1�En Champagne ��� �f�vrier � mars
2�Meuse et Argonne�
janv. � mars
3�.En Wo�vre� ����������f�vrier � avril
4�.Dans le Nord��������
janv. � avril��
Le g�n�ral de Langle se r�solut � porter tout son effort sur le front d'environ huit kilo�m�tres, tenu par les 1e et 17e Corps, entre le fortin de Beaus�jour et le bois � l'ouest de Perthes.
Cette action, qui visait � la rupture totale des lignes allemandes, devait �tre appuy�e, � gauche, par une op�ration de la 60e division sur le bois Sabot, tandis qu'aux deux ailes, le 12e Corps � gauche et le Corps colonial � droite, maintenant l'invio�labilit� du front, tiendraient l'ennemi sous la menace constante d'une attaque pour �viter le glissement des r�serves sur la zone principale du combat.
Malheureusement le d�gel qui, � plusieurs reprises, succ�de � une temp�rature tr�s basse, d�t�riore tranch�es et boyaux, et rend la plupart des routes impraticables.
D'autre part, les Allemands se montrent vigilants
et m�me agressifs sur le front de la 4e arm�e.
�
C'est ainsi que
le 3 f�vrier, vers 11 heures
du matin, � la suite de l'explosion d'une s�rie de mines au nord de Massiges,
une attaque violente sur nos tranch�es du M�dius, de l'Annulaire (main de
Massiges) et de la cote 191 r�ussit � enlever notre premi�re ligne. Le 4e et le 8e colonial contre-attaquent, mais ne peuvent reprendre
l'Annulaire. Nous perdons 2000 hommes dans ces combats.
Le g�n�ral de
Langle avait fix� le d�but de l'offensive au 12 f�vrier, mais une
violente temp�te de neige fait arr�ter l'attaque.
Ce contre-ordre ne
touche pas un bataillon du 71e r�giment d'infanterie, qui devait attaquer sur le bois Sabot ; point G sur la carte 2 (photo plus loin dans le texte). Ce
bataillon enl�ve par surprise les deux premi�res tranch�es allemandes; mais,
violemment contre-attaqu� dans la journ�e, il est rejet� dans ses tranch�es de
d�part.
L'attaque g�n�rale est fix�e au 16 f�vrier,
� 10 heures.
A la 1e division,
le 43e r�giment d'in�fanterie enl�ve la partie sud du � Fortin � de
Beaus�jour, tandis qu'un bataillon du 84e p�n�tre
sur un front d'en�viron 400 m�tres dans les tranch�es � l'est de la lisi�re
nord du bois de la Truie.
A la 2e division, un bataillon du 110e r�giment d'infanterie prend pied dans les � Tranch�es Blanches �, mais le 33e r�giment �choue devant les � Tranch�es Grises �.
L'ennemi r�agit et
nous enl�ve le � Fortin �.
Au 17e Corps, le 11e r�giment d'infanterie et un bataillon du 207e (33e DI) sont rejet�s
dans les tranch�es de d�part.
Un bataillon du 20e r�giment d'infanterie et deux compagnies du 7e r�ussissent � prendre pied dans le bois Rectangulaire, et � se maintenir � la lisi�re
sud.
A la 34e division,
apr�s l'explosion d'une mine, le 88e r�giment d'infanterie, renforc� par un bataillon du 159e, s'em�pare
de tous les objectifs assign�s � la division et s'y maintient.
A la 60e division,
l'attaque du bois Sabot �choue devant le barrage ennemi.
Dans les
journ�es des 17, 18 et 19 f�vrier, les attaques des 1e et 17e Corps se r�p�tent sur les m�mes objectifs
: nous �largissons quelque peu nos gains.
Les Allemands
r�agissent avec violence et re�oivent des renforts.
En cons�quence, le
G�n�ralissime achemine sur la zone de la 4e arm�e la 7e division du 4e Corps
d'arm�e (5e arm�e), le 2e Corps et le 1e Corps de cavalerie.
Il met encore � la
disposi�tion du g�n�ral de Langle l'artillerie et les groupes cyclistes du 1e
Corps de cavalerie et la 8e division du 4e Corps.
Le 124e r�giment d�infanterie (8e DI.) perd 600 hommes � l�attaque
du bois des 3 sapins. Voir le d�tail de ce
combat
Le 16e Corps,
renforc� par la 48e division, est port� dans la r�gion d'�pernay �Ch�lons, afin
de pouvoir intervenir en cas de besoin. En outre, une partie de l'artillerie
lourde de la 3e arm�e devra prendre d'�charpe les bat�teries allemandes de la
gauche du secteur oppos� � la 4e arm�e.
A partir du 23
f�vier, la bataille reprend
avec une intensit� extr�me.
Au 1e Corps, nous
continuons les attaques sur le � Fortin � et sur le bois jaune-Br�l�; la pro�gression
est lente, surtout vers le � Fortin � o� le 22e Colonial est tr�s �prouv�.
Dans le secteur du
17e Corps, la 7e division, malgr� la bravoure des 101e, 102e, 103e et 104e r�giments
d'infanterie, ne peut parvenir �
s'em�parer des positions ennemies.
Le g�n�ral de
Langle r�organise alors le com�mandement de la ligne de bataille
----Le secteur
entre Beaus�jour et Mesnil-les-�Hurlus, tenu par les 1e et 2e Corps, sera com�mand� par le g�n�ral G�rard, chef du 2e Corps
----Le secteur
entre Mesnil-les-Hurlus et le bois Sabot, tenu par les 4e et 17e
Corps, appar�tiendra au g�n�ral J.-B. Dumas, commandant le 17e Corps;
----A l'ouest du
secteur du g�n�ral Dumas, les 12e et 16e Corps, avec les 60e et 48e divisions,
rece�vront les ordres du g�n�ral Grossetti, chef du 16e Corps.
Le 25 f�vrier, la 60e division tente vainement une attaque
de nuit sur le bois Sabot, avec deux bataillons du 248e r�giment d'infanterie.
Par contre, dans le
secteur du g�n�ral G�rard, nous faisons de sensibles progr�s, tant au � Fortin
� que vers la cote 196. La position est enlev�e le 1e mars par le 120e
r�giment d'infanterie. Dans le
secteur du g�n�ral Dumas, nos attaques ne progressent pas, car elles sont
bris�es par les mitrailleuses allemandes et des barrages d'artil�lerie lourde.
L'infanterie
ennemie dispose d'abris � l'�preuve de nos obus.
