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Version du 12 mai 2024 à 18:06

Raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon
Image illustrative de l’article Raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon
La raffinerie et la Seine, vues depuis Quillebeuf
Présentation
Coordonnées 49° 28′ 36″ nord, 0° 33′ 04″ est
Pays France
Région Normandie
Ville Port-Jérôme-sur-Seine
Compagnie ExxonMobil
Fondation 1933
Site internet www.esso.com
Caractéristiques techniques
Capacité 226 000 barils par jour
Produits Carburants, combustibles, lubrifiants
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Géolocalisation sur la carte : Normandie
(Voir situation sur carte : Normandie)

La raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon, située à Port-Jérôme-sur-Seine (commune déléguée de Notre-Dame-de-Gravenchon) dans le département de la Seine-Maritime appartient au groupe Esso SAF, lui-même filiale à 82,89 % du groupe ExxonMobil, premier groupe privé pétrolier et pétrochimique du monde.

Historique

La raffinerie reprend le nom de la cale créée en sur la rive droite de la Seine, à Notre-Dame-de-Gravenchon face à Quillebeuf-sur-Seine, lors des imposants travaux d'aménagement et de navigabilité du fleuve entre Villequier, La Mailleraye et Tancarville. La cale ainsi baptisée en l'honneur de Jérôme Bonaparte, le frère cadet de l'empereur Napoléon Ier qui avait inauguré à cet endroit les premiers travaux d'endiguements du fleuve en , mort le 24 juin 1860, accueille son neveu l'empereur Napoléon III, le lors de sa visite des travaux[1].

Le site, perdu dans les prés de la vaste berge protégés du fleuve par une digue, se voit lentement désenclavé, d'abord vers l'autre rive de la Seine par un bac à vapeur reliant Port-Jérôme à Quillebeuf, inauguré le et plus tard vers Lillebonne grâce à une ligne de chemin de fer départemental, dont le trajet arrêté en 1875 n'est ouvert que partiellement à l'exploitation le [2].

De la construction à la destruction en 1940

Il ne se passe plus rien dans ces prairies potentiellement inondables de Port-Jérôme avant que 114 ha de terrains à usage industriel soient proposés à la vente, « à un prix avantageux », en [3]. On ne sait pas qui les achète, entre la Société industrielle de Port-Jérôme constituée en , agissant pour le compte de la société américaine Vacuum dont elle intègre le nom dans sa raison sociale le sous la forme de Raffinerie de la Vacuum Oil Company et la Société Franco-Américaine de raffinage, filiale de la société américaine Standard Oil of New Jersey[4]. A l'automne de cette même année, on apprend cependant que « Bedford Petroleum, filiale de la Standard Oil of New Jersey aurait reçu l'autorisation d'installer une raffinerie à Port-Jérôme, près de Rouen »[5] et que « d'importants travaux ont été décidés à Port-Jérôme pour le raffinage des hydrocarbures. L'usine [...] occuperait une superficie de cent hectares [...] Pour recevoir le pétrole brut la Chambre de commerce de Rouen envisage la création d'un port annexe qui comportera un bassin à flot [...] En attendant que ce port soit construit un pipeline sera établi jusqu'au Havre »[6].

Ce n'est toutefois que par décret du , pris à la suite de sa demande du , que la Société franco-américaine de raffinage, 82 avenue des Champs-Élysées à Paris, est autorisée en application de la loi du 30 mars 1928 à importer du pétrole pour raffinage intégral dans son usine de Port-Jérôme, en quantités nécessaires pour livrer annuellement à la consommation 38 000 tonnes d'huiles minérales raffinées, 356 000 tonnes d'essences, 139 000 tonnes d'huiles lourdes, 45 400 tonnes de combustibles liquides dits gas oils, et, provisoirement sans limitation, les huiles minérales lourdes épurées (dites de vaseline), les résidus dits fuel oils, les consistants dits road oils, les cokes et braies de pétrole, la paraffine. Ces tonnages représentent 20,4% du contingent total alloué par l'ensemble des décrets autorisation. L'autorisation accordée à la Franco-américaine de raffinage vaut tant pour son pour son compte que pour celui des sociétés Bedford Petroleum Cy, Économique, Compagnie Générale des Pétroles, André fils et leurs associés, La Mailleraye[7].

