Français

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Français
Langues filles Créoles et métchif d'un point de vue lexical
Pays voir francophonie
Nombre de locuteurs 321 millions[1],[2] (2022)
LM : 81 millions[3]
Nom des locuteurs francophones
Typologie SVO, flexionnelle, accusative, syllabique, à accent d'intensité
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle 26 pays :
Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau du Bénin Bénin
Drapeau du Burundi Burundi
Drapeau du Cameroun Cameroun
Drapeau du Canada Canada
Drapeau de la République centrafricaine République centrafricaine
Drapeau des Comores Comores
Drapeau de la république du Congo République du Congo
Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo
Drapeau de la Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire
Drapeau de Djibouti Djibouti
Drapeau de la France France
Drapeau du Gabon Gabon
Drapeau de la Guinée Guinée
Drapeau de la Guinée équatoriale Guinée équatoriale
Drapeau d'Haïti Haïti
Drapeau du Luxembourg Luxembourg
Drapeau de Madagascar Madagascar
Drapeau de Monaco Monaco
Drapeau du Niger Niger
Drapeau du Rwanda Rwanda
Drapeau des Seychelles Seychelles
Drapeau de la Suisse Suisse
Drapeau du Tchad Tchad
Drapeau du Togo Togo
Drapeau du Vanuatu Vanuatu

Dépendance de la Couronne :
Drapeau de Jersey Jersey
Région autonome de la vallée d'Aoste (en Italie)
et de nombreuses organisations internationales, notamment :
Drapeau des Nations unies ONU
Drapeau de l'OMC OMC
Drapeau olympique CIO
Drapeau du Conseil de l'Europe CdE
Drapeau de l’Union européenne UE
Drapeau de l'Union africaine UA
Drapeau de l'Organisation des États américains OEA
Drapeau de l'OTAN OTAN

Régi par
Codes de langue
IETF fr
ISO 639-1 fr
ISO 639-2 fra, fre
ISO 639-3 fra
Étendue Langue individuelle
Type Langue vivante
Linguasphere 51-AAA-i
WALS fre
Glottolog stan1290
État de conservation
Éteinte

EXÉteinte
Menacée

CREn situation critique
SESérieusement en danger
DEEn danger
VUVulnérable
Sûre

NE Non menacée
Langue non menacée (NE) au sens de l’Atlas des langues en danger dans le monde
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l’homme :
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
Carte
Image illustrative de l’article Français
Répartition du français et des créoles à base lexicale française dans le monde.

Le français est une langue indo-européenne de la famille des langues romanes dont les locuteurs sont appelés francophones.

Le français est parlé, en 2023, sur tous les continents par environ 321 millions de personnes[5],[2] : 235 millions l'emploient quotidiennement et 81 millions[3] en sont des locuteurs natifs. En 2018, 80 millions d'élèves et étudiants s'instruisent en français dans le monde[6]. Selon l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), il pourrait y avoir 700 millions de francophones sur Terre en 2050[7].

Le français est la cinquième langue parlée au monde après l'anglais, le mandarin, le hindi et l'espagnol. Elle est également la deuxième langue apprise sur le globe et la troisième langue des affaires et du commerce. Le français se classe deuxième parmi les langues étrangères les plus fréquemment enseignées à travers le monde[7]. Il est également la quatrième langue utilisée sur Internet après l'espagnol, le mandarin et l'anglais[8],[9], langue dont le vocabulaire a été fortement enrichi par le français.

Dans le monde, vingt-sept États ont le français comme langue officielle. C'est une des six langues officielles ainsi qu'une des deux langues de travail de l'Organisation des Nations unies. Le français est une langue officielle ou de travail de nombreuses organisations gouvernementales internationales, parmi lesquelles l'Union postale universelle ou les trois autorités mondiales de régulation du système métrique. Il est aussi langue officielle ou de travail de nombreuses organisations gouvernementales régionales, telles que l'Union africaine ou l’Union européenne, et est aussi langue officielle ou de travail de nombreuses organisations non gouvernementales internationales, comme le Comité international olympique ou le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

De par sa présence sur tous les continents et du fait qu'elle est l'une des langues officielles de l'ONU ainsi qu'une de ses langues de travail, le français figure parmi les langues les plus influentes du monde[10].

L'histoire du français et des francophones est celle de la rencontre et de l'échange entre de nombreux peuples. Le français est une variété de la langue d'oïl, un groupe de langues romanes parlées originellement dans la partie septentrionale du domaine gallo-roman, sur le territoire des actuelles France, Suisse et Belgique. Les langues gallo-romanes résultent de l'évolution, sous l'influence de langues germaniques, tel que le vieux-francique des Francs, du latin populaire parlé en Gaule par les Gallo-Romains. Ces derniers formaient un ensemble de peuples d'origines principalement celtes qui furent progressivement romanisés à la suite de la conquête romaine de la région, terminée aux alentours de En 843, l'historien franc Nithard, petit-fils de Charlemagne, produit ce qui est considéré comme le premier texte connu en langue française. Il s'agit d'une chronique qui retranscrit les serments d'alliance, prononcés à Strasbourg l'année précédente, par Louis le Germanique, premier souverain allemand.

Durant le Moyen Âge européen, en particulier entre le Xe et le XIIIe siècle, alors que le système de déclinaisons de l'ancien français s'effondre, les langues d'oïl commencent à se diffuser hors de leur domaine d'origine du fait des invasions normandes des îles Britanniques, du sud de l'Italie ou bien des croisades qui, en établissant des États latins au Levant, font du français une base de la lingua franca méditerranéenne. En 1539, par l’ordonnance de Villers-Cotterêts, le moyen français, langue maternelle des dynasties capétiennes, devient une langue juridique et administrative en France. À la même période, il commence à se diffuser plus massivement hors d'Europe, d'abord en Amérique, puis en Afrique, en Asie et en Océanie, sous l'effet de l'expansion des empires coloniaux français puis belges. À partir du XVIIe siècle, dans les océans Atlantique, Indien et Pacifique, les déportations de populations pratiquées par les empires européens vers leurs colonies amènent, dans un contexte principalement d'esclavage, à la formation de nombreux créoles à base lexicale française.

En 1794, par le décret révolutionnaire du 2 thermidor an II et malgré le fait qu'il ait été, sous l'Ancien Régime, la langue des cours royales et princières européennes, le français classique, langue des Lumières, devient la seule langue officielle de la Première République française[11]. Une des particularités du français se trouve dans le fait que son développement et sa codification ont été en partie l'œuvre de groupes intellectuels, comme la Pléiade, ou d'institutions, comme l'Académie française. Le français est ainsi souvent considéré comme une langue « académique ». À partir du XIXe siècle, et malgré quelques réformes au cours des siècles suivants, son orthographe codifiée commence à se figer. Elle est considérée comme transparente dans le sens de la lecture, mais opaque dans le sens de l'écriture. Au cours du XXe siècle, le français devient une langue d'envergure mondiale en même temps qu'il s'émancipe de l'Europe : à partir de ce siècle le nombre de francophones vivant hors d'Europe dépasse le nombre de locuteurs sur le continent d'origine de la langue.