Sur le front du
secteur G�rard, les Allemands lancent de puissantes contre-attaques ; mais bien
qu'ils fassent donner � fond une division de la Garde prussienne, ils
ne peuvent nous enlever nos gains.
Sur le front de la
1e division, nous tenons toute la premi�re ligne ennemie, depuis le bois
des Trois-Coupures jusqu'au � Fortin �.
Demande d�une
carte plus grande de Champagne
Le
1 et 2 mars, le 127e r�giment d'in�fanterie (1e CA) attaque le bois oblique, au sud de la ferme de Beaus�jour, le
r�giment occupe le bois et repousse les contre-attaques journali�res du 3 au 16
mars. Le 17 mars le r�giment est enlev� et transport� � Sarry o� il reste
jusqu'au 21.
Le 3 mars, un bataillon de notre 43e r�giment d'in�fanterie tente l'assaut de la butte du Mesnil ; il
est malheureusement rejet� dans ses lignes de d�part.
Le 4 mars, l'action �nergique des 51e, 120e et 128e r�giments
d'infanterie et du 9e bataillon de chasseurs nous permet d'�largir nos positions de la
cote 196 et d'aborder le fameux ravin des Cuisines.
Afin d'exploiter
ce succ�s, le Commandant de la 4e arm�e dirige la 61e brigade du 16e Corps (81e et 96e r�giments d'infanterie), sur le secteur du g�n�ral G�rard.
Une premi�re
attaque du 81e �choue ; une seconde fois lanc�s en avant,
deux bataillons de ce r�giment r�ussissent � s'em�parer de 250 m�tres de
tranch�es allemandes dans la r�gion du bois Oblique, et s'y maintiennent.
Dans le secteur du
g�n�ral J.-B. Dumas, nos progr�s demeurent faibles, malgr� l'h�ro�sme des
troupes.
Une op�ration est
mont�e, comportant une attaque men�e par une brigade du 16 Corps sur les deux
flancs ouest et sud du saillant sud du bois Sabot, et appuy�e � gauche par le
17e Corps, agissant � l'ouest de Perthes sur la Cabane et le Trou Bricot, ainsi
que par des �l�ments de la 6oe division sur le moulin de Souain. L'op�ration
sera dirig�e par le g�n�ral Grossetti qui dispose, pour l'appuyer, de quatre
groupes de 75 de l'ar�tillerie du 16e Corps, de l'artillerie divisionnaire de
la 6oe division, de l'artillerie lourde de son secteur et �ventuellement d'une
partie de l'artil�lerie du 12e Corps.
Le 7 mars, le g�n�ral Grossetti lance le 336e et le 201e
r�giments d'infanterie (60e
division) sur les positions ennemies situ�es entre le mou�lin de Souain et la
route de Somme-Py, apr�s avoir fait explo�ser plusieurs fourneaux de mine; Nous
progressons d'abord au-del� des entonnoirs, mais la r�action allemande nous
oblige � reculer d�s le surlendemain.
A la 64e brigade,
deux batail�lons du 15e
r�giment d'infanterie
enl�vent une partie du bois
Sabot, mais ne peuvent atteindre la lisi�re nord, domin�e par une cr�te, et
sont contraints de se replier.
Cette cr�te sera
enlev�e, le 10 mars, par des �l�ments du 143e et du 15e r�giments d'infan�terie.
D�s le 7 mars, le g�n�ral de Langle avait demand�
l'autorisation de faire intervenir, en vue d'une attaque qu'il estimait
d�cisive, le 16e Corps renforc� de la 48e division, entre la cote 116 et la
cote 198.
Le G�n�ralissime
approuvant ce projet, l'offen�sive du 16e Corps commence le 12 mars.
Les 31e et 48e
divisions attaquent sur le front compris entre la cote 199 et le chemin
Mesnil-Tahure.
La 32e division
reste en r�serve.
Aux deux ailes,
l'action du 16e Corps est appuy�e par les 1e et 4e Corps.
A la 31e division,
les deux bataillons du 142e
r�giment d'infanterie, lanc�s �
l'attaque � 10h30, sont arr�t�s par le barrage d'artillerie et les
mitrailleuses.
Nous n'avons enlev�,
en fin de journ�e, qu'un �l�ment de tranch�e au nord de la cote 196.
A la 48e division,
deux compagnies du 174e
r�giment d'infanterie ont pris
une tranch�e � l'est du bois jaune-Br�l�.
A 18 heures, nos
efforts nouveaux restent infructueux, mais toutes les contre-attaques
allemandes �chouent.
Le lendemain 13 mars, nous repartons
avec plus de vigueur.
A la 31e division,
le 122e r�gi�ment
d'infanterie attaque sur l'axe
Beaus�jour �cote 199 ; � sa gauche, le 142e attaque
� l'est de la cote 196.
Le 122e ne peut atteindre aucun objectif.
Au 142e r�giment d'infanterie, nos gains sont � peu pr�s nuls.
La 48e division a
lanc� le r�giment de tirailleurs
marocains, les 174e et 170e r�giments d'infanterie. Ces unit�s n'avancent pas.
A la nuit,
cependant, le 170e s'empare d'une partie des tranch�es
allemandes du bois jaune-Br�l�.
Le 91e r�gi�ment d'infanterie perd, dans la nuit du 12 au 13, 150 � 200
m�tres de tranch�es.
La lutte est
extr�mement �pre ;
Au matin du 13, le 91e r�giment d'infanterie reconquiert tout le terrain perdu et enl�ve
de nombreux prisonniers.
Le 14 mars, les 122e et 142e r�giments d'infanterie attaquent � l'est de la cote 196.
Le 122e parvient, apr�s une action assez p�nible, � une vingtaine de m�tres de
la cote 196, o� il se retranche ; le 142e, pris de
flanc par les mitrailleuses du ravin des Cuisines et soumis au feu de
l'artillerie enne�mie de la butte du Mesnil, ne peut progresser.
A la 48e division,
le r�giment marocain et le 170e r�gi�ment d'infanterie r�alisent quelques progr�s.
La journ�e du 15
est marqu�e par un puissant retour offensif des Allemands.
Malgr� la vigueur
des contre-attaques sans cesse renforc�es, nous con�servons nos lignes, et
m�me, � 11 h. 45, le
170e r�gi�ment d'infanterie
enl�ve une tranch�e allemande � la lisi�re est du bois jaune-Br�l�, et s'y main�tient.
Le lendemain 16, profitant de l'ascendant moral acquis sur
l'ennemi, nos troupes repartent avec une nouvelle ardeur.
