'Isfahan, appara�trait-il, avaient dans leurs conseils internes, planifi� une croisade contre les babis. Le samedi 23, les �l�ves de Aga Nedjifi, sous les instructions du dernier Mahomed Javad captur�, un agent de change, - suppos� �tre un babi - tandis qu'il assistait � des fun�railles. (512) Ils l'emmen�rent devant le Aga o� il fut formellement accus� d'�tre en �tat d'�bri�t� (une ann�e auparavant, est-il dit). Il ne fut pas accus� d'�tre un babi, qui �tait cependant la r�elle cause de son arrestation et de sa punition. Pour l'accusation manifeste d'avoir trop bu, il fut ordonn� qu'il soit battu et ce fut avec une certaine difficult� qu'il calma ses pers�cuteurs, et fuyant, s'�chappa lui-m�me dans un coin de la musjid-i-Shah jusqu'� ce que la foule se dispersa.
Un autre homme aux moyens ind�pendants (Mirza Ally Khan (513)) fut aussi voulu par le Aga, mais il s'enfuit. A la fois ces deux hommes all�rent au consulat bas russe pour la protection. Ils furent suivis par quelques 200 personnes de leur secte, qui tout d'abord all�rent l�-bas par peur, mais qui bient�t pr�sumait une attitude agressive, au protestant contre le traitement de la secte et demandant la reconnaissance. Des p�titions t�l�graphiques furent envoy�es au Shah.
Le consul russe en place, Monsieur Baronowsky, � travers le secr�taire persan du consulat les encouragea et le nombre des r�fugi�s au consulat augmenta. On ne sait pas quelles r�ponses arriv�rent de T�h�ran, mais il appara�trait qu'ils ne seraient pas tr�s fortement favorables aux babis. Le prince donna une assurance �crite � Monsieur Baronowsky de leur s�curit�, mais cela ne satisfaisait pas les r�fugi�s qui ne voulaient pas quitter le consulat. L'apr�s-midi du 28, le faux t�l�gramme rapporta dans mon t�l�gramme n� 23 du 29, �tant placard� sur toute la ville, un large foule r�unie devant le consulat russe, utilisa un langage abusif, et mena�a d'entrer et de tuer les r�fugi�s.
Monsieur Baronowsky �tait dans le m�me temps � Julfa et � son retour de la ville vers le coucher du soleil, trouvant qu'il ne pourrait pas entrer dans son consulat, alla � la place vers le prince du palais. Ce dernier envoya � Aga Nedjify, qui parti et obtint de la foule qu'elle parte. Monsieur Baronowsky �tait dans le palais pendant pr�s de 3 heures et fut escort�, apr�s la dispersion de la foule, au consulat, en compagnie du prince Bahram Mirza et l'agent du minist�re des affaires �trang�res. Je ne suis pas conscient de ce qui se passa exactement, ou quelles instructions Monsieur baronowsky avait re�u de sa l�gation, mais durant la nuit et le matin suivant, il les chassa tous, leur disant qu'il ne pourrait plus rien faire de plus pour eux. Lorsque la foule fut autour du consulat, un vieux siyyid babi fut attrap�e et pendant qu'il �tait emmen� au musjid-i-Shah, fut si maltrait� qu'il mourut. Plusieurs autres furent m�chamment frapp�s.
Mahomed Javad et Mirza Ally Khan furent emmen�s au palais pour une plus grande s�curit� et de l�-bas ils sont partis depuis pour T�h�ran, je crois.
Pendant les quelques jours suivants, l'excitation continua plus ou moins et plusieurs babis ou autre, qui se r�v�l�rent avoir des ennemis personnels, furent accus�s d'�tre babis et furent plus ou moins maltrait�s.
Ensuite au cours du 3, Haji Mahomed Husein, Khayat et Haji Mahomed Hadi, Khayat, deux fr�res (514) et des marchands bien connus furent appel�s devant Seyyed Aboole Khaussem, Zinjan�e (515), un mulla de second rang n'ayant pas de standing, et accus�s d'�tre babis, furent pratiquement livr�s � la foule qui les tu�rent d'une mani�re brutale, les mutil�rent, les tra�n�rent le long des bazars et finalement vers�rent du p�trole sur eux et mirent le feu. L'action de ce mulla avait d�j� �t� sanctionn�e par Aga Nedjefi, sur la quelle la r�elle responsabilit� repose. Il est aussi connu que Seyyed Abool Khaussem devait aux deux marchands une somme de 1300 tomans, ce qui explique probablement son z�le religieux.
L'excitation s'est apais�e en apparence mais j'ai des raisons de croire que les mullas, tandis qu'ils �taient satisfaits de ce qu'ils avaient fait, sentent qu'ils n'ont pas fait assez et ils sont calmement en train de planifier de traiter avec certaines personnes influentes. Ils sont dans le m�me temps en train de voir l'effet de ce qu'ils ont fait, � T�h�ran, c'est-�-dire de quelle mani�re le gouvernement persan regardera la question et quelles sont leurs agissements". (516)

Il y a aussi dans les Archives nationales britanniques une lettre non sign�e d'Ispahan dat�e du 2 juin 1903 qui donne un r�cit de cet �pisode:

"La semaine derni�re, il y e�t une excitation consid�rable parmi les babis, due � la punition de l'un d'entre eux par Aga Nejefi manifestement pour �tre un buveur, mais la vraie raison �tait la foi de l'homme et le fait qu'il poss�dait de la litt�rature h�t�rodoxe.
Une rumeur se propagea rapidement qu'un massacre de babis �tait imminent, ce qui causa une grande consternation parmi la secte.
Le consul russe, sans doute imbu d'id�es politiques, fut assez malavis� pour offrir la protection � tous les arrivants et bient�t le consulat fut occup� par 600 r�fugi�s. Ayant trouv� si puissant un champion, il semblerait tout d'abord qu'� la fois la secte et son protecteur s'�taient tromp�s lourdement en pr�vision d'un t�l�gramme du gouvernement central saluant la libert� de la pens�e religieuse, fournirent � tous les babis portant quelque signe distinctif, mais ils auraient pourtant � compter avec le clerg� fanatique.
Le consulat �tait entour� par une foule en col�re qui mena�ait de d�molir la place, des munitions furent servies aux gardes cosaques et insulaires mais avant que quelque violence ne fut essay�e, Monsieur Baronowsky abandonna son poste, et fuit secr�tement au palais o� il passa la nuit sous la protection de Zil. Dans le m�me temps, Sa Saintet� envoya Aga Najafi de qui il obtint un �crit le tenant lui-m�me responsable de toutes les cons�quences. Bahram Mirza et des fonctionnaires du palais all�rent alors au consulat russe dans le but de d�gager les babis. Cela fut finalement accompli, non sans dommage pour les r�fugi�s, 4 d'entre eux ont dit qu'ils furent tu�s et beaucoup m�chamment bless�s. Depuis lors, le chef de la secte fut appel� par le Zill qui les livra � Aga Nejafi, et comme le malheureux homme est � pr�sent manquant, on pense qu'il doit avoir go�t� la fatale tasse de caf�.
Beaucoup qui exer�ait leur foi en secret ont maintenant d�couvert leur identit� et ce qui tout d'abord promettait d'�tre une victoire a ainsi tourn� en une d�faite ignominieuse, � la fois pour la cause et pour ses champions. Le prestige europ�en comme un tout et russe en particulier a subi un coup et Sa Saintet� Royale le Zillu's-Sultan n'a pas �t� long � rendre la fait connu. Dans le cas de troubles ult�rieurs, une centaine de soldats ont �t� maintenus pr�ts au palais pour les quelques derniers jours, mais les choses sont calmes � nouveau et promettent de rester ainsi". (517)

Le r�v�rend Charles Stileman, le secr�taire de la soci�t� missionnaire de l'�glise missionnaire en Perse et r�sident � Julfa, Ispahan, envoya le rapport suivant � sa soci�t� le 30 mai 1903:

"Il y a eu cette semaine une explosion religieuse contre les babis � Ispahan. Quelques 200 d'entre eux prirent refuge au consulat russe (le consul g�n�ral britannique est de la m�me fa�on en Angleterre). Quelques 5000 musulmans se rassembl�rent en dehors du consulat russe et demand�rent que les babis leur soient c�d�s. On crut que le Shah avait t�l�graphi� au principal mujtahid lui donnant les mains libres pour faire ce qu'il voulait avec les babis. C'�tait naturellement faux, mais la foule y crut �tre la v�rit� jusqu'� ce que le mujtahid aille en personne et leur dit de se disperser, leur assurant qu'il n'avait aucune autorit� du Shah pour agir dans l'affaire. Il est difficile d'apprendre la v�rit� exacte, mais je crois celui ci-dessus �tre un vrai r�cit de ce qui s'est pass�. Plusieurs qui sont connus de nous prirent refuge au consulat russe, et j'ai peur que certains babis aient �t� tr�s s�v�rement battus. On rapporte que certains ont �t� tu�s. Nous sommes en train de prier que cette explosion puisse �tre annul�e et puisse dans une grande mesure de libert� religieuse. Je sais que vous � votre domicile vous joindrez dans cette pri�re". (518)

Le 6 juillet, Stileman rapporta encore:

"J'ai cit� dans le paragraphe 6 de ma lettre la derni�re semaine qu'il y a e�t une explosion contre les babis � Ispahan. Je suis d�sol� de dire que les choses ont empir� cette semaine. Deux marchands babis bien connus, Haji Hadi et Haji Husain furent brutalement assassin�s par la foule, leurs corps mutil�s, du naphte fut alors vers�e sur eux et l'un fut br�l� dans le principal maydan de la ville, et l'autre dans le vieil maydan. Un vieux siyyid, que je connaissais bien, fut assassin� dans la rue et son corps trait� de la m�me mani�re, et je crains qu'il n'y ait aucun doute que 8 babis aient �t� tu�s et beaucoup d'autres bless�s. Deux des convertis chr�tiens ont �galement �t� s�v�rement battus, et il y a quelque chose comme un r�gne de terreur � Ispahan. Beaucoup ont fui et beaucoup plus se sont cach�s.
Cela fait nombre d'ann�es depuis qu'il y a une telle explosion de violence et de fanatisme et je pense que cela �tait tout � fait inattendu. Le Zillu's-Sultan a appel� tous les principaux mullas ensemble et leur a dit, je crois, qu'il les tiendrait responsables pour tout d�sordre suppl�mentaire. Des menaces ont �t� dirig�es contre la mission et je suis inform� qu'une tentative pourrait �tre faite demain (dimanche) matin pour emmener tous les convertis et tous les curieux qui viennent � l'�glise. Je suis en train d'informer le consul en place de ces menaces et nous prendrons toute pr�caution possible.
Merci de demander une pri�re sp�ciale � la r�union de pri�res de jeudi que la libert� religieuse puisse �tre accord�e � la population de la Perse. Cela a �t� une semaine tr�s �puisante pour ceux vivant dans la ville. Le r�v�rend J.L. Garland de la soci�t� des juifs m'a �crit mercredi soir: "Les horreurs de la journ�e que vous avez sans doute entendu, le corps mutil� de Haji Hadi g�t � non moins de 50 yards de ma maison sur un tas de fumier...". (519)

Un m�decin missionnaire, le docteur Winifred Westlake, qui e�t l'occasion d'�tre � Ispahan, �crivit un r�cit de ses exp�riences dans une lettre dat�e du 6 ao�t:

"Durant le mois de mai, j'�tais extr�mement occup� � visiter Ispahan, �tant appel� dans beaucoup de nouvelles maisons o� je n'avais pas �t� auparavant. Vers la fin du mois l�-bas, explosa une f�roce pers�cution des babis et pendant une quinzaine de jours, nous �tions ainsi dans une p�riode angoissante. Je ne peux vous dire combien d'hommes furent assassin�s, avec quelle torture imagin�e, les cruaut�s les plus abominables furent perp�tr�es, entend�mes-nous par la foule fanatique, sur leurs victimes. En pleine journ�e, dans le jardin principal de la ville, pr�s du palais du gouverneur...., certains des europ�ens qui se trouvaient en train de traverser la ville furent finalement t�moins d'horribles choses �tant faites � deux pauvres, � des hommes infortun�s. Le rang, la position, la richesse, ne les sauv�rent en aucune mani�re, je crois, si seulement le soup�on �tait susurr�: "un tel et un tel sont babis". (520)

Le 3 juin 1903, le Zillu's-Sultan adressa une lettre � Hardinge dans laquelle il rapporte ces troubles:

"A travers les d�p�ches t�l�graphiques du docteur Aganoor... vous connaissez tr�s bien l'�pisode qui e�t lieu l�-bas � travers les intrigues des russes, sur le r�cit des babis; je ne peux vous d�crire la grande tristesse que ces quelques jours m'ont donn�.... mais j'esp�re que cela passera. Ce n'�tait pas une petite affaire, lorsque le docteur Aganoor vous �crivit, mais, par la volont� de Dieu, j'arr�tais d'une telle mani�re qu'il n'y e�t plus un massacre, et pendant ce temps ce jeune homme Baronowsky a �t� bien puni pour sa stupidit� et il a bien compris qu'ils ne pourraient faire ce qu'ils veulent, mais en tout cas cela est termin�". (521)

Le 13 juin 1903, Aganoor envoya un t�l�gramme:

"Quelques babis tu�s � Najafabad depuis mon dernier t�l�gramme. Ispahan calme.
Priv�. Le prince inquiet de savoir si des d�marches ont �t� prises par le ministre russe et des allusions que je pourrais vous demander.
Le prince ne consid�re pas la situation grave mais mes informations priv�s pointe un danger s�rieux pour de riches babis jusqu'� ce que des mesures s�v�res prises telles une expulsion de l'un ou deux mullas qui �taient des meneurs". (522)

Le m�me jour, il envoya la d�p�che suivante:

"J'ai l'honneur de rapporter que l'action du consulat russe en ce qui concerne les babis a e�t un r�sultat quelque peu d�sastreux. Cela a probablement retard� la cause babie pour des ann�es. Les babis all�rent l�-bas, encourag�s par le consul agissant et principalement par le moonshee persan du consulat pour faire ainsi, avec la totale conviction d'obtenir une protection, et une reconnaissance qui fait autorit� �t� de la libert� religieuse. Monsieur Baronowsky prit tout d'abord leur cas de mani�re tr�s forte. L'incident de la foule entourant le consulat semblant d�concerter monsieur Baronowsky (l'incident r�cent du meurtre du consul russe par un albanais pourrait avoir e�t quelque chose � faire avec ceci). Il pourrait aussi avoir eu des instructions de sa l�gation de ne pas poursuivre l'affaire. En tous les cas, son ordre de chasser les hommes qui �taient venus � lui pour la protection � un moment o� ils avaient besoin le plus de protection a eu l'effet sur l'esprit du mulla que leur peur de l'interf�rence �trang�re et de la protection �taient injustifi�es. Cela a r�duit leur peur de la Russie et des �trangers en g�n�ral. Cela a encourag� leur croyance qu'ils pouvaient faire beaucoup plus que ce qu'ils avaient fait r�cemment en toute impunit�. Aucun persan de la soci�t�, qu'il soit babi ou non ne se sent � pr�sent tout � fait en s�curit�. Le meurtre de 2 marchands d'une mani�re sommaire et en toute impunit�, a fait que chacun sent que son tour pourrait �tre le prochain.
Je suis inform� que des r�unions priv�es se tiennent chaque jour chez Aga Nedjifi et que des plans sont pr�par�s pour traiter avec des hommes de main et de position, certains sont babis et d'autres ne le sont pas, dans le but, lorsqu'ils le mettent en place, de frapper � la racine. Parmi les hommes de cette classe contact�e sont le Fathe-ul-Mulk (l'agent F.O.), les fils de Haji Mirza Hadi Dowlatabadi; le sheik ul Arakhain (un sujet turc) et une ou deux personnes de la Cour.
Sa Saintet� Royale le prince a fait beaucoup pour r�primer l'ardeur des mullas, et je ne pense pas la situation �tre si s�rieuse.
Les mullas travaillant de mani�re active dans cette affaire sont Aga Nedjifi, ses fr�res et son fils, Siyyid Abool Khaussem Zinjanee et Aga Munir. Si l'un ou deux de ceux-l� �taient expuls�s, la situation changerait, mais cela ne peut �tre fait par le prince � moins qu'il soit fortement support� de T�h�ran et qu'il obtienne des instructions d�finies". (523)

Dans les nouvelles mensuelles des �v�nements dat�es du 23 juin 1903, compil�es par le Major Douglas et envoy� par Hardinge au Marquis de Lansdowne, le secr�taire britannique des affaires �trang�res, il y a un long r�cit de l'�pisode d'Ispahan. (524)
Le r�cit le plus d�taill� de cet �pisode est de Nicolas. Il d�clare:

"J'�tais � Ispahan. J'ai vu de mes propres yeux que ce j'�cris".

Et il continue:

"Mirza [Ali] Muhammad (525) connu de nom comme Talavih, a emprunt� de quelqu'un le livre intitul� Fara'id (526) le but de le faire parvenir. Il le donna � un relieur nomm� Mulla Muhammad, qui reliait la plupart des livres babis. Ce relieur souhaitait apprendre au sujet des id�es des baha'is. Le 6 safar [4 mai 1903], il dit � son client:
"Revenez dans 3 jours, le livre sera reli�, et vous le prendrez.". A ce moment pr�cis, l'un des hommes de Aga Nedjifi se trouva l� par hasard. Il pensa en lui-m�me: "Ce livre doit appartenir aux babis! et apr�s le d�part de Mirza Ali-Muhammad, il dit � Mulla Muhammad: "Donne-moi le livre pour ce soir, je le ram�nerai demain".
Il insista tant que le livre lui fut pr�t�. Il l'amena tout de suite chez Aqa Najafi, et lui expliqua les circonstances sous lesquelles il se l'�tait procur�. Aqa Najafi lui dit de retourner chez le relieur et lui conseilla ainsi: "lorsque le propri�taire viendra le prendre, viens imm�diatement me le dire". Il ordonna � ses hommes et � un groupe d'�l�ves th�ologiens d'arr�ter l'homme qui leur serait d�sign� et de l'amener � sa maison [Aqa Najafi].
Le jour convenu, Mirza Ali-Muhammad vint rapporter le livre qu'il avait re�u du relieur... [Nicolas relate alors comment Mirza Ali-Muhammad fut accost� mais essaya de fuir dans la maison de Mirza Mulla Khan-i-Vazir] (527). Apr�s une discussion avec son h�te, il fut d�cid� qu'ils devraient envoyer cette nuit tous les �crits qu'il avait dans sa maison. Ainsi ils �crivirent � Mirza Ali Khan-i-Sarraf et Aqa Muhammad-Javad-i-Sarraf, car leurs maisons �taient proches de celle de Ali-Muhammad, leur demandant de r�unir les �crits et les lui rapporter. Ainsi ils firent.
Le matin suivant, Haji Haydar-Ali de Najaf, les �tudiants et certaines personnes du gouvernement se lanc�rent eux-m�mes sur la maison de Muhamma-Ali. Ils ne le trouv�rent ni lui ni ses papiers. Mirza Ali Khan et Muhammad-Javad arriv�rent � la maison de Mirza Ali-Muhammad et appel�rent les personnes de Aqa Najafi � expliquer pourquoi ils �taient entr�s sans la permission de leurs propri�taires. Les musulmans revinrent les mains vides pour rapporter � Aqa Najafi leur exp�dition infructueuse. Ils racont�rent que les 2 sarrafs avaient violemment insult�s, lui, Aqa Najafi. Ce dernier donna des ordres pour que Mirza Ali-Muhammad lui soit emmen�. Mais � la nuit du 20 [18 mai], sa victime quitta de mani�re furtive la maison du vizir et partit d'Ispahan pour Abadih.
Pour �tre bref, la population, excit�e par ses chefs, avait cherch� pendant longtemps � pers�cuter les babis. Ils �taient seulement en train d'attendre l'opportunit�.
[Nicolas relate que Mirza Hasan-i Adib (528) et son fils Shaykh Muhammad-Ali arriv�rent � Ispahan le 20 mai et les baha'is se r�unissent pour le saluer].
Le 25 safar [23 mai], Haji Muhammad-Isma'il, un banquier, qui �tait l'un des notables de la ville et qui avait �t� converti au babisme, mour�t. Beaucoup de personnes sous le pr�texte d'assister aux fun�railles, parmi entre autres, Muhammad-Javad-i-Sarraf. Aqa Najafi apprit cela. Il envoya un groupe d'�tudiants en th�ologie et des bandits pour arr�ter Javad et Mirza Ali Khan. Ils r�ussirent � arr�ter Javad et, le torturant et l'emmenant d'une fa�on indigne, il le fit entrer dans la mosqu�e du Shah."

Najafi dit:

"Cela n'a pas �t� prouv� � moi que cette personne est un babi! Mais il y a deux ans il a bu du vin. Il doit �tre puni! Mais avec une punition mod�r�e". Ils d�pouill�rent le pauvre diable de ses v�tements et lui donn�rent 80 coups de fouet. Puis ils le lib�r�rent et il retourna chez lui.
Adib et les babis avaient anticip� ce qui allait se passer. Cette m�me nuit, ils furent invit�s au jardin du vazir. Ils tinrent conseil et d�cid�rent que le meilleur moyen �tait de prendre refuge dans le consulat russe. Adib connaissait Baronowsky, alors le consul en place et dit que ce la serait mieux pour lui d'aller d'abord le voir.
Il �crivit par cons�quent un r�cit de ce qui s'�tait pass� � Mirza Asadu'llah Khan, le munshi du consulat, qui le raconta � Baronowsky et lui dit que Adib et Ali Khan �taient en train de demander d'�tre autoris�s � prendre refuge dans le consulat. "Oui", r�pondit l'agent russe. Ce m�me jour, ces deux personnes avec leurs familles arriv�rent dans leur refuge du consulat.
Le 26 [24 mai], Baronowsky d�clara: "Vous �tre trop peu en nombre. Si vous voulez que je m'int�resse moi-m�me � vos affaires, vous devez vous r�unir en masse ; plus vous serez nombreux, mieux cela sera pour vous! Ainsi le nombre augmenta et les babis se press�rent jusqu'au 28 et 29[26-27 mai]. Ils �taient environ 4000 personnes. Ils t�l�graphi�rent en de nombreuses occasions � T�h�ran. Baronowsky correspondait sur le sujet avec le Zillu's-Sultan. Le prince �crivit que d�sormais personne n'avait le droit plus longtemps de faire des observations sur ce que [la religion] �tait et pourquoi! Plusieurs copies furent faites de ceci, et dans la marge Baronowsky donna sa garantie. Ils distribu�rent ces papiers parmi les babis et leur dirent de partir. Le soir du 29 [27 mai], le prince envoya Mirza Ahmad Khan, Fathu'l-Mulk, Karguzar (529) au consulat russe. Il fut emmen� � Mirza Ali Khan dans le jardin et il donna � ce dernier toutes les assurances du monde. Puis le prince ordonna que, pour certaines raisons, Mirza Ali Khan devrait �tre emmen� au Abdar-Khanih (garde-manger). Mirza Muhammad-Javad fut �galement amen� l�-bas.
Najafi r�alisa que le jour suivant les babis quitteraient la prison libre et qu'il avait perdu une superbe opportunit�. Il forgea un t�l�gramme qu'il pr�tendait venir du Atabik (530) dans les termes suivants: O Hujjatu'l-Islam, Aqa Najafi! dans l'affaire des actions de ces personnes, vous �tes impuissant, selon les lois de la shari'at, auxquelles il est n�cessaire d'ob�ir! Ainsi suivez votre compr�hension d'elles!
Des copies de ce faux furent propag�es dans les bazars et dans les mosqu�es, �levant la population dans un �tat violent.
Ainsi ils �taient en train de dire: "Aqa Najafi a donn� l'ordre d'aller au consulat russe et de d�truire et de tuer les babis!". Le vendredi, le premier de rabi'ul-Avval [28 mai 1903], durant la nuit, des hommes vinrent autour du consulat. Baronowsky �tait parti pour une promenade. Lorsqu'il revint, il vit que des hommes �taient en train de marcher en petits groupes vers le consulat. Ils l'insult�rent lorsqu'il passa, et la foule grandissait constamment.
Il voulait aller retrouver le prince.
FAthu'l-Mulk raconta: "Apr�s que Mirza Ali Khan et que Muhammad-Javad furent conduits au Abdar-Khanih, je retournai � la maison pour me reposer. J'ai vu un messager [Jilawdar] qui arriva en h�te en disant "Venez! le prince vous demande! Tandis que je m'appr�tais, je vis un second courrier arriver, et puis un troisi�me. Je montais sur un cheval et galopait en direction du prince. Je vis Baronowsky, Bahram Mirza et le prince, tous extr�mement troubl�s. "Si je venais � �tre tu�, alors cela doit �tre au consulat!".
A ce moment, l'eunuque Haji Abdu'llah Khan arriva et dit:
"La foule est si dense que je n'ai pu atteindre Aqa Najafi. Mais finalement, avec de terrible ennui, je l'ai atteint et je l'ai oblig� � monter un �ne et � disperser la foule".
Le prince avait �crit � Najafi:
"Si ce feu a �t� allum� par vous, vous devez l'�teindre vous-m�mes. Si ce n'est pas vous qui l'avait allum�, vous devez faire tout votre possible pour disperser ces personnes et les enlever du consulat".
Il fut annonc� que la foule n'avait pas cess� de cro�tre autour du consulat. Le prince dit � Fathu'l-Mulk Vous et Bahram Mirza irez avec baronowsky dans mon chariot. Allez au consulat. Fathu'l-Mulk dit: "Je pense que si Aqa Najafi monte un cheval et va � la porte du consulat, on pensera qu'il est venu d�truire les meubles et tuer les babis. M�me si il dit qu'il ait venu pour autre chose, personne ne l'�coutera. C'est pourquoi je conseille que Baronowsky reste jusqu'� ce que j'ai ramen� Najafi, alors le viendrais pour l'amener".
[Fathu'l-Mulk raconta]: pour �tre bref, j'ai emmen� Najafi pr�s des bains du prince, qui sont proches du consulat. Je l'ai gard� l�-bas et envoie pour informer la population que le Aqa est arriv� ici et �coutez ce qu'il ordonne. Peu � peu, ils se retir�rent du consulat et il leur dit gentiment "Retournez � vos propres affaires! Pendant qu'il disait "A demain! � peuple! venez � la mosqu�e". Peu � peu, la foule se dispersa. Fathu'l-Mulk avec Akbar Mirza prit Baronowsky et le conduisirent au consulat avec le prince enjoignant fermement l'expulsion des babis sur lui. [Fathu'l-Mulk continue] "Nous arriv�mes au consulat 4 heures apr�s la tomb�e de la nuit. On fit comprendre aux babis qu'ils devaient partir, mais ils r�sist�rent, disant: "Ils n'en ont pas fini avec nous!" en d�pit de leur volont� de rester, cela ne fut pas possible. Ils furent oblig�s de partir en groupes de 2 ou 3. Alors que la foule ne s'�tait pas encore totalement dispers�e et que la plupart des ennemis �taient cach�s, la premi�re fois que Siyyid Abu'l-Qasim et son fils et Mirza Muhammad Khan-i-Chapar quitt�rent le consulat, ils furent arr�t�s et soumis � des coups de b�tons, de couteaux et de chaines m�talliques. Ils furent emmen�s � la maison de Najafi. Siyyid Abu'l-Qasim p�rit sous les coups. Quelqu'un dit: "Je l'ai atteint au moment de sa mort. Je lui ai donn� un coup dans le ventre et cela le tua".
Les deux autres furent emmen�s au ruknu'l-Mulk, le Nayibu'l-Hukumih [assistant gouverneur]. Il les cong�dia de mani�re indemne.
Suite � cela, Shaykh Muhammad Ali (531), Siyyid Mustafa et Mirza Abdu'l-Husayn avec Siyyid Jalal-i-Dih-Kurdi et trois najafabadis quitt�rent le consulat. Ils furent aussi captur�s. Ils furent battus alors qu'ils �taient emmen�s � la maison de Shaykh Murtiday-i-Rizi, et de l� � la maison de Mirza Muhammad-Aliy-i-Kalbasi. Siyyid Mustafa s'�chappa sur le trajet. Jusqu'au vendredi soir, les babis continu�rent � partir ainsi en petits groupes. Beaucoup d'entre eux pouvaient �tre vus, qui furent si bless�s qu'ils semblaient proche de la mort.
Le soir suivant, Mirza Muhammad Ali les envoya au rulnu'l-Mulk. Ce dernier les garda quelques jours pour les prot�ger contre une attaque, puis il les lib�ra un par un.
Les najafabadis furent aussi tourment�s. Le matin du jour suivant, un vendredi, sur un ordre de Aqa Najafi, la foule s'�tait r�unie � la mosqu�e du Shah. Vers le matin, les najafabadis quitt�rent le consulat tous ensemble et, comme ils �taient nombreux, personne n'osa les toucher. Lorsque ces nouvelles parvinrent � Najafabad, de grands troubles explos�rent et la majorit� des sectaires furent expuls�s de la ville.
En bref, tous les babis furent extirp�s du consulat russe soit par ruse soit par la force. L�-bas rest�rent seulement le prince Ghulam-Husayn Mirza, Mirza Baqir Khan et Khan Baba Khan d'Abadih. La nuit suivante, ils partirent sain et sauf avec un nombre de cosaques.
L'incident du consulat �tant termin�, la population commen�a � s'agiter autour de la maison des babis. Les femmes et les enfants furent grandement troubl�s et inquiets. Finalement, le 6 rabi'ul-Avval, Haji Hadi et Haji Husayn, qui �taient des marchands notoires, furent arr�t�s et emmen�s dans la maison de Aqa Najafi. Il les envoya � Haji Mirza Abu'l-Qasim-i-Zanjani. Ce dernier leur devait 1000 tomans qu'ils �taient pr�cis�ment en train de demander pour le retour � ce moment-l�. Haji Abu'l-Qasim, dans le but de profiter de l'occasion et sous le pr�texte de la religion, tendit son filet au nom de la loi religieuse. Les deux fr�res furent attaqu�s. Jamais personne n'avait �t� tu� d'une mani�re si ignominieuse.
Siyyid Baqir-i-Talib, poursuivit les [2] babis. Finalement, quelqu'un vint dire � Aqa Najafi et au gouvernement des exactions de ce talib. Le prince et le Ruknu'l-Mulk envoy�rent Mirza Fath-Ali Khan pour les d�livrer des mains de leurs bourreaux. Siyyid Husayn et un groupe de bandits pieds nus extirp�rent les deux fr�res de la prison et les martyris�rent d'une telle mani�re que m�me leurs ennemis pleur�rent. Ils les coup�rent en morceaux avec des coups de b�tons, de pierres et de couteaux dans le caravans�rail des yazdis.
Ils coup�rent une corde � leurs pieds et Haji Hadi fut emmen� au maydan-i-Shah et br�l�, Haji Husayn subit le m�me sort dans le maydan-i-Kuhnih.
La ville fut profond�ment troubl�e, l'inqui�tude qui pr�valait �tait tr�s r�pandue. (532)

* Yazd:

Non seulement Aqa Najafi provoqua des ennuis pour les baha'is � Ispahan mais selon l'Aminu's-Sultan dans une lettre � �tre cit�e tout � l'heure, il �crivit aussi aux ul�mas des principales villes de la Perse, les exhortant � suivre son exemple. Nulle part il n'a eu un plus grand succ�s qu'� Yazd o� le nouvellement d�sign� Imam-Jumih, Siyyid Muhammad-Ibrahim, un jeune homme de 30 ans, �tait impatient de consolider son autorit� et de d�montrer son z�le religieux. Siyyid Muhammad-Ibrahim �tait de plus r�cemment revenu des tombeaux sacr�s en iraq et �tait pass� par Ispahan durant les troubles anti-baha'is l�-bas.

Alors qu'il s'approchait de Yazd, des rumeurs se propag�rent � travers la ville qu'il �tait en train de venir avec des instructions sp�ciales des grands mujtahids aux tombeaux sacr�s, commissionnant un massacre g�n�ral des baha'is. La populace afflua pour le saluer alors qu'il approchait de la ville. Le jour suivant son arriv�e �tait le 17 Rabi'ul-Avval (13 juin 1903), le jour duquel les chiites c�l�bre la naissance du proph�te Muhammad. Les foules qui vinrent � la r�sidence de Siyyid Muhammad-Ibrahim pour assister aux pri�res habituelles pour cette journ�e �tait particuli�rement grande, et il prit l'opportunit� de pr�cher contre les baha'is.

Le m�me apr�s-midi, une populace assoiff�e de sang envahirent les rues. Le premier homme qu'ils recherch�rent �tait Aqa Muhammad-Husayn-i-Attar, qui avait �t� l'un des chaylhis importants de la ville avant sa conversion et il �tait � pr�sent un enseignant pr��minent de la religion baha'ie. Incapable de le trouver � son magasin, ils le saccag�rent et plusieurs autres magasins appartenant aux baha'is. Pendant 2 jours, ils se d�cha�n�rent � travers les rues, jusqu'� ce que le 15 juin le premier martyr, celui de Haji Mirzay-i-Halabi-Saz, e�t lieu. Le gouverneur, Sultan-Husayn Mirza, Jalalu'd-Dawlih (voir figure 39) fut impuissant contre le saccage.

IL n'y avait pas de membre permanent du corps consulaire britannique � Yazd, mais Monsieur Ernest Montague Eldrid, le directeur local de la (British-Run) de la banque imp�riale de Perse agit de la part du gouvernement britannique comme proconsul. Il envoya ses rapports � Aganoor � Ispahan et ensuite ils parvinrent � T�h�ran.

Ainsi le 18 juin 1903, Aganoor t�l�graphia � la l�gation britannique � T�h�ran, annon�ant le d�but de ce qui allait devenir l'un des �pisodes les plus sauvages dans l'histoire baha'ie:

"La nouvelle est de Yazd. A l'arriv�e de Mirza Muhammad Ibrahim nouvellement d�sign� Imam Jumih, il y e�t des rumeurs de d�monstrations anti babis, culminant le lundi matin dans l'attaque de [sur] des babis, la foule tua un commer�ant (533), en blessant s�rieusement d'autres. Des troubles simultan�s � Ardekan et � Taft mais l'ordre est restaur� et il est douteux que quelque vie ait �t� perdue". (534)

Ainsi dans le r�sum� mensuel des nouvelles envoy� au minist�re des affaires �trang�res, dat� du 23 juin 1903, les contenus de ce t�l�gramme furent �galement rapport�s � Londres.
Pendant presque une semaine, les troubles s'�teignirent, jusqu'� ce que soudainement une violence surgie dans les villages autour de Yazd. Le 24 juin, Aganoor rapporta par t�l�gramme:

"Mon t�l�gramme n�28. 2 babis ont �t� tu�s � Ardekan et le dimanche, 4 furent tu�s � Taft. Yazd est plus calme mais il y a une inqui�tude et les babis sont dans la peur". (535)

Vers le 27 juin 1903, la situation s'�tait d�t�rior�e si grandement que Eldrid, ne souhaitant pas perdre de temps, t�l�graphia directement � T�h�ran envoyant son message par l'interm�diaire de Monsieur Rabino (536), le pr�sident de la banque imp�riale de T�h�ran.

