« Abbas Ier le Grand » : différence entre les versions

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{{Titre mis en forme|Abbas {{Ier}} le Grand}}
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{{Infobox Biographie2
| charte = Monarque
| charte = monarque islamique
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| nom = Abbas {{Ier}}
| image = Portraits du schah de Perse Abbas Ier (1571-1629).JPG
| image = Shah Abbas I.jpg
| légende = ''Portrait du schah Abbas le Grand'', BNF, Paris.
| légende = ''Shah 'Abbas'', Tchehel Sotun, Ispahan, Iran.
| fonction1 = [[Liste des dirigeants de la Perse et de l'Iran|Chah de Perse]]
| dynastie = [[Safavides]]
| à partir du fonction1 = 1 octobre 1588
| nom de naissance =
| date de naissance = 27 janvier 1571
| jusqu'au fonction1 = 19 janvier 1629<br/><small>({{durée|01|10|1588|19|01|1629}})</small>
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| mère = [[Khayr al-Nisa Begum]]
| lieu de naissance = [[Hérat]]
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⚫
| enfants = Soltan Mohammad Baqir Safi Mirza, Soltan Hassan Mirza, Soltan Mohammad Reza Mirza Khouda Banda, Soltan Ismail Mirza, Imam Qouli Amanou'llah Mirza, Shahzadi Zoubaida Begum, Shahzadi Shahzade Begum
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'''Abbas {{Ier}} le Grand''' (en {{lang-fa|شاه عباس بزرگ}} / ''Šâh ʿAbbâs-e Bozorg'' {{Prononciation|Fa-شاه عباس بزرگ.ogg}}), né à [[Hérat]] le {{date|27|janvier|1571}} et mort dans le [[Mazandéran]] le {{date|19|janvier|1629}}, est le cinquième [[Chah]] [[Séfévides|séfévide]] de l'[[Iran]] ([[1588]]-[[1629]]).
'''Shah Abbas {{Ier}} le Grand''' (en {{lang-fa|شاه عباس بزرگ}} / ''Šâh ʿAbbâs-e Bozorg'' {{Prononciation|Fa-شاه عباس بزرگ.ogg}}) est né à [[Hérat]] le {{date|27|janvier|1571}} et mort dans le [[Mazandéran|Mazanderan]] le {{date|19|janvier|1629}}. Il est le cinquième [[Chah|shah]] [[Séfévides|safavide]] de l'[[Iran]] ([[1587]]-[[1629]]).


Souverain le plus remarquable de la dynastie [[Séfévides|séfévide]], il monte sur le trône en [[1588]] après avoir poussé son père à lui transmettre le pouvoir et tué ses deux frères. Alors que près de la moitié de l'empire est aux mains d'adversaires, il reprend progressivement le contrôle du territoire.
Comptant parmi les souverains les plus remarquables de la dynastie [[Séfévides|safavide]], 'Abbas monte sur le trône en [[1588]], sous l'impulsion de son tuteur Murshed Quli Khan, après avoir évincé son père, Shah [[Mohammad Khodabandeh|Muhammad Khodabanda]] (1577-1587), ainsi que son frère Abu Taleb (considéré comme le régent, ''vakil)''. Alors que près de la moitié de l'Iran est aux mains des [[Dynastie ottomane|Ottomans]] et des [[Ouzbeks]], 'Abbas reprend progressivement le contrôle de son territoire et impose son autorité aux différents groupes [[turkmènes]] appelés ''Qizilbashs''.


