Voir la source de Val de Loire

{{Infobox Région naturelle
 | nom          = Val de Loire
 | image        = La Loire à Sandillon 02.JPG
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 | légende      = Le Val de Loire au niveau du méandre de [[Bou (Loiret)|Bou]].
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Le '''Val de Loire''' est une [[Région naturelle de France|région naturelle]] [[France|française]] correspondant à la partie de la [[vallée]] de la [[Loire]] située, d'amont en aval, dans les [[département français|département]]s du [[Loiret (département)|Loiret]], de [[Loir-et-Cher]], d'[[Indre-et-Loire]] et de [[Maine-et-Loire]]. Elle se compose du [[Val de Loire orléanais]], du [[Blésois]], du [[Val de Loire tourangeau]], du [[Saumurois]] et du [[Val d'Anjou]].

Situé sur le territoire des [[Anciennes provinces de France|anciennes provinces]] de l'[[Orléanais]], de la [[Touraine]] et de l'[[Anjou]], ses villes historiques comprennent, d'amont en aval, [[Orléans]], [[Blois]], [[Amboise]], [[Tours]], [[Chinon]], [[Montsoreau]], [[Saumur]] et [[Angers]]. Le Val de Loire héberge la plupart des châteaux reconnus sous l'appellation de ''[[Châteaux de la Loire]]'' ainsi que plusieurs [[Vignoble du Val-de-Loire|vignobles]].

Le territoire du Val de Loire situé entre [[Sully-sur-Loire]] et [[Chalonnes-sur-Loire]] est inscrit depuis l'an [[2000]] sur la [[Patrimoine mondial|liste du patrimoine mondial]] de l’[[UNESCO]] comme paysage culturel vivant<ref>{{Lien web|titre=Un paysage culturel vivant - Connaître - Val de Loire patrimoine mondial|url=https://www.valdeloire.org/Connaitre/L-inscription-UNESCO/Un-paysage-culturel-vivant|site=www.valdeloire.org|consulté le=2019-01-16}}.</ref>. Façonné par des siècles d'interactions entre le fleuve, les terres qu’il irrigue et les populations qui s’y sont établies tout au long de l’histoire, le val de Loire est exceptionnel pour sa [[faune (biologie)|faune]], sa [[flore]] ainsi que son patrimoine architectural. Il constitue également un site du [[réseau Natura 2000]].

== Géographie ==
{{Article détaillé|Liste des communes du Val de Loire}}
Le Val de Loire traverse deux régions, le [[Centre-Val de Loire]] et les [[Pays de la Loire]], et quatre départements, le [[Loiret (département)|Loiret]], le [[Loir-et-Cher]], l’[[Indre-et-Loire]] et le [[Maine-et-Loire]]. Cette région naturelle, aux contours flous, chevauche ou précède en amont la région naturelle de la [[Basse-Loire]].

D'un point de vue [[Hydrographie|hydrographique]], le Val de Loire est à cheval sur les [[Bassin hydrographique|bassins]] de la [[Loire#La Loire moyenne|Loire moyenne]] et de la [[Loire#La Loire inférieure|Loire inférieure]] (à partir du [[Candes-Saint-Martin|bec de Vienne]]).

Le fleuve, orienté après [[Sully-sur-Loire]] dans la direction ouest - nord-ouest, s’incurve à [[Orléans]] pour prendre la direction ouest - sud-ouest. Il y reçoit de nombreux [[affluent]]s, principalement en rive gauche, les trois plus importants étant respectivement la Vienne, la Maine (en rive droite) et le [[Cher (rivière)|Cher]].

