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Voix sur IP

téléphonie sur IP

La voix sur IP[1], ou « VoIP » pour « Voice over Internet Protocol », est une technologie informatique qui permet de transmettre la voix sur des réseaux compatibles IP, via Internet ou des réseaux privés (intranets) ou publics, qu'ils soient filaires (câble/ADSL/fibre optique) ou non (satellite, Wi-Fi et réseaux mobiles).

Des logiciels de VoIP tels que Skype, Signal, Discord, WhatsApp[2],[3] gèrent aujourd'hui tous les flux multimédia (téléphonie, appels vidéo, messagerie instantanée et transferts de fichiers).

En ce qui concerne la téléphonie uniquement, cette technologie est complémentaire de la téléphonie sur IP (« ToIP » pour Telephony over Internet Protocol), qui concerne les fonctions réalisées par un autocommutateur téléphonique IPBX.

Histoire modifier

La prudence des messageries instantanées modifier

Les projets des entreprises s’intéressant à la VoIP ont été dopés par la création, le , par Marc Andreessen et Jim Clark de Netscape qui sort le son navigateur web Netscape Navigator, le premier du genre, montrant ainsi les possibilités d'Internet.

Dans la seconde partie des années 1990, les premiers acteurs grand public d'Internet ont proposé des services de messagerie instantanée permettant de passer à la « Voix sur IP » mais n'ont pas pris le risque de mettre cette option en avant, afin de ne pas inquiéter les grands opérateurs traditionnels de télécoms. La messagerie ICQ est lancée en 1996 par les deux étudiants fondateurs de la jeune entreprise israélienne, Mirabilis, qui permet de retrouver ses amis et de gérer la liste de ses contacts personnels, puis elle est rachetée pour 285 millions de dollars en 1998 par AOL Time Warner. Parallèlement, écrit en langage PL/1 sur un ordinateur par Dave Brown, AIM est présenté par AOL en mai 1997.

QQ, le clone chinois d’ICQ, crée un protocole fermé et propriétaire, concurrencé en 1998 par le protocole libre et ouvert Jabber.

Les fournisseurs de contenu d’Internet (Yahoo! Messenger en 1998, MSN Messenger en 1999 et Gadu-Gadu en 2000) lancent leurs propres Messageries instantanées, gratuites mais propriétaires et fermées, financées par la publicité. Pour capter la croissance, ils évitent cependant de trop y recourir, note Olivier Petit, webmestre de Kikoo, un site Web sur les messageries instantanées[4].

En août 1999, ICQ compte 38 millions d’abonnés et AIM 25 millions[5], avec 0,15 million connectés en permanence[5]. Microsoft, qui a lancé son propre logiciel de messagerie instantanée le [5], s'allie avec Yahoo! Messenger, et des sociétés de la galaxie AT&T, comme Excite, Activerse, Tribal Voice, Prodigy Communications, et Infoseek[5] pour lui demander une norme commune afin de faire communiquer toutes les Messageries instantanées. AOL se défend en soulignant que son logiciel AIM est totalement compatible avec « IBM Lotus Note » et les produits équivalents de Netscape, RealNetworks et Apple[5]. Le Monde met alors en garde contre « Une porte d'entrée commode pour les pirates et les virus », l'User Datagram Protocol étant beaucoup moins protégé que sa version Internet, le TCP/IP [5] et observe qu'ICQ, la référence, autorise déjà « l’usage de la téléphonie et la visioconférence »[5] et que Microsoft a dans son jeu le logiciel NetMeeting (visioconférence), aussi disponible sur le « Messager Voila », alias Messager Wanadoo, réservé aux abonnés de Wanadoo (France Télécom)[6]. En émerge même un projet d'adaptation de la technologie de messagerie électronique instantanée d'AOL (AIM) pour les téléphones portables de Motorola[7].

Vocaltec et Net2Phone, les pionniers modifier

Parallèlement, le premier émetteur-récepteur audio de voix sur IP a été breveté en 1995 par VocalTec[8],[9],[10],[11], fournisseur de télécoms israéliennes fondé par Alon Cohen et Lior Haramaty[12]. VocalTec avait très tôt lancé une application de messagerie vocale sur Internet, en [13], qui a un certain retentissement car dès , le magazine français grand public L'Express cite VocalTec, petite société israélienne, et Netphone, pour Macintosh, édité par l'américaine Electric Magic, en observant que le coût sera « environ cinquante fois » moindre qu'avec les tarifs de France Télécom, même si « ce n'est pas vraiment du téléphone, plutôt du talkie-walkie », prévient Michel Lopez, fondateur de MLC Labs, un centre d'essai de matériel informatique[14]. Le cabinet IDC estime alors que le marché de la voix sur IP va passer d'un demi-million d'utilisateurs en 1995 à 32 fois plus, quatre ans après[13], pour un chiffre d'affaires centuplé[13] à un demi-milliard de dollars[13].

Vocaltec offre en , trois ans plus tard, la possibilité d'appeler aussi des téléphones classiques[12]. Entre-temps, cette fonctionnalité supplémentaire est lancée en août 1996[15] par un nouveau concurrent, Net2Phone[12], logiciel disponible gratuitement[16], en payant les communications par tranche de 25 dollars, une opportunité rapidement considérée comme sans intérêt pour les Américains, qui peuvent obtenir les mêmes tarifs en utilisant leur téléphone[16], mais quatre à cinq fois moindre que les tarifs de France Télécom [16], même si la qualité du son, très variable, est inférieure à celle d'une communication classique, IDT préparant une compression numérique qui réduira l'effet d'écho parfois gênant[16], observe Le Monde en février 1997, en notant qu'IDT, important fournisseur d'accès à Internet[16], est un opérateur télécom de longue distance, né de la déréglementation du marché américain[16]. Fondé en 1990, il s'est fait une réputation de casser les prix[15] et lancera au un partenariat avec Packard Bell pour intégrer automatiquement Net2Phone dans ses PC en France[15].

Au Japon, plusieurs sociétés offrent du téléphone international via Internet à partir de [17], service alors à l'essai chez Finland Telecom et le Suédois Tele2[17].

Également en 1997, une étude de Forrester Research prévoit que le marché mondial du téléphone sur Internet passera les 180 millions de francs en 1997[17], sur un total de 2000 milliards de francs, selon l'Observatoire mondial des systèmes de communication (Omsyc)[17], et montera à 10 milliards de francs en 2004[17].

VocalTec neutralisé par Deutsche Telekom modifier

Deutsche Telekom prend 21,1% du capital de VocalTec dès 1997 pour 48,3 millions de dollars[18]. Le géant allemand de la téléphonie annonce alors qu'un millier de ses clients vont tester son produit[18]. C'est le premier opérateur télécoms au monde à réaliser un tel investissement[18]. Mais les effets d'annonce servent d'abord à occuper le terrain et ces tests vont s'étaler sur plus d'un an. Deutsche Telekom n'a ouvert son propre service, utilisant la technologie VocalTec, que le [19]. La presse affirme alors, sans pouvoir vérifier ces intentions, que Deutsche Telekom souhaite investir 18 milliards de dollars dans ce secteur[19], pour défier les américains Qwest Communications et Level 3[19], ou le service Connect'N Save d'AT&T, offert à Boston, Atlanta, Phoenix, Baltimore, Miami et San Francisco pour 2 dollars par mois et 8,5 cents la minute[19]. Tom Evslin, ex-vice-président d'AT&T, passé chez l'opérateur ITXC, spécialisé dans la VOIP avait estimé dès la fin 1997 que «les appels nationaux et internationaux passeront en majorité par Internet dans cinq à dix ans».

Entre-temps, la concurrence s'est avivée au cours de l'année 1997, mais surtout entre startups. Tandis qu'apparait en 1996 « WebTalk », de la société Quaterdeck[20], VocalTec, au coude à coude avec Net2Ppone[21], n'a plus que 20% du marché mondial[21]. Celui-ci reste encore restreint à 17 millions de dollars[21], et la part de VocalTec tombera à 10% dès l'année 1998[21]. Et de nouveaux services apparaissent, comme le système d'accès au courrier électronique par combiné téléphonique, conçu par une startup toulousaine d'une cinquantaine de salariées, primée par la Commission européenne[22], Elan informatique[22]. Elle est, comme VocalTec à ses débuts, spécialisée dans la synthèse vocale[22], après avoir racheté en 1985 une licence du Centre national d'études des télécommunications (CNET)[22], qui reste son partenaire pour concevoir un serveur permettant d'écouter ses e-mails et d'y répondre par téléphone[22] Etienne Lamort-de-Gail, l'un des responsables[22]. Le prototype est présenté dès le début de l'année 1997[22] mais la presse indique en novembre 1998 qu'il est toujours testé par France Télécom et Deutsche Telekom[22]. La Poste a lancé de son côté un service plus rustique pour convertir les emails en télécopie ou courrier papier[22].

Réaction des autres opérateurs classiques en 1996-1997 modifier

Le Monde souligne au printemps 1996 que « plus la compression est élevée, plus la voix est dégradée », qu'il faut parler « comme avec des talkies-walkies »[20] et que « les internautes redoutent, non sans raison, que la généralisation de ce type de service n'accélère la saturation du réseau »[20].

En avril 1996, IBM annonce qu'il vient de créer un groupe de travail international chargé d'établir un standard pour la téléphonie sur Internet[20] et Microsoft qu'il s'apprête à lancer son propre logiciel[20].

En décembre 1997, alors qu'il ne « se passe plus une semaine sans que soient annoncés de nouveaux produits ou services aussi ingénieux les uns que les autres », les acteurs traditionnels temporisent ou relativisent en estimant que la VOIP « mordra essentiellement sur l