Do you speak nouveau french ?

Rangez vos vieux Roberts, il va falloir jacter façon 2025. Le Petit Larousse a fait connaître les 150 nouveaux mots, qui vont enrichir la prochaine édition de son dictionnaire. Si en 2024 vous étiez déjà « en PLS », 2025 sera pour vous encore plus « malaisant ». Tenez-vous prêts ! Voilà à quoi pourrait ressembler le parfait petit best-seller « progressiste » de la rentrée littéraire de septembre.

Vous avez deux heures pour tout traduire : « Sandrine vient de quitter Fabien, désormais tout les oppose. Lui, masculiniste en mode platiste fan d'ultra-trail, ne jure que par les storys d'Antoine Griezmann et la vidéosurveillance algorithmique. Quant à elle, fast fashion addict, elle verdit chaque jour. À cause de sa détox digitale ? Pas vraiment. Son mug de Kombucha, posé à côté de ses mac, trahit ses écogestes. Journalistes permitents dans la Femtech, ces deux-là s'étaient rencontrés dans un colloque sur les polluants éternels. Tous deux avaient écrit sur le scandale des mégabassines qui avait contraint un labo agrotoxique à fermer. Si elle éprouve encore pour lui des sentiments, son désir d'empouvoirement a tout balayé. À l'initiative du Référendum d'initiative partagée des trottinettistes afro-descandants, Sandrine ne jure que par la déconjugalisation. »

Merci Bernard !

Ironie du sort, ou comble du mauvais goût, France Télévisions a annoncé l'arrêt de l'émission Des chiffres et des lettres le jour de la disparition de Bernard Pivot, celui qui donna ses lettres de noblesse à l'audimat littéraire. Ce grand amateur de vin rouge et d'humour noir aurait certainement apprécié cette funeste ironie, lui qui sur son compte Twitter maniait l'aphorisme taquin : « L'habitude des radios de m'appeler à la mort d'un écrivain est si grande que, le jour où je mourrai, elles m'appelleront », écrivait-il en 2016.

Pivot, 3 consonnes et 2 voyelles, ne fut pas le mot le plus long du Paf, mais certainement le plus utile. Aux éditeurs, d'abord, qui lui doivent pour certains un Luberon en viager. À la littérature, ensuite, qui n'est jamais reconnaissante. Et à nous, surtout, enfants, parents et grands-parents de la communale, biberonnés à la dictée dominicale, chaudronnés au bouillon de culture, plus ivres de lecture qu'un Bukowski chancelant sur un plateau télé nicotiné. Merci, Bernard ! Et pardonne cette « apostrophe » apocryphe dans Le Point, ponctuation bourgeoise d'un toxicomane du point d'exclamation !

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Brèves de viaduc et mauvais esprit de la semaine

Du jamais-vu dans l'histoire du syndicalisme. À cause de Guillaume Meurice, la radio de service public va faire grève un dimanche. On ne peut décidément plus faire confiance aux gauchistes de ce pays.

Qatari blues

Entendu mardi soir au Parc des princes : « On a plus de chance de voir le conflit israélo-palestinien se régler que le PSG gagner la coupe de la League. »

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Calendrier syndical

Cette année, l'Ascension et l'armistice font bon ménage. Un pont du 8 mai à double échelle. Tandis que Jésus montait au ciel, les Allemands descendaient de leur piédestal.

Aide à mourir

Le protocole avance : Élisabeth Borne prépare un livre sur son passage à Matignon. À paraître aux Éditions du pilon, collection 49.3 de rire.

La défaite en chantant

Comme chaque année, le second samedi de mai c'est à Stéphane Bern que sera confiée la présentation de l'Eurovision. Rien de plus normal qu'un spécialiste de l'histoire pour commenter une défaite annoncée.

Régis Mailhot est un humoriste et chroniqueur français. Scène, radio, télévision, il est sur tous les fronts depuis presque vingt ans. Homme de scène à succès, et auteur d'ouvrages satiriques, ce trublion est révélé dans l'émission de radio Le Fou du roi sur France Inter, et consacré durant neuf saisons sur RTL avec ses billets d'humeur matinaux, et le midi aux côtés de Stéphane Bern. Il sévit aussi dans l'émission d'humour culte de Paris Première, La Revue de presse. Régis Mailhot est au Théâtre des Deux Ânes et en tournée avec son spectacle Les Nouveaux Ridicules.