== Les débuts du règne ==
== Les débuts du règne ==


Afin d'avoir la paix à l'ouest, il conclut une paix défavorable avec la [[Empire ottoman|Sublime Porte]] en 1590, qui transfère l'Iran occidental, avec [[Tabriz]], ainsi que la plupart de l'[[Azerbaïdjan]], sous influence ottomane<ref name=GC299>[[Gérard Chaliand]], ''Guerres et civilisations'', Odile Jacob, Paris, 2005, p.299.</ref>. Pendant une décennie, il lutte contre les [[Chaybanides]] au [[Grand Khorassan|Khorassan]] ; [[Hérat]] et l'[[Afghanistan]] occidental ne tombent qu'en 1598, et la frontière orientale n'est sécurisée qu'au début du {{s-|XVII}}<ref name=GC300>Gérard Chaliand, ''op.cit.'', p.300.</ref>.
Afin de régler la situation intérieure (notamment la rébellion de plusieurs seigneurs ''[[Qizilbash|Qizilbashs]]''), 'Abbas conclut un traité de paix avec la [[Empire ottoman|Sublime Porte]] en 1590. Ce texte, très défavorable à l'Iran, entérine la perte de l'[[Azerbaïdjan]] avec sa capitale [[Tabriz]], ainsi que d'une grande partie de l'[[Arménie]], de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] et du [[Kurdistan]], qui passent sous influence ottomane<ref name=GC299>[[Gérard Chaliand]], ''Guerres et civilisations'', Odile Jacob, Paris, 2005, p.299.</ref>. Durant une décennie, 'Abbas se concentre dans la lutte contre les grands [[Émir|émirs]] provinciaux ([[Fars]], [[Kerman]], [[Azerbaïdjan (Iran)|Azerbaïdjan]]...) et les potentats du nord de l'Iran ([[Guilan (province)|Gilan]], [[Mazandéran|Mazanderan]]), ainsi que sur le maintien de la présence safavide dans le [[Khorassan]]. Cette région est alors largement dominée par la dynastie ouzbek des [[Chaybanides]]. En 1598, Shah 'Abbas parvient finalement à rétablir son autorité sur l'ensemble du territoire ainsi que sur le Khorassan grâce à une victoire militaire éclatante à Robat-e Paryan. La puissance ville de Hérat — lieu de sa naissance — repasse définitivement dans le giron safavide.


[[Fichier:12 Abu'l Hasan Jahangir Welcoming Shah 'Abbas, ca. 1618, Freer Gallery of Art, Washington DC.jpg|alt=|vignette|Miniature mongole présentant Jahangir et son « frère » Shah 'Abbas.]]
Trop proche des frontières, la capitale, [[Tabriz]], est transférée à [[Ispahan]] en 1598, qui devient un lieu culturel et artistique majeur de l'époque. En 1603, Abbas se retourne contre les Ottomans. Au cours de la [[Deuxième guerre turco–séfévide (1603–1618)]], il les refoule de l'Iran occidental (1605-1607), puis s'empare en 1620 de [[Diyarbakir]] (sud-est de la Turquie actuelle, annexée par l'Empire Ottoman en 1534) et, de plus, prend [[Bagdad]] en 1623<ref name=GC300/>.

Cette même année, Abbas transfère officiellement le siège du pouvoir (''Dar al-saltanat)'' à [[Ispahan]], dont la situation géographique est considérée comme plus sûre que celle de [[Qazvin]] (capitale safavide depuis 1555). Ispahan devient alors un lieu culturel et artistique majeur. En 1603, 'Abbas entre en guerre contre la puissance ottomane : il reconquiert rapidement Tabriz et étend son domaine jusqu'à [[Erévan]], qui devient la porte d'entrée du territoire safavide au {{s-|XVII}}. Au cours de cette [[Deuxième guerre turco–séfévide (1603–1618)|guerre turco–safavide (1603–1618)]], les Ottomans sont repoussés jusqu'en Iraq (1605-1607). En 1620, 'Abbas s'empare de la province de [[Diyarbakir]] (sud-est de la Turquie actuelle (annexée par l'Empire ottoman en 1534) et de [[Bagdad]] en 1623<ref name="GC300">Gérard Chaliand, ''op.cit.'', p.300.</ref>. Dans la foulée, il s'empare des villes saintes de [[Najaf]] et [[Kerbala]], hauts lieux du chiisme, ce qui accroît considérablement son prestige.


== Centralisation du pouvoir et modernisation de l'armée ==
== Centralisation du pouvoir et modernisation de l'armée ==
[[Fichier:Shah Abbas the Great receiving the Mughal ambassador Khan’Alam in 1618.jpg|vignette|Abbas recevant l'ambassadeur des mongols Khan ‘ Alam en 1618. Abbas est à droite du tableau, et offre un verre de vin à l'ambassadeur, à gauche. Auteur inconnu.]]
[[Fichier:Shah Abbas the Great receiving the Mughal ambassador Khan’Alam in 1618.jpg|vignette|Abbas recevant l'ambassadeur des mongols Khan ‘ Alam en 1618. Abbas est à droite du tableau, et offre un verre de vin à l'ambassadeur, à gauche. Auteur inconnu.]]
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Il centralise le pouvoir politique et l'administration, en particulier en équilibrant le pouvoir des troupes [[turkmènes]] ([[Qizilbash]] ou ''Kizil Bash'') grâce à la création du corps des ''[[gholams]]'', des soldats chrétiens esclaves, principalement des Arméniens et Géorgiens, qui lui sont loyaux. S'il peut compter sur environ {{formatnum:50000}} Kizil Bash<ref name=GC300/>, ces troupes provinciales sont dirigées par des chefs locaux, qui servent le chah en échange de leur pouvoir politique (à l'instar du système de [[vassalité]] féodale). Aussi, les ''gholams'', faits prisonniers lors des campagnes en Arménie (1603) et en Géorgie (1614, 1616)<ref name=GC300/>, qui sont rétribués sur ses propres deniers, lui permettent de regagner l'ascendant sur ces chefs locaux<ref name=GC300/>. Des milliers d'artisans sont aussi transférés d'[[Arménie perse|Arménie]] à Ispahan<ref name=GC300/>.


