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L�offensive allemande sur la Lys :

Les Allemands visent Calais ; avril 1918

Et la contre attaque dans la Somme

 

 

Pourquoi les Allemands sont pass�s � l�offensive en 1918 ?

Cette offensive fait suite � la bataille de L�empereur  du 21 au 31 mars

 

 

La p�riode du 31 mars au 9 avril marque un arr�t dans la bataille (offensive allemande Somme et Oise de mars). Sans doute, on lutte encore, l'ennemi cherchant � �largir les parois de la poche o� il est engag� et fort mal � l'aise ; mais les travaux d'organisation d�passent de beaucoup en importance et en r�sultats les op�rations militaires.

Aussi bien, les arm�es allemandes ont besoin de se reconstituer apr�s les combats sanglants de ces derniers jours (la bataille de l�Empereur); le m�lange des unit�s a �t� complet; le front a pris de l'extension.

 

Gens m�thodiques, nos adversaires sentent l'imp�rieux besoin de remettre chaque chose � sa place.

 

Donc, le nouveau front est ainsi divis� :

La IVe Arm�e (Sixt Von Arnim) dont le Quartier G�n�ral est toujours � Thielt, garde son secteur de Nieuport � Ypres;

La VIe Arm�e (VonQuast), toujours a Tournai, s'�tend d'Ypres � Arras;

La XVIIe Arm�e (Otto Von Below), dont le Quartier G�n�ral est �tabli � Valenciennes, tient d'Arras � Bapaume;

La Ile Arm�e (Von der Marwitz), dont le quartier G�n�ral est au Cateau, tient de Bapaume � Moreuil;

La XVIIIeArm�e (Von Hutier), dont le Quartier G�n�ral s'installe au Nouvion, combat de Moreuil � Noyon;

La VIIe Arm�e (Von Bohm), dont le Quartier G�n�ral est � Marles, s'�tend largement au sud de l'Oise.

 

Les quatre premi�res Arm�es appartiennent au groupe du Kronprinz de Bavi�re, les deux derni�res � celui du Kronprinz Imp�rial; mais c'est Ludendorff qui s'est r�serv� la conduite effective de ces masses, et en r�alit� chacun des commandants d'Arm�e para�t agir un peu � sa guise, dans le sens g�n�ral des instructions re�ues du Grand �tat Major.

Les plus gros effectifs sont toujours � l'Arm�e Von Quast, � l'Arm�e Von der Marwitz et � l'Arm�e Von Hutier, qui, � elles trois, pr�sentent un ensemble de 80 divisions en premi�re ligne et d'au moins 25 divisions en soutien.

 

 

En pr�sence de ces masses, notre front d�sormais r�organis� est tenu depuis la mer jusqu'� Ypres par l'Arm�e belge ; au sud d'Ypres par les Arm�es britanniques.

De celles-ci, la Arm�e (Plumer) a son Quartier G�n�ral � Cassel; la 1e Arm�e (Horne) a transport� son Quartier G�n�ral � Houdin; la 3e Arm�e (Byng) a recul� le sien jusqu'� Doullens; la .1e Arm�e (Rawlinson) a install� le sien � Flixecourt.

 

Au sud de la Somme, le Groupe d'Arm�es de R�serve fran�ais, dont le g�n�ral Fayolle ach�ve laborieusement l'organisation, va disposer de quatre Arm�es

La 1e Arm�e (Debeney), dont le Quartier G�n�ral est Conty ;

La 3e Arm�e (Humbert) dont le Quartier G�n�ral est demeur� riv� � Clermont ;

La 5e Arm�e (Micheler) qui arrive de Champagne et s'installe dans la r�gion de Beauvais;

La 10e Arm�e (Maistre), qui, venue d'Italie, commence ses d�barquements � partir du 3 avril a Gournay.

 

Les quatre divisions de Micheler et les quatre divisions de Maistre constituent une masse de manoeuvre � la disposition de Foch; celles de Maistre sont pr�tes � �tayer le front britannique, afin que l'amalgame des deux Arm�es soit complet.

Du reste, le 3 avril, une importante conf�rence s'est tenue � Beauvais, au cours de laquelle le g�n�ral Foch a vu ses pouvoirs pr�cis�s et augment�s. Il ne sera plus d�sormais un simple , � coordinateur des efforts � ; il sera le � Directeur strat�gique des op�rations militaires �, prenant ses d�cisions et en ordonnant sans appel l'ex�cution.

Toutefois, les Commandants en chef des Arm�es alli�es ont encore le droit d'en r�f�rer � leur gouvernement s'ils jugent que la mesure ordonn�e par le Directeur est susceptible de compromettre la s�ret� de leur Arm�e.

Restriction de pure forme, dont la loyaut� des ex�cutants et leur magnifique d�sint�ressement en faveur de la cause commune d�truira compl�tement les effets. Foch est r�ellement, d�s ce jour, le G�n�ralissime de l'Entente.

C'est aussi au cours de cette m�morable conf�rence que le gouvernement am�ricain a pris l'engagement de h�ter l'envoi de ses troupes ; il a formellement promis le transport en France de 120000 hommes par mois, en attendant mieux.