Entre [[Blois]] et [[Angers]], la vallée est souvent bordée de petites falaises de [[tuffeau]] et de [[calcaire]]. De nombreux îlots et bancs de sable ou de gravier parsèment le cours du fleuve, dont la profondeur et la largeur varient considérablement d’une saison à l’autre et d’une année à l’autre. Les [[crue]]s de la Loire ont généralement lieu en hiver et, grâce à la présence de [[digue]]s (''[[Levée de la Loire|levées]]'') sur la plus grande partie de son cours, sont le plus souvent sans conséquences graves. La vallée a cependant connu dans son histoire des inondations importantes, parfois catastrophiques, en toutes saisons. Les crues les plus importantes mesurées ont eu lieu en [[septembre]] [[1866]], [[juin]] [[1856]] et [[octobre]] [[1846]]<ref>{{Lien web|titre = Plus grandes crues de la Loire|url = http://www.centre.developpement-durable.gouv.fr/plus-grandes-crues-sur-la-loire-a85.html|site = DREAL Centre-Val de Loire|date = 3 février 2011|consulté le = 5 mars 2015}}.</ref>. Leur trace est conservée de place en place grâce à des indications de hauteur et d’année sur les digues ou les bâtiments (ce sont les échelles de crue).

En descendant le cours du fleuve, on rencontre les villes d’[[Orléans]], [[Blois]], [[Amboise]], [[Tours]], [[Saumur]], [[Montsoreau]] et [[Angers]] (un peu à l’écart du fleuve, sur la [[Maine (affluent de la Loire)|Maine]]), mais également de nombreux bourgs et villages, ainsi que certains des [[châteaux de la Loire]], notamment ceux de [[Château de Sully-sur-Loire|Sully-sur-Loire]], [[Château de Blois|Blois]], [[Château de Chaumont-sur-Loire|Chaumont-sur-Loire]], [[Château d'Amboise|Amboise]], [[Château de Montsoreau|Montsoreau]], [[Château de Saumur|Saumur]], d’autres étant situés à l’écart du fleuve, souvent près d’un de ses affluents, comme [[Château de Chambord|Chambord]] près du [[Cosson]], [[Château de Chenonceau|Chenonceau]] sur le [[Cher (rivière)|Cher]], [[Château d'Azay-le-Rideau|Azay-le-Rideau]] sur l'[[Indre (rivière)|Indre]] ou [[Forteresse royale de Chinon|Chinon]] dans la vallée de la [[Vienne (rivière française)|Vienne]].

== Histoire ==
[[Fichier:Saumur Dolmen Bagneux 2007.jpg|thumb|Le [[dolmen de Bagneux]] (v. 3000 {{av JC}}), près de [[Saumur]].|left]]
Dès le [[paléolithique]], les hommes se sont installés sur les berges de la Loire et des nombreuses rivières de la région. À partir de [[10000 av. J.-C.|10000]] jusque vers [[4000 av. J.-C.]], les populations originelles de [[chasseur-cueilleur|chasseurs-cueilleurs]] se transforment progressivement en populations totalement [[mode de vie sédentaire|sédentaires]] d’[[agriculture|agriculteurs]]-[[élevage|éleveurs]]. Cette transformation est la conséquence, à la fois de l'abandon du [[nomadisme]] par les populations locales<ref>Le déplacement des troupeaux de [[renne]]s vers le nord en raison du réchauffement climatique en est une des raisons probables.</ref>, puis de l'arrivée de populations d'agriculteurs venues du [[Proche-Orient]].

Les communautés se regroupent ensuite en sociétés structurées, pour aboutir à l'organisation territoriale des [[peuple gaulois|peuples gaulois]] autour de leurs [[Cité (ville)|cité]]s. Au {{-s|IV|e}}, le pays des [[Carnutes]], à l’emplacement de l’ancienne province de l'[[Orléanais]], est considéré comme le centre de la [[Gaule]]. C’est là que se tient l’assemblée annuelle des [[druide]]s<ref>Selon les versions, cette assemblée se tient, soit dans la mythique « forêt carnute », soit dans l'une des deux cités de [[Cenabum]] ([[Orléans]]) ou [[Autricum]] ([[Chartres]]).</ref>. Bien avant la conquête romaine, les sites de toutes les villes importantes actuelles existent déjà.

