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������������������������������������������������ �������Op�rations de janvier � mai 1915

 

 

 

 

1�En Champagne ï¿½ï¿½ï¿½ �f�vrier � mars

2�Meuse et Argonne� janv. � mars

3�.En Wo�vre� ����������f�vrier � avril

4�.Dans le Nord�������� janv. � avril��

 

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En Champagne 

 

Le g�n�ral de Langle se r�solut � porter tout son effort sur le front d'environ huit kilo�m�tres, tenu par les 1e et 17e Corps, entre le fortin de Beaus�jour et le bois � l'ouest de Perthes.

Cette action, qui visait � la rupture totale des lignes allemandes, devait �tre appuy�e, � gauche, par une op�ration de la 60e division sur le bois Sabot, tandis qu'aux deux ailes, le 12e Corps � gauche et le Corps colonial � droite, maintenant l'invio�labilit� du front, tiendraient l'ennemi sous la menace constante d'une attaque pour �viter le glissement des r�serves sur la zone principale du combat.

Malheureusement le d�gel qui, � plusieurs reprises, succ�de � une temp�rature tr�s basse, d�t�riore tranch�es et boyaux, et rend la plupart des routes impraticables.

D'autre part, les Allemands se montrent vigilants et m�me agressifs sur le front de la 4e arm�e.

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C'est ainsi que le 3 f�vrier, vers 11 heures du matin, � la suite de l'explosion d'une s�rie de mines au nord de Massiges, une attaque violente sur nos tranch�es du M�dius, de l'Annulaire (main de Massiges) et de la cote 191 r�ussit � enlever notre premi�re ligne. Le 4e et le 8e colonial contre-attaquent, mais ne peuvent reprendre l'Annulaire. Nous perdons 2000 hommes dans ces combats.

Le g�n�ral de Langle avait fix� le d�but de l'offensive au 12 f�vrier, mais une violente temp�te de neige fait arr�ter l'attaque.

Ce contre-ordre ne touche pas un bataillon du 71e r�giment d'infanterie, qui devait attaquer sur le bois Sabot ; point G sur la carte 2 (photo plus loin dans le texte). Ce bataillon enl�ve par surprise les deux premi�res tranch�es allemandes; mais, violemment contre-attaqu� dans la journ�e, il est rejet� dans ses tranch�es de d�part.

 

L'attaque g�n�rale est fix�e au 16 f�vrier, � 10 heures.

A la 1e division, le 43e r�giment d'in�fanterie enl�ve la partie sud du � Fortin � de Beaus�jour, tandis qu'un bataillon du 84e p�n�tre sur un front d'en�viron 400 m�tres dans les tranch�es � l'est de la lisi�re nord du bois de la Truie.

A la 2e division, un bataillon du 110e r�giment d'infanterie prend pied dans les � Tranch�es Blanches �, mais le 33e r�giment �choue devant les � Tranch�es Grises �.

L'ennemi r�agit et nous enl�ve le � Fortin �.

Au 17e Corps, le 11e r�giment d'infanterie et un bataillon du 207e (33e DI) sont rejet�s dans les tranch�es de d�part.

Un bataillon du 20e r�giment d'infanterie et deux compagnies du 7e r�ussissent � prendre pied dans le bois Rectangulaire, et � se maintenir � la lisi�re sud.

A la 34e division, apr�s l'explosion d'une mine, le 88e r�giment d'infanterie, renforc� par un bataillon du 159e, s'em�pare de tous les objectifs assign�s � la division et s'y maintient.

A la 60e division, l'attaque du bois Sabot �choue devant le barrage ennemi.

 

Dans les journ�es des 17, 18 et 19 f�vrier, les attaques des 1e et 17e Corps se r�p�tent sur les m�mes objectifs : nous �largissons quelque peu nos gains.

Les Allemands r�agissent avec violence et re�oivent des renforts.

En cons�quence, le G�n�ralissime achemine sur la zone de la 4e arm�e la 7e division du 4e Corps d'arm�e (5e arm�e), le 2e Corps et le 1e Corps de cavalerie.

Il met encore � la disposi�tion du g�n�ral de Langle l'artillerie et les groupes cyclistes du 1e Corps de cavalerie et la 8e division du 4e Corps.

Le 124e r�giment d�infanterie (8e DI.) perd 600 hommes � l�attaque du bois des 3 sapins. Voir le d�tail de ce combat

Le 16e Corps, renforc� par la 48e division, est port� dans la r�gion d'�pernay �Ch�lons, afin de pouvoir intervenir en cas de besoin. En outre, une partie de l'artillerie lourde de la 3e arm�e devra prendre d'�charpe les bat�teries allemandes de la gauche du secteur oppos� � la 4e arm�e.

 

A partir du 23 f�vier, la bataille reprend avec une intensit� extr�me.

Au 1e Corps, nous continuons les attaques sur le � Fortin � et sur le bois jaune-Br�l�; la pro�gression est lente, surtout vers le � Fortin � o� le 22e Colonial est tr�s �prouv�.

Dans le secteur du 17e Corps, la 7e division, malgr� la bravoure des 101e, 102e, 103e et 104e r�giments d'infanterie, ne peut parvenir � s'em�parer des positions ennemies.

 

Le g�n�ral de Langle r�organise alors le com�mandement de la ligne de bataille

----Le secteur entre Beaus�jour et Mesnil-les-�Hurlus, tenu par les 1e et 2e Corps, sera com�mand� par le g�n�ral G�rard, chef du 2e Corps

----Le secteur entre Mesnil-les-Hurlus et le bois Sabot, tenu par les 4e et 17e Corps, appar�tiendra au g�n�ral J.-B. Dumas, commandant le 17e Corps;

----A l'ouest du secteur du g�n�ral Dumas, les 12e et 16e Corps, avec les 60e et 48e divisions, rece�vront les ordres du g�n�ral Grossetti, chef du 16e Corps.

 

 

Le 25 f�vrier, la 60e division tente vainement une attaque de nuit sur le bois Sabot, avec deux bataillons du 248e r�giment d'infanterie.

Par contre, dans le secteur du g�n�ral G�rard, nous faisons de sensibles progr�s, tant au � Fortin � que vers la cote 196. La position est enlev�e le 1e mars par le 120e r�giment d'infanterie. Dans le secteur du g�n�ral Dumas, nos attaques ne progressent pas, car elles sont bris�es par les mitrailleuses allemandes et des barrages d'artil�lerie lourde.