"A nouveau hier (vendredi), il y a eu de s�rieux troubles anti-babis l�-bas, 12 babis furent tu�s et leurs corps maltrait�s, beaucoup de maisons rafl�es et pill�es, les ghulams et les soldats se joignant au pillage. Naib Shatir, le gouverneur (537), tu� par la foule. Aujourd'hui de nouveau des rafles ont e�t lieu et des babis tu�s tra�nant les corps mutil�s � travers les rues. A un moment de l'apr�s-midi, le palais �tait entour� par une foule en col�re. Le gouverneur est absolument sans autorit� jusqu'� pr�sent. Les Europ�ens sont en s�curit� mais proposerait que les mullas de Yazd soient tenus responsables de leur s�curit� comme pour le moment, la ville est sous le caprice des mullas et de la foule. La situation est constamment en train de changer. J'ai fortement conseill� la colonie europ�enne de s'abstenir de prot�ger les babis dans leurs maisons. Confirmez-vous mon action". (538)

En entendant parler de la d�t�rioration de la situation � Yazd, Hardinge �crivit � l'Aminu's-Sultan le 27 juin 1903:

"J'ai re�u du d�partement du t�l�graphe indo-europ�en et de la banque imp�riale de Perse � Yazd de ce qui appara�trait que des troubles s�rieux ont � nouveau explos� l�-bas, que 12 babis ont �t� massacr�s aujourd'hui et que les maisons d'autres babis ont �t� pill�s, et que les troupes se sont joints � la population. Les derni�res nouvelles dat�es de 3 heures �taient que les missionnaires anglais � Yazd et d'autres europ�ens �taient en grand danger et que les fonctionnaires de la ligne t�l�graphique centrale de Perse (Yazd-Kirman) �taient venus dans Yazd de leur camp en dehors de la ville pour les assister. On dit que le gouverneur est impuissant, la foule arrivant plus puissante toutes les heures et les soldats �tant avec les mullas. Je n'anticipe pas moi-m�me quelque attaque sur les europ�ens, mais je pense qu'il pourrait �tre bien qu'un t�l�gramme soit envoy� par le gouvernement persan aux principaux mujtahids de Yazd, leur faisant comprendre de l'importance d'emp�cher des attaques sur les sujets de pouvoirs �trangers, et les appelant � user de leur influence dans cette direction avec la population. Votre Saintet� a peut-�tre d�j� pris les d�marches n�cessaires". (539)

Hardinge r�pondit � Eldrid le 28 juin:

"J'approuve enti�rement votre avertissement aux europ�ens. En recevant du t�l�graphe des nouvelles de rixe, j'ai demand� au grand vizir de t�l�graphier en ce qui concerne la s�curit� des europ�ens aux principaux mujtahids". (540)

Le m�me jour, Hardinge informa � la fois le minist�re des affaires �trang�res et le gouverneur de l'Indepar t�l�gramme sur les �v�nements � Yazd. (541)

Le 28 juin 1903, Eldrid envoya un rapport complet � Hardinge sur les �v�nements de la semaine pr�c�dente:

"J'ai l'honneur de confirmer mon t�l�gramme de la date d'hier concernant les troubles anti-babis � Yazd.
Pr�c�demment, j'ai laiss� le docteur Aganoor, le vice-consul H.B.M. � Ispahan pleinement inform� des �v�nements l�-bas et il vous a sans doute conseill� la m�me chose mais les troubles d'hier eurent un caract�re si s�rieux que je consid�re n�cessaire de communiquer directement avec Votre Excellence de plus �conomisant du temps.
Les troubles qui ont commenc� dimanche dernier, le 14 courant, et qui furent correspondirent � l'arriv�e � Yazd du nouvellement d�sign� Imam-Jumih, culmin�rent vendredi dernier dans ce que l'autorit� du gouverneur �tant d�fi�e et le Naib-Shatir tu�.
Sa Majest� Imp�riale Jella ed Dowleh avait donn� des ordres pour un certain homme qui avait tu� un parent de ce serviteur d'�tre emmen� en dehors de l'Imam Zadeh, o� il avait pris refuge, mais l'un des mujtahids refusa (542). Sur ce, la foule, se sentant encourag�e, trouva le Naib-Shatir qu'ils tu�rent et ensuite elle chercha tous les babis qu'elle pouvait trouver, tuant 12 d'entre eux et tra�nant leurs corps mutil�s en exultant � travers les rues et les bazars.
Beaucoup de maisons de babis furent pill�es et les ghulams du gouverneur et les soldats se joignirent dans le pillage.
Le dimanche, le gouverneur publia une proclamation ordonnant que quiconque accus� d'�tre babi seront emmen�s au palais et il regardera le cas et administrera la punition.
Le premier babi emmen� l�-bas cependant, il refusa de le tuer et imm�diatement tous les bazars furent ferm�s et le palais entour� pour un moment par une foule en col�re.
La rafle continua, en visitant les maisons de babis connus et pendant la journ�e, plusieurs furent tu�s.
Bien que jusqu'� pr�sent, il n'y a eu aucun soup�on de quelque sentiment anti-europ�en, on ne peut jamais �tre certain du cours d'une foule fanatique puisse prendre et le jeudi soir, j'ai conseill� vivement � la colonie anglaise du danger personnel qu'elle encourait en donnant asile et protection aux babis (en particulier comme il n'y a pas d'autorit� gouvernementale locale pour compter sur eux) comme aucun acte de leur part ne serait plus calcul� pour irriter les mullas et inciter la furie de la foule.
Personnellement, je pense que c'est le seul danger des europ�ens qui se trouvent l�-bas lorsque la foule est d�termin�e � rechercher certains babis bien connus. Les mullas donn�rent un ordre pour la mort d'un certain serviteur babi employ� dans la mission anglaise mais heureusement la foule manqua de le trouver et bien qu'ils �taient constamment dans le voisinage de l'h�pital, aucune tentative ne fut faite de rechercher les maisons missionnaires, autrement le r�sultat aurait �t� diff�rent.
Eut le gouverneur trait� fermement d�s le d�but, il est tr�s probable que les �v�nements auraient atteint leur s�rieux �tat pr�sent.
A Taft la semaine derni�re, plusieurs babis furent tu�s et un nombre moins grand � Ardekan. Les troubles renouvel�s dans la ville r�sulteront probablement dans des pers�cutions ult�rieures dans ces villages et possiblement � d'autres en province.
Dans mon t�l�gramme, je me suis risqu� � sugg�rer � Votre Excellence que les mullas de Yazd devraient �tre tenus pour responsables de la s�curit� de la colonie europ�enne et j'attends la faveur de votre r�ponse.
Haji Mirza Mahmoud Shirazi, agissant comme Vakil'ed-Dowleh-i-Russe [sic] (543) et un babi important, quitt�rent la ville secr�tement il y a 5 jours". (544)

La mort du Na'ib-Shatir, Mashhadi Hasan-i-Shatir, que Eldrid cite dans cette d�p�che, e�t lieu le 26 juin et signala le recommencement du soul�vement � Yazd. Le docteur White de la soci�t� de l'�glise missionnaire �tait � Yazd � ce moment-l�, ayant �t� demand� par le jalalu'd-Dawlih de retarder son d�part pour Kirman lorsque les soul�vements d�marr�rent. Lorsque Aqa Ali fut attaqu� par la foule le 26 juin, le docteur White fut demand� par Mashhadi Hasan (le beau-p�re de Aqa Ali) pour soigner ses blessures. Tandis qu'il �tait dans la maison, la foule se retourna pour finir leur travail et le docteur White fut t�moin de ce qui se passa.
Dans une lettre dat�e du 28 juin, il �crivit:

"Nous sommes juste en plein dans l'�meute la plus grande jamais vu � Yazd. L'�meute commen�a il y a 15 jours, lorsqu'un babi fut tu�. Alors qu'il y avait de tr�s s�rieuses rumeurs dans la ville et agissant sur le d�sir exprim� du gouverneur, je d�cidais de ne pas aller � Kirman, mais de rester l�-bas et de voir les choses se d�rouler.
Les choses allaient beaucoup plus calmement et nous esp�rions tous que le pire �tait pass�. Cependant vendredi dernier un autre babi fut tu� et deux hommes - les meurtriers - prirent refuge dans une mosqu�e. Le prince donna des ordres qu'ils soient extirp�s, mais la foule r�sista � l'ordre et le prince n'�tait pas assez puissant pour insister sur cela.
J'allais assister le babi qui �tait alors dangereusement bless� et qui mourut apr�s, et tandis que j'�tais dans sa maison, la foule l'entoura, br�la la porte et entra en masse. Je ne pouvais rien faire pour les prot�ger, et lorsque la foule promis de ne pas toucher aux femmes, je sortis. Depuis lors la ville est aux mains de la foule. Le gouverneur, que j'ai vu hier, ne peux la contr�ler.
Je ne sais pas combien de babis ont �t� assassin�s, mais au moins 20, je pense.
Jusqu'� pr�sent les europ�ens ont �t� parfaitement en s�curit�, mais nous ne savons pas naturellement, combien de temps les choses vont rester ainsi. Cependant nous avons fait ce que nous pouvions, et sachant que Dieu dirige d'en haut. Cela a �t� une question tr�s difficile de d�cider d'abriter les babis. J'ai parl� de la chose de mani�re tr�s compl�te avec Malcolm et Eldrid, et nous sommes tous d'accord que nous n'avons pas le droit de faire cela, � l'exception de nos propres serviteurs et de nos amis imm�diats... les femmes � qui j'ai demand� de venir et de rester avec moi pendant un jour ou deux. Il semblerait tr�s difficile de refuser l'admission de babis, mais nous avions � respecter le gouverneur et aussi penser aux europ�ens en g�n�ral et � notre mission en particulier". (545)

Plus tard, le 4 juillet, le docteur White �crivit un long r�cit de ses exp�riences dans un article intitul� "Comment les babis moururent pour leur foi" pour "Mercy and Truth", le magazine m�dical de la soci�t� de l'�glise missionnaire.

"Aucun doute que vous lirez dans vos papiers les terribles massacres parmi la secte appel�e babis en Perse. Nous � Yazd avons �t� au milieu du pire d'entre eux.
Pendant quelque temps, j'ai not� des sympt�mes d'agitation dans la ville; l�-bas semblait y avoir une excitation dissimul�e, un courant sous-jacent g�n�ral de sentiment au travail? Nous n'�tions par cons�quent pas surpris lorsque le lundi 15 juin, un babi fut tu�, plusieurs autres bless�s et des maisons pill�es. Sa Saintet� Imp�riale le Jilal-ud-Dowleh, le gouverneur, m'envoya et me demanda de retarder mon voyage propos� � Kirman jusqu'� une date ult�rieure et de rester � Yazd dans les int�r�ts g�n�raux de la mission et de la colonie europ�enne.
Contraire � tous nos espoirs, la ville restait calme et nous sentions tous peut-�tre que le danger �tait pass�.
Cependant, le vendredi 26 juin, juste lorsque j'avais fini mon travail matinal � l'h�pital, un message urgent m'arriva d'aller voir un homme qui avait �t� assailli par la foule. Je sortis tout de suite et du c�t� oppos� � Yazd trouvait mon patient. C'�tait un jeune homme, un petit fabricant et il avait manifestement �t� s�v�rement et sauvagement pris � parti par la foule. Il avait plusieurs grandes blessures sur la t�te, au nez et sur le corps, caus�es par un couteau ou une �p�e et il �tait tr�s faible avec une perte de sang, presque inconscient du fait et le pronostic �tait mauvais. Je commen�ais � coudre les blessures et avant que je n'aie fini, la foule commen�a � hurler autour de la maison. Bient�t un b�lier fut apport� pour briser la porte et finalement du naphte fut vers�e sur elle et elle s'enflamma. Les cris de la foule devenaient de plus en plus bruyants, comme le rugissement d'un animal sauvage bless�. Puis la porte s'ouvrit et dans une ru�e la maison fut d�vast�e. Ce fut un moment excitant; mon patient mourut du choc et un autre fut tu� dans la maison. Personne ne me toucha; un homme hurlai "Nous n'avons rien � voir avec les �trangers" et beaucoup � ma contrari�t�, un �norme siyyid parut devant moi et m'embrassa. Je plaidais pour les femmes et je pense qu'ils furent toutes indemnes; certainement aucune ne fut bless�e en tout cas. Voyant que je ne pourrais rien faire de plus, je partis � cheval.
Toute cette journ�e, la tuerie continua et tout le samedi aussi. Le samedi apr�s-midi, la foule perdait compl�tement (of hand), ni n'�coutait leurs propres mullas, ou le gouverneur, qu'ils assi�g�rent dans son palais.
Tous les travaux furent suspendus et les cris de la foule pouvaient �tre entendus dans toutes les directions. C'�tait les Saturnales du diable.
L'h�pital le samedi apr�s-midi pourrait avoir �t� un champ d'h�pital apr�s une bataille. J'�tais tr�s occup� avec des blessures de coups de feu, d'�p�es et de couteaux.
Nous sentions tous beaucoup le besoin de l'attention protectrice de Dieu le samedi et le dimanche, comme, bien que rien ne fut dit contre les europ�ens, une foule encore incontr�lable n'est pas un voisin agr�able.
Le lundi, la fureur de la foule avait un peu pass�e dans la ville, mais les m�mes sc�nes �taient en train de se d�rouler dans les r�gions environnantes. Dans toutes, de 70 � 100 personnes avaient �t� tu�es et un grand nombre de propri�t�s pill�es. Nous ne savons pas encore la pleine mesure des ravages qui ont �t� perp�tr�es.
Les d�tails les plus �coeurants sont venus � la lumi�re. L'une des amies de ma femme, une jeune femme nouvellement mari�e, a perdu son mari, son p�re et son beau-p�re. D'autres ont perdu des fils, des fr�res et des p�res. Beaucoup sont compl�tement ruin�s et nous devons rendre l'assistance que nous pourrons.
Un ami � moi, un grand propri�taire terrien, qui vivait dans une ville � 40 miles de Yazd, avec qui j'�tais rest�, fut tu� avec tous ses parents m�les, 8 personnes en tout.
Nous pourrons faire comparativement un peu pour aider les malades, comme par une loi internationale nous ne sommes pas li�s � interf�rer dans des affaires de politique interne et � Ispahan, o� il y a eu une petite explosion, le consul russe fut ordonn� d'expulser nombre de babis qui avaient pris refuge avec lui. Ce fut avec difficult� que ceux d'entre nous qui avaient des serviteurs babis furent capables de les prot�ger.
Naturellement nous ne devons pas oublier que beaucoup de pers�cuteurs musulmans croyant qu'ils font du service pour Dieu dans cette affaire et beaucoup d'entre eux regardent avec horreur ce qui a e�t lieu.
J'ai insist� avec plusieurs d'entre eux que la pers�cution signifie simplement la propagation d'une foi (546) et que nous croyons notre plan �tre le meilleur, de travailler par amour pour ce que nous croyons �tre la v�rit�. Beaucoup des babis par la peur sont � nouveau devenus musulmans, maudissant litt�ralement leur foi ancienne. Beaucoup, de l'autre c�t� sont rest�s fermes. Un vieil homme lorsqu'on lui a demand� de se repentir et de maudire le Bab dit "J'ai �t� babi pendant 50 ans et je ne maudirais pas la foi maintenant" et il fut tu�.
Certains qui �taient effray�s de devenir chr�tiens �taient tu�s comme babis pour une fausse foi. Prierez-vous pour la b�n�diction de Dieu sur la Perse et que Dieu r�v�lera la v�rit� � sa population". (547)

Un autre missionnaire de la soci�t� de l'�glise missionnaire, Napier Malcolm �tait aussi � Yazd � ce moment-l� et dans son livre "Five Years in a Persian Town", il indique certaines des raisons qui pourraient avoir incit� la foule:

"Les sectaires behai [sic] ne furent pas � ce moment ex�cut�s devant les mujtahoids, mais ils furent mis en pi�ces par la foule. Ce qui avait excit� la populace n'�tait pas simplement un sentiment religieux, mais c'�tait tr�s largement la d�claration par les autorit�s cl�ricales que les biens des baha'is �taient "l�gaux", c'est, que quiconque pouvait les piller qui est concern�. Les attaques furent souvent faites par des hommes qui avaient v�cu pendant un long moment en proche compagnonnage avec les b�hais, les connaissant tout le temps �tre membre de la secte, et encore les fr�quentant et mangeant avec eux de mani�re libre. Des trous furent perc�s dans les t�tes de certains de ces pauvres malheureux avec des poin�ons, de l'huile fut alors vers�e dans le trou et allum�. D'autres formes de torture furent utilis�es sur lesquelles on ne peut pas �crire. Des femmes et des enfants �taient rarement finalement tu�s, mais �taient affreusement maltrait�s et parfois laiss�s pour mourir de famine. Il fut rapport� que dans l'un des villages, des enfants babis moururent en pleine vue des villageois, apr�s avoir attendu pendant des jours sous les arbres o� leurs parents assassin�s les avaient laiss�s... un soldat trouva un yazdi qui �tait tra�n� vers un autre homme, et essayant de d�couvrir si il �tait vraiment un behai. "Vous voyez", dit-il, "j'ai �t� un homme m�chant toute ma vie, et je n'ai jamais dit mes pri�res ou fait quelque acte pieu, de peur que je puisse faire un grand acte pieu. J'irais certainement en enfer. Si cet homme est un babi, je ne devrais pas le laisser aller, car si je tue un infid�le, naturellement j'irais droit en enfer". (548)

L'holocauste de Yazd continua avec beaucoup de baha'is �tant tu�s chaque jour. Le 29 juin, Eldrid t�l�graphia:

"Hier les troubles continu�rent et le gouverneur tua deux babis amen�s � lui. La foule tua aussi 2 ou 3, tra�nant leurs corps � travers la ville. Agha Mirza Seyed [sic] Ali Hiere (549), un leader mujtahid enjoignit la foule hier � cesser de piller et d'amener tous les babis au gouverneur ou au mujtahid pour un jugement. Aujourd'hui lundi, la ville est tr�s ordonn�e mais la recherche de babis continue. Je comprend qu'aucun t�l�gramme n'ait atteint les mullas de T�h�ran mais je n'appr�hende pas que les europ�ens soient dans quelque danger". (550)

Le 1 et le 3 juillet, Eldrid envoya des t�l�grammes suppl�mentaires � Hardinge. (551) Les contenus de ceux-ci sont beaucoup plus pleinement expliqu�s dans le rapport suivant envoy� par la poste et dat�e du 3 juillet:

"J'ai l'honneur de confirmer ma lettre du 28 juin, aussi mes t�l�grammes du 29 et du 30, du 1er et du 3 juillet concernant les pers�cutions babies.
Le samedi, le gouverneur apaisa la foule en soufflant un babi bien connu de la bouche d'un canon (552) et coupant la gorge d'un autre (553), mais le prince s'avoua lui-m�me incapable de punir soit les responsables de ces troubles ou soit ceux principalement concern�s dans les meurtres dus � la volont� d'instructions sp�cifiques.
Le prince m'appela au palais le mercredi et se plaignit s�v�rement de son manque d'instructions d�finies et de pouvoir du gouvernement central, d�clarant que ses ordres �taient d'un caract�re tr�s g�n�ral et conseillant que des mesures drastiques et s�v�res devaient imm�diatement �tre prises pour �viter une recrudescence du trouble qui pourrait �tre suivie par un grave danger pour les europ�ens. Son r�sum� de la position et l'essentiel de ses remarques �taient � moins que la position soit forc�e soit � T�h�ran par la l�gation britannique soit � Yazd par une attaque sur les maisons europ�ennes, lui, serait sans justification pour prendre une action n�cessaire.
L'opinion de Sa Saintet� Imp�riale, que j'ai cit�e, fut exprim�e en priv� avec une demande que lorsqu'elle sera communiqu�e � Votre Excellence, elle ne devrait pas �tre accr�dit�e � lui mais je ne pourrais pas consentir d'�liminer le nom du gouverneur de mon t�l�gramme.
Je dois ajouter que je pense que Sa Saintet� Imp�riale, voyant qu'il a perdu le pouvoir et le prestige, pense qu'il pourrait r�cup�rer sa position perdue et sa dignit� par ces moyens, mais je consid�re meilleur d'autoriser � Votre Excellence d'�tre le juge.
Cela plaide bien pour le prestige et le standing des europ�ens � Yazd que bien que la foule �tait en train de rechercher de mani�re diligente certains babis connus le samedi apr�s-midi, le 27 juin, aux abords des r�sidences des missionnaires europ�ens, aucune tentative ne fut faite pour entrer dans quelque maison, bien que le gouverneur allait �tre entour� dans son palais et que les maisons babies allaient �tre pill�es par la rafle, aid�s par les ghulams et les soldats.
Depuis que le rapport est parvenu ici que Sa Saintet� Royale, le Zillus-Sultan a quitt� Ispahan pour Yazd avec des troupes et de l'artillerie et que la cavalerie est sur le chemin de T�h�ran, la ville s'est calm�e mais avec les babis encore cach�s et les coupables non punies, il est trop t�t pour pr�dire que les pers�cutions sont arriv�s � la fin.
Des troubles d'ampleur variable sont r�p�t�s dans la plupart des villages environnants et il est estim� qu'environ 40 babis ont perdu la vie � Yazd et 40 � 50 dans la r�gion depuis le commencement de ces troubles". (554)

Le 4 juillet 1903, Mademoiselle Jessie Biggs, missionnaire de la soci�t� de l'�glise missionnaire � Yazd, �crivit le long r�cit suivant des �v�nements des pr�c�dents trois semaines � Monsieur Durrant, le secr�taire honoraire de la soci�t� � Londres:

"Aucun doute que vous aurez entendu par des t�l�grammes publics et aussi des communications priv�es des troubles que cette ville a eu derni�rement, un r�cit de la pers�cution des babis par les musulmans. Chacune de nos maisons missionnaires a naturellement vu un c�t� diff�rent, et je sens que cela pourrait vous int�resser d'avoir quelques pages de mon journal, donnant une description de ce que nous v�mes et examiner.

C'�tait vers le 13 juin que nous entend�mes parler des troubles � Ispahan, mis sur pieds principalement par certains des mullas principaux l�-bas.
Le lundi 15 juin, nous entend�mes qu'un babi avait �t� tu� � Yazd et certains de nos amis babis vinrent � nous dans la d�tresse pour conseil. Notre travail n'�tait pas interf�r� avec de toute les fa�ons et nous all�mes visiter librement comme � l'habitude. Le prince gouverneur cependant, demanda que le docteur White n'aille pas � Kirman comme il avait �t� pr�vu, car il craignait que des troubles croissent � Yazd.

Le 17 juin, nous entend�mes parler de 2 hommes de plus �tant tu�s - l'un vivait pr�s de la porte de l'un de nos convertis, qui est un professeur dans l'�cole de Monsieur Malcolm, et qui est m'enseignait aussi le persan. La femme de l'homme tu� fut �galement m�chamment battue par des femmes la battant et la mordant vers les mains et le visage. Je vous assure que ces personnes devenaient comme des b�tes de proie dans leur fanatisme.

Le mardi 23 juin, notre chef serviteur (un babi) nous parla de plus de morts dans la ville, et pour la premi�re fois, il semblait lui-m�me nerveux et demanda si n�cessaire que nous devrons prot�ger sa femme et ses enfants - et d'autres parents. L'homme de ce beau-p�re (555) est un chef et un enseignant parmi les babis, et il est tr�s effray� pour lui. La femme et la soeur de notre homme serviteur sont pratiquement chr�tiens - cette derni�re a �t� sous un enseignement d�fini pendant quelque temps, avant d'�tre baptis�e. Mais en mai elle se maria � un puissant babi, et ainsi son bapt�me pendant un temps a �t� remis � plus tard.

Le mercredi 24 juin, nos beaux-p�res et beaux-fr�res serviteurs (le mari de cette fille) arriv�rent et rest�rent dans nos serviteurs compos�s avec nos serviteurs. A ce moment, nous-m�mes n'�tions pas du tout plein d'appr�hension, en fait nous �tions en train de faire notre travail habituel dans la ville et nous ne r�v�mes jamais du tout de ce qui allait se passer. Nous ne v�mes et n'entend�mes rien de ces 2 hommes et nous ne leur donnions qu'une tr�s petite pens�e. Nous avions entendu qu'un siyyid d'Ispahan �tait arriv� � la ville (Imam-Jumih) et ce fut ce qui allait exciter la population. Il venait juste de retourner de Karbila, o� sans aucun doute son fanatisme avait �t� �veill� - car plus tard nous entend�mes qu'il disait qu'il avait l'intention d'exterminer les babis. Le prince gouverneur a peu ou aucun pouvoir sur ces leaders religieux, et je pense qu'il �tait apeur� de lever sa main sur lui.

Toutes les choses semblaient assez calmes jusqu'au vendredi 26 juin. Ce jour-l�, sur l'invitation de Monsieur Eldrid, le vice-consul l�-bas, la plupart d'entre nous sortirent toute la journ�e dans un jardin persan. Nous quitt�mes la ville � 6 heures du matin � cause de la chaleur. Vers le soir, alors que nous approchions de Yazd, le docteur White vint nous rencontrer nous apportant des nouvelles de grands troubles dans la ville depuis midi. Il nous parla de ses propres exp�riences de ce jour et comment 8 au moins que nous connaissions bien furent soit tu�s ou soit m�chamment frapp�es.
Les nouvelles touch�rent les maisons toutes proches, car certains de nos convertis �taient parmi le nombre et nous craignions pour les autres. Aussi nous ne savions pas o� ce la pourrait prendre fin si le prince avait perdu tant de pouvoir. Il a �t� regard� comme un tr�s puissant prince jusqu'� maintenant.
Lorsque nos dames rentr�rent, notre homme nous dit, que sa femme et 3 petits enfants, sa m�re (�g� de 60 ans) et sa soeur (80 ans) et �galement une soeur et un autre beau-fr�re avaient tous pris refuge l�-bas. Ce fut une terrible r�alisation de voir ces pauvres �tres s'approchant en dehors de notre cave. Tout d'abord un et puis un autre, les petits enfants et le b�b� dans les bras et la pauvre vieille femme de 80 ans. Ils semblaient tous si effray�s et si terrifi�s, m�me les petits enfants qui �taient habituellement si joyeux avec nous, ne dirent pas un mot. Un signe de nous et la joie que cela leur donnait, les �nervait tout � fait. Mais nous les rend�mes bient�t plus courageux et puis nous leur donn�mes de la nourriture et nous les couch�mes assez heureux pour la nuit.
Il semble qu'au milieu de la journ�e, ils fuirent de leur maison dans la panique, laissant leur nourriture � moiti� cuite et apportant les enfants � moiti� habill�s. A pr�sent ce fut que les 2 hommes dans l'autre maison commenc�rent � nous inqui�ter, car nous savions que l'homme le plus �g� avait beaucoup d'ennemis et avait �t� � travers beaucoup de pers�cution, nous n'�tions pas r�ellement avec de l'appr�hension du danger imm�diat pour chacun d'entre nous.

Samedi 27 juin. Nous pr�mes le dispensaire comme d'habitude. A la fin l'une de nos deux femmes converties fut amen�e m�chamment frapper durant la foule hier. L'un de ses fils, un babi �tait all� comme d'habitude dans une petite usine de tissu pr�s de l�, quelqu'un lui dit qu'il �tait en danger. Sur ce, elle se h�ta � lui mais entra dans la maison seulement pour le voir tu� devant ses yeux. Dans ses efforts pour le prot�ger, elle fut m�chamment frapp�e sur la t�te, les bras et les genoux, un doigt cass� et disloqu� et un autre presque coup�.
Nous lui pans�mes les blessures, et nous f�mes tout ce que nous pouvions pour elle. Elle �tait si courageuse et si patiente mais elle s'�vanouit de douleur et de fatigue. L'un de ses fr�res fut tu� et �galement un petit enfant seulement �g� de quelques mois. Ces personnes ne savent pas ce qu'ils font dans leur fureur et on r�alise de plus en plus chaque jour, que rien ne peut les changer eux ou le pays que l'esprit de Dieu.
... Revenant du dispensaire, j'ai entendu que la foule pensait que 2 hommes que nous abritions, avaient pris refuge dans le ch�teau. C'�tait tout � fait possible et probable � la population. La foule fut r�unie autour du ch�teau leur demandant d'�tre sortis, qu'ils puissent �tre tu�s.
Apr�s le d�ner, l'un de nos serviteurs (un musulman) v�rifia cette d�claration; Il vivait pr�s du ch�teau et avait vu la foule. Nous entend�mes ensuite que la foule �tait en train de devenir furieuse, et les siyyids �taient en train de leur conseiller vivement de ne pas faire attention pour le prince ou le Shah, mais d'emmener les hommes. Quand tout cela fut fait, nous r�alisions que nous �tions dans un certain danger � pr�sent et si la foule trouvait o� les hommes �taient, nous ne savions pas ce qui pourrait se passer. A la fois, Monsieur Malcolm et le docteur White dirent que si la foule venait, il n'y aurait � faire d'autre que de c�der les hommes. Monsieur Malcolm alla gentiment et parla aux hommes sur le sujet et ils approuvaient tout � fait que la foule, si irr�sistible, aurait � se tourner vers les serviteurs de la maison et ainsi les femmes et les enfants qui �taient encore prot�g�s dans notre cave seraient sauv�s. Ce fut merveilleux de voir le calme du vieil homme, alors qu'il �tait assis fumant un kylian et attendant la mort. Il semblait qu'il louait la pens�e du martyr.
Puis l'apr�s-midi commen�a � s'�couler. Notre portier de l'h�pital qui avait �t� avec nous toute la journ�e dans le refuge dit qu'il fuirait dans le d�sert comme il connaissait les br�ches o� il pourrait se cacher. Notre autre homme babi nous implora de le laisser aller � Chiraz, � la tomb�e de la nuit, car il avait des parents et des amis l�-bas, et il pourrait voir sa femme, etc., plus tard. Monsieur Eldrid �crivit pour nous dire que s'il exprimait un souhait de partir, il se devait de faire ainsi et les 2 autres hommes devraient partir �galement � la tomb�e de la nuit. Nous f�mes ce que nous p�mes pour notre homme, lui donnant une lettre d'introduction pour Monsieur Rice, etc. Nous les femmes �tions � nouveau livr�es � nous-m�mes et cela semblait un terrible moment de suspense.
Les femmes et les enfants effray�s d'�tre s�par�s de nous pendant un long moment et les 2 hommes apparemment morts dans la maison voisine. Cette derni�re semblait trop affreuse et le docteur Taylor alla finalement et les amenaient vers notre c�t� afin qu'ils puissent �tre avec leurs femmes et leurs amis un petit moment. Ce fut autour de 5H30 que nous pens�mes entendre des cris et trois d'entre nous, courant sur le toit, convaincus que la foule �tait en train de venir. Je parti d'urgence et amena rapidement toutes les femmes et tous les enfants dans la cave �loign�e et les hommes revinrent dans leur propre maison. Mademoiselle Stirring qui vint � nous comme un obus et les autres dames regardant sur le toit. Elles voyaient une partie de la foule autour du coin de notre rue �troite et pav�e, et se tourn�rent dans une maison au fond. Ils �taient arm�s de b�tons et de tringles comme armes de mort.
Mademoiselle Stirring et moi all�mes vers les pauvres femmes qui pensaient que leurs maris seraient sans doute tu�s, et pri�mes avec elles. Elles �taient si courageuses, et si confiantes en nous et si reconnaissantes pour la pri�re. Puis nous les dames avec Monsieur Malcolm avions pri� ensemble et alors il n'y e�t � rien � faire d'autre que d'attendre. Aussi �trange que cela puise para�tre, la foule partit, entrant apparemment dans une autre maison proche de celle-ci. Vraiment Dieu aveugla leurs yeux.
Apr�s quelque temps de suspense, le danger imm�diat et le bruit sembl�rent passer et puis Monsieur M. nous quitta. Il avait plusieurs personnes prot�g�es dans sa maison et nous craignions que la foule puisse revenir ici, mais elle ne le fit pas. Progressivement, le soleil se coucha et l'appel � la pri�re du soir monta dans toute la ville. Jamais je ne fus si reconnaissant de l'obscurit� et jamais avant je n'avais appr�ci� ces tani�res comme des maisons � nous. D�s que l'obscurit� arriva, nous amen�mes les hommes, et nous leur pri�mes de nous dire au revoir. Nous leur donn�mes de la nourriture et d'autres n�cessit�s pour leur fuite, mais ce fut avec beaucoup d'enthousiasme qu'ils partirent. Ils nous avaient dit de prier avec eux et ils avaient tous dit que c'�tait notre pri�re qui les avaient sauv�s.
Finalement nous avions � les pousser dehors. Ce fut terriblement triste car ils ne savaient pas ce qu'ils auraient � affronter. Ce fut aussi path�tique, � nous qui avions laiss� des choses � notre charge. L'un me donna deux sacs d'argent, et d'autres choses furent donn�es aux autres dames. Quel jour cela avait �t� et comment nous pri�mes Dieu pour ses merveilleuses lib�rations. Vraiment si Dieu est avec nous, qui peur �tre contre nous.

Dimanche 28 juin. Nous all�mes toutes les femmes � l'h�pital des femmes d�s que possible comme il semblait que c'�tait le meilleur endroit. Les enfants avec leurs m�res �taient parties la nuit derni�re. Aujourd'hui il y e�t un rapport que toutes les maisons europ�ennes seraient pill�es. Cependant c'�tait tout � fait faux et les persans semblent trop effray�s du pouvoir anglais pour oser interf�rer avec nous. C'est l'une des choses les plus dures, nous sommes si en s�curit� et les autres si sans d�fense. Cependant, � la demande du docteur White, nous les femmes pass�mes la journ�e dans sa maison. Aujourd'hui la foule est dite �tre apr�s mon professeur. Il est � l'abri avec Monsieur Malcolm.
Tout � fait dans la soir�e, une note arriva du prince demandant que nous nous d�barrassions de tous les babis, cela signifiant beaucoup de travail pour Monsieur Malcolm car il en avait plusieurs avec lui. Un ordre avait aussi �t� �mis que la recherche des maisons devait s'arr�ter et que tout babi trouv� serait emmen� jusqu'au ch�teau et jug� l�-bas. Le jugement semble simplement de faire renier au prisonnier le Bab, qui si il refuse de le faire, est puni de mort, �tant probablement souffl� de la bouche d'un canon. Leurs fa�ons de tuer ces pauvres babis pourchass�s, ont �t� �pouvantables. Certains ont �t� battus et lapid�s, d'autres tir�s dessus et tir�s encore, et d'autres mis en pi�ces.
Comment quelqu'un peut dire que la religion de ce peuple est assez bien pour eux et l'�vangile du Christ n'est pas utile dans ce pays. Comment ce petit peuple r�alise le pouvoir de l'�vangile du Christ lorsqu'ils parlent ainsi. Je suis heureux d'avoir �t� l�-bas et d'avoir vu ce que j'ai vu - les horreurs d'une religion faisant l'homme et le pouvoir glorieux de Dieu, gouvernant tout.
Le docteur White avait un gar�on (556) dans sa maison, un �l�ve de l'h�pital (le beau-fr�re de notre serviteur qui jusqu'� ce matin, nous avions abrit�). Il a environ 17 ans et l'un de nos chercheurs, qui est en train d'attendre le bapt�me - un splendide chr�tien de coeur mais connu dans la ville comme babi � cause de la notori�t� de son p�re. Le docteur White sentit qu'il �tait n�cessaire de se d�barrasser de lui. Ce fut pitoyable de l'entendre implorer d'�tre autoris� � rester, disant qu'il avait peur d'�tre seul. Cependant le docteur White fit de son mieux pour lui et finalement il partit.

Lundi 29 juin. Nous adm�mes dans notre h�pital une vieille femme d'environ 70 ans, bien connue de mademoiselle Stirling. Elle avait un sale couteau ou une �p�e coup�e � la jointure du coude et d'autres blessures. Aujourd'hui notre pauvre portier de l'h�pital nous revint. Il est dans un piteux �tat, mais nous avions � nous d�barrasser de lui � nouveau � la nuit.

Mardi 30 juin. Lorsque nous descend�mes pour le petit d�jeuner, nous trouv�mes notre homme serviteur de retour. Son histoire est la suivante: Lui avec 2 compagnons all�rent aussi loin que Nayriz, un village � environ 30 miles de distance. L�-bas, ils furent reconnus en tant que babis. Une large foule les entourant les battit. Notre homme �tait juste en train d'avoir la gorge tranch�e lorsqu'un siyyid s'avan�a et l'interdit. Il dit qu'il avait des ordres de renvoyer quiconque � la ville pour �tre jug� et mis � mort, et s'ils le tuaient, il tirerait sur eux. Puis il dit � la population qu'il donnerait � notre homme une escorte et le renverrait � la ville. Notre homme avait eu tout son argent, ses chaussures, et son sac vol�s par lui, les deux derniers replac�rent ce siyyid, et puis amena l'escorte ensemble et les mulets et il les fit partir, avec des ordres secrets que lorsqu'ils seront bien dans le d�sert, ils devraient laisser notre homme et ses compagnons libres et de partir tandis qu'aucun mal ne leur sera fait.
Le siyyid avait connu notre homme des ann�es auparavant mais cela pouvait � peine compter pour son comportement � un tel moment comme celui-ci. Notre homme semble penser que ce fut enti�rement l'intervention de Dieu qui le sauva. Il dit, de mani�re si path�tique, "au moment o� ils allaient me tuer, j'ai pri� Dieu qu'il prenne soin de mes petits enfants" et des larmes s'�coulaient du visage du pauvre homme � ce souvenir. Je sentais, et nous sentions tous, je pense, que tous ces hommes nous ont �t� renvoy�s, car c'est �trange � dire que quelqu'un reli� avec nous de toutes les mani�res est revenu sain et sauf". (557)

Le 8 juillet, Aganoor envoya la d�p�che:

"Le t�l�gramme suivant dat�e du 7 juillet de Yazd a �t� re�u par monsieur Stileman du docteur White, commence par:
Le gouverneur m'a envoy� aujourd'hui et il dit que la situation l�-bas est tr�s critique, il est fermement convaincu qu'� moins que des mesures puissantes soient tout de suite prises, et il est tout de suite soutenu par l'autorit� et les troupes et plus tard les offenseurs punis, une autre explosion aura lieu et alors la colonie europ�enne sera en grand danger. Il m'a demand� sp�cialement de lui envoyer un t�l�gramme aujourd'hui. Fin." (558)

En recevant ce t�l�gramme, Hardinge �crivit le 8 juillet au premier ministre, l'Aminu's-Sultan, lui conseillant que les renforcements propos�s soient envoy�s � Yazd rapidement et que les meneurs des troubles soient chass�s de la ville. (559)
Le jour suivant, le 9 juillet 1903, Hardinge e�t un entretien avec l'Aminu's-Sultan dans lequel ce dernier confirma que la cause premi�re des troubles avait �t� Aqa Najafi. Dans une d�p�che au secr�taire des affaires �trang�res britannique, le marquis de Lansdowne hardinge �crivit:

"Sa Saintet� dit que ces troubles avaient �t� de mani�re probante attribu�s � Aqa Najafi, qui avait essay� de provoquer de similaires massacres dans beaucoup d'autres villes de la Perse et avait envoy� des �missaires pour ce but � Sultanabad, Qazvin, Chiraz et T�h�ran. Dans les trois derni�res places, le clerg� avait d�clin� �tre devenu ses complices: l'attitude des mullas de T�h�ran �tait encore incertaine, mais le plus �clair� d'entre eux d�sapprouvait de telles m�thodes sauvages, et les autres esp�raient qu'il serait impressionn� par les mesures militaires que le gouvernement persan �tait en train de prendre pour le maintien de l'ordre". (560)

Le 21 juillet, Hardinge envoya un r�sum� des nouvelles de Yazd au secr�taire des affaires �trang�res britanniques, le marquis de Lansdowne. (561)
La ville �tait plus ou moins revenue � la normale lorsqu'un nouvel �pisode mena�a la paix une nouvelle fois. Ce fut l'arriv�e � Yazd d'une caravane de p�lerins de Mashhad. Avec cette caravane se trouvait un groupe de baha'is, les plus en vue parmi eux �tant Alaviyyih Khanum-i-Mahfuruzki, la femme d'un martyr du Mazindaran. Sur leur chemin, les baha'is n'avaient pas h�sit� � enseigner leur religion ouvertement aux p�lerins. Mais lorsque la caravane approcha de Yazd, des nouvelles du soul�vement anti-baha'i leur parvinrent et certaines personnes mal dispos�es envoy�rent des mots � Yazd que les baha'is, ne souhaitant pas placer quelques uns des baha'is de Yazd en danger en allant dans leur maison, se trouvaient dans un caravans�rail. Jalalu'd-Dawlih avait quitt� Yazd � ce moment-l�, laissant la responsabilit� pour les ordres dans la ville dans les mains du Nayibu'l-Hukumih (le gouverneur assistant) et Kazim Khan-i-Darughih (562), et lorsque les nouvelles lui parvinrent qu'une foule s'�tait r�unie en dehors du caravans�rail, il partit avec un groupe de farrasches pour disperser la foule.