À l’exception des tentatives de soulèvement des Carnutes et des [[Andécaves]], [[Jules César]] ne rencontre que peu de résistance dans la région lors de sa conquête. Les Gaulois adoptent rapidement le mode de vie romain, surtout dans les villes déjà existantes (Orléans, Tours, Angers), autour du [[Forum romain|forum]], du [[Théâtre romain|théâtre]] et des [[Thermes romains|thermes]]. La période [[Gaule romaine|gallo-romaine]] voit un développement important de la production et du commerce.[[Fichier:Les Très Riches Heures du duc de Berry septembre.jpg|thumb|upright|Château de Saumur, [[Miniature (enluminure)|miniature]], ''[[Les Très Riches Heures du duc de Berry]]'', vers 1440, [[musée Condé]], Ms.65, f.9v.]]Le [[christianisme]] se développe à partir du {{IVe siècle}} sous l’impulsion des [[évêque]]s de [[Tours]], [[Orléans]] et [[Angers]]. [[Martin de Tours]], un des [[Père de l'Église|pères de l’Église]], évêque de [[371]] jusqu’à sa mort en [[397]], est l’un des artisans les plus actifs de l’[[Mission (christianisme)|évangélisation]]. Des [[monastère]]s sont fondés, comme ceux de [[Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire|Fleury]] (le futur Saint-Benoît) et de [[Abbaye de Marmoutier (Tours)|Marmoutier]]. Sous la [[Carolingiens|dynastie carolingienne]], deux proches de [[Charlemagne]], [[Alcuin]] et [[Théodulphe]], créent des écoles monastiques qui ont une grande influence culturelle. Les invasions « barbares » n’épargnent pas le Val de Loire. Les [[Sarrasin (peuple)|Sarrasins]], n’ayant pu franchir la Loire, sont repoussés au {{VIIIe siècle}} par [[Charles Martel]]. Les [[Viking]]s, en revanche, dès le milieu du {{IXe siècle}}, remontent le fleuve avec leurs [[Bateau viking|drakkar]]s et pillent les villes et les abbayes de la vallée.

Au [[Moyen Âge]], le Val de Loire est le théâtre de luttes quasiment continuelles du {{s mini|X|e}} au {{XVe siècle}}. Elles concernent d’abord la [[Histoire de l'Angleterre#L'Angleterre médiévale|succession à la couronne d'Angleterre]], puis la lutte entre [[Capétiens]] et [[Plantagenêts]] pour la possession du royaume de France. Le dernier chapitre de ces luttes, la [[guerre de Cent Ans]] ([[1340]]-[[1453]]), est marqué par les faits d’armes de [[Jeanne d'Arc]], qui délivre notamment [[Orléans]] le {{date|8 mai 1429}}, libération dont la ville célèbre chaque anniversaire depuis l’an [[1430]], lors de ses [[Fêtes johanniques d'Orléans|fêtes johanniques]]. La fin de la guerre  dit de cent ans en 1450, marque le début d'une nouvelle ère pour le val de Loire, [[Charles VII (roi de France)|Charles VII]] et [[Louis XI de France|Louis XI]] ordonnant ou permettant la construction de ce qui sera appelé par la suite les [[Châteaux de la Loire]]<ref>https://www.valdeloire.org/Connaitre/Au-fil-de-l-histoire/Le-Val-de-Loire-siege-du-pouvoir-royal/Charles-VII-et-Louis-XI  Site de l'UNESCO Mission Val de Loire.</ref>.

La [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] voit l’apogée du rôle du Val de Loire au sein du royaume de France. De Charles VII et [[Louis XI de France|Louis XI]], qui font de [[Tours]] la capitale, jusqu’à [[Henri IV de France|Henri IV]] qui la ramène à [[Paris]] en [[1594]], le centre du pouvoir demeure dans la région. Les [[Maison capétienne de Valois|Valois]], qui découvrent en Italie une nouvelle esthétique et un nouvel art de vivre, n’ont de cesse de les transposer dans le Val de Loire, en y faisant venir de nombreux artistes et artisans italiens, dont le plus célèbre d’entre eux, [[Léonard de Vinci]]. Ainsi naît ce qui sera appelé plus tard la première Renaissance française, au cours de laquelle sont rénovés les châteaux royaux d’[[Château d'Amboise|Amboise]] et de [[Château de Blois|Blois]], ou construits, par le roi lui-même ou des grands seigneurs, des « châteaux de cour » destinés au plaisir, comme celui de [[Château de Chambord|Chambord]] par [[François Ier (roi de France)|François Ier]], ou celui de [[Château de Montsoreau|Montsoreau]] par [[Jean II de Chambes]].