Entre le et le et sous l'impulsion de ceux qui deviendront les « cinq pères fondateurs de la Francophonie » — Léopold Sédar Senghor, poète, écrivain et premier président de la république du Sénégal, Habib Bourguiba, avocat et premier président de la République tunisienne, Hamani Diori, professeur et premier président de la république du Niger, Norodom Sihanouk, roi du Cambodge et Jean-Marc Léger, écrivain et journaliste canadien — a lieu, dans la salle des séances de l'Assemblée nationale du Niger, la conférence de Niamey. Celle-ci, une des premières conférences réunissant les gouvernements des états francophones, établit l'Agence de coopération culturelle et technique, le premier organisme intergouvernemental francophone, et jette ainsi les bases pour la création d'une Organisation internationale de la francophonie (OIF) qui réunit les peuples partageant la langue française. En 1988, en commémoration de cet évènement, les États membres de l'Organisation font du 20 mars la Journée internationale de la francophonie. En 1989, ont lieu au Maroc les premiers jeux de la Francophonie qui réunissent pour la première fois les athlètes de la communauté francophone autour de la langue qu'ils partagent. En 1997, à Hanoï, capitale du Viêt Nam, les États francophones adoptent la Charte institutionnelle de la Francophonie qui sera complétée en 2005 à Antananarivo, capitale de Madagascar, par la Charte de la Francophonie. Ces deux chartes présentent l'importance du multilinguisme pour le monde francophone, les valeurs de solidarité, d'égalité et de fraternité entre les peuples qui doivent être véhiculées par la langue française, vecteur de progrès et de modernité, ainsi que le rôle actif que doivent exercer les francophones pour la préservation de la diversité linguistique et culturelle. En 2010, l'Organisation des Nations unies déclare que le 20 mars de chaque année sera observée à travers le monde la Journée de la langue française en souvenir de la conférence de Niamey. Les organisations francophones proposent autour de cette date des semaines d'échanges et de discussions souvent appelées « Semaine de la langue française et de la francophonie ».

La langue française est un attribut culturel souverain pour de nombreux peuples et États comme en France où depuis 1992 « la langue de la République est le français » ou au Québec où depuis 1977 elle « permet au peuple québécois d’exprimer son identité ». Elle est également le principal véhicule des cultures francophones dans le monde et le moyen principal d'expression de leurs pensées. La langue, parfois surnommée « langue de Molière[12] », ne cesse de s'enrichir que ce soit de façon formelle, par des décrets par exemple, mais aussi de façon informelle.

Origines : vocabulaire et étymologie[modifier | modifier le code]

Formation du français[modifier | modifier le code]

La majorité du fonds lexical français provient du latin (en tant que langue-mère) ou bien est construit à partir des racines gréco-latines. De nombreux termes possèdent un doublon de même étymologie, l'un ayant évolué à travers les siècles à partir du latin populaire tandis que l’autre est emprunté directement au latin classique : métier/ministère, façon/faction, raide/rigide, froid/frigide, frêle/fragile, rançon/rédemption, raison/ration, poison/potion, chance/cadence, etc. Souvent l'invention de mots à partir d'un mot bien français passe par un emprunt à sa forme en latin classique : mère/maternel, frère/fraternel, cheveu/capillaire, foi/fidèle, œil/oculaire, sûr/sécurité, siècle/séculaireetc. Un changement de paradigme[13] en étymologie romane remplace la méthode traditionnelle fondée sur les données du latin écrit par celle de la méthode comparative, dans le but de rebâtir l'étymologie proto-romane du noyau commun du lexique héréditaire roman, nuançant ainsi l'idée selon laquelle « la majorité du fonds lexical français provient du latin »[Note 1].

On ignore jusqu'à quel point la langue gauloise a pu influencer le français. Son apport lexical se réduirait à une centaine de mots, tels que char/charrue, mouton, crème, dont une partie proviendrait d'emprunts du latin au gaulois. L'étymologie de ces expressions n'est d'ailleurs pas toujours assurée. Quant à son influence sur la syntaxe et la prononciation, elle est également indéterminée.

Le francique, en tant que substrat, a laissé également quelques mots importants (gris, blanc, blond, bleu, etc.) et aurait fortement influencé la prononciation du protofrançais puis des langues d'oïl.

Les termes utilisés au Moyen Âge pour désigner les langues d'oïl dans leur ensemble sont franceis (dès le Xe siècle) puis françois et roman (essentiellement jusqu'au XIIe siècle). Il est notable que les termes normand, picard, lorrain, bourguignon n'apparaissent jamais dans les textes médiévaux avant le XIVe siècle pour désigner les variantes l'ancien français, attestant du sentiment d'unité linguistique du Nord du royaume durant la période médiévale. Ainsi, l'historien normand Wace, dans son Roman de Rou, utilise concurremment les termes de franceis et rumanz, mais pas celui de « normand »[14] ; de même, le romancier médiéval Chrétien de Troyes, d'origine champenoise, désigne sa langue comme la « langue françoise »[15]. Le terme de « français » n'est donc nullement limité à la langue du seul domaine royal. De la même façon, si le terme de « Français » désigne essentiellement les habitants des terres situées sous le contrôle direct du roi par opposition aux Normands, Bourguignons ou Picards, cet usage n'est pas exclusif ; ainsi, la Tapisserie de Bayeux désigne les troupes du duc de Normandie parties conquérir l'Angleterre en 1066 sous le terme latin générique de Franci (les Français) et non de Normanni, ces troupes étant originaires de tout le Nord du royaume. L'emploi de ces usages concurrents n'est pas sans créer des ambiguïtés dans les textes médiévaux ; ainsi, Roger Bacon, désignant le français sous le terme latin de lingua Gallicana (traduisible par « langue française »), indique qu'elle est parlée à la fois par les Picards, les Bourguignons, et les Français "purs" (puros Gallicos), c'est-à-dire les Français du domaine royal[16], par opposition à un terme plus générique de Gallicos, Français, comprenant l'ensemble de la zone linguistique d'oïl, ou plus généralement tous les habitants du royaume. Il indique que les mots des uns « horrifient » les autres, donnant une idée des divergences entre les différents dialectes de l'ancien français.

Le français parlé aujourd'hui tire son nom de cet ancien franceis, langue-toit regroupant l'ensemble des dialectes d'Oïl (franceis [frãntsëé] → françoys/françois [frãswé] → français [frãsé]). Le terme de « langues d'oïl », apparu au XIIIe siècle (l'une de ses premières occurrences figure chez Dante[17]) ne se répand véritablement qu'au XIVe siècle, époque où la variante d'Île-de-France l'emporte sur les variantes régionales au point que le terme de français finit par ne désigner que celle-ci. Cette variante francilienne est parfois désignée par le terme francien, inventé en 1889 par Gaston Paris, un linguiste français, pour le distinguer des autres variantes de la langue d'oïl. Ces autres variantes se sont progressivement affaiblies au fur et à mesure que le français prenait du prestige, en grande partie également en raison de leur proximité avec celle-ci. À l'inverse, malgré un recul encore constaté, les langues ou dialectes romans non d'oïl (variétés de l'occitan, franco-provençal/arpitan, royasque, ligure, corse) et les langues non romanes (breton, flamand, francique lorrain, alsacien, basque) persistent ou résistent mieux en raison de leur plus grand éloignement avec le français. Aujourd'hui, la plupart des langues d'oïl autres que le français sont en voie de disparition.