Eldrid rapporta le 24 juillet:

"La ville est rest�e calme de mani�re superficielle depuis le d�part du gouverneur du prince dans son village de Abbasabad mais au contraire je pense, � ses d�sirs. De son attitude ant�rieure � son d�part, j'ai peu de doute qu'il aurait salu� un trouble, ayant autre qu'une origine anti-babie, qui lui donnerait une excuse suffisante pour punir les offenseurs dans la r�cente �meute. La rumeur du palais concoct�e d'une course organis�e sur la banque imp�riale qui allait prendre la forme d'une ru�e et ensuite le d�part quelque peu h�tif de la ville suivie par le d�m�nagement du palais � Abbasabad d'une exceptionnelle somme de bagages donna couleur � cette vue et �taient des parties d'un plan que la perte de pouvoir et de prestige de Sa Saintet� dans la ville avait r�duit � n�ant.
Bien qu'aucun babis n'aient �t� tu�s dans la ville durant les trois derni�res semaines, des �missaires des mullas ont deux fois laiss�s entendre de la place cach�e d'un babi dans une ville et ils sont retourn�s avec sa t�te.
Un incident e�t lieu le vendredi dernier qui tout d'abord donna des signes de s�rieux d�veloppements mais qui fut avort� par l'arriv�e du darughih. Un groupe de p�lerins arrivant de Mashhad en route pour le Fars prit note � leur arriv�e qu'ils avaient dans leur caravane une famille de 4 babis. Une foule se rassembla imm�diatement et commen�a � d�foncer les portes du caravans�rail lorsque le "daroga" apparut par chance. Promettant d'emmener les accus�s au palais, il persuada l foule de se disperser et j'ai entendu que les voyageurs �taient press�s de leur voyage vers le sud le matin suivant.
Une proclamation a �t� publi�e cette semaine, reprochant � la population d'ignorer le conseil � la fois du prince et des pr�tres (Mirza Siyyid Ali Haere) et se permettant dans la destruction volontaire de la vie et des biens et terminant avec une menace de ligoter dans la bouche d'un canon tout futur perturbateur de la paix sans proc�s ni enqu�te.
Il est dit que le gouverneur a ordonn� � ses disciples d'envoyer leurs and�rouns de Yazd dans le but que ses mains ne puissent �tre entrav�es � son retour.
En r�f�rence au conseil de Votre Excellence en ce qui concerne la possibilit� de refuser la protection aux babis, je suppose que des r�serves doivent �tre faites dans les cas de vieux serviteurs. J'ai r�pondu dans cette �preuve aux questions des europ�ens mais je leur ait conseill� que les familles et les relations des serviteurs babis soient laiss�s dans leurs propres maisons". (563)

Des nouvelles des �v�nements � Yazd furent rapport�es dans les journaux � travers le monde. Le Times de Londres porte une br�ve r�f�rence aux troubles � Ispahan et 0 Yazd dans sa publication du 13 juillet 1903 (564) avec un rapport plus complet le 30 juillet (565)

* S�rieux troubles en Perse:

"Selon les informations re�ues de sources sures, la ville et la province de Yazd dans la Perse du Sud furent les sc�nes de tr�s s�rieux troubles durant la derni�re partie du mois de juin. Des bagarres, qui dur�rent pendant plus de 15 jours � Yazd, culmin�rent vers la fin de juin dans une explosion populaire dirig�e contre les babis, des r�formateurs religieux dont les aspirations ont toujours �t� vues avec une grande suspicion par les classes gouvernantes. Des rumeurs d'une d�monstration contre eux circul�rent � Yazd au d�but juin sur l'arriv�e de Najaf d'un nouveau mujtahid, ou grand pr�tre, Mirza Muhammad Ibrahim. Le 27 et le 28, en particulier la position, m�me de r�sidents �trangers, devint pendant un temps critique lorsque la foule �tait en train de rechercher certains babis bien connus dans le quartier de la ville dans lequel les maisons des missionnaires anglais �taient situ�es. Durant la totalit� de ces 2 journ�es, chaque babi qui tombait dans les mains de la foule �tait massacr� de la mani�re qui �tait la plus plaisante � la foule du moment, et des corps mutil�s �taient tra�n�s � travers la ville dans toutes les directions, suivie par une foule exultante. Des maisons furent recherch�es et pill�es, des femmes battues et dans un ou deux cas tu�es, et la ville fut dans les mains d'une foule dont le seul programme �tait de tuer. Les maisons des babis furent d�molies de l'int�rieur et pill�es par la foule, aid�s par les ghulams et les soldats. Le dimanche 28, les mujtahids enjoignirent la populace � amener tous les babis soit devant eux soit devant le gouverneur pour un jugement. Le prince refusa tout d'abord de c�der aux menaces de la foule. Mais son palais fut entour� par une foule turbulente, et le jour suivant il partit et avait emmen� devant lui un homme souffl� de la bouche d'un canon et la gorge d'une autre tranch�e, le corps �tant tra�n� ensuite � travers la ville. L'ordre finalement fut restaur� dans la ville, mais la province fut tr�s troubl�e et personne ne pouvait quitter la ville en s�curit�. Tous les babis qui essay�rent de fuir furent soit tu�s ou durent retourn�s et se cacher eux-m�mes dans les ruines et les foss�s autour de la ville, certains captur�s, d'autres en fuite". (566)

Le 3 ao�t, le Times publia le r�cit suivant bas� sur des rapports dans le K�ln Gazette:

"Les centres principaux de l'agitation anti-babiste furent Ispahan et Yazd. Les gouverneurs de ces villes furent impuissants contre la foule, et ils furent oblig�s de contenir le mouvement de peur qu'ils puissent tomber victimes eux-m�mes. Le gouverneur d'Ispahan est un fr�re a�n� du Shah. Selon l'organe rh�nan, le babisme a un nombre d'adh�rents aux Etats-Unis et Abbas Effendi, le principal chef babiste, re�oit fr�quemment des visites d'am�ricains.
Le m�me journal publie un t�l�gramme de Saint-P�tersbourg, qui d�clare que 3200 babis ont �t� expuls�s d'Ispahan car le gouvernement craint qu'ils puissent �tre massacr�s par la foule. A Yazd, 120 babis furent tu�s, de qui 2 furent souffl�s de la bouche d'un canon. Le t�l�gramme suivant d�clare que les pr�tres sont all�s si loin que jusqu'� soulever la question de la suzerainet� du sultan (en tant que calife). Ils esp�rent r�concilier les sectes chiites et sunnites, desquelles les premiers et du dernier admettent la revendication du sultan �tre regard�e comme le chef de la religion musulmane.
Comme il ya en ce moment une circulation rapide des nouvelles de toutes les parties de l'Asie entre Saint Petersburg et Berlin, il n'est pas impossible que la premi�re aussi bien que la seconde communication dans la Cologne Gazette soit d�riv�e de sources russes". (567)

* Apr�s les soul�vements:

A Ispahan, bien que l'agitation ouverte contre les baha'is avaient cess�, tout n'�tait pas encore revenu � la normale comme la lettre suivante du docteur Aganoor, dat�e du 10 juillet, indiquait:

"En r�f�rence � mes d�p�ches n�20 du 6 juin et n�23 du 13 juin dernier, j'ai l'honneur de rapporter que cette pers�cution active des babis a cess�, mais il y a des raisons de croire que tout n'est pas termin�.
Les mullas et leurs disciples sont en train continuellement de prendre conseil les uns les autres et continuent � correspondre avec les mullas d'autres villes. Ils sont tout � fait ravis des nouvelles de Yazd et se demandent les uns les autres pourquoi autant fut fait l�-bas, bien qu'ils expriment la satisfaction que ce qui fut fait � Yazd �tait, comme ils disent, le r�sultat de leur travail l�-bas, et l'effet de leur conseil contenu dans leurs lettres aux mullas de Yazd.
A une r�union � la maison de Aqa Nejifi, il a �t� affirm� que les autorit�s de T�h�ran voulaient punir ceux qui avaient caus� des troubles dans Yazd. Aqa Najifi avait d�clar� qu'il ne permettrait pas m�me qu'une rixe commune soit punie ou emmen� � T�h�ran pour la partie qu'il avait prise dans cette cause.
Je comprends qu'ils sont tout � fait en train de pr�parer des preuves contre certains hommes de position qu'ils consid�rent �tre babis. Les deux fils de Haji Mirza Hadi Dowlatabadi (568) sont fr�quemment nomm�s. Le p�re est un babi connu qui e�t � quitter Ispahan il y a plusieurs ann�es et s'�tablir � T�h�ran. Les fils ne sont pas connus �tre babis, mais sont connus �tre riches. L'un d'entre eux a d�j� quitt� Ispahan par peur. Aqa Nejifi est rapport� avoir �crit aux mujtahids � T�h�ran pour condamner le p�re � mort, comme aussi d�marrer une croisade g�n�rale contre la secte � T�h�ran.
Devrait-il y avoir une opportunit� qui se pr�sente elle-m�me, il est hautement probable que les mullas ne verrons pas de scrupules � d�marrer la nouvelle pers�cution avec v�h�mence.
Sa Saintet� Royale le prince a fr�quemment exprim� sa surprise aux autorit�s centrales qui ne prennent aucune mesure s�v�re. Aussi loin qu'Ispahan est concern�e, dit Sa Saintet� Royale, il exige que des instructions d�finies chassent Aqa Najifi, que Sa Saintet� dit qu'il pourrait facilement faire s'il �tait arm� avec 200 sowars [soldats � cheval]." (569)

Le consul-g�n�ral russe, le prince Dahija, retourna de cong� le 28 juin et Baronowsky, le consul en place qui avait jou� un r�le d'une telle importance en initiant le soul�vement d'Ispahan, partit pour T�h�ran le jour suivant, un homme ch�ti�.
Le Zilu's-Sultan �tait un sympathisant bien connu de l'anglais et ce fut probablement � cause de cela et pour couvrir la d�confiture russe que le prince Dahija fit les accusations rapport�es par le docteur Aganoor le 10 juillet:

"J'ai l'honneur de rapporter que Sa Saintet� Royale le Zillu's-Sultan m'a dit dans un entretien que lorsque le prince Dahija, le consul-g�n�ral appel� par Sa Saintet� Royale apr�s son retour, il dit � Sa Saintet� que les troubles caus� � Ispahan �taient dus au prince, qui les avaient caus�s � l'instigation des anglais. Le prince Dahija ajouta qu'ils y avaient 1000 cosaques pr�ts � la fronti�re, auxquels Sa Saintet� Royale dit qu'il r�pondit que cela �tait tr�s bien mais qu'il y aurait aussi 5000 sikhs du sud.
Durant une conversation avec le prince Dahija, ce dernier m'exprima la m�me croyance que les troubles � Ispahan et � Yazd �taient dus au prince sans cependant exprimer son opinion sur les instigateurs pr�sum�s". (570)

Dans une d�p�che dat�e du 25 juillet, le docteur Aganoor rapporta:

"J'ai l'honneur de rapporter que l'�tat d'un sentiment d'inqui�tude continue, et on entend des chantages aller, sur des pr�tendues accusations d'�tre babis...
Il ya quelques jours, deux suppos�s babis de Najafabad furent battus par ordre de Aqa Nejifi". (571)

Comme indiqu� par Aganoor dans la d�p�che du 10 juillet, des mouvements furent mis sur pied pour avoir Aqa Najafi chass� � T�h�ran, mais ce ne fut pas une chose facile; ce fut improbable que le peuple d'Ispahan l'autoriserait � �tre envoy� contre son gr�.
Cependant, lorsque les nouvelles arriv�rent qu'une force de 5 ou 10000 hommes sous le commandement de Nasru'r-Saltanih (572) s'�tait regroup�e en dehors de T�h�ran pour marcher vers le sud et r�tablir l'ordre, Aqa Nejifi commen�a � s'inqui�ter. Tandis qu'en priv�, il admettait sa peur qu'il soit empoisonn� ou �trangl� � T�h�ran, en public il prit une attitude de d�fiance, d�clarant:

"Lorsque j'ai tu� 6 babis � Seddeh il y a quelques jours et que je fus appel� � T�h�ran, l'Amin-i-Akhdas (l'une des femmes de Nasirid-Din Shah) envoya l'eau dans laquelle je m'�tais lav� les mains". (573)

Et une autre fois:

"Je me suis sacrifi� moi-m�me aux musulmans. Deux groupes seraient tr�s enchant�s � ces babis chr�tiens et europ�ens. Mais ce plaisir serait qu'ils vivent peu. Je convaincrai les autorit�s par l'argument de les forcer de d�raciner ces racines sales qui causent des troubles (c'est-�-dire les chr�tiens et les babis). Si le gouvernement n'est pas d'accord, je donnerais moi-m�me un ordre pour le massacre de tous (Hokm-i-Khatl-i-om)." (574)

Vers les mois suivants, des tentatives diverses furent faites pour mettre la pression sur Aqa Nejifi d'aller � T�h�ran. Ce dernier cependant �tait d�termin� � rester. N�anmoins la situation fut rendue plus facile lorsque, � cause de difficult�s financi�res, la force qui avait �t� envoy�e dans le sud sous le commandement de Nasru's-Saltanih fut dispers�e d�but ao�t. Aqa Najafi cependant, avait quelques tours dans sa manche.
Fin ao�t, il fut publi� � Ispahan un t�l�gramme supposant �tre du sultan Abdu'l-Hamid, adress� � Aqa Najafi:

"Au chef de la religion chiite, Sa Saintet� (le p�lerinage de musulmans) Haji Shaykh Muhammad Taqi Agha Nefiji - Ispahan.
Le t�l�gramme de Sharabiani (575) a �t� re�u et ses contenus compris. T�l�gramme envoy� � T�h�ran. Continuez votre occupation o� vous �tes avec le plus grand honneur et le plus grand respect.
J'ai re�u et vous donnerait toute sorte de soutien des pr�tres �rudits.
Hamin ibn Majid". (576)

Plus tard, Aqa Najafi d�nia l'authenticit� de ce t�l�gramme et attribua sa publication � ses ennemis, bien qu'il f�t g�n�ralement cru �tre le travail de ses supporters. Finalement cependant, le 12 octobre, apr�s d'autres t�l�grammes du premier ministre, Aqa Najafi quitta Ispahan pour T�h�ran. (577)
De Yazd, Eldrid rapporta les diverses faibles mesures prises par le Jalalu'd-Dawlih pour punir les instigateurs des troubles. Sa lettre est dat�e du 29 ao�t 1903:

"J'ai l'honneur de confirmer l'information t�l�graphi�e au docteur Aganoor du bannissement de l'Imam-Jumih de cette province durant les derniers jours de juillet.
Il �tait en ce temps-l� r�sidant dans l'un des villages montagneux � quelques miles de Yazd et des messagers furent envoy�s pour l'amener � Abbasabad, le village du gouverneur du prince � environ 11 farsaches de l�. A son entr�e, la pr�sence du prince, on dit qu'il a fuit lui-m�me � ses pieds lui implorant la mis�ricorde. Bien que manifestement banni � Karbila par Chiraz, j'entendis qu'il est � pr�sent � l'attention de Isa Khan (le gouverneur local) � Shahbabek.
Akhund Mulla Hasan a �galement �t� banni � Mereez � environ 8 farsaks de la ville.
Le prince gouverneur commen�a un tour de villages montagneux autour du 12 et � taft, un grand village toujours c�l�bre par ses "bandits", il rasa jusqu'au sol les maisons de plusieurs d'entre eux qui avaient fuit mais les laissa apr�s quelques jours sans infliger quelque punition s�v�re.
Masha, un village montagneux qui fut la sc�ne des crimes les plus horribles et les plus repoussants perp�tr�s durant les troubles et o� quelques 30 � 35 babis furent tu�s, fut ensuite visit� par le prince gouverneur qui pr�leva une amende sur le village qui contenait quelques 400 habitations de tomans par maison.
J'ai entendu que depuis quelques jours, un bandit fut ex�cut� � taft et un ou deux ont �t� tu�s dans les villages de la montagne. En ville un certain siyyid Haider Barnavees, qui fut un outil important des mujtahids durant les troubles, re�ut une s�v�re bastonnade mais � cette seule exception, aucune punition n'a �t� administr� dans la ville et on dit que cet homme n'aurait pas �t� si mort que cela, il n'aurait pas offert des insultes personnels [au] prince gouverneur au commencement des troubles.
Un kran par toman a, je crois, �t� ajout� aux imp�ts sur le compte de d�penses militaires croissantes et en vue de cela, et un grand nombre de familles sans soutien, j'ai peur qu'il y ait une grande pauvret� � Yazd durant l'hiver qui approche". (578)

L'ann�e suivante, Auguste Bricteux, un belge, visita Yazd. Il a enregistr� quelque chose des suites de la terreur parmi les babis:

"Invit�s par certains babis, j'ai d�n� dans une maison dont le propri�taire fut abattu l'ann�e derni�re sous les coups des jeunes bourreaux chiites, laissant une veuve et un jeune enfant. La pauvre petite chose fut pr�sent� � moi; pale et malade, secou� par la m�moire de sc�nes terribles, ses grands yeux noirs avec un regard fixe semblant �tre rempli de la vision �pouvantable.
Dans leur z�le, les barbares avaient m�me bouch� les conduites d'eau de la maison et tu�s les poissons rouges dans l'�tang. Ils ont pris grand soin d'emporter tout ce qui �tait mobile comme r�compense de leur courage". (579)

* Addenda:

Dans les enregistrements P.R.O., il y a une lettre de W.Winth, l'agent de Zeigler&Co � Yazd, rapportant la mort de leur courtier, Aqa Muhammad-Hashim, fils de Muhammad-Hanif big d'Iravan. Ce r�cit semble indiquer que Hashim n'�tait pas baha'i, mais cela diff�re de ce que Haji Muhammad-Tahir-i-Malmiri �crit dans son Tarikh-i-Shihaday-i-Yazd. Naturellement, si Hashim �tait accus� d'�tre babi, ce qui est ce que le r�cit semble impliquer, alors il pourrait avec justification avoir d�ni� que, depuis il �tait un baha'i. Les deux r�cits diff�rent �galement dans d'autres aspects.
La lettre est dat�e du 29 juillet 1903:

"Nous avons le regret d'avoir � amener � votre attention que notre courtier Hashim tomba victime des pers�cutions babies, qui eurent lieu ici il y a quelque temps, prenant une �norme extension et renversant toute la ville, toutes les affaires et tout le march�. Nous n'avons � peine pas besoin d'insister � vous que la perte de notre courtier nous causa un grand dommage, comme nous �tions compl�tement incapables de poursuivre les affaires pendant quelque temps et comme l'engagement d'un nouveau courtier nous g�na encore beaucoup, jusqu'� ce que le nouvel homme soit pleinement familiaris� avec ses devoirs et nos affaires.
L'apr�s-midi du 13 juin, Hashim ne vint pas au bureau, le matin suivant, il nous donna les raisons suivantes pour son absence; un certain Ali bin Haji Mehmed Sefer avait il y a quelques jours auparavant menac� Hashim de le battre en l'accusant d'�tre babi et sur l'apr�s-midi mentionn� ci-dessus, lorsqu'il retourna chez lui, il remarqua que deux individus, connus pour leur mauvais caract�re, erraient pr�s de la maison. Hashim suspecta naturellement ces hommes d'avoir l'intention de le battre, et il pr�f�ra par cons�quent rester chez lui cet apr�s-midi. D�s que Hashim e�t expliqu� les raisons de son absence, [le] l'auteur alla voir Sa Saintet� Imp�riale, Jella ed dowleh, gouverneur de Yazd et lui demanda de prendre des mesures pour prot�ger Hashim de molestation future.
Le gouverneur promis d'envoyer pour cela Ali bin Haji Mehmed Sefer et de lui ordonner de ne pas pers�cuter Hashim plus longtemps. Ali entendant l'intention du gouverneur et �tant effray� d'une punition s�v�re se dissimula lui-m�me. Le matin suivant (15 juin), la premi�re explosion des troubles eut lieu, un babi fut tu� dans le bazar et Hashim, �tant effray�, ne vint pas � notre bureau, nous nous adress�mes tout de suite au gouverneur et lui demand�mes d'accorder � Hashim sa protection. Ce dernier avait quitt� sa maison et pris refuge avec Haji Mirza Mahmud, vakil ed dowlih. Nous inform�mes le gouverneur de cela, et nous lui demand�mes de nous laisser conna�tre, s'il pr�f�rait que Hashim reste � la maison de Haji Mirza Mahmud, ou s'il devait prendre refuge � la kala (la place du gouverneur).
Le gouverneur conseilla Hashim de rester quelques jours de plus � l'endroit o� il �tait, jusqu'� ce que l'excitation dans la ville se soit apais�e. Hashim par cons�quent resta l�-bas jusqu'au lundi suivant, le 22 juin. La ville ayant �t� calme toute la semaine, Hashim �tait inquiet de reprendre � nouveau ses devoirs, mais ayant demand� au gouverneur d�s le d�but de prot�ger notre courtier, nous d�cid�mes de demander l'avis de ce dernier avant d'autoriser Hashim de refaire son apparition � nouveau dans le bazar. Cependant le gouverneur conseilla Hashim de rester quelques jours de plus � la maison de Haji Mirza Mahmud, jusqu'� ce qu'il (le gouverneur) fut capable de garantir la s�curit� de la ville, pour quel fin il attendait des soldats d'Ispahan. Hashim cependant ne d�clara pas �tre capable de suivre le conseil de Jellal ed dowleh.
Haji Mirza Mahmud, �tant un babi bien connu, il fut seulement logique que la population consid�ra le s�jour de Hashim � l'ancienne maison comme une preuve que hashim �tait aussi un babi. Nous ordonn�mes alors � Hashim de voir le gouverneur lui-m�me et de mettre l'affaire devant lui et ensuite de r�ussir � persuader Jella ed Dowleh de d�clarer que quiconque, qui molestera ou qui aurait l'intention de molester Hashim, aura la langue coup�e. Voyant cependant que nos clients, par peur des mullas, �lev�rent des objections � l'apparition de Hashim dans ces bureaux, nous ordonn�mes � Hashim de prendre des mesures pour �tablir clairement et ouvertement qu'il n'�tait pas babi, tout au plus il ne d�clara toujours pas appartenir � cette secte.
Le vendredi matin courant 26, il alla voir le principal mujtahid Aqa Mirza Seid Ali Hayeri, qui refusa cependant d'entendre son cas sur le pr�texte que cela ne le concernait pas. Le jour d'avant, un certain siyyid Haider, malgr� les ordres de son gouverneur, d�clara ouvertement dans le bazar, qu'il ne resterait pas tant que Hashim ne serait pas tu� [sic] ou mis en pi�ces. Le m�me vendredi, 26 juin, les troubles �clat�rent de nouveau et prirent un caract�re tr�s s�rieux et tr�s inqui�tant. Hashim, qui s'�tait cach� toute la journ�e, c'est-�-dire peu apr�s qu'il ait vu Aqa Mirza Siyyid Ali, fuit la m�me nuit et alla � Mehris, un village pr�s de Yazd, o� il resta quelques jours, mais sa cache vint � �tre connue, il fut � nouveau pers�cut� et menac� et il fuit le 30 juin, mais � Teng e Djenar, � 5 farsaks au sud de Mehris, il fut attaqu� et tu� par 3 hommes. Ils le frapp�rent tout d'abord avec des pierres et des perches et ensuite ils lui tir�rent dans l'abdomen, ils vers�rent aussi du p�trole sur son corps et le brul�rent.
Hashim �tait mari� et laissa une veuve et deux fils, l'un de 5 ans et l'autre de 7, en plus de quoi il soutenait aussi sa vieille m�re et sa soeur. Il doit avoir certainement eu une petite fortune de quelques 100 tomans, mais, de mani�re surprenante, aucune trace de cela n'a �t� trouv�e, les comptes qu'il gardait se sont �vanouis. Nous savons seulement qu'un certain Mirza Essedu'llah [sic], un babi qui fut aussi tu�, lui devait environ 3000 livres sterling et que ses relations trouv�rent � pr�sent impossible de r�unir l'argent. Si les �conomies de Hashim ne peuvent �tre trouv�es, ses parents qui �taient enti�rement d�pendants de lui seront bient�t destitu�s." [Archives Nationales 248 802].


Chapitre 28: Pers�cutions dans le Khurasan

* Les 5 martyrs de Turbat-i-Haydari

Lorsque les nouvelles de l'assassinat de Nasiri'd-Din Shah se propagea � travers la Perse, il fut suppos� par beaucoup que les "babis" �taient responsables � cause de leur ancienne tentative en 1852. Dans beaucoup d'endroits, la version exacte de l'�v�nement arriva, disculpant les baha'is avant que tout s�rieux mal ne puisse r�sulter, mais une exception fut Turbat-i-i-Haydari dans le Khhurasan. L�-bas, 5 baha'is inoffensifs furent captur�s avec le consentement du gouverneur et mis � mort par la foule.
Ney Elias, l'explorateur �minent de l'Asie Centrale, �tait le consul-g�n�ral britannique dans le Khurasan � ce moment-l�. Un r�seau d'agents journalistes lui envoyait des informations de toutes les parties du Khurasan, de la Transcaspienne et de l'Afhanistan.
Une lettre de Turbat-i-Haydari dat�e du 23 ao�t 1896 contenait le rapport suivant:

"Cinq natifs (580) des r�gions de Tabas et de Turbat-i-Haidir qui furent accus�s d'�tre babis furent r�cemment emprisonn�s par le gouverneur de la place. Shaykh Ali Akbaar, mujtahid (pr�tre) de Turbat et un autre mujtahid yazdi du m�me nom, qui �taient en train de passer par l� sur leur chemin de retour de Yazd � Mashhad, les d�nonc�rent comme infid�les et d�clar�rent qu'ils m�ritaient d'�tre tu�s. Sur quoi, une foule r�unie, poussa les prisonniers en dehors de la prison, et les lapid�rent � mort. Deux des hommes �taient des commer�ants respectables et riches.
On dit que le Asaf-ud-Dowleh, e�t tout d'abord l'intention d'envoyer des sowars [savvars] pour arr�ter les perp�trateurs de l'acte, mais il renon�a � l'id�e sur le conseil d'un certain pr�tre". (581)

A ce moment-l�, les affaires dans le Khurasan �taient en grand d�sordre. Une succession de corruption et de gouverneurs inefficaces, le r�cent assassinat du Shah, et les intrigues des gouvernements russes et britanniques avaient r�duits la province d'un �tat proche de l'anarchie. Le 2 septembre 1896, Elias t�l�gramma � la l�gation britannique � T�h�ran:

"Plusieurs pr�tres principaux en faveur de l'ordre sont en train de conseiller le gouverneur d'expulser les chefs de mullas indisciplin�s et autrement d'agir avec �nergie, mais il ne bougera pas. Karguzar durant les quelques derniers jours a aussi abandonn� ses fonctions et refuse en pratique son devoir. Impossible d'�tablir quelque chose. 5 personnes, accus�es d'�tre babis, �tant tu�es par des pr�tres, auquel le gouverneur ne prit note. Le seul rem�de pour l'�tat actuel des choses serait une d�p�che rapide du nouveau gouverneur avec les pleins pouvoirs". (582)

Dans une note dans l'agenda politique de Mashhad du 3 septembre 1896, Elias d�clare:

"J'ai appris aujourd'hui que le consul-g�n�ral russe, dans un entretien hier, demanda officieusement au gouverneur-g�n�ral si oui ou non les autorit�s de Maeshed �taient capables de prot�ger les sujets russes. Son action est bas�e sur le meurtre de 5 ababis � Turbat-i-Haidari, un crime qu'il regarde (et probablement avec raison) comme ayant eu son origine parmi les pr�tres indisciplin�s de Mashhad. Apparemment monsieur Vlassov n'obtint aucune r�ponse satisfaisante du gouverneur-g�n�ral". (583)

Dans le r�sum� de nouvelles de Mashhad pour le 12-26 septembre 1896, pr�par� par Horace Rumbold, il y a l'article suivant:

"Le gouverneur-g�n�ral du Khurasan n'a pris aucune mesure pour punir les auteurs de cet acte malgr� un ordre p�remptoire pour leur punition envoy�e par le sadr Azam au ordre du Shah". (584)

* Le martyr de Haji Muhammad-i-Turk:

Le 9 f�vrier 1898, Haji Muhammad-i-Turk (aussi connu comme Tabrizi: voir figure 38), un baha'i, fut tra�n� dans les principales rues de Mashhad et br�l� � mort l�-bas. Cet �pisode fut pleinement rapport� de Mashhad. Le consul-g�n�ral, le lieutenant-colonel Charles Yate �crivit dans le journal politique pour la semaine finissant le 11 f�vrier 1898:

"L'apr�s-midi du 9 f�vrier, un homme accus� d'�tre babi fut sorti de sa maison par une foule d'�l�ves religieux, battu avec des b�tons, bless� avec des r�volvers, tremp� de k�ros�ne et publiquement br�l� � mort dans la rue principale de Mashhad pr�s des portes du tombeau, des pleins d�tails de cela sont donn�s dans les bulletins". (585)

Une lettre dat�e du 9 f�vrier 1898, d�clara:

"Il y avait un turc, Haji Muhammad, qui fut accus� d'�tre babi et qui a �t� expuls� plusieurs fois de Mashhad d'apr�s cela.
Il avait institu� aujourd'hui une plainte contre ses fils qui avaient pris possession de ses terres et d'autres biens et il obtint des autorit�s d'envoyer un fonctionnaire pour d�poss�der ses fils. Ce dernier dit au gouverneur-g�n�ral et aux ul�mas que leur p�re �tait babi et incroyant.
Aujourd'hui, des �tudiants religieux le chass�rent de sa maison dans le Kiaban (rue), tirant cinq coups de pistolets sur lui, l'un d'eux le manqua et frappa l'un des badauds dans le genou. Lorsqu'il tomba, il fut battu avec des b�tons et frapp� � coups de pieds jusqu'� ce qu'il meure. Ils vers�rent du k�ros�ne sur lui et le brul�rent. Tout cela e�t lieu sans la connaissance du gouverneur-g�n�ral (586) qui envoya Haji Mirza Mahmud Khan, le biglar begi, et lui ayant demand� de ne pas emp�cher la b�tise, l'avait s�v�rement fouett�, le suspendant du bureau de begalr begi et l'emprisonna. Il reste maintenant � voir quelles seront les cons�quences de cet incident pour le Ra'is-ut-Tullab". (587) (588)

Un bulletin suppl�mentaire, dat� du 10 f�vrier, d�clara:

"Les �tudiants qui ont assassin� l'homme qui �tait accus� d'�tre babi n'avaient, dit-on, aucune permission du Ra'is-ut-Tullab ou d'un des ul�mas de faire ainsi. On dit qu'ils tenaient un ordre de feu Haji Shaykh Muhammad-Taqi, mujtahid, d�non�ant l'homme comme babi et comme apostat. On dit aussi qu'ils tenaient un ordre similaire de Haji Isma'il, �galement mujtahid.
Un marchand turc qui est natif de Baku alla au consulat-g�n�ral russe aujourd'hui et se plaignit � lui que le Ra'is-us-Tullab l'avait convoqu� pour appara�tre devant lui pour r�pondre � une revendication apport�e contre lui par quelqu'un, mais comme il n'ob�it pas � ses appels, le pr�tre l'avait d�nonc� en tant que babi et que maintenant il n'�tait pas assur� de sa s�curit� comme il pourrait �tre � tout moment �tre assassin� sur cette accusation". (589)

Des d�tails suppl�mentaires furent donn�s dans un bulletin dat� du 11 f�vrier:

"Les hommes suivants furent concern�s dans le meurtre de Haji Muhammad Babi: -
Agha Siyyid Muhammas Sadik, �l�ve religieux.
Mulla Shir Ali, Sar Wilayati, �l�ve religieux.
Agha Siyyid Abdu'l-Karim, �l�ve religieux.
Agha Siyyid Agha, �l�ve religieux.
Mulla Shir Ali commit le meurtre. Il tenait le revolver, qu'il a obtenu d'une autre personne pour l'occasion, et il tira 5 coups vers la victime.
Ce fut lui qui tra�na la victime en dehors de la maison. Agha Siyyid Muhammad Sadik versa du naphte sur le corps de la victime.
Mulla Shir Ali est l'un des disciples de Haji Shaykh Ismail. Agha Siyyid Sadik, Yazdi, est l'un des disciples de Agha Haji Mirza Siyyid Ali Yazdi, mujtahid. On dit que les coupables tenaient une permission de l'�criture de Haji Shaikh Ismail. On dit qu'ils tenaient un papier du feu Haji Shaykh Muhammad Taqi, d�non�ant aussi l'homme comme un apostat.
Haji Muhammad avait r�cemment obtenu un papier sign� par un certain ul�ma certifiant qu'il �tait musulman et non babi. Le certificat avait d�j� �t� sign� par les pr�tres Haji Abu Muhammad, l'Imam-Jumih et le Shaykh-ul-Islam.
Le meurtre a �t� commis � l'instigation des fils de la propre victime qui n'�taient pas en bons termes avec leur p�re, du qu'il ait transf�r� ses biens � sa seconde femme qui n'�tait pas leur m�re. On dit aussi que l'homme avait deux femmes qui sont soeurs tandis que selon la loi musulmane, un homme ne peut se marier � deux soeurs � moins qu'il ne divorce de l'une et se marie avec l'autre. Cependant, le public n'approuve pas l'acte et bl�me les auteurs". (590)

Dans un autre bulletin dat� du 11 f�vrier 1898, l'information suivante fut donn�e:

"Haji Muhammad Turk, qui fut assassin� dans la rue principale de Mashhad il y a deux jours avec une grande cruaut� par les �l�ves du coll�ge du Khairat Khan et qui fut br�l� alors qu'il �tait encore en vie, son corps �tant ensuite tra�n� dans le caniveau, fut accus� il y a quelques ann�es d'�tre babi. Il avait deux femmes et avait des fils des deux d'entre elles. A un moment, il avait transf�r� ses biens aux fils de sa premi�re femme et apr�s un autre temps il retransf�ra � sa seconde femme et ses enfants une partie de la m�me propri�t� qu'il avait d�j� transf�r�e aux fils de sa premi�re femme, et traita son second fils mieux que le premier.
Les fils de la premi�re femme sur ce entr�rent en litige avec leur p�re et comme il �tait accus� d'�tre babi, ils port�rent �galement la m�me accusation contre lui et le d�nonc�rent devant les ul�mas. Les accusations contre lui devinrent si puissantes qu'il y a 3 jours, le feu Haji Shaykh Muhammad Taqi, mujtahid, ordonna qu'il �tait correct de l'expulser de Mashhad ou de le tuer. Le Muaiyid-ud-Dowleh, alors gouverneur-g�n�ral du Khurasan, provoqua son arrestation et le garda en prison pendant un long moment. Il obtint ensuite une grande somme d'argent de lui comme cadeau et il le lib�ra.
Apr�s sa lib�ration, l'homme alla � T�h�ran et ensuite il alla � Ashkabad et � Kelat et se d�pla�a constamment de lieu en lieu. Dans le but de supprimer leur p�re, les fils de la premi�re femme transf�r�rent une partie des biens � Siyyid Sadik, un �l�ve religieux, qui commen�a � pers�cuter Haji Muhammad. La seconde femme �tant effray�e de Siyyid Sadik transf�ra les biens qu'elle avait re�ue de son mari � Haji Mirza Bakir Shafti (591) qui, avec l'aide de Ain-ul-Mulk, prit possession de ses biens.
[il y a] quelques jours, Haji Muhammad �tait en train de pr�parer pour prendre la direction de ses affaires en ses propres mains. Les fils de la premi�re femme qui �taient soutenus par Siyyid Sadik et d'autres �tudiants religieux all�rent chez le Ra'is-ut-Tullab il y a deux jours et port�rent des accusations contre l'homme. Si ils obtinrent un ordre du Ra'is-ut-Tullab ou non, cela n'est pas connu. Ils se fray�rent par cons�quent leur chemin vers la maison de Haji Muhammad, le chass�rent dehors et l'assassin�rent avec une grande cruaut�.
La population de Mashhad est grandement alarm�e par cet incident.
Haji Mirza Mahmud Khan, le Beglar Begi de Mashhad, a �t� puni et emprisonn� par le gouverneur-g�n�ral pour n'avoir pris aucune mesure pour emp�cher l'�v�nement. On dit que le but du gouverneur-g�n�ral en prenant cette mesure n'est pas de restaurer l'ordre mais d'obtenir de l'argent du Beglar Begi.
Siyyid Sadik Yazdi, fut le principal instigateur dans l'affaire et provoqua le meurtre du turc. Mulla Shir Kuchani, Siyyid Agha Bujnurdi et un autre siyyid, dont le nom n'est pas encore connu, commirent l'acte. Les criminels, lorsqu'ils �taient en train de commettre le crime hideux, �taient en train de dire qu'ils avaient la sanction du Ra'is-ut-Tullab et de Shaykh Ismail dans l'affaire". (592)

Lorsqu'il prit connaissance des faits de l'affaire, Hardinge, le charg� d'affaires britanniques, �crivit � Haji Ali Khan, l'Aminu'd-Dawlih, premier ministre de la Perse, le 14 f�vrier:

"J'ai l'honneur d'amener � la connaissance de Votre Saintet� les d�tails suivants que j'ai re�u de Sa Majest� le consul g�n�ral � Mashhad en ce qui concerne un meurtre tr�s barbare et inhumain qui e�t lieu � Mashhad dans la rue principale de la ville � 4 heures de l'apr�s-midi du 10 f�vrier dernier.
Un certain Haji Muhammad, accus� d'�tre babi, fut tra�n� de sa maison par une foule d'�tudiants religieux avec � sa t�te, dit-on, Siyyid Sadik, Mollashir Kurdi et Siyyid Agha Bujnurdi. Il fut battu dans les rues avec des gourdins et puis bless� par des tirs de r�volver. La malheureuse victime de cette outrage, tandis qu'elle �tait encore en vie fut alors tremp� de naphte et br�l� � mort.
Sans entrer dans les raisons de ce crime atroce, je souhaite faire comprendre � Votre Majest� que la possibilit� d'un tel acte barbare e�t lieu en pleine journ�e dans la rue principale de l'une des plus grandes villes de la Perse est une preuve frappante du d�sordre et de l'ins�curit� qui pr�valent � Mashhad et pour lesquels le gouverneur devrait �tre fortement appel� � rendre des comptes. J'ai aussi confiance que Sa Majest� prendra les mesures les plus rigoureuses et les plus efficaces pour le r�sum� et la punition exemplaire de ceux coupables de l'un des meurtres les plus atroces et les plus inhumains dans l'histoire des temps modernes". (593)

Hardinge t�l�gramma le 17 f�vrier, donna des d�tails des d�marches qu'il avait prises � T�h�ran:

"J'ai officiellement amen� l'incident rapport� dans votre t�l�gramme n�4 � l'attention du gouvernement persan et ait conseill� la punition des coupables. Sadr Azam m'a inform� que des ordres avaient �t� re�us pour la punition des assassins et l'expulsion de certains mullas. Vous devriez appeler le gouverneur et enqu�ter � son sujet quelles d�marches il est en train de prendre dans le sens de l'information m'�tant donn�e par le Sadr Azam". (594)

Le 20 f�vrier, Yate rapporta par t�l�gramme l'arrestation de 4 des meurtriers mais il d�clara que les ordres du Shah �taient en attente en ce qui concerne la punition � �tre inflig�e sur eux. En r�ception de ce t�l�gramme, Hardinge envoya une copie de celle-ci au premier ministre persan avec la note suivante, dat�e du 20 f�vrier 1898:

"J'ai confiance que Votre Majest� fera bien comprendre � Sa Majest� Imp�riale le Shah la tr�s urgente n�cessit� de publier des ordres rapidement pour la punition sommaire des meurtriers comme une mesure n�cessaire contre la r�p�tition de sc�nes d'une telle barbarie et d'une telle inhumanit�". (595)

Dans le journal politique de Mashhad pour la semaine finissant le 18 f�vrier 1898, Yate rapporta:

"...le gouverneur-g�n�ral fut convoqu� au bureau du t�l�graphe le 16 par le Shah et dirig� par Sa Majest� pour traiter tr�s s�v�rement les meurtriers de l'homme accus� d'�tre babi, les pleins pouvoirs �tant donn�s � lui dans l'affaire. La premi�re chose que le gouverneur-g�n�ral fit fut d'armer les soldats de la maison des gardes avec des fusils charg�s � la culasse � la place des vieux mousquets charg�s d'une gueule qu'ils avaient jusqu'ici poss�d�s. Il posta aussi des fusils dans les rues principales de la ville et envoya des patrouilles de cosaques persans et la police. Deux des meurtriers et environ 15 soi-disant �tudiants religieux ont d�j� �t� arr�t�s et emprisonn�s dans la citadelle et des mesures ont �t� prises pour arr�ter les autres. Sous les ordres du Shah, les autorit�s du tombeau ont donn� de l'aide en arr�tant des criminels dans le sanctuaire et les ont emmen�s � la police, mais le meneur des meurtriers, un siyyid Sadik, est encore en fuite et n'a pas encore �t� arr�t�. Les pr�tres Zaynu'l-Abidin et Shaykh Ismail, qui sont dits avoir sanctionn�s le meurtre, sont en cache et n'ont pas encore �t� arr�t�s ou d�port�s, mais les gardes ont �t� post�s autour de leurs maisons". (596)

Dans les bulletins attach�s au journal, l'information suppl�mentaire suivante est donn�e:

Bulletin dat� du 14 f�vrier:
"Il est dit de source sure que Siyyid Sadik, Yezdi, et les trois autres �l�ves, qui assassin�rent Haji Muhammad Turk d'une mani�re honteuse, re�ut 4 hommes de chacun des fils de la victime.
Le public en g�n�ral d�sapprouve le crime hideux commis par ces hommes.
Il est dit parmi la population que les consulats �trangers sont en train de protester de mani�re forte contre la commission d'enqu�te de cet acte honteux". (597)

Bulletin dat� du 16 f�vrier:
"J'ai �t� inform� par un ami que l'autre jour � une r�union pr�sid� par Shaykh Isma'il, le nouveau Beglar Begi avertit d'une mani�re amicale; Siyyid Sadik, Yazdi, l'�l�ve religieux qui �tait le meneur des meurtriers de Haji Muhammad Turk, pour ne pas (come out) du sanctuaire quand il serait arr�t� si il sortait". (598)

Bulletin dat� du 17 f�vrier:
"Il est d�clar� que la derni�re nuit, Mulla Shir Ali et l'un des autres meurtriers de Haji Muhammad Turk furent arr�t�s dans le tombeau et enlev�s du sanctuaire o� ils furent livr�s aux cosaques persans qui les amen�rent � la citadelle.
Des pistolets avec des munitions et des artilleurs avaient �t� post�s aujourd'hui dans diff�rentes parties de la ville et il fut proclam� par le son d'un tambour ce matin que si l'un des marchands fermait son magasin par ordre des mullas, leurs magasins et leurs maisons seraient pill�es.
Les soldats de l'infanterie et les cosaques persans ont �t� tous arm�s et sont en train de patrouiller la ville.
On dit que les gardes ont �t� �galement post�s dans les maisons de certains ul�mas". (599)

Bulletin dat� du 17 f�vrier:
"La ville est dans un �tat parfaitement tranquille. Les �l�ves sont calmes et n'osent dire un mot. 10 ou 15 des �l�ves espi�gles furent arr�t�s aujourd'hui et emmen�s � la citadelle. 4 hommes ont �t� arr�t�s du coll�ge de Painpa. Les �l�ves veulent se mutiner mais d�s qu'ils voyaient que les hommes qui �taient en train de les arr�ter utilisaient leurs armes, ils se dispers�rent.
Un homme a �t� arr�t� de la Madrasa-i Nawab et plusieurs arrestations ont �t� faites �galement dans les autres coll�ges. Le coll�ge de Khairat Khan fut recherch� pour Siyyid Sadik mais il ne put �tre trouv�. L'ul�ma ne vint pas � la mosqu�e aujourd'hui.
Il est dit que deux �l�ves religieux turcs, des sujets russes, demand�rent � certains des siyyids espi�gles razawis de pr�ter assistance aux �l�ves mais que les siyyids razawis d�clin�rent de le faire.
Il y a une rumeur parmi la population que Agha Shaykh Isma'il Turshizi, et le Rais-ut-Tullab seraient arr�t�s aujourd'hui". (600)

Egalement compris avec le journal politique furent les traductions de communications qui pass�rent entre le Premier Ministre, Aminu'd-DAwlih, et les autorit�s � Mashhad sur la question.