<gallery mode="packed" heights="150px">
File:Carte de l'Anjou.svg|Province de l'[[Anjou]] au {{s|XVIII}}
File:Carte de la Touraine.svg|Province de la [[Touraine]] au {{s|XVIII}}
File:Carte de l'Orléanais.svg|Province de l'[[Orléanais]] au {{s|XVIII}}
</gallery>

Aux {{s2|XVII|XVIII}}, la région voit s’accroître son rôle d’axe de communication grâce à la création de [[Canal (voie navigable)|canaux]] (de [[Canal de Briare|Briare]] et d’[[Canal d'Orléans|Orléans]]), ce qui constitue une période faste pour la [[marine de Loire]]. La [[Révolution française|Révolution]] n’entraîne pas de graves troubles dans la région et est globalement bien acceptée, à l’exception notable de la rébellion des paysans des [[Mauges]] au sud de l’[[Anjou]].

Au {{XIXe siècle}}, l’apparition du [[chemin de fer]] introduit des changements radicaux dans le paysage ligérien, en faisant disparaître la navigation sur le fleuve, ainsi que l’activité des ports de Loire.

== Politique ==
[[Fichier:2010 France Régions Proposition Balladur.gif|vignette|Proposition de réforme des régions par le [[Comité pour la réforme des collectivités locales|comité Balladur]] avec la région Val de Loire (en vert) en 2010.]]
Cette région naturelle ne possède pas de statut administratif puisque partagée entre les [[Région (France)|régions françaises]] du [[Centre-Val de Loire]] et des [[Pays de la Loire]].

En [[1990]], les élus régionaux de ce qui n'était alors que la région « Centre » ambitionnent d'adopter le nom du Val de Loire afin de rendre plus évocateur, en France comme à l'étranger, le nom de leur territoire. Quatre propositions sont faites : « Val de France », « Val de Loire », « Cœur de France » et « Centre-Val-de-Loire ». À l'automne [[1994]], les élus votent pour le nom « Centre-Val-de-Loire »<ref>http://www.monde-diplomatique.fr/2001/12/Milieu/15968 Identité de la région Centre.</ref>, mais ils se heurtent à la loi, qui indique que pour changer de nom, une région doit recevoir l'accord des autres régions. Le président des [[Pays de la Loire]] exige la protection du label « [[Loire (fleuve)|Loire]] » : l’opposition de cette région voisine interdit alors toute modification. En 2014, à la faveur de la [[Acte III de la décentralisation|réforme territoriale]], la région Centre est autorisée à devenir la région [[Centre-Val de Loire]], appellation effective dès le 17 janvier 2015.

Le nom Val de Loire est également souvent utilisé pour donner de la visibilité à cet espace géographique. Ainsi, les [[Université d'Orléans|universités d'Orléans]] et [[Université de Tours|de Tours]] se réunissent pour créer un [[pôle de recherche et d'enseignement supérieur]] ou PRES [[Centre - Val de Loire Université]].

== Culture ==
{{Infobox Patrimoine mondial
 | nom              = Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes
 | image            = Vue_sur_la_Loire.jpg
 | légende          = Vue sur la Loire aux environs de Chaumont-sur-Loire.
 | échelle          = 50000
 | pays             = {{France}}
 | subdivision      = [[Centre-Val de Loire]] : [[Loiret (département)|Loiret]], [[Loir-et-Cher]], [[Indre-et-Loire]]<br />[[Pays de la Loire]] : [[Maine-et-Loire]]
 | type             = Culturel
 | critères         = (i) (ii) (iv)
 | superficie       = {{formatnum:85394}} ha
 | zone tampon       = 
 | ID               = 933
 | zone             = 5
 | année            = 2000
 | retrait          = 
 | extension        = 
 | extension2       = 
 | domaine          = 
 | danger           = 
 | danger fin        = 
 | danger2          = 
 | danger2 fin       = 
 | autre protection = [[Réseau Natura 2000|Natura 2000]]
 | carte            = Loire_valley_map_3.png 
 | note             = Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes.
 | géolocalisation = non
}}
Les paysages du Val de Loire, caractérisés par la combinaison harmonieuse des eaux du fleuve et de la végétation de la forêt, ont depuis longtemps inspiré les artistes. Parmi leurs premières représentations littéraires, les poésies de [[Charles d'Orléans (1394-1465)|Charles d’Orléans]] et les œuvres de [[François Rabelais]] sont les plus célèbres.

