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#REDIRECT [[Troubles au Tibet de 1987 à 1993]]
Des '''troubles sociaux''' ont secoué le '''Tibet''' en mars '''1989''', réprimés par les autorités [[Chine|chinoises]] et menant à l'imposition de la [[loi martiale]].

==Déroulement==

===Version des exilés tibétains ===
En janvier [[1989]] au [[Tibet]], quelques jours après un discours historique critiquant la politique chinoise et affirmant sa loyauté envers le [[Tenzin Gyatso|14{{e}} dalaï-lama]], le [[Choekyi Gyaltsen|10{{e}} panchen-lama]] décéda d'une crise cardiaque à [[Shigatse]], à l'âge de 50 ans <ref>{{en}} [http://wikiwix.com/cache/?url=http://www.tibet.com/PL/newstibet.html The Panchen Lama passes on], sur le site du gouvernement tibétain en exil ''tibet.com''.</ref>. Les exilés tibétains disent qu'il aurait été empoisonné <ref>{{en}} Michael Dempsey, [http://findarticles.com/p/articles/mi_qn4158/is_19961003/ai_n14087303 Peking's poison fails to touch Tibetan hearts], ''The Independent'', Londres, 3 octbre 1996 : {{Citation étrangère|lang=en|Tibetan exiles suspect that the last Panchen Lama, who died suddenly in 1989 after spending a dozen years under house arrest, may have been poisoned by the Chinese}}.</ref>.

Nommé Secrétaire de la [[Région autonome du Tibet]], [[Hu Jintao]] arriva à [[Lhassa]] en janvier [[1989]]. Deux mois après sa nomination, et contre l'avis de [[Zhao Ziyang]], il fit transférer au Tibet une dizaine de milliers de militaires chinois <ref name="Une histoire du Tibet">''Une histoire du Tibet : Conversations avec le Dalaï Lama'', de Thomas Laird, Dalaï-Lama, Christophe Mercier, Plon, 2007, {{ISBN|2259198910}}.</ref>. À partir du 5 mars des manifestations se déroulent à Lhassa <ref name="Proving Truth From Facts">{{en}} [http://www.tibet.net/en/diir/pubs/wp/tb96/Tibet%20Proving%20Truth.pdf Tibet, Proving Truth From Facts], ''Central Tibetan Administration'', Third, updated edition 1996.</ref>.

Le 7 mars Hu Jintao déclara la [[Loi martiale]] au Tibet. Selon le journaliste [[Thomas Laird]], au cours des 18 mois qui suivirent, tous les dissidents furent éliminés ; d'après lui, il se serait agi de la part de Hu Jintao d'un geste calculé pour être désigné en 2003 président de la [[République populaire de Chine]] <ref name="Une histoire du Tibet"/>. La répression brutale qu'il conduisit durant cette période a valu à Hu Jintao le surnom de « ''boucher de [[Lhassa]]'' » auprès des militants et sympathisants de la « cause tibétaine » <ref>[http://www.marianne2.fr/Une-police-chinoise-pleine-de-tact_a90063.html Une police chinoise pleine de tact…].</ref>{{,}}<ref>{{en}} [[Claude B. Levenson]], [http://eutibet.typepad.com/tibet_intergroup_blog/2009/02/tibet-year-9-under-the-chinese-boot.html Tibet year 9 under the Chinese boot], février 2009.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [[Claude Arpi]], [http://www.tibet.ca/en/newsroom/wtn/1195 Tibet keeps alive true Spirit of the Games], 19 mars 2008.</ref>.