La Somme d�abord

Le 31 mars, dimanche de P�ques, a encore vu se produire quelques attaques locales, derniers soubresauts de la bataille finie.

L'ennemi a essay� de pousser dans le fond de la poche, depuis la Somme jusqu'� Lassigny. Il l'a fait d'une mani�re assez incoh�rente ; et de ses efforts sont r�sult�s une s�rie de combats confus dont quelques-uns n'ont pas laiss� d'�tre tr�s violents. Entr�s dans Grivesnes, les Allemands en ont �t� chass�s. Entr�s dans Hangard, ils n'ont pas pu s'y maintenir davantage.

Le front est �lastique maintenant; toute attaque entra�ne une r�action, et cette r�action co�te toujours � l'ennemi des pertes graves ; il laisse entre nos mains des prisonniers et du mat�riel.

 

Le 1 avril, c'est vers Rollot, au sud-est de Montdidier, qu'il tent� un coup demain; le r�sultat est n�gatif.

 

Le 2 avril, d�monstration sur un front de 20 kilom�tres, dans la r�gion d'Albert.

 

Le 4 avril, violents assauts, sur un front de 15 kilom�tres, depuis Cantigny jusqu'� Hangard.

Il s'agit encore d'atteindre la voie ferr�e Paris Amiens, et l'ennemi lance dans cette op�ration 15 divisions, dont 7 divisions fra�ches. Ce sont l� des troupes d'�lite, et le choc est rude sur cette derni�re partie, le plus r�cemment soud�e de notre ligne.

Mailly-Raineval, Morisel, Castel, le bois de l'Arri�re Cour sontenlev�s par les Allemands, tandis que dans la r�gion de Villers-Bretonneux, entre l'Avre et la Somme, 10 divisions refoulent Rawlinson de Marcelcave et de Hamel.

carte

D�s le 5 avril, ce gros effort est enray� apr�s une lutte tr�s vive, notamment � Bucquoy, Hangard et au bois de S�n�cat (68e, 90e, 335e RI). L'ennemi n'a atteint aucun des objectifs qu'il s'�tait assign�s, et vingt-cinq de ses meilleures divisions ont �t� s�rieusement �prouv�es.

 

Le 6 avril, les Allemands s'acharnent contre la partie d� notre front qui, le long de l'Oise, de Manicamp � Tergnier, et � travers la for�t de Saint-Gobain jusqu'� Anizy-le-Ch�teau, forme un saillant tr�s prononc� et fort difficile � d�fendre.

Le terrain y est tellement couvert et mar�cageux que l'intervention des renforts est impossible.

Nos troupes �vacuent donc ces positions sous la pression de l'ennemi; et en quatre jours, les 6, 7, 8, 9, elles reculeront volontairement d'une dizaine de kilom�tres, pour venir s'�tablir derri�re l'Ailette, sur d'excellentes positions pr�par�es d'avance. Notre front ainsi rectifi� est d�sormais en ligne droite de ce c�t� ; il pourra braver les plus terribles assauts.

 

Le 7 avril, Foch installe son quartier g�n�ral � Sarcus, petit village perdu de la Picardie.

 

Devant l'essoufflement visible de l'ennemi, et en raison de l'arriv�e, lente peut-�tre, mais, r�guli�re de nos renforts, Foch, d�s le 3 avril, a envisag� la possibilit� d'une offensive; et � cette offensive il voudrait donner comme objectif le d�gagement de la voie ferr�e de Paris � Amiens.

Fayolle doit attaquer dans la r�gion de Montdidier, et Rawlinson � cheval sur la Somme, entre la Luce et l'Ancre. On sait bien que l'ennemi envoie ses r�serves dans le Nord, ce qui semblerait indiquer de sa part des vell�it�s d'offensive d� ce c�t�; mais une attaque sur la Somme n'est-elle pas encore la meilleure parade � un choc dans le Nord, choc qu'il est d'ailleurs impossible d'�viter et pour lequel l'ennemi sera toujours en situation d'obtenir une sup�riorit� d�cisive ?

 

Malheureusement, Ludendorff jouit encore de l'avantage que lui donnent � la fois l'�crasante sup�riorit� de ses moyens et sa position centrale.

Il est pr�t avant les Alli�s.

Ne pouvant atteindre ni Paris ni Amiens, il s'est r�sign� � des buts plus modestes : c'est Calais qu'il va prendre maintenant comme objectif. Est-il aujourd'hui mieux en mesure d'atteindre Calais qu'il l'�tait d'atteindre Amiens le mois pr�c�dent ?

Les �v�nements vont r�pondre � cette question et remettre en lumi�re la m�me faute qui va se renouveler ; l'esprit du Quartier rma�tre G�n�ral allemand �volue avec la situation, mais d�cid�ment il �volue toujours plus lentement qu'elle.

 

L�attaque allemande dans le Nord-Pas de Calais � La Lys

Le 9 avril, au petit jour, l'artillerie allemande couvre de projectiles et ensevelit sous une �paisse nappe de gaz toxiques le front de la 1e Arm�e britannique, entre la Lys et le canal de la Bass�e.

