Montserrat (Antilles)

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Montserrat
Montserrat (Antilles)
Armoiries
Montserrat (Antilles)
Drapeau
Montserrat (Antilles)
Vue aérienne de l'île de Montserrat.
Administration
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Statut Territoire britannique
d'outre-mer
Capitale Plymouth (de jure)[1]
Brades (de facto)
Roi
Mandat
Charles III
(depuis 2022)
Premier ministre britannique
Mandat
Rishi Sunak
(depuis 2022)
Gouverneur
Mandat
Sarah Tucker (en)
(depuis 2022)
Premier ministre
Mandat
Easton Taylor-Farrell
(depuis 2019)
Démographie
Gentilé montserratien, montserratienne
Population 5 414 hab.[2]
Densité 53 hab./km2
Ville(s) principale(s) Brades, Davy Hill (en), Geralds, Little Bay, Salem
Langue(s) Anglais Creole de Montserrat (en)
PIB (2021)
 · PIB/hab.
67 millions de dollars US
13 487,5 USD
Géographie
Coordonnées 16° 45′ nord, 62° 12′ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 1 050 m (Soufrière[3])
Superficie 10 200 ha = 102 km2 [4]
Divers
Monnaie Dollar des Caraïbes orientales (XCD)
Fuseau horaire UTC -4
Domaine internet .ms[5]
Indicatif téléphonique 16
Hymne God Save the King (hymne du Royaume-Uni)
Motherland (en) (hymne local)
Devise A people of excellence, moulded by nature, nurtured by God
(« Un peuple d'excellence, modelé par la nature, élevé par Dieu »)
Code ISO 3166-1 MSR, MS
Localisation
Localisation de Montserrat
Localisation de l'île de Montserrat dans les Antilles
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Montserrat
Géolocalisation sur la carte : Petites Antilles
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Montserrat
Géolocalisation sur la carte : Caraïbes
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Montserrat
Liens
Site web www.gov.ms
Carte générale de l'espace caraïbe

Montserrat est une petite île des Caraïbes située dans l'arc formé par les Petites Antilles dans l'Est de la mer des Caraïbes. C'est un territoire britannique d'outre-mer doté d'un régime parlementaire, dont le pouvoir exécutif est dirigé par un Premier ministre. Le chef d'État en est le roi Charles III qui est représenté par un gouverneur nommé par le gouvernement britannique. Elle est souvent décrite comme l'île d'émeraude des Caraïbes, à cause de sa ressemblance avec les côtes de l'Irlande et de la présence sur l'île de descendants d'Irlandais, qui ont fait partie des premiers colons européens.

Le , le volcan de la Soufrière, jusqu'alors en sommeil, entre en activité et une première éruption cause des dégâts dans la capitale Plymouth. Le , une violente éruption entraîne la destruction totale de la ville, de son aéroport (aéroport W. H. Bramble), ainsi que de la partie méridionale de l'île, la rendant de fait inhabitable. Les deux tiers de la population de l'île sont ainsi contraints de quitter leurs habitations et de se réfugier dans le nord de l'île ou dans les îles proches, notamment Antigua. Les éruptions continuent encore aujourd'hui, mais à un rythme moins soutenu. Cette activité volcanique destructrice explique pourquoi l'île est aussi surnommée la « Pompéi des Caraïbes »[6].

Depuis la destruction totale de Plymouth, les bâtiments gouvernementaux sont déplacés à Brades, dans le nord de l'île. La moitié sud de l'île reste inhabitable pendant au moins une décennie.

Les habitants de l'île se nomment les Montserratiens et Montserratiennes. Toutefois, le terme de “Stratians” (prononcer “Strashans”) est couramment utilisé par la population[7].

Histoire[modifier | modifier le code]

Ère précolombienne[modifier | modifier le code]

Avant la colonisation européenne, l'île est habitée par les Autochtones Ciboneys il y a 2 500 ans. Les Arawaks en deviennent les principaux habitants à partir du Ier siècle, puis les Kalinago (Caribes / Karib / Caraïbes) à partir du VIIIe siècle[8].

Colonisation européenne[modifier | modifier le code]

Anciens canons à Carr's Bay.

L'île est découverte en 1493 par Christophe Colomb qui la baptise en référence, selon les sources, soit au massif de Montserrat[9], une montagne voisine de Barcelone, soit à l'Abbaye de Montserrat située dans ce massif[10]. L'île est colonisée par la France à partir de 1605, mais elle est convoitée par la Grande-Bretagne dès cette époque. De la France, l'île gardera le nom de « Soufrière » pour sa montagne-volcan. Des esclaves africains y sont déportés. L'île passe sous contrôle anglais en 1632.

