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Textile. Le Minor exporte son savoir-faire

Dans le petit monde des marinières made in France, Le Minor s'est fait un nom. L'entreprise guidéloise, qui exporte la moitié de sa production, réalise un chiffre d'affaires de 1,3 MEUR et emploie aujourd'hui une trentaine de salariés. Des petites mains expertes auxquelles l'ex-Manufacture de Bonneterie lorientaise peine à trouver des remplaçantes qualifiées.

Coupe, pose, couture, finition... Les ouvrières de Marie-Christine Grammatico (en haut, à droite) ont des dizaines d'années d'expérience à leur actif.
Coupe, pose, couture, finition... Les ouvrières de Marie-Christine Grammatico (en haut, à droite) ont des dizaines d'années d'expérience à leur actif.

« Faire du made in France et préserver l'ADN de l'entreprise ». C'est le cap que s'est fixé la fratrie Grammatico lorsqu'en 1987, elle a racheté La Manufacture de Bonneterie lorientaise (MBL), alors en faillite. Le textile, Marie-Christine Grammatico et ses deux frères, Émile et Jean-Luc, connaissent. Ils viennent du nord de la France, une terre de façonniers.

30 ans après, ils ont fait prospérer « ce patrimoine textile authentique », basé sur la marinière et le pull marin écru et bleu marine. Sans jamais céder aux sirènes du prêt-à-porter, Le Minor a diversifié gammes et couleurs. De la création à la confection, tout est fait à Guidel. Les bonnetières tricotent la laine et le coton qui ont fait le renom de cette entreprise.
 

Petites séries et diversification



Le Minor fabrique marinières, pulls, sweats, cabans... en petites séries - une douzaine à la taille - ou en grandes - une centaine à la taille, selon les besoins, et à la demande des clients. Lorsqu'en 2010, l'entreprise a perdu son contrat avec la Marine nationale - « la fabrication de pulls est aujourd'hui externalisée en Roumanie » - les Grammatico ont rebondi en ouvrant notamment leurs portes à des créateurs. « Nous mettons à leur disposition l'outil et le savoir-faire pour des collections clé en main. Et Le Minor bénéficie de l'histoire que ces créateurs vont raconter avec leurs produits ». Cette diversification va jusqu'à la fabrication de bracelets avec des chutes de marinières par exemple...
 

50 % à l'export



Même la vente est assurée sur place. Un magasin d'usine est contigu à l'atelier, installé zone des Cinq-Chemins. 50 % des produits guidélois sont vendus à l'export. « Japon, États-Unis... Là-bas, on apprécie à sa juste valeur le "made in France" », explique Marie-Christine Grammatico. Car, si dans l'Hexagone, les produits manufacturés français ont connu un retour en grâce depuis quelques années, leur coût reste un frein à l'achat.

La principale concurrence, pour Le Minor comme pour d'autres, « elle vient des pays de l'Est et du Portugal ». Et la principale difficulté, « c'est que l'industrie textile française a été démantelée dans les années 80 », déplore Marie-Christine Grammatico. « Même moi qui me fournissais en coton dans le nord de la France, je suis obligée aujourd'hui de m'approvisionner en Allemagne ! ».
 

Transmettre un savoir-faire



Et la disparition d'outils et de savoir-faire a une autre conséquence : la difficulté à trouver de la main d'oeuvre qualifiée. « Mes salariées sont là depuis MBL. Mon atelier ronronne... Mais mes ouvrières vont partir à la retraite. J'ai besoin dès aujourd'hui de trois à quatre personnes pour prendre le relais ». Car il faut un à deux ans pour transmettre un tel savoir-faire.

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À plus long terme, et pour assurer la pérennité de cette confection made in France, Marie-Christine Grammatico aimerait que les façonniers de Bretagne mettent en commun des moyens pour créer « une véritable chaîne de formation - « équipes, machines, monitrice... ». Fileuse d'Arvor, Armor-Lux, Le Minor... « Nous avons tous le même problème de continuation d'un savoir-faire ». Un savoir-faire qui a pourtant de l'avenir. En 2014, Le Minor a réalisé un chiffre d'affaires de 1,3 MEUR.

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