Le 12 f�vrier, Ruknu'd-Dawlih t�l�gramma � l'Aminu'd-Dawlih:

"Je vous ai �crit clairement de mani�re r�p�t�e, insistant sur les obstacles que j'ai exp�riment�s dans l'administration des affaires d'Etat et le renforcement de l'ordre dans le pays. J'ai aussi fait remarquer les d�fauts mais je n'ai pas encore re�u une r�ponse cat�gorique de vous.
Progressivement, la conduite impudente et sans peur des �l�ves religieux a acquis une telle forme aggrav�e qu'hier [sic], c'�tait le 9 f�vrier, deux heures avant le coucher du soleil, sur ordre du Rais-ut-Tullab et de certains autres ul�mas, des �l�ves religieux forc�rent le chemin dans la maison de Haji Muhammad Turk, un vieil homme de 80 ans qui �tait accus� d'�tre babi, ils le sortirent, le tra�n�rent � travers la rue principale de Meshed et en arrivant pr�s de l'entr�e des enceintes du tombeau tir�rent plusieurs coups de feu sur lui et ensuite le br�l�rent avec de l'essence. Haji Muhammad poss�dait 6000 tomans de biens qui, selon le jugement pass� par les ul�mas de Meshed et de T�h�ran, avaient pris possession de (by) de ses 4 fils. Il n'�tait lui-m�me pas d'accord au transfert des biens et il s'�tait arrang� � tenir la nuit derni�re une r�union dans la cour pour enqu�ter sur le sujet.
Haji Mirza Mahmud Khan, Beglar Begi, qui pour des raisons personnelles avait une compr�hension secr�te avec les ul�mas et les �l�ves religieux ne firent aucune d�marche pour emp�cher l'espi�glerie et avec le temps l'information me fut re�ue des faits commis. Les �l�ves qui commirent le crime all�rent avec un grand courage dans leurs coll�ges situ�s � l'int�rieur du sanctuaire du tombeau o� il est hors de mon pouvoir de les arr�ter. J'ai tout de suite fait venir Haji Mirza Mahmud Khan et l'ayant puni, le cong�diait de son poste et l'emprisonnait. La m�me nuit, j'ai conf�r� le poste du Beglar Begi au fils de Mir Panj Mehdi Khan, fils de feu Haji Abul Fath Khan, Bizaki, qui est un fid�le serviteur du gouvernement. J'ai �galement arr�t� les jours suivants les auteurs du crime hideux et je les ai punis. Mais je vous prie d'observer.
"La fontaine ne peut �tre arr�t�e avec une pelle. Mais lorsque elle est remplie, elle ne peut �tre travers�e par un �l�phant".
Je reporterai les autres particularit�s par poste". (601)

Le premier ministre r�pondit le 14 f�vrier:

"Le t�l�gramme de Votre Excellence en ce qui concerne la conduite os�e des �l�ves vivant � l'int�rieur du sanctuaire causa un grand d�plaisir et un grand �tonnement � Sa Majest�. A pr�sent, il n'y a pas une occasion suppl�mentaire pour quelque consid�ration ou pour laisser prendre quelques retards. Haji Mirza Mahmud Khan m�ritait la punition que vous lui avez r�serv�e et c'est � mon avis passible d'une s�v�re punition. Selon les ordres de Sa Majest�, vous aurez tous les �l�ves concern�s dans le meurtre et le br�lage de l'homme � �tre arr�t�s, encha�n�s et punis un par un sur le m�me lieu o� ils assassin�rent le vieil homme, feu Haji Mulla Muhammad. Puis ils seront emprisonn�s. Vous devriez aussi provoquer que Haji Mirza Zain-ul-Abidin soit livr� aux ghulams pour l'emmener � un autre endroit afin qu'il puisse avoir un peu de repos de faire une b�tise et la population de ses espi�gleries. Votre Excellence exercera une attention plus grande dans la pr�servation du bon ordre afin que personne n'ait le courage de cr�er la discorde d'une mani�re ind�pendante.
Dans l'affaire de la pr�servation de l'ordre dans la ville, Sa Majest� tient Votre Excellence personnellement responsable dans l'affaire. Vous pourriez confier le maintien du bon ordre dans la ville � qui vous estimiez judicieux". (602)

Le 14 f�vrier, le gardien du tombeau de l'Imam-Rida envoya un t�l�gramme � l'Aminu'd-Dawlih, le Premier Ministre:

"En ce qui concerne le meurtre de Haji Muhamad Turk qui fut mis � mort au milieu du khibayan en dehors du sanctuaire sur l'accusation d'�tre babi, j'ai � d�clarer que en d�pit que certains des coupables rest�rent en dehors du sanctuaire pendant un jour ou deux, personne ne les arr�ta. A pr�sent, ils sont all�s dans les coll�ges situ�s � l'int�rieur du sanctuaire et ils se sont m�lang�s avec les �l�ves et le gouverneur-g�n�ral est en train de demander leur reddition des fonctionnaires du tombeau.
En vue de leur attitude que les �l�ves ont � pr�sent adopt�e � Meshad et � laquelle vous �tes
bien conscient, les fonctionnaires du tombeau sollicitent de repr�senter qu'ils ne soient jamais appel�s pour ex�cuter cette sorte de service, qu'ils ne sont pas des hommes de combats, que cela exige une force arm�e pour effectuer l'arrestation des coupables et que c'est le gouverneur-g�n�ral de la province qui a �t� rempli de tels moyens par le gouvernement. Si les coupables devaient �tre emmen�s en dehors du sanctuaire, il n'y aurait aucune opposition de la part des fonctionnaires du tombeau. L'ordre du gouverneur-g�n�ral peut �tre renforc� � l'int�rieur du tombeau de la m�me mani�re que ce qui est fait � l'ext�rieur". (603)

A quoi l'Aminu'd-Dawlih r�pondit le m�me jour:

"La conduite des �l�ves vivant � l'int�rieur du sanctuaire, qui ont �t� coupables de ce crime hideux montre l'�tat de direction des affaires du tombeau. Votre bon management des divers �tablissements du tombeau est en fait louable. Un homme ne devrait �tre si doux et si humble comme pour permettre � chacun de faire ce qu'il aime. A proprement parl�, cette affaire vous concerne. Dans le but de faire amende honorable pour cette n�gligence, vous devriez faire � ce que tous les �tudiants qui ont commis le crime � �tre mis � la porte du coll�ge situ� � l'int�rieur du sanctuaire et les livr�s aux officiers du gouverneur-g�n�ral.
Vous devriez porter attention dans le futur, cette sorte de personnes qui ne sont pas re�ues dans les coll�ges, autrement, vous serez tenu responsable". (604)

Le 23 f�vrier, Hardinge envoya un t�l�gramme � Yate:

"Le Sadr Azam m'a inform� que des ordres avaient �t� envoy�s au gouverneur-g�n�ral pour envoyer les meurtriers � T�h�ran. Merci de me certifier si ces ordres ont �t� re�us". (605)

Dans son journal politique pour la semaine finissant le 25 f�vrier 1898, Yate rapporta:

"J'ai re�u un t�l�gramme du charg� d'affaires de Sa Majest� B. � T�h�ran, demandant des d�tails complets sur le meurtre d'une cruaut� barbare de l'homme accus� d'�tre babi, rapport� dans le premier paragraphe de mon journal pour la derni�re semaine et � la r�ception de mon rapport, l'incident fut officiellement amen� � l'attention du gouvernement persan par monsieur Hardinge, qui conseilla la punition des meurtriers.
Le Sadr-Azam informa Monsieur Hardinge que des ordres avaient �t� donn�s pour la punition des assassins et l'expulsion de certains mullas et je me suis charg� d'appeler le gouverneur-g�n�ral et d'enqu�ter sur quelles d�marches il avait pris dans l'affaire.
J'ai vu le gouverneur-g�n�ral l'apr�s-midi du 19 f�vrier, lorsque Sa Saintet� m'informa qu'il avait arr�t� 4 personnes en dehors des 6 meurtriers, d�port� les 2 pr�tres, Zain-ul-Abidin et Shaikh Isma'il et qu'il �tait en train d'attendre les ordres du Shah en ce qui concerne la punition � infliger sur les meurtriers.
En rapportant cela � Monsieur Hardinge, je fus capable de m'informer que 14 autres �l�ves religieux espi�gles avaient �t� �galement arr�t�s et que beaucoup d'autres avaient pris leurs turbans blancs d'�l�ve et qu'ils �taient en train de quitter la ville, qui �tait parfaitement calme.
Le gouverneur-g�n�ral que je trouvais avait pris des mesures excellentes pour s�curiser ce r�sultat. Il laissa tout d'abord le corps de l'homme assassin� allong� durant quelques jours jusqu'� ce qu'il fut assez puissant pour agir et ensuite il l'a emmen� au tombeau, l'a lav� et l'a br�l� avec tous les rites musulmans. Les fonctionnaires du tombeau en consentant cela ne partirent pas tout de suite et malgr� toute la pr�tention que l'homme �tait babi. En fait, il est � pr�sent connu que l'homme fut assassin� � l'instigation de ses propres fils qui souhaitaient le d�poss�der de ses biens.
Le gouverneur-g�n�ral, en provoquant par la suite l'arrestation d'hommes abrit�s dans le sanctuaire du tombeau a prouv� enfin que le gouvernement persan, s'il n'a pas pris son courage pour traiter avec les pr�tres d'une main ferme, a le pouvoir de faire ainsi. Les pr�tres, une fois qu'ils virent que le gouvernement �tait en train d'agir s�rieusement, se soumirent. Enfin ils avaient fait ainsi l�-bas et le gouverneur-g�n�ral doit �tre f�licit� du r�sultat.
Le charg� d'affaires H.B.M. t�l�graphia le 23, m'informant que le sadr-i-azam avait d�clar� que des ordres avaient �t� publi�s pour l'envoi des meurtriers � T�h�ran et me chargeant de certifier si ces ordres ont �t� re�us. Le gouverneur-g�n�ral en r�ponse � mes demandes m'informa que de tels ordres ne lui �taient pas encore parvenus.
En tenant Monsieur Hardinge au courant de cela, j'ai cit� quel meilleur effet cela aurait si les meurtriers �taient ex�cut�s sur le lieu; de ne pas citer le danger de leur fuite sur la route lorsque le dernier groupe de prisonniers qui furent envoy�s de l�-bas, le firent. Monsieur Ponafidine [consul g�n�ral russe] en parlant de l'affaire avec moi, fut grandement en faveur de mesures s�v�res et �tait naturellement beaucoup concern� dans l'affaire, alors que des sujets russes � Mashhad pourraient �tre soumis � un traitement similaire si l'agitation �tait autoris�e d'�tre mis en route sans contr�le. Je crois qu'il conseilla personnellement l'ex�cution des criminels � Mashhad au gouverneur-g�n�ral". (606)

Dans les bulletins inclus dans le journal politique, les rapports suivants se rencontrent:

[Bulletin dat� du 19 f�vrier:]
"Le gouverneur-g�n�ral provoqua une proclamation publi�e hier soir avertissant la population que quiconque gardait Haji Mirza Zain-ul-Abidin dans sa maison et n'en informait pas les autorit�s, serait passible de la peine capitale et leurs biens seraient confisqu�s. Sur ce, Haji Mirza Zain-ul-Abidin, qui �tait cach� dans la maison de Haji Mirza Abdu'l-Majid, l'un des fonctionnaires du tombeau, envoya un message tout de suite au vazir l'informant d'o� il �tait et exprimant sa volont� de sortir de sa maison. Ainsi, le vazir envoya son farrash-bachi et avait emmen� Haji Mirza Zain-ul-Abidin � sa maison. La nuit, le vazir emmena le pr�tre avec lui au gouverneur-g�n�ral qui informa ce dernier que des ordres avaient �t� re�us du gouvernement persan qu'il ne devait pas rester � Mashhad et qu'il devrait quitter la ville le jour suivant. Sa Saintet� alors le livra au vizir avec des instructions de l'envoyer le lendemain � Kain sous escorte de (sowars) persans avec un ordre � l'adresse du gouverneur de Kain, le chargeant de garder le pr�tre � Birjand sous surveillance.
Haji Sheik Ismail qui est aussi cach�, a �t� autoris� pendant 2 jours � faire ses valises et puis de quitter Mashhad. Il a l'intention de retourner � Turshiz d'o� il est natif.
4 des meurtriers ont �t� arr�t�s mais deux d'entre eux n'ont pas encore �t� trouv�s. L'un de ceux-ci est Siyyid Sadik Yazdi, qui �tait cach� dans la ville, et l'autre est Siyyid Abdul Karim qui avait pris la fuite de la ville. Des t�l�grammes ont cependant �t� envoy�s dans toutes les directions pour l'arr�ter lorsqu'il sera trouv�.
En dehors de ces 4 hommes cit�s, 10 ou 12 autres �tudiants qui sont connus comme personnes malveillantes ont �galement �t� arr�t�es.
Le gouverneur-g�n�ral a t�l�graphi� � T�h�ran, demandant des ordres en ce qui concerne les 4 meurtriers qui ont �t� arr�t�s". (607)

[Bulletin dat� du 20 f�vrier]:
"Haji Mirza Zain-ul-Abidin a �t� d�port� � Kain.
Haji Shaikh Ismail, accompagn� par 3 de ses disciples, a aussi quitt� la ville.
Siyyid Sadiq Yazdi, le meneur des meurtriers, qui �tait cach� dans la ville, a �galement �t� arr�t�.
Le gouverneur-g�n�ral dit qu'apr�s le meurtre de Haji Muhammad, les �l�ves avaient l'intention d'assassiner l'officier des douanes de Mashhad, qui est aussi accus� d'�tre babi, et qu'il a sauv� sa vie". (608)

[Bulletin dat� du 24 f�vrier]:
"Agha Mirza Siyyid Ali mujtahid alla � la mosqu�e pour faire ses pri�res. Haji Shaykh Hasan Ali �tait �galement pr�sent. A pr�sent tout est calme et aucun trouble n'aura probablement lieu". (609)

Dans un bulletin dat� du 24 f�vrier, il est rapport� que les ul�mas de Mashhad interc�d�rent de la part des �tudiants arr�t�s et que des troubles mena�aient. (610)

Il y a aussi une s�rie suppl�mentaire de t�l�grammes entre le Premier Ministre et les autorit�s de Mashhad. Le 16 f�vrier, le premier ministre s'enqu�rit du gouverneur-g�n�ral quelles mesures avaient �t� prises et lui ordonna de demander au gardien du tombeau la remise de quiconque ayant pris asile l�-bas. Le 18 f�vrier, le premier ministre ordonna au gardien du tombeau de livrer les coupables au gouverneur-g�n�ral.

Les t�l�grammes suivants sont �galement donn�s dans leur totalit� dans les bulletins:

17 f�vrier: Le gouverneur-g�n�ral du Khurasan au gouverneur de Kuchan, lui ordonnant d'intercepter et d'arr�ter Siyyid Abdu'l-Karim.

17 f�vrier: Le gardien du tombeau au Premier Ministre, rapportant l'arrestation de Mulla Shir-Ali et sa remise au gouverneur-g�n�ral.

17 f�vrier: Le gardien du tombeau au Premier Ministre, rapportant l'arrestation de 10 �l�ves suppl�mentaires.

17 f�vrier: Le gouverneur-g�n�ral du Khurasan au Premier Ministre, d�clarant que 600 hommes du bataillon firuzkuh et 100 artilleurs avec des fusils charg�s et des savvars, des policiers et deux canons, furent plac�s autour du tombeau pour effectuer l'arrestation des meurtriers. Deux des meurtriers ont �t� arr�t�s.

20 f�vrier: Le gouverneur-g�n�ral du Khurasan au Premier Ministre, rapportant l'arrestation de Haji Mirza Zaynu'l-Abidin et son intention de l'exiler � Birjand le jour suivant. Tous les meurtriers sauf 2 avaient �t� arr�t�s:

"Je suis en train d'attendre les ordres de Sa Majest� pour quelle punition devra �tre inflig�e pour les coupables".

20 f�vrier: Le gouverneur-g�n�ral du Khurasan au Premier Ministre, rapportant l'exil de Haji Mirza Zaynu'l-Abidin � Birjand et son intention d'exiler Shaykh Isma'il � Turshiz.

20 f�vrier: Le Premier Ministre au gouverneur-g�n�ral, transmettant l'approbation du Shah pour les mesures du gouverneur et agr�ant que les fonctionnaires et les serviteurs du tombeau qui avaient �t� lents pour arr�ter les coupables soient punis.

20 f�vrier: Le premier ministre au gardien du tombeau, transmettant l'approbation du Shah de sa coop�ration pour l'arrestation des coupables et ajoutant que ces fonctionnaires du tombeau qui avaient �t� lents pour ex�cuter les ordres devraient �tre s�v�rement punis. (611)

Dans un bulletin ult�rieur, le texte d'un t�l�gramme de Ruknu'd-Dawlih, le gouverneur-g�n�ral au premier ministre, dat� du 25 f�vrier 1898, est re�u:

"Comme indiqu� par vous, j'ai d�port� Shaykh Isma'il � Sistan et Haji Mirza Zain-ul-Abidin � Kain.
L'ordre � pr�sent pr�vaut dans la ville. Vous ne m'avez pas envoy� quelque ordre en ce qui concerne les meurtriers de Haji Muhammad Turk qui sont en prison. Pour certaines raisons, que j'expliquerai par lettre, il n'est pas judicieux qu'ils soient punis � Mashhad. Leur punition l�-bas m�nerait � certaines difficult�s. Je sugg�rerai que la permission puisse m'�tre donn� de les envoyer � T�h�ran o� ils pourraient �tre punis ou emprisonn�s � vie, mais il est plus essentiel d'apr�s leur arriv�e � T�h�ran, ils ne soient pas lib�r�s dans le but d'emp�cher leur retour � Mashhad o� ils pourraient causer � nouveau des ennuis.
En ce qui concerne Mirza Abdur Reza, l'un des fonctionnaires du tombeau, je prendrais des mesures n�cessaires, comme indiqu�es par vous. Je trouve n�cessaire ici de vous donner des informations sur l'homme. C'est l'un des personnes les plus semeuse de discorde dans le Khurasan. Durant le temps de l'Asaf-ud-Dawlih, lorsque Haji Mirza Zain-ul-Abidin fut expuls� de Mashhad et que Shaykh Ismail cr�a un trouble qui contraint le Asaf-ud-Dowleh � ramener Haji Mirza Zain-ul-Abidin, Mirza Abdur Reza prit la part leader dans cette agitation. Il n'est pas conseill� qu'il soit autoris� � vivre m�me � T�h�ran, et je sugg�rerai qu'il soit expuls� �galement de l�-s. Comme indiqu� par vous, j'ai �crit au gardien du tombeau qui a d�missionn� du service de gardien au tombeau, le fr�re de Mirza Abdur-Reza et 2 ou 3 autres personnes qui sont des meneurs de discordes et qui agissent contre les ordres du gouvernement". (612)

D'autres t�l�grammes rapport�s dans les bulletins comprennent:

27 f�vrier: "le gouverneur-g�n�ral du Khurasan au premier ministre, d�clarant que ... Mulla Muhammad Ali, connu comme Fazil, fils de feu Mulla Abbas Ali, Ranzakhan, qui �tait le principal instigateur dans le meurtre de Haji Muhammad, fut d�port� par lui � Daragez sans aucune difficult�". (613)

1 mars: "Le premier ministre au gouverneur-g�n�ral du Khurasan, d�clarant qu'il a amen� devant le Shah le t�l�gramme du gouverneur-g�n�ral rapportant la d�portation de Shaykh ismail et de Haji Mirza Zaynu'l-Abidin. Le Shah avait ordonn� que Mirza Abdu'r-Rida et son fr�re, qui avaient �t� coupables de conduite espi�gle, soit puni et le premier �tant envoy� � Chiraz et d�tenu l�-bas et le dernier �tant cong�di� du service du tombeau". (614)

Le 28 f�vrier, le capitaine J.F. Whyte prit la rel�ve en tant qu'agent en place du Khurasan � la place du lieutenant-colonel Yate. Dans le journal politique pour la semaine finissant le 11 mars 1898, il rapporte:

"Monsieur Ponafidine, le consul g�n�ral russe, retourna mon appel le 5 mars.
Au cours de la conversation, il se r�f�ra avec beaucoup de satisfaction au succ�s qui avait suivi l'action vigoureuse du gouverneur-g�n�ral dans l'affaire du meurtre de Haji Muhammad.
Il m'a dit qu'il avait beaucoup � se plaindre du Rukn-ud-Dowleh, mais l'�nergie qu'il avait affich�e en cette occasion avait tout � fait rachet� son caract�re � ses yeux (Monsieur Ponadifine).
Il n'�tait pas press� pour l'ex�cution ou en fait pour toute forme particuli�re de punition des meurtriers, car il �tait de l'avis que cette question devrait mieux �tre r�gl�e par les autorit�s persanes elles-m�mes. Ses points principaux avaient �t� gagn�s, lorsque la colonie russe qui avait �t� tr�s alarm�e par ce qui s'�tait pass� avait �t� compl�tement rassur�e par la vigueur avec la quelle le gouverneur-g�n�ral avait agit, et le gouvernement avait montr� au clerg� qu'il �tait � la fois capable et d�termin� de supprimer tous les d�clenchements de fanatisme d'une main ferme et m�me de punir les personnes les plus influentes parmi elles, si elles �taient coupables de les instiguer.
Le consul g�n�ral russe parlait avec une grande franchise, et j'ai entendu d'autres sources que son attitude a �t� � travers cette affaire la plus correcte.
Il ne peut y avoir aucun doute de l'excellent effet qui avait �t� produit � Mashhad par la mani�re avec laquelle l'affaire a �t� trait�e et de l'augmentation du pouvoir et du prestige du gouvernement aux d�pens de celui des pr�tres qui avait r�sult�. Les derniers avaient �t� pour le moment compl�tement intimid�s et il est � esp�rer qu'ils ne seront plus jamais autoris�s � regagner le pouvoir qu'ils avaient perdu.
Toute l'affaire a �t� un cas frappant de la facilit� avec laquelle le gouvernement persan peut venir � bout du clerg� si il agit seulement avec courage...". (615)

Dans un bulletin inclut � ce journal, un t�l�gramme de Ruknu'd-Dawlih au premier ministre, dat� du 2 mars, est cit�:

"Trois des fils du feu Haji Muhammad, qui pay�rent 58 tomans aux �tudiants pour assassiner leur p�re fuirent vers Kelat, mais je leur ai cr�e d'�tre arr�t�s et d'�tre ramener � Mashhad. Je demande que quels que soient les ordres qui soient pass�s en ce qui concerne les meurtriers et ces 3 hommes, il soient pass� sans d�lai. Il n'est pas du tout conseill� qu'ils puissent �tre ex�cut�s � Mashhad. Auriez-vous l'amabilit� de me donner la permission de les envoyer � T�h�ran o� ils seront soit ex�cut�s soit emprisonn�s � vie.
Vous avez ordonn� que le nombre de cosaques persans, de polici�res et de ghulams � Mashhad soit r�duit. Je vous prie de consid�rer que ce n'est pas du tout judicieux de faire ainsi et je demanderais que je puisse �tre autoris� � les maintenir � leur puissance actuelle. 136 policiers et leurs officiers sont � peine suffisants pour garder la ville de Mashhad. Si leur nombre n'est pas augment�, il ne devrait en aucun cas �tre r�duit". (616)

A ce moment, il apparaissait probable que pour la premi�re fois sur le sol persan, les perp�treurs d'un acte violent contre les baha'is recevraient leur juste punition. Mais cela ne fut pas. L'�nergie du gouverneur-g�n�ral, qui avait r�ussit � extirper les meurtriers du tombeau sacr� et exilant les instigateurs de cette atrocit�, faiblie � ce moment. En d�pit du fait de continuer une pression des consuls �trangers, il manqua de prendre quelques d�marches suppl�mentaires et autorisa les auteurs du crime � se d�faire de son pouvoir.

Dans le journal politique pour la semaine finissant le 8 avril, il est rapport� qu'un des meurtriers, Siyyid Sadiq-i-Yazdi,"qui �tait emprisonn� dans la citadelle de la prison, dans l'attente d'ordres de T�h�ran, a �t� capable, d� � l'inattention des gardiens, de s'enfuir". (617)

Dans le journal politique pour la semaine finissant le 22 avril, le lieutenant-colonel Temple, agissant en tant que consul-g�n�ral, rapporte:

"Siyyid Sadiq Yazdi... se rendit lui-m�me dans la nuit du 14 avril aux autorit�s du tombeau o� il est � pr�sent dans un parfait confinement.
Je comprends que les autorit�s du tombeau d�clinent de l'avoir abandonn� au gouverneur-g�n�ral et qui sont d�termin�s � avoir une position ferme dans l'affaire".
(618)

Aucun progr�s ult�rieur ne fut fait en persuadant les autorit�s du tombeau de livrer Siyyid Sadiq. Les ul�mas par cons�quent �taient en maintenant agit�s contre toute punition suppl�mentaire des coupables. Dans un extrait de rapports locaux re�us durant la semaine finissant le 20 mai 1898, on peut trouver le rapport suivant:

"Le gouverneur-g�n�ral a re�u une lettre du sadr-i-azam disant que les ul�mas � T�h�ran sont en train de s'agiter contre la d�portation de Shaykh Ismail sur les raisons qu'il n'�tait pas concern� du tout dans le meurtre de l'homme accus� d'�tre babi. Le sadr-i-azam a demand� au gouverneur-g�n�ral d'enqu�ter sur l'affaire et de l'informer du r�sultat de ses enqu�tes avant qu'il donne une r�ponse aux ul�mas � T�h�ran. Le gouverneur-g�n�ral a r�f�r� la chose pour enqu�te au principal de l'un des coll�ges � Mashhad.
Il est dit que Agha Siyyid Ali Yezdi a envoy� un message au consul g�n�ral russe, lui demandant d'interc�der avec le gouvernement persan pour Shaykh Ismail". (619)

De plus, dans une lettre � Sir Mortimer Durand dat� du 7 juin 1898, Temple rapporte:

"Le gouverneur-g�n�ral qui avait agit avec �nergie et promptitude dans l'affaire [le meurtre de Haji Muhammad-i-Turk] apparait �tre � pr�sent dispos� � prendre une route diff�rente, comme il a instruit le gouverneur de Deragez d'autoriser Agha Muhammad Fazil (620) de retourner � Chanaran, un village pr�s de Meshed, o� on dit qu'il poss�de des biens". (621)

Plus tard, le 30 septembre de cette ann�e, le nouveau premier ministre, l'Aminu's-Sultan, envoya un t�l�gramme au Ruknu'd-Dawlih, inversant les premi�res sentences d'exil sur 2 des ul�mas responsables de l'instigation du meurtre:

"En accord avec le commandement de Sa Majest� merci d'ordonner que Haji Shaykh Ismail Turshizi, mujtahid puisse retourner � Mashhad et s'occuper lui-m�me en priant pour une longue vie de Sa Majest�. Vous pourriez aussi ordonner � Haji Mirza Zain-ull-Abidin d'aller � Sabzawar et de prier l�-bas pour Sa Majest�". (622)

* L'�pisode de Dughabad:

Les deux premi�res d�cennies du 20�me si�cle furent une p�riode tr�s instable dans l'histoire de la Perse, et les baha'is furent soumis � de continuels harc�lements, en particulier dans les parties les plus recul�s du pays. Beaucoup de ces �pisodes ne furent naturellement pas not�s par les consuls britanniques, mais depuis cette p�riode marque aussi l'apog�e de l'int�r�t britannique et l'implication dans les affaires en Perse, la repr�sentation consulaire britannique en Perse augmenta � un degr� remarquable, avec m�me des consuls dans des villes plut�t moyennes. Ainsi Turbat-i-Haydari ne pourrait pas �tre appel� une grande ville et pourtant pour des raisons strat�giques, il fut consid�r� n�cessaire d'avoir l�-bas un consul britannique. (623)

Pr�s de Turbat-i-Haydari, il y a un village nomm� Dughabad que les baha'is connaissent comme Furugh. Le plus important des baha'is de Dughabad �tait Mirza Mahmud-i-Furughi, connu comme Fadil-i-Furughi (voir figure page 41). IL �tait le fils de l'un des survivants du soul�vement de Shaykh Tabarsi.

Dans le journal de Mashhad pour le 11 avril 1907, le consul g�n�ral britannique, Percy Sykes, rapporta une attaque par les villageois de Dughabad sur Mirza Mahmud:

"Le 11 Muharram � Dughabad, pr�s de Turbat-i-Haidari, Mirza Mahmud et son fr�re furent attaqu�s par une foule pour la raison d'�tre babis. Ils fuirent � Nishapur et envoy�rent une p�tition au gouverneur g�n�ral en place, qui envoya 12 mamurs � Dughabad pour enqu�ter sur le sujet. Les villageois demand�rent aux majlis locaux et comme r�sultat le gouverneur g�n�ral en place a �t� demand� de retirer les mamurs et d'amener les 2 fr�res pour un proc�s par une cour religieuse. Le secr�taire du babi Anjuman me demanda secr�tement d'exp�dier un long t�l�gramme aux majlis de T�h�ran. Cela, j'ai d�clin� de la faire; mais avoir dit que si les choses tournaient au vilain, j'informerai la l�gation. Le secr�taire d�clare qu'ils ont toujours �t� aid�s par le consulat russe mais que, comme ils savent que les russes souhaitent renverser les majlis, ils font appel � moi. Je ne serais pas surpris si les mullas essayaient une campagne anti-babie dans le but de r�affirmer leur autorit�". (624)

Le 16 avril, Sykes rapporta:

"Le mouvement anti-babi. En r�f�rence � l'article n�2 du 11, il est rapport� que les mullas de Turbat-i-Haidari ont envoy� des hommes � Dughabad, l'un des villages du Muhavalat au sud-ouest de Turbat, pour ramener tous les babis. Le Runk-u-Dola [Ali Naqi Mirza, Ruknu'd-Dawlih], a t�l�gramm� un ordre puissant, tenant le salar-ul-Mukarram responsable de toute pers�cution des babis. La communaut� � Mashhad en d�nombre 200". (625)

Le 21 avril, Sykes rapporta:

"Mustafa Mirza, plus tard gouverneur de Turbat et ami du capitaine Watson, convoqu� avec le Etabar-u-Taulia. Il poss�de Dughabad, la sc�ne du mouvement anti-babi. Dans cette correspondance, des ordres ont �t� publi�s pour emp�cher des babis connus de fr�quenter les mosqu�es et les bains". (626)

Le lieutenant Daukes, en tant que consul pour le Turbat-i-Haydari, rapporta dans son journal confidentiel pour le 26 avril:

"Mouvement anti-babi. En r�f�rence � l'article dans le journal de Mashhad sous la date du 16 avril - les faits aussi loin que l'on peut l'affirmer localement sont les suivants:
Durant le dernier Muharram, une dispute surgit entre les chiites et les babis de Dughabad, apparemment provoqu�e par les remarques indiscr�tes de ce dernier qui exprima ouvertement son opinion qu'il serait mieux de convenir que les chiites de se lamenter de la mort des babis martyris�s � Turbat-i-Haidari il y a 5 ans plut�t que la mort de l'Imam Hussein qui fut tu� il y a plus de 1000 ans! Il n'apparait pas que quelque violence fut perp�tr�e mais les deux parties devinrent excit�es et exprim�rent leur col�re, leurs sentiments de la mani�re habituelle, c'est-�-dire en t�l�graphiant � T�h�ran. Le salar-ul-Mukarram �tait, dit-on, instruit de faire des enqu�tes et d'un accord envoya un agent qui traversa Turbat le 1 avril. Comme r�sultat de ses enqu�tes, 4 babis furent arr�t�s et amen�s � Turbat-i-Haidari. Leur cas n'a pas encore �t� exp�di�". (627)

Le 9 mai, le lieutenant Daukes rapporta:

"Un t�l�gramme a �t� re�u par les majlis locaux, leur ordonnant de punir les babis arr�t�s. Le nouveau gouverneur, Adal-u Saltana a aussi t�l�graphi�, disant qu'aucune d�marche ne devrait �tre prise avant son arriv�e � Turbat". (628)

Dans les rapports suivants de Daukes, il y a une s�rie de d�clarations de l'effet qu'aucune action n'avait �t� prise au sujet des baha'is, qui �taient encore en �tat d'arrestation, jusqu'� ce que le 3 juin 1907, il y e�t l'article suivant:

"Les 4 babis qui furent arr�t�s � Dughabad ont �t� lib�r�s. Ils ont chacun payer une amende moyenne d'environ 20 tomans". (629)

* Attaque sur Fadil-i-Furughi:

Dans la section pr�c�dente, un r�cit d'une attaque sur Mirza Mahmud, Fadil-i-Furughi, a �t� donn�. Quelques ann�es plus tard, Fadil �tait � Mashhad. Les ul�mas de Mashhad, et en particulier Mulla Muhammad, connu comme Aqazadih (voir page 420), �taient d�sireux de finir leurs activit�s. Dans le journal de Mashhad pour la derni�re semaine d'octobre 1910, une tentative d'attentat sur sa vie est rapport�e par le major W.F. O'Connor, le consul g�n�ral en place � Mashhad:

"25 octobre. Assaut sur un behai.
Un respectable homme �g�, habitant de la r�gion de Turbat, fut assailli aujourd'hui dans sa maison � Mashhad par 3 hommes arm�s de r�volvers. Il fut s�v�rement bless� et fut emmen� � notre h�pital pour �tre trait�.
26 octobre. J'ai vu l'homme bless� et j'ai �cout� son histoire. Il dit que les assaillants, qui �taient pr�c�demment des �trangers pour lui, vinrent pour l'appeler et rest�rent � converser sur des sujets religieux. A la fin de la discussion, alors qu'ils �taient sur le point de partir de la maison, ils tir�rent leurs revolvers et tir�rent sur lui, manquant de peu sa t�te et le blessant � la poitrine. L'homme bless� est un behai bien connu, et il croit que le Aga-Zada et d'autres des pr�tres meneurs �taient derri�re l'affaire". (630)

* Le martyr de Shaykh Ali-Akbar-i-Quchani:

Shaykh Ali-Akbar-i-Quchani �tait l'un des plus importants baha'is du Khurasan. Comme jeune homme, il avait entrepris des �tudes religieuses � la fois � Mashhad et en Iraq et il avait finalement atteint le rang de mujtahid avec un ijazih des plus importants ul�mas de l'Iraq, Mulla Kazim-i-Khurasani. Ce dernier avait �t� si ravi de son �l�ve qu'il avait confi� � son attention l'�ducation de son fils, Muhammad. Plus tard, � son retour de Perse, Shaykh Ali-Akbar �tait venu en contact avec les baha'is et avait �t� converti. Il devint c�l�bre en tant que baha'i � travers le Khurasan et il fut contraint pendant un temps de quitter la province pour sa propre s�curit�. Plus tard cependant, il retourna � Mashhad au cours d'un voyage � travers la Perse. A cette �poque, le plus important des ul�mas de Mashhad �tait son ancien �l�ve, Mulla Muhammad, connu comme Aqazadih ou Ayatu'llahzadih, le fils de Mulla Kazim-i-Khurasani, et ce fut lui qui signa l'arr�t de mort de Shaykh Ali-Akbar (fatva).

