C'est irréversible

Faux. La castration chimique est un traitement médical par ingestion de médicaments qui permet de bloquer le fonctionnement des organes sexuels en abaissant le taux de testostérone. Les substances injectées agissent "au niveau central du système nerveux qui ont comme effet de supprimer la production de testostérone", explique Pierre Collart, docteur en psychologie. Si tôt la fin du traitement, l'effet d'inhibition s'annule.

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C'est un traitement quotidien

Faux. Les médicaments utilisés pour la castration chimique, Androcur et Triptoréline (également prescrits dans certains cas de cancer de la prostate), sont administrés par injection, tous les trois mois. Des recherches sont en cours pour que cette injection se fasse tous les six mois.

C'est sur la base du volontariat

Vrai. La décision de pratiquer une castration chimique ne peut émaner que de la personne incriminée. Si le patient souhaite suivre un traitement il le fait, mais dès lors qu'il souhaite l'arrêter, il l'arrête. 

C'est interdit

Vrai et faux. Ce traitement est strictement interdit sur le territoire français. Des propositions de loi visant à rendre légale la castration chimique ont vu le jour, sans jamais aboutir. En 2007, Nicolas Sarkozy annonçait l'ouverture d'un hôpital fermé pour les personnes coupables d'agressions sexuelles. Il prévoyait que les récidivistes y suivent un traitement hormonal : la castration chimique. La proposition de loi, portée par Bernard Debré, qui en a découlé n'a jamais été adoptée en assemblée.

En revanche la castration chimique est autorisée aux Etats-Unis, en Allemagne, au Danemark, en Belgique, en Suède, au Canada, en Norvège et en Pologne.

C'est efficace

Vrai...à certaines conditions. Mettre un patient sous castration chimique ne résout rien. Il faut une prise en charge globale, et notamment psychologique, du patient pour que le traitement soit efficace. Les médicaments prescrits permettent effectivement d'annihiler la libido des personnes assujetties au traitement mais doivent  impérativement être complétés par un suivi au long cours.

"Les personnes l'ayant suivi se sont dites très soulagées, libérées temporairement des pulsions insupportables qui les envahissent", explique Christiane de Beaurepaire, qui a étudié le traitement en milieu carcéral et à l'extérieur, sur Slate.fr. Pour Martine Fossier, "lorsqu'il est temporaire, le traitement est souvent interrompu à la sortie de prison, ou dès que la surveillance se relâche". Son efficacité en devient donc relative.

C'est coûteux

Vrai. Le traitement médical coûte une centaine d'euros par mois. A la charge du patient, cette somme peut en dissuader certains. C'est pourquoi en Belgique, depuis le mois de septembre, la sécurité sociale rembourse la castration chimique.

C'est utile pour tous les délinquants sexuels

Faux. La castration chimique "n'a d'intérêt ou d'utilité que chez les patients qui ont des problèmes de compulsion. Il s'agit de personnes qui vont se faire dépasser par leurs pulsions. Pulsions qui vont les conduire, par exemple, à toucher le premier enfant qui passe", rappelle Pierre Collart, docteur en psychologie en Belgique, où la castration chimique est légale. "En 12 ans, sur environ 1000 patients qui sont venus dans notre unité de santé [équipe spécialisée dans le traitement des délinquants sexuels], à peine quelques dizaines d'entre eux ont été placés sous castration chimique", a-t-il précisé sur LCI.fr.

C'est la seule solution

Faux. En Hollande, il existe des lieux et numéros de téléphone où les gens ont, lorsqu'ils sont sujets à des tentations perverses, la possibilité d'avoir une écoute. Un système qui permet d'éviter d'entrer dans la perversité.