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'Abbas centralise le pouvoir politique et l'administration, en particulier en équilibrant le pouvoir des troupes [[turkmènes]] ([[Qizilbash]] ou ''Kizil Bash'') grâce à la création du corps des ''[[gholams]]'', des soldats chrétiens esclaves, principalement des Arméniens et Géorgiens, qui lui sont loyaux. S'il peut compter sur environ {{formatnum:50000}} Kizil Bash<ref name=GC300/>, ces troupes provinciales sont dirigées par des chefs locaux, qui servent le chah en échange de leur pouvoir politique (à l'instar du système de [[vassalité]] féodale). Aussi, les ''gholams'', faits prisonniers lors des campagnes en Arménie (1603) et en Géorgie (1614, 1616)<ref name=GC300/>, qui sont rétribués sur ses propres deniers, lui permettent de regagner l'ascendant sur ces chefs locaux<ref name=GC300/>. Des milliers d'artisans sont aussi transférés d'[[Arménie perse|Arménie]] à Ispahan<ref name=GC300/> lors de plusieurs vagues de déportations : en 1604, plusieurs milliers d'Arméniens de Julfa sont ainsi conduits dans un faubourg d'Ispahan pour y fonder une nouvelle ville (la Nouvelle Julfa). D'autres seront envoyés dans le nord du pays ([[Mazandéran]]) pour y pratiquer l'agriculture et l'élevage du ver à soie (1612-1614).
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Outre ces {{formatnum:10000}} cavaliers ''gholams''<ref name=GC300/>, il crée un corps de {{formatnum:12000}} [[mousquetaire]]s<ref name=GC300/>, les ''[[tofangtchi]]s'', et dispose aussi de {{formatnum:12000}} [[artillerie|artilleurs]] (avec 500 canons)<ref name=GC300/>. Avec, en outre, sa garde personnelle de {{formatnum:3000}} hommes, le chah Abbas dispose ainsi d'une armée permanente de {{formatnum:37000}} hommes, auxquels il faut ajouter les {{formatnum:50000}} ''qizilbash'' qu'il peut lever le cas échéant<ref name=GC300/>. Le pouvoir des ''qizilbash'' est progressivement réduit à la fin de son règne: seules les provinces périphériques de [[Géorgie (pays)|Géorgie]], du [[Khuzistan]], du [[Kurdistan]] et de [[Loristan]] bénéficient encore d'une autonomie relative<ref name=GC301>Gérard Chaliand, ''op.cit.'', p.301.</ref>. Les puissantes tribus des [[Khanat]]s sont divisées en trois groupes, et affectées l'une en [[Azerbaïdjan]], les deux autres à [[Merv]] et à [[Asterabad]], éloignées les unes des autres de centaines de kilomètres<ref name=GC301/>.

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Outre ces {{formatnum:10000}} cavaliers ''gholams''<ref name=GC300/>, il crée un corps de {{formatnum:12000}} [[mousquetaire]]s<ref name=GC300/>, les ''[[tofangtchi]]s'', et dispose aussi de {{formatnum:12000}} [[artillerie|artilleurs]] (avec 500 canons)<ref name=GC300/>. Avec, en outre, sa garde personnelle de {{formatnum:3000}} hommes, le chah Abbas dispose ainsi d'une armée permanente de {{formatnum:37000}} hommes, auxquels il faut ajouter les {{formatnum:50000}} ''qizilbash'' qu'il peut lever le cas échéant<ref name=GC300/>. Le pouvoir des ''qizilbash'' est progressivement réduit à la fin de son règne : seules les provinces périphériques de [[Géorgie (pays)|Géorgie]], du [[Khouzistan]], du [[Kurdistan]] et de [[Loristan]] bénéficient encore d'une autonomie relative<ref name=GC301>Gérard Chaliand, ''op.cit.'', p.301.</ref>. Les puissantes tribus des [[Khanat]]s sont divisées en trois groupes, et affectées l'une en [[Azerbaïdjan]], les deux autres à [[Merv]] et à [[Asterabad]], éloignées les unes des autres de centaines de kilomètres<ref name=GC301/>.