Le colonel Haig, le consul-g�n�ral britannique � Mashhad, rapporta le meurtre de Shaykh Ali-Akbar dans le journal de Mashhad pour la semaine finissant le 20 mars 1915:

"Shaykh Ali-Akbar Kuchani, un baha'i qui arriva r�cemment � Mashhad pour pr�cher les doctrines de sa secte, fut mis � mort le 14 mars dans le bazar-i-kulahduzan pr�s de la cour du tombeau. La population suspectant une intention d'enterrer le corps d'un musulman dans un sol musulman et n'aimant pas l'arrestation de ceux suspect�s du meurtre, lev�rent un trouble dans le tombeau. Le corps fut finalement enlev� secr�tement la nuit de l'endroit o� il gisait et emmen� en dehors de Kuchan". (631)

Dans chaque journal suivant, il y a un mot suppl�mentaire au sujet de cet �pisode:

[Journal de Mashhad pour la semaine finissant le 27 mars 1915]:
"Il est rapport� que les baha'is ont l'intention de se venger de la mort de Shaykh Ali-Akbar en tuant Aghazada, mais que ce dernier et ses amis sont en alerte. Il y a un mouvement parmi la population pour protester contre la punition des meurtriers de Shaykh Ali Akbar". (632)

[Journal de Mashhad pour la semaine finissant le 3 avril 1915]:
"J'ai entendu que le gouvernement persan a ordonn� que le gouverneur-g�n�ral [Sultan-Husayn Mirza, Nayyiru-d-Dawlih] d'arr�ter et d'envoyer � T�h�ran Aghazada; Agha Fazil, et 3 autres mullas qui publi�rent une fatwa pour le meurtre de Shaykh Ali Akbar, le baha'i. Le gouverneur-g�n�ral se refuse � ob�ir � cet ordre, pour la raison qu'il ne peut ni arr�ter les mullas ni punir les meurtriers de mani�re local sans danger de troubles, mais il offert d'envoyer les meurtriers � T�h�ran pour un proc�s et une punition". (633)

[Journal de Mashhad pour la semaine finissant le 10 avril 1915]:
"L'agitation contre les baha'is continue. Ils sont exclus du tombeau et les autorit�s ne se sont pas encore aventur�es � arr�ter les meurtriers de Shaykh Ali Akbar. 2 baha'is se sont r�cemment reni�s". (634)

[Journal de Mashhad pour la semaine finissant le 17 avril 1915]:
"L'agitation contre les baha'is continue encore. Haji Musa Jadid, un banquier, prit r�cemment asile dans la banque russe et il a depuis boug� au consulat g�n�ral russe. Ustad Muhammad, un autre baha'i leader, est dans le consulat g�n�ral britannique. Les chefs des baha'is � Turbat-i-Haidari m'a demand� d'�tendre sa protection � son fils, vivant � Turshiz, et j'ai r�pondu que je ne peux �tre responsable de la s�curit� de quiconque � une telle distance, mais si la vie de son fils est r�ellement en danger et qu'il s'occupe de venir � Mashhad, j'�tendrais mon hospitalit� � lui". (635)

[Journal de Mashhad pour la semaine finissant le 24 avril 1915]:
"Le trouble en relation avec le meurtre de Shaykh Ali Akbar, le baha'i, n'est pas encore pass�. Husain, un marchand de v�tement et un d�mocrate fut arr�t� le 18 avril par soup�on, mais les marchands de v�tements ferm�rent leurs magasins par protestation et Aghazada, un mulla dont on dit qu'il a donn� une fatwa pour le meurtre et qui est par cons�quent inquiet qu'aucune accusation devait �tre engag�e contre quiconque, insista et obtenu la lib�ration de Hussain. Le gouverneur-g�n�ral ne s'aventure pas � prendre des mesures plus puissantes et par le fait de donner r�alit� aux ordres du gouvernement persan que les meurtriers devraient �tre arr�t�s et envoy�s � T�h�ran, il a pris la s�curit� pour 2 personnes suspect�es pour leur venue � T�h�ran, mais il ne croit qu'apr�s ils iront l�-bas. Les commer�ants et les mullas de Mashhad menacent de manifester contre les mesures prises pour l'arrestation ou la punition des meurtriers...
J'ai entendu que des sujets caucasiens turcs, russes, sont agit�s contre la punition des meurtriers du baha'i, Shaikh Ali Akbar". (636)

[Journal de Mashhad pour la semaine finissant le 8 mai 1915]:
"Le prince Nayyir-ud-Dawlih est en train d'afficher une faiblesse lamentable dans l'affaire de l'agitation contre les baha'is. Apr�s avoir promis � mon coll�gue qu'il rapporterait Ustad Ali Akbar et Meshedi Husain, les 2 hommes suspect�s du meurtre � T�h�ran, il a peur de remplir sa promesse. Je lui ai conseill� de s'y tenir comme je suis non moins int�ress� dans l'affaire que mon coll�gue, ayant un basti de qui je ne peux me d�barrasser jusqu'� ce que quelque action soit prise. J'entend � pr�sent qu'il propose de d�porter Ali Akbar qui est comparativement inamical et de ne prendre aucune d�marche contre Meshedi Husain, qui est puissamment soutenu par les mullas". (637)

[Journal de Mashhad pour la semaine finissant le 5 juin 1915]:
"Nayyir-ud-Dawlih, de qui l'on commence � dire, l'�ge est ou bien extr�mement paresseux ou extr�mement nerveux et s'excuse de mani�re invariable lui-m�me de prendre une action puissante contre les troubleurs de la paix et d'autres criminels pour la raison que d�cider des mesures sont probablement causer des troubles dans la ville. Ce fut pendant longtemps son excuse pour ne pas arr�ter les meurtriers du baha'i, Shaykh Ali Akbar. Il dit maintenant qu'il souhaite � la fois arr�ter les deux tout de suite et que c'est difficile � organiser; mais c'est simplement une autre excuse". (638)

Dans le mois qui suivit le martyr de Shaykh Ali Akbar, comme indiqu� dans ces journaux, les baha'is du Khurasan furent sous constante menace d'un massacre g�n�ral. L'Assembl�e Spirituelle � T�h�ran envoya un t�l�gramme � l'importante baha'ie britannique, Lady Bloomfield l�-bas. Le t�l�gramme dat� du 15 avril d�clara:

"V�n�rable baha'i martyris� Mesched. Pr�pare soul�vement contre les behais. Aidez-nous, demandez justice du gouvernement persan, au parlement. T�l�graphiez votre l�gation ici. Avertissez � Paris les autres". (639)

Lady Bloomfield �crivit � Mary, comtesse de Wemyss le 25 avril 1915, demandant son aide:

"Ce t�l�gramme arriva ce matin... une chose d'une grande utilit� qui m'arrive (pouvez-vous faire cela?) d'�crire � Monsieur J.Tennant. Pourrait-il envoyer un t�l�gramme � la l�gation britannique � T�h�ran, ou au consulat britannique � Mashhad, pour arr�ter la pers�cution des baha'is, ce cher peuple inoffensif! Mashhad est une ville sacr�e des musulmans chiites et la population est tr�s fanatique l�-bas, pour cette raison vint le danger aux baha'is. Quelque moyen de volont� d'aider, je crois, incomber � vous, c'est tr�s urgent!". (640)

Mary Wemyss �crivit � Jack Tennant, un ami et un parent �loign� qui travailla au bureau de la guerre:

"Cher Monsieur Jack Tennant.
J'ai peur que vous me croyez tout � fait folle et aussi trop mauvaise pour vous importuner lorsqu'une telle charge de responsabilit� et d'attention qui d�j� repose sur vos �paules, je sens que je ne devrais pas prendre les quelques secondes que cela vous prendra pour lire cette lettre mais vous me croirez lorsque je vous aurais dit que vous ne devriez certainement pas r�pondre.
J'ai re�u hier une lettre plut�t insens�e de lady Blomfield (th�osophiste!!! une sorte). Il a l'habitude de se soumettre au v�n�rable baha'i de Perse (qui est ou qui �tait tout � fait un authentique vieux saint, je crois et qui avec ses disciples sont r�ellement inoffensifs (pr�chant la paix! et l'harmonie! et l'amour) et apolitiques. Mais j'imagine que cette sorte de personnes sont particuli�rement exasp�rants aux fanatiques et qui sont des victimes id�ales dans les temps troubl�s - encore qu'ils soient r�ellement je crois presque tous innocents et qui r�ellement mettent leurs principes non agressifs et apolitiques en pratique - et le gouvernement anglais est suppos� prot�ger le faible - je crois comprendre que si un soul�vement �tait vraiment d�clench�, ce serait partout � pr�sent, mais je sens que je dois envoyer le t�l�gramme, avec des phrases de la lettre de Lady Blomfield omettant [sic] le balderash - autant que je puisse - si il y a ou si il y a eu des troubles, vous en entendrez parler - � travers les canaux propre, reconnus, qui fait que mon �crit semble deux fois plus futile et inopportun. Le Christian Commonwealth reconnait le behai et ses disciples et je lui ai rendu visite � Londres et j'ai parl� de lui � Lord Hugh Cecil. Je suis curieux de savoir ce qui lui est arriv� - c'est un monde malade pour des �mes paisibles". (641)

Dans une note attach�e � sa lettre, Mary Wemyss cita le court extrait de la lettre de Lady Blomfield donna ci-dessus et ajouta:

"... Elle dit qu'elle a �crit � la femme du colonel Percy Sykes, anciennement le consul g�n�ral britannique � Mashhad. A pr�sent merci de ne pas m'oublier ! Pour ob�ir � cette sauvage et inqui�tante dame [sic] ma soeur Pamela connait le vieux baha'i aussi lorsqu'il alla � sa maison - si les behais sont en danger - est-ce que Sir E.Grey peut �tendre la main de sa protection?
Naturellement je ne peux aider le sentiment que si il y a une population innocente en danger de pers�cution - qu'il y a des moyens de communiquer � travers les canaux reconnus � la source premi�re". (642)

"Monsieur Tennant a �crit � diff�rents personnages, leur conseillant une enqu�te � T�h�ran en ce qui concerne un massacre de cette secte h�t�rodoxe � Mashhad - les baha'is.
Je soumets cependant, que notre plus capable consul g�n�ral � Mashhad - le colonel Haig - et Monsieur Marling � T�h�ran sont bien capables de prendre quelque action localement qui pourrait �tre n�cessaire. De plus, tandis qu'elle est nombreuse, la secte est une mal�diction aux persans orthodoxes et tandis qu'il y a encore quelque faible signe d'agitation pour un jihad, il ne serait pas diplomatique de d�fendre la cause des b�ha�". (643)

Ce � quoi George Clerk joignit:

"Je pense que vous pourriez enqu�ter si le colonel Haiga rapport� quelque violence contre les baha'is. Ce sont un peuple inoffensif, avec des sympathisants dans ce pays, et nous pourrions d�couvrir ce qui leur est arriv�". (644)

Et Sir Arthur Nicolson ajouta: "J'approuve. A.N. 30/4/1915.". (645)

Et comme r�sultat de cela, le t�l�gramme suivant fut envoy� � Monsieur Marling, le ministre britannique � T�h�ran, le 2 mai 1915:

"Des rapports sont parvenus � Londres de massacres de behai � Mashhad.
Avez-vous une confirmation du consul-g�n�ral.
Confidentiel.
Je r�alise non d�sirable en tout cas de faire des demandes officielles sur le sujet pour le moment". (646)

A cette enqu�te, Marling r�pondit:
"Aucune v�rit� dans les rapports de massacres. Un bahai a �t� assassin� le 14 mars". (647)

Suite � la r�ception de ce t�l�gramme, suspicieux comme pour les raisons derri�re ces enqu�tes, il �crivit:

"Je ne suis par aucun moyen certain que l'agitation augmente sur ce sujet - j'ai eu 2 visiteurs sur la question hier - puisse ne pas �tre une tentative d'embrouiller le gouvernement de Sa Majest� avec le gouvernement persan, et de repr�senter H.M.G. comme d�fendant une secte h�r�tique en Perse.
Je soumets qu'aucune action n'est n�cessaire ou d�sirable...". (648)

Une autre enqu�te parvint au minist�re des Affaires Etrang�res en ce qui concerne cette m�me affaire, d�clench�e de Lord Lamington, un admirateur de Abdu'l-Baha. IL �crivit � Lord Lansdowne le 31 mai 1915:

"J'ai diverses communications en ce qui concerne les pers�cutions que les membres de la secte baha'ie subissent en Perse, en particulier dans le Khurasan.
Je comprends que vous �tes engag� dans le travail au Minist�re des Affaires Etrang�res et que par cons�quent je demande si des demandes pourraient �tre faites ou d'autres d�marches entreprises pour obtenir la protection pour ces personnes, dont les doctrines sont celles de la paix et de la bonne volont� en tout". (649)

Une r�ponse fut envoy�e par Lord Lamington dat�e du 5 juin 1915:

"En r�ponse � votre lettre � Lord Lansdowne du 31 mai, en ce qui concerne la secte baha'ie en Perse, Lord Crewe d�sire me dire qu'une enqu�te fut r�cemment adress�e � Sa Majest� le ministre � T�h�ran sur le sujet de rapports vari�s qui lui sont parvenus l�-bas.
Monsieur Marling r�pondit qu'il n'y avait aucune v�rit� dans les rapports que des massacres eurent lieu, bien qu'un baha'i fut assassin� le 14 mars.
Vous verrez ainsi que la question n'a pas �t� perdu de vue bien que la situation politique pr�sente exclut toute d�marche �tant prise sur le sujet � T�h�ran". (650)

Peu de temps apr�s le 5 juin, Lord Lamington exp�dia au Minist�re des Affaires Etrang�res une lettre qu'il avait re�u de Muhammad-Ali Khan-i-Shaybani, un baha'i de Mashhad, lui r�assurant qu'il n'y avait eu aucun massacre g�n�ral des baha'is. La lettre est dat�e du 8 mai 1915:

"Hier je suis all� voir le colonel Haig, consul-g�n�ral de Sa Majest� britannique, pour voir ce qui s'�tait pass� et il me montra une d�p�che de T�h�ran de Monsieur Marling, le charg� d'affaires anglais, demandant si c'�tait vrai qu'il y ait eu un massacre de tous les baha'is � Mashhad, car son rapport �tait parvenu � Londres. Ce fut la raison pour laquelle que je fus autoris� � �crire � Votre Excellence et contredire officieusement ces nouvelles. Un simple assassinat e�t lieu. C'�tait Jinab Aqa Shaykh Ali-Akbar de Quchan. Je souhaite d�clarer dans cette lettre � Votre Excellence que les baha'is de Mashhad et moi-m�me connaissons l'approche �nergique et l'attitude s�rieuse du lieutenant-colonel T.W. Haig, consul-g�n�ral de Sa Majest� britannique � Mashhad. Nous esp�rons que l'agitateur, ce Shaykh Muhammad, fils de Akhund Mulla Md. Kazim Khurasani, et les 2 assassins de Jinab Shaykh Ali-Akbar de Quchan seront punis d�s que possible.
Je pris Votre Excellence de rassurer tous les baha'is de Londres que ce rapport du massacre de tous les baha'is de Mashhad est compl�tement d�nu� de sens. En terminant ma lettre, je pr�sente mes salutations respectueuses � Lady Lamington, Lady Blomfield, Mademoiselle Rosenberg et Madame Thornburg Cropper". (651) (652)


Chapitre 29: Pers�cutions dans la r�gion d'Ispahan

Durant le minist�re de Abdu'l-Baha, les pers�cutions dans les villes autour d'Ispahan, aussi bien qu'� Ispahan elle-m�me, continu�rent. Le principal instigateur de ces �pisodes continu�rent � �tre Aqa Najafi (Shaykh Muhammad-Taqi, voir figure page 44) et � Najafabad, il trouva un assistant spontan� dans Mirza Fath-Ali Khan-i-Yavar. (653)

* Le soul�vement de Najafabad de 1899:

Le 9 avril 1899, un important baha'i de Najafabad, Mirza Muhammad-Baqir-Ha'i (voir figure 15) qui avait �t� baha'i depuis les premiers jours de la foi et qui avait � ce moment-l� 80 ans, fut soudainement arr�t� � Najafabad sur les ordres de Aqa Najafi.
Le docteur Aganoor, consul britannique en place rapporta le 18 avril les circonstances de l'arrestation � Sir Mortimer Durand:

"J'ai l'honneur de rapporter que ce dimanche 9, Mahomed Hossein Khan (sartrip-i-Sehdehi) qui est au service du Zillu's-Sultan, alla � Nejafabad, accompagn� par Naib Abdool Rahim de Sehdeh et certains sarvazes (654), tous arm�s et ils captur�rent Mollah Baukher dans la rue, le mirent sur un cheval et partirent avec lui � Azizabad, un village appartenant au prince � quelques deux farsaghs de Nejafabad. Molla Baukher qui est encore sous bonne garde l�-bas, est un vieil homme, r�put� �tre babi, et il a �t� � l'�poque employ� par la soci�t� de l'�glise missionnaire comme Mirza et enseignant persan au docteur Carr et au r�v�rend Blackett. Son fr�re est le propri�taire de la maison qui a �t� dans le bail de la soci�t� de l'�glise missionnaire pendant les temps pass�s � Nejafabad.
Apr�s l'avoir emmen� dehors, certains du groupe all�rent dans la maison de Mollah Baukher et pill�rent tout. Le groupe �tait aid� par le gouverneur local ou zabeth (655) (Mostafa Khan) et par fathali Khan (Yavar), qui est dit �tre le r�el instigateur. Aucune explication ne fut donn�e pour cette action arbitraire, mais il fut compris qu'elle avait �t� rapport� � Aqa Nejify que Mollah Baukher �tait en possession de beaucoup de litt�rature babie dans sa maison et qu'il �tait en train de propager les principes de cette secte parmi la population, d'o� que le Aga ait dit au prince que l'homme est passible de mort et que les livres devraient �tre captur�s - avec le r�sultat du dessus. On dit que les livres ont �t� emmen�s � Aqa Nejify.
La cons�quence � �t� une ill�galit� g�n�rale, et la pers�cution de suppos�s babis. Plusieurs maisons ont �t� pill�es, plus ou moins, et plusieurs personnes ont �t� battues, les lutis faisant bonne usage de leur opportunit�.
Pr�s de 300 hommes et femmes arriv�rent � Isfahan et all�rent au bureau du t�l�graphe persan o� l'agent du t�l�graphe, refusant de prendre leur message pour le Shah ou Sadr Azam, la foule alla au bureau du t�l�graphe britannique, et pria que leur t�l�gramme puisse �tre accept� pour le Shah (656) ou Sadr Azam, ou que leur cas soit pr�sent� � T�h�ran. Monsieur McIntyre, en charge du bureau du t�l�graphe, �crivit au prince l'informant de la pr�sence de la population dans le bureau. Le prince envoya le gouverneur de Julfa pour essayer de les persuader d'aller dans leurs maisons, mais ils refus�rent de faire quelque chose de cette sorte jusqu'� ce que leur douleur fut (put right). Il persuada cependant quelques hommes d'aller avec lui vers le prince, qui avait parl� amicalement d'eux, leur dit qu'il ordonnerait que toute chose qui avait �t� prise d'eux leur serait retourn�e, mais leur conseilla de se dissocier eux-m�mes du cas de Mollah Baukher, comme il avait �t� accus� d'�tre babi, et le cas ne les concernaient pas. Ils retourn�rent cependant de la ville sans avoir obtenu satisfaction.
Les chefs de ces populations avaient �t� � moi plusieurs fois et suppliaient que leur position puisse �tre amen�e � la connaissance du Shah. Ils se sentaient surs que le Shah ne voulait rien d'eux, mais qu'ils devraient �tre des sujets paisibles et payer leurs taxes, et cela ils �taient pour la plupart pr�ts � le faire, si on leur permettait de vivre en paix et en s�curit�. Ils �taient, disaient-ils, 5000 de cette secte � Nejafabad, et ils �taient oblig�s de relever le cas de Mulla Baukher dans son int�r�t personnel, et de mourir avec lui ou d'�tre expuls�s [du] pays.
Si un homme �tait spoli� de ses biens et �tait tu� aujourd'hui - demain l�-bas, il y en aura un autre, et ainsi de suite, et ils n'auraient jamais la paix. Ils voulaient que la chose finisse d'une mani�re ou d'une autre. Ils �taient d�sireux que certains de leur nombre puissent �tre tu�s ou sacrifi�s, stipulant qu'ils auront la paix et la s�curit� apr�s. Ils �taient pr�ts � immigrer, en masse, et devenir des sujets d'un autre pays, s'ils ne pouvaient avoir aucune s�curit� dans leur propre pays. Est-ce que le Shah voulait la religion pour eux? Ils �taient des paysans, des laboureurs du sol et comprenaient seulement de labourer les champs et de payer leurs taxes. La religion, ils ne comprenaient pas; et ainsi beaucoup dans le m�me style. Le moyen d'ouverture et sans crainte qu'ils confessent leur foi et expriment leur d�termination que leur position doit �tre rendue claire, une fois pour toute, est tout � fait inhabituel � faire pour le corps d'une secte religieuse, en Perse et n'est probablement pas sans signification.
Dans mon entretien avec le prince le dimanche 15. J'ai attir� l'attention du fait que ces personnes �taient encore dans le bureau du t�l�graphe. Le prince r�pondit qu'il avait fait tout ce qu'il pouvait pour eux. Il n'avait pas autoris� Mollah Baukher � �tre emmen� dans Isfahan, pour emp�cher qu'il ne soit tu�, mais il l'avait emmen� dans son propre village pour �tre en s�curit� l�-bas (ce fait me fut pr�c�demment admis par le fr�re et les amis de Molla Baukher, qui disaient qu'ils n'avaient aucune plainte contre le prince, mais seulement contre l'action de Aga Nedjifi). Sa Saintet� Royale disait qu'elle ne pouvait pas ouvertement les prot�ger contre les ordres de Aqa Nedjify alors qu'il serait lui-m�me accus� d'�tre babi. Des ordres dans ce rapport doivent venir de T�h�ran. Le prince ajouta qu'il avait t�l�graphi� les circonstances � T�h�ran 5 jours auparavant, mais qu'il n'avait pas re�u un mot de r�ponse. Que pourrait-il faire?
Les hommes sont encore autour du bureau du t�l�graphe". (657)

Comme il peut �tre vu de la d�p�che au-dessus, Mirza Baqir �tait un grand ami des missionnaires anglais � Julfa, et Stilemen, le secr�taire de la mission persane de la soci�t� de l'Eglise missionnaire, �crivit le rapport suivant de Julfa le 15 avril:

"Un chef babi (de la secte beha'i), � Najifabad, qui a �t� un de mes amis pendant 6 ans, est aussi tr�s bien connu d'autres membres de la mission, fut condamn� � mort pour sa foi il y a quelques jours, et ce fut probable que 3 autres seraient mis � mort. Mais 200 � 300 personnes arriv�rent de Najifabad vers le bureau du t�l�graphe britannique l�-bas et sont � pr�sent en train d'attendre depuis plusieurs jours, d�clinant de retourner chez eux jusqu'� ce que le Shah intervienne de la part de leurs amis. Je reviens juste du bureau du t�l�graphe, et l�-bas il semble dans l'espoir que leurs vies soient �pargn�es".
(658)

Le 22 avril, Stileman rapporta le d�placement de Mirza Baqir � T�h�ran:

"Le behai se r�f�re dans le paragraphe 7 de ma lettre � vous du 15 courant, a maintenant �t� d�plac� de T�h�ran et il n'y a, nous croyons, plus aucun danger qu'il soit mis � mort". (659)

Les baha'is de Najafabad cependant, rest�rent dans le bureau du t�l�graphe et Aganoor rapporta des d�veloppements ult�rieurs le 20 mai 1899:

"En r�f�rence � ma d�p�che n�24 du 18 du mois dernier, j'ai l'honneur de rapporter que les nejafabadis sont encore � Julfa dans le voisinage du bureau du t�l�graphe, o� ils ont pris une maison et sont en train d'attendre des ordres de T�h�ran pour la r�paration de leurs torts. Ils ont envoy� plusieurs p�titions au Shah et au Sadr Azam, et ils ont re�u des ordres de ceux-ci du Zillu's-Sultan pour enqu�ter du cas et le rapporter. Ces ordres, dit le prince, ne sont pas suffisants. Ce ne sont pas des ordres explicites, autorisant la libert� de religion des babis. Ce sont simplement des instructions pour enqu�ter.
De telles instructions que l'auteur a vues sont comme d�crits. Avec ces ordres, dit le prince, il ne peut prot�ger les babis contre les mullas dans une grande mesure. S'il est vrai que le Shah autorise la libert� religieuse, pourquoi n'y a-t-il pas un d�cret publi� dans ce sens? Si Sa Saintet� Royale les prot�ge sans ordres explicites ou clairs de T�h�ran, les mullas l'accuseront lui-m�me d'�tre un babi. S'il r�ussit en les prot�geant, le gouvernement gagnera du cr�dit. S'il �choue, il sera bl�m� par le gouvernement pour aller au-del� de ses instructions en prenant des d�marches actives contre les mullas.
Sous ces circonstances, dit Sa Saintet� Royale, des instructions vagues pour enqu�ter de torts et de rapport, ne sont d'aucune utilit�. Les torts sont bien connus. Ces hommes sont pers�cut�s par les mullas et d'autres par ce qu'ils sont babis - c'est-�-dire le fait que le fait d'�tre babi est une excuse pour les pers�cuter et les spolier de leurs biens.
Des pers�cutions mesquines continuent, et ceux qui sont arriv�s ici n'osent pas retourner sans obtenir r�paration et avant que leur position soit claire. On rapporte que cela a �t� arrang� par Aqa Nedjify, car le 10 jour de Muharram, une foule puisse organiser une procession et sous l'excitation religieuse, fit une attaque sur les babis et en tua certains. Le prince a entendu cela et il a mis un frein � cela.
Les babis sont journali�rement appel� � nous pour de l'aide. Etant pr�s du bureau du t�l�graphe, ils consid�rent qu'ils ont pris refuge avec nous et semblent attendre une protection de nous.
Le r�v�rend Monsieur Tisdall me dit que ces personnes n'osent pas aller chez les russes, mais qu'en d�sespoir d'obtenir quelque aide de nous, ils pourraient en appeler aux russes. Dans un tel cas, si les russes acceptent leur cas et r�ussissent � leur obtenir r�paration, cela augmentera grandement leur influence l�-bas". (660)

Le 29 mai, Aganoor transmis � T�h�ran le r�cit d'une conversation entre Zillu's-Sultan et un "gentleman persan", communiqu� � lui par ce dernier, qui n'est pas identifi�.

"Zil-es-Sultan demanda quelles nouvelles il avait au sujet des babis. Le gentleman r�pondit qu'il n'en avait aucune. Sa Saintet� Royale dit alors que ce n'�tait pas sa faute. Il ne pouvait rien sans ordres d�finis de T�h�ran, donnant aux babis la libert� religieuse. Sa Saintet� Royale demanda alors si les babis �taient encore � Julfa, et pourquoi ils n'�taient pas renvoy�s de l�-bas. Le gentleman r�pondit qu'ils �taient effray�s de retourner � Najafabad. Sa Saintet� Royale dit qu'il n'avait rien � faire avec eux. Le gouvernement doit �crire officiellement que les babis ont par cons�quent � �tre libres. Les ordres envoy�s de T�h�ran sont des instructions simples pour enqu�ter sur leur cas "selon la loi" - "Sharan" - et selon la loi, Aqa Najafi dit qu'ils se doivent d'�tre tu�s. C'est la politique du gouvernement de donner des ordres vagues et ind�finis, que si ils sont ex�cut�s et que le r�sultat est une r�ussite, le gouvernement prendre pour lui-m�me tout le cr�dit; et si c'est un �chec, le gouvernement "br�lerai le p�re de" (Sa Majest�); comme ils le firent avec le Mayed-ed-dowleh dans le Khonsar et � Gulpaigan, autant que le Mayed-ed-dowleh souhaitait commettre un suicide. Le Zillu's-Sultan ajouta qu'il pourrait tr�s bien br�ler le p�re de Aga Nedjify", m�me sans troupes - c'est-�-dire par la diplomatie, mais alors les autorit�s � T�h�ran le bl�merait et agiraient contre lui si quelque chose se passait et si il �tait dans l'embarras, les anglais ne le prot�gerait pas du tout. Sa Saintet� Royale dit qu'il avait dit cela de mani�re r�p�titive � Monsieur Preece (661) et lui demanda de lui donner des assurances. Sa Saintet� Royale dit alors qu'� Yazd, 10 personnes avaient r�cemment �t� tu�es, et qu'aucune attention ne fut port�e par le gouvernement aux demandes de la l�gation britannique". (662)

Le 21 juin 1899, le capitaine Schneider, agissant en tant que consul britannique � Isfahan, rapporta:

"L'information fut re�ue que Aga Nejaffy, dans la maison de son fr�re Sheikh Noorulla, dit en ce qui concerne les "babis", qu'il avait re�u des instructions que lorsque Mulla Bhauker retournera de T�h�ran, il allait �tre tu�. Il fit aussi plusieurs remarques d�loyales en ce qui concerne Sa Majest� Imp�riale le Shah - et sut qu'il �tait un infid�le.
Fatteh Khan Yawar, qui est le vrai instigateur de la pers�cution des babis, a �t� mis en prison par le prince". (663)

Mirza Baqir �tait en fait d�tenu � T�h�ran pendant plus d'une ann�e; une s�v�re punition pour un homme d'un certain �ge. Puis il alla � Isfahan et fut autoris� � retourner � Najafabad sous certaines restrictions. Ses livres et ses manuscrits ne furent jamais retourn�s � lui, cependant. Il mourut finalement � Najafabad � l'�ge tr�s grand de 100.

* Martyr de Ghulam-Rida, 1901:

Dans une d�p�che dat�e du 16 juin 1901, Preece rapporta le meurtre d'un baha'i sur la route entre Najafabad et Isfahan. Cet homme �tait Ghulam-Rida, qui �tait en train d'emmener un fils de Haji Haydar (voir page 432) � Isfahan lorsqu'il fut attaqu� et tu� par certains des habitants les plus fanatiques de Najafabad:

"Juste apr�s mon dernier rapport, un babi fut tu� sur la route entre celle-ci et Nejafabad par certains cultivateurs de cette ville, et il fut d�clar� que Aqa Nefijy �tait en train d'essayer d'enlever 4 hommes de Nejafabad tu�s comme babis. A tout cela, Sa Saintet� Royale a mit un terme. Il envoya aussi un siyyid de Nejefabad et lui donna une telle r�primande pour l'agitation dans ces questions que l'homme fuit dans une grande peur. Le prince se plaint que bien qu'il a t�l�graphi� tr�s fortement � T�h�ran, il ne peut obtenir aucun ordre strict pour arr�ter cette agitation. Le Shah a peur d'agir d'une mani�re convenable dans la question". (664)

* P�tition des baha'is de Najafabad:

Vers juillet 1901, peu de temps apr�s le meurtre de Ghulam-Rida, les baha'is de Najafabad d�cid�rent d'adresser un autre appel au Shah pour la protection de la pers�cution. Depuis que la p�tition ant�rieure n'avait pas �t� r�pondue, ils d�cid�rent d'envoyer celle-ci par l'interm�diaire de la l�gation britannique. Le ministre britannique, Sir Arthur Hardinge, envoya l'appel � l'Aminu's-Sultan, le premier ministre, avec la note suivante dat�e du 4 ao�t 1901:

"Je joins � l'int�rieur une copie de la lettre par certains habitants de Nejafabad exp�diant une p�tition � Sa Majest� le Shah, que je prierai � Votre Excellence de porter devant Sa Majest�.
Les p�titionnaires comme l'observera Son Excellence, d�clarent qu'ils ont d�j� appel� au tr�ne pour la protection et ont seulement approch� la l�gation britannique comme dernier ressort. Il est probable que leur p�tition d'avant n'est pas parvenue � Sa Majest�, ou qu'elle a �t� n�glig�e par la grande masse d'affaires, embrassant tous les d�partements de l'Etat, qu'un souverain a � traiter. Je suis sur cependant que Sa Majest� ne prendrait pas mal que je puisse � travers Votre Excellence, et d'une mani�re purement officieuse et priv�e (depuis que cela ses propres sujets entre eux et lui-m�me, je n'ai aucun droit d'interf�rer), prendre le pr�sent appel � l'attention de sa majest�.
Sa majest� a en plus � ses nombreuses autres vertus acquises en Europe, une r�putation pour une tol�rance �clair�e de toutes formes de croyance religieuse. Avant que j'ai l'honneur d'�tre accr�dit� � sa cour, j'ai lu dans les journaux imprim�s en France et en Allemagne de la marque de respect montr�e par lui par les �glises chr�tiennes et les processions religieuses, et il est, je pense, le premier souverain musulman qui a montr� le d�sir de rendre hommage � la foi chr�tienne en d�p�chant une ambassade sp�ciale pour annoncer son accession � Sa Saintet� le pape.
Je suis convaincu par cons�quent qu'il regardera avec la d�sapprobation la plus profonde l'assassinat de paysans inoffensifs, pour attachement � l'h�r�sie babie qui, cependant insens� et superstitieuse en elle-m�me, n'est pas dangereuse � la paix et l'ordre public. Je suis conscient que le clerg� maintient que l'apostasie de l'Islam au babisme est une offense punissable de mort sous la loi musulmane, mais la r�ponse � eux est surement, que les int�r�ts g�n�raux de l'Islam doivent �tre consid�r�s et qu'il n'est pas, dans le pr�sent �tat du monde, dans l'int�r�t de quelque Etat musulman de s'affaiblir lui-m�me en tournant � travers la pers�cution, un grand nombre de ses sujets de personnes paisiblement loyales en personnes m�contentes, et leur causent de regarder les pouvoirs �trangers pour de l'aide et de la protection contre leur propre gouvernement.
La pers�cution par cons�quent ne devrait pas �tre convertie; elle rend courageux des hommes martyrs, et intimide les hommes hypocrites. Elle peut seulement r�ussir o� une fausse id�e est dans son enfance tient seulement par quelques personnes. Une fois que l'opinion s'est propag�e, elle ne peut �tre extirp�e, et le meilleur moyen de la rendre aussi inoffensive que possible est de prendre d'elle, par tol�rance, l'�l�ment fid�le et l'enthousiasme, qui a fait que toutes les religions pers�cut�es croissent.
Si les mullas �taient sensibles, ils verraient cela et s'abstiendraient de disgracier ce pays par des actes de cruaut� tels que ceux dont on s'est plaint. Dans notre d�pendance de Chypre o� le Bab (665) lui-m�me vit en parfaite libert�. Je doute que si il a fait un seul disciple, mais si une fois que nous commen�ons � pers�cuter le babisme, l'attention publique serait imm�diatement attir� vers lui, et l'int�r�t ainsi lev� apporterait beaucoup d'adh�rents secrets. Les sectes les plus dangereuses sont toujours celles, qui par peur de la pers�cution, sont secr�tes, et travaillent dans l'ombre.
J'ai confiance que Votre Excellence excusera la longueur de cette lettre sur un sujet purement interne qui ne concerne pas directement les int�r�ts britanniques. Mon excuse doit �tre que la prosp�rit� et la paix interne de la Perse est r�ellement un int�r�t britannique et que depuis longtemps j'ai re�u de mani�re r�p�titive des rapports des pers�cutions et des ex�cutions pour h�r�sie, que les autorit�s locales semblent impuissantes, due � l'influence du clerg�, � emp�cher et qui doit �tre nuisible au bien-�tre du pays. Je sais combien r�pugnantes sont ces choses aux sentiments humains du Shah, qui sont partag�s par Votre Excellence, et j'ai par cons�quent pas la moindre h�sitation en les apportant � votre attention, dans le cas o� les gouverneurs locaux auraient h�sit� � faire ainsi, �tant convaincu que j'ai seulement � leur faire conna�tre dans cette pr�sence exalt�e dans le but d'assurer les d�marches �tant prises pour emp�cher leur retour". (666)

Hardinge �crivit aussi � preece, le consul britannique � Isfahan, lui demandant les d�marches qu'ils avaient prises et concluant avec la demande suivante:

"La p�tition n'est pas sign�e et je suis par cons�quent incapable d'envoyer une r�ponse � cela, mais je vous demanderais de certifier si possible qui sont les signataires et leur faire savoir que j'ai re�u leur p�tition et l'ai envoy� au Shah". (667)

Preece r�pondit le 11 septembre 1901:

"L'appel fait par vous a �t�, selon toute probabilit�, �crit par Hajji Haidar, le Babi Kadkhoda [kad-khuda] de Nejafabad et ses associ�s qui sont � pr�sent, j'ai entendu dire, � T�h�ran.
J'ai eu connaissance de l'archev�que Stuart, qui est au moment pr�sent � Nejafabad, avec les contenus de votre d�p�che et il m'a promis qu'il d�couvrirait l�-bas les auteurs de la p�tition, les rencontreraient avec le fait qu'il a atteint vos mains et a �t� envoy� au Shah". (668)

* Le soul�vement d'Isfahan de 1903:

L'�pisode est consid�r� en d�tail dans le chapitre 27 et aussi pages 363-6.

* Le martyr de Haji Kalb-Ali, 1905:

Le plus important des babis de Najafabad � cette �poque �tait Haji Haydar. En 1905, son beau-fils, Haji Kalb-Ali, fut vis� et tu�. (669) Le docteur Aganoor rapporta le 2 avril 1905:

"Il y a environ 4 jours � Nejafabad, le beau-fils du regrett� Haji Haidar Kadkhuda de cet endroit - un babi bien connu - fut tu� par des musulmans. Zil-es-Sultan envoya des hommes pour emmener les meurtriers. Le mulla de Nejafabad (un siyyid) ne les autorisa pas � �tre emmen�s. Sa Saintet� Royale envoya un sartrip avec des cosaques qui emmen�rent les meurtriers. Aga Nejefi a envoy� au prince pour dire que ces hommes, qui ont �t� pris n'ont rien fait de mal et devraient �tre lib�r�s". (670)

* Martyr de Haji Haydar, 1909:

Le baha'i principal de Najafabad, Haji Haydar, avait d�j� souffert plusieurs temps en prison aussi bien que des tentatives d'attentats sur sa vie. A travers l'hostilit� de Fath-Ali Khan-i-Yavar, Haji Haydar fut finalement contraint de quitter sa ville natale et de r�sider � Isfahan. Mais m�me cela n'apaisait pas Fath-Ali Khan, qui �tait d�termin� � entourer sa mort, ce qu'il avait manqu� de faire en plusieurs occasions ant�rieures. Finalement, le 8 novembre 1909, le partisan de Fath-Ali Khan accomplit leur but.