À l’époque de la [[Renaissance artistique|Renaissance]], ces paysages font l’objet de représentations littéraires, picturales et jardinières qui les érigent en modèles esthétiques. Grâce à la rencontre dans le Val de Loire des cultures italienne, flamande et française, un modèle paysager jardiné voit le jour autour de la Loire. L’extension du jardin et de ses techniques de culture au territoire entre fleuve et forêt trouve l'une de ses expressions la plus forte en [[Touraine (province française)|Touraine]]. Cette région, très tôt célébrée comme le « Jardin de la France », a souvent servi de modèle à l’ensemble du territoire national, dont l’aspect jardiné est considéré par beaucoup comme caractéristique de la France.

Les poètes de la Renaissance, comme [[Pierre de Ronsard]] ou [[Joachim du Bellay]] célèbrent les beautés des paysages, qu’ils jugeaient aussi remarquables, sinon plus, que ceux de la région de [[Rome]], où séjourna Du Bellay. Après la Renaissance, les paysages ligériens continuent à être célébrés par de nombreux écrivains, comme [[Jean de La Fontaine]] ou la [[marquise de Sévigné]] au {{XVIIe siècle}}, et, au {{XIXe siècle}}, par [[Alexandre Dumas]], [[Alfred de Vigny]], [[Gustave Flaubert]], [[Honoré de Balzac]], [[Charles Baudelaire]] ou même [[Victor Hugo]], dont la sensibilité romantique s’harmonise au romantisme des paysages de Loire.

Les représentations picturales n’apparaissent que plus tardivement. La Loire ne se laisse en effet pas représenter aisément. Selon [[René Bazin]], cette difficulté provient des trop vastes dimensions de sa vallée, et de sa lumière « fine, voilée, que ne relève aucune ombre forte, aucun contraste ». Plutôt que de la montrer dans toute son ampleur, les peintres et graveurs ont largement représenté ses ponts, ses quais et les « fronts de Loire » de ses villages et de ses villes. L’une des plus remarquables séries de tableaux sur le Val de Loire est sans conteste celle réalisée par le peintre anglais [[Joseph Mallord William Turner]] lors de son voyage entre [[Nantes]] et Orléans en [[1826]], qui a su inventer des points de vue originaux et utiliser les transparences de l’[[aquarelle]] pour suggérer la finesse de la lumière.

=== Patrimoine ===
[[Fichier:Chambord Castle Northwest facade.jpg|vignette|left|Château de Chambord.]]

Le Val de Loire possède un riche patrimoine constitué de monuments et sites prestigieux. Parmi ceux-ci, de nombreux châteaux Renaissance tels que le [[château de Chambord]], le [[château d'Amboise]], le [[château de Chenonceau]], le [[Château-Gaillard (Amboise)]], le [[château de Montsoreau]] mais aussi des ensembles médiévaux, notamment les centres historiques de [[Chinon]], du [[Quartiers du Vieux-Tours|Vieux-Tours]], d'[[Angers#Culture locale et patrimoine|Angers]] ou la [[cathédrale Sainte-Croix d'Orléans]].

Depuis peu, le patrimoine fluvial [[loire (fleuve)|ligérien]] fait l'objet de préservation, voire de reconstitution comme le [[Scute (bateau)|scute]] ''Dame Périnelle'' de [[Savonnières]]<ref>[http://bateliers-du-cher.net/v2/scute/scute.php Suivi d'une reconstitution archéologique d'un Scute]</ref> ou le [[chaland (bateau)|chaland]] ''La Fillonnerie'' de [[Lignières-de-Touraine]]<ref>[http://www.ancredeloire.ouvaton.org/fillonnerie/projet.php Le chaland La Fillonnerie]</ref>. De nombreux bateaux traditionnels, [[Toue cabanée|toues]], [[chaland (bateau)|chalands]] et [[fûtreau]]x participent ainsi grâce à quelques associations à des manifestations pédagogiques et touristiques tel le [[Festival de Loire]] à [[Orléans]].