L'infanterie ennemie dispose d'abris � l'�preuve de nos obus.

Sur le front du secteur G�rard, les Allemands lancent de puissantes contre-attaques ; mais bien qu'ils fassent donner � fond une division de la Garde prussienne, ils ne peuvent nous enlever nos gains.

Sur le front de la 1e division, nous tenons toute la premi�re ligne ennemie, depuis le bois des Trois-Coupures jusqu'au � Fortin �.

 

Demande d�une carte plus grande de Champagne

 

Le 1 et 2 mars, le 127e r�giment d'in�fanterie (1e CA) attaque le bois oblique, au sud de la ferme de Beaus�jour, le r�giment occupe le bois et repousse les contre-attaques journali�res du 3 au 16 mars. Le 17 mars le r�giment est enlev� et transport� � Sarry o� il reste jusqu'au 21.

 

Le 3 mars, un bataillon de notre 43e r�giment d'in�fanterie tente l'assaut de la butte du Mesnil ; il est malheureusement rejet� dans ses lignes de d�part.

 

Le 4 mars, l'action �nergique des 51e, 120e et 128e r�giments d'infanterie et du 9e bataillon de chasseurs nous permet d'�largir nos positions de la cote 196 et d'aborder le fameux ravin des Cuisines.

Afin d'exploiter ce succ�s, le Commandant de la 4e arm�e dirige la 61e brigade du 16e Corps (81e et 96e r�giments d'infanterie), sur le secteur du g�n�ral G�rard.

Une premi�re attaque du 81e �choue ; une seconde fois lanc�s en avant, deux bataillons de ce r�giment r�ussissent � s'em�parer de 250 m�tres de tranch�es allemandes dans la r�gion du bois Oblique, et s'y maintiennent.

Dans le secteur du g�n�ral J.-B. Dumas, nos progr�s demeurent faibles, malgr� l'h�ro�sme des troupes.

Une op�ration est mont�e, comportant une attaque men�e par une brigade du 16 Corps sur les deux flancs ouest et sud du saillant sud du bois Sabot, et appuy�e � gauche par le 17e Corps, agissant � l'ouest de Perthes sur la Cabane et le Trou Bricot, ainsi que par des �l�ments de la 6oe division sur le moulin de Souain. L'op�ration sera dirig�e par le g�n�ral Grossetti qui dispose, pour l'appuyer, de quatre groupes de 75 de l'ar�tillerie du 16e Corps, de l'artillerie divisionnaire de la 6oe division, de l'artillerie lourde de son secteur et �ventuellement d'une partie de l'artil�lerie du 12e Corps.

 

Le 7 mars, le g�n�ral Grossetti lance le 336e et le 201e r�giments d'infanterie (60e division) sur les positions ennemies situ�es entre le mou�lin de Souain et la route de Somme-Py, apr�s avoir fait explo�ser plusieurs fourneaux de mine; Nous progressons d'abord au-del� des entonnoirs, mais la r�action allemande nous oblige � reculer d�s le surlendemain.

A la 64e brigade, deux batail�lons du 15e r�giment d'infanterie enl�vent une partie du bois Sabot, mais ne peuvent atteindre la lisi�re nord, domin�e par une cr�te, et sont contraints de se replier.

Cette cr�te sera enlev�e, le 10 mars, par des �l�ments du 143e et du 15e r�giments d'infan�terie.

 

D�s le 7 mars, le g�n�ral de Langle avait demand� l'autorisation de faire intervenir, en vue d'une attaque qu'il estimait d�cisive, le 16e Corps renforc� de la 48e division, entre la cote 116 et la cote 198.

Le G�n�ralissime approuvant ce projet, l'offen�sive du 16e Corps commence le 12 mars.

Les 31e et 48e divisions attaquent sur le front compris entre la cote 199 et le chemin Mesnil-Tahure.

La 32e division reste en r�serve.

Aux deux ailes, l'action du 16e Corps est appuy�e par les 1e et 4e Corps.

A la 31e division, les deux bataillons du 142e r�giment d'infanterie, lanc�s � l'attaque � 10h30, sont arr�t�s par le barrage d'artillerie et les mitrailleuses.

Nous n'avons enlev�, en fin de journ�e, qu'un �l�ment de tranch�e au nord de la cote 196.

A la 48e division, deux compagnies du 174e r�giment d'infanterie ont pris une tranch�e � l'est du bois jaune-Br�l�.

A 18 heures, nos efforts nouveaux restent infructueux, mais toutes les contre-attaques allemandes �chouent.

 

Le lendemain 13 mars, nous repartons avec plus de vigueur.

A la 31e division, le 122e r�gi�ment d'infanterie attaque sur l'axe Beaus�jour �cote 199 ; � sa gauche, le 142e attaque � l'est de la cote 196.

Le 122e ne peut atteindre aucun objectif.

Au 142e r�giment d'infanterie, nos gains sont � peu pr�s nuls.

La 48e division a lanc� le r�giment de tirailleurs marocains, les 174e et 170e r�giments d'infanterie. Ces unit�s n'avancent pas.

A la nuit, cependant, le 170e s'empare d'une partie des tranch�es allemandes du bois jaune-Br�l�.

Le 91e r�gi�ment d'infanterie perd, dans la nuit du 12 au 13, 150 � 200 m�tres de tranch�es.

La lutte est extr�mement �pre ;

Au matin du 13, le 91e r�giment d'infanterie reconquiert tout le terrain perdu et enl�ve de nombreux prisonniers.

 

Le 14 mars, les 122e et 142e r�giments d'infanterie attaquent � l'est de la cote 196.

Le 122e parvient, apr�s une action assez p�nible, � une vingtaine de m�tres de la cote 196, o� il se retranche ; le 142e, pris de flanc par les mitrailleuses du ravin des Cuisines et soumis au feu de l'artillerie enne�mie de la butte du Mesnil, ne peut progresser.

A la 48e division, le r�giment marocain et le 170e r�gi�ment d'infanterie r�alisent quelques progr�s.

La journ�e du 15 est marqu�e par un puissant retour offensif des Allemands.

Malgr� la vigueur des contre-attaques sans cesse renforc�es, nous con�servons nos lignes, et m�me, � 11 h. 45, le 170e r�gi�ment d'infanterie enl�ve une tranch�e allemande � la lisi�re est du bois jaune-Br�l�, et s'y main�tient.

 

Le lendemain 16, profitant de l'ascendant moral acquis sur l'ennemi, nos troupes repartent avec une nouvelle ardeur.