Thomas Grahame, le consul-g�n�ral britannique � Isfahan, t�l�graphia le 8 novembre � Sir George Barclay, le ministre britannique � T�h�ran:

"Un chef babi de Najafabad qui a souvent �t� menac� dans des pers�cutions ant�rieures est mort tu� vers midi aujourd'hui par 6 hommes arm�s pr�s du Consulat".
(671)

Deux jours plus tard, Mademoiselle Annie Stuart, missionnaire de la soci�t� de l'�glise missionnaire, �crivit � Graham:

"Tant de persans m'ont parl� au sujet d'un meurtre terrible, qui a co�t� � nouveau la vie d'un homme � �tre emport�e � nos portes dans les derniers quelques jours que je me suis senti enhardie � vous �crire sur le sujet. Comme il semble impossible que les repr�sentants de gouvernements europ�ens soient impuissants � utiliser toute influence avec le gouvernement persan - maintenant qu'il propose une constitution. Tous ceux qui connaissent Najafabad savent bien que si la vie de cet homme, Yaver, est �pargn�e, il y aura encore plus de meurtres commis � cet endroit et dans Isfahan. Le meurtre de Hagi Hyder est le 5�me qui a �t� commis cette ann�e dont les noms me sont connus - et je crois qu'il y en a d'autres en dehors - et beaucoup dans les ann�es pr�c�dentes. Je sais que les bakhtiaris (672) veulent seulement prendre de l'argent du meurtre, car ils sont dans le besoin de cela; mais s�rement si ils d�sirent conserver le soutien des puissances civilis�es, ils seraient avis�es d'utiliser des m�thodes plus puissantes de punition pour de tels crimes outrageants n'a �videmment pas arr�t� le Yavar - et c'est une chose bien connue qu'aucune vie n'est en s�curit� � Najafabad qui l'oppose en toute mati�re. Etant accoutum�e avec les faits et le caract�re de cet homme, j'ai pens� qu'il est seul vrai de vous informer du sujet que vous puissiez voir si possible que la justice soit faite". (673)

Grahame exp�dia la lettre de Mademoiselle Stuart � Sir George Barclay et commenta:

"Les Stuarts restent fr�quemment � Najafabad et je crois que Mademoiselle Stuart connait de ce qu'elle est en train d'�crire". (674)

Dans son rapport hebdomadaire pour la semaine finissant le 13 novembre, Grahame donna des d�tails suppl�mentaires de cet �pisode:

"Vers midi le 8 novembre en face de la "Madresseh-i-Shamsabad", Haji Hayder de Najafabad (qui est r�put� �tre le chef de la grande communaut� babie de cet endroit) fut tu� par 5 hommes � pied alors qu'il �tait � cheval, accompagn� par un serviteur mont� � cheval, en direction de l'h�pital de la soci�t� de l'�glise missionnaire. Cinq coups entr�rent dans son corps et il tomba, mort. Une balle se logea dans son cheval. Son serviteur fut aussi touch� mais fuit en se cachant derri�re un petit pont. Les meurtriers une fois termin�s et n'ont pas �t� encore retrouv�s.
Le corps fut emmen� au bureau du t�l�graphe persan.
L'opinion publique d�signe un certain Fath Ali Khan, g�n�ralement connu comme "Yavar" (Maire) de Najafabad qui a eu une inimiti� de longue date avec l'homme assassin�, comme l'auteur du crime.
Ce meurtre est d�clar� de bonne source �tre le 5�me au cours des 12 derniers mois pour lequel le Yavar est responsable.
Monsieur Grahame fit des demandes officieuses � la fois verbales et par �crit au Samsam-ul-Sultaneh (675), insistant qu'une impression d�plorable sera cr��e si il devient connu � travers la presse europ�enne que des crimes de cette nature peuvent �tre commis en toute impunit� sus son autorit� � Isfahan.
Le langage d'une nature similaire fut utilis� par Monsieur Grahame au Sardar-i-Zafar. (676)

Sir George Barclay �crivit dans la marge de ce rapport une note adress�e � Abbas-Quli Khan-i-Navvab, le secr�taire oriental de la l�gation, pour une communication au Sardar-i-A'sad (677), le ministre de l'int�rieur:

"Merci d'enlever la d�plorable impression qui serait produit en Europe quand il est connu que sans aucun doute sera que Yavar, �tant prot�g� par un bakhtiyari Khan, sera impuni pour ses crimes atroces". (678)

Le Sardar-i-As'ad r�pondit, selon une note par Abbas-Quli Khan:

"Le Sardar Asad dit que les fils des personnes accus�es sont officiers dans le r�giment sous le commandement de Sardar Zafar et c'est pourquoi il est int�ress� par le cas. Son Excellence promet d'obtenir que l'homme accus� soit traduit devant la cour de justice � Isfahan d�s que le chef du d�partement de la justice, qui sera nomm� dans quelques jours, sera l�-bas". (679)

Le 20 novembre, Grahamme t�l�graphia:

"Samsam me demande de vous informer que ses efforts pour punir les coupables ont �t� contrecarr�s par des la d�naturation faite par le ministre de l'int�rieur au Sardar Zafar, qui le prot�ge". (680)

Dans son rapport pour la semaine finissant le 20 novembre 1909, Grahame �crit:

"Fath Ali Khan Yavar, l'auteur pr�sum� de ce crime, est log� dans l'une des d�pendances de Samsam-ul-Sultaneh mais il est autoris� � aller librement. Ses fils sont dans la maison du Sardar-i-Zafar. Une tentative d'enqu�te fut faite, mais, les actuels assassins n'ayant pas �t� arr�t�s, elle avorta.
Au cours de la conversation avec Samsam-ul-Sultaneh du 19, Monsieur Grahame lui demanda comment l'affaire se trouvait � pr�sent. En r�ponse le khan lui tendit un long t�l�gramme juste re�u du Sardar-i-Assad, lui reprochant son manque de tact en poussant les choses � des extr�mes contre le Yavar � un moment o� les services de l'officier �taient exig�s et se plaignant du retard du Samsam-ul-Sultaneh dans l'envoi de troupes � T�h�ran.
Samsan dit am�rement que tandis qu'l �tait en train de faire de son mieux pour obtenir la justice faite en cette affaire, Haji Khosrou Khan �tait en train de le traduire au Sardar-i-Assad et faisant tout ce qu'il pouvait pour prot�ger le yavar et sa famille. Il demanda que le ministre britannique puisse �tre inform� de ses bonnes intentions et de la mani�re avec laquelle celles-ci avaient �t� d�natur�es et contrecarr�es". (681)

Comme c'�tait le cours normal des �v�nements, les choses furent autoris�es � aller � la d�rive et aucun r�sultat n'e�t lieu.

* Pers�cutions � Ardistan:

Durant la premi�re Guerre Mondiale, la Perse devint la sc�ne � la fois d'intrigues et de guerre ouverte � la fois des deux c�t�s pour contr�ler le pays, et en particulier les r�gions productrices de p�trole dans le sud-ouest. Pendant une courte p�riode, la Russie et la Grande-Bretagne, les 2 pouvoirs qui s'�taient querell�s l'un avec l'autre pendant plus d'un si�cle en Perse, �taient unis contre un ennemi commun.
Au milieu de l'intrigue et de la d�composition du puissant gouvernement central, ce fut � nouveau les baha'is qui souffrirent de certains individus sans scrupules qui voyaient dans la situation une opportunit� d'avantage pour eux-m�mes.
Ce fut juste avant le d�clenchement de la guerre, le 5 juillet 1914, que Aqa Najafi, qui avait terroris� les baha'is dans la r�gion d'Ispahan pendant 30 ans, mourut. Sa place cependant, fut prise par son plus jeune fr�re, Aqa Nuru'llah (voir figure 44), qui revenait de Karbila vers le moment de la mort de son fr�re et qui h�rita de sa position � la t�te des ul�mas d'Ispahan aussi bien que de son z�le pour pers�cuter les baha'is.
Le 14 f�vrier 1915, le signaleur du d�partement du t�l�graphe indo-europ�en � Ardistan, une ville au nord-est d'Ispahan, rapporta la capture de l'un des plus importants baha'is de cette ville, Mirza Abdu'l-Husayn-i-Rafi'a (ou Rafi'i):

"Le gouverneur assistant captura Mirza Abdu'l Hussein Ardestani qui venait juste d'arriver d'Ispahan, accus� d'�tre un chef baha'i, �galement tous ses locataires et il scella toutes les pi�ces dans la sienne et celle de son fr�re, les maisons de Mirza Agha �taient aussi emport�es des biens de cette derni�re maison et demandant d'�normes amendes pour tout". (682)

Le 21 f�vrier, le signaleur rapporta:

"Le gouverneur assistant a pris de Mirza Abdu'l Husayn 1300 tomans en argent en particulier les biens (carry off) de lui et de son fr�re et les maisons de feu Moad-ul-Sultan et des ordres du gouverneur g�n�ral ont livr� Mirza Abdu'l Hussein � Mojahed Sultaneh qui arrivait de Ispahan pour ce but et qui probablement retournera avec Mirza Abdu'l Hussein". (683)

Graham t�l�gramma � Sir Walter Townley � T�h�ran:

"Le gouverneur assistant de Ardestan, fils de Zeigam-us-Saltaneh... est en train de conduire un mouvement anti-baha'i sous les ordres du clerg� d'Ispahan qui sont en proche relation avec Pugin. (684)
Le r�sident indo-britanique Siyyid Asadu'llah � Ardestan m'a t�l�graphi� le 26 f�vrier, implorant la lib�ration imm�diate de son beau-fils Mirza Refai, arr�t� par le gouverneur assistant sous l'accusaation d'�tre un bahai.
Je me suis adress� aux autorit�s locales d'Ispahan de mani�re officieuse. Consid�rerait-vous d�sirable inviter l'attention du gouvernement persan de la situation dans l'Ardestan, et l'attitude espi�gle du clerg� [?] d'Ispahan". (685)

En r�ception de ce t�l�gramme, Sir Walter Townley demanda � Abbas-Quli Khan d'amener � l'attention du premier ministre pour les affaires �trang�res qui r�pondit en promettant d'envoyer des ordres p�remptoires � Ardistan et � Ispahan.
Dans le m�me temps, Grahame lui-m�me avait communiqu� avec l'assistant du gouverneur assistant d'Ispahan, Sardar-Fatih, lui envoyant une copie du t�l�gramme de Siyyid Asadu'llah et demandant:

"Comment Votre Excellence voit les choses dans cette affaire?
Quelle faute a commis Mirza Rafia? Je demanderai � Votre Excellence de donner des ordres pour que personne ne le moleste". (686)

L'assistant du gouverneur g�n�ral r�pondit, envoyant une copie du t�l�gramme qu'il avait exp�di� � Ardistan:

"A Solat ul Mulk, l'assistant gouverneur de l'Ardistan. Lib�rez Mirza Rafia imm�diatement que vous avez arr�t�; Abstenez-vous de lui causer des ennuis suppl�mentaires, laissez-le �tre (content) et ne faites jamais des choses contre les ordres du gouverneur-g�n�ral d'Ispahan". (687)

Le 28 f�vrier 1915, Graham �crivit � Sir Walter Townley, rapportant la propagation de la discorde des ul�mas:

"Une r�f�rence aux passages pass�s dans les nouvelles d'Ispahan des 7 ou 8 derni�res semaines serviront � montrer que depuis [d�but janvier], Haji Agha Nourullah et ses disciples ont �t� activement engag�s dans des efforts pour exalter la pure foi comme ils la comprenne et incidemment leurs propres sons. Mon t�l�gramme n�16 de la date d'hier servira � montrer que l'ardeur du clerg� d'Ispahan les a derni�rement emmen�s au-del� d'une telle tyrannie locale comme le fouettage de prostitu�es, l'intimidation de gar�ons d'�cole assistant aux �coles de la soci�t� missionnaire de l'�glise et des tentatives pour imposer un v�tement distinctif pour les juifs � la plus noble t�che de behai pers�cut�s dans l'Ardistan.
J'ai fait que des enqu�tes soient entreprises l�-bas en ce qui concerne la situation pr�sente dans ce lieu et, m�me si un quart des r�cits de spoliation m'�tant rapport� est vrai, je pense qu'il est temps que certaines mesures soient prises par le gouvernement persan pour briser l'alliance malsaine entre le clerg� d'Ispahan et l'assistant gouverneur d'Ardistan, Shhiragh Ali Khan Sardar-i-Soult (fils de Ziegham us Saltaneh...)
Je n'ai aucune raison de croire que le r�gne de la terreur pr�vaut � pr�sent dans l'Ardistan pour �tre autre qu'une ignoble tentative de faire de l'argent. Si le mouvement est r�ellement fanatique, le gouvernement persan pourrait peut-�tre se souvenir du d�plorable massacre des babis � Yazd en juillet 1903...
Mon coll�gue russe qui est peut-�tre mieux inform� que moi au sujet des intrigues du clerg� parle de la tension dans ses conversations avec moi sur la participation du docteur Pugin dans celles-ci. J'incline � partager la vision de Monsieur Hildebrandt mais je ne suis pas � pr�sent dans une position pour soumettre quelque preuve documentaire dans le soutien de cela". (688)

Le 28 f�vrier, le signaleur d'Ardistan rapporta:

"Mujahed ul Sultaneh partit pour Ispahan le vendredi laissant Mirza Abdu'l Hussein avec l'assistant gouverneur. Un agent des mullas d'Ispahan arriva hier jeudi pour enqu�ter sur l'affaire baha'ie. Le vendredi, l'assistant gouverneur envoya Mamoors et captura tous les suspects baha'is � Ardistan et Zavareh, provoquant une grande commotion. Certains furent rel�ch�s en payant des amendes, d'autres sont encore en prison". (689)

Et le 4 mars, le signaleur t�l�graphia:

"Mirza Rafia et ses deux fr�res qui furent captur�s par l'assistant gouverneur sur l'excuse d'�tre babis, furent laisser en libert� sur le paiement de 1500 tomans et ils eurent � sceller un t�l�gramme au gouverneur g�n�ral d'Ispahan, d�clarant qu'ils n'avaient aucune plainte contre l'assistant gouverneur". (690)

En recevant cette information, Grahame communiqua � l'assistant du gouverneur-g�n�ral, d�clarant:

"Je me sentirai grandement oblig� si Votre Excellence serait assez bonne de faire que cette affaire soit examin�e par des personnes impartiales et si le rapport mentionn� ci-dessus est vraie, que justice [soit] faite. Je pourrais ajouter que de nombreux rapports de cas similaires d'extorsion dans l'Ardistan par le sous-gouverneur me sont parvenus au cours des quelques derniers mois". (691)

La r�ponse du sous-gouverneur du 6 mars d�clara:

"Je regrette beaucoup si de telles choses se sont pass�es. Ce n'est pas juste que de tels �v�nements soient dans les oreilles d'un homme. Des mesures urgentes ont �t� prises telles que l'envoi d'un inspecteur et un (maamur) pour enqu�ter sur ces choses". (692)

Dans une d�p�che � Sir Walter Townley dat�e du 8 mars, Grahame indiquait que la premi�re intervention � T�h�ran n'a pas �t� aussi sans effet:

"Je pourrais citer que j'ai re�u des instructions du minist�re des affaires �trang�res pour enqu�ter sur ce cas et demandant quelle action je souhaitais prendre". (693)

Vers � peu pr�s le m�me moment, le signaleur � Ardistan t�l�graphia:

"Certains des baha'is captur� par le sous-gouverneur furent s�v�rement bastonn�s dimanche dernier et tous furent mis � l'amende et lib�r�s. Comme r�sultat, plusieurs ardistanis et plusieurs zavaheris ont fui vers T�h�ran. Les mullas d'Ispahan ont ordonn� � leur agent d'emmener Mirza Abdu'l Hussein � Ispahan mais le sous-gouverneur est en train d'attendre des ordres du gouverneur g�n�ral". (694)

Le 14 mars, le signaleur rapporta:

"Le sous-gouverneur a quitt� Mozdabad et emmen� Mirza Abdu'l Husayn l�-bas. Mamoor, le gouverneur g�n�ral arriva pour le prendre plus tard � Ispahan mais ce dernier n'a pas encore �t� livr�. Des rumeurs qu'un nouvel assistant a �t� d�sign�, par cons�quent l'assistant actuel est en train de demander � la population d'envoyer des t�l�grammes au gouverneur g�n�ral avec des recommandations pour conserver son poste". (695)

Le 21 mars, le signaleur rapporta:

"Le nouvel assistant du gouverneur Rashid-ul-Sultan arriva le 15 mars. Sardar-i-Soulat est encore en train de garder Mirza Abdu'l Hussein � Muzdabad". (696)

Finalement, dans son rapport pour la semaine finissant le 28 mars, Grahame fut capable de rapporter au sujet de l'Ardistan:

"On dit que la situation s'est am�lior�e avec l'arriv�e du nouveau sous-gouverneur Rashid-Sultan, Sardar-i-Soulat a lib�r� Mirza Abdu'l Hussein et des sp�ciales (mamoors) sont arriv�es � Ardistan pour recouvrer les biens de ce dernier. Cela cependant ne s'est pas encore r�alis�. L'information priv�e montre que Mirza Abdu'l Hussein avait pay� 2500 tomans aux autorit�s d'Ispahan pour obtenir sa lib�ration et l'intervention pour la restitution de ses biens". (697)

* Les tombes du Roi des Martyrs et le Bien-Aim� des Martyrs, 1920:

Durant l'ann�e 1920, il y e�t plusieurs �pisodes en ce qui concerne les baha'is dans la r�gion d'Ispahan. Vers juin, les ul�mas �taient en train d'essayer d'inciter la population contre certains baha'is qui �taient en train d'enseigner dans les �coles � Ispahan. Plus tard, il y e�t une pers�cution des baha'is de Gaz. L'�v�nement principal, cependant, e�t lieu en septembre lorsqu'une foule fit irruption dans un cimeti�re et d�moli les tombes des deux c�l�bres martyrs baha'is, le Roi et le Bien-Aim� des martyrs (voir page 274-7).

L'Assembl�e de T�h�ran apporta ceci � l'attention de la l�gation britannique. Norman t�l�gramma � Crow, le consul britannique � Ispahan, qui r�pondit le 13 septembre 1920 par t�l�gramme:

"Le gouverneur (698) dit que les baha'is �rigent de grandes plateformes en briques au-dessus des tombes cit�es et que d'autres tombes baha'is dans le cimeti�re d'Ispahan et comprennent plusieurs tombes musulmanes. A la demande des mullas qui cr��rent l'agitation, il a d�plac� la plate-forme.
Les mullas ensuite d�truirent une porte et une fen�tre dans le mausol�e sur la tombe de Mirza As...ah (699) dans le m�me cimeti�re. Le gouverneur emprisonna les gardiens du cimeti�re et est en train de prendre des mesures pour punir les offenseurs. Il restaurera la porte et la fen�tre...
Il est clair que le gouverneur est enti�rement dans les mains des mullas et il suit leur direction, essayant de sauver la face avec comme il le peut de son mieux". (700)

Les contenus de ce t�l�gramme furent communiqu�s aux repr�sentants de l'assembl�e baha'ie de T�h�ran, Siyyid Nasru'llah Baqiroff et Mirza Rahim Khan Arjumand, par Smart.
Dans un t�l�gramme � Crow dat�e du 20 septembre, Smart enregistra leurs r�ponses aux d�clarations du Sardar-i-Jang:

"Le comit� baha'i d�clare ici que l'explication du gouverneur g�n�ral comme donn�e dans le paragraphe 1 de votre t�l�gramme est faux. Ils disent que la plateforme, qui a �t� existante pendant les 30 derni�res ann�es pass�es, recouvraient les tombes de deux c�l�bres baha'is, Haji Mirza hasan et haji Mirza Husain, tu�s il y a 35 ans � l'instigation du Zilu's-Sultan. Haji Mirza Sadiq, un fils de Haji Mirza Husain, fut enterr� � c�t� de cette plateforme il y a 6 mois, et elle ne comprenait aucune tombe musulmane. Elle fut d�truite en pr�sence du Sardar Jang...
Sur l'opportunit� favorable, vous pourriez expliquer au Sardar Jang que les jours de la pers�cution religieuse sont pass�s et qu'il se fera du mal lui-m�me en agissant comme l'agent des mullas dans leur mouvement anti-baha'i". (701)

Le 26 septembre, Crow exp�dia le rapport suivant sur l'�pisode:

"En r�f�rence � mon t�l�gramme n�132 du 22, j'ai l'honneur de rapporter que Sidar Jang d�na avec moi la nuit derni�re et j'ai pris l'opportunit� de parler � Son Excellence au sujet de la d�sacralisation des tombes baha'ies dans le sens de votre t�l�gramme n�83.
J'ai moi-m�me visit� les tombes il ya quelques jours avec mon serviteur principal, qui est baha'i, dans le but de certifier autant que possible la port�e des dommages faits. Je fus inform� que deux petites plateformes en briques s�par�es existaient auparavant, couvrant les tombes de Haji Mirza Hassan et de Haji Mirza Hussein et que lorsque Haji Mirza Sadiq mourut il y a 6 mois, il fut enterr� � quelques yards de distance de ces 2 tombes. Sadiq laissa de l'argent pour la construction de sa tombe et son beau-fils, qui n'�tait pas baha'i, ex�cuta le travail le 6 ao�t. Il relia aussi toutes les 3 tombes ensemble en �rigeant une plateforme continue d'environ 9 yards de long, �leva de 2 pieds environ [sic] le sol qui les couvraient toutes. Les plateformes de cette sorte sont utilis�es comme endroits de r�union par les parents et les amis des d�c�d�s qui g�n�ralement se r�unissent l�-bas le vendredi, et la plus grande des plateformes est la plus grande est l'importance attach�e par la population d'Ispahan � de telles r�unions. J'ai compris que les baha'is �taient plut�t d�test�s au moment de l'extension, et que ils ne furent pas consult�s. Ils sentirent qu'une attention non n�cessaire pourrait �tre accord�e au site, qui est situ� au milieu du cimeti�re Takht-i-Pulad, un cimeti�re musulman.
Certains fanatiques conseill�s par les mullas essay�rent de d�truire la nouvelle plateforme mais furent contenus par la police. Lorsque cependant, Sirdar Jung retourna de T�h�ran, il re�ut des plaintes sur le sujet et, agissant sur l'avis des mullas, il visita le cimeti�re et d�truisit la plateforme.
J'ai trouv� la nouvelle brique pav�e bris�e et plusieurs pi�ces de pierre tombale de marbre bris� �tal�es dans les d�bris. Le p�rim�tre de la plateforme ruin�e �tait encore clairement d�fini. La tombe de Mirza Asadu'llah et 3 autres sont situ�es dans une enceinte de mur de boue pr�s de la plateforme cit�e plus haut. L'entr�e se fait � travers une petite brique et un portail de boue. Il fut dit que la porte avait disparue il y a longtemps et qu'il n'y avait aucune fen�tre sur elle. Le mur de briques a �t� r�cemment d�truit et les 4 tombes dans l'enceinte ont �t� d�sacralis�s et les pierres et le mur de briques au-dessus d'elles ont �t� bris�es et �parpill�es.
J'ai dit au Sardar Jang exactement ce que j'avais vu et insist� sur la folie inique de la d�sacralisation qui pourrait seulement servir � blesser sa r�putation et provoquer de la sauvagerie digne du Moyen Age, et je lui conseillais de prendre des mesures, d�s que Muharram sera fini, pour restaurer les tombes � leur ancienne condition et les recouvrir avec des plates-formes s�par�es comme auparavant, comme c'�tait la coutume. Son Excellence m'a promis qu'il ferait certainement ainsi au premier moment favorable et j'esp�re �tre en mesure de le prendre au mot lorsque Muharram sera pass�.
J'ai �galement racont� les circonstances au prince Arfa ed-Dowleh, qui fut emp�ch� de d�ner avec moi par indisposition. Son Excellence dit qu'elle �tait heureuse que j'ai cit� le sujet comme lui-m�me qui �tait beaucoup int�ress� par les baha'is et qui les avait fr�quemment prot�g�s de la pers�cution � la fois en Perse et en Turquie. Il m'assura qu'il prendrait l'opportunit� de laisser savoir au Sirdar Jang des d�marches qu'il aura lui-m�me prises en de fr�quentes occasions de la part des baha'is et conseillerait au gouverneur g�n�ral dans son propre int�r�t d'exercer une plus grande tol�rance dans le futur". (702)


Chapitre 30: Ev�nements divers

* Le corps de Mirza Muhammad-Ali, le Afnan:

Mirza Muhammad-Ali (703) �tait un cousin du Bab - un marchand aventureux et � succ�s dont les activit�s de commerce l'emmen�rent aussi loin que la Chine et l'Inde. Il �tait aussi un baha'i bien connu, et lorsqu'il mourut � Bombay en 1896, � peu pr�s au moment de l'assassinat de Nasiri'd-Din Shah, les musulmans de Bombay refus�rent de lui permettre d'�tre enterr� l�-bas. Son corps fut par cons�quent charg� � bord du S.S. Henry Blocklow en direction de Bushihr. Son sort � l'arriv�e est enregistr� par un correspondant de Bushihr du "Times of India":

"Il y a environ 15 jours, le s.s. Henry Bolckow arriva ici de Bombay avec le corps de haji Mirza Muhammad en route pour l'enterrement pr�s des tombeaux de Karbila. On pense que le d�funt, que cela soit vrai ou faux, soit babi. A l'arriv�e de ce vapeur l�-bas, deux jeunes siyids de caract�re notoire, instigu�s par d'autres, le d�barqu�rent et demand�rent au capitaine la remise du cercueil. Le capitaine les renvoya � l'agent de la compagnie sur le rivage, Haji Ally Akbar qui, beaucoup � son cr�dit et � sa prudence, refusa de se conformer aux demandes pressantes des siyyids, dont l'objet, cela �tait �vident, �tait de br�ler le corps publiquement lorsqu'il atterrirait.
Une foule pour l'occasion �tait absolument pr�te � capturer le corps, qu'elle avait l'intention de tra�ner � travers les rues avant de le remettre aux flammes. Aurait-elle r�ussie en ex�cutant leur plan, il n'y a aucun doute que cela aurait �t� le signal pour l'assassinat injuste [sic] des babis � travers le pays en long et en large, et peut-�tre avec une tentative de repr�sailles de leur part. C'est impossible de concevoir l'�tendue de la discorde que la cr�mation projet�e du corps aurait amen� et pourtant aucune tentative n'ont �t� faites par les autorit�s locales pour punir les siyyids ni leur instigateur, peut-�tre par peur de donner une publicit� ext�rieure � l'affaire". (704)

Les aventures suivantes qui arriv�rent au corps de Mirza Muhammad-Ali sont enregistr�es dans le journal de Samuel Butcher, le vice-consul britannique en place � Muhammarih, pour le 1er juillet 1896:

"Le corps du babi d�j� not� dans mon journal du 18 et du 25 juin 1896, comme ayant �t� embarqu� � bord du "Henry Bolckow", � pr�sent d�charg� � Bushihr, fut renvoy� ce soir par le vapeur de Gray McKenzie � cet endroit pour atterrir l�-bas, mais le repr�sentant de Muezne le permis pas. Le bateau retourna alors � Bushihr avec le corps � son bord". (705)

Le corps fut finalement autoris� � atterrir � Basra. Il fut emmen� par voie de terre et apr�s des aventures suppl�mentaires, fut finalement enterr� au site de Cs�tiphon, l'ancienne capitale des rois perses sassanides, au sud de Bagdad.

* La construction du Mashriqu'l-Adkar � Ishqabad:

Dans un chapitre pr�c�dent (chapitre 19), la fondation de la communaut� baha'ie � Ishqabad a �t� d�crite. Sous la protection et la libert� donn�es par les autorit�s russes, le nombre de baha'is l�-bas s'�levait � plus de 1000 et pour la premi�re fois quelque part dans le monde, une vraie communaut� baha'ie fut �tablie, avec ses propres �coles, ses installations m�dicales, ces cimeti�res, etc. Finalement, els baha'is � Ishqabad d�cid�rent de construire l'institution que Baha'u'llah avait ordonn� comme le coeur spirituel et social de la communaut� baha'ie, le Mashriqu'l-Adkar (place de la naissance des louanges � Dieu) (voir figure 45).

Un fonctionnaire russe qui �tait � Ishqabad � ce moment-l�, A.D.Kalmykov, a enregistr� dans ses m�moires:

"J'ai aussi pris part dans la fondation de la premi�re mosqu�e [c'est-�-dire le Mashriqu'l-Adkar] de la secte perse des babie.
Cette secte lib�rale, inoffensive, progressiste fut fond�e par le Bab, qui fut tu� � Tabriz en 1850, pr�s du mur de la citadelle � un endroit que j'ai essay� en vain de localiser. Les babis furent pers�cut�s en Perse de mon temps et avaient � dissimuler leur foi: je ne les ai jamais rencontr�s. Ils arriv�rent en Russie et se propag�rent m�me en Am�rique, o� ils furent appel�s baha'is.
Les babis � Ashkhabad formaient une communaut� de personnes honn�tes, serr�e et proche, appliquant la loi, quelque part qui rappelle les premi�res �glises chr�tiennes au premier si�cle apr�s J�sus-Christ. Le grand �v�nement dans la vie de la colonie babie fut l'arriv�e de Haji Mirza Muhammad Taqi (706), un chef babi, et le neveu du Bab de Yazd, Perse en 1902.
Un vieil homme riche, sage, gentil, d'apparence biblique et habill� dans des v�tements orientaux flottants, il ressemblait au mage qui vint � Bethl�em pur adorer la naissance du Christ. Haji Mirza Muhammad-Taqi avait �t� l'agent consulaire pour la Russie, l'Angleterre, et la France (707) dans sa ville natale pendant plusieurs ann�es. Bien que grandement respect�, il fut finalement contraint de partir par la pers�cution qui augmenta en violence de mani�re croissante. J'ai �t� inform� � l'avance de son arriv�e, et il me fut chaudement recommand� par mon ami et futur beau-fr�re, le docteur D.M. Vinogradov, qui lui avait rendu visite � Yazd.
Apr�s avoir �t� salu� avec la r�v�rence due par toute la communaut� babie d'Ashqabad et rencontrant avec une r�ception hospitali�re de la part des autorit�s russes, Haji Mirza Muhammad-Taqi d�cida de s'�tablir � Ishqabad et, comme acte couronnant de sa longue vie religieuse, de construire l�-bas un beau temple babi, le premier sur le continent d'Asie. Il v�cut de mani�re tr�s simple mais ne demanda pas d'argent pour l'ex�cution du temple ou la cause de sa religion.
J'ai pr�sent� Haji Mirza Muhammad-Taqi au gouverneur militaire de la Transcaspienne, qui approuvait de poser la premi�re pierre du temple babi. Ce fut une c�r�monie impressionnante, cette reconnaissance russe du babisme comme une religion �tablie � un moment o� des centaines de babis �taient en train d'�tre assassin�s en perse. La communaut� babie pr�senta le g�n�ral Subotich avec une image du c�l�bre calligraphe, Mishkin Kalam, repr�sentant un oiseau sur un arbre. L'image �tait form�e avec les lettres composant le verset :
"Sur l'arbre de l'Eternit�, l'Oiseau de V�rit� r�p�te: Il n'y a qu'un seul Dieu, un seul, un seul".
Bien que les babis � Ashqabad gardaient l'apparence ext�rieure de musulmans aux vieilles habitudes, leurs conceptions �taient enti�rement diff�rentes. Les femmes babies visit�rent des familles europ�ennes et se r�jouirent d'une libert� inconnue � cette �poque dans les r�gions musulmanes. Les babis avaient un petit livre appel� Kitabi Siossieh (Le livre du comportement). Ils consid�raient que chaque homme avait une �tincelle divine qui devait �tre gard�e pure durant sa vie dans le but de s'�lever au paradis. Les babis � Ashqabad pr�sentaient diff�rentes �tapes de l'�volution, allant d'un style purement oriental � un style de vie europ�en. Cependant, ils conservaient leur apparence persane, alors que dans la Russie europ�enne, ils portaient des v�tements occidentaux.
Je fus heureux d'entendre qu'apr�s la r�volution, la pers�cution des babis cessa en Perse, et je n'ai pas de doute qu'ils se r�v�leront �tre d'excellents citoyens persans. Ils sont certainement de bons exemples ce qui que pourraient devenir d'un perse lib�r� de l'atmosph�re suffocante d'un vieux pass� d�labr�". (708)

* Martyr de Mirza Muhammad-i-Bulur-Furush:

Durant tout le minist�re de Abdu'l-Baha, Yazd fut particuli�rement une ville turbulente: le grand soul�vement de 1903 a d�j� �t� d�crit. En dehors de ceux de 1903, il y e�t d'autres martyrs � Yazd, et le dernier de ceux-ci durant le minist�re de Abdu'l-Baha fut Mirza Muhammad-i-Bulur-Furush (vendeur de verres en cristal). Treadwell, le vice-consul agissant � Yazd, rapporta dans son journal:

"2 [mai] - grande excitation provoqu�e par le meurtre d'un baha'i des mains de tullabs et de la foule. Des rapports qui me sont parvenus et aussi du rapport officiel du gouverneur-g�n�ral, les circonstances suivantes amen�rent au meurtre: -
Muhammad Bulur Furush, qui �tait connu �tre baha'i, �tait assis dans son magasin (qui est en face de la madrisih de Siyyid Yahya, mujtahid, prenant son repas, lorsqu'un mendiant vint et lui demanda du pain, il refusa de lui donner quelque chose, sur quoi le mendiant l'abusa, un marin qui �tait assis pr�s du magasin sortit sa cha�ne et donna au mendiant quelques coups avec celle-ci. Deux jours plus tard, le 2 mai, t�t dans la matin�e, des "tullabs" de la madrisih all�rent au magasin de Muhammad et l'amen�rent devant le siyyid Yahya qui lui conseilla d'abandonner le baha'isme, apparemment il refusa, car pendant qu'il �tait assis par le siyyid Yahya qui le tenait par sa main, les "tullabs" et la foule (environ 2000) le captur�rent et le jet�rent de l'�tage sup�rieur de l'�cole et l�, il fut tu� avec des b�tons et des pelles.
On dit que Siyyid Yahya s'effor�a de sauver l'homme mais que la foule le prit de force.
Lorsque le gouverneur entendit que Muhammad avait �t� emmen� � la madrisih, il envoya imm�diatement des hommes pour l'amener au Kaleh par s�curit� mais lorsqu'ils arriv�rent, ils trouv�rent qu'il avait �t� tu�. Une grande excitation pr�valait mais la pr�sence du sous-gouverneur avec d'autres hommes importants qui furent bient�t l� restaura l'ordre.
Le gouverneur est en train de prendre des mesures pour d�couvrit les meneurs de cette explosion". (709)

* Le martyr de Haji Arab � Sultanabad:

En f�vrier 1916, lorsque l'Iran �tait dans un �tat de tumulte durant la Premi�re Guerre Mondiale et que les troupes russes �taient en train d'occuper la r�gion autour de Sultanabad (� pr�sent l'Iraq), il y e�t lieu dans cette ville les meurtres brutaux particuliers de Mirza Ali-Akbar et sa famille, qui �taient baha'is. Haji Isfandiyar, connu comme Haji Arab, un pauvre et un illettr� de Sultanabad, aida dans l'enterrement des corps et reprocha ouvertement aux auteurs de cet abominable acte, s'�tiquetant ainsi lui-m�me en tant que baha'i. En mai 1920, certains des ul�mas de Sultanabad qui �taient mal dispos�s envers les baha'is commenc�rent � agiter la population. Ils invent�rent l'histoire que Haji Arab avait br�l� un Coran et ainsi excit�rent la foule.

