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Locminé

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Locminé
Locminé
La place de la République.
Blason de Locminé
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Morbihan
Arrondissement Pontivy
Intercommunalité Communauté de communes Centre Morbihan Communauté
(siège)
Maire
Mandat
Grégoire Super
2020-2026
Code postal 56500
Code commune 56117
Démographie
Gentilé Locminois, Locminoise
Population
municipale
4 626 hab. (2021 en augmentation de 11,23 % par rapport à 2015)
Densité 952 hab./km2
Population
agglomération
7 598 hab. (2008)
Géographie
Coordonnées 47° 53′ 15″ nord, 2° 50′ 04″ ouest
Altitude Min. 69 m
Max. 153 m
Superficie 4,86 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Locminé
(ville-centre)
Aire d'attraction Locminé
(commune-centre)
Élections
Départementales Canton de Grand-Champ
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Locminé
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Locminé
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Locminé
Liens
Site web Le site de la commune

Locminé [lɔkmine] est une commune française située dans le département du Morbihan, en région Bretagne.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Carte de Locminé et des communes avoisinantes.

Locminé est situé dans le centre du Morbihan. La ville se trouve à vol d'oiseau à 22 km au sud de Pontivy, à 25 km au nord de Vannes et à 42 km au nord-est de Lorient.

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Locminé : routes et réseau hydrographique.
Le Signan, affluent du Tarun, à proximité de la rue Alain Lesage.
  • Le Tarun est le cours d'eau principal qui traverse Locminé : c'est un affluent de rive gauche de l'Ével et un sous-affluent du Blavet ; il forme pour partie la limite sud-ouest de la commune de Locminé, qu'il sépare de Plumelin.
  • L'ancien étang du Bois d'amour, lequel était à cheval sur les communes de Locminé et de Plumelin : un vaste chantier de renaturation entraînant la suppression de l'étang du Bois d'Amour a été entrepris en 2023, le barrage de retenue du plan d'eau étant désormais considéré comme obsolète et étant un obstacle à la circulation des poisson et des sédiments (l'étang était très envasé et la qualité de l'eau en baisse)[1] : l'abaissement de la digue et la vidange du plan d'eau ont été décidées afin que la nature reprenne ses droits ; la disparition de l'étang va rétablir le cours naturel du Signan (affluent de rive droite du Tarun et ancien émissaire de l'étang) et, lorsque la végétation aura repoussé, de nouveaux aménagements légers seront décidés (diguettes paysagères retenant de petites retenues d'eau successives pour ralentir le cours de l'eau, chemins piétonniers, pistes cyclables, etc[2].
  • Le ruisseau du Mégouët est un affluent de rive gauche du Tarun, qui sert sur une bonne partie de son cours de limite communale avec Bignan et passe à l'Est de la ville de Locminé ; il reçoit, un peu avant sa confluence avec le Tarun, les eaux du modeste ruisseau de Saint-René.

Relief[modifier | modifier le code]

De superficie modeste, la commune ne présente pas de reliefs très marqués : les points les plus élevés se situent à proximité de la limite sud et sud-est du finage communal (près de 140 mètres au sud du hameau de Tréhoret, 120 mètres entre le Parco et Kerjean), le point le plus bas se trouvant dans la vallée du Tarun à l'endroit où ce cours d'eau quitte la commune près du moulin de Kerlevinez (69 mètres d'altitude). La ville est à une altitude moyenne d'une centaine de mètres et l'ancien étang du Bois d'amour était à 94 mètres d'altitude.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[4]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique[5].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 955 mm, avec 13,9 jours de précipitations en janvier et 7,1 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Moréac à 4 km à vol d'oiseau[6], est de 12,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 043,7 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Locminé est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[10],[11],[12]. Elle appartient à l'unité urbaine de Locminé, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[13] et 8 097 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[14],[15].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Locminé, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 2 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[16],[17].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (59,3 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (48,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (41,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (18,2 %), prairies (16,2 %), zones agricoles hétérogènes (12,4 %), forêts (8,8 %), terres arables (3,3 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Le tiers sud du territoire communal a conservé son caractère rural, le reste de la commune étant majoritairement urbanisé ; toutefois la partie rurale connait une certaine rurbanisation linaire, principalement le long de la D 16.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Attestée sous le nom Loc'h Menec'h en 1108. Dérive de Loc'h (oratoire, ermitage, lieu sanctifié) et Manac'h (moine), pluriel Menec'h (moines)[19].