Le ''gholam'' [[Allahverdi Khan]], d'origine géorgienne, est nommé gouverneur de [[Fars]] vers 1595-1596, devenant le premier gholam à bénéficier d'un statut égal à celui des [[émir]]s qizilbashs. Devenu commandant-en-chef de l'armée, et conseillé par l'Anglais [[Robert Shirley]] (envoyé par [[Robert Devereux (2e comte d'Essex)|Robert Devereux]], {{2e}} [[comte d'Essex]], afin de forger une alliance contre les Ottomans), il réorganise l'armée au tournant du siècle.
Le ''gholam'' [[Allahverdi Khan]], d'origine géorgienne, est nommé gouverneur de [[Fars]] vers 1595-1596, devenant le premier gholam à bénéficier d'un statut égal à celui des [[émir]]s qizilbashs. Devenu commandant-en-chef de l'armée, et conseillé par l'Anglais [[Robert Shirley]] (envoyé par [[Robert Devereux (2e comte d'Essex)|Robert Devereux]], {{2e}} [[comte d'Essex]], afin de forger une alliance contre les Ottomans), il réorganise l'armée au tournant du siècle.


Par ses victoires militaires sur les [[Ouzbek]]s, les [[Ottomans]] et les [[Portugais]], il renforce les frontières du nord et de l'ouest et rétablit la suprématie iranienne sur le [[golfe Persique]]. Les Anglais l'aident à récupérer l'île d'[[Ormuz]], que les Portugais possédaient depuis 122 ans. Il maintient par ailleurs des contacts avec l'Espagne, envoyant d'abord à la cour du roi catholique [[Philippe III d'Espagne|Philippe III]] Husayn Ali Beg, qui arrive à [[Valladolid]] le {{date-|13 août 1601}}; puis l'[[imam]] Quli Beg ({{date-|5 février 1608}}); enfin [[Robert Shirley]] ({{date-|22 janvier 1610}}) et Denzig Beg ({{date-|15 janvier 1611}}). Nombreux descendants de ces envoyés se convertissent par la suite au catholicisme et entrent au service du roi, adoptant des noms chrétiens suivis du patronyme "de Perse" (tels [[Jean de Perse]]). De son côté, Philippe III lui envoya comme ambassadeur [[García de Silva Figueroa]], qui identifia [[Persépolis]] et découvrit l'[[écriture cunéiforme]].
Par ses victoires militaires sur les [[Ouzbek]]s, les [[Ottomans]]<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=R. J.|nom1=Overy, 1948-|titre=Atlas de l'histoire du monde|éditeur=Sélection du Reader's Digest|année=1999|pages totales=376|isbn=978-2-7098-1097-5|consulté le=2020-12-19}}</ref> et les [[Portugais]], il renforce les frontières du nord et de l'ouest et rétablit la suprématie iranienne sur le [[golfe Persique]]. Les Anglais l'aident à récupérer l'île d'[[Ormuz]], que les Portugais possédaient depuis 122 ans. Il maintient par ailleurs des contacts avec l'Espagne, envoyant d'abord à la cour du roi catholique [[Philippe III d'Espagne|Philippe III]] Husayn Ali Beg, qui arrive à [[Valladolid]] le {{date-|13 août 1601}} ; puis l'[[imam]] Quli Beg ({{date-|5 février 1608}}) ; enfin [[Robert Shirley]] ({{date-|22 janvier 1610}}) et Denzig Beg ({{date-|15 janvier 1611}}). Nombreux descendants de ces envoyés se convertissent par la suite au catholicisme et entrent au service du roi, adoptant des noms chrétiens suivis du patronyme "de Perse" (tels [[Jean de Perse]]). De son côté, Philippe III lui envoya comme ambassadeur [[García de Silva Figueroa]], qui identifia [[Persépolis]] et découvrit l'[[écriture cunéiforme]].


En 1618, l'Italien [[Pietro Della Valle]] tente de le convaincre de s'allier aux [[Cosaques]] contre les Ottomans, mais les récentes victoires d'Abbas le poussent à ignorer cette requête.
En 1618, l'Italien [[Pietro Della Valle]] tente de le convaincre de s'allier aux [[Cosaques]] contre les Ottomans, mais les récentes victoires d'Abbas le poussent à ignorer cette requête.