A la 48e division,
tirailleurs marocains et tirailleurs alg�riens du 9e r�giment, bien que repouss�s une premi�re fois, enl�vent, dans un �lan superbe,
les positions de la cote 196. A 17h30, la cr�te g�ographique est atteinte et
nous nous y maintenons.
A gauche, les 170e et 174e r�giments d'infanterie �chouent d'abord, puis s'emparent des
positions ennemies qui leur per�mettent de s'aligner sur nos �l�ments de
droite. Nous tenons donc la cr�te g�ographique � l'est de la cote 196 et la
lisi�re nord du bois jaune-Br�l�.
Le lendemain les
Allemands r�agissent avec imp�tuosit�; mais toutes leurs attaques se brisent
sous nos feux et leurs pertes sont lourdes.
N�anmoins, le
g�n�ral Grossetti estime que l'ennemi n'est pas �puis� et qu'il nous faut
employer des troupes fra�ches si nous voulons continuer la lutte ; d'ailleurs
la d�cision ne saurait �tre prochaine.
Le Commandant en chef partage absolu�ment cette mani�re de voir et, le 17 mars,
il ordonne au g�n�ral de Langle de suspendre l'offen�sive.
La 4e arm�e prend aussit�t ses dispositions pour consolider les r�sultats acquis et pour envoyer � l'arri�re les forces qui seront n�ces�saires au Commandement pour quelque th��tre nouveau d'op�rations.
Aux termes de l'instruc�tion du 21 janvier, la 1e arm�e devait continuer ses offensives sur les deux flancs de la hernie de Saint-Mihiel, en vue de la pr�paration d'une action ult�rieure en Wo�vre, quand les circons�tances le permettraient ; la 3e arm�e devait reprendre des actions offensives sur son front pour coop�rer � l'attaque de la 4e arm�e.
1e
arm�e.
Durant la premi�re
quinzaine de f�vrier, le front est relativement calme. De violents combats ne
se livrent qu'au bois Br�l�.
Le 15 f�vrier, une puissante attaque ennemie se d�clenche
sur la fameuse redoute du bois Br�l�, apr�s explosion de deux fourneaux de
mine.
Les troupes de la
glorieuse 73e division contiennent l'adversaire dans le
bois Le Pr�tre, et les mor�tiers allemands de 420 commencent, les 15
et 17 f�vrier, � bombarder le fort de Douaumont.
Le 17 f�vrier
Au moment pr�cis
o� la 4e arm�e attaquait sur une grande partie de son
front, le g�n�ral Dubail lan�ait la 24e brigade du 6e Corps
d'arm�e � l'attaque de la forte position des �Eparges
Des renseignements
pr�cieux sur la position avaient �t� fournis l'avant-veille par un prisonnier;
nous les avions mis � profit pour �tablir la pr�paration d'artillerie.
L'attaque devait
�tre men�e par un bataillon du 106e r�giment d'infanterie, soutenu par un autre bataillon du m�me r�giment, et par le 132e � gauche, qui devait
profiter de l'affolement escompt� chez l'ennemi pour occuper les tranch�es, d�s
leur �vacuation.
A 14 heures, nous f�mes exploser quatre fourneaux de mine. Le tir
d'artillerie se d�clencha au m�me instant. A 15 heures, le batail�lon du 106e r�giment d'infanterie, accompagn� d'escouades du g�nie, occupait
les entonnoirs et poursuivait son avance, tandis que le 132e s'empa�rait d'une
partie de la position ennemie qu'il organisait aussit�t.
Le lendemain, �
deux reprises, l'ennemi r�agissait violemment; sa premi�re contre-attaque
�choua. Mais, � la suite d'un bom�bardement intense et tr�s pr�cis de 210 et de 150, il contraignit nos troupes � �vacuer les
entonnoirs.
Notre
contre-attaque reprenait, � 19 heures, tout le terrain perdu. Mais l'ennemi
qui ne sem�blait pas se soucier de ses pertes, lan�ait contre attaques sur
contre-attaques. Il essuyait chaque fois un �chec.
Le 20 f�vrier
Le g�n�ral commandant
le 6e Corps d�cide de compl�ter son succ�s; � 6h45, un bataillon du 106e r�giment d'infanterie, � droite, un bataillon du 67e au centre et un bataillon du 132e � gauche, dans un superbe �lan, enl�vent les
retranchements ennemis; au centre, le 67e parvient
m�me sur les pentes qui descendent vers Combres.
Mais les Allemands
repoussent bient�t le 106e et le 67e r�giments d'infanterie ; Seul le bataillon du 132e se maintient
pendant quelques heures dans un bois qu'il a pu conqu�rir.
Nous songeons alors
� organiser nos positions et � y installer des d�fenses accessoires, malgr� le
tir incessant de l'artillerie lourde.
Dans le courant
de mars
Au moment o� l'action du 16e Corps, en
Champagne, permet d'esp�rer des r�sultats importants, le g�n�ral Dubail fait
ex�cuter trois attaques
---Sur les
Eparges, par le 6e Corps ;
---Sur
Marcheville, par la division de marche de Morlaincourt ;
---Sur Consenvoye,
par la 72e division
.
Aux Eparges, l'attaque est encore confi�e � la 12e
division. Celle-ci doit enlever deux bastions � l'est et � l'ouest, r�unis par
une courtine : dans la courtine et dans le bastion est, deux lignes de feu sont
superpos�es, trois lignes de feu dans le bastion ouest.
Ces lignes sont
munies d'abris sou�terrains � l'�preuve. C'est une position formi�dable.
En avant, nous
occupons � l'ouest une partie du mamelon conquise lors des derni�res attaques;
� l'est, une parall�le � 50 m�tres des positions ennemies.
L'attaque est
men�e par deux bataillons du 132e r�giment d'infanterie sur la cour�tine et le bastion ouest, et par un bataillon du m�me
r�giment sur le bastion est; deux bataillons du 54e et un
bataillon du 302e sont en r�serve.
La pr�paration
d'artillerie a lieu le 18 mars et dure une heure environ; l'attaque d'infanterie se d�clenche � 16
h10.
La premi�re ligne
est occup�e par nous, sauf � droite : mais la seconde ligne, trop proche de la
premi�re pour �tre tenue sous le feu de nos canons, se garnit de d�fenseurs
dont le tir arr�te notre progression. Nous sommes con�traints d'engager le
bataillon du 302e
r�giment d'infanterie, sans
pouvoir augmenter nos gains.
Le 19, apr�s avoir bris� deux contre-attaques
ennemies, nous reprenons � 16 heures l'assaut de la deuxi�me ligne.