===Départ des Occidentaux présents sur place ===

Ainsi que le rapporte [[Robert Barnett]], des Occidentaux étaient présents à Lhassa en mars 1989<ref>''[[Le Tibet est-il chinois ?]]'' de [[Anne-Marie Blondeau]] et [[Katia Buffetrille]], [[2002]], ed. Albin Michel, coll. ''Sciences des religions'' ISBN 2226134263, {{en}} [http://books.google.fr/books?id=B6_FKtkYhdgC&printsec=frontcover&source=gbs_v2_summary_r&cad=0#v=onepage&q=&f=false ''Authenticating Tibet: Answers to China’s 100 Questions''] de A. M. Blondeau, K. Buffetrille, préface de [[Donald Sewell Lopez, Jr.|Donald Lopez]], ed. University of California Press, Berkeley, {{ISBN|0520249283}}</ref>. Du fait de l'imposition de la loi martiale par le gouvernement de la région autonome du Tibet, leur départ était impératif des zones concernées (ville de Lhassa, zone à l'ouest de la préfecture de Lhama, comté de Dazi, zone à l'est de la préfecture de Dongga et comté de Duilong Deqing)<ref>{{en}} [http://www.tibetjustice.org/materials/china/china7.html Martial Law Decree of the People's Govt. of the Tibet Autonomous Region (1989)], sur le site de l'association ''Tibet Justice Center'' : {{Citation étrangère|lang=en|1.Starting from zero hour of March 9, 1989, a martial law will be enforced in Lhasa city proper and in the area west of Lhamo Township, Dazi County and east of Dongga Township, Duilong Deqing County. [...] 4. Without permissions, foreigners are not allowed to enter the martial-law-enforced-area. Foreigners who are now in the martial-law-enforced-area must leave within a definite time, except those who have permissions.}}</ref>.

===Chiffre communiqué par les autorités===

A ce que rapporte le journal britannique The Observer, le gouvernement chinois pour sa part fait état d'une douzaine de personnes tuées les 5 et 6 mars<ref>{{en}} [http://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9C0CE4DE1131F937A2575BC0A966958260 Chinese Said to Kill 450 Tibetans in 1989] : {{Citation étrangère|lang=en|A former Chinese journalist says security forces killed more than 450 Tibetans in the capital of Lhasa in 1989, the Observer newspaper has reported. The Chinese Government has reported that about a dozen people were killed on March 5 and March 6 of last year, the newspaper said in its Sunday issue.}}</ref>.

===Affirmations du journaliste chinois Tang Daxian ===

Selon [[Tang Daxian]], ancien journaliste chinois vivant aujourd'hui à Paris et qui affirme s'être trouvé à Lhassa en 1989, les forces de sécurité auraient tué plus de 450 Tibétains à [[Lhassa]] en 1989 <ref>{{en}} [http://tibet.net/en/index.php?id=149&rmenuid=11 Tibet: Proving Truth From Facts] : {{Citation étrangère|lang=en|According to Tang Daxian, a Chinese journalist who was in Lhasa at the time, some four hundred Tibetans were massacred, several thousand were injured and three thousand were imprisoned}}.</ref>. [[The Observer]] affirme que ce chiffre repose sur les documents et vidéos fournis par Tang Daxian. Selon Tang Daxian, la police de Lhassa reçut l'ordre de son commandant à Pékin, [[Li Lianxiu]], de provoquer un incident <ref>{{en}} [http://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9C0CE4DE1131F937A2575BC0A966958260 Chinese Said to Kill 450 Tibetans in 1989].</ref>. Il affirme aussi que plusieurs milliers de Tibétains furent blessés et emprisonnés <ref name="Proving Truth From Facts" />. Dans son article ''Events in Lhasa'' (March 2nd-10th 1989, London, TIN, June 15, 1990), il affirme que les autorités chinoises envoyèrent des agents et des policiers chinois déguisés en moines pour mettre en scène des émeutes, après quoi la police s'engagea dans une sanglante répression <ref>{{en}} Qin Yue and Qi Yue, [http://www.phayul.com/news/article.aspx?id=20039 Chinese Regime Implicated in Staging Violence in Lhasa], sur le site ''[[Phayul.com]]'', 22 mars 2008.</ref>.

