Voir la source de Spleen I (poème) - Pluviôse, irrité contre la ville entière

=== Les champs lexicaux ===
Huit [[champ lexical|champs lexicaux]] se superposent et peuvent s'interpénétrer :
* le [[ville|milieu urbain]] (« ville » ; « faubourgs » ; « bourdon<ref name="bourdon" /> ») ; 
* la [[démographie]] (« habitants » ; « mortalité » ; « hydropique », comme cause de décès) ;
* l'[[hiver]] (« [[Pluviôse]] », deuxième mois hivernal du [[calendrier républicain]]<ref name="Pluviôse" /> ; « froid » ; « ténébreux » ; « brumeux » ; « frileux » ; « bûche ») ;
* l'élément [[liquide]] (« Pluviôse », mois de la pluie<ref name="Pluviôse" /> ; « urne » ; « flots » ; « verse » ; « brumeux » (la brume étant un amas de fines gouttelettes) ; « gouttière » ; « [[hydropisie|hydropique]]<ref name="hydropique" /> ») ;
* le mal-être physique ou moral, la [[maladie]] se conjugant à la [[tristesse]] (« irrité » ; « froid » ; « ténébreux » : « pâles » ; « agite » ; « sans repos » ; « maigre » ; « galeux » ; « erre » ; « triste » ; « frileux » ; « se lamente » ; « enrhumée » ; « sales » ; « hydropique<ref name="hydropique" /> » ; « sinistrement ») ;
* la [[totalité]] (« entière » ; « à grands flots » ; « plein ») ;
* la [[temporalité]] (« Pluviôse », nom d'un ancien mois ; « pendule ») qui engendre  un [[passé]] presque toujours révolu (« Pluviôse », cinquième mois d'un calendrier aboli ; « cimetière » ; « vieux<ref name="répétition"/> » ; « fantôme » ; « héritage » ; « vieille<ref name="répétition"/> » ; « défunts ») ;
* la [[mort]] et l'[[au-delà]] (« urne » ; « cimetière » ; « mortalité » ; « âme » ; « fantôme » ; « héritage » ; « fatal » ; « défunts » auxquels, par [[métonymie]], on peut ajouter « froid », « ténébreux » et « pâles »).

Quelques éléments positifs apparaissent :
* la bûche enfumée qui « accompagne en [[fausset]] » le tic-tac de la pendule enrhumée (ce [[duo comique]] inattendu, en [[Contrepoint rigoureux|contrepoint]] du glas lugubre, constitue la seule note d'[[humour]]) ; 
* un « jeu » de [[cartes à jouer|cartes]], ce dernier terme n'étant que suggéré ;
* le « beau » valet de cœur ;
* les « amours » (quoique défunts).

Le verbe « causent » illustre le goût de Baudelaire pour les termes du parler populaire, qu'il mêle volontiers à un langage soutenu. De même, l'[[accord (grammaire)|accord]] du mot « amour » s'avère hardi pour l'époque, la règle voulant que le terme, [[genre grammatical|masculin]] au [[nombre grammatical|singulier]], soit [[genre grammatical|féminin]] au [[nombre grammatical|pluriel]]. Ces traits illustrent la modernité du langage baudelairien.

On retient aussi l'[[ironie]] grinçante des :
* « pâles habitants » du cimetière ;
* « sales parfums » du jeu de cartes, dont l'[[oxymore]] fait écho au titre du recueil, ''Les Fleurs du mal''.