Le français s'est enrichi du contact avec les autres langues d'oïl (notamment du normand pour ce qui est des termes maritimes), mais aussi des autres langues parlées sur le territoire français, en particulier de l'occitan. L'influence d'autres langues, dont l'arabe, l'italien, le turc, les langues autochtones et créoles d'outremer et des anciennes colonies françaises a été déterminante dans l'évolution du français, de même que le sont aujourd'hui les apports venus de l'anglais et des langues natives des immigrants des pays voisins ou plus lointains, mais aussi des pays francophones.

Emprunts plus récents, néologismes et évolution de l'orthographe[modifier | modifier le code]

Les emprunts plus récents à d'autres langues sont assez nombreux : d'abord à l'anglais (même anciens : nord, sud), puis à l'italien, aux autres langues romanes, aux langues germaniques tels que l'allemand ou le néerlandais (ainsi boulevard vient du hollandais ou du flamand bolwerk). L'arabe a fourni, et fournit encore quelques mots : chiffre, coton, amalgame, amiral, sucre, alcool, algèbre, toubib, bled, etc.[18].

La linguiste Henriette Walter estime à moins de 13 % (soit 4 200 mots[19]) la part des mots d'origine étrangère dans la langue française courante parmi les 35 000 mots que comporte un petit dictionnaire d'usage. Ces mots viennent pour 1 053 d'entre eux de l'anglais, 698 de l'italien, 544 du proto-germanique, 481 des anciennes langues gallo-romanes, 215 de l'arabe, 164 de l'allemand, 160 du proto-celtique, 159 de l'espagnol, 153 du néerlandais, 112 du persan et du sanskrit, 101 des langues amérindiennes, 89 de diverses langues asiatiques orientales (dont le chinois ou le japonais, mais aussi certaines langues môn-khmer), 56 de diverses langues chamito-sémitiques, 55 de langues slaves ou baltes et 144 d'autres langues diverses (dont les langues malayo-polynésiennes ou langues nigéro-congolaises)[20].

Toutefois, cette proportion relativement faible d'emprunts dans le vocabulaire courant ne rend pas compte de la pénétration de termes en anglo-américain dans le domaine des affaires, où les États-Unis exercent une forte domination, domaine par ailleurs très stratégique[21].

De nombreux néologismes ont également été formés à partir de mots grecs ou latins. Peuvent être cités mètre, gramme, phobie et leurs dérivés (kilomètre, milligrammeetc.), ainsi que des mots plus récents comme cinéma, logiciel, domotique, etc.

D'autres sont des calques ou des adaptations de l'anglais, par exemple baladeur inventé pour remplacer l'anglais walkman et discman.

De nombreux néologismes ont également été inventés pour se substituer aux mots anglais, comme :

Certains néologismes proviennent d'Amérique du Nord, où l'Office québécois de la langue française est très actif :

Certains néologismes sont plutôt utilisés dans les provinces francophones du Canada et leur diffusion en France ou ailleurs peut être plus ou moins grande.

Histoire[modifier | modifier le code]

À l'époque de la conquête de la Gaule par les armées romaines de Jules César en , excepté l'Aquitaine de langue proto-basque, la Gaule était majoritairement peuplée de tribus gauloises qui parlaient des langues celtiques certainement apparentées et probablement mutuellement compréhensibles. Il n'existait donc pas une mais plusieurs langues gauloises (exemples : le belge, le gaulois transalpin, le gaulois cisalpin), qui n'étaient que très rarement écrites. La langue des Romains, le latin, connaissait l'écriture, et en tant que langue de l'autorité et langue de prestige, le latin vulgaire proche des Gaulois fut peu à peu adopté par tous au cours des siècles qui suivirent la conquête du pays en 51 av. J.-C.

La version romane de 843 des Serments de Strasbourg de 842 est le premier texte écrit en langue d'oïl, dérivée du Bas latin et remodelée à la suite de l'établissement des Germains, principalement des Francs (d'où l'appellation du français), dans le nord de la Gaule. La première mention de l'existence d'une langue romane date de 813, lors du Concile de Tours, qui la nomme lingua romana rustica, « langue romane rustique ». Il faut attendre vers 880 pour voir apparaitre le premier texte littéraire en langue française (dans une variante vraisemblablement picarde), la Séquence de sainte Eulalie.

La situation linguistique de la France est par ailleurs mal connue avant le Xe siècle. À partir de cette période cependant, le morcellement linguistique du territoire est bien attesté, avec différentes langues régionales suivantes :

Carte des dialectes français
Carte des langues de France continentale

La période qui s'étend de la fin du XIe siècle au début du XIVe siècle correspond à une période de rayonnement du français médiéval. Le français devient une langue internationale, parlée dans toutes les cours d'Europe, ce qui influença toutes les langues européennes. Elle devient une « lingua franca », les lois sont rédigées en français, la langue de la diplomatie est le français.

Le français, sous sa forme dialectale normande, est introduit en Angleterre dans le sillage de la conquête de ce pays par Guillaume le Conquérant en 1066, et son usage y durera plus de trois cents ans. Le vocabulaire anglais en conserve un important héritage : 50 % à 60 % du contenu lexical anglais provient de langues d'oïl de façon générale, principalement des dialectes de Normandie et d'Île-de-France[22]. On dit qu'à cette époque le français était plus utilisé en Angleterre qu'en France[23],[24],[25].

Dès le XIIe siècle, le français a une influence dans la littérature médiévale italienne.

La langue française commence à prendre de l'importance dès 1250, lorsque Saint Louis commande une traduction de la Bible en français.

L'Académie française
L'Académie française

À la fin du XIIIe siècle, c'est en langue d'oïl que le chroniqueur vénitien Martino Canal rédige sa Chronique des Vénitiens et assure, que « la langue française court le monde[26]. »

Vers 1256, le célèbre philosophe et chancelier florentin Brunetto Latini (1220-1294) écrit en langue française son Livre du Trésor et s'en explique en déclarant que c'est là « la parlure plus délictable et commune à toutes gens[27]. »

C'est au XIIIe siècle qu'apparurent des œuvres littéraires en français. En 1296 ou 1298, Marco Polo dicte ses récits de voyages en français dans la prison de Gênes[28],[29].

Au Moyen Âge, les devises royales étaient le plus souvent en français, par exemple celle du prestigieux Ordre de la Jarretière : « Honi soit qui mal y pense » et celle de la monarchie britannique : « Dieu et mon droit ». La devise des Pays-Bas est « Je maintiendrai ».

En 1346, pendant la guerre de Cent Ans, à Crécy, Édouard III roi d'Angleterre ne connaît pas d'autre langue que le français, comme son adversaire le roi de France[30]. En 1362, l'anglais remplace le Law French en tant que langue officielle des tribunaux via l'acte des tribunaux anglais de 1362[31]. Le discours judiciaire peut désormais être compris de tous et non la seule noblesse. La même année, l'anglais commence à être utilisé au Grand Conseil[32]. C'est en 1385 que l'anglais remplace officiellement le français dans les grammar schools[33]. Le français laisse ainsi l'anglais reprendre sa place en Angleterre.