A la 48e division, tirailleurs marocains et tirailleurs alg�riens du 9e r�giment, bien que repouss�s une premi�re fois, enl�vent, dans un �lan superbe, les positions de la cote 196. A 17h30, la cr�te g�ographique est atteinte et nous nous y maintenons.

A gauche, les 170e et 174e r�giments d'infanterie �chouent d'abord, puis s'emparent des positions ennemies qui leur per�mettent de s'aligner sur nos �l�ments de droite. Nous tenons donc la cr�te g�ographique � l'est de la cote 196 et la lisi�re nord du bois jaune-Br�l�.

Le lendemain les Allemands r�agissent avec imp�tuosit�; mais toutes leurs attaques se brisent sous nos feux et leurs pertes sont lourdes.

N�anmoins, le g�n�ral Grossetti estime que l'ennemi n'est pas �puis� et qu'il nous faut employer des troupes fra�ches si nous voulons continuer la lutte ; d'ailleurs la d�cision ne saurait �tre prochaine. Le Commandant en chef partage absolu�ment cette mani�re de voir et, le 17 mars, il ordonne au g�n�ral de Langle de suspendre l'offen�sive.

 

La 4e arm�e prend aussit�t ses dispositions pour consolider les r�sultats acquis et pour envoyer � l'arri�re les forces qui seront n�ces�saires au Commandement pour quelque th��tre nouveau d'op�rations.

 

 

Meuse, Argonne�� 1er et 3e arm�es

 

Aux termes de l'instruc�tion du 21 janvier, la 1e arm�e devait continuer ses offensives sur les deux flancs de la hernie de Saint-Mihiel, en vue de la pr�paration d'une action ult�rieure en Wo�vre, quand les circons�tances le permettraient ; la 3e arm�e devait reprendre des actions offensives sur son front pour coop�rer � l'attaque de la 4e arm�e.

 

1e arm�e.

 

Durant la premi�re quinzaine de f�vrier, le front est relativement calme. De violents combats ne se livrent qu'au bois Br�l�.

 

Le 15 f�vrier, une puissante attaque ennemie se d�clenche sur la fameuse redoute du bois Br�l�, apr�s explosion de deux fourneaux de mine.

Les troupes de la glorieuse 73e division contiennent l'adversaire dans le bois Le Pr�tre, et les mor�tiers allemands de 420 commencent, les 15 et 17 f�vrier, � bombarder le fort de Douaumont.

 

Le 17 f�vrier

Au moment pr�cis o� la 4e arm�e attaquait sur une grande partie de son front, le g�n�ral Dubail lan�ait la 24e brigade du 6e Corps d'arm�e � l'attaque de la forte position des �Eparges

Des renseignements pr�cieux sur la position avaient �t� fournis l'avant-veille par un prisonnier; nous les avions mis � profit pour �tablir la pr�paration d'artillerie.

L'attaque devait �tre men�e par un bataillon du 106e r�giment d'infanterie, soutenu par un autre bataillon du m�me r�giment, et par le 132e � gauche, qui devait profiter de l'affolement escompt� chez l'ennemi pour occuper les tranch�es, d�s leur �vacuation.

A 14 heures, nous f�mes exploser quatre fourneaux de mine. Le tir d'artillerie se d�clencha au m�me instant. A 15 heures, le batail�lon du 106e r�giment d'infanterie, accompagn� d'escouades du g�nie, occupait les entonnoirs et poursuivait son avance, tandis que le 132e s'empa�rait d'une partie de la position ennemie qu'il organisait aussit�t.

Le lendemain, � deux reprises, l'ennemi r�agissait violemment; sa premi�re contre-attaque �choua. Mais, � la suite d'un bom�bardement intense et tr�s pr�cis de 210 et de 150, il contraignit nos troupes � �vacuer les entonnoirs.

Notre contre-attaque reprenait, � 19 heures, tout le terrain perdu. Mais l'ennemi qui ne sem�blait pas se soucier de ses pertes, lan�ait contre attaques sur contre-attaques. Il essuyait chaque fois un �chec.

 

Le 20 f�vrier

Le g�n�ral commandant le 6e Corps d�cide de compl�ter son succ�s; � 6h45, un bataillon du 106e r�giment d'infanterie, � droite, un bataillon du 67e au centre et un bataillon du 132e � gauche, dans un superbe �lan, enl�vent les retranchements ennemis; au centre, le 67e parvient m�me sur les pentes qui descendent vers Combres.

Mais les Allemands repoussent bient�t le 106e et le 67e r�giments d'infanterie ; Seul le bataillon du 132e se maintient pendant quelques heures dans un bois qu'il a pu conqu�rir.

Nous songeons alors � organiser nos positions et � y installer des d�fenses accessoires, malgr� le tir incessant de l'artillerie lourde.

 

Dans le courant de mars

Au moment o� l'action du 16e Corps, en Champagne, permet d'esp�rer des r�sultats importants, le g�n�ral Dubail fait ex�cuter trois attaques

---Sur les Eparges, par le 6e Corps ;

---Sur Marcheville, par la division de marche de Morlaincourt ;

---Sur Consenvoye, par la 72e division

.

Aux Eparges, l'attaque est encore confi�e � la 12e division. Celle-ci doit enlever deux bastions � l'est et � l'ouest, r�unis par une courtine : dans la courtine et dans le bastion est, deux lignes de feu sont superpos�es, trois lignes de feu dans le bastion ouest.

Ces lignes sont munies d'abris sou�terrains � l'�preuve. C'est une position formi�dable.

En avant, nous occupons � l'ouest une partie du mamelon conquise lors des derni�res attaques; � l'est, une parall�le � 50 m�tres des positions ennemies.

L'attaque est men�e par deux bataillons du 132e r�giment d'infanterie sur la cour�tine et le bastion ouest, et par un bataillon du m�me r�giment sur le bastion est; deux bataillons du 54e et un bataillon du 302e sont en r�serve.

La pr�paration d'artillerie a lieu le 18 mars et dure une heure environ; l'attaque d'infanterie se d�clenche � 16 h10.

La premi�re ligne est occup�e par nous, sauf � droite : mais la seconde ligne, trop proche de la premi�re pour �tre tenue sous le feu de nos canons, se garnit de d�fenseurs dont le tir arr�te notre progression. Nous sommes con�traints d'engager le bataillon du 302e r�giment d'infanterie, sans pouvoir augmenter nos gains.