Le vice-consul britannique � Sultanabad, E.P.Hutton, rapporta dans son carnet de nouvelles pour le mois de mai 1920:

"Le 8 du mois, un babi entra dans une mosqu�e et br�la un Coran. Alors des rumeurs dirent que l'homme fut captur� presque dans le mouvement et amen� devant le gouverneur (710), nt qui le laissa libre par le paiement d'une amende de 4000 tomans. Les pr�tres et la population devinrent alors en col�re et demand�rent que l'homme leur soit livr�; une d�monstration fut faite deux apr�s plus tard devant la maison du gouverneur. De peur cependant le gouverneur ferma ses portes que la foule alors br�la de mani�re ouverte; il s'enfuit par l'entr�e de derri�re au namziah, non sans avoir eu plusieurs projectiles lanc�s vers lui.
La populace arriva alors � d�truire ses possessions et elle fit des dommages consid�rables, l'estimation du gouverneur �tant de 1000 tomans. Jusqu'au 15, les bazars furent tous ferm�s et rest�rent ainsi jusqu'� l'arriv�e de la compagnie de la gendarmerie de Malayir. Finalement le babi fut captur� et emmen� dans la ville par la gendarmerie, trouv� coupable et pendu dans le maydan le 21. A un moment, la situation fut presque s�rieuse, un grand nombre de personnes �tant r�unies dans le maydan et faisant une d�monstration contre le gouverneur; en une occasion, plusieurs tirs � blanc eurent � �tre tir�s avant qu'ils se dispersent...". (711)

Ce rapport ne produisit aucune r�ponse particuli�re � la l�gation britannique � T�h�ran, et aurait �t� oubli� si Abdu'l-Baha, avec Lord Curzon, le secr�taire des affaires �trang�res britannique n'avait soulev� l'affaire dans une lettre dat�e du 29 juin 1920:

"Le t�l�gramme de Votre Excellence fut re�ut. (712) Je suis extr�mement reconnaissant de nos nobles sentiments et je prie Dieu jour et nuit que vous puissiez r�ussir en rendant de grands services � ce juste gouvernement et que les difficult�s pr�sentes puissent �tre r�solues. En v�rit�, vous vous �tes efforc� avec �nergie de provoquer ce qui conduit � l'am�lioration et surement l'assistance divine suivra.
En ce qui concerne les baha'is, un certain membre important de la communaut� baha'ie en Irak, Perse, nomm� Sheikh Arab, a �t� crucifi� alors qu'il �tait innocent; il devint la victime de cette grande calamit� simplement parce qu'il �tait baha'i.
Notre but n'est pas que le gouvernement de Sa Majest� puisse entreprendre quelque protection officieuse mais plut�t d'inciter le gouvernement persan � entreprendre la protection des baha'is et de les prot�ger des maux des oppresseurs. Une telle mesure m�nerait � la puissance et � la grandeur de la Perse elle-m�me. (713)

Curzon ordonna qu'une copie de la lettre de Abdu'l-Baha soit envoy�e � Norman, le ministre britannique � T�h�ran pour ses observations. Lorsque la lettre arriva � T�h�ran, Norman �crivit imm�diatement � Hutton � Sultanabad, demandant des d�tails. Ce fut seulement apr�s que la d�p�che � Hutton soit partie que la lettre de Abdu'l-Baha vint � l'attention de Smart, qui �crivit le 11 novembre 1920:

"Voici le cas de Haji Arab, un baha'i pauvre, qui fut accus� de br�ler un Qu'ran � Sultanabad il y a 6 mois. Les ul�mas de Sultanabad firent un grand trouble, mais le gouverneur, Sardar Humayun, le prit dans sa propre maison et essaya de le prot�ger. La foule entra par effraction dans la maison du Sardar Humayun et la pilla mais elle fut incapable de trouver Haji Arab. Les ul�mas t�l�graphi�rent alors de mani�re furieuse au Vosough-ud-Dowleh, qui envoya ses instructions t�l�graphiques � la gendarmerie pour pendre Haji Arab. La gendarmerie ex�cuta les instructions. Le corps fut expos� au gibet pendant deux jours. Il fut pendu mais pas crucifi�.
Il doit �tre not� que les autorit�s locales essay�rent de sauver l'homme et le Sardar Humayun, qui fut frapp� par la foule envahissant sa maison, me dit lui-m�me combien il �tait d�sol� de n'avoir pas pu sauver le pauvre homme, qu'il d�crivait comme un mendiant et presque � moiti�-demeur�. (714) L'explosion �tait probablement due � des facteurs politiques. Ce fut une �meute antigouvernementale, et le malheureux baha'i fut seulement un pr�texte pour des troubles embarrassant le gouvernement.
Vosough-ud-Dowleh (715) doit porter la responsabilit� de cette ex�cution tout � fait injustifi�e. L'accusation de br�ler le Qu'ran fut naturellement invent�e de toutes pi�ces. C'est l'accusation r�guli�re faite en de tels cas". (716)

Comme il fut esp�r�, la r�ponse de Hutton � la demande de Norman se r�f�rait simplement (the latter) au journal � Sultanabad pour mai cit� ci-dessus. La lettre suivante est de Hutton, dat�e du 23 novembre 1920, avec le m�morandum joint par Haig et Norman:

"Ce cas fut r�ellement rapport� dans mon journal pour mai. Le baha'i, nomm� Isphendiar, fut mis en proc�s et trouv� coupable pour avoir br�l� un Qu'ran, et pendu dans le maydan le 21 mai.
Il n'�tait pas un membre important de la communaut� baha'ie l�-bas, mais un pauvre mendiant [sic].
E.Hutton." (717)

"Il semble y avoir de la confusion l�-bas. L'homme � �a et l� �t� appel� Shaykh Arab. Son nom est dit �tre Isfandiyar.
T.W.H. 29.11.20." (718)

"Oui et selon Monsieur Hutton, il br�la r�ellement le livre alors que, selon Monsieur Smart, il ne le fit pas.
Encore, quel que soit son nom et qu'il soit coupable ou pas, je pense qu'il est clair que le cas est le premier r�f�r� � Abdu'l-Baha et que nous avons fait tout ce qui �tait exig� en adressant notre d�p�che n�162 au minist�re des affaires �trang�res.
H.C.N. 29 novembre 1920." (719)

Cependant, la note de Smart dat�e du 30 novembre �claircissent certaines des �nigmes et ajout�rent le t�moignage personnel important du Sardar-i-Hamayun au fait que Haji Arab �tait innocent de l'accusation faite contre lui:

"Isfandiyar �tait probablement son nom originel, mais il �tait g�n�ralement connu de titre comme Haji Arab.
Les b�hais d�clarent qu'un musulman, qui �tait l'ennemi de Haji Arab, br�la le Qu'ran et mis la responsabilit� sur ce dernier.
Sardar Huamyun, qui �tait gouverneur � ce moment-l�, m'exprima personnellement l'opinion que Haji Arab �tait innocent.
N'importe comment, nous pouvons laisser l'affaire reposer ici". (720)

Le Times de Londres apporta un rapport de cet �pisode dans sa publication du 3 novembre 1920:

"Un vrai martyr (de notre envoy� sp�cial au Moyen Orient):
Les baha'is ou disciples de Baha'u'llah et son pr�d�cesseur le Bab, qui sont une sorte de quakers orientaux, surgirent de l'Islam et profess�rent une religion universelle pacifiste, qui leur apporta des convertis en Europe occidentale et en particulier aux Etats-Unis, en ont ajout� un autre sur leur longue liste de martyrs. Le 29 mai dernier, Haji Arab, un humble citoyen de la ville, fut publiquement pendu � Sultanabad, Perse, pour sa foi.
L'�v�nement �tait la s�quelle du martyre de toute la famille, qui e�t lieu � Sultanabad le 16 f�vrier. (721) Les amis de la famille furent tout d'abord effray�s de leur donner un enterrement, mais Haji Arab avait fait cela et il avait lui-m�me photographi� les corps d�nud�s et les enfants assassin�s. De sa main droite il tenait la t�te, et dans sa gauche le corps d'un enfant de 38 jours, qui avait �t� ainsi d�membr�. La photographie parvint au monde ext�rieur et devint une cause d'offense.
Cette ann�e, les mullas port�rent � Haji Arab l'accusation qu'il avait br�l� une copie du Qu'ran. L'accusation est la plus commode, et la plus fr�quemment amen�e dans de tels cas. C'est sp�cialement gratuit dans le cas des baha'is, qui v�n�r�rent le Qu'ran et l'enseigne dans leurs �coles en Perse. Un appel fut fait au gouvernement � T�h�ran, mais sans r�sultat, et l'ex�cution e�t lieu". (722).

* Le martyr de Mirza Yaqu'b-i-Muttahdih:

Le dernier martyr qui e�t lieu durant le minist�re de Abdu'l-Baha fut celui de Mirza Ya'qub-i-Muttahidih (voir figure 42). Ce marchand de 25 ans de Kashan et ses 4 fr�res �taient devenus baha'is d'un milieu juif. Son fr�re a�n�, Khajih Rabi, avait �t� le prie pour principal fondateur de l'�cole baha'ie Vahdat-i-Bashar � Kashan. Mirza Ya'qub d�m�nagea pour Kirmanshah et commen�a � faire du commerce l�-bas. Il devint bient�t important en tant que marchand dans la ville aussi bien que d'�tre un baha'i connu.

Dans le rapport de Kirmanshah du Major Greenhouse pour la p�riode du 30 juin 1920, le paragraphe suivant se trouve:

"Le 17 juin, la fin du Ramadan fut marqu� par des tentatives d'essayer d'exciter le z�le religieux par une action contre la secte baha'ie. Le gouverneur (723) envoya le principal marchand en dehors de la ville et avait un pr�cheur baha'i l�g�rement battu; ces mesures apais�rent la clameur de la population comme repr�sent�e par les mullas". (724)

Le marchand qui fut expuls� �tait Mirza Ya'qub-i-Muttahidih.

Le 27 ao�t 1920, une d�putation de baha'is convoqu�s par le ministre britannique, Norman. Ils parl�rent des pers�cutions des baha'is � Kirmanshah et � Shahrud. Norman t�l�gramma imm�diatement au consul britannique � Kiramnshah et � Mashhad, demandant des informations suppl�mentaires.
De Kirmanshah, le Major Greenhouse rapporta:

"Le gouverneur-g�n�ral expulsa un baha'i respectable et batti � moiti� un autre durant le Ramadan. La permission donn�e de son retour si elle retard�e jusqu'au prochain Muharram serait sage. Je ne pense pas que des raisons d'expulsion soient une bonne id�e mais un signe de grande faiblesse". (725)

Le 18 septembre, Walter Smart enregistra les s�ances d'un entretien avec une d�l�gation baha'ie:

"La d�l�gation baha'ie (Bagherov et Mirza Rahim Khan Arjumandi) m'inform�rent de cela. Ils d�clar�rent que le behai expuls� �tait d�j� revenu � Kirmanshah avec la permission du Sarim-ud-Dowleh". (726)

Ainsi Mirza Yu'qub revint � Kirmanshah, et ce fut � son retour en janvier 1921 d'une visite de sa m�re � Hamadan qu'il fut attaqu� alors qu'il �tait en train de marcher dans les rues pr�s du bazar en milieu de journ�e et tu�. Son assassin �tait le fils du Minu'r-Ru'aya et la fatva pour sa mort avait d�j� �t� donn�e par le mujtahid Haji Siyyid Husayn-iKarbila'i.
Le major Greenhouse t�l�gramma de Kirmanshah le 24 janvier 1921:

"Il est rapport� pour votre information que le principal baha'i nomm� Muttahida � son retour l�-bas fut assassin� dans la rue principale en milieu de journ�e le 23 janvier. Les raisons rapport�es sont purement religieuses". (727)

Dans une note jointe � son t�l�gramme, Haig commenta de mani�re d�sabus�: "Nous entendrons plus de cela". (728)

Tandis que Norman ordonnait que le t�l�gramme suivant soit envoy� � Greenhouse le 26 janvier:

"Vous ferez part au gouverneur g�n�ral de mon abhorration de ce crime volontaire et lui conseillerez d'arr�ter et de punir le meurtrier sur le champ". (729)

Deux d�l�gu�s de l'assembl�e spirituelle centrale, Mirza Rahim Khan Arjumand et Mirza Ishaq-i-Haqiqi, convoqu�rent Smart dans les premiers jours de f�vrier et comme r�sultat de cet entretien, le t�l�gramme suivant dat� du 4 f�vrier, fut envoy� � Greenhouse � Kirmanshah:

"Des d�l�gu�s de l'assembl�e spirituelle bahaie convoqu�s � la l�gation et invoquent notre soutien pour assurer la punition du meurtrier.
Ils pensent que les raisons n'�taient pas religieuses mais personnelles et ils sont suspicieux du gouverneur-g�n�ral.
Vous devriez faire remarquer qu'il n'y e�t aucune explosion de violence anti-bahaie durant les r�gnes de ses pr�d�cesseurs � Kirmanshah, mais l'�t� dernier, il se distingua lui-m�me par sa pers�cution de baha'is, que Muttehida retourna avec sa sanction et cet �chec de punir le meurtrier, qui doit �tre bien connu, serait une t�che sur la r�putation de Son Excellence.
Merci de rapporter un r�sultat de vos d�marches". (730)

Le 14 f�vrier, Greenhouse r�pondit:

"Affaires d�march�es. Gouverneur promet de d�porter l'individu apr�s un bref intervalle mais met un bl�me sur l'action sur [sic] le gouvernement central qui essaya de mettre en sommeil sa responsabilit�. Il ne punira pas finalement l'homme de peur d'impopularit�". (731)

Sur quoi Haig ajouta:

"Je pense que nous ne devrions pas obtenir beaucoup plus que cela". (732)

Smart �crivit:

"De cette r�ponse, il appara�trait que le Sarim-ud-Dowleh non seulement est en train de r�fr�ner d'une punition ad�quate le meurtrier mais qu'il l'a laiss� partir".
Je pense que la r�ponse est trop insatisfaisante pour la communiquer � l'assembl�e spirituelle baha'ie. Je sugg�re que nous demandions au Sipahdar (733) d'envoyer des instructions au Sarem-ud-Dowleh pour punir le meurtrier. Lorsque les instructions auront �t� envoy�s, nous pourrons demander � Greenhouse de retourner � l'accusation". (734)

Norman approuva � contre coeur, et Smart �crivit au premier ministre le 15 f�vrier. La r�ponse du premier ministre fut un d�ni emphatique des affirmations du Sarimu'd-Dawlih. Norman t�l�gramma � Greenhouse le 17 f�vrier:

"Le Premier Ministre d�ni de mani�re insistante l'all�gation du premier ministre et m'a envoy� une copie de la correspondance.
Le 25 janvier, le premier ministre t�l�graphia, ordonnant l'arrestation du meurtrier et exprimant des regrets qu'un tel incident put avoir lieu durant le gouvernement du Prince.
Le 3 f�vrier, le gouverneur g�n�ral r�pondit du fait qu'il �tait effray� de prendre une action appropri�e.
Le premier ministre a � nouveau t�l�graphi� dans le sens de son premier t�l�gramme.
Il est clair que le prince est enti�rement responsable. Vous devriez faire remarquer � Son Excellence que si des meurtriers sont autoris�s � exercer leurs forfaits en pleine journ�e dans la rue principale de la ville sans �tre molest�s, l'autorit� du gouvernement aura pratiquement cess�e d'exister. Vous devriez insister qu'il devrait ob�ir � ses instructions et arr�ter le meurtrier. Son Excellence doit savoir qu'il est seulement gard� dans le bureau par mes efforts et, si il parle avec fermet�, sans doute cesseront la pr�varication". (735)

Dans une lettre dat�e du 15 f�vrier 1921 (736), Mirza Ghulam-Ali, pr�sident de l'assembl�e spirituelle centrale, exp�dia � Norman une copie d'un t�l�gramme des baha'is de Hamadan, rapportant que les baha'is de Kirmanshah �taient encore en train d'�tre menac�s, certains �taient cach�s tandis que d'autres se dispers�rent. Norman nota:

"Hier Monsieur Smart et moi-m�me parl�mes au Sipahdar au sujet de la question. Il dit qu'il avait envoy� les instructions n�cessaires". (737)

Cela fut communiqu� � l'assembl�e spirituelle par Smart.
Le 22 f�vrier, Greenhouse t�l�gramma:

"Le seul but du gouverneur-g�n�ral a �t� d'�viter l'impopularit� et de prendre sa responsabilit� sur T�h�ran. Il avait promis d'arr�ter les meurtriers imm�diatement et de les envoya � T�h�ran dans les jours qui suivaient. La police a des preuves absolues de l'acte. Chaque obstacle mis sur le chemin d'une enqu�te propre et la preuve n'a pas encore �t� prise l�-bas". (738)

A ce moment-l�, cependant, le coup d'�tat e�t lieu qui amena au pouvoir Siyyid Diya'u'd-Din et Rida Khan. Une suspension in�vitable de toute activit� du gouvernement e�t lieu, afin que finalement il ait � t�l�grammer � Greenhouse le 21 mars 1921:

"Quand avons-nous � attendre les meurtriers � T�h�ran?". (739)

Greenhouse r�pondit le 1er avril:

"Retard caus� par des changements politiques et c�l�brations de Naw-Ruz.
Le gouverneur-g�n�ral ne fera rien en soutien de l'affaire sans d'ordres directs de T�h�ran ou jusqu'� ce qu'il connaisse sa position vis-�-vis du nouveau gouvernement.
IL t�l�graphiera probablement avec r�signation tr�s bient�t que prendre quelque action contraire pour offenser quelque groupe, et j'esp�re de la r�signation dans quelques jours". (740)

En lisant ce t�l�gramme, Smart �crivit le reproche s�v�re suivant:

"L'attitude du Sarim-ud-Dawlih est disgracieuse et l'attitude non critique de Greenhouse envers les �normit�s du prince est bizarre". (741)

Norman discuta de la question avec le Qavamu's-Saltanih, le nouveau premier ministre qui avait remplac� Siyyid Diya'u'd-Din, et Smart sugg�ra que Greenhouse ait un t�l�gramme dans les termes suivants:

"Le Premier Ministre a promis de t�l�graphier des instructions au gouverneur-g�n�ral pour exp�dier les meurtriers � T�h�ran.
Merci d'informer le prince dans un langage diplomatique que je suis d�go�t� de lui". (742)

Norman cependant, modifia la derni�re phrase pour lire: "beaucoup d�courag� par son attitude". (743)

Les choses all�rent d'une mani�re peu convaincante, et le 1er juillet Norman exigea � nouveau de Greenhouse au sujet de l'affaire. Greenhouse r�pondit le 5 juillet 1921:

"Le gouverneur-g�n�ral m'a promis de prendre des mesures n�cessaires mais il serait encourag� si des ordres � cet effet serraient envoy�s de T�h�ran. Des ordres envoy�s par le cabinet du Sipahdar ne peuvent �tre retrouv�s". (744)

Plus tard, le 24 juillet, Greenhouse t�l�gramma:

"Comme je m'y attendais, le gouverneur-g�n�ral a peur d'agir dans ordres explicites de T�h�ran. Pouvez-vous vous h�ter, s'il vous pla�t ?". (745)

Comme r�sultat de ces t�l�grammes, Norman �crivit au premier ministre, Qavamu's-Saltanih, le 30 juillet:

"J'ai l'honneur d'attirer � l'attention de Votre Saintet� le fait que l'assassinat du chef baha'i � Kirmanshah, nomm� Muttahida, qui e�t lieu le 23 janvier, est jusqu'� maintenant rest� impuni, bien que l'identit� du meurtrier soit bien connu des autorit�s locales.
Son Excellence le sipahdar Azam t�l�graphia le 25 janvier au gouverneur-g�n�ral de Kirmanshah, ordonnant l'arrestation du meurtrier. Le 3 f�vrier, le gouverneur-g�n�ral r�pondit qu'il �tait effray� pour prendre des mesures, alors que Sipahdar Azam r�p�ta ses instructions. N�anmoins, aucune action ne fut entreprise.
Cette affaire a �t� repr�sent�e de nouveau � la l�gation de Sa Saintet� et j'ai pris par cons�quence la libert� de soumettre � Votre Excellence la n�cessit� d'action, de peur que [le gouvernement persan] soit accus� de connivence dans la pers�cution des baha'is en autorisant un membre �minent de la secte d'�tre assassin� en pleine journ�e dans la rue principale d'une ville comme Kirmanshah, et de laisser les meurtriers �tre impunis". (746)

Les mois pass�rent et aucune d�marche ne fut faite. Norman, sa position en tant que ministre �tant devenu intenable due � l'hostilit� de Curzon envers lui, se r�signa et quitta la Perse - la fin d'une carri�re diplomatique promise. En octobre 1921, Reginald Bridgeman, charg� d'affaires, d�cida d'avoir une derni�re tentative pour inciter le gouvernement persan � l'action sur le sujet.
Prenant avantage de la d�signation du nouveau gouverneur-g�n�ral � Kirmanshah, il �crivit au premier ministre, Qavam's-Saltanih le 28 octobre 1921:

"J'ai l'honneur de r�f�rer � Votre Excellence de la note de Monsieur Norman du 30 juillet en ce qui concerne le meurtre d'un membre remarquable de la communaut� baha'ie � Kirmanshah, nomm� Muttahida, le 23 janvier de cette ann�e.
Aucune d�marche quelles qu'elles soient n'ont encore �t� prises pour punir les meurtriers et j'ai l'honneur de sugg�rer � Votre Excellence que l'avantage devrait �tre pris de la d�signation d'un nouveau gouverneur g�n�ral � Kirmanshah pour donner � Son Excellence des instructions explicites pour s'occuper de ce cas". (747)

Cependant, m�me cela n'e�t aucun effet, et le meurtrier de Mirza Ya'qub ne fut jamais arr�t�.

* D'autres �pisodes:


Durant la p�riode troubl�e 1920-21, il y e�t beaucoup d'explosions de pers�cution contre les baha'is et seuls quelques uns ont �t� d�crits ci-dessus.
La liste compl�te des incidents rapport�s par les fonctionnaires consulaires britanniques, l'�quipe du t�l�graphe indo-europ�en et les unit�s arm�es de la Perse du sud (une unit� arm�e bas�e � Chiraz) se trouve comme suit:

1. F�vrier 1920: Kashan: agitation anti-baha'ie.
2. Mai 1920: Chiraz: troubles anti-bahais.
3. Mai 1920: Sultanabad: Martyr de Haji Arab (voir ci-dessus).
4. Juin 1920: Ispahan: agitation anti-baha'ie.
5. Ao�t 1920: Kirmanshah: Agitation anti-bahaie et expulsion de Mirza Ya'qub-i-Muttahiddih (voir ci-dessus).
6. Ao�t 1920: Shahrud: expulsion de 8 baha'is.
7. Ao�t 1920: interdiction sur l'importation de la litt�rature baha'ie.
8. Septembre 1920: Ispahan: D�sacralisation de tombes baha'ies (voir pages 437-9).
9. Septembre 1920: Gaz, pr�s d'Ispahan: agitation anti-baha'ie.
10. Septembre 1920: Abadih: agitation anti-baha'ie.
11. Octobre 1920: Farugh, Fars: Martyr de Mirza Mustafa.
12. Novembre 1920: Chiraz: agitation anti-baha'ie.
13. Novembre 1920: Kashan: d�sacralisation d'une tombe baha'ie.
14. Janvier 1921: Mademoiselle Stewart, une baha'ie am�ricaine, �choua � Bagdad et demandant de l'aide des autorit�s britanniques pour �tre capable de retourner � T�h�ran.
15. Janvier 1921: Kirmanshah: martyr de Mirza Ya'qub-i-Muttahidih.
16. F�vrier 1921: Kashan: agitation contre une �cole baha'ie.
17. Avril 1921: Sultanabad: agitation anti-baha'ie.
18. Juin 1921: Chiraz: attaques sur les baha'is.
19. Juillet 1921 Shahrud: agitation anti-baha'ie.
20. Juillet 1921: Kashan: agitation anti-baha'ie.
21. Juillet 1921: Sultanabad: attaque sur des magasins baha'is et sur Mirza Ya'qub, un baha'i d'origine juif.
22. Juillet 1921: Yazd: harc�lement des baha'is d'origine zoroastrienne par un agent zoroastrien.
23. Ao�t 1921: Qum: "union de l'agitation des ul�mas contre les baha'is.
24. Ao�t - Septembre 1921: Ispahan: Haji Aqa Munir et d'autres mujtahids agit�s contre le baha'is.
25. Septembre 1921: Kashan: agitation contre une �cole baha'ie.
26. Novembre 1921: nouvelles de la mort de Abdu'l-Baha confirm�e par l'interm�diaire du Haut-Commissaire en Palestine.
27. Novembre 1921: Yazd: boycott ant Baha'i. (748)


Notes

341 Adams Persia by a Persian, page 489.

342 Ibidem.

343 Jessup Fifty-Three Years in Syria page 638 et 687, cit�, un peu alt�r� dans Wilson Bahaism and its Claims page 264.

344 Phelps Abbas Effendi page 3 et 105.

345 G.H. L'influence de Babisme , page 17-20.

346 Stevens Abbas Effendi , page 1067 et 1070.

347 Les restes du Bab ont �t� d�plac�s d'un endroit � un autre en Iran sous la direction de Baha'u'llah et ensuite de Abdu'l-Baha pour un total de 49 ann�es avant d'arriver � Akk en janvier 1899.

348 Ceci est confirm� par le fr�re de Mirza Muhammad-Ali, Mirza Badi'u'llah dans An Epistle to the Baha'i World page 17.

349 Rapport trimestriel du vice-consul de Ha�fa pour le trimestre finissant le 31 d�cembre 1900, compris dans Drummond Hay � O'Connor, 15 f�vrier 1901.

350 Rapport trimestriel du vice-consul de Ha�fa pour le trimestre finissant le 30 septembre 1901, compris dans Drummond Hay � O'Conno, 7 novembre 1901.

351 Ces deux hommes pourraient avoir �t� Thomas Breakwell, qui �tait anglais mais qui avait v�cu en Am�rique pendant un long moment, et Herbert Hooper (voir Balyuzi Abdu'l-Baha page 76). Il y a un pamphlet publi� aux Etats-Unis intitul� Utterances to Two Young Men visiting Acca en 1901 (aucun auteur indiqu� cependant)

352 Rapport trimestriel du vice-consul de Ha�fa pour le trimestre finissant le 31 d�cembre 1901, compris dans Drummond Hay � O'Connor, 28 janvier 1902.

353 Cela est incorrect. C'�tait destin� comme un tombeau pour les restes du Bab d�s le tout d�but et son emplacement fut d�sign� par Baha'u'llah lui-m�me durant sa vie.

354 Curtis Today in Syria and Palestine page 221-2.

355 Voir par exemple le t�moignage de l'invit� d'Abdu'l-Baha � Londres, Lady Bloomfield The Chosen Highway page 168, et aussi Balyuzi Abdu'l-Baha page 171, 184, 234-261, 336-7 et 368.

356 Rang militaire �quivalent au brigadier.

357 Rapport trimestriel du consul-g�n�ral de Beyrouth pour le trimestre finissant le 30 juin 1905, compris dans Drummond Hay � O'Connor, 5 ao�t 1905.

358 Rapport trimestriel du vice-consul de Ha�fa pour le trimestre finissant le 30 juin 1905, compris avec un rapport d�taill� du 5 ao�t 1905 (voir 146)

359 Drummond Hay � O'Connor , 20 septembre 1905.

360 Voir par exemple Balyuzi Abdu'l-Baha page 111-23 et Shoghi Effendi God Passes By page 269-71.

361 La d�cision de Abdu'l-Baha de ne pas assister au Congr�s universel des Races, qui aurait �t� sans doute une tr�s prestigieuse plate-forme de laquelle d�livrer le message de Baha'u'llah au monde, pourrait avoir �t� du � la pr�sence de Mirza Yahyah-i-Dawlatabadi, un chef azali. Dans sa lettre au Centre d'organisation pour la Paix Durable � La Haye (dat�e du d�cembre 1919), Abdu'l-Baha se r�f�re � ceci: "Il se pourrait que certaines personnes idiotes parmi les persans apposent leur nom aux contenus des Tablettes de Sa Saintet� Baha'u'llah ou aux explications donn�es dans les lettres [Tablettes] de Abdu'l-Baha et l'envoya � cette estimable assembl�e. Vous devez �tre conscient de ce fait, car tout persan qui cherche la c�l�brit� ou a quelques autres intentions prendra les contenus complets de la Tablette de Sa Saintet� Baha'u'llah et les publiera en son propre nom ou dans celle de sa communaut�, juste comme cela a e�t lieu au Congr�s universel des races � Londres avant la guerre. Un persan prit la substance des Ep�tres de Sa Saintet� Baha'u'llah, entra dans le congr�s, les distribua en son propre nom et les publia, alors que les paroles �taient exactement de Sa Saintet� Baha'u'llah. De telles �mes ont �t� en Europe et ont caus� la confusion dans les esprits des populations de l'Europe et ont perturb� les pens�es de certains orientalistes. Vous devez porter ce fait � l'esprit, que pas un seul mot de ces enseignements furent entendus en Perse avant l'apparition de Baha'u'llah. Enqu�ter cette affaire afin qu'il puisse vous devenir �vident et manifeste. Certaines �mes sont comme des perroquets. Ils apprennent des notes qu'ils ont entendues et les chantent, mais elles sont elles-m�mes inconscientes de ce qu'elles disent. Il y a une secte en Perse � pr�sent faite de quelques �mes qui sont appel�s babis, qui revendiquent �tre les disciples de Sa Saintet� le Bab, alors qu'elles sont compl�tement inconscientes de Sa Saintet�. Ils ont des enseignements secrets qui sont enti�rement oppos�s aux enseignements de Baha'u'llah et en Perse la population connait cela. Mais lorsque ces �mes viennent en Europe, ils dissimulent leurs propres enseignements et prononcent ceux de Sa Saintet� Baha'u'llah, car ils savent que les enseignements de Sa Saintet� Baha'u'llah sont puissants et ils d�clarent par cons�quent publiquement ces enseignements de Baha'u'llah en leur propre nom (Baha'i World volume 15, page 34-5)

362 Christian Commonwealth volume 31, 13 septembre 1911, page 850.

363 Ce p�riodique d�crivit comme tel "L'organe du mouvement progressif dans la Religion et l'Ethique sociale". Son �diteur Albert Dawson "couvrit" la p�riode de Abdu'l-Baha � Londres personnellement. Sur son tableau �ditorial �taient plusieurs personnes qui n'�taient pas pour peu responsable pour le succ�s des voyages britanniques de Abdu'l-Baha.; des personnes telles que le r�v�rend R.J. Campbell, le professeur T.K. Cheyne et Sir Richard Stapley.

364 Christian Commonwealth volume 31, 20 septembre 1911, page 850.

365 Prit principalement de Balyuzi Abdu'l-Baha page 171-396.

366 Montreal Daily Star 2 sept. 1912, page 2.

367 Gazette 2 sept. 1912.

368 Montreal Daily Star 6 sept. 1912, page 12.

369 Montreal Daily Star 11 sept. 1912, page 12.

370 Palo Altan volume 10, n�43, 1 nov. 1912, page 1.

371 Ibidem.

372 Voir Balyuzi Abdu'l-Baha page 149-50.

373 Ibidem page 366-7. Voir aussi Abdu'l-Baha in Edimbourg page 16-7.

374 Howard Colby Yves appara�t avoir �t� pr�sent � l'entretien. Son r�cit appara�t dans Portals to Freedom page 47-9. Voir aussi Star of the West volume 3, n� 81912, page 5-8 (volume 2 r�imprim�).

375 North American Review volume 195, 1912, page 834.

376 Christian Commonwealth volume 33, 1 janvier 1913, page 261.

377 Scots Picturial 18 janvier 1913, article par "Ion".

378 Voir Goldziher Tagebuch page 275-9.

379 D'abord publi� dans Egyptian Gazette 24 septembre 1913. Cit� dans Holbach "The Baha'i Movement", page 465-6. Lettre originale en arabe d�tenue au Centre Mondial Baha'i � Ha�fa.

380 L'auteur est incertain de l'identit� de cet homme.

381 Note de Graham, 28 janvier 1918.

382 Ibidem.

383 Minist�re des Affaires Etrang�res, 30 janvier 1918.

384 Sykes � Clayton, 5 f�vrier 1918.

385 Clayotn � Sykes, 12 f�vrier 1918.

386 Balyuzi Abdul-Baha page 428.

387 Wavell The Palestine Campaigns page 192-213.

388 Ibidem page 214-215.

389 Ibidem page 215, et Journal de guerre de la 5�me Division de Cavalerie, Op�rations Ha�fa-Acre.

390 Wavell The Palestine Campaigns page 215.

391 Journal de guerre des Lanciers du Mysore, volume 44, page 2.

392 Journal de guerre de la 5�me division de cavalerie, op�rations Ha�fa-Acre.

393 Journal de guerre de la 13�me Brigade de cavalerie, page 12.

394 Journal de guerre de la 5�me division de cavalerie, op�rations Ha�fa-Acre.

395 Clayton � Sykes, 25 septembre 1918.

396 Selon une note dans le fichier...

397 Fichier n� ...

398 Gaselle � Bayley, 16 octobre 1918.

399 Ministre des Affaires Etrang�res au Haut-Commissaire de Beyrouth, 14 d�cembre 1918.

400 Picot au Minist�re des Affaires Etrang�res, 17 d�cembre 1918, 1. Asie-Perse E.22 (1918-1929).

401 Balyuzi dans Abdu'l-Baha (page 431) d�clare cette date �tre le 20 novembre, mais l'auteur est de l'avis que la date est le 19 novembre d'une lettre de Shoghi Effendi au docteur Esslemont, dat�e du 19 novembre, cit�e dans Momen Dr J.E. Esslemont page 10.

402 G�n�ral Clayton, rapport hebdomadaire, n� 206.

403 Voir Abdu'l-Baha, citant Baha'u'llah dans Browne A Traveller's Narrative page 68.

404 Storrs Orientations page 72, 375-6. Edition am�ricaine pages 70, 337.

405 C'est �videmment un l�ger trou de m�moire par Sir Ronald Storrs, depuis que les fun�railles de Abdu'l-Baha eurent lieu en novembre 1921. [Lady Bloomfield].

406 Bloomfield The Chosen Highway pages 226-7.

407 Ibidem page 225-6.

408 Abdu'l-Baha � lord Samuel, 30 septembre 1921: Papiers de Samuel (Isra�l), Archives de la Maison des Lords. Ces papiers sont des photocopies, les originaux �tant aux Archives de l'Etat d'Isra�l.

409 Samuel � Abdu'l-Baha, 6 octobre 1921: Papiers de Samuel (Isra�l) (voir note 4).

410 Ashbee A Palestine Notebook page 116-19.

411 Ibidem page 173.

412 Note du dat�e du 7 octobre 1919.

413 Note dat�e du 8 octobre 1914.

414 Note ajout�e � la note du 8 octobre 1914.

415 T�l�gramme � Sir Percy Cox, 16 octobre 1919, dans le fichier...

416 Note par Light dat�e du 23 octobre 1914.

417 Note dans le fichier d�taill� de la note du 23 octobre 1914.

418 Lettre dans un fichier d�taill� dans la note du 23 octobre 1914.

419 Ibidem.

420 Ibidem.

421 Ce t�l�gramme �tait probablement des f�licitations en recevant sa distinction de Chevalier.

422 T�l�gramme pris par le censeur au Caire le 28 mai 1920 et rapport� � la l�gation britannique � T�h�ran le 31 mai 1920, n�... N�3 dans fichier "Baha'is".

423 T�l�gramme n� 2786, n�2 dans le fichier "Baha'is".

424 T�l�gramme n� 234M, n�3 dans le fichier "Baha'i".

425 T�l�gramme n0 296A, n� 3/1 dans le fichier "Baha'is".

426 Fichier C3491/3491/34.

427 N� 24A dans le fichier "Baha'is".

428 N� 7 dans le fichier "Baha'is".

429 Note attach�e � une lettre d�taill�e dans le n�7 des fichiers "baha'is".

430 Fut originalement n�17 dans le fichier "Baha'is", mais fut d�plac�e et plac�e dans le ....

431 Fut originalement n�18 dans le fichier "Baha'is", mais fut d�plac�e et plac�e dans le ....

432 Palestine Weekly 2 d�cembre 1921, page 782.

433 Lamington � Churchill, 30 novembre 1921.

434 T�l�gramme n� 365.

435 A l'exception du Times, toutes les autres n�crologies sont prises de The Passing of Abdu'l-Baha (pages 15-17) par Shoghi Effendi et Lady Blomfield.

436 Un r�actionnaire.

437 Tous les deux d'importants r�actionnaires.

438 Browne The Persian Revolution pages 428-9.

439 Il fut l'une des 4 personnes d�sign�es par Baha'u'llah comme "Mains de la Cause".

440 Il fut le coursier de Baha'u'llah entre Akka et l'Iran, aussi bien qu'�tant l'homme de confiance pour les sommes remis par les croyants en Iran pour Baha'u'llah.

441 En rapport avec cela, voir l'interrogatoire de Mirza Muhammad-Rida dans Browne The Persian Revolution pages 88-9.

442 Balloy � Ribot n�20, 14 mai 1891.

443 En rapport avec cela, voir l'interrogatoire de Mirza Muhammad-Rida dans Browne The Persian Revolution pages 88-9.

444 Browne Materials pages 295-6.

445 Il avait m�me voyag� � Akka dans l'espoir de persuader Baha'u'llah de soutenir son complot. Baha'u'llah d�clina devenir impliqu� dans se complots en d�pit de la promesse d'avoir la libert� de religion pour les baha'is si Zillu's-Sultan devenait Shah.

446 Kennedy � Salisbury, 11 juin 1892.

447 Lascelles � Salisbury, 19 janvier 1892. Voir aussi Keddie Sayyad Jamal ad-Din al-Afghani.pages 424-4.

448 Lascelles � Salisbury, 16 f�vrier 1892.

449 La note de Churchill compris dans Lascelles � Salisbury, 16 f�vrier 1892. Le texte complet de la lettre des baha'is de Bombay est dans....

450 D'autres journaux attribu�rent similairement cet acte aux "babis". Browne dans The Persian Revolution (page 60) cite The Scotsman, The Manchester Guardian The Graphic, The Spectator, The Mornong Post, The Pioneer, St Paul, et d'autres.

451 The Times 2 mai 1896, page 9, colonne 1.

452 The Times 2 mai 1896 page 8, colonne 1

453 The Times 2 mai 1896, cit� dans ...

454 The Times 6 mai 1896 page 4.

455 Haji Iman et Mirza Husayn, tous les deux natifs de Zanjan.

456 Pour un r�cit de la vie et le martyr de Varqa et de Ruhu'llah, voir Monsieur Kazemzadeh "Varqa et Ruhu'llah"

457 O� le Shah fut assassin�.

458 Balloy � Hanotaux, date exacte pas claire, juin 1896.

459 Un erreur faite par plusieurs autres comprenant l'auteur du chef dans The Morning Post du 11 mai 1896. Le commandant Phillott, l'�diteur de la traduction persane de Haji Baba (voir Browne The Persian Revolution page 62 et 94) et Sir Henri Drummond Wolff. M�me plus confus fut le ministre belge, le Baron de Beyens, qui �crivit que "Mulla Rida... a �t� conseill� dans ce crime par Jamalu'd-Din, un ennemi implacable des Kadjars par Yahya-Subh-i-Azal, un r�fugi� persan et ancine chef des babis, et par Mirza Mmalkam Khan ancien ministre de la Perse � Londres. Ces tris publi�rent � Constantinoploe, le journal clandestin Qanum (Loi), qui fut secr�tement amen�e Iran dans le but de promouvoir la r�volution l�-bas" (Archives du Minist�re des affaires Etrang�res de Belgique, direction politique, dossier n) 4744, 12 ao�t 1896, traduit du fran�ais)..

460 Se r�f�rant probablement � Baha'u'llah: le Bab, naturellement, fut tu� en Perse.

461 Longworth � Sir Philipp Currie � Istanbul, 15 mai 1896, copie envoy�e � Sir Mortimer Durand � T�h�ran.

462 A part une p�riode novembre 1896- juillet 1898, car dans cette partie l'Aminu'd-Dawlih �tait Premier Ministre.

463 Le rapport de Haydar-Ali Khan du 15 janvier 1902.

464 Nicolas d�clare que des audiences de 10000 personnes venaient l'entendre pr�cher (Massacres de babis en Perse page 13).

465 P.M. Vlassof, le Premier Ministre russe.

466 Haji Mirza Muhammad-i-Sharabiyani (1834-1904), un des groupes de puissants mujtahids chiites � Najaf.

467 Hardinge � lansdowne, 10 juin 1903.

468 Hardinge � Lansdowne, 9 juillet 1903.

469 Haji Mirza Husayn-i-Khalili (1821-1908), l'un d'un groupe de puissants mujtahids chiites � Najaf.

470 Muhammad-Hasan Muhsin � Newmarch, 13 juillet 1903, compris dans Newmarch � Hardinge, 14 juillet 1903.

471 Brocherel Le Babysme, levain des R�volutions en Perse page 134-5.

472 Temple Persia and the Regeneration of Islam page 656 (ce papier fut lit � la r�union ordinaire du 20 de la Soci�t� Royale des Arts, 25 mai 1910).

473 Probablement comme r�sultat de cet article dans The Times, l'affaire fut soulev�e dans la Maison des Communes le 20 avril 1909, lorsqu'un membre du Parlement, Monsieur Rees demanda "si le Minist�re des Affaires Etrang�res a quelque information sur le fait que les parlementaires en perse sont en train d'aagir de concert avec les babis ou qu'il y a un lien entre les 2 mouvements? La r�ponse de Monsieur McKinnon Wood, le sous-secr�taire d'Etat du Parlement pour le Minist�re des Affaires Etrang�res, fut comme suit: "Je n'ai re�u aucune information de l'attitude des baha'is en lien avec le mouvement nationaliste en Perse". (Hansard (Maison des Communes) 20 avril 1909, page 1379).