A 6 heures du matin, � la faveur du brouillard, les neuf divisions de l'Arm�e Von Quast se ruent en masses profondes sur ce front de 15 kilom�tres, suivant la m�thode du 21 mars.

Le mar�chal Haig avait beaucoup compt� pour la d�fense de cette partie de sa ligne, sur la nature mar�cageuse du sol; et l� se trouvaient, avec deux divisions portugaises fatigu�es, qui devaient �tres relev�es le lendemain, deux divisions britanniques (la 4e et la 55e) �prouv�es sur la Somme et mises au repos dans ce secteur calme. Les circonstances favorisaient donc l'ennemi.

D�s le premier choc, les Portugais sont bouscul�s; et, sans arr�t, les Allemands font irruption dans les deuxi�mes lignes o� les troupes de la d�fense n'ont m�me pas eu le temps de s'installer.

Neuve-Chapelle, Fauquiscart, la ferme de la Cordonnerie sont enlev�s, et le front est balay�.

Richebourg-l'Avou�, Bois-Grenier, Laventie tombent.

Malgr� une r�sistance s�rieuse aux HuitMaisons et � Vieille-Chapelle, r�sistance qui donne le temps � deux divisions fra�ches de venir prendre position derri�re la Lawe, les Alli�s sont rejet�s au del� de cette rivi�re. M�me au sud d'Armenti�res le passage de la Lys est forc� au Bac Saint-Maur, et les progr�s de l'ennemi qui paraissent d�j� nettement enray�s au sud, dans la r�gion de Givenchy, pouvaient d�s lors se d�velopper vers le Nord.

Haig prend peur. Il s'empresse d'avertir Foch qu'il renonce � toute participation � l'offensive projet�e sur la Somme, ses disponibilit�s devant �tre absorb�es, et au-del�, par la d�fense de son propre front.

 

Le 10 avril, l'ennemi franchit largement la Lys et entre � Estaires, ce qui n�cessite, d'une part l'�vacuation d'Armenti�res et le recul d'une partie du front de l'Arm�e Plumer, d'autre part l'abandon d'une position de la rive gauche de la Lawe.

Le soir, le nouveau front est au del� de Messines, de Ploegstaert, de Nieppe, d'Estaires ; il s'accroche encore aux ruines de Vieille-Chapelle. Le saillant d'Ypres est s�rieusement menac�.

Malgr�. l'incontestable gravit� de cette situation, malgr� les appels de Haig qui voudrait voir l'Arm�e fran�aise prendre � son compte une partie du front britannique, Foch ne s'�meut pas.

Pour lui, une offensive sur la Somme demeure le meilleur moyen d'enrayer tout progr�s allemand vers Calais, de m�me qu'� une autre �poque une op�ration toute semblable fut le d�rivatif qui sauva Verdun.

Il prescrit donc � P�tain de pousser de son mieux la pr�paration de cette offensive, il refuse � Haig l'extension du front demand�e, extension qui n'aboutirait qu'au gaspillage des r�serv�s fran�aises et � la perte d'un temps pr�cieux; mais, pour parer � toute �ventualit�, il place l'Arm�e Maistre dans la r�gion de Picquigny et il fait remonter l'Arm�e Micheler vers Breteuil.

 

Le 11 avril est encore une mauvaise journ�e. La lutte fait rage sur tout le front d'Ypres � La Bass�e; et, malgr� la t�nacit� des Anglais, l'ennemi gagne du terrain.

Un vide inqui�tant se creuse, surtout au sud du saillant d'Ypres, et le sort du dernier lambeau de territoire belge, demeur� inviol� jusque-l�, est mis en question.

Depuis Festubert jusqu'� Messines, les assauts les plus violents se multiplient.

Sentant la r�sistance faiblir, Ludendorff para�t dispos� � transformer cette offensive modeste en une op�ration de grande envergure, et il lance toute ses divisions disponibles dans la fournaise.

Merville est enlev� et, un moment, on peut craindre que, vers Steenwerk, la route d'Armenti�res � Cassel par Bailleul ne soit forc�e ; l'arriv�e d'un d�tachement de fortune, constitu� en grande h�te, arr�te les colonnes ennemies et r�tablit la situation compromise.

Cependant Foch, qui suit avec attention les p�rip�ties de la lutte, se rend bien compte qu'il ne peut d�clencher sans danger une offensive sur la Somme que lorsque le front anglais sera d�finitivement fix�. Haig continuant � demander du secours, il se d�cide � lui en envoyer.

 

Le 12 avril, tandis que les Allemands, essouffl�s par les combats de la veille, sont maintenus devant Bailleul par la 1e Arm�e britannique, le 2 Corps de cavalerie fran�ais du g�n�ral Robillot arrive dans la r�gion de Hazebrouck.

La 28e et la 133e divisions se portent aussi au secours de l'Arm�e Plumer, en faveur de laquelle Foch sollicite du roi Albert l'appui des r�serves belges; et, comme au temps de l'Yser, le g�n�ral Peauffin de Saint-More gouverneur de Dunkerque, re�oit l'ordre d'inonder le pays.

