Val-d'Oise. Cergy-Pontoise : ces maires et candidats abandonnés par la concurrence

Dans six communes de l'agglo cergypontaine, une seule liste sera en piste lors des municipales de mars. La cause : une crise de la vocation, mais pas seulement.

À Osny, pas de guerre des affiches. Une seule liste sera en lice en mars prochain. Un cas de figure également rencontré dans cinq autres communes de l'agglo cergypontaine. Du jamais vu.
À Osny, pas de guerre des affiches. Une seule liste sera en lice en mars prochain. Un cas de figure également rencontré dans cinq autres communes de l’agglo cergypontaine. Du jamais vu. (© La Gazette du Val-d’Oise)
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Osny, Courdimanche, Puiseux-Pontoise, Boisemont, Maurecourt et Menucourt : n’en jetez plus, la coupe est pleine ! À Cergy-Pontoise, (Val-d’Oise) une seule liste est, à ce jour, en lice pour les élections municipales de mars prochain dans pas moins de six des 13 communes du territoire. Du jamais vu dans l’ex-Ville nouvelle.

« Je ne m’en réjouis pas »

À Osny, commune de 17 000 âmes, Jean-Michel Levesque (Lr) est de ces maires et candidats boudés par la concurrence.

 Monter une liste, ce n’est pas si aisé. À Osny, il faut 34 noms », avance en guise d’explication celui qui avait en 2011 pris la succession de Christian Gourmelen et briguera en mars un deuxième mandat.

« Je pense sincèrement avoir fait le job, poursuit-il. La disparition des partis a sans doute également joué… Ceci dit, une seule liste, ça n’est jamais très bon signe pour la démocratie, je ne m’en réjouis pas. »

À Courdimanche aussi, Elvira Jaouën (dvg, ex-Ps) partira seule avec la certitude d’être élue dès le premier tour dans une ville où la droite est en sommeil.

On a réussi à fédérer autour d’un projet où tout le monde se retrouve. On a eu une écoute attentive et un dialogue ouvert avec nos concitoyens. Quand il y a des divergences, on est capable d’en discuter. On a transformé la ville aussi. On a réussi à l’apaiser. On est passé de la confrontation permanente au dialogue. » L’autre raison de cette candidature solitaire tient, selon la maire, à « la désaffection de [ses] concitoyens vis-à-vis de l’engagement et de la difficulté d’exercer le mandat de maire ».

Désert des ambitions

La crise de la vocation, elle n’est pas la seule à l’évoquer quand il s’agit d’expliquer ce désert des ambitions. À Menucourt, Éric Proffit-Brulfert (dvg tendance écologiste) est sur la même ligne.

Il y a une désaffection. Les gens n’ont plus envie de s’embêter à donner de leur temps. Il y a une crise de la politique et une défiance vis-à-vis des élus même si nous, élus de proximité, on ne nous jette pas de tomates. Les gens ne font plus confiance à la classe politique en général. »

Le maire sortant, élu pour la première fois en 2001 et qui visera un quatrième mandat, met également en avant son bilan et sa domination électorale pour donner à comprendre cette concurrence fantomatique. « Les gens sont satisfaits. Et puis sans prétention, les scores que j’ai obtenus en 2008 et 2014 (respectivement 88,87 et 84,69 % des voix) en ont sûrement découragé quelques-uns, ça peut être une explication. »

Esprit village

À Maurecourt, la cause est ailleurs. Joël Tissier, premier adjoint (Eelv), pour la première fois tête de liste en mars suite au retrait du maire en place, Gérald Rutault (dvg), convoque la relation de confiance tissée avec les habitants au fil des années.

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 Maurecourt, c’est un village avec une politique de village. À Maurecourt, il n’y a pas eu de grave erreur ou de crise majeure depuis 25 ans que nous sommes élus avec Gérald Rutault. Les gens ne veulent pas forcément de renouvellement, on est identifié. »

À Cergy-Pontoise, comme dans d’autres contrées valdoisiennes, si la concurrence électorale n’est pas encore tout à fait l’exception, elle n’est plus la règle.

 

L’exception cergyssoise
Sept listes en 2008. Six en 2014. Et dix en 2020 ! À Cergy, les candidats se bousculent au portillon pour prendre part aux élections municipales des 15 et 22 mars.
Une tendance à contre-courant de ses voisines Osny, Courdimanche… (lire ci-dessus) et dans une moindre mesure Pontoise (cinq listes) et Jouy-le-Moutier (trois listes).
Casse-tête chinois
À Cergy, dix listes sont ainsi annoncées avec pour conséquence un émiettement des voix et des stratégies de rapprochement dans l’entre-deux tours synonymes de casse-tête chinois.
Pour ce nouveau combat des urnes, les candidats en lice seront les suivants (par ordre alphabétique) : Inès Ben Yacoub (Lfi), Mathieu Bouda (Lrem), Cécile Escobar (dvg), Jean-Paul Jeandon (Ps), Hyllem Khelf (Upr), François Lefebvre des Noettes (Poid), Bley Mokono (dvg), Armand Payet (dvd), Alexandre Pueyo (Lr), Sanaa Saitouli (dvg).
À Cergy, sous réserve qu’un nouveau candidat ne se déclare, ils seront 490 hommes et femmes (49 noms par liste contre 45 en 2014) à solliciter les suffrages des Cergyssois. L’embarras du choix et la preuve que l’engagement en politique n’est pas mort !

 

Ailleurs, des duels
À Saint-Ouen-l’Aumône, Éragny-sur-Oise, Vauréal et Neuville-sur-Oise, ce ne sera pas non plus la ruée en préfecture pour déposer sa liste. À Neuville, le maire sortant Gilles Le Cam (dvd) trouvera sur sa route Frédéric Pain (Lr), chef de file de l’opposition.
À Vauréal, la maire sortante Sylvie Couchot (dvg) sera opposée à Rida Boultame (Modem).
À Saint-Ouen-l’Aumône et Éragny-sur-Oise, l’affrontement tournera à un duel gauche-droite. Véronique Pélissier (Lr) vs Laurent Linquette (Ps) à Saint-Ouen-l’Aumône. Thibault Humbert (Lr, Libres !) face, sans doute, à Yannick Maurice à Éragny-sur-Oise.

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