Propos antisémites et lourdeurs administratives : un maire du Rhône démissionne

Claude Cohen est à bout. Le maire de Mions (Rhône), commune de 15 000 habitants, veut démissionner, ses fonctions étant malmenées par la « lourdeur administrative », le manque de soutien financier de la métropole de Lyon et à cause des propos antisémites dont il est régulièrement la cible depuis le début de son mandat.

L'élu de 75 ans a annoncé la nouvelle sur Facebook, indiquant avoir envoyé sa lettre de démission le 17 avril dernier. Une décision qui intervient notamment après qu'un recours gracieux, déposé par la ville à la suite d'une pénalité pour des carences en matière de logement social, a été rejeté en mars dernier.

« C'est le cumul de plusieurs choses », a-t-il souligné ce dimanche. La ville de Mions, située au sud-est de Lyon et qui compte environ 15 000 habitants, fait partie des sept communes pour lesquelles la préfecture du Rhône a repris la main en matière de logement social, après avoir constaté des carences en la matière.

Cela signifie aussi une majoration sur le prélèvement financier annuel auquel toute commune déficitaire est soumise. Claude Cohen se dit « révolté » sur ce dossier et aurait souhaité plus de compréhension des autorités face au « manque de foncier ».

« Je suis tanné »

Autre point, même si « ce n'est pas le principal », il évoque également les propos antisémites dont il rapporte avoir été la cible au cours de son mandat. Il a été élu une première fois en 2012, puis réélu en 2020. « C'est systématique, j'ai droit à tous les propos antisémites, qui sont parfois en dents de scie : en fonction de ce qu'il se passe en Israël, on m'oublie ou on m'attaque », dit-il.

À LIRE AUSSI Antisémitisme : retour au Moyen Âge « Je suis tanné, j'en ai pris tellement que je me suis habitué », confie-t-il. Il a précisé avoir déposé des plaintes qui sont restées sans suite. Claude Cohen précise avoir « préparé la relève » pour sa succession. Il continuera de siéger au conseil municipal et au conseil de la métropole.