Cette journ�e du 12 se termine par un joli succ�s, une contre-attaque britannique ayant enlev� la redoute de Route, pr�s de Festubert.

 

Le 13 avril, l'ennemi fournit encore de furieux assauts en direction de Bailleul et menace la ligne des monts : mont Kemmel, mont Noir, mont des Cats, splendides observatoires qui dominent toute cette r�gion plate, et dont la possession assure un avantage consid�rable � celui des deux adversaires qui les occupe.

Mais les divisions de Maistre se sont d�j� infiltr�es jusqu'� Doullens, malgr� le faible rendement de l'unique voie de rocade dont on dispose.

Ces forces n'ont pas pour mission de s'engager en premi�re ligne, car il faut �conomiser les r�serves ; elles doivent s'installer sur l'Authie, et contre-attaquer l'ennemi si celui-ci r�ussissait � forcer les positions britanniques.

Cependant, si les Anglais reculent, ils font, sous l'�nergique impulsion du vieux Plumer, payer fort cher � l'ennemi le terrain qu'ils lui abandonnent.

Le soir, apr�s l'�vacuation de Steenwerk et de Vieux-Berquin, la lutte para�t se stabiliser devant Bailleul, o� nos Alli�s repoussent les plus furieux assauts.

La progression de Von Quast pourtant �t� assez sensible pour que les d�fenseurs d'Ypres soient en danger.

Bailleul est presque sur leurs derri�res, et le bruit du combat qui s'y livre peut affecter leur moral.

En outre, si Hazebrouck tombait, et cette ville est d�j� sous le canon de l'ennemi, leur retraite serait irr�m�diablement compromise.

Une rectification du front s'impose donc de ce c�t�, et la ligne anglaise va se rapprocher d'Ypres pour venir s'installer progressivement sur les solides positions de Gheluwelt, Paschendaele, Langhemarck.

Ce mouvement sera termin� le 16 avril. Recul qui, aux yeux de Foch, ne pr�sente aucun inconv�nient, bien que le g�n�ral soit en principe adversaire r�solu de toute �vacuation volontaire de terrain.

Car, sur ce th��tre, il n'a en vue que deux n�cessit�s : conserver � tout prix la ligne des monts et couvrir la r�gion des mines dont la conservation est de toute premi�re importance pour la continuation de la guerre.

 

Le 14 avril, la bataille continue, tr�s violente.

Les Allemands s'acharnent; les Anglais, avec leur t�nacit� proverbiale, r�sistent � un contre deux ou trois. Ils ne perdent qu'un peu de terrain Neuve-�glise et M�teren, qui co�tent cher � l'ennemi, et ils reculent jusqu'aux lisi�res de Locon.

Mais devant la continuit� de ces efforts, Haig qui voit ses derni�res r�serves fondre dans la fournaise, est mortellement inquiet.

Encore une fois, il demande � Foch de r�duire le front britannique par une extension du front fran�ais. Il d�clare que si cette solution ne pouvait �tre adopt�e, il serait d�cid� � obtenir la r�duction n�cessaire en abandonnant tout le saillant d'Ypres.

Il demande tout au moins un renfort puissant de divisions fran�aises, qui lui permette de retirer du feu quelques divisions britanniques par trop �puis�es.

Foch � qui, ce jour-l�, la confiance des Gouvernements de l'Entente, vient de confier le Commandement en chef des Arm�es alli�es, ne croit devoir accepter aucune de ces propositions.

L'abandon du saillant d'Ypres?

Non. Aucun abandon volontaire de terrain ne peut plus �tre consenti. On peut, on doit tout garder

La r�duction du front britannique?

Non. Pour lui, l'affaire de la Lys n'est qu'une puissante diversion, et il faut s'attendre � un formidable effort ennemi sur un autre point du front fran�ais.

Ce front, d�j� trop �tendu pour nos effectifs, doit �tre en mesure de r�sister � toute surprise, et il ne le serait plus si la densit� moyenne des combattants y devenait inf�rieure � un homme par m�tre courant.

Donc, puisque des r�serves fran�aises doivent �tre envoy�es au secours du front britannique, ces r�serves demeureront disponibles derri�re le front, pour pouvoir �tre imm�diatement retir�es si le besoin s'en faisait sentir ailleurs, et elles ne seront englob�es dans les combats qu'en cas de n�cessit� absolue.

 

Le 15 avril, la pouss�e allemande continue, et Bailleul tombe. Haig r�clame l'appui imm�diat de quatre divisions fran�aises.

 

Le 16 avril est encore une dure journ�e.

De Wytschaete � Merville, sur un front de 15 kilom�tres, l'ennemi attaque avec acharnement, et la lutte se poursuit, ardente, dans le brouillard, avec des alternatives diverses. M�teren, Zillebeke, Wytschaete sont perdus, repris et reperdus par nos Alli�s, qui ne reculent que lentement devant le flot.

Cependant, si le mar�chal Haig est impressionn� par l'extr�me violence du combat, Foch, qui erre de quartier g�n�ral en quartier g�n�ral, affecte une parfaite s�r�nit� d'�me.