Le Catholicon (du grec Καθολικόν, universel) est le premier dictionnaire trilingue rédigé en breton, français et latin. Il est ainsi l'un des premiers dictionnaires de breton et de français[34]. Ses six mille entrées furent rédigées en 1464 par Jehan Lagadeuc et imprimées par Jehan Calvez le à Tréguier à l'initiative de Maitre Auffret Quoatqueveran, chanoine de Tréguier.

François Ier, roi de France signa en 1539 l'ordonnance de Villers-Cotterêts.

À Aoste est rédigé en 1532 le premier acte notarié en français[35]. Dans le contexte des États de Savoie, les procès-verbaux officiels de l'Assemblée des États, puis du Conseil des Commis, passent du latin au français dès 1536, soit trois ans avant la France[36],[37],[38].

C'est en 1539 que débute officiellement la francisation de la France avec la proclamation de l'ordonnance de Villers-Cotterêts, signée par François Ier : elle impose le français comme langue du droit et de l'administration en France, en remplacement du latin. Cependant[23], il ne faut pas en conclure que tous les Français parlent cette langue : les historiens estiment que 10 % à 20 % de la population parle la langue du roi au XVIe siècle[39]. Bien que l'ordonnance soit relativement longue avec ses 192 articles[40], seuls les articles 110 et 111 concernaient la langue :

Copie du préambule et des articles toujours appliqués de l'ordonnance de Villers-Cotterêts.

Texte original :

  • 110. Que les arretz soient clers et entendibles et afin qu'il n'y ayt cause de doubter sur l'intelligence desdictz Arretz, nous voullons et ordonnons qu'ilz soient faictz et escriptz si clerement qu'il n'y ayt ne puisse avoir aulcune ambiguite ou incertitude, ne lieu a en demander interpretacion.
  • 111. Nous voulons que doresenavant tous arretz, ensemble toutes aultres procedeures, soient de noz courtz souveraines ou aultres subalternes et inférieures, soient de registres, enquestes, contractz, commissions, sentences, testamens et aultres quelzconques actes et exploictz de justice ou qui en deppendent, soient prononcez, enregistrez et delivrez aux parties en langaige maternel francoys et non aultrement.

En français moderne :

  • 110. Que les arrêts soient clairs et intelligibles, et afin qu'il n'y ait pas de doutes sur la compréhension desdits arrêts, nous voulons et ordonnons qu'ils soient faits et écrits si clairement, qu'il n'y ait ni ne puisse avoir aucune ambigüité ou incertitude, ni lieu à demander interprétation.
  • 111. Nous voulons donc que dorénavant tous arrêts, et ensemble toutes autres procédures, qu'il s'agisse de nos cours souveraines ou autres subalternes et inférieures, des registres, enquêtes, contrats, testaments et autres quelconques actes et exploits de justice ou qui en dépendent, soient prononcés, enregistrés et délivrés aux parties en langage maternel français et non autrement.
Joachim Du Bellay auteur en 1549 de la La Défense et illustration de la langue française.

En 1549, Joachim Du Bellay écrit La Défense et illustration de la langue française.

Au long du XVIIe siècle, le français s’impose comme langue scientifique et comme langue d'enseignement. En 1606, publication post mortem du premier dictionnaire de la langue française « Trésor de la langue française tant ancienne que moderne » de Jean Nicot. Le Discours de la méthode (1637) de René Descartes constitue une étape importante car il s'agit d'un des premiers essais philosophiques écrits en français et non en latin comme les Méditations sur la philosophie première. En réalité, René Descartes avait été censuré dans ses Méditations métaphysiques ; il avait donc réécrit son livre et l’avait publié sous le nom Discours de la méthode, en français, sachant que les élites ne liraient pas son livre car écrit en langue vernaculaire tandis que les lettrés ouverts à ses idées pourraient le lire sans craindre la menace de la censure.

Enfant du latin, le français le remplace en tant que langue internationale au XVIIe siècle avant de laisser à son tour sa place à l'anglais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La cause principale de cette hégémonie française tient à la puissance de l'État français à l'époque. En 1685, Pierre Bayle peut ainsi écrire que le français est « le point de communication de tous les peuples de l'Europe »[41]. Le , le traité de Rastatt marquant la fin de la guerre de Succession d'Espagne est rédigé uniquement en français[42]. Le célèbre philosophe et savant allemand, Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716), écrivait le plus souvent en français.

Le français est parfois surnommé « langue de Molière » (Nicolas Mignard, 1656, musée de la Vie romantique).

À Saint-Pétersbourg, Catherine II impératrice de Russie (1762-1796) fait rédiger tous les mémoires de l'Académie en français[43].

Frédéric II de Prusse (1740-1786) est un grand amateur de la langue française, il correspond en français avec Voltaire et écrit son autobiographie en français[44], il ira jusqu'à remplacer le latin par le français à l'Académie de Berlin[45].

En 1777, le marquis de Caraccioli publie un livre intitulé L’Europe française ou Paris, le modèle des nations étrangères. En 1783, l'Académie de Berlin proposait, comme thème de concours aux écrivains, le sujet suivant : « Qu'est-ce qui a rendu la langue française universelle ? »[46],[47].

En 1892, le premier journal communautaire au monde est inventé en Australie, il est appelé Le Courrier australien[48].

En 1911, Jacques Novicow rédige un article[49] nommé Le Français, langue auxiliaire de l'Europe. Cet article explique pourquoi le français devrait devenir la langue véhiculaire de toute l'Europe[50].

La maintenance de la langue française est suivie par : l'Académie française, la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), le Service de la langue française (Belgique), l'Office québécois de la langue française (OQLF), les Conseils supérieurs de la langue française de France, de Belgique et du Québec.

En 1985, la chaine francophone internationale TV5 Monde est fondée. Malgré des débuts très humbles, la chaîne grossit très rapidement et devient dans les années 2000 l'un des trois plus grands réseaux mondiaux de télévision, aux côtés de MTV et de CNN[51]. En 2010, elle est surnommée « la plus grande classe de français du monde »[52].

Dans le monde[modifier | modifier le code]

Le français dans le monde : bleu foncé : langue maternelle ; bleu : langue officielle; bleu hachuré : langue administrative, de travail et d'enseignement ; bleu clair : langue de culture
Le français dans le monde : bleu foncé : langue maternelle ; bleu : langue officielle; bleu hachuré : langue administrative, de travail et d'enseignement ; bleu clair : langue de culture
Le français dans le monde
  • Langue maternelle (créoles inclus)
  • Langue officielle
  • langue administrative, d'enseignement et de travail
  • langue importante, seconde et/ou de culture
Variétés régionales de la langue française dans le monde[réf. nécessaire].
Les dix pays francophones les plus peuplés en 2018[53]. Note : « RDC » désigne la République démocratique du Congo[Note 9].
Les dix premiers pays francophones, en 2018, d'après l'Organisation internationale de la francophonie, selon le nombre de personnes sachant lire et écrire le français[53] Note : les personnes sachant parler le français mais ne sachant pas le lire et l'écrire ne sont pas incluses[54].
Afrique francophone :
  • Pays généralement considérés comme francophones.
    La population de ces pays s'élevait à 488 millions d'habitants en 2023[55] et devrait atteindre entre 870 et 879 millions d'habitants en 2050 d'après les projections de population[56],[55].
  • Pays parfois considérés comme francophones.
  • Pays non francophones mais qui sont membres ou observateurs de l'OIF.
Pourcentage de locuteurs francophones par pays africain selon l'OIF en 2023[57] :
  • 0-10%
  • 11-20%
  • 21-30%
  • 31-40%
  • 41-50%
  • >50%
  • En Europe, le français est la principale langue maternelle en France (pays avec la plus grande population ayant cette langue pour langue maternelle[58]), en Belgique (en Wallonie et dans la région de Bruxelles-Capitale), à Monaco, au Luxembourg (où il est l'une des trois langues officielles du pays), en Suisse romande (le français est l'une des quatre langues officielles de la Suisse) et en Vallée d'Aoste (Italie).