Un violent barrage
d'artillerie lourde nous arr�te et nous inflige des pertes s�rieuses.
Le jour
suivant, nous faisons quelques l�gers progr�s et nous ma�trisons toutes les
r�actions allemandes. Alors, la situation reste sta�tionnaire aux Eparges jusqu'au 27 mars.
Le 6e Corps
avait perdu, dans ces cinq jours de combats, 7 officiers et 630 hommes.
La division de
Morlaincourt s'�lan�ait, pendant ce temps, sur Marcheville, et la 72e division
sur Consenvoye.
La division de
Morlaincourt devait attaquer la grande tranch�e situ�e entre Marcheville et
Maizeray, afin de progresser ult�rieurement vers Marcheville.
L'attaque �tait
pr�par�e par un tir d'artillerie d'une demi-heure et par l'explosion de mines.
Mais notre infanterie, ayant re�u quelques coups de 75 trop courts, fut arr�t�e dans son �lan et reflua vers les tranch�es de
d�part, apr�s avoir pu, n�anmoins, p�n�trer dans les tranch�es alle�mandes.
A la 72e division,
l'op�ration avait pour but de reprendre cinq �l�ments de tranch�es sur la
lisi�re sud-ouest du bois de Consenvoye. Men�e par un bataillon du 165e r�giment d'infanterie, l'attaque enleva trois de ces �l�ments,
mais elle fut arr�t�e � l'est par des r�seaux intacts.
Le lendemain, nous
ne f�mes pas plus heureux.
Le 27 mars, le 6e Corps
devait attaquer � nouveau Aux Eparges, tandis que la
division de Morlaincourt tenterait une diversion sur les tranch�es au nord de Marcheville.
Au 6e Corps, l'attaque est men�e par un bataillon du 54e r�giment d'infanterie et le 25e
bataillon de chasseurs. Nous
parvenons � enlever � l'ennemi environ 300
m�tres de tranch�es et nous maintenons nos gains, malgr� plusieurs
contre-attaques.
La division de
marche de Morlaincourt r�ussit � enlever 250 m�tres de tranch�es.
Il faut trois
contre-attaques allemandes, particuli�rement puis�santes, pour l'obliger � abandonner
le terrain conquis.
En Argonne,
comme nous l'avons vu pr�c�demment, l'ennemi n'avait cess� de se montrer
particuli�rement agressif. Dans cette r�gion, il opposait aux troupes de la 3e
arm�e des unit�s d'�lite, telles que son XVIe Corps, et une forte proportion de
pionniers et de sapeurs tr�s bien dot�s en mat�riel, rompus aux proc�d�s de la
guerre de si�ge et anim�s d'un esprit offensif extraordinaire. Si nous avions
perdu relativement peu de terrain dans ces attaques presque quoti�diennes, en
revanche nous avions subi de tr�s lourdes pertes.
Le 29 janvier
Sur le front de la
40e division du 32e Corps, une puissante attaque allemande men�e contre le 155e r�giment d'infanterie par la 27e division
wurtembergeoise, avait rompu notre premi�re ligne sur une largeur de 500 m�tres, entre la lisi�re ouest de l'Argonne et la route de Bagatelle.
Nous n'arrivons pas � reconqu�rir le terrain perdu.
Le g�n�ral Sarrail
estime que seule l'offensive reprise � bref d�lai par son
arm�e peut redonner aux troupes l'ascendant moral que les �checs pr�c�dents
lui ont enlev�.
Il propose une
double action offensive dans les zones libres qui encadrent l'Argonne � l'est
et � l'ouest. L'attaque � l'est
est seule approuv�e par le G�n�ralissime, en raison de la faiblesse des
r�serves dont il peut disposer; et le g�n�ral Sarrail re�oit l'ordre de
pr�parer imm�diatement une action sur le front Vauquois� Boureuilles cote 163,
en direction de Varennes.
Pendant notre
pr�paration, l'ennemi manifeste son activit� en nous attaquant violemment les
10 et 16 f�vrier.
Le 10 f�vrier
Une brigade allemande
rejette en d�sordre un bataillon du 94e r�giment d'infanterie et un bataillon du 328e vers Marie �Th�r�se
et Fontaine Madame.
Nous devons lancer
un bataillon du 162e et deux bataillons du 94e pour reconqu�rir la majeure partie de nos positions.
Le 16 f�vrier
Apr�s un intense bombardement, la 2 brigade
coloniale dans la r�gion de Bolante, le 4e r�giment
d'infan�terie aux Meurissons et
le 82e �
la cote 263, sont attaqu�s par
trois r�giments et deux bataillons de chasseurs ; nous r�ussissons � enrayer
l'avance ennemie, puis � refouler l'adversaire dans ses tranch�es de d�part.
L'attaque de la 3e
arm�e, � l'est de l'Argonne, est lanc�e le 17 f�vrier sur Vauquois, vingt
quatre heures apr�s le d�but de l'offensive de la 4e arm�e et, par suite, en
liaison intime avec elle.
Le 5e Corps agit sur le front cote 263 Boureuilles� Vauquois ; � sa
droite, le 15e Corps marche en direction de Malancourt.
L'action du 5e
Corps comprenait trois attaques:
--- Une attaque
sur Vauquois par des bataillons appartenant aux 31e et 76e r�giments d'infanterie;
---Une attaque sur
Boureuilles par des batail�lons appartenant aux 31e et 89e r�giments d'infan�terie, et par le 44e Colonial;
---Une attaque sur
la cote 263 par des batail�lons appartenant aux 131e, 113e, 281e et 313e r�giments d'infanterie.
Sur Vauquois,
apr�s l'explosion des fourneaux de mine, le 31e r�giment
d'infanterie r�ussit � p�n�trer
dans le village, mais il est refoul� par une contre-attaque; le 76e est arr�t� d�s sa sortie des tranch�es parle feu des mitrailleuses ennemies.
A Boureuilles, les
89e r�giment
d'infanterie et 44e colonial, qui
tout d'abord ont progress�, sont arr�t�s sur les r�seaux par la mousqueterie et
par les mitrailleuses, et regagnent les tranch�es de d�part.
Sur la cote 263, une
premi�re attaque, lanc�e � 11h15, �choue; une nouvelle attaque, tent�e � 14h50, n'est pas plus heureuse; enfin, � 17h30,
apr�s quatre nouvelles tentatives, nous reprenons un �l�ment de tranch�e perdu
la veille.
Le 15e Corps a �t� un peu plus heureux et gagne du terrain au bois de Forges
et sur la route d'Avocourt.