 

Le 19, apr�s avoir bris� deux contre-attaques ennemies, nous reprenons � 16 heures l'assaut de la deuxi�me ligne.

Un violent barrage d'artillerie lourde nous arr�te et nous inflige des pertes s�rieuses.

Le jour suivant, nous faisons quelques l�gers progr�s et nous ma�trisons toutes les r�actions allemandes. Alors, la situation reste sta�tionnaire aux Eparges jusqu'au 27 mars.

 

Le 6e Corps avait perdu, dans ces cinq jours de combats, 7 officiers et 630 hommes.

 

La division de Morlaincourt s'�lan�ait, pendant ce temps, sur Marcheville, et la 72e division sur Consenvoye.

La division de Morlaincourt devait attaquer la grande tranch�e situ�e entre Marcheville et Maizeray, afin de progresser ult�rieurement vers Marcheville.

L'attaque �tait pr�par�e par un tir d'artillerie d'une demi-heure et par l'explosion de mines. Mais notre infanterie, ayant re�u quelques coups de 75 trop courts, fut arr�t�e dans son �lan et reflua vers les tranch�es de d�part, apr�s avoir pu, n�anmoins, p�n�trer dans les tranch�es alle�mandes.

A la 72e division, l'op�ration avait pour but de reprendre cinq �l�ments de tranch�es sur la lisi�re sud-ouest du bois de Consenvoye. Men�e par un bataillon du 165e r�giment d'infanterie, l'attaque enleva trois de ces �l�ments, mais elle fut arr�t�e � l'est par des r�seaux intacts.

 

Le lendemain, nous ne f�mes pas plus heureux.

Le 27 mars, le 6e Corps devait attaquer � nouveau Aux Eparges, tandis que la division de Morlaincourt tenterait une diversion sur les tranch�es au nord de Marcheville. Au 6e Corps, l'attaque est men�e par un bataillon du 54e r�giment d'infanterie et le 25e bataillon de chasseurs. Nous parvenons � enlever � l'ennemi environ 300 m�tres de tranch�es et nous maintenons nos gains, malgr� plusieurs contre-attaques.

La division de marche de Morlaincourt r�ussit � enlever 250 m�tres de tranch�es.

Il faut trois contre-attaques allemandes, particuli�rement puis�santes, pour l'obliger � abandonner le terrain conquis.

 

3e arm�e.

 

En Argonne, comme nous l'avons vu pr�c�demment, l'ennemi n'avait cess� de se montrer particuli�rement agressif. Dans cette r�gion, il opposait aux troupes de la 3e arm�e des unit�s d'�lite, telles que son XVIe Corps, et une forte proportion de pionniers et de sapeurs tr�s bien dot�s en mat�riel, rompus aux proc�d�s de la guerre de si�ge et anim�s d'un esprit offensif extraordinaire. Si nous avions perdu relativement peu de terrain dans ces attaques presque quoti�diennes, en revanche nous avions subi de tr�s lourdes pertes.

 

Le 29 janvier

Sur le front de la 40e division du 32e Corps, une puissante attaque allemande men�e contre le 155e r�giment d'infanterie par la 27e division wurtembergeoise, avait rompu notre premi�re ligne sur une largeur de 500 m�tres, entre la lisi�re ouest de l'Argonne et la route de Bagatelle. Nous n'arrivons pas � reconqu�rir le terrain perdu.

Le g�n�ral Sarrail estime que seule l'offensive reprise � bref d�lai par son arm�e peut redonner aux troupes l'ascendant moral que les �checs pr�c�dents lui ont enlev�.

Il propose une double action offensive dans les zones libres qui encadrent l'Argonne � l'est et � l'ouest. L'attaque � l'est est seule approuv�e par le G�n�ralissime, en raison de la faiblesse des r�serves dont il peut disposer; et le g�n�ral Sarrail re�oit l'ordre de pr�parer imm�diatement une action sur le front Vauquois� Boureuilles cote 163, en direction de Varennes.

Pendant notre pr�paration, l'ennemi manifeste son activit� en nous attaquant violemment les 10 et 16 f�vrier.

 

Le 10 f�vrier

Une brigade allemande rejette en d�sordre un bataillon du 94e r�giment d'infanterie et un bataillon du 328e vers Marie �Th�r�se et Fontaine Madame.

Nous devons lancer un bataillon du 162e et deux bataillons du 94e pour reconqu�rir la majeure partie de nos positions.

 

Le 16 f�vrier

Apr�s un intense bombardement, la 2 brigade coloniale dans la r�gion de Bolante, le 4e r�giment d'infan�terie aux Meurissons et le 82e � la cote 263, sont attaqu�s par trois r�giments et deux bataillons de chasseurs ; nous r�ussissons � enrayer l'avance ennemie, puis � refouler l'adversaire dans ses tranch�es de d�part.

 

L'attaque de la 3e arm�e, � l'est de l'Argonne, est lanc�e le 17 f�vrier sur Vauquois, vingt quatre heures apr�s le d�but de l'offensive de la 4e arm�e et, par suite, en liaison intime avec elle.

Le 5e Corps agit sur le front cote 263 Boureuilles� Vauquois ; � sa droite, le 15e Corps marche en direction de Malancourt.

L'action du 5e Corps comprenait trois attaques:

--- Une attaque sur Vauquois par des bataillons appartenant aux 31e et 76e r�giments d'infanterie;

---Une attaque sur Boureuilles par des batail�lons appartenant aux 31e et 89e r�giments d'infan�terie, et par le 44e Colonial;

---Une attaque sur la cote 263 par des batail�lons appartenant aux 131e, 113e, 281e et 313e r�giments d'infanterie.

Sur Vauquois, apr�s l'explosion des fourneaux de mine, le 31e r�giment d'infanterie r�ussit � p�n�trer dans le village, mais il est refoul� par une contre-attaque; le 76e est arr�t� d�s sa sortie des tranch�es parle feu des mitrailleuses ennemies.

 

A Boureuilles, les 89e r�giment d'infanterie et 44e colonial, qui tout d'abord ont progress�, sont arr�t�s sur les r�seaux par la mousqueterie et par les mitrailleuses, et regagnent les tranch�es de d�part.

Sur la cote 263, une premi�re attaque, lanc�e � 11h15, �choue; une nouvelle attaque, tent�e � 14h50, n'est pas plus heureuse; enfin, � 17h30, apr�s quatre nouvelles tentatives, nous reprenons un �l�ment de tranch�e perdu la veille.