Certes, il n'a garde de m�conna�tre le s�rieux des �v�nements; mais l'ennemi s'est maintenant enfonc� dans une poche d'une vingtaine de kilom�tres de largeur, o� il est � l'�troit et d'o� il aura grand mal � sortir. Il y est domin� de partout par les nouvelles positions britanniques : le mont Kemmel, le mont Rouge, le mont Noir, le mont des Cats, le massif de la for�t de Nieppe; et sur le terrain plat oh il se trouve, pas un de ses mouvements n'�chappe aux observateurs et aux obus de nos

Alli�s. La lutte s'arr�tera donc ici, t�t ou tard ; il faut seulement que Haig r�siste le plus longtemps possible avec ses seules forces, car le danger sera ailleurs demain, et l'on doit �tre pr�t � y faire face.

En attendant, Foch cr�e un D�tachement d'Arm�e, dont le commandement sera confi� au g�n�ral de Mitry qui groupera, sous le haut commandement du g�n�ral Plumer, commandant la 2 Arm�e britannique, toutes les forces fran�aises d�j� transport�es au nord de la Lys : le Corps de cavalerie Robillot et quatre divisions d'infanterie. Le g�n�ral Maistre, commandant la 10e Arm�e fran�aise, appuiera en cas de besoin le D�tachement de Mitry et le renforcera m�me, jusqu'� le porter � un effectif de dix divisions.

Le roi des Belges, sollicit� par Foch, consent de son c�t� � �tendre son front; et, de ce fait, Haig va pouvoir r�cup�rer sept divisions britanniques.

 

Le 17 avril, l'ennemi attaque le mont Kemmel et est repouss� avec de lourdes pertes.

La 129e division fran�aise, transport�e en automobile, est � pied d'oeuvre, pr�te � contre-attaquer si la ligne c�dait...

 

Le 18 avril, Ludendorff ne peut enregistrer pour tout succ�s que le dernier recul volontaire de la ligne britannique, qui s'installe de Gheluwelt � Langhemark, � l'est du saillant d'Ypres.

Un violent effort, tent� entre Givenchy et la Lys avec deux divisions contre le front de la 1e Arm�e britannique, est demeur� infructueux; au prix de sacrifices �normes, les Allemands n'ont r�ussi qu'� refouler les avant-postes britanniques derri�re le canal de la Bass�e, entre Locon et le bois Pacaud.

Puis, la bataille s'�teint de ce c�t�, parce que les assaillants sont � bout de souffle.

 

 

Inqui�tude allemande et contre attaque Fran�aise dans la Somme

En r�alit�, Ludendorff commence � �tre fort inquiet. Voici qu'apr�s s'�tre stabilis� vers Amiens, le front se stabilise aussi sur la Lys. Bien mieux, l'Arm�e Debeney a d�j� attaqu� � son tour...

A l'ouest de Moreuil, du bois S�n�cat et du bois de l'Arri�re-Cour, les lignes allemandes sont � moins de 3 kilom�tres de la voie ferr�e Paris Amiens; et Foch, dont les circonstances ont voulu que les r�serves affluent de ce c�t�, ne songe nullement � s'accommoder d'un voisinage aussi imm�diat qui g�ne ses communications avec l'Arm�e britannique.

 

Donc, le 18 avril, a 4h30 du matin, sans qu'aucun indice e�t pu faire pr�voir � l'ennemi ce brusque r�veil d'activit�. Debeney a d�clench� une vigoureuse offensive (cinq r�giments de cavalerie) depuis Thennes jusqu'� Rouvrel, sur un front de 8 kilom�tres, � cheval sur l'Avre.

D'un magnifique �lan, la cote 63 et le bois S�n�cat ont �t� enlev�s, et nos troupes sont parvenues jusqu'aux lisi�res de Castel et de Mailly-Raineval. Pr�s de 700 prisonniers sont tomb�s entre nos mains.

La presse allemande, a l'aff�t de victoires sur le front occidental, se garda bien d'enregistrer ce d�sagr�able �v�nement. En v�rit�, elle commen�ait � douter du r�sultat d�finitif de la brillante affaire de la Lys, sur lequel elle avait compt� pour rallumer les esp�rances de l'opinion publique fatigu�e.

A l'entendre, le 31 mars, ce n'�tait pas le dernier assaut allemand qui �tait venu se briser, encore loin d'Amiens, devant un front d�sormais inviolable ; c'�taient les braves soldats de Ludendorff qui avalent r�sist� victorieusement � tous les efforts de la myst�rieuse � Arm�e de Foch �.

Enfin, l'arr�t demeurant d�cid�ment trop long et paraissant devoir se prolonger plus que de raison, certains organes finissent par reconna�tre que si vingt-cinq divisions n'ont pu percer malgr� l'indiscutable habilet� du Haut-Commandement et l'incomparable valeur des troupes, si m�me les progr�s r�alis�s ont �t� m�diocres, c'est que les circonstances atmosph�riques se sont coalis�es contre les assaillants.