Le 5e� Corps, malgr� son �chec, pr�pare de nouvelles attaques en concentrant tous ses
efforts sur Vauquois.
Le 28 f�vrier
Les 46e et 89e r�giments d'infan�terie s'�lancent. Notre pr�paration d'artillerie
fut s�rieuse ; les fantassins de la 10e division p�n�trent dans le village, qui
n'est plus qu'un amas de ruines.
Mais, pris
d'enfilade par les bat�teries du bois de Cheppy, contre-attaqu�s par les
Allemands, ils doivent bient�t abandonner Vauquois. Apr�s une nouvelle et
violente pr�para�tion d'artillerie, les m�mes r�giments repartent � l'assaut,
r�occupent Vauquois et s'y maintiennent.
A nouveau, de tr�s
puissantes contre-attaques nous ram�nent aux tranch�es de d�part; quatre fois
l'h�ro�que 46e se lance � l'attaque, quatre fois il doit
abandonner Vauquois.
Le lendemain 1
mars, malgr� une temp�te de
neige, l'action est reprise par le 31e et le 76e r�giments
d'infanterie. Le 31e entre dans
le village et s'arr�te devant l'�glise et le cimeti�re.
Nous ne pouvons
progresser au-del�, malgr� de nouvelles attaques tent�es pendant la nuit par un
bataillon du 46e
r�giment d'infanterie.
Finalement, les
Allemands conservent la lisi�re nord-est et les parties nord et ouest de ce
village devenu c�l�bre par l'h�ro�sme de nos soldats.
Jusqu'aux
premiers jours d'avril, la
lutte conti�nuera pied � pied sur ce coin de terre fran�aise, �prement disput�
� l'envahisseur.
En r�sum�, les op�rations de l'hiver 1914� 1915 ont donn� des r�sultats s�rieux. Si le front ennemi n'a pas �t� crev�, nous avons enlev� d'importantes posi�tions, surtout en Champagne et nous avons inflig� aux Allemands des pertes s�v�res.
Notre activit� a oblig� l'ennemi � restreindre les pr�l�vements de forces � destination du front oriental, et nous avons facilit� la prise de Przemysl o� les Russes entraient le 23 mars.
En outre, ces attaques ont contribu� � d�terminer la m�thode � suivre dans les offen�sives futures, en nous montrant la n�cessit� d'augmenter nos moyens mat�riels, si nous voulions obtenir des succ�s plus d�cisifs.
Lorsque les
op�rations sur le front de Cham�pagne eurent nettement montr� que, dans cette
r�gion, nous ne pouvions obtenir de succ�s importants, le Haut Commandement
fran�ais son�gea � utiliser ses disponibilit�s pour une action offensive en
Wo�vre.
Le g�n�ral Dubail,
qui com�mandait le groupement provisoire de l'est, fut charg� de pr�parer cette
op�ration; en plus des effectifs de ses arm�es, le G�n�ral en chef mettait � sa
dispo�sition les 1e, 2e et 12e Corps et le 1e Corps
de cavalerie � partir du 1e avril, puis le 17e Corps � partir du 8 avril.
L'artillerie lourde comprenait plus de 360 pi�ces des calibres compris entre
les 95 et les 220; l'artillerie de campagne comptait plus de 900
pi�ces de 75 et 100 pi�ces de 90. Enfin, des canons de 58 en assez grand nombre
�taient mis � la disposition des troupes qui, mal�heureusement, savaient �
peine s'en servir.
L'op�ration devait
rev�tir la forme d'une attaque brusqu�e, men�e rapidement et sans arr�t; si a
pr�s quelques jours de bataille les r�sultats �taient insignifiants, on
consoliderait le terrain conquis.
La 1e arm�e, renforc�e du 12e Corps, devait attaquer en direction de
Thiaucourt, le 6e Corps � sa gauche attaquant le long des c�tes de Meuse.
L'attaque
principale du 12e Corps �tait flanqu�e � gauche par une attaque
du 31e Corps sur le bois de Mortmare; � droite, par une attaque du 8e Corps sur
Fey-en-Haye.
Mais l'attaque
principale �tait confi�e � un
d�tachement d'arm�e provisoirement cr��, et confi� au g�n�ral G�rard, qui
comprenait le 1e et le 2 Corps et la division de Morlaincourt. Le g�n�ral
G�rard avait pour mission de crever les d�fenses allemandes sur la ligne de
Verdun� Mars-la-Tour et d'essayer ensuite d'envelopper l'ennemi vers le sud-est.
La garnison de Verdun, en attaquant vers �tain, devait couvrir le flanc gauche
de cette attaque. Les troupes furent trans�port�es par convois
automobiles et par chemin de fer dans le plus grand secret.
Les op�rations pr�liminaires (30 et 31 mars)
sont ex�cut�es par les forces d�j� en secteur. La 73e division doit enlever le
Quart-en-R�serve, por�tion sud-ouest du bois Le Pr�tre. La brigade active de
Toul, charg�e de l'ex�cution, conquiert, le 30 mars, une portion des lignes
ennemies et tient t�te � toutes les contre-attaques. L'action continue le 31
avec succ�s, et nous emportons toute la pre�mi�re ligne allemande.
Dans la nuit du
31 mars au 1er avril
Un bataillon du 169e enl�ve le village de Fey-en-Haye sans pertes importantes. Au Quart en-
R�serve, l'ennemi contre-attaque toujours avec des bataillons frais, mais il
�choue partout, subissant de tr�s lourdes pertes et abandonnant de nombreux
prisonniers.
En m�me temps, le
12e Corps entre en ligne � la gauche de la 73e division, entre le
ravin de l'Ache et le bois Le Pr�tre
Dans la soir�e
du 3 avril commence son
offensive sur Regni�ville et le terrain compris entre ce village et
Fey-en-Haye.
Les 63e et 78e r�giments d'infanterie progressent normalement.
L'attaque est
continu�e dans la journ�e du 4 sur Remenauville par les 29e et 300e r�giments ; mais nos troupes se heurtent � des
treillages verticaux, � des r�seaux non
d�truits, � des
trous de loup; soumises � des feux violents elles ne peuvent atteindre leurs
objectifs; elles s'accrochent au terrain et tentent d'investir Remenauville par
le nord-est.
Demande d�une carte
plus grande de l'attaque en� Wo�vre
Le 5 avril
l'attaque g�n�rale
est lanc�e. A la gauche du d�tachement G�rard, Gussainville est pris par un
bataillon du 362e
r�giment d'infanterie ; un
bataillon du 351e et le 56e bataillon de chas�seurs enl�vent les hauteurs � l'est de Gussainville; le 164e r�giment d'infanterie conquiert, le 6 avril, les fermes du
Haut-Bois et de L'H�pital.