Abbas était un roi pieux, qui a soutenu les institutions religieuses en construisant des mosquées et des [[médersa]] (écoles religieuses) ; cependant, on constate sous son règne une séparation graduelle des institutions religieuses et de l'État, dans un mouvement vers une hiérarchie religieuse indépendante.
Abbas est un roi pieux, qui soutient les institutions religieuses en construisant des mosquées et des [[médersa|madrasas]] (écoles religieuses) ; cependant, on constate sous son règne une séparation graduelle des institutions religieuses et de l'État, dans un mouvement vers une hiérarchie religieuse indépendante.

[[Fichier:Shah Abbas and Wine Boy.jpg|200px|vignette|droite|Shah Abbas et le page, par [[Mohammad Kassim|Mohammad Qassim]].]]
[[Fichier:Shah Abbas and Wine Boy.jpg|vignette|Shah Abbas et le page, par [[Mohammad Kassim|Mohammad Qassim]] (1575-1659).]]
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Son règne est aussi un âge d'or pour le commerce et les arts. Avec l'aide des [[Royaume-Uni|Anglais]], il se bat d'abord contre les [[Empire colonial portugais|Portugais]] qui occupaient le [[détroit d'Ormuz]], puis accueille les commerçants étrangers (britanniques, hollandais, français et autres). Le niveau des arts patronnés par le chah est visible à [[Ispahan]], sa nouvelle capitale, où il construit des palais et mosquées de toute beauté : la [[place Naghch-e Djahan]], l'[[Ali Qapou]], la [[mosquée du Chah]], la [[mosquée du Cheikh Lotfallah]], le palais de [[Tchehel-Sotoun (Ispahan)|Tchehel-Sotoun]], etc.) et donne une grande importance aux miniatures et aux [[Art safavide|beaux-arts]].

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Son règne est aussi un âge d'or pour le commerce et les arts<ref name=":0" />. Avec l'aide des [[Royaume-Uni|Anglais]], il se bat d'abord contre les [[Empire colonial portugais|Portugais]] qui occupaient le [[détroit d'Ormuz]], puis accueille les commerçants étrangers (britanniques, hollandais, français et autres). Le niveau des arts patronnés par le chah est visible à [[Ispahan]], sa nouvelle capitale<ref name=":0" />, où il construit des palais et mosquées de toute beauté : la [[place Naghch-e Djahan|place Naqsh-e Jahan]] , la porte du palais royal ([[Ali Qapou|Ali Qapu)]], la [[mosquée du Chah]] (''masjed-e shah'','' construite entre 1616 et 1630), la [[mosquée du Cheikh Lotfallah]], le palais de [[Tchehel-Sotoun (Ispahan)|Tchehel-Sotoun]], etc.) et donne une grande importance aux miniatures et aux [[Art safavide|beaux-arts]].


== Unions et postérité ==
== Unions et postérité ==
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# en 1587, une fille de Chahzada Sultan Mustafa
# en 1587, une fille de Chahzada Sultan Mustafa
# en 1587, Chahzadeh (princesse) Oglan Pasha Khanoum, veuve de son frère aîné Hamza Mirza et fille de Chahzadeh (prince) Sultan Hussain Mirza.
# en 1587, Chahzadeh (princesse) Oglan Pasha Khanoum, veuve de son frère aîné Hamza Mirza et fille de Chahzadeh (prince) Sultan Hussain Mirza.
# de 1604 à 1614 Tinatin, ''Péri Lala Fatima Sultan Begoum'' fille du roi [[Georges X de Karthli]]
# de 1604 à 1614 Tinatin, ''Péri Lala Fatima Sultan Begoum'' fille du roi [[Georges X]]
# en 1605, Kheshish, fille du roi [[David Ier de Kakhétie|David {{Ier}} de Kakhétie]]
# en 1605, Kheshish, fille du roi [[David Ier (roi de Kakhétie)|David {{Ier}} de Kakhétie]]
# en 1610, Ne, une autre fille de [[David Ier de Kakhétie|David {{Ier}} de Kakhétie]]
# en 1610, Ne, une autre fille de [[David Ier (roi de Kakhétie)|David {{Ier}} de Kakhétie]]
# une autre fille de Chahzadeh (prince) Sultan Hussain Mirza.
# une autre fille de Chahzadeh (prince) Sultan Hussain Mirza.


