Couleur 3

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Couleur 3
Description de l'image Couleur 3 logo 2016.svg.
Présentation
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Siège social Lausanne
Propriétaire Radio télévision suisse
Langue Français
Statut Généraliste nationale publique
Site web www.rts.ch/couleur3
Historique
Création 24 février 1982
Diffusion hertzienne
AM  Non
FM  Oui
RDS  Oui (COULEUR3 + Nom de l'artiste et du morceau ou nom de l'émission en cours de diffusion)
DAB+  Oui
Satellite  Oui (via Hot Bird)
Diffusion câble et Internet
Câble  Oui
IPTV  Oui
Streaming  Oui
Podcasting  Oui

Couleur 3 est la troisième station de radio publique de Suisse romande. De format généraliste, spécialisée dans la musique pop rock, elle diffuse aussi du hip-hop, du reggae et de la musique électronique. Les studios se trouvent dans le quartier de la Sallaz à Lausanne. Faisant partie du service public, ses émissions sont totalement dépourvues de publicité. La radio est diffusée en FM, en DAB+, sur le câble, IPTV, le satellite et en direct sur Internet. Depuis 2005, des podcasts des différentes chroniques et émissions sont téléchargeables sur le site officiel ou via un logiciel tiers[1].

Couleur 3 inclut, en plus de sa programmation musicale originale, des chroniques humoristiques et informatives, des vidéos humoristiques sur les réseaux sociaux, des podcasts natifs créés par les humoristes, les réalisateurs ainsi que les animateurs de la chaîne.

Historique[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Au début des années 1980, une modeste scène rock émerge en Suisse romande, en particulier dans les centres autonomes[2], et ne bénéficie d'aucun relais auprès des radios publiques détenant le monopole. Ce sont les premières radios pirates, poursuivies par les PTT[3], qui proposent une programmation musicale plus proche des goûts de la jeunesse. À contrario, l'Italie connait une législation plus large en matière de médias et le , Roger Schawinski lance Radio 24. Il commence à émettre en direction de Zurich depuis son émetteur italien du Pizzo Groppera[4]. Il sera bientôt fermé, mais Schawinski parvient à réunir 212 000 signatures pour sa pétition une radio libre en Suisse et réunit 5 000 personnes pour une manifestation à Berne en [5]. Du côté de la Suisse romande, on capte Radio Mont Blanc, dont l'émetteur est lui aussi installé en Italie. Des radios libres éclosent également en France, où François Mitterrand, alors candidat à l'élection présidentielle de 1981, s'est déclaré favorable à la libéralisation des ondes[6].

Égal 3[modifier | modifier le code]

Alors que la SSR se débat une fois encore dans des difficultés financières, Leo Schürmann, son directeur général, pressent le changement et la nécessité d'occuper le terrain avant que la concurrence ne s'en empare. Il lance un concours d'idées. Le seul projet qui aboutit sur le bureau du directeur général de la SSR, est celui de la RSR. Il s'appelle Égal 3[7].

Égal 3, durant les deux semaines du 27 avril au , émet sur les ondes de RSR 1 et rencontre un franc succès auprès du public. Une équipe, constituée autour de Jean-François Acker, Jean Charles, Madeleine Caboche, Francis Parel, Daniel Fazan et Sandra Mamboury se lance dans cette aventure inédite : diffuser tout un programme destiné en priorité aux jeunes, et non une simple émission perdue dans la grille. Un programme avant tout musical diffusant la musique du moment avec un ton résolument jeune et novateur.

La Maison de la Radio reçoit 20 000 lettres enthousiastes. Les sondages, quelques semaines plus tard, montreront que 36 % des Romands de plus de 15 ans ont écouté Égal 3.

Ce succès remonte jusqu'à Berne, et le le Comité central de la SSR entérine l'idée d'introduire des 3e programmes dans les trois régions linguistiques. Mais il faut encore convaincre le Conseil fédéral.

Liste Noire[modifier | modifier le code]

Pour ne pas perdre trop de temps et profiter du mouvement de sympathie, il est décidé de poursuivre l'expérience d'Égal 3 quand c'est possible : la nuit.

Sous la direction de Jean-François Acker[8], l'équipe de Liste noire prend possession de l'antenne de minuit à six heures sur La Première, jusqu'à sept heures sur Espace 2 et bouscule une tradition qui paraissait inamovible : l'hymne national qui clôt la journée d'émission après le dernier bulletin d'informations de minuit, est supprimé. Dès le , ces six heures d'émissions préparent le terrain à l'apparition prochaine de Couleur 3[9]. Ce laboratoire radiophonique diffusé en direct des studios de Genève se déroule sur 3 mois[8].

Leo Schürmann, directeur de la SSR, fait avancer le dossier auprès du Conseil fédéral. Il se heurte à la concurrence de différents organismes intéressés à prendre en charge un 3e programme radiophonique, en particulier des groupements conservateurs et évangéliques alémaniques, traditionnellement opposés au service public, qu'ils estiment être trop à gauche. Les sept Sages du Conseil fédéral accordent finalement le une autorisation d’émettre[10] d'une durée de trois ans[11].

Couleur 3[modifier | modifier le code]

Une semaine plus tard, le 24 février 1982 à midi, après une conférence de presse à Lausanne, Leo Schürmann, patron de la SSR, presse le bouton qui lance sur les ondes le tout premier jingle de Couleur 3[12]. Couleur 3 est née[13], et désormais, les heures sont jaunes, blanches, rouges, bleues ou noires. Jean-Charles annonce les trois premiers disques. Dans l'ordre Robert Charlebois (Super Baby), Joe Cocker et Santana.

La première véritable émission de la chaine débute à 13 h, il s’agit des Heures Blanches avec au micro François Benedetti (qui sera le directeur de la station de 1987 à 1992). À 17 h, ce dernier passe le micro aux animateurs des Heures Rouges « Plus rock, tu meurs ». Cette première journée se termine avec les Heures Bleues de 21 h à 01 h dans une ambiance Rythm And Blues et jazzy, suivies de 01 h à 05 h des Heures Noires[14].

Parmi les toutes premières voix de Couleur 3 on retrouve, entre autres, René Claude, Bruno Séribat, Nancy Ypsilantis, Gilles Perroud, Cyrill Azzam et Lucile Solari[15]. Nancy Ypsilantis et Lucile Solari seront par la suite animatrices sur La Première.

Les réactions lors du lancement de la toute nouvelle radio sont nombreuses, parfois positives, parfois négatives. Un lecteur du Confédéré s'exprime le  : « Les jeunes sont détériorés par la musique moderne ; ils planent à longueur de journée devant leur récepteur. Guère favorisés par leur insertion sociale, ils tendront encore plus vers la drogue et l'inutilité ».

Les premiers sondages d'écoute paraissent en juin 1982. Les résultats sont très e