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Patrick Bloche entre au conseil d'administration de France Télévisions

Le président socialiste de la commission des Affaires culturelles fera partie des 15 membres qui la composent.

Par

Patrick Bloche.
Patrick Bloche. © Maxppp

Temps de lecture : 3 min

La situation préoccupante de France Télévisions est prise au sérieux par la majorité. Au point que la commission des Affaires culturelles a carrément désigné son président, Patrick Bloche, pour siéger au sein du conseil d'administration du groupe public. Parmi ce conseil de quinze membres, deux sièges sont réservés aux parlementaires, un député et un sénateur désignés par les commissions des Affaires culturelles de chacune des chambres.

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Patrick Bloche avait été un opposant inlassable de la loi de 2009 supprimant la publicité après 20 heures sur les antennes de France Télévisions. Cette réforme, improvisée par Nicolas Sarkozy, faisait peser sur le groupe public une incertitude quant à son financement. Le député socialiste avait pointé cette faiblesse dès l'origine. Les doutes se sont depuis aggravés avec la remise en cause par Bruxelles de la taxe sur les télécoms censée compenser l'absence de recettes publicitaires après 20 heures. Le rendement même de cette taxe n'a pas été à la hauteur des espérances de Bercy, comme l'a démontré un récent rapport du Sénat. Le coût net de cette réforme hasardeuse a été de 628 millions d'euros pour l'État sans que les programmes de France Télévisions aient vraiment évolué vers la qualité recherchée...

Pflimlin peut redouter la future loi audiovisuelle

L'inquiétude a encore grandi ces derniers mois avec le fait que le rendement de la redevance audiovisuelle s'est lui-même effondré. Il manque de 80 à 100 millions d'euros, selon nos informations. Enfin, la crise économique s'installe et pèse sur les recettes publicitaires de France Télévisions en journée. Elles sont en dessous des prévisions, obligeant le groupe à couper dans les dépenses de programmes, au risque d'affaiblir des audiences déjà vacillantes sur un an. C'est dire si les séances du conseil d'administration de France Télévisions vont devenir animées dans les mois à venir. Patrick Bloche ne manquera pas d'interroger Rémy Pflimlin, P-DG de France Télévisions, sur sa stratégie. Ce dernier est déjà en butte aux alarmes d'un administrateur indépendant, Christophe Beaux, inquiet quant à lui de l'état de la trésorerie du groupe, passée en un an de 200 à 72 millions d'euros.

Rémy Pflimlin, nommé par Nicolas Sarkozy, dispose d'un mandat jusqu'en 2015. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, ne souhaite pas remettre en cause ce mandat et François Hollande dit ne pas vouloir s'en mêler. Tout se jouera donc, à l'automne, au Parlement lors de l'examen de la loi modifiant la composition du CSA et la nomination des P-DG de l'audiovisuel public. Le P-DG de France Télévisions est trop bon connaisseur des arcanes de la vie parlementaire pour ignorer qu'il n'est pas à l'abri d'une fronde avec le dépôt d'un amendement couperet mettant fin à ses fonctions. Bref, les circonstances sont telles que Patrick Bloche, désormais au conseil d'administration du groupe, a de grandes chances d'être écouté attentivement par la direction de France Télévisions...

Quelles ressources pour France Télévisions ? Quelle stratégie de programmes ? Au-delà même de la problématique du groupe public, tout est à rebâtir dans ce secteur, qui s'apprête à vivre encore deux bouleversements : l'offensive de Canal+ sur la télévision gratuite avec Direct 8 et Direct Star et le lancement de six nouvelles chaînes TNT le 12 décembre qui viendront grignoter un peu plus le fromage publicitaire général (y compris celui qui fait vivoter la presse écrite). Si Canal+ tient le cap d'une Direct 8 destinée aux cadres plutôt qu'à la ménagère de moins de 50 ans (ce dont TF1 et M6 doutent), alors Direct 8 sera une concurrente directe du service public... L'arrivée de Canal+ sur la télévision gratuite est par conséquent une très mauvaise nouvelle pour Rémy Pflimlin. Le P-DG de France Télévisions a vu venir la chose. Il a toutefois obtenu de l'Autorité de la concurrence un frein à cette concurrente qui ne pourra profiter de la puissance d'achat de Canal+ pour s'arroger la diffusion des évènements sportifs d'une importance majeure.

Commentaires (7)

  • assandre

    Un de vos lecteurs s'étonne et évoque les copains. En France nous avons un système des dépouilles peut-être moins poussé qu'aux USA mais au gré des alternances on case les amis politiques dans des commissions et prébendes diverses et variées. Ils l'ont tous faits.

  • gegeclermont

    France TV, c'est la gabegie financiere. France 3, source de déficit par son personnel pléthorique est le fief de la non-productivité. Il faut dans ce groupe baisser de 20 à 25% les dépenses ! Mais avec M. Bloche, ce sera pub après 20H et augmentation des taxes !

  • Abner de Sabatier

    Ça sert à quoi les copains ? Et dire que Nicolas Sarkozy plaçait les siens paraît-il.