Le 15e Corps a �t� un peu plus heureux et gagne du terrain au bois de Forges et sur la route d'Avocourt.

Le 5e� Corps, malgr� son �chec, pr�pare de nouvelles attaques en concentrant tous ses efforts sur Vauquois.

 

Le 28 f�vrier

Les 46e et 89e r�giments d'infan�terie s'�lancent. Notre pr�paration d'artillerie fut s�rieuse ; les fantassins de la 10e division p�n�trent dans le village, qui n'est plus qu'un amas de ruines.

Mais, pris d'enfilade par les bat�teries du bois de Cheppy, contre-attaqu�s par les Allemands, ils doivent bient�t abandonner Vauquois. Apr�s une nouvelle et violente pr�para�tion d'artillerie, les m�mes r�giments repartent � l'assaut, r�occupent Vauquois et s'y maintiennent.

A nouveau, de tr�s puissantes contre-attaques nous ram�nent aux tranch�es de d�part; quatre fois l'h�ro�que 46e se lance � l'attaque, quatre fois il doit abandonner Vauquois.

 

Le lendemain 1 mars, malgr� une temp�te de neige, l'action est reprise par le 31e et le 76e r�giments d'infanterie. Le 31e entre dans le village et s'arr�te devant l'�glise et le cimeti�re.

Nous ne pouvons progresser au-del�, malgr� de nouvelles attaques tent�es pendant la nuit par un bataillon du 46e r�giment d'infanterie.

Finalement, les Allemands conservent la lisi�re nord-est et les parties nord et ouest de ce village devenu c�l�bre par l'h�ro�sme de nos soldats.

 

Jusqu'aux premiers jours d'avril, la lutte conti�nuera pied � pied sur ce coin de terre fran�aise, �prement disput� � l'envahisseur.

 

En r�sum�, les op�rations de l'hiver 1914� 1915 ont donn� des r�sultats s�rieux. Si le front ennemi n'a pas �t� crev�, nous avons enlev� d'importantes posi�tions, surtout en Champagne et nous avons inflig� aux Allemands des pertes s�v�res.

Notre activit� a oblig� l'ennemi � restreindre les pr�l�vements de forces � destination du front oriental, et nous avons facilit� la prise de Przemysl o� les Russes entraient le 23 mars.

En outre, ces attaques ont contribu� � d�terminer la m�thode � suivre dans les offen�sives futures, en nous montrant la n�cessit� d'augmenter nos moyens mat�riels, si nous voulions obtenir des succ�s plus d�cisifs.

 

 

 

En Wo�vre

 

Lorsque les op�rations sur le front de Cham�pagne eurent nettement montr� que, dans cette r�gion, nous ne pouvions obtenir de succ�s importants, le Haut Commandement fran�ais son�gea � utiliser ses disponibilit�s pour une action offensive en Wo�vre.

 

Le g�n�ral Dubail, qui com�mandait le groupement provisoire de l'est, fut charg� de pr�parer cette op�ration; en plus des effectifs de ses arm�es, le G�n�ral en chef mettait � sa dispo�sition les 1e, 2e et 12e Corps et le 1e Corps de cavalerie � partir du 1e avril, puis le 17e Corps � partir du 8 avril. L'artillerie lourde comprenait plus de 360 pi�ces des calibres compris entre les 95 et les 220; l'artillerie de campagne comptait plus de 900 pi�ces de 75 et 100 pi�ces de 90. Enfin, des canons de 58 en assez grand nombre �taient mis � la disposition des troupes qui, mal�heureusement, savaient � peine s'en servir.

L'op�ration devait rev�tir la forme d'une attaque brusqu�e, men�e rapidement et sans arr�t; si a pr�s quelques jours de bataille les r�sultats �taient insignifiants, on consoliderait le terrain conquis.

 

La 1e arm�e, renforc�e du 12e Corps, devait attaquer en direction de Thiaucourt, le 6e Corps � sa gauche attaquant le long des c�tes de Meuse.

 

L'attaque principale du 12e Corps �tait flanqu�e � gauche par une attaque du 31e Corps sur le bois de Mortmare; � droite, par une attaque du 8e Corps sur Fey-en-Haye.

Mais l'attaque principale �tait confi�e � un d�tachement d'arm�e provisoirement cr��, et confi� au g�n�ral G�rard, qui comprenait le 1e et le 2 Corps et la division de Morlaincourt. Le g�n�ral G�rard avait pour mission de crever les d�fenses allemandes sur la ligne de Verdun� Mars-la-Tour et d'essayer ensuite d'envelopper l'ennemi vers le sud-est. La garnison de Verdun, en attaquant vers �tain, devait couvrir le flanc gauche de cette attaque. Les troupes furent trans�port�es par convois automobiles et par chemin de fer dans le plus grand secret.

 

Les op�rations pr�liminaires (30 et 31 mars) sont ex�cut�es par les forces d�j� en secteur. La 73e division doit enlever le Quart-en-R�serve, por�tion sud-ouest du bois Le Pr�tre. La brigade active de Toul, charg�e de l'ex�cution, conquiert, le 30 mars, une portion des lignes ennemies et tient t�te � toutes les contre-attaques. L'action continue le 31 avec succ�s, et nous emportons toute la pre�mi�re ligne allemande.

 

Dans la nuit du 31 mars au 1er avril

Un bataillon du 169e enl�ve le village de Fey-en-Haye sans pertes importantes. Au Quart en- R�serve, l'ennemi contre-attaque toujours avec des bataillons frais, mais il �choue partout, subissant de tr�s lourdes pertes et abandonnant de nombreux prisonniers.

En m�me temps, le 12e Corps entre en ligne � la gauche de la 73e division, entre le ravin de l'Ache et le bois Le Pr�tre

 

Dans la soir�e du 3 avril commence son offensive sur Regni�ville et le terrain compris entre ce village et Fey-en-Haye.

Les 63e et 78e r�giments d'infanterie progressent normalement.

 

L'attaque est continu�e dans la journ�e du 4 sur Remenauville par les 29e et 300e r�giments ; mais nos troupes se heurtent � des treillages verticaux, � des r�seaux non

d�truits, � des trous de loup; soumises � des feux violents elles ne peuvent atteindre leurs objectifs; elles s'accrochent au terrain et tentent d'investir Remenauville par le nord-est.