    En Amérique, le français est langue maternelle dans plusieurs provinces et territoires du Canada (principalement dans la province de Québec, dans une grande partie du Nouveau-Brunswick, mais aussi en Ontario, en Nouvelle-Écosse, à l'Île-du-Prince-Édouard, au Manitoba, au Yukon…), à Saint-Pierre-et-Miquelon (France), aux États-Unis (notamment en Louisiane et au Maine), en Guyane française, et, avec le créole, en Haïti et aux Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélemy, Saint-Martin).

    Répartition des francophones natifs dans 6 pays en 2021.

    En Afrique, dans les pays dont il est langue officielle, il est parlé comme première langue surtout dans les milieux urbains. Ainsi, il existe des villes où les francophones natifs sont majoritaires en Côte d'Ivoire (Abidjan/Yamoussoukro)[59], au Gabon (Libreville), au Cameroun et au Congo[60]. Dans de nombreux pays d'Afrique du Nord, d'Afrique de l'Ouest, et d'Afrique centrale, le français est souvent parlé comme deuxième langue, comme en République démocratique du Congo, pays francophone le plus peuplé du monde[61] (le français y est toutefois maitrisé à des degrés très divers par la population)[62], l'un des 28 pays ayant le français pour langue officielle ou co-officielle[63].

    Les pays africains francophones totalisent 488 millions de personnes en 2023, soit 33,6 % de la population du continent africain[55]. Leur population devrait atteindre entre 870 millions et 879 millions d'habitants en 2050 pour une population totale du continent africain de 2,5 milliards d'habitants, soit 35,0 % à 35,3 % de la population du continent[56],[55]. D'ores et déjà, il y a plus de francophones en Afrique qu'en Europe[64].

    Ces pays ont pour la plupart fait partie des anciens empires coloniaux de la France et de la Belgique. Le français est également langue officielle à Djibouti. Dans l'Océan Indien, le français et des créoles français sont parlés à La Réunion, aux Seychelles et à l'île Maurice, et est langue officielle à Mayotte, aux Comores et à Madagascar. Il est aussi la langue des Terres australes et antarctiques françaises (bien que celles-ci soient inhabitées, elles reçoivent la présence de scientifiques et de militaires), où s'est développé un dialecte dit Taafien. En Océanie, le français est langue maternelle en Nouvelle-Calédonie, avec les langues kanak, et est parlé en Polynésie française, à Wallis-et-Futuna et au Vanuatu. En Asie, le français est encore présent à Pondichéry (Inde), ainsi qu'au Liban et comme langue de culture au Viêt Nam, au Laos et au Cambodge.

    Le nombre de francophones (dans sa définition « sachant lire et écrire le français » incluant ceux qui parlent le français comme langue étrangère mais excluant arbitrairement ceux sachant juste le parler car ces statistiques sont difficiles à obtenir) dans le monde ne cesse d'augmenter passant de 106 millions en 1985[65] à 173,2 millions en 1997[66], 200 millions en 2005[67] et 300 millions en 2018[68]. Dès 2015 « l'espace francophone » — dans lequel on inclut toute la population des pays pour lesquels le français a le statut de langue officielle — dépassera en population l'espace hispanophone et deviendra le 3e au monde après l'anglophone et le sinophone[69]. De plus, les prévisions augurent une évolution exponentielle du nombre de francophones en fonction de l'éducation en Afrique, le nombre de francophones devrait atteindre 400 millions en 2025 puis 715 millions en 2050[70], c'est-à-dire être multiplié par quatre, alors que la population mondiale ne croitrait que de 1,5[71],[72]. Divers scénarios possibles ont été étudiés et le nombre de francophones en 2060 pourrait varier de 368 millions pour le plus pessimiste à 1,2 milliard pour le plus optimiste[73].

    La population francophone en explosion démographique devrait donc passer de 3 % en 2000 à plus de 8 % de la population mondiale en 2050[74].

    La francisation dans le monde se fait aussi ressentir dans le fait que de plus en plus de pays rejoignent l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Alors que l'OIF ne comptait que 21 pays à sa fondation en 1967 (appelée anciennement Assemblée parlementaire de la francophonie), elle en compte 75 en 2010 (les derniers étant les Émirats arabes unis, la République dominicaine, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine et l'Estonie en 2010)[75], ce qui en fait la plus grande organisation linguistique mondiale.

    Dans les années 2000-2010, le français est appris comme langue étrangère dans de nombreux pays. Il semble même être la langue dont le nombre de locuteurs augmente le plus rapidement (en pourcentage) dans le monde[76], grâce au rayonnement international du français mais aussi au fait que les populations des pays composant la francophonie ne parlent pas toutes français, sans oublier que le français est la seule langue parlée sur tous les continents, avec l'anglais[77].

    Le français est aussi la langue étrangère la plus apprise après l'anglais[78],[79]. Les personnes apprenant le français sont aussi en forte augmentation, près de 30 % entre 1994 et 2004[80] tous continents confondus, l'Afrique étant en tête avec une augmentation de 60,37 % de 1994 à 2002, passant de 32 808 681 francophones en 1994 à 52 617 368 en 2002[81] et de 62 % de 1994 à 2004, suivie de l'Asie avec une augmentation de 48,8 % de 1994 à 2004[82].

    En 2008, l'espace francophone représentait 20 % du commerce mondial des marchandises, en augmentation par rapport à 2005[83]. En 2008, les soixante-dix États et gouvernements de l'OIF totalisent 870 millions d'habitants, soit 13 % de la population mondiale[84].

    En 2005, le nombre de personnes en contact avec la langue française était estimé à 250-300 millions ; ce nombre était censé atteindre 500 millions en 2010[85].

    Le français est la langue officielle de nombreux pays. Il est largement utilisé dans un certain nombre d'autres pays. Une partie des nations utilisant cette langue est regroupée au sein de la « francophonie ». Dépassant le seul cadre linguistique, le Haut Conseil de la francophonie est une plateforme d'échanges impliquant un tiers des pays de la planète. Ce mouvement confirme une redéfinition de la place du français dans le monde. En 2010, une estimation du ministère français des affaires étrangères évalue à environ 200 millions le nombre de personnes capables de parler en français dans le monde[86].