Ce toponyme signifie donc « Oratoire des moines »[19].

Locminé se dit Logunec'h en breton[19].

Histoire[modifier | modifier le code]

Blasonnement[modifier | modifier le code]

Les armoiries de Locminé se blasonnent ainsi :

Parti, au premier d’azur à huit maillettes d’or posées deux, un, deux, un et deux ; au deuxième d’argent fretté d’azur et chargé d’un reliquaire d’or brochant ; au comble d’argent à sept mouchetures d’hermine de sable ; d’or en filière et brochant sur les partitions.

Préhistoire et Antiquité[modifier | modifier le code]

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

La paroisse de Locminé est issue d'un démembrement des deux paroisses de l'Armorique primitive de Moréac et Plumelin[20].

Vers le VIIe siècle, des disciples de saint Gildas fondent à l'extrémité de la paroisse, l’abbaye Saint-Sauveur de Moréac ou Moriac, d'où le toponyme (le Cartulaire de Redon cite (en latin) Cœnobium Moriacense, quod est Loch Meneck et, dans un autre passage, Monasterium Loc'h Menech, id est Locus Monacorum). À la suite des raids vikings (en 877 selon Dom Lobineau, en 888 selon Arthur de La Borderie), en 919 selon Joseph-Marie Le Mené), le monastère de Loc-Menec est détruit et les moines se réfugient à Déols dans le Berry où ils construisent un nouveau monastère. En 1006 le duc de Bretagne Geoffroy Ier demande à Gauzelin, abbé de Saint-Benoît-sur-Loire, des moines pour repeupler l'abbaye de Saint-Gildas de Rhuys, aussi ruinée ; parmi ces moines se trouvait un moine nommé Félix, lequel releva aussi le prieuré, dénommé alors prieuré de Moriac [Moréac], mais qui était au centre de la paroisse autonome de Locminé (progressivement séparée de celle de Moréac) ; ce prieuré Saint-Sauveur (dépendance de l'abbaye Saint-Gildas de Rhuys) ayant certainement joué un rôle déterminant dans la naissance du bourg dont le prieur est naturellement le chef spirituel et temporel (droit de haute, moyenne et basse justice sur son fief)[21]. Ce prieuré reconnaissait comme fondateur et dépendait de la barre de Pontivy, le prieur rendant aveu au vicomte de Rohan[22].

Locminé est cité pour la première fois comme localité en 1272 dans un acte d'achat par Alain VI de Rohan de rentes qui appartenaient jusque-là à Alain de Quenhoët[23]. Selon un aveu de 1471, Locminé était, au sein de la Vicomté de Rohan, une des 46 paroisses ou trèves de la seigneurie proprement dite de Rohan[24].

L'importance du prieuré Saint-Sauveur décline au cours des siècles, au point qu'en 1701, ses bâtiments n'existent plus (on en voit seulement l'emplacement au sud de l'église Saint-Sauveur)[25]. Dès le XVe siècle des recteurs succèdent aux prieurs pour s'occuper de la paroisse, recevant pour leur entretien la portion congrue qui leur était consentie par les prieurs.

Moustoir-Radenac (Moustoir-Ac) n'était pas une trève mais une paroisse unie à celle de Locminé : le recteur des deux paroisses vivait à Locminé et était assisté d'un vicaire, mais Moustoir-Radenac disposait d'un curé résidant sur place[23].

Les seigneuries[modifier | modifier le code]

Une butte féodale se trouvait au lieu-dit Quistinic ; ses vestiges ont été détruits au début du XIXe siècle[23].

Le château du Resto (situé en Moustoir-Ac), dont les seigneurs, alors la famille Philippe, disposaient des droits de moyenne et basse justice, était la plus importante seigneurie de la paroisse ; elle est citée dans les réformations de 1429 et 1513. Le mariage de Perronnelle Philippe[Note 3] avec François Grignart[Note 4], seigneur de Champsavoy[26], fît passer en 1614 cette seigneurie, qui disposait du droit de prééminence, banc et enfeu dans l'église de Moustoir-Ac, dans les mains de cette famille ; en 1778 Joseph-Marie Grignart[Note 5], seigneur de Champsavoy, capitaine de dragons, chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, en était le possesseur[22].

Plusieurs juridictions seigneuriales, notamment celles de Trébimoël et de Moréac tenaient leurs audiences à Locminé où la prison existait depuis au moins le XVIIe siècle (vétuste, elle fut démolie en 1864) ; les piloris et les carcans se trouvaient dans la lande de Kérel à Moustoir-Radenac ; c'est pourquoi Locminé devint une ville de gens de justice (sénéchaux, procureurs, greffiers, etc..)[20].

