Près de Lyon : pour faire fuir les dealers, ils font pousser des champignons

Le parking d'une résidence du Tonkin, à Villeurbanne, avait été investi par des dealers. Mais le bailleur social a trouvé une solution assez insolite pour les faire fuir.

Une champignonnière va voir le jour dans le garage du 3 rue Jacques Brel, à Villeurbanne.
Une champignonnière va voir le jour dans le garage du 3 rue Jacques Brel, à Villeurbanne. (©Ludivine Caporal/actu Lyon)
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Une façon d’utiliser l’agriculture urbaine comme on l’a rarement vu. 

Dans le parking d’une résidence du Tonkin, à Villeurbanne, dans la métropole de Lyon, une immense champignonnière (endroit où l’on cultive des champignons) va bientôt voir le jour afin d’éloigner les dealers qui avaient investi les lieux.

L’idée avait été soufflée par l’ancien adjoint à l’urbanisme aujourd’hui décédé, Richard Llung, à l’oreille du bailleur social Vilogia, propriétaire de l’immeuble.

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Un parking servant pour le trafic et le stockage de drogues

« Il y a quelques années, on a repris du vieux patrimoine HLM pour le réhabiliter dans le quartier du Tonkin. On a très vite été confrontés à la problématique du trafic de drogue », explique Romain Albert, directeur régional de Vilogia.

Autour de la résidence du 3 rue Jacques Brel, les dealers s’étaient installés un peu partout, dans les parties communes mais aussi et surtout dans les sous-sol. « Le parking avait été complètement délaissé par l’ancien bailleur, aucun box n’était loué. C’était devenu un point de trafic et de stockage », livre Romain Albert.

Pour y mettre un terme, le bailleur s’est donc tourné vers Cycloponics, une entreprise spécialisée dans la reconversion d’espaces souterrains désaffectés en ferme urbaine. Un contact fourni par Richard Llung, « qui avait une appétence pour l’agriculture urbaine et souhaitait la développer à Villeurbanne ».

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Le Tonkin, un quartier sensible gangréné par le trafic de drogue

Le quartier du Tonkin fait partie des zones sensibles de Villeurbanne. Gangréné par le trafic de drogue depuis de nombreuses années, le quartier a récemment été le théâtre de trois fusillades et fait actuellement l'objet d'une opération spéciale de police, intitulée "place nette".

« Occuper l’espace »

L’objectif de cette champignonnière de 1 200m2 ? « Occuper l’espace » pour que les dealers ne se sentent plus libres de s’en saisir.

L’accès au parking a donc été condamné et un système de sécurité a été mis en place au cours des travaux de mise aux normes, qui se sont achevés en septembre 2022.

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Plus de deal dans la zone

Si l’activité de culture de champignons ne débutera qu’à partir de 2024, le concept semble déjà avoir rempli son objectif.

« Nous n’avons plus de deal dans cette zone. Malheureusement, nous ne réglons pas le problème du trafic de drogue en lui-même puisqu’il se déplace ailleurs, mais nous l’évacuons au moins de notre bâtiment », commente Romain Albert.

Les premières récoltes des champignons made in Villeurbanne devraient, elles, se faire au printemps prochain.

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