Le temps a �t� constamment mauvais; la boue emp�chait tout d�placement de l'artillerie et enlisait les voitures, rendant m�me la marche de l'infanterie extraordinairement p�nible ; l'ennemi se d�fendait vaillamment, m�me par endroits... Il convenait donc d'attendre a fin des op�rations avant de porter un jugement quelconque, et m�me de chercher � se faire une opinion sur les �v�nements.

Malgr� tout, l'esprit public devenait exag�r�ment nerveux en Allemagne. Il y eut une grosse �motion, presque une panique, aux premiers jours d'avril, dans les pays rh�nans.

On y parlait d'un recul de l'Arm�e du Kronprinz, de la perte de tous les gains r�alis�s depuis le 21 mars, de celle de plus de 40000 prisonniers allemands. Il fallut � r�conforter � tous ces pusillanimes par des nouvelles fantaisistes dont le th�me principal, aux variations infinies, �tait la d�moralisation compl�te et la d�finitive impuissance de la France. Comme ces nouvelles laissaient encore sceptiques quelques esprits forts, Hindenburg daigna m�me descendre de sa tour d'ivoire et prononcer quelques paroles d'encouragement

La victoire sera d'autant plus compl�te, proclamait-il dans un t�l�gramme � qui fut fait la plus grande publicit�, que tout notre pays se serrera avec plus de r�solution et de confiance derri�re nos soldats, et se montrera plus pr�t � supporter les grandes et les petites �preuves qu'entra�nera -pour une courte p�riode de temps, esp�rons-le la poursuite de la guerre.

 

R�confort certes, mais r�confort bien monacal pour des gens qu'�blouissait le mirage de Paris et qui se savaient depuis si longtemps aux portes de Compi�gne l

Il fallait mieux.

A partir du 15 avril, on commen�a � expliquer en Allemagne que toute inqui�tude pour la suite des op�rations devait maintenant dispara�tre l'Arm�e Foch r�duite tout au plus, par les r�cents combats, � une dizaine de divisions, �tait compl�tement �puis�e et incapable d'un nouvel effort; Foch n'avait plus d'autre ressource, s'il voulait couvrir Paris, que d'abandonner Amiens..

 

Attaque allemande vers Amiens

Mais tout cela, ce sont des paroles. Or, l'opinion allemande, qui sait le prix du temps, et qui voit avec d�sespoir les op�rations s'enliser et stagner de nouveau, demande des victoires �clatantes et rapides.

Il y a encore 42 divisions en r�serve : on va tenter un effort. Ce sera une suite aux efforts pr�c�dents, puissante mais un peu incoh�rente, sans id�e nouvelle, dont le but semble �tre de t�ter encore une fois la solidit� du mur qui ach�ve de s'�difier en travers des routes d'Ypres et d'Amiens. Peut-�tre ce mur c�dera-t-il quelque part, procurant au moins un succ�s qui permettra de jeter en aliment � la presse quelque nom retentissant.

 

Dans la nuit du 19 au 20 avril, un coup de main est tent� sur Hangard. Mais les n�tres veillent; c'est une tuerie qui n'aboutit � aucun r�sultat.

 

Dans la nuit du 23 au 24 avril, un bombardement de six heures pr�pare l'attaque d'une vingtaine de divisions, qui se d�clenche le 24, � 5 heures du matin, entre Villers-Bretonneux et le bois S�n�cat, encore � la soudure franco-britannique.

Rawlinson perd Villers-Bretonneux et est refoul� du bois de Hangard jusqu'aux lisi�res de Cachy.

Au sud de la Luce, Debeney est refoul� de quelques centaines de m�tres jusqu'aux abords d'Hailles, mais il conserve ses positions du bois S�n�cat. C'est surtout sur Hangard que l'ennemi a concentr� ses efforts.

A midi, il s'emparait du cimeti�re ; � 15 heures, il entourait la localit�, mais il ne r�ussissait � en chasser nos troupes (3e, 14e, 41e r�giment d�infanterie) qu'� 18 heures, apr�s de multiples assauts et au prix d'effroyables pertes. Une contre-attaque y ramenait encore nos soldats dans la nuit; et seule, l'intervention de divisions fra�ches obligea enfin le g�n�ral Debeney � replier sa ligne � 150 m�tres � l'ouest de ces ruines.

Cependant Foch a renforc� cette partie du front et donn� l'ordre de reprendre Villers-Bretonneux, (50e et 55e r�giment d�artillerie) magnifique observatoire qui marque le point culminant du plateau descendant entre Somme et Avre en pente douce vers Amiens.

 

Donc, le 25 avril, les Australiens chassent l'ennemi de Villers-Bretonneux, lui enlevant 600 prisonniers.

 

Le 26 avril, � 5 heures du matin, la Division marocaine prend pour objectif le Monument, au sud de Villers-Bretonneux, et la corne nord du bois de Hangard ; d'autres �l�ments attaquent le bois de Hangard; la 131e division fran�aise marche contre le village de Hangard et contre la cot� 99.

Ni les formidables barrages d'artillerie lourde et de mitrailleuses, ni l'�pre r�sistance d'un ennemi tr�s nombreux n'arr�tent l'�lan de nos troupes.

