« Il y a des chances. » Contacté par actu.fr, Fabrice Mottez, rédacteur en chef de la revue « l’Astronomie », chercheur (CNRS) à l’Observatoire de Paris, ne veut pas trop s’avancer.
Car, comme l’auteur de ces lignes, vous faites peut-être partie de ceux qui ont raté les aurores boréales apparues dans la nuit de vendredi 10 au samedi 11 mai 2024. Les réseaux sociaux, inondés d’images toutes les plus sublimes que les autres, permettent de voir ce que l’on a raté, mais rien ne vaut la véritable vision de ce phénomène majestueux.
Alors, on a cherché à savoir s’il serait possible d’en voir de nouveau dans la nuit de ce samedi 11 au dimanche 12 mai.
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Comment se forme une aurore boréale ?
Avant toute chose, rappelons que les aurores boréales sont difficiles à anticiper, car complexes à mesures. Concrètement, elles se forment avec l’interaction entre les particules chargées du vent solaire et la haute atmosphère
« Ce phénomène est lié au Soleil, qui envoie un vent de particules (des électrons, des protons…) en permanence dans l’atmosphère. Ce vent rencontre ce qu’il y a sur son passage, et quand il passe à proximité de la Terre, dans son champ magnétique, il interagit avec des éléments terrestres », décrit Fabrice Mottez.
Une petite partie de ce vent rentre dans l'environnement de la Terre, y reste quelques heures (en changeant de direction, de vitesse...), puis est réémis vers la Terre. C'est ce phénomène d'évacuation qui provoque les aurores, et donc cette lumière verte.
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« Les conditions sont bonnes »
Vendredi, cinq tempêtes étaient en cours sur le soleil, elles ont déclenché des éjections de masse coronale, « c’est-à-dire que le vent est expulsé assez rapidement et de façon très dense ».
De quoi causer des aurores boréales plus fortes que d’habitudes, et qui ont pu être observées cette nuit.
Et ce samedi ? « On ne sait pas s’il y aura des éjections de masse coronale », explique Fabrice Mottez. En revanche, « les conditions sont toujours bonnes ».
Hier, nous étions sur un niveau d'alerte G5 (le maximum niveau d'alerte pour les tempêtes géomagnétiques, NDLR), aujourd'hui, c'est G4.
Hier, plusieurs tempêtes étaient en route, c’est donc possible d’en voir de nouveau ce samedi soir.
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Pourquoi on voit davantage d'aurores boréales ces derniers mois
Si ces derniers mois, l'on a vu plusieurs fois des aurores boréales, c'est en raison de l'activité du Soleil qui est proche de son pic. Selon un cycle, ce pic revient tous les 11 ans.
La « suite logique »
Il faut aussi prendre en compte un autre phénomène, « suite logique » aux tempêtes géomagnétiques, pointe le chercheur spécialiste des aurores boréales : « quand la Terre est secouée par des tempêtes, elle met trois jours à s’en ‘remettre’, avec des orages magnétiques ».
Et donc, l’on pourrait bien revoir des aurores boréales, mais sans doute moins intenses. Sur ce paramètre, on ne saura que précisément « trois heures avant, au dernier moment », nous indique Fabrice Mottez en précisant que la position du « champ magnétique » sera un paramètre important.
Constat confirmé par Éric Lagadec, astrophysicien à l’Observatoire de Côte d’Azur, sur X (ex-Twitter). Et « puisqu’on me le demande : oui, il y a des chances d’aurores cette nuit encore ».
Que faut-il savoir pour ne pas les rater ?
Pour espérer en voir, pas de secret : un lieu sombre, sans trop d’éclairage urbain, ni nuages, avec une vue dégagée vers le nord.
Et pour les photographier, poser son téléphone ou appareil photo sur un pied, pour faire des longues pauses. La clé pour obtenir de magnifiques clichés.
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