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* Imam Qouli Amanu'llah Mirza aveuglé sur ordre de son père en [[1627]]
* Imam Qouli Amanu'llah Mirza aveuglé sur ordre de son père en [[1627]]
* Chahzadeh (princesse) Shahzada Begum
* Chahzadeh (princesse) Shahzada Begum
* Chahzadeh (princesse) Zubaida Begum épouse de [[Jessé de Kakhétie|Jessé ''Isa Khan'']] [[Bagratides|Bagration]] [[Liste des souverains de Kakhétie|anti-roi de Kakhétie]]
* Chahzadeh (princesse) Zubaida Begum épouse de [[Jessé de Kakhétie|Jessé ''Isa Khan'']] [[Bagratides|Bagration]] [[Liste des souverains de Kakhétie|anti-roi de Kakhétie]].


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
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{{Autres projets
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* Yves Bomati, Houchang Nahavandi, ''Les grandes figures de l'Iran,'' Perrin, Paris, 2015, un chapitre est consacré à ''Shah Abbas {{1er}}'' {{ISBN|978-2-262-04732-0}}
* Yves Bomati, Houchang Nahavandi, ''Les Grandes Figures de l'Iran,'' Perrin, Paris, 2015, un chapitre est consacré à ''Shah Abbas {{1er}}'' {{ISBN|978-2-262-04732-0}}
* {{Iranica|url=articles/abbas-i|article=Abbas I|auteur=R.M. Savory}}
* {{Iranica|url=articles/abbas-i|article=Abbas I|auteur=R.M. Savory}}
* {{en}} ''The Cambridge History of Iran'' V.6 «The Timurid ans Safavid Periods » [[Cambridge University Press]], Cambridge 1986 {{ISBN|978-0-521-20094-3}}.
* {{en}} ''The Cambridge History of Iran'' V.6 ''« The Timurid ans Safavid Periods »'' [[Cambridge University Press]], Cambridge 1986 {{ISBN|978-0-521-20094-3}}.
* Louis-Lucien Bellan ''Chah Abbas {{Ier}}, sa vie son histoire '' [[Librairie orientaliste Paul Geuthner]] Paris 1932.
* Louis-Lucien Bellan ''Chah Abbas {{Ier}}, sa vie son histoire '' [[Librairie orientaliste Paul Geuthner]] Paris 1932.
* Yves Bomati et Houchang Nahavandi, ''Shah Abbas, empereur de Perse, 1587-1629'', [[Éditions Perrin]] 1998 (Prix Eugène Colas, Académie française)
* Yves Bomati et Houchang Nahavandi, ''Shah Abbas, empereur de Perse, 1587-1629'', [[Éditions Perrin]] 1998 (prix Eugène-Colas, Académie française)


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
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=== Liens externes ===
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[[Catégorie:Naissance à Hérat]]
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Version du 24 mars 2024 à 10:11

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Abbas Ier Hilmi et Abbas.

Abbas Ier
Shah 'Abbas, Tchehel Sotun, Ispahan, Iran.
Fonction
Chah
-
Muhammad Khudabanda
Séfi
Titre de noblesse
Chah
Biographie
Naissance
Décès
(à 57 ans)
Behchahr
Sépulture
Imamzadeh Habib ibn Musa (Kashan) (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
شاه عباس صفویVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Famille
Père
Mère
Fratrie
Hamza Mirza (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Yakhan Begum (en)
Princess Marta of Kakheti (en)
پري شاه (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Mohammad Baqer Mirza (en)
Soltan Mohammad Mirza (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Religion

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Shah Abbas Ier le Grand (en persan : شاه عباس بزرگ / Šâh ʿAbbâs-e Bozorg Écouter) est né à Hérat le et mort dans le Mazanderan le . Il est le cinquième shah safavide de l'Iran (1587-1629).

Comptant parmi les souverains les plus remarquables de la dynastie safavide, 'Abbas monte sur le trône en 1588, sous l'impulsion de son tuteur Murshed Quli Khan, après avoir évincé son père, Shah Muhammad Khodabanda (1577-1587), ainsi que son frère Abu Taleb (considéré comme le régent, vakil). Alors que près de la moitié de l'Iran est aux mains des Ottomans et des Ouzbeks, 'Abbas reprend progressivement le contrôle de son territoire et impose son autorité aux différents groupes turkmènes appelés Qizilbashs.