Le soir, le Monument est enlev� ainsi que le village de Hangard dans lequel la ligne, se fixe, et la moiti� du bois.

A 19 heures, une violente attaque allemande �tait encore bris�e � Thennes.

 

En somme, le plus clair des avantages r�alis�s par la grande offensive allemande du 24 �tait annihil�.

A peine une centaine de m�tres carr�s d'un terrain boulevers�, qui ne contenait aucune position int�ressante, �taient le seul gain d'un ennemi qui avait fatigu� et fortement endommag� dans cette affaire 15 nouvelles divisions.

 

Attaque allemande vers Ypres. Le Mont Kemmel

En m�me temps, les Allemands avaient pouss� vers le nord, entre Bailleul et Ypres ; mais cette manoeuvre qui, dirig�e contre le point de soudure anglo-belge, e�t pu avoir des cons�quences funestes, �tait d�j� par�e.

Foch, inquiet � juste titre pour ce point sensible, avait prescrit au mar�chal Haig et au g�n�ral Gillain de combiner �troitement leurs op�rations; et il avait m�me autoris� la mise en ligne de ce c�t� du D�tachement d'Arm�e du Nord du g�n�ral de Mitry. Les 28e, 154e, 34e et 133e divisions fran�aises vinrent se ranger au pied de la ligne des monts, du Kemmel � Bailleul.

 

le 25 avril

Ce puissant renfort suffit � peine � contenir la pouss�e furieuse de 9 divisions allemandes qui se ru�rent le 25 avril, � 7 heures du matin, contre le front Wytschmte-Dranoutre.

Von Arnim m�ne cette action avec une division par 2 kilom�tres de front environ.

Ce sont, en premi�re ligne, la 56e division renforc�e par un r�giment de la 233e; le Corps alpin ; la 4� division bavaroise et une brigade de la 22� division. En soutien imm�diat : une brigade de la 233e division et la 10e division d'Ersatz.

Les objectifs sont : le mont Kemmel pour le Corps alpin et Dranoutre pour la 4e division bavaroise.

Apr�s un violent combat, Dranoutre est arrach� aux r�giments de notre 34e division �puis�e (83e, 59e, 88e r�giments d'infanterie, 23e r�giment d'artillerie de campagne), et, d�s le matin, le mont Kemmel �tait entour�.

Ce mamelon est enseveli sous un d�luge d'obus toxiques; et cependant, le soir encore, nos avions signalaient, �troitement.bloqu� par la mort, un petit �lot de capotes bleues...

Aucun secours ne pouvait lui parvenir; il devenait de plus en plus petit; il finit par dispara�tre.

Les r�giments de la division Madelin, la glorieuse 28e (22e, 30e, 99e r�giments d'infanterie, 54e r�giment d'artillerie de campagne) avaient pay� du sang de 5400 hommes l'honneur d'inscrire le nom du Kemmel sur leurs drapeaux.

 

le 26 avril

Ma�tre du mont Kemmel, Arnim infl�chit son attaque du nord vers l'ouest, le 26 avril, pour prendre � revers la ligne des monts.

Ses premiers objectifs sont le Scherpenberg et le village de Locre .

Les Allemands progressent, malgr� des pertes effroyables.

Le Corps alpin qui, au d�but de l'action mettait en ligne 140 fusils par compagnie, n'en a plus que 70 ou 80. Les op�rations du Kemmel resteront, dans l'esprit des soldats allemands tomb�s entre nos mains, le souvenir d'une atroce boucherie.

 

Le 27 avril, Locre tombait; mais de furieuses contre-attaques franco-britanniques bloquaient l'ennemi dans sa conqu�te, et � gauche les Anglais reprenaient Vormezeele.

 

Le 28 avril, nouvelle attaque allemande dans la r�gion de Locre . L'objectif est le mont Rouge.

Mais le D�tachement des Arm�es du Nord veille. Non seulement l'ennemi est arr�t� cette fois, mais il est refoul� et chass� du Scherpenberg qu'il avait r�ussi � atteindre.

 

Le 29 avril, une derni�re et puissante attaque ennemie contre les Monts �choue.

Les Allemands, �puis�s, renoncent � prendre Ypres.

Cette attaque, men�e par 10.000 hommes, fut un �chec sanglant pour les Allemands.

Aux deux extr�mit�s du front, les Britanniques � gauche entre la Clytte et Zillebeke, les Fran�ais � droite au ch�teau et au parc de Locre, demeurent in�branlables. Tous les assauts sont bris�s et les Allemands ne peuvent m�me pas aborder les lignes alli�es.

Au centre, ils sont plus heureux. Ils r�ussissent � s'emparer du village de Locre  et � progresser au del� jusqu'au carrefour de la route de Westoutre � 1 kilom�tre au nord de Locre, mais leur succ�s est de courte dur�e.

Une contre-attaque vigoureuse men�e par les dragons fran�ais (4e, 5e, 8e, 12e�� r�giments de Dragons), les repousse et ne leur laisse en lin de journ�e qu'un l�ger saillant form� vers le cabaret de Brulooze.

Epuis�s, ils ne renouvelleront plus leurs attaques.

