POTERIES CANAQUES
ET POTERIES PRÉHISTORIQUES
EN NOUVELLE-CALÉDONIE
Contribution à l'archéologie et à la préhistoire océanienne.
Un des traits technologiques différenciant la Mélanésie de la Polynésie est l'existence générale de la poterie dans le premier domaine alors qu'elle n'existe pratiquement pas dans le deuxième. On peut se demander à ce propos s'il n'y a pas simplement là une raison d'ordre surtout technique : les îles volcaniques — principalement basaltiques et madréporiques — de l'Océanie tropicale se prêtant fort peu à la formation d'argiles et de terres à poterie, contrairement aux fragments continentaux ou aux îles andésitiques des guirlandes mélanésiennes.
Sera envisagé ici le problème des poteries dans l'archipel néocalédonien, principalement à la lumière des matériaux que j'ai pu y collecter à l'occasion de mes itinéraires géologiques.
Les gisements de poteries sont, en Nouvelle-Calédonie, divers, comme le sont les poteries elles-mêmes. Une première catégorie de gisements, qui comprend la majorité des gisements de poteries « canaques » historiques ou protohistoriques, comprend les sites à aptitudes humaines, soit qu'ils aient été d'anciens emplacements de tribus ou de cases, soit qu'ils aient constitué des endroits propices au dépôt des morts ou à la conservation de leurs crânes. Les premiers se trouvent souvent dans les plaines (pi. I, fig. 1), au voisinage des rivières ou des baies côtières, ou bien au voisinage des confluences de torrents dans la montagne. A côté de débris de cuisine plus ou moins abondants formés principalement de coquilles marines et terrestres, on y trouve presque toujours, dès qu'on gratte un peu le sol, des tessons de poteries souvent en quantité considérable (exemple : ancienne tribu d'Omboa, sur le chemin de La Foa à la presqu'île Lebris). Dans les terres défrichées, cela se traduit par