 

Demande d�une carte plus grande de l'attaque en� Wo�vre

 

Le 5 avril

l'attaque g�n�rale est lanc�e. A la gauche du d�tachement G�rard, Gussainville est pris par un bataillon du 362e r�giment d'infanterie ; un bataillon du 351e et le 56e bataillon de chas�seurs enl�vent les hauteurs � l'est de Gussainville; le 164e r�giment d'infanterie conquiert, le 6 avril, les fermes du Haut-Bois et de L'H�pital.

Le 6e Corps, couvrant la droite de l'attaque principale, avait attaqu� sur les �Eparges; les 106e et 132e r�giments d'infanterie font quelques progr�s

dans la journ�e du 5 ; des �l�ments du 67e �et le 25e bataillon de chasseurs continuent l'attaque le 6 avril, sans r�sultats importants ; des contre attaques allemandes tr�s puissantes nous arrachent bient�t les points conquis.

 

L'attaque du centre �tait men�e par le g�n�ral Guillaumat avec le 1e Corps et la 4e division du 2 Corps. Contrari�e par le mauvais temps, qui succ�de le 5 avril � une p�riode de beaux jours, l'attaque ne peut �tre d�clench�e qu'� 14 h15; les troupes ont � franchir un glacis de 600 � 1200 m�tres.

A l'attaque de gauche, le 73e r�giment d'in�fanterie est arr�t�, � 300 m�tres des r�seaux de fils de fer, par les mitrailleuses de flanquement; pourtant, � 22 heures, il parvient jusqu'au r�seau; au centre, les 127e et 43e r�giments d'infanterie s'emparent d'une ligne de tranch�es discontinues; mais, � cinquante m�tres du bois de Pareid, ils sont arr�t�s par des r�seaux intacts ; � droite, enfin, les 147e et 91e prennent pied en face de Pareid et au nord de la route de Metz, et s'ins�tallent sur le terrain conquis.

Ce demi-�chec de l'offensive est d� au brouillard et � la pluie, qui ont g�n� les r�glages de l'ar�tillerie ; � la boue compacte et glissante qui alourdit les fantassins, emp�che le d�placement et l'installation rapide des batteries et diminue l'efficacit� du tir, les obus �clatant mal dans ce terrain d�tremp�.

 

Le lendemain, 6 avril, les attaques reprennent. Au groupement Guillaumat, les 33e et 73e r�gi�ments d'infanterie ne font que des progr�s insignifiants, arr�t�s par le mauvais temps ; au centre, bien que le 84e r�giment d'infanterie rel�ve les bataillons les plus �prouv�s des 43e et 127e, les r�seaux non d�truits arr�tent toute avance ; enfin, malgr� un violent bombardement de Maizeray, la 4e division ne peut enlever le village. En aucun point, nous n'avons r�ussi � p�n�trer dans la position ennemie.

 

Dans la journ�e du 7 avril, l'offensive est pour�suivie sans r�sultats.

Aux Eparges, l'ennemi fait affluer les r�serves et contre-attaque constamment le 25e bataillon de chasseurs, les 67e, 106e et 132e r�giments d'infanterie r�sistent avec un h�ro�sme splendide, supportent un bombardement effroyable et s'�lancent � l'assaut, arrachant chaque fois un peu de terrain � l'ennemi.

Mais le g�n�ral Dubail se rend compte, dans la soir�e du 7 avril, que l'attaque brusqu�e est devenue impos�sible. Les Allemands ont constitu� dans cette r�gion une organisation d�fensive tr�s puissante; tranch�es b�tonn�es, organes de flanquement blind�s, lignes de tranch�es successives et r�seaux �pais.

L'artillerie n'est pas en �tat de ruiner une pareille organisation.

En cons�quence, le Commandant en chef prescrit de passer � une attaque m�thodique, mais puis�sante, afin de gagner du terrain partout o� cela sera possible et de maintenir dans la r�gion attaqu�e les r�serves de l'ennemi.

En m�me temps, un r�giment du 1e Corps, le 8e d'infanterie, �tait mis � la disposition du 6e Corps pour donner une nouvelle vigueur aux attaques de la posi�tion des Eparges, o� nous faisions des progr�s constants.

 

Le 9 avril

Dans un �lan splendide, un bataillon du 8e d'infanterie, aid� des chasseurs du 25e bataillon, arrache d�finitivement aux Allemands la cr�te des Eparges et s'y maintient malgr� les contre attaques, en faisant 175 prisonniers.

Mais, en cinq jours, nous avions perdu l� 78 officiers et 3900 hommes.

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Le lendemain, au 1e Corps, les 13e, 27e et 134e r�giments d'infanterie enle�vaient � l'ennemi une ligne de tranch�es dans le bois d'Ailly, et lui infligeaient des pertes san�glantes.

Le g�n�ral G�rard se d�cide alors � ten�ter une offensive nouvelle, en r�tr�cissant le front attaqu�.

 

La journ�e du 11 avril est con�sacr�e � la pr�paration de l'attaque du front Marcheville-Maizeray ; l'artillerie ex�cute des tirs de destruction sur les r�seaux.

Puis, la 4e division lance trois attaques : � gauche, un bataillon du 120e r�giment d'infanterie, appuy� par trois compagnies du 8e bataillon de chasseurs, sur la croupe 225 au nord-est de Maizeray ; au centre, un groupe franc de 90 hommes sur un blockhaus, � l'entr�e de Maizeray ; � droite, le 9e bataillon de chasseurs sur le saillant sud-ouest de Maizeray.

A l'attaque de gauche, un peloton parvient � franchir la br�che et saute dans la tranch�e allemande ; mais le reste du bataillon est clou� au pied des r�seaux par des feux de mitrailleuses et de canons-revolvers ; au centre, le blockhaus paraissait d�truit par l'artillerie, mais le groupe franc est arr�t� par des feux de mitrailleuses.

L'attaque de droite, partie vingt minutes en retard par suite de la rupture des communications t�l�phoniques, est prise � partie d�s sa sortie par les mitrailleuses et les canons-revolvers, et le 9e bataillon de chasseurs doit r�trograder dans ses tranch�es de d�part.

A la 3e division, l'attaque est men�e par le 51e r�giment d'infanterie qui marche, par batail�lons accol�s, sur Marcheville et les hauteurs qui bordent le Longeau au nord-ouest.

La premi�re vague d'assaut est prise sous un formidable tir de barrage ; Atteints par des coups trop courts de 75, nos fantassins doivent se terrer.

Leur pro�gression est impossible.