Locminé comptait aussi sept manoirs nobles, ne disposant pas de droit de justice, tous situés en zone rurale : Belvau, Kerivalain, Kerjean, Kerlevinez, Kerpondo, le Parco et Tréhoret.

Temps modernes[modifier | modifier le code]

Le roi de France François Ier, qui visitait alors la Bretagne, aurait fait étape, avec sa suite, à Locminé le [23].

Au XVIe siècle des tanneries existaient près du Tarun. En 1560 un moulin à tan appartient au prieur de Locminé au lieu-dit Kerpiège.

Entre octobre 1633 et janvier 1634 la peste sévit à Locminé, faisant environ 250 morts, soit le sixième de la population. De plus un incendie provoque la destruction de 44 maisons dans le bourg[23].

Une école de garçons est créée en 1760, à l'initiative de Charles de Bertin (évêque de Vannes) dans l'ancienne maison prieurale (le premier instituteur est Pierre Le Boucher, recteur de Locminé en 1763) et une école des filles en 1765, confiée aux Filles de la Sagesse[23].

Carte de Cassini de Locminé, Moustoir (Moustoir-Ac) et Plumelin (1789).

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Locminé en 1778 :

« Lominé [Locminé] ; gros bourg, dans un fond, sur la route de Vannes à Pontivi [Pontivy] ; à 5 lieues et demie au Nord-Nord-Ouest de Vannes, son évêché et sa subdélégation. (...) Cette paroisse, réunie à celle de Moustoir-Radenac, compte 2 400 communiants[Note 6] et ressortit à Ploërmel. Il s'y exerce deux hautes justices et une moyenne ; l'une des premières ressortit à la Duché-Pairie de Rohan, séant [siégeant] à Pontivi. Il s'y tient un marché le jeudi et plusieurs foires par an. Quatre grandes routes passent par Lominé, dont la cure est un prieuré dépendant de l'abbaye Saint-Gildas de Rhuis. M. Galian est le prieur actuel et, en même temps, le seigneur de la paroisse. (...) L'église de Lominé est dédiée à saint Colomban : elle est très belle. Il y a dans cette église une chapelle où l'on enchaîné les personnes attaquées de folies. On assure qu'elles guérissent ou qu'elles meurent dans l'espace de neuf jours. Ce territoire renferme des vallons dans lesquels sont de belles prairies, des terres assez bien cultivées, des landes fort étendues et un bois-taillis qui peut avoir une lieue de circuit[22]. »

Locminé et Saint-Gildas-de-Rhuys auraient possédé avant 1789 une partie des reliques de saint Colomban ; selon Dom Plaine, il est même possible que ce soit saint Colomban qui ait fondé initialement le monastère à l'origine de Locminé[27].

Révolution française[modifier | modifier le code]

Lors de la Révolution française, « la paroisse de Locminé est […] érigée en une commune comptant 1666 habitants, et devient chef-lieu du canton de Locminé[Note 7], qui dépend du district de Pontivy[25] ».

Yves Elédouet, recteur de Locminé depuis 1771, refusa de prêter serment à la Constitution civile du clergé et devint donc prêtre réfractaire ; il redevint brièvement recteur de Locminé après le Concordat en 1802-1803[28].

Une compagnie chouanne de Moustoir-Ac, membre de l'Armée catholique et royale du Morbihan, commandée par Louis Jéso, cerne Locminé le  ; mais la commune est surtout le théâtre de deux batailles notables pendant la Chouannerie :

Julien Le Bècre[Note 8], un prêtre réfractaire originaire de Locminé et exerçant son ministère à Pontivy, mais fut condamné à mort et exécuté le à Vannes[29].Jean-Marie Le Dastumer[Note 9], un autre prêtre réfractaire originaire de Locminé, se cacha souvent à Locminé chez la famille Richard pendant le Terreur et sous le Directoire, y exerçant plus ou moins clandestinement son ministère ; il fut assassiné par trois militaires du 2e bataillon de la 58e demi-brigade qui le rencontrèrent sur la route de Remungol le . Sa mort provoqua à Locminé un deuil général et son inhumation le lendemain provoqua une grande manifestation ; une croix fut érigée à l'endroit où il avait été tué[30].