=== Art contemporain ===
[[Fichier:Château de Montsoreau, depuis la rive droite de la Loire.jpg|vignette|left|Château de Montsoreau-Musée d'art contemporain]]
Depuis 2016 et la reconversion du [[château de Montsoreau]] en [[château de Montsoreau - musée d'Art contemporain]], un axe de développement touristique et culturel semble se dessiner autour de l'art contemporain<ref>{{Lien web|langue=français|titre=Château de Montsoreau|url=https://www.artpress.com/?s=chateau+de+montsoreau|site=artpress.com|date=15 avril 2016|consulté le=12 mars 2018}}.</ref>. Le Val de Loire enrichit ainsi son offre en 2017 avec l'ouverture du [[Centre de création contemporaine Olivier-Debré|CCCOD]] à Tours<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Philippe Régnier|titre=Pour son ouverture, le CCCOD propose un focus sur la norvège|périodique=Le quotidien de l'art|date=13 mars 2017|lire en ligne=https://www.lequotidiendelart.com/articles/10480-pour-son-ouverture-le-cccod-propose-un-focus-sur-la-norvege.html|pages=}}.</ref>. Il célèbre cette même année les 40 ans du [[Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou|Centre Pompidou]], avec des institutions telles que le Château de Chambord<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Les goûts de Georges Pompidou au château de Chambord|périodique=FIGARO|date=2017-07-11|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/culture/2017/07/11/03004-20170711ARTFIG00194-les-gouts-de-georges-pompidou-au-chateau-de-chambord.php|consulté le=2018-03-12}}.</ref>. Parallèlement, l'[[Abbaye Notre-Dame de Fontevraud|abbaye de Fontevraud]] annonce l'ouverture d'un musée d'art moderne en 2019<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Maine-et-Loire: Bientôt un musée d'art moderne à Fontevraud grâce à un «don exceptionnel»|url=https://www.20minutes.fr/nantes/2125183-20170901-maine-loire-bientot-musee-art-moderne-fontevraud-grace-don-exceptionnel|site=www.20minutes.fr|consulté le=2018-03-12}}.</ref>.

=== Gastronomie ===

==== Vignoble ====
{{Article détaillé|vignoble du Val-de-Loire}}
[[File:Vineyard in the Loire Valley.jpg|left|thumb|Les régions viticoles du Val de Loire.]]
La [[vigne]] et le [[vin]], déjà présents dans la région à l’époque [[Gaule romaine|gallo-romaine]], représentent un véritable modèle historique et culturel, et sont partie intégrante de la culture du « bien vivre » qui s’est développée dans le Val de Loire. Comme pratiquement tous les vignobles du monde, les vignobles de la Loire eurent à souffrir de la crise du [[phylloxéra]], qui les détruisit en grande partie à la fin du {{XIXe siècle}}. Depuis, tous les pieds de vigne sont des pieds américains, résistants au phylloxéra et sur lesquels ont été [[Greffe (botanique)|greffés]] les anciens [[cépage]]s.

On trouve dans le Val de Loire divers [[terroir]]s qui, par la nature des sols, des reliefs et des orientations, produisent des vins qui, bien qu’issus des mêmes cépages, sont d’une grande variété, mais ont cependant en commun une personnalité marquée par la fraîcheur, la vivacité et l’élégance. Ils sont connus sous leur « [[Appellation d'origine contrôlée|Appellation d’origine contrôlée]] » (AOC), qui les distingue par l’association unique d’un territoire, d’un ou de plusieurs cépages et d’un savoir-faire.