Les débuts du règne

Afin de régler la situation intérieure (notamment la rébellion de plusieurs seigneurs Qizilbashs), 'Abbas conclut un traité de paix avec la Sublime Porte en 1590. Ce texte, très défavorable à l'Iran, entérine la perte de l'Azerbaïdjan avec sa capitale Tabriz, ainsi que d'une grande partie de l'Arménie, de la Géorgie et du Kurdistan, qui passent sous influence ottomane[1]. Durant une décennie, 'Abbas se concentre dans la lutte contre les grands émirs provinciaux (Fars, Kerman, Azerbaïdjan...) et les potentats du nord de l'Iran (Gilan, Mazanderan), ainsi que sur le maintien de la présence safavide dans le Khorassan. Cette région est alors largement dominée par la dynastie ouzbek des Chaybanides. En 1598, Shah 'Abbas parvient finalement à rétablir son autorité sur l'ensemble du territoire ainsi que sur le Khorassan grâce à une victoire militaire éclatante à Robat-e Paryan. La puissance ville de Hérat — lieu de sa naissance — repasse définitivement dans le giron safavide.

Miniature mongole présentant Jahangir et son « frère » Shah 'Abbas.

Cette même année, Abbas transfère officiellement le siège du pouvoir (Dar al-saltanat) à Ispahan, dont la situation géographique est considérée comme plus sûre que celle de Qazvin (capitale safavide depuis 1555). Ispahan devient alors un lieu culturel et artistique majeur. En 1603, 'Abbas entre en guerre contre la puissance ottomane : il reconquiert rapidement Tabriz et étend son domaine jusqu'à Erévan, qui devient la porte d'entrée du territoire safavide au XVIIe siècle. Au cours de cette guerre turco–safavide (1603–1618), les Ottomans sont repoussés jusqu'en Iraq (1605-1607). En 1620, 'Abbas s'empare de la province de Diyarbakir (sud-est de la Turquie actuelle (annexée par l'Empire ottoman en 1534) et de Bagdad en 1623[2]. Dans la foulée, il s'empare des villes saintes de Najaf et Kerbala, hauts lieux du chiisme, ce qui accroît considérablement son prestige.

Centralisation du pouvoir et modernisation de l'armée

Abbas recevant l'ambassadeur des mongols Khan ‘ Alam en 1618. Abbas est à droite du tableau, et offre un verre de vin à l'ambassadeur, à gauche. Auteur inconnu.

'Abbas centralise le pouvoir politique et l'administration, en particulier en équilibrant le pouvoir des troupes turkmènes (Qizilbash ou Kizil Bash) grâce à la création du corps des gholams, des soldats chrétiens esclaves, principalement des Arméniens et Géorgiens, qui lui sont loyaux. S'il peut compter sur environ 50 000 Kizil Bash[2], ces troupes provinciales sont dirigées par des chefs locaux, qui servent le chah en échange de leur pouvoir politique (à l'instar du système de vassalité féodale). Aussi, les gholams, faits prisonniers lors des campagnes en Arménie (1603) et en Géorgie (1614, 1616)[2], qui sont rétribués sur ses propres deniers, lui permettent de regagner l'ascendant sur ces chefs locaux[2]. Des milliers d'artisans sont aussi transférés d'Arménie à Ispahan[2] lors de plusieurs vagues de déportations : en 1604, plusieurs milliers d'Arméniens de Julfa sont ainsi conduits dans un faubourg d'Ispahan pour y fonder une nouvelle ville (la Nouvelle Julfa). D'autres seront envoyés dans le nord du pays (Mazandéran) pour y pratiquer l'agriculture et l'élevage du ver à soie (1612-1614).

Outre ces 10 000 cavaliers gholams[2], il crée un corps de 12 000 mousquetaires[2], les tofangtchis, et dispose aussi de 12 000 artilleurs (avec 500 canons)[2]. Avec, en outre, sa garde personnelle de 3 000 hommes, le chah Abbas dispose ainsi d'une armée permanente de 37 000 hommes, auxquels il faut ajouter les 50 000 qizilbash qu'il peut lever le cas échéant[2]. Le pouvoir des qizilbash est progressivement réduit à la fin de son règne : seules les provinces périphériques de Géorgie, du Khouzistan, du Kurdistan et de Loristan bénéficient encore d'une autonomie relative[3]. Les puissantes tribus des Khanats sont divisées en trois groupes, et affectées l'une en Azerbaïdjan, les deux autres à Merv et à Asterabad, éloignées les unes des autres de centaines de kilomètres[3].

Le gholam Allahverdi Khan, d'origine géorgienne, est nommé gouverneur de Fars vers 1595-1596, devenant le premier gholam à bénéficier d'un statut égal à celui des émirs qizilbashs. Devenu commandant-en-chef de l'armée, et conseillé par l'Anglais Robert Shirley (envoyé par Robert Devereux, 2e comte d'Essex, afin de forger une alliance contre les Ottomans), il réorganise l'armée au tournant du siècle.