Le 6e Corps,
couvrant la droite de l'attaque principale, avait attaqu� sur les �Eparges; les 106e et 132e r�giments d'infanterie font quelques progr�s
dans la journ�e du
5 ; des �l�ments du 67e
�et le 25e bataillon de
chasseurs continuent l'attaque
le 6 avril, sans r�sultats importants ; des contre attaques allemandes tr�s
puissantes nous arrachent bient�t les points conquis.
L'attaque du
centre �tait men�e par le g�n�ral Guillaumat avec le 1e Corps et la 4e division du 2 Corps. Contrari�e par le mauvais temps,
qui succ�de le 5 avril � une p�riode de beaux jours, l'attaque ne peut �tre
d�clench�e qu'� 14 h15; les troupes ont � franchir un glacis de
600 � 1200 m�tres.
A l'attaque de
gauche, le 73e
r�giment d'in�fanterie est
arr�t�, � 300 m�tres des r�seaux de fils de fer, par les mitrailleuses de
flanquement; pourtant, � 22 heures, il parvient jusqu'au r�seau; au centre, les
127e et 43e r�giments
d'infanterie s'emparent d'une
ligne de tranch�es discontinues; mais, � cinquante m�tres du bois de Pareid,
ils sont arr�t�s par des r�seaux intacts ; � droite, enfin, les 147e et 91e prennent pied en face de Pareid et au nord
de la route de Metz, et s'ins�tallent sur le terrain conquis.
Ce demi-�chec de
l'offensive est d� au brouillard et � la pluie, qui ont g�n� les r�glages de
l'ar�tillerie ; � la boue compacte et glissante qui alourdit les fantassins,
emp�che le d�placement et l'installation rapide des batteries et diminue
l'efficacit� du tir, les obus �clatant mal dans ce terrain d�tremp�.
Le lendemain, 6
avril, les attaques
reprennent. Au groupement Guillaumat, les 33e et 73e r�gi�ments d'infanterie ne font que des progr�s insignifiants,
arr�t�s par le mauvais temps ; au centre, bien que le 84e r�giment d'infanterie rel�ve les bataillons les plus �prouv�s des 43e et 127e, les r�seaux non d�truits
arr�tent toute avance ; enfin, malgr� un violent bombardement de Maizeray, la
4e division ne peut enlever le village. En aucun point, nous n'avons r�ussi �
p�n�trer dans la position ennemie.
Dans la journ�e
du 7 avril, l'offensive est
pour�suivie sans r�sultats.
Aux Eparges, l'ennemi fait affluer les r�serves et
contre-attaque constamment le 25e bataillon de chasseurs, les 67e,
106e et 132e r�giments d'infanterie
r�sistent avec un h�ro�sme splendide, supportent un bombardement effroyable et
s'�lancent � l'assaut, arrachant chaque fois un peu de terrain � l'ennemi.
Mais le g�n�ral
Dubail se rend compte, dans la soir�e du 7 avril, que l'attaque
brusqu�e est devenue impos�sible. Les Allemands ont constitu� dans cette r�gion
une organisation d�fensive tr�s puissante; tranch�es b�tonn�es, organes de
flanquement blind�s, lignes de tranch�es successives et r�seaux �pais.
L'artillerie n'est
pas en �tat de ruiner une pareille organisation.
En cons�quence, le
Commandant en chef prescrit de passer � une attaque m�thodique, mais puis�sante,
afin de gagner du terrain partout o� cela sera possible et de maintenir dans la
r�gion attaqu�e les r�serves de l'ennemi.
En m�me temps, un
r�giment du 1e Corps, le 8e d'infanterie,
�tait mis � la disposition du 6e Corps pour donner une nouvelle vigueur aux
attaques de la posi�tion des Eparges, o� nous faisions des progr�s constants.
Le 9 avril
Dans un �lan splendide,
un bataillon du 8e
d'infanterie, aid� des chasseurs
du 25e bataillon, arrache d�finitivement aux Allemands la
cr�te des Eparges et s'y maintient
malgr� les contre attaques, en faisant 175 prisonniers.
Mais, en cinq
jours, nous avions perdu l� 78 officiers et 3900 hommes.
�
Le lendemain, au 1e Corps, les 13e, 27e et 134e r�giments
d'infanterie enle�vaient �
l'ennemi une ligne de tranch�es dans le bois d'Ailly, et lui infligeaient des
pertes san�glantes.
Le g�n�ral G�rard
se d�cide alors � ten�ter une offensive nouvelle, en r�tr�cissant le front
attaqu�.
La journ�e du 11 avril est con�sacr�e
� la pr�paration de l'attaque du front Marcheville-Maizeray ; l'artillerie
ex�cute des tirs de destruction sur les r�seaux.
Puis, la 4e
division lance trois attaques : � gauche, un bataillon du 120e r�giment d'infanterie, appuy� par trois compagnies du 8e bataillon de chasseurs, sur la croupe 225 au nord-est de Maizeray ; au centre, un groupe
franc de 90 hommes sur un blockhaus, � l'entr�e de Maizeray ; � droite, le 9e bataillon de chasseurs sur le saillant sud-ouest de Maizeray.
A l'attaque de
gauche, un peloton parvient � franchir la br�che et saute dans la tranch�e allemande
; mais le reste du bataillon est clou� au pied des r�seaux par des feux de
mitrailleuses et de canons-revolvers ; au centre, le blockhaus paraissait
d�truit par l'artillerie, mais le groupe franc est arr�t� par des feux de
mitrailleuses.
L'attaque de
droite, partie vingt minutes en retard par suite de la rupture des
communications t�l�phoniques, est prise � partie d�s sa sortie par les
mitrailleuses et les canons-revolvers, et le 9e bataillon de chasseurs doit r�trograder dans ses tranch�es de d�part.
A la 3e division,
l'attaque est men�e par le 51e r�giment d'infanterie qui marche, par batail�lons accol�s, sur Marcheville et les hauteurs
qui bordent le Longeau au nord-ouest.
La premi�re vague
d'assaut est prise sous un formidable tir de barrage ; Atteints par des coups
trop courts de 75, nos fantassins doivent se terrer.
Leur pro�gression
est impossible.