474 D'une mani�re int�ressante, pr�cis�ment le m�me point fut fait par Abdu'l-Baha (et cit� dans Browne The Persian Revolution pages 424-5, vision divergente n�1).

475 The Times 30 mars 1909 , page 4, colonne 6.

476 X. La situation politique de la Perse page 254.

477 Une personne identifi�e comme "G.H" dans un article intitul� "l'Influence du Babisme" (voir bibliographie) montre que la majorit� des babis �taient � pr�sent babis et que l'un des principes des baha'is �tait l'ob�issance au gouvernement.

478 Wratislaw A Consul in the East page 246.

479 Probablement Alfred Le Chatelier.

480 A.L.C. La R�volution Persane , pages 310-11 (traduit du fran�ais)

481 Bill nouvelles de Chiraz pour la semaine finissant le 31 mars 1909: Archives Nationales 248 972.

482 Haworth � Barclay n�8C, 11 avril 1909: Archives Nationales 248 698.

483 Ponsonby au bureau de l'Inde 2 avril 1911, exp�di� au minist�re des Affaires �trang�res, 11 avril 1911, fichier 13640: Archives Nationales 371 1189.

484 Mallet � Ponsonby 21 avril 1911, fichier 13640: Archives Nationales 371 1189.

485 Lowther � Sir Edward Grey, 13 mai 1911, fichier 19378: Archives Nationales 371 1189.

486 Barclay � Sir Edward Grey, 9 juin 1911, fichier 25675: Archives Nationales 371 1189.

487 Un autre point d'int�r�t est que bien que � la fois Sir George Barclay et Sir Gerard Lowther se r�f�rent au professeur Browne dans leurs r�ponses, les relations entre le minist�re des affaires �trang�re et le professeur Browne �taient si mauvaises � ce moment-l� que Monsieur Louis mallet refusa de soutenir tout contact �tant fait avec Browne dans les buts d'acqu�rir des informations suppl�mentaires au sujet des baha'is, et ordonna que le passage r�f�r� � Browne soit effac� de la d�p�che de Lowther lorsqu'il fut exp�di� � Sir Frederick Ponsonby.

488 Alfred Churchill n'appara�t pas avoir �t� officiellement reconnu comme consul � Rasht, cependant et son nom n'appara�t pas dans les listes des Archives Nationales.

489 Le magasin appartenait � deux fr�res, Mashadi Taqi et Mashhadi Rida, qui �taient orf�vres.

490 Paysans de Gilan.

491 Mulla Muhammad, connu comme Haji Khummami, le shaykhu'l-Islam.

492 Le nom de cet homme �tait Siyyid Husayn; il �tait du Mazindaran et il lui fut confi� beaucoup des biens dans la r�gion de Rasht. Selon l'histoire de la foi baha'ie � Rasht de l'Amidu'l-Atibba. Haji Khumammi instruisit l'un de ses �l�ves de faire tomber le turban de la t�te de Siyyid Husayn et de le battre tr�s s�v�rement. Ensuite,il fut expuls� de Rasht.

493 Churchill � Hardinge n� 22, 8 mai 1903: Archives Nationales 248 792.

494 Son nom �tait Ustad Hashim-i-Banna de Qazvin.

495 Shaykh Mihdi, le Shari'at-Madar.

496 Churchill � Hardinge n�24, 10 mai 1903: Archives Nationales 248 792.

497 Rawdih.

498 Churchill � Hardinge n�26, 15 mai 1903: Archives Nationales 248 792.

499 Amidu'l-Atibba dans son r�cit narratif de la Foi Baha'ie � Rasht d�clare aussi que la pancarte �tait concoct�e par certains musulmans mal intentionn�s, et firent de ressembler bien que cela venait des baha'is. Il ajoute que Haji Khummami n'�tait pas conscient de cela, cependant.

500 Voir 290.

501 Churchill � Hardinge n�28, 16 mai 1903: Archives Nationales 248 792.

502 Mirza Ibrahim Khan, Ibtihaju'l-Mulk et Mirza Ghulam-Ali Khan, Mudabbiru'l-Mamalik.

503 R�citals et jeux de passion en l'honneur du martyr de l'Imam Husayn.

504 Churchill � Hardinge n�29, 19 mai 1903: Archives Nationales 248 792.

505 Churchill � Hardinge n� 31, 6 juin 1903: Archives Nationales 248 792.

506 (Banker ou money-banker).

507 T�l�gramme d'Aganoor � Hardinge, 29 mai 1903: Archives Nationales 248 792.

508 T�l�gramme d'Aganoor � Hardinge 30 mai 1903: Archives Nationales 248 782.

509 T�l�gramme d'Aganoor � Hardinge , 4 juin 1903: Archives Nationales 248 792.

510 T�l�gramme Hardinge � Aganoor 4 juin 1903: Archives Nationales 248 784.

511 T�l�gramme Aganoor � Hardinge, 5 juin 1903: Archives Nationales 248 782.

512 C'�tait les fun�railles de Haji Muhammad-Isma'il.

513 Ces deux hommes, Aqa Muhammad-Javad-i-Sarraf et Mirza Ali Khan, avaient �t� dans l'attente constante du Haji Shaykhu'r-Ra'is durant son s�jour � Isfahan. Voir page

514 Selon une histoire manuscrite de la foi baha'ie � Ispahan pr�par� pour Fadil-i-Mazindarani, et aussi le Hayat-i-Hadrat-i d'Abdu'l-Baha par Muhammad-Ali Faydi (page 120), ces deux fr�res �taient des azalis qui n'avaient jamais ouvertement reconnu leur adh�sion � quelque religion autre que l'Islam et qui avaient toujours ex�cut� les ordonnances de l'Islam tr�s consciencieusement. Cela tendrait � ajouter du poids � l'id�e avanc�e par Aganoor que l'assassinat de ces deux l� �tait fortement motiv� par des consid�rations financi�res.

515 Siyyid Abu'l-Qasim-i-Zanjani.

516 Aganoor � Hardinge n�20, 6 juin 1903: Archives Nationales 248 788.

517 Lettre non sign�e dat�e du 2 juin 1903: Archives Nationales 248 788.

518 Lettre de Stileman du 30 mai 1903, n�98, archives de la soci�t� de l '�glise missionnaire.

519 Lettre de Stileman du 6 juin 1903, n�102: Archives de la soci�t� de l'�glise missionnaire.

520 Lettre de Westlake du 6 ao�t 1903, n� 140: Archives de la soci�t� de l'�glise missionnaire.

521 Zillu's-Sultan � Hardinge, 3 juin 1903: Archives Nationales 248 788 (traduit du fran�ais).

522 T�l�gramme d'Aganoor � Hardinge, 13 juin 1903: Archives Nationales 248 782.

523 Aganoor � Hardinge, n� 26, 13 juin 1903: Archives Nationales 248 788.

524 Hardinge au Marquis de Lansdowne, N�95, 23 juin 1903: Archives Nationales 60 665.

525 Mirza Ali-Muhammad-i Rawdih-Khan, connu plus tard comme Haji Sadr.

526 C'est le livre le plus c�l�bre de l'�rudit baha'i, Mirza Abu'l-Fadl-i-Gulpaygani.

527 Probablement Mirza Asadu'llah Khan-i-Vazir est mentionn�.

528 L'un des baha'is les plus en vue de cette �re, d�sign� par Baha'u'llah comme "Main de la Cause"

529 Agent du bureau �tranger persan

530 L'Aminu's-Sultan, le Premier Ministre.

531 Shaykh Muhammad Aliy-i-Qa'ini, neveu de Nabil-i-Akbar; l'un des plus �minent et �rudit baha'i.

532 Nicolas Massacres de babis en Perse pages 22-28 (traduit du fran�ais).

533 Haji Mirzay-i-Halabi-Saz.

534 T�l�gramme d'Aganoor � Hardinge, 18 juin 1903: Archives Nationales 248 782.

535 T�l�gramme d'Aganoor � Hardinge, 24 juin 1903: Archives Nationales 248 782.

536 Joseph Rabino di Borgomale, un juif fran�ais qui apr�s avoir travaill� pendant un temps avec le Cr�dit Lyonnais au Caire, avait acquis la naturalisation britannique. Il fut le premier directeur g�n�ral de la Banque Imp�riale lorsqu'elle ouvrit � T�h�ran en 1889.

537 Mashhadi Hasan-i-Shatir, un baha'i (Un na'il-Shatir �tait un assistant valet � pied).

538 T�l�gramme de Eldrid � Hardinge, 27 juin 1903: Archives Nationales 248 782.

539 T�l�gramme � l'Aminu's-Sultan, 27 juin 1903: Archives Nationales 248 798.

540 T�l�gramme de Hardinge � Eldrid, 28 juin 1903: Archives Nationales 248 784.

541 T�l�grammes de Hardinge au Minist�re des Affaires �trang�res n�86 et au gouverneur de l'Inde n�92, 28 juin 1903. Archives Nationales 248 784.

542 Cela n'est pas enti�rement exact. Le parent de Mashhadi Hasan, se r�f�rant � son beau-fils, Aqa Ali, fut tout d'abord seulement bless�. La foule rassembl�e � l'Imamzadih Ja'far et refusa de c�der aux farrasches du gouverneur. Mashhadi Hasan envoya le docteur White pour surveiller Aqa Ali et le docteur White �tait pr�sent lorsque la foule revint pour tuer Mashhadi Hasan et Aqa Ali. Voir le r�cit suivant par le docteur White.

543 Agissant comme agent consulaire pour la Russie. C'�tait Haji Mirza Mahmud, fils de Haji Mirza Muhammad-TAqi, Vakilu'd-Dawlih, l'Afnan (voir figure page 45). Il agissait comme agent consulaire pour la Russie � la place de son p�re qui avait quitt� Yazd l'ann�e pr�c�dente pour arriver � Ishqabad pour construire le Mashriqu'l-Adhkar l�-bas (voir page 442).

544 Eldrid � Hardinge, 28 juin 1903: Archives Nationales 248 802.

545 White � Stileman 28 juin 1903, N� 119: Archives de la soci�t� de l'�glise missionnaire.

546 Un autre missionnaire, M.E. Hume-Griffith, enregistre l'histoire suivante du soul�vement de Yazd dans son livre Behind the Veil in Persia and Turkish Arabia (page 119):

"Durant la pers�cution � Yazd, un jeune homme alla se moquer et railler, mais lorsqu'il vit avec quel courage les martyrs enduraient la torture et ils rencontraient la mort, il appela "Je suis babi, tuez-moi aussi"

Dans une lettre dat�e du 11 juillet 1903 imprim�e dans le Church Missionnary Intelligencer (octobre 1903, page 768), Napier Malcolm d�clare:

"Il y a naturellement aucun doute que les horreurs du pass� d'y il y a trois semaines rendront le bahaisme une force plus grande � Yazd qu'elle n'a �t� ailleurs. Au cours des jours suivants, il est probable qu'elle deviendra la religion de la moiti� de la population de la ville".

Dans un r�sum� du d�veloppement de la" religion du Bab", pr�par� par le drogman de la l�gation belge � T�h�ran et envoy� � Brussels par Monsieur de Villegas, le vice-consul belge, est la d�claration suivante:

"Il est peu probable, selon l'opinion de ceux qui sont familiaris�s de tr�s pr�s avec cette secte, que ces pers�cutions puissent arr�ter la propagation de la doctrine r�formiste du Bab. La vue de ses adh�rents est de ne pas craindre la mort; ils la consid�rent pareil � une bont� divine � laquelle ils aspirent. Et d'un autre c�t�, la diffusion de la nouvelle religion est �tablie non seulement en Perse mais aussi en Turquie, en Egypte, en Russie et m�me aux Etats-Unis" (Archives du minist�re des affaires �trang�res belge, direction politique, dossier n�4144, pi�ce-jointe dat�e du 16 ao�t 1903 dans la d�p�che n� 190/84 de la m�me date; traduit du fran�ais).

547 White How Babis died for their Faith in Persia pages 275-6.

548 Malcolm Five Years in a Persian Town pages 88, 89, 104.

549 Aqa Mirza Siyyid Ali Hayiri.

550 T�l�gramme d'Eldrid � Hardinge, 8 juillet 1903: Archives Nationales 248 782.

551 T�l�grammes de Eldrid � Hardinge 1 juillet 1903 et 3 juillet 1903: Archives Nationales 248 783.

552 Shatir Husayn.

553 Ustad Mihdi, un ma�on de Mihdi-abad.

554 Eldrid � Hardinge 3 juillet 1903: Archives Nationales 248 802.

555 C'�tait Mulla Abdu'l-Ghani. Le lecteur pourrait �tre int�ress� dans un r�cit de ce qui arriva � Mulla Abdu'l-Ghani et � son fils, Abdu'l-Khaliq, �crit d'un point de vue baha'i dans Gloria Faizi Fire on the Mountain-Top pages 31-6.

556 Abdu'l-Khaliq; voir 392n.

557 Biggs � Durrant 4 juillet 1903, n� 120: Archives de la soci�t� de l'�glise missionnaire.

558 T�l�gramme d'Aganoor � Hardinge 8 juillet 1903: Archives Nationales 248 783.

559 Hardinge � l'Aminu's-Sultan 8 juillet 1903: Archives Nationales 248 798.

560 Hardinge au marquis de Lansdowne n� 102, 9 juillet 1903: Archives Nationales 60 666.

561 Hardinge � Lansdowne n� 107 21 juillet 1903: Archives Nationales 60 666.

562 Darughih - chef de la police.

563 Eldrid � Hardinge 24 juillet 1903: Archives Nationales 248 802.

564 The Times 13 juillet 1903, page 5, colonne 6.

565 The New York Times du 30 juillet 1903 apporte aussi les nouvelles du massacre babi � Yazd. Ses informations furent extraites de son article dans le Times mais il apparait sur la page principale du New York Times sous le titre "Horrible massacre dans la Perse du sud".

566 The Times 30 juillet 1903 page 3, colonne 6

567 The Times 3 ao�t 1903, page 4, colonne 1.

568 Haji Mirza Hadiy-i-DAwlatabadi �tait l'un des principaux azalis de la Perse.

569 Agannor � Hardinge n�30, 10 juillet 1903: Archives Nationales 248 788.

570 Aganoor � Hardinge N� 34, 25 juillet 1903: Archives Nationales 248 788.

571 Aganoor � Hardinge n�34, 25 juillet 1903: Archives Nationales 248 788.

572 Anciennement gouverneur de Rasht, voir pages 373-6.

573 Aganoor � Hardinge N�35, 26 juillet 1903: Archives Nationales 248 788.

574 Agannor � Hardinge n�44, 14 ao�t 1903: Archives Nationales 248 788.

575 Sharabiyani - voir page 365n.

576 Aganoor � Hardinge n�45, 24 ao�t 1903: Archives Nationales 248 788 (traduit par Aganoor).

577 Aganoor � Hardinge n�74, 3 d�cembre 1903: Archives Nationales 248 788.

578 Eldrid � Hardinge 29 ao�t 1903: Archives Nationales 248 802.

579 Auguste Bricteux Au pays du Lion et du Soleil page 227 (traduit du fran�ais).

580 Ces 5 �taient: Haji Sadiq qui fut tu� dans sa maison au d�but de l'�pisode, et 4 autres qui furent tout d'abord emprisonn�s et puis tu�s: Aqa Mirza Ghulam-Rida, Ustad Ghulam-Ali, Ustad Muhammad-Ali, et Ustad Muhammad-Hasan.

581 Ecrivain de nouvelles identifi� comme "Meshed B", bulletin dat� du 1er septembre 1896, contenant des informations de Turbat-i-Haydari dat�es du 23 ao�t 1896: Archives Nationales 248 632.

582 T�l�gramme d'Elias � Durand n�13, 2 septembre 1896, cit� dans le journal politique de Mashhad pour la semaine finissant le 4 septembre 186: Archives Nationales 248 632.

583 Article dans le journal politique de Mashhad pour la semaine finissant le 11 f�vrier 1896: Archives Nationales 248 632.

584 R�sum� des nouvelles de Mashhad du 12-26 septembre 1896 pr�par� par Horace Rumbold: Archives Nationales 248 628.

585 Yate Journal politique de Mashhad, n�6 pour la semaine finissant le 11 f�vrier 1898: Archives Nationales 248 674.

586 Muhammad-Taqi Mirza, le ruknu'd-Dawlih (voir figure page 40).

587 Bulletin du 9 f�vrier 1898 de "Mashhad B", compris dans le n�377 ci-dessus.

588 Litt�ralement le chef des �tudiants religieux, Mirza Zaynu'l-Abidin.

589 Bulletin du 10 f�vrier 1898 de "Mashhad B" , compris avec le n�377 ci-dessus

590 Bulletin du 11 f�vrier 1898 de "Mashhad B", compris dans le n�377 ci-dessus.

591 L'un ds pr�tres de Mashhad [note dans le bulletin]

592 Bulletin du 11 f�vrier 1898 de "Mashhad D" compris dans le n�377 ci-dessus.

593 Hardinge � l'Aminu'd-Dawlih, 14 f�vrier 1898: Archives Nationales 248 677.

594 T�l�gramme de Hardinge � Yate n�5, 17 f�vrier 1898: Archives Nationales 248 671.

595 Hardinge � l'Aminu'd-Dawlih, 20 f�vrier 1898: Archives Nationales 248 677.

596 Yate, journal politique de Mashhad n�7 pour la semaine finissant le 18 f�vrier 1898: Archives Nationales 248 674.

597 Newsletter 14 f�vrier 1898 de "Mesched D" compris dans le 594 ci-dessus.

598 Bulletin 16 f�vrier 1898 de "Mesched D", compris dans le n�594 ci-dessus.

599 Bulletin 17 f�vrier 1898 de "Mesched D", compris dans le n� 594 ci-dessus.

600 Bulletin du 17 f�vrier 1898 de "Mesched D", compris dans le n� 594 ci-dessus.

601 T�l�gramme du Ruknu'd-Dawlih � l'Aminu'd-Dawlih 12 f�vrier 1898, compris dans le n� 594 ci-dessus.

602 T�l�gramme de l'Aminu'd-Dawlih � Ruknu'd-Dawlih 14 f�vrier 1898, compris dans le n� 594 ci-dessus.

603 T�l�gramme du gardien du tombeau de l'Imam-Rida � l'Aminu'd-Dawlih 14 f�vrier 1898, compris dans le n�594 ci-dessus.

604 T�l�gramme de l'Aminu'd-Dawlih au gardien du tombeau de l'Imam Rida, 14 f�vrier 1898, compris dans le n� 594 ci-dessus.

605 T�l�gramme de Hardinge � Yate n�6, 23 f�vrier 1898. Archives Nationales 248 671.

606 Yate, journal politique de Mashhad, n�8 pour la semaine finissant le 25 f�vrier 1898: Archives Nationales 248 674.

607 Bulletin du 19 f�vrier 1898 de "Mashhad B", compris dans le n� 604 ci-dessus.

608 Bulletin du 20 f�vrier 1898 de "Mashhad B" compris dans le n� 604 ci-dessus.

609 Bulletin du 24 f�vrier 1898 de "Mashhad B", compris dans le n� 604 ci-dessus.

610 Bulletin du 24 f�vrier 1898 de "Mashhad B", compris dans le n� 604 ci-dessus.

611 Tous les t�l�grammes compris dans le n�604 ci-dessus.

612 T�l�gramme du Ruknu'd-Dawlih � l'Aminu'd-Dawlih, 25 f�vrier 1898, compris avec le journal politique de Mashhad n�9 pour la semaine finissant le 4 mars 1898: Archives nationales 248 674.

613 T�l�gramme du Ruknu'd-Dawlih � l'Aminu'd-Dawlih, 27 f�vrier, compris dans le journal dans le n� 610 ci-dessus.

614 T�l�gramme de l'Aminu'd-Dawlih au Ruknu'd-Dawlih 1 mars 1898, compris dans le journal d�taill� dans le n� 601 ci-dessus.

615 Whyte, journal politique de Mashhad, n�10 pour la semaine finissant le 11 mars 1898: Archives Nationales 248 674.

616 T�l�gramme du Ruknu'd-Dawlih � l'Aminu'd-Dawlih, 2 mars 1898, compris dans le n� 613 ci-dessus.

617 Whyte, journal politique de Mashhad n�14 pour la semaine finissant le 8 avril 1898: Archives Nationales 248 674.

618 Temple Journal politique de Mashhad n�14 pour la semaine finissant le 22 avril 1898: Archives Nationales 248 674.

619 Bulletin de "Mashhad M", compris dans le journal politique de mashhad n�20 pour la semaine finissant le 20 mai 1898: Archives Nationales 248 674.

620 L'un des ul�mas qui initia le meurtre.

621 Temple � Durand 7 juin 1898: Archives Nationales 248 674.

622 Aminu's-Sultan � Ruknu'd-Dawlih 30 septembre 1898: Archives Nationales 248 674.

623 En 1909, il y e�t une agitation contre les baha'is dans le village de Hissar, entra�nant la mort de l'un d'entre eux, un kad-khuda [chef] nomm� Isma'il. Cet �pisode est rapport� dns le journal de Turbat-i-Haydari mais le consul � Turbat-i-Haydari, le capitaine A. Grey, appara�t avoir confondu cet �pisode avec les faits de voleurs qui �taient en train d'op�rer dans cete r�gion (peut-�tre un mensonge d�lib�r� contre les baha'is par leurs ennemis). le 8 octobre, Grey rapporta:

"Une querelle religieuse entre les chiites et les babis a e�t lieu dans un village nomm� Hissar, au pied de la Koh-i-Mazar Range. Les querelleurs r�f�r�rent de la chose � Mashhad et au Anjuman l�-bas ordonna au gouverneur de Tubat de mener une enqu�te".

Le 14 octobre, Gray rapporta:

"Le gouverneur, agissant sur des ordres re�us de Mashhad envoya des sowars � Hissar qui captur�rent 6 des soi-disant babis et tu�rent un autre appel� Isma'il".

Le 15 octobre, Grey rapporta:

"Le gouverneur a re�u des ordres t�l�graphi�s de Mashhad de lib�rer les 6 prisonniers captur�s � Hissar". (Archives nationales 248 969).

624 Sykes journal de Mashhad n�15 pour la semaine finissant le 12 avril 1907: Archives Nationales 248 908.

625 Sykes journal de Mashhad n�16 pour la semaine finissant le 19 avril 1907: Archives Nationales 248 908.

626 Sykes journal de Mashhad n�17 pour la semaine finissant le 26 avril 1907: Archives Nationales 248 908.

627 Daukes, journal confidentiel de Turbat-i-Haydari n�12 pour la semaine finissant le 28 avril 1907: Archives Nationales 248 908.

628 Daukes Journal confidentiel de Turbat-i-Haydari n�13 pour la semaine finissant le 9 mai 1907: Archives Nationales 248 908.

629 Daukes journal confidentiel de Turbat-i-Haydari n�43 pour la semaine finissant le 29 octobre 1910: Archives Nationales 248 908.

630 O'Connor journal confidentiel de Mashhad n�43 pour la semaine finissant le 29 octobre 1910: Archives Nationales 248 1000.

631 Haig journal de Mashhad n�12 pour la semaine finissant le 20 mars 1915: Archives Nationales de l'Inde.

632 Haig journal de Mashhad n� 13 pour la semaine finissant le 27 mars 1915.

633 Haig journal de Mashhad n�14 pour la semaine finissant le 3 avril 1915.

634 Haig journal de Mashhad n�15 pour la semaine finissant le 10 avril 1915.

635 Haig journal de Mashhad n�16 pour la semaine finissant le 17 avril 1915.

636 Haig Journal de Mashhad n�17 pour la semaine finissant le 24 avril 1915

637 Haig journal de Mashhad n�19 pour la semaine finissant le 8 mai 1915.

638 Haig journal de Mashhad n� 23 pour la semaine finissant le 5 juin 1915.

639 T�l�gramme de l'Assembl�e Spirituelle Baha'ie � Lady Bloomfield 15 avril 1915, cit� dans Mary Wemyss � H.J. Tennant du 26 avril 1915.

640 Lady Bloomfield � Mary Wemyss 25 avril 1915, cit� dans le n�639 ci-dessous.

641 Mary Wemyss � H.J. Tennant 26 avril 1915, fichier n� 53440: Archives nationales 371 2425.

642 Note par Oliphant 29 avril 1915, fichier 53440: Archives Nationales 371 2425.

643 Note par Clerk 30 avril 1915, fichier 54440: Archives Nationales 371 2425.

644 Note par Clerk 30 avril 1915, fichier 53440: Archives Nationales 371 2425.

645 Note par Nicolson 30 avril 1915, fichier 53440: Archives Nationales 371 2425.

646 Ministre des Affaires Etrang�res � Marling 2 mai 1915, fichier 53440: Archives Nationales 371 2425.

647 Marling au Minist�re des Affaires Etrang�res n�182, 6 mai 1915, fichier 55735: Archives Nationales 371 2425.

648 Note par Oliphant 6 mai 1915, fichier 55735: Archives Nationales 371 2425.

649 Lamington � Lord Lansdowne 31 mai 1915, fichier 71726: Archives Nationales 371 2425.

650 Clerk � Lamington 5 juin 1915, fichier 71726: Archives Nationales 371 2425.

651 Les derniers 3 noms furent d'importantes baha'ies anglaises.

652 Muhammad-Ali Khan-i-Shaybani � Lamington 8 mai 1915, fichier 71726: Archives Nationales 371 2425 (traduit du fran�ais).

653 Yavar - Major.

654 Sarbaz.

655 Dabit.

656 Le t�l�gramme qui fut finalement envoy� le 12 avril au Shah, avec une copie � la l�gation britannique, est traduit ici: "Une p�tition � la poussi�re des pieds de Sa Saintet� Muzaffaru'd-Din Shah, puissions-nous �tre son sacrifice. Il y a plusieurs jours, 12 savvars arriv�rent � Najafabad, emportant une ra'yat encha�n�, pill�rent 4 maisons et maltrait�rent plusieurs autres personnes. C'�tait un plan de Fath-Ali Khan ex�cut� sur l'ordre de Aqa Shaykh Muhammad-Taqi [Aqa Najafi] par les farrasches du Zillu's-Sultan et � cause de cela les ra'yats �tant appel�s babis, ils voulaient tuer plusieurs d'entre eux. Par n�cessit�, nous qui sommes 600 personnes ont pris asile dans le bureau du t�l�graphe britannique et attendons les instructions de Votre Saintet�". (Archives Nationales 248 703). La seule indication d'une r�ponse du gouvernement persan est une note de Durand de Mushiru'l-Mulk d�clarant que "des ordres t�l�graphiques ont �t� envoy�s � Isfahan au sujet de la population de Najafabad".

657 Aganoor � Duran n�24, 18 avril 1899: Archives Nationales.

658 Archives de la soci�t� de l'Eglise missionnaire, n� 63.

659 ibidem n�65.

660 Aganoor � Durand, 20 mai 1899, n�27. Archives Nationales 248 699.

661 Monsieur Preece, le consul britannique � Isfahan, �tait absent � cette �poque et le docteur Aganoor �tait en train d'agir pour lui.

662 Compris dans Aganoor � Durand, 29 mai 1899, n�30.

663 Schneider � Durand, 21 juin 1899, n� 32.

664 Preece � Hardinge, 16 juin 1901.

665 Hardinge est ici en train de faire r�f�rence � Mirza Yahya, Subh-i-Azal, ce qui est naturellement une erreur, depuis que les p�titionnaires sont baha'is.

666 Hardinge � Aminu's-Sultan, 4 ao�t 1901.

667 Hardinge � preece, 7 ao�t 1901, n�10.

668 Preece � Hardinge, 11 septembre 1901, n�36.

669 Dans l'histoire narrative de Mirza Fathu'llah des baha'is de Najafabad, la mort de Haji Kalb-Ali est d�clar� avoir e�t lieu en mars 1908. Cependant, depuis que la d�claration qu'il �tait le beau-fils de Haji Haydar est commun dans les deux r�cits, il semblerait faire peu de doute que le rapport d'Aganoor se r�f�re � haji Kalb-Ali.

670 Aganoor � Hardinge, 2 avril 1905.

671 Graham � Barclay, 8 novembre 1909, n�159.

672 Les Bakhtiyaris sous Samsamu's-Saltanih avaient le contr�le d'Isfahan � ce moment-l�.

673 Mademoiselle Stuart � Graham, 10 novembre 1909.

674 Grahame � Barclay, 11 novembre 1909.

675 Najaf-Quli Khan, Samsamu's-Saltanih.

676 Nouvelles d'Isfahan n045 pour une semaine finissant le 13 novembre 1909.

677 Haji Ali-Quli Khan, Sardar-i-As'ad, le fr�re de Najaf-Quli Khan, Samsamu's-Saltanih. Il �tait le bakhtiyari Khan qui mena les forces bakhtiyaris � T�h�ran dans la R�volution constitutionnelle en 1909 (voir page 354). Puis il devint ministre de l'Int�rieur.

678 Nouvelles d'Isfahan n�45 pour la semaine finissant le 13 novembre 1909.

679 M�mo dat�e du 23 novembre 1909 par Abbas-Quli Khan au pied du t�l�gramme d�taill� dans Grahame � Barlay, n� 160, 20 novembre 1909.

680 Graham � Barclay n�160, 20 novembre 1909: Archives Nationales 248 697.

681 Nouvelles d'Ispahan n�46 pour la semaine finissant le 20 novembre 1909:Archives Nationales 248 697.

682 Nouvelles d'Ispahan n�7 pour la semaine finissant le 15 f�vrier 1915: Archives Nationales 248 1107.

683 Nouvelles d'Ispahan n�8 pour la semaine finissant le 22 f�vrier 1915: Archives Nationales 248 1107.

684 Le consul allemand � Ispahan.

685 Grahame � Townley, au bas de la d�p�che d�taill�e dans le n�418 ci-dessus.

686 Graham au Sardar-Fatih, le 20 f�vrier 1915, compris dans une d�p�che d�taill�e dans Graham � townsley n�19 du 8 mars 1915.

687 Dans une lettre Sardar-Fatih � Grahame, 27 f�vrier 1915, compris dans une d�p�che d�taill�e dans Graham � Townley, n� 19, 8 mars 1915.

688 Grahame � Townley, n�17, 28 f�vrier 1915: Archives Nationales 248 1107.

689 Nouvelles d'Ispahan n�9 pour la semaine finissant le 1er mars 1915: Archives Nationales 248 1107.

690 Signaleur � Ardistan � l'assistant superintendant I.E.T, d�partement, 4 mars 1915, compris dans Grahame � Townley n�19, 8 mars 1915. Ce passage se trouve aussi, avec des mots � peine diff�rents, dans les nouvelles d'Ispahan d�taill�es dans lee nouvelles d'Ispahan n�10 pour la semaine finissant le 7 mars 1915.

691 Graham au Sardar-Fatih, 5 mars 1915, compris dans Graham � Townley, n�19, 8 mars 1915.

692 Sardar-Faith � Grahame 6 mars 1915, compris dans le n�428 ci-dessous.

693 Grahame � Townley n�19 8 mars 1915: Archives Nationales 248 1107.

694 Nouvelles d'Ispahan n�10 pour la semaine finissant le 7 mars 1915: Archives Nationales 248 1107.

695 Nouvelles d'Ispahan n�11 pour la semaine finissant le 14 mars 1915: Archives Nationales 248 1107.

696 Nouvelles d'Ispahan n�12 pour la semaine finissant le 21 mars 1915: Archives Nationales 248 1107.

697 Nouvelles d'Ispahan n�13 pour la semaine finissant le 28 mars 1915: Archives Nationales 248 1107.

698 Sardar-i-Jang, un bakhtiyari khan.

699 Mirza Asadu'llah Khan-i-Vazir qui fut vazir d'Ispahan pendant environ 30 ans et un baha'i bien connu. il mourut il y a 2 ans.

700 Crow � Norman n�126 13 septembre 1920, fichier baha'is: Archives Nationales 248 1279.

701 T�l�gramme � Crow r�dig� par Haig n�83, 20 septembre 1920, mais bas� sur une note par Smart dat�e du 18 septembre 1920. Fichier "Baha'is": Archives Nationales 248 1279.

702 Crow � Norman n� 42 26 septembre 1920, fichier "baha'is": Archives Nationales 248 1279.

703 Voir le r�cit sur lui de Abdu'l-Baha et de cet �pisode dans Memorials of the Faithful pages 16-21.

704 Times of India (r�sum� sommaire) 24 juillet 1896, page 6, colonne 6.

705 Butcher journal consulaire pour la p�riode finissant le 24 juillet 1896: Archives Nationales 248 630.

706 Haji Mirza Muhammad-Taqi, l'Afnan (voir figure 45).

707 en fait seulement pour la Russie.

708 Kalmykow Memoir of a Russian Diplomat pages 151-3.

709 Treadwell, nouvelles de Yazd n�18 pour la semaine finissant le 6 mai 1917: Archives Nationales 248 1189.

710 Qasim Khan-i-Vali, Sardar Humayun.

711 Hutton, nouvelles (sheet) de Sultanabad pour mai 1920: Archives Nationales 248 1316.

712 Abdu'l-Baha fut selon toute probabilit�, r�pondant � un t�l�gramme de congratulations de Lord Curzon sur sa seigneurie. L'�diteur ne peut cependant, trouver une copie de ce t�l�gramme.

713 Abdu'l-Baha � Lord Curzon 29 juin 1920 n�25 dans le fichier "Baha'is": Archives Nationales 248 1279.

Lettre originale de Abdu'l-Baha dans le fichier C3491/3491/34: Archives Nationales 371 4924. Exp�di� par R.Storrs � Curzon le 21 juillet 1920 et exp�di� par le minist�re des affaires �trang�res � T�h�ran le 20 ao�t 1920.

714 Cela semble �trange qu'un homme d�crit comme "un mendiant et presque � moiti� demeur�" pu �tre capable selon la d�p�che cit�e pr�c�demment, de payer une amende de 4000 tomans.

715 Hasan Vuthuq (1873-1951), Vuthuqu'd-Dawlih, homme d'Etat iranien qui fut � cette �poque Premier Ministre.

716 Note � Smart 11 novembre 1920 n�26 dans le fichier "Baha's": Archives Nationales 248 1279.

717 Hutton � Norman n�17, 23 novembre 1920, n�28 dans les fichiers "Baha'is": Archives Nationales 248 1279

718 Note par Haig 29 novembre 1920 n�28 dans le fichier "Baha'is": Archives Nationales 248 1279.

719 Note par Norman 29 novembre 1920 n�28 dans le fichier "Baha'is": Archives Nationales 248 1279.

720 Note par Smart 30 novembre 1920, n�28 dans le fichier "Baha'is": Archives Nationales 248 1279.

721 F�vrier 1916 est mentionn�.

722 The Times 3 novembre 1920 page 11, colonne 4

723 Le gouverneur �tait Akbar Mirza; Sarimu'd-Dawlih, un fils de Zillu's-Sultan. Il fut l'un des signataires du trait� anglo-persan de 1919 � propos duquel il y e�t tant d'amertume et d'agitation (voir page 472n).

724 Greenhouse, rapport de Kirmanshah n�6, p�riode du 6 au 30 juin 1920: Archives Nationales 248 1293.

725 Greenhouse � Norman n�94 29 ao�t 1920, n�11 dans le fichier "Baha'is": Archives Nationales 248 1279.

726 Note par Smart 18 septembre 1920 n�11 dans le fichier "Baha'is": Archives Nationales 248 1279.

727 Greenhouse � Norman n�T/21, 24 janvier 1921, n�1 dans le fichier 428 "Baha'is": meurtre d'un chef baha'i nomm� Muttahida � Kiramnshah: Archives Nationales 248 1352.

728 Note par Haig 24 janvier 1921 n�1 dans le fichier d�taill� dans n�669 ci-dessus.

729 Notez par Norman 26 janvier 1921 n�1 dans le fichier d�taill� dans le n�669 ci-dessus.

730 Norman � Greenhouse n�25 4 f�vrier 1921, n�3 dans le fichier d�taill� dans le n� 669 ci-dessus.

731 Greenhouse � Norman n�T/32 14 f�vrier 1921, n�4 dans le fichier d�taill� dans le n� 669 ci-dessus.

732 Note par Haig 14 f�vrier 1921 n�4 dans le fichier d�taill� dans le n�669 ci-dessus.

733 Sardar-i-Sipah Fathu'llah Gilani, le Premier Ministre.

734 Note par Smart 14 f�vrier 1921 n+4 dans le fichier d�taill� dans le n�669 ci-dessus.

735 Norman � Greenhouse n�37 17 f�vrier 1921 n�5 dans le fichier d�taill� dans le n�669 ci-dessus.

736 Ghulam-Ali � Norman 15 f�vrier 1921 n�6 dans le fichier d�taill� dans le n�669 ci-dessus.

737 Note par Norman 20 f�vrier 1921 n�6 dans le fichier d�taill� dans le n�669 ci-dessus.

738 Greenhouse � Norman n�T/56, 1 avril 1921, n�9 dans le fichier d�taill� dans le n�669 ci-dessus.

739 Norman � Greenhouse n�52, 21 mars 1921 n�8 dans le fichier d�taill� dans le n�669 ci-dessus.

740 Greenhouse � Norman n�T/56 1 avril 1921,n�9 dans le fichier d�taill� dans le n�669 ci-dessus.

741 Note par Smart aucune date n�9 dans le fichier d�taill� dans le n�669 ci-dessus.

742 Brouillon de t�l�gramme envoy� par Smart n�9 dans le fichier d�taille dans le n�669 ci-dessus.

743 Amendement par Norman, t�l�gramme � Greenhouse envoy� le 3 avril 1921 n�9 dans le fichier d�taill� n�669 ci-dessus.

744 Greenhouse � Norman n�136, 5 juillet 1921, n�11 dans le fichier d�taill� dans le n�669 ci-dessus.

745 Greenhouse � Norman n�149 24 juillet 1921 n�12 dans le fichier d�taill� dans le n�669 ci-dessus.

746 Norman au Qavamu's-Saltanih 30 juillet 1921 n�13 dans le fichier d�taill� dans le n�669 ci-dessus.

747 Bridgeman au Qavamu's-Saltanih 28 octobre 1921 n�15 dans le fichier d�taill� dans le n�669 ci-dessus.

748 Liste compil�e des fichiers "baha'is": Archives Nationales 248 1279; fichiers "Baha'is": Archives Nationales 248 1323; fichier 414 "Baha'is": d�monstrations mena�antes anti-baha'ies � Shahrud, Kashan l'Iraq et Yazd": Archives Nationales 248 1352. Fichier 428 "Baha'is": meurtre d'un chef babi nomm� Muttahida � Kirmanshah": Archives Nationales 248 1352. Egalement des rapports subdivisionn�s Archives Nationales 248 1316 et Archives Nationales 248 1338 et journal de l'unit� arm�e du sud de la Perse: Archives Nationales 248 1338.

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