== Rapport d'Amnesty International ==

En 1990, [[Amnesty International]] adressa un rapport à la [[Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme|Commission des droits de l'homme de l'ONU]] sur la situation au Tibet. Ce rapport qui décrivait la situation à Lhassa à l’époque des troubles au Tibet en 1989, dénonçait une police inorganisée tirant sans discrimination sur les manifestants, mentionnait l’estimation par une source tibétaine de plus de 60 morts et 200 blessés. Le rapport affirme que plus de 1000 Tibétains furent arrêtés, et qu’il y eut des exécutions sommaires. D’autres arrestations suivirent en quelques mois. Lors de sa session de 1991, la Sous-Commission de la lutte contre les mesures discriminatoires et de la protection des minorités<ref>maintenant appelée [[:en:Sub-Commission on the Promotion and Protection of Human Rights|Sous-Commission de la promotion et de la protection des droits de l'homme]], organe subsidiaire de la [[Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme|Commission des droits de l'homme]].</ref>, exprima, par sa [[Résolution 1991/10 du 23 août 1991 de la sous-commission des Nations unies pour la prévention de la discrimination et la protection des minorités|Résolution 1991/10]], ses préoccupations au sujet de ce rapport et appela le gouvernement chinois à respecter pleinement les droits fondamentaux et les libertés du peuple tibétain. La sous-commission demanda au secrétaire général de transmettre l’information au CHR. En conséquence, le CHR reçut et étudia lors de sa session de 1992 un document des autorités chinoises et des informations émanant de 7 sources non gouvernementales <ref>{{en}} Edward H. Lawson, Mary Lou Bertucci, [http://books.google.fr/books?id=J-SrdFtSuDUC&printsec=frontcover&source=gbs_navlinks_s#v=onepage&q=&f=false ''Encyclopedia of human rights''], pp. 252-255.</ref>.

==Rapport du gouvernement de la RPC ==

En 1992, la Commission des droits de l'homme reçut et examina la réponse faite par le gouvernement chinois aux accusations du rapport d'Amnesty International (UNDoc.E/CN.4/1992/37, Part B). Pour le gouvernement chinois, sauvegarder l'unité nationale et interdire les agissements de nature à diviser les nationalités, sont des principes de base auxquels doit se soumettre tout citoyen. Cependant, à partir de l'automne 1987, des séparatistes tibétains soutenus par certaines forces anti-chinoises, ont préparé et exécuté plusieurs émeutes à Lhassa. Réclamant « l'indépendance du Tibet », elles ont attaqué, dévasté, pillé et brûlé nombre d'institutions gouvernementales ; pénétré par effraction dans des magasins ; mis le feu à des édifices publics ; endommagé des écoles et même ouvert le feu sur des policiers et des civils.

Ces troubles à l'ordre public, ces menaces pour la vie et les biens des habitants de Lhassa justifient que le gouvernement ait adopté des mesures répressives. Loin d'être une atteinte aux droits de l'homme, ces mesures sont justifiées et indispensables au maintien des droits légitimes des citoyens. Les ministères de la sécurité publique et de la justice de la région autonome du Tibet ont arrêté, pour interrogatoire, 1025 personnes ayant pris part aux émeutes, dont 807 furent relâchées après rappel à l'ordre, 97 firent l'objet de sanctions disciplinaires, 121 furent condamnées selon la loi. Personne ne fut exécuté<ref>{{en}} Edward H. Lawson, Mary Lou Bertucci, [http://books.google.fr/books?id=J-SrdFtSuDUC&printsec=frontcover&source=gbs_navlinks_s#v=onepage&q=&f=false ''Encyclopedia of human rights''], pp. 252-253.</ref>.

== Voir aussi ==
*[[Soulèvement tibétain de 1959]]
*[[Émeutes au Tibet de 1987 à 1993]]
*[[Troubles au Tibet en mars 2008‎]]

== Autre lecture ==
* [[Jean-Paul Ribes]], [[Pierre-Antoine Donnet]] et Guy Privat, ''Tibet: des journalistes témoignent'', [[1992]], Paris : l'Harmattan (voir page 27, [http://books.google.fr/books?id=_EYsGEQLu1sC&pg=PA27&dq=Guy+Dinmore&hl=fr&ei=J_PwTJvIPMuK4gb-gIXIAQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CCcQ6AEwAA témoignage de Guy Dinmore] et [http://books.google.fr/books?id=_EYsGEQLu1sC&pg=PA175&dq=%22Le+Tibet+depuis+1990%22+Barnett&hl=fr&ei=jB7xTMjRD4mU4Qao3InlBw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CCoQ6AEwAA Le Tibet depuis 1990] [[Robert Barnett]]).
* [http://www.20minutes.fr/article/219194/Monde-Vers-une-repression-sanglante-au-Tibet.php Vers une répression sanglante au Tibet?]
* [http://www.freetibet.org/about/1989-uprising-tibet 1989 Uprising in Tibet]

== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}
<references />

{{Portail|RPC|Tibet}}

[[Catégorie:Histoire du Tibet]]
[[Catégorie:Émeute]]
[[Catégorie:1989]]

Dernière version du 10 août 2011 à 13:35