Le le Journal des débats écrit que plusieurs individus à la solde de Georges Cadoudal, ont remis à la gendarmerie de Lominé [Locminé] « quarante-cinq fusils, des baïonnettes et des sabres de fabrique anglaise »[31]. Le même journal écrit le que « Guillemot a été manqué (...) par un détahement de gendarmes et grenadiers partis de Lominé »[32].

Le XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Le premier tiers du XIXe siècle[modifier | modifier le code]

En 1818 le général de Castellane a visité, dans une chapelle de l'église, une folle Page d'aide sur l'homonymie enchaînée, et accroupie sur de la paille, attendant la fin de la huitaine [durée de 8 jours] réglementaire, pour obtenir sa guérison, de saint Colomban, patron de la paroisse[33].

Le , une voiture militaire transportant 10 000 cartouches, escortée par 17 soldats du 46e de ligne, fut attaque par une bande de 80 à 100 Chouans [dans le contexte de la Chouannerie de 1832], tous assez jeunes, mais finalement mis en fuite par la riposte des soldats. On a trouvé dans un village voisin 7 ou 8 paysans qui jouaient aux boules, mais qui avaient encore la bouche noire de poudre, et les poches pleines de cartouches[34].

Début décembre 1831, le commissionnaire de Locminé et son fils furent attaqués par des "brigands" à une demi-lieue de Locminé, sur la, route de Pontivy ; bien que blessés, ainsi que leur cheval, ils purent quand même s'enfuir et se réfugier à Stival[35].

Hélène Jégado aurait empoisonné sept personnes dans trois maisons différentes le temps de son séjour à Locminé[36].

Locminé décrit vers le milieu du XIXe siècle[modifier | modifier le code]

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Locminé en 1843 :

« Locminé (ville sous l'invocation de saint Coulm ou saint Colomban) : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui cure de 2e classe ; bureau d'enregistrement ; chef-leu de perception, bureau de poste et relai ; brigade de gendarmerie à cheval ; brigade temporaire de gendarmerie à pied. (...) Principaux villages : Boisdavel, le Clandy, Kerher, Kerlevenez, Kerguillaume, Trécoret, Kermabaudrin, Belvan, Kerjean. Superficie totale : 481 hectares, dont (...) terres labourables 148 ha, prés et pâturages 179 ha, bois 3 ha, vergers et jardins 32 ha, landes et incultes 93 ha (...). Moulin de Kerlevenez, à tan, à eau. Les routes royales n° 24, dite de Rennes à Lorient, et n°167, dite de Vannes à Lannion, traversent Locminé ; on arrive donc dans cette ville par quatre directions principales. Il y a foire les premiers jeudis de janvier, février, mars et avril, la veille de l'Ascension, le premier jeudi de juin ; assemblée les 27,28,29 de ce mois ; foire les premiers jeudis de juillet, août, septembre, octobre, novembre et décembre. marché le jeudi. Géologie : schiste micacé, granite dans le sud ; minerai de fer. On parle généralement le français dans la ville et le breton dans la partie rurale[37]. »

François-Marie Cayot-Délandre écrit en 1847 que dans la chapelle Saint-Colomban « les litanies du saint, imprimées en placard, sont placées près de l'autel qui lui est dédié, et que surmonte sa statue ; on y lit : Saint Colomban, patron de Locminé, priez pour nous ! ». Puis peu après : Saint Colomban, secours des imbéciles, priez pour nous ! ». Le rapprochement de ces deux invocations a donné lieu, comme on peut le croire, à plus d'une plaisanterie[38].

Le passage de Napoléon III et de l'impératrice[modifier | modifier le code]

"La sortie de l'église de Locminé (Bretagne)", dessin de M. Moullin publié dans Le Monde illustré du .

Le , après avoir déjeuné chez la princesse Bachiocchi à Colpo et être passés par Bignan, le cortège impérial atteint Locminé en passant sous un arc de triomphe qui portait l'insciption : « Vive le Sauveur de la France ! »[39]. La population fait la haie, y compris celle des communes environnantes comme Plumelin, Campénéac, Saint-Malo-de-Beignon, Trehorenteuc. L'Empereur reçoit les félicitations de la municipalité et les compliments du clergé ; puis le cortège repart en direction de Napoléonville[40].

