Couverture fascicule

Lyrisme et dépersonnalisation : l'exemple de Baudelaire

[article]

Année 1973 6 pp. 29-37
Fait partie d'un numéro thématique : Figures du lyrisme.
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 29

VICTOR BROMBERT

Lyrisme et dépersonnalisation : l'exemple de Baudelaire

(Spleen, LXXV)

... une magie suggestive contenant à la fois l'objet et le sujet, le monde extérieur à l'artiste et l'artiste lui-même.

Baudelaire.

Poetry... is not the expression of personality, but an escape from personality.

T.S. Eliot.

Baudelaire ne veut pas croire au hasard : «... toute composition littéraire, même critique, doit être faite et manoeuvrée en vue d'un dénouement. Tout même un Sonnet ; jugez du labeur !... » Labeur d'autant plus ardu qu'il s'agit également de nier la prépotence de la subjectivité, et que le « libre exercice de la volonté », apanage des vrais poètes, doit non seulement soumettre fin et moyens à une même économie, mais abolir les barrières factices qui sépareraient le sujet de l'objet \

Nul poème de Baudelaire n'illustre mieux que Spleen (LXXV) — justement un sonnet ! — cette manœuvre spéculaire et cet effacement des frontières permettant au sujet de disparaître dans l'objet: poème de la liquidité et de la liquidation; poème du temps de la mort (mais d'une mort particulière, impliquant le point de vue du posthume) ; poème aussi de l'absence, et spécifiquement de l'absence de «sujet».

Pluviôse, irrité contre la ville entière,

De son urne à grands flots verse un froid ténébreux

Aux pâles habitants du voisin cimetière

Et la mortalité sur les faubourgs brumeux.

Mon chat sur le carreau cherchant une litière Agite sans repos son corps maigre et galeux ; L'âme d'un vieux poète erre dans la gouttière Avec la triste voix d'un fantôme frileux.

Le bourdon se lamente, et la bûche enfumée Accompagne en fausset la pendule enrhumée, Cependant qu'en un jeu plein de sales parfums,

1. Correspondance générale, L. Conard, 1947, II, 256 ; Œuvres complètes, Pléiade, 1963, 343, 1099.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw