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==== Histoire de l'Épire antique ====
{{Article connexe|Épire romaine et byzantine}}
[[Fichier:D70-0404-dodona.jpg|vignette|centre|redresse=3|Théâtre de [[Dodone]] avec en arrière-plan le mont Tomaros.]]

Les tribus épirotes pratiquent la même [[Religion grecque antique|religion]] que les autres Grecs, avec [[Zeus]] comme divinité principale. Leur centre religieux est à [[Dodone]], le plus ancien [[sanctuaire panhellénique]] de [[Grèce antique|Grèce]] et l'un des principaux oracles du monde grec. Les tribus épirotes participent aux jeux et festivals panhelléniques<ref>{{Chapitre |langue=en |auteur1=Miltiades Hatzopoulos |titre chapitre=The Boundaries of Hellenism in Epirus during Antiquity |auteurs ouvrage=Michael V. Sakellariou |titre ouvrage=Four Thousand Years of Greek History and Civilization. Athens |éditeur=Ekdotike Athenon |année=1997 |passage=140-145}}.</ref>.

D'après [[Thucydide]], les [[Chaoniens]] et les [[Thesprotes]] perdent leur royauté avant 429 av. J.-C., tandis que la dynastie [[Éacides|éacide]] se maintint en [[Molosses (Épire)|Molossie]] jusqu'en 232 av. J.-C. Les Éacides réalisent ensuite l'unité de l'Épire : en 330 , les Molosses et les Thesprotes se réunissent au sein d'un même État fédéral sous influence de la [[Royaume de Macédoine|Macécoine]]. Puis sous le règne de [[Pyrrhus Ier|Pyrrhus]], les Chaoniens rejoignent l'État fédéral<ref name="DICO1"/>.

La dynastie des [[Éacides]]s fonde un royaume puissant au {{-s-|V}} Pyrrhus est célèbre pour ses [[Guerre de Pyrrhus en Italie|victoires coûteuses]] contre les [[Rome antique|Romains]] (280-274). Peu après [[Alexandre le Grand]], Pyrrhus tente de sauver l'[[hellénisme]] occidental en [[Grande Grèce]] et en [[Histoire de la Sicile|Sicile]] et lutte victorieusement contre Rome. Parallèlement, il fait campagne en  et porte la guerre jusque devant [[Sparte]]. Sa mort marque la fin de l'indépendance des cités grecques en Italie du Sud : [[Tarente]] se livre aux Romains dès 272. Durant cette période (deuxième moitié du {{s-|IV}} et première moitié du {{-s-|III}}) l'urbanisation s'accélère en Épire : Gitana, Kastritsa, Ammotopos et Cassopé. Ces sites sont encore de nos jours biens conservés comme en témoignent leurs remparts, leurs édifices publics comme les théâtres (Gitana, Cassopé), leur maisons remarquablement conservées sur une grande hauteur (Ammotopos) et leur urbanisme (Cassopé).

Une ligue indépendante se forme en 234. Quand la dynastie éacide s'éteint, en 232, le ''[[koinon]]'' des Épirotes devint une république dirigée par un [[stratège]] annuel, assisté par deux ''[[prostatès]]'', l'un [[chaoniens|chaonien]], l'autre molosse.

[[Fichier:Epirus SPQR.png|vignette|La [[province romaine]] de l’[[Épire ancienne]] vers 120.]]
[[Fichier:Map roman cities in Greece-fr.svg|vignette|L'Épire à l’[[Empire romain|époque romaine]]<ref>Carte réalisée d'après M. Sève, ''Colonies et fondations urbaines dans la Grèce romaine'', dans J.-L. Huot (éd.), ''La Ville neuve, une idée de l'Antiquité ?'', Paris, 1988, {{p.|185-201}}.</ref>.]]
La région passe ensuite progressivement dans l'orbite [[Rome antique|romaine]] : alliance de [[Corcyre]] seule en 229, puis toute la région en 197. Ambracie est le port de débarquement des armées de [[Lucius Aemilius Paullus Macedonicus|Paul Émile]], pendant la [[troisième guerre macédonienne]] contre [[Persée (roi)|Persée]] (172 à 168). Cela n'empêche ni le sac en 189 de la capitale Ambracie par les Romains, ni le pillage et la capture d'une grande partie de la population épirote, vendue sur les marchés aux esclaves à Rome, par le consul romain [[Lucius Æmilius Paullus Macedonicus|Paul Émile]] (qui en tire une immense fortune) lors de son retour de la [[bataille de Pydna]] remportée sur les [[Royaume de Macédoine|Macédoniens]] mais sans butin. Le nombre des captifs est si grand (les sources antiques avancent le chiffre de {{unité|150000|personnes}}) qu'il fait chuter le prix de l'esclave de manière durable. La région est la première [[province romaine]] ultramarine en 148. En 146, l'Épire est incorporée dans la [[Macédoine (province romaine)|province romaine de Macédoine]].

En 31 av. J.-C., [[Auguste|Octave]] y fonde [[Nicopolis d’Épire]] pour célébrer sa victoire à [[bataille d'Actium|Actium]]. Cette cité a un statut exceptionnel, autant par son territoire très vaste que par son statut de ville libre. Sous Auguste, l'Épire est partagée entre les provinces de Macédoine et d'[[Achaïe (province romaine)|Achaïe]]. Vers 108, sous [[Trajan]], l'Épire est détachée de la Macédoine et érigée en province. À la fin du {{s-|III}}, sous [[Dioclétien]], l'Épire est divisée en deux provinces : l'Épire nouvelle (''Epirus novus'') et l'[[Épire ancienne]] (''Epirus vetus''). Sous la domination romaine, marquée par la construction de la [[Via Egnatia]], une partie de la population est [[Romanisation (histoire)|romanisée]] : ce sont les ancêtres des [[Aroumains]] actuels, dits ''[[Valaques]]''<ref>Mariana Bâra, ''Le lexique latin hérité en aroumain dans une perspective romane'', LincomEuropa Verlag, Munich 2004, {{ISBN|3-89586-980-5}}.</ref>{{,}}<ref>Asterios Koukoudis, {{mul|el|en}} ''The Vlachs : Metropolis and Diaspora'', éd. Zitros, Thessalonique 2003, {{ISBN|9789607760869}}.</ref>.