La fin du XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Maxime Vauvert décrit ainsi le dessin de M. Moullin "La sortie de l'église de Locminé" publié en 1862 : « Tout le monde est endimanché, et c'est là que les derniers costumes de France se sont réfugiés ; les jupons rouges, les coiffes blanches, les parasols verts éclatent au soleil. Les croix d'or brillent sur les gorgerettes[Note 10] brodées. La Bretagne tout entière est là dans ce petit coin du Finistère [sic]. Les hommes vont aller s'installer dans les cabarets et les femmes iront danser à l'assemblée au son du biniou »[41].

Une épidémie de variole provoqua 12 décès en 1870 et 48 (dont 41 enfants) en 1871 à Locminé, le nombre total des malades étant estimé à 20 en 1870 et 200 en 187[42].

En 1885 un rapport du Préfet du Morbihan décrit le projet de la future ligne ferroviaire allant de Vannes à Pontivy via Locminé, mais c'est finalement une ligne allant d'Auray à Pontivy qui fut préférée et la ligne à voie métrique reliant Vannes à Ploërmel via Locminé ne fut mise en service qu'en 1902[43].

En juin 1894 l'interdiction de la procession religieuse de la Fête-Dieu par le maire, René Chatelier, provoqua de vives réactions sur place (le maire fut aussi désavoué par le sous-préfet de Pontivy) et fut évoquée dans la presse nationale[44].

Le XXe siècle[modifier | modifier le code]

La Belle Époque[modifier | modifier le code]

Locminé : la rue de Josselin au début du XXe siècle (carte postale).

La compagnie des chemins de fer du Morbihan développe le rail qui joue de 1902 à 1947 un rôle décisif à Locminé[25] qui compte alors une centaine de bars, restaurants et cafés, sa gare étant le plus grand carrefour ferroviaire des lignes à voie étroite de la Compagnie des chemins de fer du Morbihan, avec des lignes en direction de Vannes vers le sud, de Baud vers l'ouest, de Pontivy vers le nord et de Ploërmel vers l'est[45].

Le plusieurs maires de la région, dont Placide Kerrand, maire de Locminé, réunis à Pontivy, signent un texte dans lequel ils refusent de surveiller si les prêtres de leur paroisse utilisent la langue française, et non la langue bretonne, lors des leçons de catéchisme et des instructions religieuses[46].

En 1904 le conseil municipal nouvellement élu décida, à l'initiative du maire, Placide Kerrand, de mettre un crucifix (des crucifix avaient dû être enlevés de l'école et du prétoire pour respecter la loi) à la place d'honneur dans la salle des délibérations du Conseil municipal[47].

En octobre 1910, un double mariage fut célébré à Locminé ; 1 460 convives assistèrent au repas ; 17 barriques de cidre furent vidées et il fallut tuer plusieurs bœufs et génisses pour nourrir les invités[48].

La Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le monument aux morts de Locminé vers 1925 (carte postale Eon).

Le monument aux morts de Locminé porte les noms de 115 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 3 au moins (Mathurin Botuha, Cyr Caradec et Pierre Guyot) sont morts en Belgique dès 1914 ; Alphonse Lohézic, qui était en captivité en Allemagne est mort de maladie le  ; Joseph Le Cam est mort de maladie à Salonique (Grèce) le , soit trois jours avant l'armistice et Joseph Buisson, marsouin de l'Armée française d'Orient, lui aussi est mort de maladie en Serbie le , soit la veille de l'armistice[Note 11]; la plupart des autres sont morts sur le sol français (dont Louis Fablet, tué à l'ennemi le à Paissy (Aisne), décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre[49].

Joseph Mabon, soldat du 176e régiment d'infanterie, a été tué à l'ennemi dans le cadre de l'intervention alliée pendant la guerre civile russe le à Kherson (Ukraine) ; il est comptabilisé dans les morts de la Première Guerre mondiale.

L'Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Le le conseil municipal de Locminé conclut un marché de 22 500 francs avec M. Gourdon, propriétaire des Marbreries Générales, une entreprise de Paris, pour la consruction du monument aux morts ; la commune dispose de 5 000 francs et emprunte 10 000 francs en ars 1921, le reste du financement provenant de subventions et souscriptions diverses ; le monument est inauguré le  ; il porte l'inscription : « Locminé. À ses héroïques enfants morts pour la France 1914 - 1918 »[50].

Des mines de fer à ciel ouvert ont été exploitées au lieu-dit "La Pompe"[23].

Une collision entre deux trains fit un mort et plusieurs blessés près de Locminé le [51]. Le déclin de la fréquentation en raison de la concurrence des autocars et un grave accident ferroviaire survenu à Radenac incite le Conseil général du Morbihan à supprimer en 1939 l'exploitation des lignes ferroviaires passant par Locminé ; la guerre donne un sursis aux lignes qui ferment en 1947[23].