    En 1998, le Haut Conseil de la francophonie estimait les francophones « réels » à 112,6 millions auxquels il convient d'ajouter 60,6 millions de francophones qualifiés de « partiels » ou « occasionnels », soit 173,2 millions de francophones. De plus, 100 à 110 millions de « francisants », qui, d'après le rapport officiel, « ont appris le français pendant plusieurs années et en ont gardé une maitrise variable ou qui sont amenés à le pratiquer, même partiellement, pour leur métier. » Le même type d'étude avait été mené par ce même organisme en 1989 (rapport publié en 1990) avec 104,6 millions de francophones « réels » recensés et 54,2 millions de « partiels », soit 158,8 millions de francophones. La progression enregistrée est importante avec un gain de 14,4 millions en 9 ans. Deux millions de ces « nouveaux » francophones sont des Français, mais la majeure partie est localisée sur le continent africain. La République démocratique du Congo est d'ailleurs le premier pays francophone du monde[87]. En extrapolant ces chiffres, le nombre des locuteurs « francophones natifs » peut être estimé à 115 millions en 2010 et 85 millions ceux qui ont appris le français, soit un total de 200 millions de personnes aptes à s'exprimer en français[86].

    Graffiti sur l'avenue Habib-Bourguiba à Tunis en mars 2012.

    Bien qu'il soit difficile de mesurer avec précision le nombre total de locuteurs d'une langue donnée, le français figure parmi les 10 langues les plus parlées du monde et la deuxième langue la plus rayonnante après l'anglais ainsi que la langue la plus enseignée après l'anglais[88]. La version française de l'encyclopédie Wikipédia est la 5e en nombre de pages et la 6e en nombre de consultation[89].

    Les projections des Nations unies ont développé plusieurs scénarios afin d'évaluer différentes hypothèses sur l'avenir de la francophonie. Les deux plus plausibles sont la plus optimiste et la plus pessimiste. L'avenir de la langue dépendant énormément du développement de l'éducation en Afrique, le nombre de locuteurs peut donc sensiblement varier[90]. Selon le scénario le plus pessimiste, se basant simplement sur les chiffres actuels et les changements démographiques, les francophones seraient 300 millions de personnes dans le monde. Selon le scénario le plus optimiste, les chiffres seraient totalement différents. Avec l'éducation pour tous et l'importante croissance démographique de l'Afrique, on[Qui ?] estimerait le nombre de locuteurs francophones à plus de 680 millions. Bien sûr, cela ne se fera pas sans l'aide des pays francophones du nord[91]. Le poids démographique des francophones dans le monde prendrait alors une tout autre mesure : 8 % de la population mondiale serait francophone en 2050 contre 2,9 % aujourd'hui. Dans la perspective d'une scolarisation des pays du sud, les Africains représenteraient plus de 80 % du nombre total des francophones, tandis que les Européens n'en représenteraient plus que 11 %[92]. Cela démontre l'importance et le poids de l'Afrique dans la francophonie, ainsi que l'importance de l'éducation dans ce même continent.

    Le français est enseigné dans de nombreuses universités partout à travers le monde et il jouit d'un rayonnement notamment dans les mondes diplomatique, journalistique, judiciaire et universitaire.

    Dans trois pays anglophones que sont le Canada anglais, le Royaume-Uni et l'Irlande, le français conserve le privilège d'être la première langue étrangère enseignée et loin devant les autres langues. Aux États-Unis, le français est la deuxième langue étrangère apprise, mais loin derrière l'espagnol[93]. En Australie, dont le Japon est le deuxième partenaire économique, il est devancé de peu par le japonais.

    Savoir si l'apprentissage du français est encore pertinent aujourd'hui ou déterminer s'il sera une langue importante dans le futur sont des questions présentes dans l'actualité. À titre d'exemple, on peut citer le débat médiatique récent à New York. Le 30 janvier 2014, le New York Times publiait un article qui mentionnait une hausse de l'enseignement du français dans la ville, notamment au sein de programmes bilingues où seulement l'espagnol et le mandarin sont plus importants[94]. Quelques jours plus tard, le linguiste John McWhorter (en) attaquait frontalement l'article du New York Times sur son blog New Republic[95]. Selon lui, l'apprentissage du français par les Américains est une caractéristique sociale qui s'ancre dans une vision dépassée où le français était encore la langue la plus parlée en Europe et où l'immigration n'avait pas encore explosé aux États-Unis. Pour McWhorter, il est aujourd'hui beaucoup plus cohérent que les jeunes Américains apprennent des langues comme le mandarin, l'espagnol, l'arabe ou encore le hindi. Pour autant, dans une étude parue en mars 2014 et reprise par le magazine Forbes[96], la banque d'investissement Natixis affirme que le français pourrait être d'ici à 2050 la langue la plus parlée au monde, notamment en raison de sa propagation rapide dans certaines zones où la population augmente très vite, particulièrement au sud du Sahara.

    Proportion de francophones dans diverses grandes villes[modifier | modifier le code]

    Pourcentage de personnes sachant lire, écrire et parler le français dans les grandes villes de la francophonie :

    Langue officielle et langue de travail[modifier | modifier le code]

    Le français est une langue internationale qui, dans la liste hiérarchique des langues d'Abram de Swaan (en), fait partie des langues « supercentrales »[101].

    En 2016, le français est langue officielle de jure de 28 États et territoires dans le monde.

    Diffusion dans les sciences et les techniques[modifier | modifier le code]

    Diffusion dans les relations internationales[modifier | modifier le code]

    Le français est la deuxième langue la plus fréquemment utilisée dans les rencontres internationales. Le français est usité pour la diplomatie du Saint-Siège, le Vatican étant enregistré comme État francophone auprès des organisations internationales[102].

    Influence dans d'autres langues[modifier | modifier le code]

    Selon des sources[103],[104], l'origine des mots anglais se décompose comme suit :
    Latin ≈29%
    Français (d'abord français anglo-normand, puis français) ≈29%
    Germanique ≈26%
    Grec ≈6%
    Autres ≈10%

    Du XIVe siècle jusqu'aux années 1920, le français était la langue la plus utilisée dans des contextes de communication internationale (surtout la diplomatie), d'abord en Europe puis dans le monde entier à partir du XVIIe siècle[105]. C'est pour cela que l'on retrouve des mots français dans beaucoup de langues. La langue qui a été la plus francisée est sans aucun doute la langue anglaise, en raison de la conquête normande de l'Angleterre : son lexique est composé de près de 30 % de mots français, principalement du vieux français et du français anglo-normand[106], Hervé Lavenir de Buffon donne même 70 % à 72 %[107],[108]. On trouve de nombreuses expressions françaises utilisées en anglais[109].

    Particularités dialectales du français de France[modifier | modifier le code]

    Le français est la langue officielle de la République française selon l'article 2 de la Constitution de 1958, qui précise : « La République participe également au développement de la solidarité et de la coopération entre les États et les peuples ayant le français en partage », dans l'article 87 de la Constitution.

    Le français parlé de Paris a remplacé chez la presque totalité des locuteurs de la zone d'oïl les variétés locales de francilien[Note 10]. Les différences entre le français d’un jeune Normand et d’un jeune Parisien, par exemple, seront dans la plupart des cas minimes au regard de la diversité qui a existé historiquement en France dans le francilien même.

    Le français d'Île-de-France, choisi pour codifier la langue, a constitué pendant longtemps la norme du français pour l'ensemble des francophones dans le monde, et continue d'exercer une influence sans pareille sur la langue française prise en son entier. C'est pour cette raison que les francophones débutants le prennent souvent comme point de référence auquel d'autres variétés de français peuvent être comparées.