Les vignobles les plus importants de la région sont ceux d’Anjou, de Saumur, de l'Orléanais et de Touraine. Parmi les cépages dont sont issus les vins du Val de Loire, les plus fréquemment cultivés sont le [[Chenin]], le [[Cabernet]] et le [[Gamay]] en Anjou, Saumur et Touraine, ainsi que le [[Sauvignon]] et le [[Pinot noir (cépage)|Pinot noir]] en Touraine. Les vins d’Anjou, de Saumur, de l'Orléanais et de Touraine regroupent 51 appellations, de vins [[Vin blanc|blancs]], [[Vin rosé|rosés]] et [[Vin rouge|rouges]], pour certains (rosés et surtout blancs) [[Vin effervescent|effervescents]].

==== Autres ====
{{...}}

== Environnement, flore et faune ==
La grande variété des [[biotope]]s du fleuve et de ses rives : berges et bancs sableux, îlots de gravier recouverts de végétation, berges boisées inondables, digues de protection, terrasses du [[lit majeur]], forêts, accueillent une grande variété d’habitats naturels, dont profitent une flore et une faune riches et abondantes.

=== Flore ===
[[Fichier:Ornithogalum-umbellatum.jpg|thumb|upright=0.65|Dame d'onze heures ou [[ornithogale en ombelle]] (''Ornithogalum umbellatum'')]]
Dans la réserve naturelle nationale de Saint-Mesmin, située à {{Unité|4|km}} en aval d’Orléans, on a recensé 558 espèces de plantes supérieures dont 3 protégées au niveau national ([[pulicaire vulgaire]], [[gagée des prés]], [[tulipe sauvage]]) et 5 au niveau régional ([[limoselle aquatique]], [[pigamon jaune]], [[corydale à bulbe plein]], [[laîche de Loire]], [[scille d'automne]]). On compte également 37 espèces de [[bryophyte]]s et 325 espèces de [[Mycota|champignons]].
 
Dans les zones à faible courant proches des rives, on peut observer diverses plantes flottantes ou immergées, comme les [[renoncule aquatique|renoncules aquatiques]], les [[potamot]]s ou des [[ludwigia|jussies]], espèces de plantes exotiques envahissantes. Dans les zones d’eaux stagnantes, on retrouve le même type de végétation que dans les [[étang]]s, notamment les [[lentille d'eau|lentilles d’eau]].

Après les hautes eaux d’hiver et de printemps, les [[étiage]]s d’été laissent apparaître de larges étendues de sable et de vase que colonisent des [[plante annuelle|plantes annuelles]], d’abord les minuscules [[cyperus|souchets]], la [[véronique voyageuse]] ou la [[renoncule scélérate]], puis la [[corrigiole des rives]], les [[bidens]] ou la [[pulicaire vulgaire]].

Sur les terrasses alluviales plus élevées, moins fréquemment recouvertes par les eaux du fleuve, se développe une végétation très variée qui dépend de la nature des alluvions. Selon les cas, on peut trouver une végétation rase formée de petites plantes grasses ([[sedum]]s), de [[graminée]]s pionnières comme les [[corynéphore]]s, ou bien, sur les sols les plus riches, des prairies dominées par des graminées comme la [[folle avoine]] ou le [[pâturin des prés]], et d’espèces qui vont se succéder au fil des saisons, [[ornithogale en ombelle|dame d'onze heures]] au printemps, puis [[sauge des prés]], et [[campanule]] en été.

Si l’homme ou les crues ne les empêchent pas de se développer, ce sont les arbres et les arbustes qui s’installent ensuite : [[saule]]s arbustifs dans les zones les plus basses ([[saule à trois étamines]], [[saule pourpre]], [[saule des vanniers]]), [[peuplier noir]] et grands saules ([[saule blanc]] et [[saule fragile]]) dans les zones plus élevées, moins soumises aux crues, puis enfin la forêt de [[frêne]]s, de [[chêne]]s et d’[[orme]]s.