La division de Morlaincourt attaque la croupe 233 avec un bataillon du 165e r�giment d'infanterie et un bataillon du 364e. Le bataillon du 165e est arr�t� par des mitrailleuses en action dans les vergers de Marcheville ; le bataillon de droite parvient jusqu'au r�seau, sans pouvoir le franchir.

Des tentatives sont r�p�t�es toute la journ�e avec appui de l'artillerie ; elles n'obtiennent aucun r�sultat et accroissent nos pertes.

Le g�n�ral G�rard n'arr�te pas encore l'op�ration. Le g�n�ral Chr�tien, commandant de la 3e division, devra emporter les tranch�es et les entonnoirs au nord de Marcheville.

Dans la nuit, les patrouilles vont reconna�tre l'�tat des fils de fer et des parapets ennemis. La pr�paration d'artillerie a lieu dans des conditions satisfaisantes, et � 15 heures l'attaque est lanc�e. Les 51e et 87e r�giments d'infanterie parviennent jusqu'aux r�seaux; un bataillon p�n�tre m�me dans les tranch�es allemandes, mais il en est chass� par une tr�s forte contre-attaque.

Au nord de Maizeray, la 4e division, qui avait tent� une diversion, ne peut prendre pied dans les retran�chements ennemis ; il en est de m�me � la divi�sion de marche de Morlaincourt. Nos pertes �taient lourdes.

Nous �tions partout arr�t�s par des br�ches insuffisantes, des feux de flan�quement et le tir trop court de notre propre artil�lerie.

 

Aussi, le 13 avril, le g�n�ral G�rard �mettait-il l'avis d'adopter d�sormais une attitude d'offensive puissante, mais tr�s m�thodique et pied � pied. Le g�n�ral Dubail d'abord, le G�n�ral comman�dant en chef ensuite, �taient d'un avis analogue, et, le 14 avril, l'offensive cessait.

 

N�anmoins, si les op�rations de Wo�vre n'ont pas donn� les r�sultats escompt�s, elles ont exerc� une heureuse influence sur la situation g�n�rale, en inqui�tant l'adversaire et en lui faisant subir des pertes graves. D'autre part, cette offen�sive a confirm� l'absolue n�cessit� de la pr�para�tion m�thodique et puissante des attaques

 

 

 

Dans le Nord, en Flandres belges

Vers le 15 janvier, la situation des arm�es du nord �tait la suivante :

La 8e arm�e, compos�e des 9e, 16e et 20e Corps, tenait le front entre Saint-Eloi, au sud d'Ypres, et le pont de Knocke.

Elle �tait encadr�e, � droite, par l'arm�e anglaise, et � gauche par l'arm�e belge.

A gauche de l'arm�e belge et appuy� au rivage de la mer du Nord, un groupement de forces fran�aises, appel� groupement de Nieuport, tenait ce point du front particuli�rement d�licat.

A droite de l'arm�e anglaise, la 10e arm�e fran�aise occupait le front depuis La Bass�e jus�qu'au sud d'Arras.

 

A la date du 4 avril, la 8e arm�e est transfor�m�e en d�tachement d'arm�e de Belgique et le groupement de Nieuport lui est rattach�.

Le chef de l'ancienne 8e arm�e, le g�n�ral d'Urbal, re�oit le commandement de la 10e arm�e; le comman�dant de la 10e arm�e, le G�n�ral de Maud'huy, est nomm� au commandement du d�tachement d'arm�e des Vosges, qui devient la 8e arm�e; et le g�n�ral Putz, qui avait primitivement le com�mandement du d�tachement d'arm�e des Vosges, prend le commandement du d�tachement d'arm�e de Belgique.

 

Pendant les mois de mars et d'avril, le calme r�gne sur cette partie du th��tre de la guerre.

 

Toute notre activit�, comme celle des Allemands, consiste � �changer une canonnade parfois assez nourrie; mais rien ne fait pr�sager les �v�nements terribles qui se d�rouleront sur ce coin de terre des Flandres � la fin du mois d'avril.

 

Le 22 avril, quelques bombes avaient �t� �chan�g�es.

Vers 17 heures, les troupes occupant nos lignes, de Langemark au canal d'Ypres, virent s'�lever au ras de terre, en avant des lignes allemandes, un �pais nuage de vapeurs jaune verd�tre, plus dense vers Bixschoote, que le vent peu violent faisait rouler vers notre front et le front tenu, � droite, par la division canadienne.

Ces fum�es, form�es par des vapeurs de chlore, atteignirent rapidement nos tranch�es, provoquant chez nos soldats un aveuglement et une suffocation �pouvantables, accompagn�s de vomissements, et d�terminant l'asphyxie.

A ce moment, l'ennemi d�clenchait une fusillade tr�s nourrie, et son artillerie lourde bombardait violemment notre seconde ligne, nos communica�tions et nos batteries.

Le secteur �tait tenu en partie par des unit�s de la 87e division territoriale, qui se replient rapi�dement sur les ponts de Boesinghe.

Le 1er bataillon d'infanterie l�g�re d'Afrique et le 2e bataillon du 2 tirailleurs essaient de tenir t�te aux Allemands qui, en formations massives, la bouche et les narines recouvertes d'un tampon d'�toffe, suivent � courte distance la nappe de gaz.

Mais, suffo�qu�s par les fum�es asphyxiantes, en butte au tir de l'artillerie lourde ennemie, la plupart de ceux qui r�sistent sont tu�s ou faits prisonniers. Les autres se retirent vers Ypres, tandis que les Alle�mands progressent � leur gauche le long de la voie ferr�e Langemark-Boesinghe

 

Ce drame terrible n'avait dur� que quinze minutes; la surprise avait �t� compl�te et en trois quarts d'heure les Allemands avaient atteint les ponts de Boesinghe.

L'attaque �tait men�e par un effectif d'au moins une division, et l'avance enne�mie avait �t� si rapide que les commandants des batteries de la 45e division ne s'aper�urent de l'irruption de l'ennemi que quand celui-ci fut � tr�s courte distance. Ils ouvrirent le feu aussit�t, tir�rent jusqu'au dernier projectile et le personnel ne quitta les positions que quand l'infanterie alle�mande les atteignait.

Nous laissions entre les mains de l'en�nemi 29 pi�ces de 90, 16 de 75 et 6 de 95, plus 4 canons de 120 long, que nous repr�mes quel�ques jours plus tard.

L'avance allemande con�tinuait sur le plateau de Pilkem et vers le canal. Des �l�ments �tablis�saient m�me une t�te de pont � �Steenstraat.