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le monument aux morts de Locminé porte les noms de 37 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[49].

1 193 résistants, selon un décompte fait par l'abbé Raoul qui avait quotidiennement accès aux prisonniers, ont été détenus et torturés dans les sous-sols de l'école des filles de Locminé où se trouvait une antenne de la Gestapo à partir du mois d' ; beaucoup furent fusillés à Port-Louis, Penthièvre, Colpo (où se trouve la stèle de Botsegalo, érigée en mémoire de 33 résistants fusillés par les nazis à cet endroit entre le 18 et le après avoir été torturés à Locminé, y compris par des miliciens et des membres du Bezen Perrot, aux ordres de Célestin Lainé)[52], Saint-Jean-Brévelay, Plumelin, etc[53].

Les troupes américaines avançaient rapidement, l'occupant ne tenait pas à ce qu'elles trouvent les prisons pleines. Ce jour-là [] le chef de la Gestapo de la garnison vint trouver le colonel Reese, dont le P.C. était installé à Arradon et lui demanda de fusiller un groupe de 50 français qui se trouvaient détenus à la prison de Vannes. Ils étaient pour la plupart originaires de Locminé. « Sans discuter, et en y mettant même un certain empressement le colonel accepta et me donna l'ordre de faire exécuter la sentence. Je tentais de me débarrasser de cette corvée en arguant qu'il nous serait difficile de faire creuser une fosse dans ce terrain rocheux »[54]. Les détenus furent conduits au fort de Penthièvre et emmenés deux par deux devant le peloton d'exécution composé de soldats de l'armée Vlassov commandés par le lieutenant Wassilenko, un Géorgien, un ivrogne à demi-fou, placé sous les ordres du lieutenant Sülling, commandant du fort[55]. Les morts et les agonisants furent ensuite jetés dans un étroit boyau au pied des douves qui fut muré afin d'effacer toute trace du forfait[56].

Julien Guidard (pseudonyme "Alexandre"), capitaine FTPF, capturé le 14 juillet 1944 lors du combat de Kernerven en Pluméliau, fît partie des résistants détenus â l'école de Locminé et mort après avoir été atrocement torturé. Une plaque rappelle son souvenir au pied du menhir de la Résistance dans le bourg de Locminé[57].

L'occupant allemand quitte Locminé le et l'état major de la 4e division FTPF, qui était à Porh-le-Gal en Moréac, s'installe dans la ville. Son chef, Bernard Krouchtein, alias Dranber, parachutiste SAS, ordonne à Alfred Desgardin, maire nommé par le régime de Vichy, de « rester chez lui »[58].

Un monument commémoratif situé dans le cimetière de Locminé rappelle la mémoire des 32 résistants originaires de la commune morts pour la France dont 23 font partie des résistants fusillés au fort de Penthièvre ; les autres sont morts en déportation à Melk (Autriche) pour trois (Henri Ehore, Paul Conan et Jean Séveno) d'entre eux en décembre 1944 ; Auguste Nicolas est mort après avoir été torturé le à Réguiny, ainsi que Jean Rabi le à Plumelin ; Jean Martin, déporté au camp de concentration de Dachau est mort après sa libération de ce camp dans le naufrage le du paquebot Cap Arcona qui l'emmenait vers la Suède ; Annick Pizigot, déportée à Ravensbrück, puis Mauthausen, est morte des suites de sa déportation le à Saint-Gall (Suisse)[59]. Le dimanche une foule estimée à 8 000 personnes participe à une cérémonie commémorative en l'honneur des résistants à Locminé[60].

L'après Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

La fabrication de sabots était une tradition de Locminé : au début de la décennie 1950 il subsistait encore 6 sabotiers dans la commune[23].

Jean Gironnet[Note 12] est mort pour la France en 1949 dans des circonstances qui sont à préciser. Deux soldats (Robert Le Toux et André Le Turnier) originaires de Locminé sont morts pour la France pendant la Guerre d'Algérie[49].

Le général de Gaulle a visité Locminé à deux reprises : en juillet 1947 (pour rendre hommage aux résistants torturés et tués à Locminé) et en septembre 1960, alors que l'abbé Hervé Laudrin était député-maire de Locminé.

Le journal L'Humanité écrit le que « les camarades [membres du parti communiste] de Locminé (...) consid