La division de
Morlaincourt attaque la croupe 233 avec un bataillon du 165e r�giment d'infanterie et un bataillon du 364e. Le bataillon du 165e est arr�t� par
des mitrailleuses en action dans les vergers de Marcheville ; le bataillon de
droite parvient jusqu'au r�seau, sans pouvoir le franchir.
Des tentatives
sont r�p�t�es toute la journ�e avec appui de l'artillerie ; elles n'obtiennent
aucun r�sultat et accroissent nos pertes.
Le g�n�ral G�rard
n'arr�te pas encore l'op�ration. Le g�n�ral Chr�tien, commandant de la 3e
division, devra emporter les tranch�es et les entonnoirs au nord de
Marcheville.
Dans la nuit, les
patrouilles vont reconna�tre l'�tat des fils de fer et des parapets ennemis. La
pr�paration d'artillerie a lieu dans des conditions satisfaisantes, et � 15
heures l'attaque est lanc�e. Les 51e et 87e r�giments d'infanterie parviennent jusqu'aux r�seaux; un bataillon
p�n�tre m�me dans les tranch�es allemandes, mais il en est chass� par une tr�s
forte contre-attaque.
Au nord de
Maizeray, la 4e division, qui avait tent� une diversion, ne peut prendre pied
dans les retran�chements ennemis ; il en est de m�me � la divi�sion de marche
de Morlaincourt. Nos pertes �taient lourdes.
Nous �tions
partout arr�t�s par des br�ches insuffisantes, des feux de flan�quement et le
tir trop court de notre propre artil�lerie.
Aussi, le 13
avril, le g�n�ral G�rard
�mettait-il l'avis d'adopter d�sormais une attitude d'offensive puissante, mais
tr�s m�thodique et pied � pied. Le g�n�ral Dubail d'abord, le G�n�ral comman�dant
en chef ensuite, �taient d'un avis analogue, et, le 14 avril, l'offensive cessait.
N�anmoins, si les op�rations de Wo�vre n'ont pas donn� les r�sultats escompt�s, elles ont exerc� une heureuse influence sur la situation g�n�rale, en inqui�tant l'adversaire et en lui faisant subir des pertes graves. D'autre part, cette offen�sive a confirm� l'absolue n�cessit� de la pr�para�tion m�thodique et puissante des attaques
Dans le Nord, en Flandres belges
Vers
le 15 janvier, la situation des arm�es du nord �tait la suivante :
La
8e arm�e, compos�e des 9e, 16e et 20e Corps, tenait le front entre Saint-Eloi, au sud d'Ypres,
et le pont de Knocke.
Elle
�tait encadr�e, � droite, par l'arm�e anglaise, et � gauche par l'arm�e belge.
A
gauche de l'arm�e belge et appuy� au rivage de la mer du Nord, un groupement de
forces fran�aises, appel� groupement de Nieuport, tenait ce point du front
particuli�rement d�licat.
A
droite de l'arm�e anglaise, la 10e arm�e fran�aise occupait le front depuis La
Bass�e jus�qu'au sud d'Arras.
A la date du 4
avril, la 8e arm�e est
transfor�m�e en d�tachement d'arm�e de Belgique et le groupement de Nieuport
lui est rattach�.
Le chef de
l'ancienne 8e arm�e, le g�n�ral d'Urbal, re�oit le commandement de la 10e
arm�e; le comman�dant de la 10e arm�e, le G�n�ral de Maud'huy, est nomm� au
commandement du d�tachement d'arm�e des Vosges, qui devient la 8e arm�e; et le
g�n�ral Putz, qui avait primitivement le com�mandement du d�tachement d'arm�e
des Vosges, prend le commandement du d�tachement d'arm�e de Belgique.
Pendant les mois
de mars et d'avril, le calme r�gne sur cette partie du th��tre de la guerre.
Toute notre
activit�, comme celle des Allemands, consiste � �changer une canonnade parfois
assez nourrie; mais rien ne fait pr�sager les �v�nements terribles qui se
d�rouleront sur ce coin de terre des Flandres � la fin du mois d'avril.
Le 22 avril, quelques
bombes avaient �t� �chan�g�es.
Vers 17 heures,
les troupes occupant nos lignes, de Langemark au canal d'Ypres, virent s'�lever
au ras de terre, en avant des lignes allemandes, un �pais nuage de vapeurs
jaune verd�tre, plus dense vers Bixschoote, que le vent peu violent faisait
rouler vers notre front et le front tenu, � droite, par la division canadienne.
Ces fum�es, form�es par des vapeurs de
chlore, atteignirent rapidement nos tranch�es, provoquant chez nos soldats un
aveuglement et une suffocation �pouvantables, accompagn�s de vomissements, et
d�terminant l'asphyxie.
A ce moment,
l'ennemi d�clenchait une fusillade tr�s nourrie, et son artillerie lourde
bombardait violemment notre seconde ligne, nos communica�tions et nos
batteries.
Le secteur �tait
tenu en partie par des unit�s de la 87e division territoriale, qui se replient rapi�dement sur les ponts de Boesinghe.
Le 1er bataillon d'infanterie l�g�re
d'Afrique et le 2e bataillon du 2
tirailleurs essaient de tenir t�te aux Allemands qui, en
formations massives, la bouche et les narines recouvertes d'un tampon d'�toffe,
suivent � courte distance la nappe de gaz.
Mais, suffo�qu�s
par les fum�es asphyxiantes, en butte au tir de l'artillerie lourde ennemie, la
plupart de ceux qui r�sistent sont tu�s ou faits prisonniers. Les autres se
retirent vers Ypres, tandis que les Alle�mands progressent � leur
gauche le long de la voie ferr�e Langemark-Boesinghe
Ce drame terrible
n'avait dur� que quinze minutes; la surprise avait �t� compl�te et en trois
quarts d'heure les Allemands avaient atteint les ponts de Boesinghe.
L'attaque �tait
men�e par un effectif d'au moins une division, et l'avance enne�mie avait �t�
si rapide que les commandants des batteries de la 45e division ne s'aper�urent
de l'irruption de l'ennemi que quand celui-ci fut � tr�s courte distance. Ils
ouvrirent le feu aussit�t, tir�rent jusqu'au dernier projectile et le personnel
ne quitta les positions que quand l'infanterie alle�mande les atteignait.
Nous laissions
entre les mains de l'en�nemi 29 pi�ces de 90, 16 de 75 et 6 de 95, plus 4
canons de 120 long, que nous repr�mes quel�ques jours plus tard.
L'avance allemande
con�tinuait sur le plateau de Pilkem et vers le canal. Des �l�ments �tablis�saient
m�me une t�te de pont � �Steenstraat.