    Francophone belge parlant en français et en anglais

    Toutefois, certaines évolutions récentes du français de France par rapport à la norme traditionnelle du français, qui sont acceptées en France et même entérinées dans les dictionnaires (dont la quasi-totalité est publiée en France), ne passent pas inaperçues au Canada. Pour ce qui est de la prononciation, on peut penser par exemple à la suppression du l géminé dans « collègue », la prononciation /ut/ du mot « août », ou l'homophonie des mots « brin » et « brun ».

    Journal télévisé de RDC en français

    Un régionalisme caractéristique du français de France est appelé « francisme ». Voir aussi le débat sur la norme du français québécois.

    Exemple d’un homme qui parle avec un accent canadien

    La variation régionale du français peut être abordée de deux manières :

    • en considérant que le français est un synonyme de la langue d'oïl, ce qui implique que tous les dialectes romans du domaine d'oïl sont des variétés dialectales du français (voir l'article Langue d'oïl) ;
    • en se limitant à ce qui est appelé le « français régional », ensemble de variétés régionales dans le monde, qui restent très proches du français standard. C'est ce sens qui est développé ici.

    Certains néologismes peuvent également être empruntés au vocabulaire du français régional. Les mots ou les expressions employés seulement dans certaines régions de la francophonie sont nommés « français régional », mais ils ne sont pas retenus par les dictionnaires académiques du français. Il ne s'agit pas de langue familière, mais bien du français qui a évolué de façon différente.

    Dans une partie de la moitié nord de la France par exemple, le repas du matin s'appelle « petit déjeuner », celui du midi le « déjeuner » et celui du soir le « diner », le « souper » désignant la collation prise le soir après le spectacle : dans le Nord, en Normandie, Picardie, en Lorraine. En Franche-Comté, en Occitanie, au Québec, dans le reste du Canada, en Belgique et en Suisse, on dit « déjeuner », « diner » et « souper ». En Belgique, en Vallée d'Aoste et en Suisse, on dit « septante » (70) et « nonante » (90) ; en Suisse, plus précisément dans les cantons de Vaud, du Valais et de Fribourg, et en Vallée d'Aoste, on dit « huitante » (80) (la forme ancienne et de nos jours désuète de « huitante » étant « octante »). Au Québec, dans le reste du Canada, en Suisse, en Vallée d'Aoste, en Belgique et dans certaines régions françaises, on dit « tantôt » là où le français de Paris et le français africain utilisent « tout à l’heure », et en Normandie et en Anjou, il signifiera « cet après-midi » ; au Québec, également, « magasiner » pour « faire des courses » ou « faire les magasins », alors que ce mot est perçu comme un barbarisme en France. Au Sénégal et en Afrique francophone, on parle parfois d'« essencerie » par analogie avec les autres noms de lieux d'achat (boulangerie, pâtisserie, épicerie, etc.), alors que ce mot est également perçu comme un barbarisme en France. Au Québec et souvent dans le reste du Canada, on dit aussi « avoir une blonde » pour « avoir une petite amie » ou « avoir une copine », « avoir un chum » au lieu d'« avoir un petit ami » ou d'« avoir un copain », etc.

    Les exemples de variations dialectales, comme dans beaucoup d'aires linguistiques, sont fort nombreux en français.

    Perception, représentation et identification des accents français[modifier | modifier le code]

    Les accents, de manière générale, sont caractérisés par une certaine prosodie et sont un véhicule d’informations sur les origines et le milieu socio-économique des individus[110]. La diversité des accents, notamment en français, pose donc la question de la perception de ceux-ci et ce que cette perception implique. Effectivement, les accents, qu’ils soient natifs ou non natifs francophones, font l’objet d’un certain nombre de stéréotypes dans la mesure où la perception de ceux-ci est profondément subjective. Ainsi, selon une étude menée par la linguiste allemande Elissa Pustka, l’accent toulousain est par exemple perçu comme “chantant” par les Parisiens mais également comme “comique”[111]. De ce fait, l’accent toulousain est dévalué par les Parisiens sur la base d’un stéréotype : ils émettent un certain jugement de valeur qui révèle une forme de hiérarchisation et qui souligne une certaine dimension sociale et identitaire au sein de la perception de l’accent. De plus, la perception, tout comme la variation, de l’accent diffère en fonction de l’origine géographique des locuteurs et locutrices. Par exemple, si en France un seul accent africain peut être perçu - car les stéréotypes qui entourent cet accent ne semblent pas prendre en compte la diversité ethnique africaine - en Afrique les accents sont bien distingués en fonction de leur région d’origine. Ainsi, cette découverte permet de rejeter l’idée d’un accent “panafricain”, comme le montrent Philippe Boula de Mareüil et Béatrice Akissi Boutin dans une étude conduite en Afrique de l’Ouest[112]. Par ailleurs, selon une étude de 2014, les auditeurs français et suisses n’ont pas la même perception des diverses variétés d’accents. Les auditeurs français considèrent en effet que les locuteurs de Paris et de Genève présentent moins d’accent que les locuteurs des autres variétés suisses. À l’inverse, pour les auditeurs suisses, la plupart des accents suisses romands ne sont pas trop marqués et seuls les locuteurs de Nyon sont perçus comme ayant un accent plus prononcé[113].

    La perception des accents est également le lieu d’une forme de hiérarchisation. En effet, certains accents sont valorisés socialement tandis que d’autres non, et ceci en fonction d’un certain nombre de stéréotypes et de croyances qui s’y rapportent. Ainsi, dans le cadre d’une expérience menée par Marion Didelot et lors de laquelle des personnes dont le français est la langue première devaient évaluer l’adéquation de certaines personnes à certains postes de travail, en fonction de leur accent, ce phénomène de hiérarchisation a été confirmé[110]. Les résultats de l’étude montrent que la hiérarchisation ne se fait pas en fonction d’accent natif ou non natif mais bien par rapport à une certaine valeur sociale accordée à tel ou tel accent[110]. Ainsi, un accent français non natif germanophone est mieux évalué qu’un accent natif ivoirien, montrant que c’est bien une certaine représentation sociale que l’on a de l’origine géographique de l’accent qui motive notre jugement. De ce fait, les discriminations en lien avec la prononciation restent une composante importante des discriminations sociales.

    La valorisation, ou dévalorisation, des accents des autres se fait donc par rapport à une certaine représentation sociale que l’on a de l’origine géographique que l’on assigne aux accents[114]. Il en va de même dans le cas des représentations qu’ont les personnes de leur propre accent et dans lesquelles on peut retrouver ces mêmes dynamiques de hiérarchisations et de valorisations. En effet, une personne décrivant son accent régional aura tendance à le valoriser en le comparant à d’autres accents régionaux, notamment par rapport à une idée de ce que devrait être le ‘vrai’ français[115]. Ainsi, certains Marseillais décrivent leur accent en l’opposant à l’accent parisien et en insistant sur le fait qu’ils seraient garants d’une prononciation plus juste, valorisant de ce fait leur accent en fonction d’un certain idéal de la langue française[116].

    Prononciation[modifier | modifier le code]

    Consonnes[modifier | modifier le code]

      Bilabiale Labio-
    dentale
    Labio-
    palatale
    Labio-
    vélaire
    Dentale Alvéolaire Post-
    alvéolaire
    Palatale Vélaire Uvulaire
    Nasale m n ɲ[c 1] ŋ[c 2]
    Occlusive p  b t  d k ɡ
    Fricative f  v s  z ʃ  ʒ ʁ[c 3]
    Spirante ɥ w j
    Latérale l
    1. Dans la prononciation actuelle, le phonème /ɲ/ se distingue de moins en moins de [nj].
    2. Le phonème /ŋ/ est apparu relativement récemment, avec l'emprunt de mots d'origine anglaise ou chinoise. Les Européens ont tendance à le prononcer [ŋɡ], tandis que les Québécois ont tendance à le prononcer [ɲ]. En outre, il est fréquemment prononcé dans le sud de la France après une voyelle nasale (par exemple, Agen est localement prononcée [a.ˈʒɛŋ], contre [a.ˈʒɛ̃] à Paris. En Terre-Neuve le /ŋ/ est là, comme (gn) dans le mot montagne [mʊ̃taŋɘ]
    3. Selon le locuteur, /ʁ/ peut se réaliser [χ], [ʀ], [x], [ɣ], [r], [ʁ] ou [ɾ]. Ce phénomène s'appelle variation allophonique.

    Voyelles[modifier | modifier le code]

    Antérieure Centrale Postérieure
    Fermée i    y u
    Mi-fermée e    ø o
    Moyenne ə[v 1]
    Mi-ouverte ɛ (ɛː)[v 2]  ɛ̃[v 3]    œ  œ̃[v 4] ɔ  ɔ̃[v 5]
    Ouverte a ɑ[v 6]  ɑ̃[v 7]
    1. En français de France, le phonème /ə/ est plutôt arrondi et peut être souvent confondu avec le phonème /ø/, le mot je étant par exemple prononcé comme le mot jeu, mais la distinction est encore maintenue en français québécois.
    2. La distinction entre /ɛ/ et /ɛː/, comme dans les mots « mettre » et « maître », est complètement perdue en français de France, mais elle est encore maintenue en français de Belgique et en français canadien. En français de Belgique, la distinction ne porte que sur la longueur tandis qu'en français québécois, le /ɛː/ se diphtongue souvent en [aɛ̯].
    3. En français parisien moderne, en français de Belgique et en français de Suisse, /ɛ̃/ se prononce [æ̃].
    4. Dans la prononciation actuelle des variétés de français parlées dans la moitié nord du territoire français, dont le français parisien moderne, /œ̃/ tend à disparaître au profit de /ɛ̃/, c'est-à-dire [æ̃]. Les deux phonèmes sont généralement bien conservés dans la moitié sud de la France, en Belgique et au Canada.
    5. En français parisien moderne, en français de Belgique et en français de Suisse, /ɔ̃/ se prononce [õ].
    6. La distinction entre /a/ et /ɑ/, comme dans les mots « patte » et « pâte » est perdue pour les plupart des locuteurs en France au profit systématique de [a], mais elle est toujours nette en Belgique et au Canada.
    7. En français parisien moderne, en français de Belgique et en français de Suisse, /ɑ̃/ se prononce [ɒ̃].

    Grammaire[modifier | modifier le code]

    Une des caractéristiques de la grammaire française vis-à-vis de nombreuses langues vivantes est la richesse de ses temps et modes. Toutefois, cette richesse tend à se réduire à l'oral. Par exemple, certains temps, tel le passé simple, ne se trouvent guère plus qu'à l'écrit[117] et le passé antérieur se réduit le plus souvent à un simple jeu de « style » oratoire avec des expressions diverses mais toutes construites autour du seul verbe être (j’eus été…, il eut été…).

    Également, une partie non négligeable de la grammaire française (pluriels, personnes dans la conjugaison), n'est notable qu'à l'écrit (exemple : ils jouent, il joue).

    La langue française est illustrée par de grands grammairiens comme Claude Favre de Vaugelas (première moitié du XVIIe siècle) et Maurice Grevisse (1895-1980), grammairien belge, auteur de la grammaire de référence Le Bon Usage.

    Orthographe et graphie[modifier | modifier le code]

    Le français est écrit (principalement) avec l'alphabet latin de base (26 lettres) étendu par quelques signes diacritiques (obligatoires) et ligatures (utilisées conventionnellement mais selon une convention moins respectée). L'écriture du français en écriture latine fait l'objet depuis plusieurs siècles de normes orthographiques assez précises, publiées, enseignées, généralement reconnues et acceptées mais pas toujours très bien respectées (ces normes ont évolué et se sont plus ou moins bien adaptées avec le temps).

    D'autres écritures sont possibles pour écrire le français, notamment avec l'alphabet Braille (qui nécessite une adaptation de l'orthographe française existante, car le Braille est plus limitatif et apporte des contraintes propres à son utilisation).

    Les transcriptions purement phonétiques utilisent l'alphabet phonétique international (API), mais elles sont utilisées uniquement pour préciser la prononciation (généralement uniquement sur le plan phonologique pour permettre une intercompréhension suffisante, et non la transcription phonétique exacte qui dépend de l'accent régional du locuteur). La transcription est assez facile aussi dans les alphabets grec et cyrillique grâce à l'existence de normes (utilisées pour la transcription officielle des toponymes et noms français), mais plus délicate et imprécise avec les écritures sémitiques (dans les langues qui utilisent ces écritures, l'écriture française normalisée est le plus souvent conservée.)

    Orthographe latine normalisée[modifier | modifier le code]

    L'Académie française et des institutions analogues d'autres pays francophones ont approuvé une série de rectifications orthographiques proposées en 1990 par un rapport du Conseil supérieur de la langue française. Ces rectifications portent sur moins de 3 % du vocabulaire. En outre, l'Académie française souligne que ces rectifications n'ont pas de caractère obligatoire, mais qu'elles sont recommandées.

    Depuis son apparition comme dialecte du latin, l'orthographe du français a subi de nombreuses rectifications, mais l'habitude littéraire de réécrire les classiques dans l'orthographe officielle du moment donne une impression de continuité que la langue française écrite, en fait, n'a jamais eue. Ces rectifications orthographiques du français ont pour objectif de rendre le français plus « logique » et plus moderne tout en respectant l'étymologie, mais aussi de fixer des règles précises pour l'invention de néologisme. Ainsi les rectifications orthographiques de 1990 recommandent, par exemple, l'orthographe « chaine » plutôt que « chaîne », car le « î » ne sert à rien et n'a aucune justification étymologique.

    Dans les faits, ces rectifications ne sont pas toujours suivies. La plupart des francophones s'en tiennent encore à l'orthographe traditionnelle. Cependant, bien que très contestées[réf. nécessaire], de nouvelles pratiques d'orthographes alternatives et non officielles ont suscité un certain intérêt auprès de personnes intéressées par une orthographe qu'ils préféraient plus conforme à la langue parlée (comportant moins de lettres muettes, par exemple) et surtout plus facile à apprendre.

    Les nouvelles technologies de communication (sur des téléphones portables, notamment) ont vu le développement de nouvelles méthodes orthographiques (surtout par les jeunes), tentant à minimiser le nombre de lettres écrites dans un message SMS (Service de messagerie court des téléphones, limitant comme le télégramme la longueur des messages) initialement pour gagner en rapidité et surtout minimiser le coût de l'envoi mais cela n'est plus d'actualité avec les offres « SMS illimité » de nombreux opérat