Les travaux de construction des unités de raffinage peuvent commencer. La Franco-américaine de raffinage a pour ambition d’ériger « une usine monstre (l’une des plus grandes du monde, d’une capacité de 580 000 tonnes) ». A la mi-1931 « on en est aux travaux d’appontement [pour l’approvisionnement par bateaux-citernes remontant la Seine], de fondation et de canalisation »[8].

Tandis que les ouvriers spécialisés en montage de réservoirs sont accueillis dans des dortoirs et nourris dans des cantines aux frais de la Franco-américaine, celle-ci démarre la construction d'une véritable petite ville sur le territoire de Notre-Dame-de-Gravenchon. Il est prévu de construire pour les ouvriers une cité de 430 logements familiaux et un hôtel de 50 chambres pour les célibataires, pour les employés une cité de 74 logements familiaux et un hôtel de célibataires de 20 chambres, pour les ingénieurs 31 villas et un hôtel de célibataires de 15 chambres, sans oublier une école, un bureau de poste, des postes d'incendie et de police[9].

Parmi les tout premiers ingénieurs chargés du démarrage de la raffinerie en on note la présence de Lucien Kahn et Georges Melik Noubaroff, tous deux diplômés de l'École des Mines de Paris, respectivement promotions 1926 et 1928[10], de René Navarre, futur initiateur et directeur général de l'Institut français du pétrole (I.F.P.) en , Serge Scheer

L’usine est partiellement opérationnelle 18 mois plus tard, lorsqu’arrive au Havre le le premier navire pétrolier chargé de 16 000 tonnes de pétrole brut destinés à la production d’asphalte[11]. Six mois plus tard, la Standard lance une grande campagne de publicité, destinée à mettre en avant l’origine française des produits de la marque fabriqués à la raffinerie de Port-Jérôme, « la plus moderne d’Europe »[12].

L'année suivante, un tragique accident remet l'usine en première place dans toute la Presse française. Le La Girafe, un petit pétrolier débutant un chargement d'essence produite à la Franco-américaine, explose à la darse de Port-Jérôme, tuant André Davril, sous-chef de distribution de la raffinerie et 6 membres de l'équipage, dont le capitaine du navire et son second, blessant plus ou moins grièvement plusieurs autres personnes. Il s'ensuit un procès entre la Société des raffinages de pétrole de la Gironde, propriétaire du vapeur, et la Franco-américaine de raffinage aux fins d'établir les responsabilités et de fixer les dommages et intérêts[13].

Les installations et les réserves de brut et de produits finis sont incendiées sur ordre du Gouvernement le lors de l'avancée des troupes allemandes[14].

La reconstruction et la croissance après-guerre

Ayant pu continuer à fonctionner a minima sous l'Occupation, la raffinerie se relance en 1945-1947 après avoir récupéré une partie des équipements saisis par l'Allemagne et, pour certains, installés en Autriche. La nécessité d'augmenter rapidement les capacités de production de tous les types de produits finis amène l'Administration de coopération économique (ECA), organe de répartition des aides du Plan Marshall, à accorder en à Port-Jérôme le financement d'une unité de craquage catalytique pour un montant de 1 750 000 $ [15].

L'ensemble industriel actuel résulte de la fusion de la raffinerie Esso de Port-Jérôme et de la raffinerie Mobil (ex Vacuum) de Gravenchon, à la suite de la fusion au niveau mondial d'Exxon et de Mobil le qui a donné naissance au groupe ExxonMobil. C'est le seul cas au monde où deux raffineries, l'une du groupe Exxon, l'autre du groupe Mobil étaient adjacentes et partageaient une limite commune longue de 3 Km.

Directeurs

La raffinerie Esso a compté notamment comme directeurs MM.

  • Serge Scheer (premier directeur en 1933) [16],
  • Donald Ferguson (1933-1936),
  • Raymond Bernard Young (1936-1940),
  • Antoine Gotard (1945-1955 qui avait déjà été directeur opérations de 1933 à 1940),
  • G.M. Noubaroff (1955-1958),
  • Lucien Hemmer (1958-1960),
  • Jean Massonneau (1960-1965)[17],
  • Henri Lamaison (1965-1966)[18],
  • Jules Demarcq (1967-1969),
  • Roger Brossard (1970-1973),
  • Marcel Aubert (1973-1980),
  • Jean Verré,
  • Hugues Fanneau de la Horie (1982-1986),
  • Charles Pompei (1986-1992),
  • Marcel Pottier (1992-1995),
  • Julien Servat,
  • Jean-Yves Lemeur,
  • Raf De Loenen
  • et Dwight Tozer.