À cette même date, un groupe d'Irlandais est déporté de Saint-Christophe-et-Niévès : Thomas Warner, gouverneur de cette île, craint que la population irlandaise en majorité catholique de Saint-Christophe-et-Niévès ne s'allie avec les Français dans leurs efforts pour reprendre l'île. Le statut de cette population irlandaise installée à Montserrat est celui d'engagés[11].

Après la conquête de l’Irlande par Olivier Cromwell en 1649, les Britanniques déportent à Montserrat des Irlandais qui doivent travailler dans les plantations de sucre et de tabac[12]. A la différence des esclaves africains, les Irlandais peuvent devenir propriétaires après 7 ans de travail[12].

En 1678, les Irlandais représentent 69% de la population de l'île[13].

Originaire du Wessex, en Angleterre, le capitaine Anthony Brisket est le premier gouverneur anglais, de 1632 à 1649, son beau-frère Roger Osborne[14] lui succéde, puis son fils Anthony II Brisket, de 1662 à 1667[15] et ensuite William Stapleton. Sa famille détient 1 400 acres de plantation sur l'île en 1666[16].

Entre 1712 et 1713, et entre 1757 et 1763, l'île est occupée à plusieurs reprises par la France, mais elle est reprise par les Britanniques en 1763. En 1782, pendant la guerre d'indépendance des États-Unis, Montserrat est brièvement prise par la France. Elle fait son retour au Royaume-Uni à la suite du traité de Versailles qui met fin au conflit.

L'abolition de l'esclavage en 1834 et la chute des prix du sucre de canne au cours du XIXe siècle ont un effet négatif sur l'économie de l'île. De plus, l'île souffre régulièrement des ouragans et des tremblements de terre[réf. nécessaire].

De 1871 à 1958, l'île fait partie de la colonie fédérale des îles sous-le-vent, puis devint une province de la Fédération des Indes occidentales de 1958 à 1962.

Le suffrage universel est instauré pour tous les habitants pour la première fois en 1952[réf. nécessaire].

Autonomie politique[modifier | modifier le code]

En 1960, Montserrat obtient l'autonomie politique. La nouvelle constitution instaure un système ministériel. Les fonctions de chef du gouvernement sont assurées par le Ministre en chef. William Henry Bramble, chef du Parti travailliste de Montserrat, est le premier à occuper ce poste. Alors que beaucoup de colonies britanniques se tournent de plus en plus vers le statut d’État associé ou accèdent à l'indépendance, W.H. Bramble cherche au contraire a conserver le statut de simple autonomie de l'île car il doute de la possibilité d'une aussi petite entité que Montserrat à vivre sans le soutien du Royaume-Uni[17].

Catastrophes naturelles destructrices[modifier | modifier le code]

La soufrière de Montserrat en activité.

Le , le cyclone Hugo frappe l'île de Montserrat, endommageant 90 % des constructions (10 morts, et des dégâts atteignant 330 millions de dollars). Le , le volcan de la Soufrière, jusqu'alors en sommeil, entre en activité et une première éruption cause des dégâts à la capitale Plymouth. En , le mois suivant, l'Ouragan Luis frappe les petites Antilles. La plage de Fox's Bay se replie de 20 mètres alors qu'elle ne recule normalement que de 2,3 mètres par an. En l'espace de 48 heures, les heurts marins provoquent l'équivalent de 10 ans d'érosion[18].

Le , une violente éruption entraîne la destruction totale de Plymouth et de son aéroport. Elle ravage toute la moitié sud de l'île, la rendant de fait inhabitable. Dix neuf personnes perdent la vie lors de cette éruption[19],[20]. Soixante centimètres de cendres ont recouvert la capitale, mais d'autres zones ont été fossilisés sous 5-6 mètres de dépôts volcaniques[18],[21].

Le destroyer britannique HMS Liverpool (opérant alors dans les Caraïbes dans le cadre de la mission Atlantic Patrol (NORTH)[22] joue un rôle majeur dans l'évacuation de la population de Montserrat vers d'autres îles, y compris Antigua-et-Barbuda. Il[précision nécessaire] a toutefois averti qu'il ne serait pas en mesure de faire face à beaucoup plus de réfugiés. De son côté, la France apporte son aide depuis l'île voisine de la Guadeloupe. Environ 7 000 personnes, soit les deux tiers de la population, quittent Montserrat dont 4 000 d'entre elles vont au Royaume-Uni.

En 1998, après le passage de l'Ouragan Georges, les maisons de


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