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Vélib’ à Paris : pour sortir de la crise, Smovengo retire ses vélos électriques

L’opérateur du nouveau Vélib’ a présenté son plan d’urgence ce jeudi. Il s’engage sur 800 stations fonctionnelles pour fin juin et va mettre entre parenthèses les vélos à assistance électrique.

 Paris 1er, le 21 avril 2018. Smovengo promet de retirer les 3 000 vélos bloqués en station d’ici au 8 mai et de proposer 800 stations fonctionnelles d’ici à la fin juin.
Paris 1er, le 21 avril 2018. Smovengo promet de retirer les 3 000 vélos bloqués en station d’ici au 8 mai et de proposer 800 stations fonctionnelles d’ici à la fin juin. LP/Olivier Corsan

    Bien parti pour remporter la palme de la catastrophe industrielle de l'année, il aura fallu attendre le début du mois de mai pour que Smovengo, le nouvel opérateur du Vélib', présente un plan d'urgence et que son directeur général, Jorge Azevedo, partage le constat dressé depuis déjà des semaines par les utilisateurs - frustrés- de ce nouveau Vélib' : « en l'état, le niveau du service offert est inacceptable ».

    L'entreprise répond ainsi à l'injonction de la mairie de Paris et des élus du syndicat Autolib' Vélib' Métropole, qui ont exigé d'elle de définir une série d'actions qui, à défaut de rattraper les retards et la multitude de dysfonctionnements enregistrés depuis janvier, permette de rendre utilisable l'embryon de réseau Vélib' en service.

    800 stations fonctionnelles à fin juin. Qu'elles paraissent loin, les 1 400 stations annoncées en service pour le 31 mars. Désormais, Smovengo ne s'engage que sur « 800 stations, dont 80 % électrifiées, fonctionnelles à la fin juin ». Soit à peine 130 de plus qu'à l'heure actuelle. « Nous ralentissons le rythme en nous refusant à ouvrir de nouvelles stations qui fonctionneraient sur batteries », précise Jorge Azevedo. Et les 600 autres ? « Nous allons établir un plan de redéploiement dont nous définirons le cadencement avec les élus de Vélib' Métropole », indique Jorge Azevedo.

    Les vélos à assistance électrique retirés d'ici au 8 mai. Smovengo s'engage à retirer les 3 000 vélos bloqués en station, parmi lesquels l'ensemble des vélos à assistance électrique qui ne réapparaîtront que lorsque « l'ensemble des stations mises en service seront électrifiées ». L'opérateur assure avoir déjà retiré 2 000 de ces vélos qui, parce que la batterie de leur « V-Box » est à plat, restent en panne dans les rares stations ouvertes. Il reste donc 1 000 vélos à renvoyer en atelier.

    Suspension du système Park +/Overflow. C'est « une des innovations majeures du Vélib' Métropole mais son fonctionnement n'est pas bien compris ». Aussi, pour éviter l'engorgement des stations, le système qui permettait d'accrocher son vélo à une borne déjà pleine va être suspendu jusqu'à nouvel ordre.

    « Besoin de restaurer la confiance »

    Meilleure communication. Smovengo a déjà doublé le nombre d'agents travaillant dans son centre d'appels pour répondre aux usagers. L'entreprise s'engage également à « renforcer la communication auprès de (nos) abonnés, sur tous les canaux ». Par ailleurs des « ambassadeurs » vont être positionnés près des stations les plus utilisées pour informer les utilisateurs.

    Les élus parisiens réclament un point hebdomadaire sur l'avancée de ce plan ainsi que sur le niveau d'utilisation du service, qui a drastiquement chuté depuis le début de la grève, le 16 avril, d'une partie des agents de Smovengo. « Il y a un besoin de restaurer la confiance avec les usagers », estime Catherine Baratti-Elbaz, présidente du syndicat Autolib' Vélib' Métropole.

    La grève continue. Une réunion s'est déroulée ce jeudi après-midi entre la direction et les représentants des grévistes, que n'a pas souhaité commenter Jorge Azevedo. De source syndicale, « tous les agents en grève ont reçu des assignations par huissier à leur domicile. Une attitude invraisemblable de la direction qui durcit sa position plutôt que de faire un effort pour une sortie de crise », indique cette même source, qui précise que la direction a également proposé « une prime exceptionnelle de 1 000 € brut, une majoration de 25 % des salaires les jours fériés ainsi que des moyens supplémentaires pour travailler dans de bonnes conditions ». Pas suffisant pour satisfaire les grévistes, que Catherine Baratti-Elbaz s'est engagée à rencontrer. Par ailleurs, elle a demandé la nomination d'un médiateur pour trouver une issue à ce conflit.

    Les abonnés remboursés pour le mois d'avril ? « Les élus ne se réuniront en comité syndical qu'à la fin mai pour se prononcer sur ce sujet, mais vu l'état du service, cela semble très probable », indique un porte-parole de Vélib' Métropole. C'est au cours du même comité syndical qu'il pourrait être décidé d'appliquer de nouvelles pénalités à Smovengo. L'opérateur a déjà dû débourser trois millions d'euros pour les mois de janvier à mars.