Par ses victoires militaires sur les Ouzbeks, les Ottomans[4] et les Portugais, il renforce les frontières du nord et de l'ouest et rétablit la suprématie iranienne sur le golfe Persique. Les Anglais l'aident à récupérer l'île d'Ormuz, que les Portugais possédaient depuis 122 ans. Il maintient par ailleurs des contacts avec l'Espagne, envoyant d'abord à la cour du roi catholique Philippe III Husayn Ali Beg, qui arrive à Valladolid le  ; puis l'imam Quli Beg () ; enfin Robert Shirley () et Denzig Beg (). Nombreux descendants de ces envoyés se convertissent par la suite au catholicisme et entrent au service du roi, adoptant des noms chrétiens suivis du patronyme "de Perse" (tels Jean de Perse). De son côté, Philippe III lui envoya comme ambassadeur García de Silva Figueroa, qui identifia Persépolis et découvrit l'écriture cunéiforme.

En 1618, l'Italien Pietro Della Valle tente de le convaincre de s'allier aux Cosaques contre les Ottomans, mais les récentes victoires d'Abbas le poussent à ignorer cette requête.

Abbas est un roi pieux, qui soutient les institutions religieuses en construisant des mosquées et des madrasas (écoles religieuses) ; cependant, on constate sous son règne une séparation graduelle des institutions religieuses et de l'État, dans un mouvement vers une hiérarchie religieuse indépendante.

Shah Abbas et le page, par Mohammad Qassim (1575-1659).

Son règne est aussi un âge d'or pour le commerce et les arts[4]. Avec l'aide des Anglais, il se bat d'abord contre les Portugais qui occupaient le détroit d'Ormuz, puis accueille les commerçants étrangers (britanniques, hollandais, français et autres). Le niveau des arts patronnés par le chah est visible à Ispahan, sa nouvelle capitale[4], où il construit des palais et mosquées de toute beauté : la place Naqsh-e Jahan , la porte du palais royal (Ali Qapu), la mosquée du Chah (masjed-e shah, construite entre 1616 et 1630), la mosquée du Cheikh Lotfallah, le palais de Tchehel-Sotoun, etc.) et donne une grande importance aux miniatures et aux beaux-arts.

Unions et postérité

Chah Abbas Ier
Gravure hollandaise du XVIe siècle.

Abbas Ier eut six épouses :

  1. en 1587, une fille de Chahzada Sultan Mustafa
  2. en 1587, Chahzadeh (princesse) Oglan Pasha Khanoum, veuve de son frère aîné Hamza Mirza et fille de Chahzadeh (prince) Sultan Hussain Mirza.
  3. de 1604 à 1614 Tinatin, Péri Lala Fatima Sultan Begoum fille du roi Georges X
  4. en 1605, Kheshish, fille du roi David Ier de Kakhétie
  5. en 1610, Ne, une autre fille de David Ier de Kakhétie
  6. une autre fille de Chahzadeh (prince) Sultan Hussain Mirza.

dont il eut six fils et deux filles parmi lesquels :

  • Sultan Muhammad Baqir Safi Mirza né le exécuté sur ordre de son père en février 1615, père de Chah Séfi
  • Sultan Hasan Mirza né en 1588 mort à Qazvin le
  • Sultan Husain Mirza né en 1591 mort à Ispahan le 1603
  • Sultan Muhammad Reza Mirza Khuda Banda aveuglé sur ordre de son père en 1621
  • Sultan Isamail Mirza né en 1601 mort à Ispahan le 1613
  • Imam Qouli Amanu'llah Mirza aveuglé sur ordre de son père en 1627
  • Chahzadeh (princesse) Shahzada Begum
  • Chahzadeh (princesse) Zubaida Begum épouse de Jessé Isa Khan Bagration anti-roi de Kakhétie.

Notes et références

  1. ↑ Gérard Chaliand, Guerres et civilisations, Odile Jacob, Paris, 2005, p.299.
  2. ↑ a b c d e f g h et i Gérard Chaliand, op.cit., p.300.
  3. ↑ a et b Gérard Chaliand, op.cit., p.301.
  4. ↑ a b et c R. J. Overy, 1948-, Atlas de l'histoire du monde, Sélection du Reader's Digest, , 376 p. (ISBN 978-2-7098-1097-5)

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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