 

 

L'offensive sur les Monts est termin�e. Les Allemands auront pu d�truire Ypres, mais ils ne p�n�treront pas dans ses ruines.

 

Puis, la bataille s'�teint ici comme � Villers Bretonneux, comme � Givenchy; elle se fond dans la lutte sournoise, tenace et sans issue des tranch�es. Son r�sultat n'a pas �t� nul cependant pour Ludendorff.

Si 160 divisions allemandes ont �t� engag�es depuis le 21 mars, si elles ont �t� tellement maltrait�es qu'il a fallu consacrer plus de la moiti� de la classe 1919 et une partie de la classe 1920 � combler les vides qui y ont �t� creus�s, il n'en demeure pas moins que la plus grande partie des r�serves fran�aises ont �t� enfourn�es dans l'�troit couloir qui constitue la seule communication entre les Arm�es fran�aises et britanniques.

 

Le D�tachement d'Arm�e du Nord du g�n�ral de Mitry, dont le quartier g�n�ral est � Esquelbecq, a d�j� 5 divisions engag�es en premi�re ligne et tient en deuxi�me ligne 7 divisions d'infanterie et 3 divisions de cavalerie. Micheler � 5 divisions dans la r�gion de Pecquigny. Maistre en a 4 dans la r�gion de Doullens.

Ce sont 21 divisions d'infanterie et 3 divisions de cavalerie enlev�es aux r�serves fran�aises et sacrifi�es pour �tayer le front britannique.

 

La plus grande partie de ces forces demeurent disponibles, il est vrai ; mais �tant donn� la difficult� des communications avec la r�gion du Nord, leur �loignement de la r�gion de Paris n'en constitue pas moins un fort grave inconv�nient.

En r�alit�, pour parer � toute surprise, depuis Compi�gne jusqu'� l'Alsace, Foch ne dispose plus que de 20 divisions fran�aises et de 3 divisions britanniques, ces derni�res retir�es du feu parce que trop �prouv�es et ne pouvant fournir de longtemps un nouvel effort.

Encore, pour r�aliser ces disponibilit�s, a-t-il fallu accepter largement l'offre du g�n�ral Pershing et placer en premi�re ligne des divisions am�ricaines.

Trois de ces divisions sont venues dans les secteurs des 2e et 8e Arm�es; l'une d'elles, la 1e a d�j� vaillamment pris part aux combats dans la r�gion de Villers-Bretonneux.

 

Or, � la date du 1 mai, l'ennemi recevant sans cesse des renforts de Russie, reconstitue ses disponibilit�s : il dispose d'une r�serve de 62 divisions.

 

Mais le G�n�ralissime n'est pas homme � attendre passivement les coups de la fortune : � Quand on est faible, on attaque �, disait-il � ses �l�ves de l'�cole de Guerre. Et puisque, par la force des circonstances, ses r�serves se trouvent mass�es vers Amiens, c'est du c�t� d'Amiens qu'il songe d�j� � pr�parer une attaque.

Aussi bien, c'est ici pour les Alli�s un point vital; s'ils r�ussissent � d�gager la voie ferr�e de Paris, les op�rations ult�rieures seront grandement facilit�es.

Elles ne le seront pas moins si les mines de charbon de Bruay, mises � l'abri du canon allemand, peuvent fournir un rendement plus important.

Donc, ayant solidement �tay� le front britannique, Foch, d�sormais tranquille pour le Nord, donne aux G�n�raux en chef sa directive N� 3.

 

Aux termes de ce document, il s'agit de se tenir pr�t � prendre l'offensive, quoi que fasse l'ennemi : une offensive � fond, sans objectifs limit�s, n'ayant d'autre limite que la d�faite et la d�sorganisation totale de l'ennemi, par l'exploitation � outrance du succ�s obtenu.

Le G�n�ral en chef indique les r�gions o� les r�sultats les plus importants peuvent �tre escompt�s

Le secteur entre Oise et Somme, o� les 1e et 3e Arm�es fran�aises et la 4e Arm�e britannique sont en mesure de d�gager la voie ferr�e d'Amiens; le secteur de la Lys o� les 1e et 2 Arm�es britanniques et le D. A. N. doivent d�gager les mines de B�thune et le saillant d'Ypres.

 

Puis, tout en jetant un dernier coup d��il sur cette r�gion du Nord o� l'invasion para�t d�finitivement arr�t�e, Foch actionne nos alli�s italiens. Il a le droit de le faire, car le 2 mai une conf�rence, tenue � Abbeville, a �tendu ses pouvoirs au del� des Alpes. Cette conf�rence a supprim� le Comit� ex�cutif du Conseil sup�rieur de la Guerre de Versailles, et le g�n�ral a d�sormais seul la charge de coordonner l'action des Alli�s sur tout le front occidental, depuis la Mer du Nord jusqu'� l'Adriatique.

 

Le 24 mai, il adresse donc au g�n�ral Diaz un t�l�gramme pressant, lui rappelant que la situation exige une attaque tr�s prochaine de son Arm�e pour d�congestionner le front de France.

 

 

Bataille de Locre : (29 avril -15 mai)

 

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