�
Mais aux ponts de
Boesinghe, l'ennemi, arr�t� par des zouaves et
des �l�ments des 14e
et 79e r�giments territoriaux, ne peut d�boucher sur la rive ouest. Le
canal entre Het-Sas et le sud de Boesinghe est tenu solidement par les territoriaux des 73e et 79e r�gi�ments.
Tandis-que
nous reculions, la division cana�dienne battait en retraite pr�cipitamment,
c�dant une profondeur de terrain d'environ trois kilo�m�tres.
Alors l'ennemi
s'arr�te et commence � organiser. le terrain.
D�s le lendemain
23 avril, le g�n�ral Foch et le g�n�ral Putz pr�parent des contre-attaques
avec les �l�ments disponibles de la 45e division, une brigade anglaise, une
fraction de la division canadienne et l'appui de l'artillerie de l'arm�e belge.
Le commandant de
la 90e brigade, avec des �l�ments des 2e bis et 3e bis r�giments de zouaves et du 7e zouaves,
prononce plusieurs attaques, mais ne fait que peu de progr�s, se heurtant � des
haies fortement organis�es et garnies de mitrailleuses.
Dans la journ�e du
24 avril, le g�n�ral Foch fait affluer de nouveaux renforts dans le
secteur : une bri�gade territoriale, la 153e, puis la 152e division, ainsi
qu'une brigade anglaise.
Les
contre-attaques reprennent avec une nouvelle vigueur sous la direction des
g�n�raux Deligny, commandant la 153e division, et Qui�quandon, com�mandant la
45e division. Nos progr�s sont faibles, mais partout nous conte�nons
l'ennemi.
�
Ce n'est que le
25 avril que, d'accord avec les Anglais, nous sommes en mesure de re�prendre
l'of�fensive surtout le front atta�qu�. D'ailleurs le G�n�ralis�sime remet � la
disposition du g�n�ral Putz la 18e
division du 9e Corps,
ainsi que le g�n�ral Cur�, chef de ce Corps d'arm�e.
Trois groupements
sont imm�diatement cr��s
---Le groupement Cur�, comprenant la 18e di�vision et ayant mission de rejeter au-del� du canal les forces
ennemies install�es sur la rive gauche
---Le groupement
Quiquandon, comprenant les troupes de la rive gauche de l'Yperl�e, en amont de
Hiet-Sas, qui seront pr�tes � d�boucher sur la rive gauche d�s que les progr�s
des forces plus au sud le permettront ;
---Le groupement
Jopp�, comprenant la 152e di�vision et les troupes du colonel Mordacq, qui
doivent attaquer dans la direction g�n�rale de Pilkem, en liaison � leur droite
avec les unit�s britanniques.
Enfin, la 35e
brigade � l'ouest d'Elverdinghe constituera la r�serve d'arm�e. Ce groupement
de nos forces, dans lequel on sent la savante et �nergique mani�re de Foch, va
permettre de con�tinuer notre contre-offensive avec plus de m�thode et
d'esp�rer d'heureux r�sultats.
--Au groupement du
g�n�ral Cur�, � 15 heures, des fractions du 418e r�giment d'infanterie, le 4e r�giment de zouaves et les 1e et 3e bataillons d'Afrique attaquent Lizerne, tandis que,
plus au sud, un bataillon du 9e r�giment de zouaves attaque la t�te de pont que l'ennemi a install�e � l'ouest de l'�cluse
de Het-Sas.
Nous ne
progressons que lentement, mais nous atteignons enfin le canal ; et, dans
Lizerne, nous enlevons la moiti� du village o� le combat continuera toute la
nuit.
--Au groupe�ment
Quiquandon, les progr�s du colonel Mordacq sont trop peu sensibles pour qu'il
nous soit pos�sible de songer � franchir le canal.
--Au groupement
Jopp�, l'attaque ne donne que de faibles r�sultats. Entre neuf heures et midi,
la brigade marocaine, compos�e du 1e r�giment de marche d'infanterie coloniale et du 8e r�giment de marche de tirailleurs, accompagn�e d'un groupe de 75, r�ussit � franchir le canal � la faveur de la brume et re�oit l'ordre
d'attaquer vers le nord, en liaison avec la division indienne de Lahore.
A quatorze heures,
Fran�ais et Britanniques se portent en avant et atteignent les tranch�es enne�mies;
mais les Allemands, qui ont d�j� eu le temps de disposer leurs r�servoirs, nous
arr�tent par une forte �mission de gaz asphyxiants.
Reprise � 17 heures, l'attaque �choue encore devant la pro�jection des gaz.
Dans la nuit du
25 au 26, le colonel Mordacq tente une attaque � la
ba�onnette; retard�e par la clart� tr�s vive de la lune jusqu'� trois heures du
matin, l'attaque ne peut franchir les r�seaux ennemis malgr� l'h�ro�sme du 7e r�giment de zouaves, des 2e bis et 3e bis r�giments de
zouaves, renforc�s par le 2e bataillon de chasseurs � pied.
Le lendemain 27, un bataillon parvient �
occu�per la ferme Morteldge ; mais le reste de la bri�gade Mordacq et la
division de Lahore sont rejet�s par les gaz, dont les Allemands font un usage
constant.
Les jours
suivants, la lutte continue, l'ennemi se bornant � la d�fensive.
Le 29 avril, Dunkerque est
bombard�e par une pi�ce � longue port�e, qui semble �tre en batterie � l'est de
Dixmude. Est-ce la pr�paration d'une offensive nouvelle?
Nous continuons de
r�agir, aid�s par une artil�lerie lourde plus nombreuse
Le 30 avril, le 32e r�gi�ment
d'infanterie et des fractions du
66e enl�vent deux lignes de tranch�es
allemandes.
A partir du 1er mai, les fronts
fran�ais et alle�mands semblent fix�s.
Les troupes fatigu�es par ces combats incessants ne sont plus aptes � une offensive d'ensemble : l'offensive en pr�paration au nord d'Arras �r�clame imp�rieusement le d�placement de l'artillerie lourde. On d�cide, � cette date, d'am�lio�rer les positions occup�es, de reconstituer les unit�s et de pr�parer simplement des op�rations de d�tail.
Texte tir� de � La grande guerre v�cue,
racont�e, illustr�e par les Combattants, en 2 tomes� Aristide Quillet, 1922 �
Cartes tir�es de l�Illustration
���
Haut page �����������Page pr�c�dente���������� Page d�accueil��������� Suite des op�rations� :� Les Vosges������������������� �