Produits et capacités

La raffinerie peut traiter jusqu'à 12 millions de tonnes de pétrole brut par an acheminé par oléoducs depuis le port du Havre-Antifer. Elle produit des huiles de base (capacité proche d'un million de tonnes par an) et des huiles blanches (huiles minérales très purifiées). Outre des unités de distillation, afin d'optimiser le raffinage du pétrole, elle est équipée d'unités de conversion (craqueur catalytique, Gofiner - conversion profonde -, …) et de fabrication de carburants (reformer catalytique isomérisation, alkylation). Elle est également une importante raffinerie de production de bitumes et de gaz (propane et butane). Un site pétrochimique lui est associé dont l'unité principale est un vapocraqueur. Des unités de polymérisation de propylène et d'éthylène, de fabrication de résines et de production d'additifs pour lubrifiants complètent le site.

Articles connexes

Notes et références

  1. « Paris, le 29 mai », Gazette nationale ou le Moniteur universel, no 150,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  2. « On lit dans le Nouvelliste de Rouen », Journal des débats politiques et littéraires,‎ , p. 2 (lire en ligne) ; « Faits divers », Le Temps,‎ , p. 3.
  3. La Journée industrielle, 12 mars 1930, p. 7, col. 1 (Lire en ligne).
  4. La Journée industrielle, 22 août 1929, p. 2, col. 5 (Lire en ligne) ; Les annonces de la Seine, 28 juillet 1930, p. 5165 (Lire en ligne).
  5. « Etats-Unis », L'Information financière, économique et politique,‎ , p. 4 (lire en ligne).
  6. « Rouen, 4 septembre », La Dépêche coloniale,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  7. Journal officiel de la République française, , p. 3826-3829 (Lire en ligne).
  8. « Projets de raffinerie de pétrole », L'Usine,‎ , p. 15.
  9. Métamorphose de Port-Jérôme.
  10. Bulletin de l'Association amicale des élèves de l'École des mines de Paris, 1933, p. 99-100. G. Melik Noubaroff devient administrateur d'Esso Standard dans les années 1960.
  11. L’Intransigeant, , p. 4.
  12. Voir par exemple L’Œuvre, Bulletin / Association amicale des élèves de l'École des mines de Paris , p. 3 ((Lire en ligne).
  13. Recueil de jurisprudence commerciale et maritime du Havre, Le Havre, Imprimerie Brindeau et Compe, 1935, p. 198-211 (Lire en ligne).
  14. Jean Pochard, « Histoires connues et inconnues de l’Or Noir : Suicide, résurrection, chances et destin de la plus jeune des grandes industries de France », L’Aube,‎ , p. 1, 4 (lire en ligne).
  15. « Aide américaine pour la modernisation de l’industrie française des pétroles », Combat,‎ , p. 5 (lire en ligne).
  16. Serge Scheer (Paris, 1900 - Neuilly-sur-Seine, 1978), ingénieur de l’École centrale de Lyon (1922), administrateur de Bozel en 1943, devient PDG de la Standard française des pétroles en 1949 à la suite de Robert André. Jacques Ballet lui succède en 1966 à la tête de la filiale française de la Standard Oil, devenue Esso-Standard SAF en 1952.
  17. « Biographie Jean Massonneau Ingénieur. », sur www.whoswho.fr (consulté le )
  18. Ingénieur de l'École Polytechnique, directeur technique de la raffinerie de 1958 à 1961, Henri Lamaison, après deux missions au siège mondial d'Esso à New-York puis au siège d'Esso Europe à Londres, devient PDG d'Esso SAF en 1973, fonction qu'il assure jusqu'à sa retraite en 1979 (Robert AUBLET (33), « Henri Lamaison (1918-2000) », La Jaune et la Rouge, no 558, Octobre 2000.

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Germaine-Robert Castro, « A Port-Jérôme, entre la mer et la Seine, dans une plaine battue par le vent marin », L'Époque,‎ , p. 4, col. 1-5 (lire en ligne), , p. 4, col. 1-5 (Lire en ligne), , p. 4, col. 1-4 (Lire en ligne), , p. 4, col. 1-4 (Lire en ligne).
  • F. Hervagault, « Métamorphose de Port-Jérôme », La Croix,‎ , p. 2 (lire en ligne).Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes