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Perec transmet le témoin

Perec transmet le témoin

    Jusqu'à Mercredi, nous vous racontons chaque jour comment d'anciennes stars du sport français, une fois retirées des pistes ou des terrains, ont réorganisé leur vie. Troisième épisode aujourd'hui avec Marie-José Perec, 41 ans, la plus grande athlète française de tous les temps.

    L'histoire retiendra que Marie-José Perec a effectué ses dernières foulées en compétition le 8 juillet 2000 à Nice, un tour de piste parcouru en 50''32. Après son départ précipité des JO de Sydney (lire ci-contre) et un retour avorté aux Mondiaux de Paris en 2003, la triple championne olympique a officialisé sa retraite sportive le 8 juin 2004. « J'avais pris ma décision dès septembre 2003, mais j'ai mis du temps à l'exprimer, avoue-t-elle. A partir du moment où je l'ai annoncée, je me suis sentie légère. J'ai pu commencer ma nouvelle vie. »

    Diplômée de l'Essec. Marie-José Perec a souhaité consacrer son énergie de femme libre à la Guadeloupe, son île natale. « J'ai pris des parts dans un hôtel, mais ça n'a pas marché, regrette la championne native de Basse-Terre. Je n'avais pas les outils pour comprendre comment ça fonctionne. » A la suite de cet échec, la jeune femme s'est lancée dans des études à l'Essec (Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales), sanctionnées en 2007 d'un mastère en management sportif. A la recherche de sa voie, elle a aussi suivi des cours de dessin, de piano et même de théâtre après une expérience non convaincante de consultante pour Canal + lors des JO d'Athènes en 2004. « Ce n'était pas pour devenir actrice, mais pour faire un travail sur moi », précise l'éternelle timide, plus à l'aise dans son rôle de chroniqueuse pour le quotidien « l'Equipe ».

    Aider les Antilles. Partie de chez elle à 17 ans, en 1985, pour rejoindre les structures réservées à l'élite en métropole, la Guadeloupéenne a accepté de piloter le plan Caraïbes de la Fédération française d'athlétisme. « L'idée est de permettre aux jeunes athlètes antillais de pouvoir rester sur place le plus longtemps possible, sans avoir besoin de venir en Europe pour suivre des études ou bénéficier de meilleures structures d'entraînement, explique-t-elle. Je veux leur faire profiter de mon expérience. Quand on voit les performances des athlètes des îles voisines (Jamaïque, Trinité-et-Tobago, Bahamasâ?¦), pourquoi ceux des Antilles ne pourraient pas faire aussi bien ? »

    Une volonté de s'ouvrir. Cette main tendue aux jeunes Antillais traduit une volonté de s'ouvrir aux autres, après s'être refermée sur elle-même durant sa carrière. On l'a notamment vu voler au secours de Laure Manaudou lorsque celle-ci rencontrait des difficultés aux JO de Pékin. Une amitié sincère lie depuis les deux championnes. Cette métamorphose est née en 2003 aux Etoiles du sport, où les champions d'hier, d'aujourd'hui et de demain se réunissent chaque hiver à la Plagne, pour une semaine d'échanges dans une ambiance conviviale. Discrète sur sa vie privée, Marie-Jo raconte simplement qu'elle « apprécie de rester chez (elle) à Paris prendre le temps de ne rien faire ou jouer avec (sa) nièce ». On n'en saura pas plus sur son désir, exprimé dans son autobiographie (« Rien ne sert de courir », Editions Grasset), de devenir maman.