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Mais aux ponts de Boesinghe, l'ennemi, arr�t� par des zouaves et des �l�ments des 14e et 79e r�giments territoriaux, ne peut d�boucher sur la rive ouest. Le canal entre Het-Sas et le sud de Boesinghe est tenu solidement par les territoriaux des 73e et 79e r�gi�ments.

Tandis-que nous reculions, la division cana�dienne battait en retraite pr�cipitamment, c�dant une profondeur de terrain d'environ trois kilo�m�tres.

Alors l'ennemi s'arr�te et commence � organiser. le terrain.

 

D�tails heure par heure et r�cit par les combattants de cette journ�e de la premi�re attaque aux gaz

 

D�s le lendemain 23 avril, le g�n�ral Foch et le g�n�ral Putz pr�parent des contre-attaques avec les �l�ments disponibles de la 45e division, une brigade anglaise, une fraction de la division canadienne et l'appui de l'artillerie de l'arm�e belge.

Le commandant de la 90e brigade, avec des �l�ments des 2e bis et 3e bis r�giments de zouaves et du 7e zouaves, prononce plusieurs attaques, mais ne fait que peu de progr�s, se heurtant � des haies fortement organis�es et garnies de mitrailleuses.

 

Dans la journ�e du 24 avril, le g�n�ral Foch fait affluer de nouveaux renforts dans le secteur : une bri�gade territoriale, la 153e, puis la 152e division, ainsi qu'une brigade anglaise.

Les contre-attaques reprennent avec une nouvelle vigueur sous la direction des g�n�raux Deligny, commandant la 153e division, et Qui�quandon, com�mandant la 45e division. Nos progr�s sont faibles, mais partout nous conte�nons l'ennemi.

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Ce n'est que le 25 avril que, d'accord avec les Anglais, nous sommes en mesure de re�prendre l'of�fensive surtout le front atta�qu�. D'ailleurs le G�n�ralis�sime remet � la disposition du g�n�ral Putz la 18e division du 9e Corps, ainsi que le g�n�ral Cur�, chef de ce Corps d'arm�e.

Trois groupements sont imm�diatement cr��s

---Le groupement Cur�, comprenant la 18e di�vision et ayant mission de rejeter au-del� du canal les forces ennemies install�es sur la rive gauche

---Le groupement Quiquandon, comprenant les troupes de la rive gauche de l'Yperl�e, en amont de Hiet-Sas, qui seront pr�tes � d�boucher sur la rive gauche d�s que les progr�s des forces plus au sud le permettront ;

---Le groupement Jopp�, comprenant la 152e di�vision et les troupes du colonel Mordacq, qui doivent attaquer dans la direction g�n�rale de Pilkem, en liaison � leur droite avec les unit�s britanniques.

Enfin, la 35e brigade � l'ouest d'Elverdinghe constituera la r�serve d'arm�e. Ce groupement de nos forces, dans lequel on sent la savante et �nergique mani�re de Foch, va permettre de con�tinuer notre contre-offensive avec plus de m�thode et d'esp�rer d'heureux r�sultats.

 

--Au groupement du g�n�ral Cur�, � 15 heures, des fractions du 418e r�giment d'infanterie, le 4e r�giment de zouaves et les 1e et 3e bataillons d'Afrique attaquent Lizerne, tandis que, plus au sud, un bataillon du 9e r�giment de zouaves attaque la t�te de pont que l'ennemi a install�e � l'ouest de l'�cluse de Het-Sas.

Nous ne progressons que lentement, mais nous atteignons enfin le canal ; et, dans Lizerne, nous enlevons la moiti� du village o� le combat continuera toute la nuit.

--Au groupe�ment Quiquandon, les progr�s du colonel Mordacq sont trop peu sensibles pour qu'il nous soit pos�sible de songer � franchir le canal.

--Au groupement Jopp�, l'attaque ne donne que de faibles r�sultats. Entre neuf heures et midi, la brigade marocaine, compos�e du 1e r�giment de marche d'infanterie coloniale et du 8e r�giment de marche de tirailleurs, accompagn�e d'un groupe de 75, r�ussit � franchir le canal � la faveur de la brume et re�oit l'ordre d'attaquer vers le nord, en liaison avec la division indienne de Lahore.

 

A quatorze heures, Fran�ais et Britanniques se portent en avant et atteignent les tranch�es enne�mies; mais les Allemands, qui ont d�j� eu le temps de disposer leurs r�servoirs, nous arr�tent par une forte �mission de gaz asphyxiants.

Reprise � 17 heures, l'attaque �choue encore devant la pro�jection des gaz.

 

Dans la nuit du 25 au 26, le colonel Mordacq tente une attaque � la ba�onnette; retard�e par la clart� tr�s vive de la lune jusqu'� trois heures du matin, l'attaque ne peut franchir les r�seaux ennemis malgr� l'h�ro�sme du 7e r�giment de zouaves, des 2e bis et 3e bis r�giments de zouaves, renforc�s par le 2e bataillon de chasseurs � pied.

 

Le lendemain 27, un bataillon parvient � occu�per la ferme Morteldge ; mais le reste de la bri�gade Mordacq et la division de Lahore sont rejet�s par les gaz, dont les Allemands font un usage constant.

 

Les jours suivants, la lutte continue, l'ennemi se bornant � la d�fensive.

 

Le 29 avril, Dunkerque est bombard�e par une pi�ce � longue port�e, qui semble �tre en batterie � l'est de Dixmude. Est-ce la pr�paration d'une offensive nouvelle?

Nous continuons de r�agir, aid�s par une artil�lerie lourde plus nombreuse

 

Le 30 avril, le 32e r�gi�ment d'infanterie et des fractions du 66e enl�vent deux lignes de tranch�es allemandes.

 

A partir du 1er mai, les fronts fran�ais et alle�mands semblent fix�s.

 

 

Les troupes fatigu�es par ces combats incessants ne sont plus aptes � une offensive d'ensemble : l'offensive en pr�paration au nord d'Arras �r�clame imp�rieusement le d�placement de l'artillerie lourde. On d�cide, � cette date, d'am�lio�rer les positions occup�es, de reconstituer les unit�s et de pr�parer simplement des op�rations de d�tail.

 

 

Texte tir� de � La grande guerre v�cue, racont�e, illustr�e par les Combattants, en 2 tomes� Aristide Quillet, 1922 ï¿½

Cartes tir�es de l�Illustration

 

 

 

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