=== Faune ===
[[Fichier:Osprey.jpg|thumb|upright=0.65|[[Balbuzard pêcheur]] (''Pandion haliaetus'')]]
Dans la [[réserve naturelle nationale de Saint-Mesmin]], on a recensé 294 espèces de [[vertébré]]s et 535 d’[[invertébré]]s. Parmi les vertébrés, on dénombre 29 [[poisson]]s ([[chabot (poisson)|chabot]], [[bouvière]], [[saumon atlantique]], [[grande alose]], [[alose feinte]], [[anguille]], [[loche franche]], [[épinochette]]…), 4 [[amphibien]]s (comme la [[grenouille agile]]), 7 [[reptile]]s ([[lézard des murailles]], [[lézard des souches]]…), 226 [[oiseau]]x parmi lesquels 65 [[oiseau nicheur|nicheurs]] ([[petit gravelot]], [[rousserolle effarvatte]], [[phragmite des joncs]], [[martin-pêcheur d'Europe|martin-pêcheur d’Europe]], [[bouscarle de Cetti]]…), 190 de passage ([[chevalier guignette]], [[bruant des roseaux]], [[balbuzard pêcheur]]…) et 103 hivernants (comme le [[grand cormoran]]), 29 espèces de mammifères dont le [[castor d'Europe|castor d’Europe]] et 13 espèces de [[chiroptère|chauves-souris]].

Les îles et les berges sableuses, pauvres en végétation, sont le lieu d’élection des sternes ([[sterne naine]] et [[sterne pierregarin]]), du [[petit gravelot]] et du [[chevalier guignette]]. Quant aux îles végétalisées, elles sont souvent colonisées par les espèces [[grégaire]]s comme la [[mouette rieuse]], la [[mouette mélanocéphale]] ou le [[goéland leucophée]]. L’''[[île aux Oiseaux (Loiret)|île aux Oiseaux]]'' entre [[Bou (Loiret)|Bou]] et [[Sandillon]], en amont d’Orléans, en est un exemple spectaculaire<ref>{{ZNIEFF|type=2|no=240003864|nom=L’île aux Oiseaux|noR=00000381}}.</ref>.

L’abondance des poissons attire quelques espèces strictement [[piscivore]]s, la plus emblématique étant le [[balbuzard pêcheur]], qui ne nichait plus en France continentale depuis le début du {{XXe siècle}}. À partir de [[1985]], année où un premier couple a installé son nid sur un [[pin sylvestre]] dans la [[forêt d'Orléans]], la population a progressé pour atteindre 21 couples en [[2004]]. L’autre espèce piscivore importante, le [[grand cormoran]], fréquente surtout la Loire en saison hivernale. Espèce rare sur la Loire avant [[1975]], sa population est en augmentation constante depuis, atteignant désormais plusieurs milliers d’individus.

Les mammifères semi-aquatiques sont aussi présents sur la Loire. Certaines espèces ont été introduites par l’homme, comme le [[ragondin]], originaire d’Amérique du Sud, ou le [[rat musqué]], d’Amérique du Nord. Les espèces [[Indigène|autochtone]]s sont le [[castor d'Europe|castor]] et la [[loutre d'Europe|loutre]] d’Europe ; toutes deux, rares et vulnérables, sont protégées par la loi. Les populations de loutres commencent cependant à se reconstituer progressivement, à partir des cours supérieurs de la Loire et de l’[[Allier (rivière)|Allier]].

=== Classement ===
{{...}}

=== Radiosurveillance ===
Trois centrales nucléaires sont installées dans le Val de Loire : [[Centrale nucléaire de Dampierre|Dampierre]], [[Centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux|Saint-Laurent-des-Eaux]] et [[Centrale nucléaire de Chinon|Chinon]]. La région a fait l'objet d'un bilan territorial (période 2008 - 2010) par l'[[Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire|IRSN]] pour le territoire s'étendant de l’amont de [[Belleville-sur-Loire]] à l’aval de [[Chinon]], afin de mesurer les taux de radioactivité : bruit de fond naturel, rémanence des dépôts anciens, retombées des [[essais nucléaires]] atmosphériques ([[Césium 137|{{exp|137}}Cs]], [[Strontium 90|{{exp|90}}Sr]], [[transuranien]]s, [[tritium]] et [[carbone 14]]) et de la [[catastrophe de Tchernobyl]] ({{exp|137}}Cs)<ref>[http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Communiques_et_dossiers_de_presse/Pages/20110203_CP_Bilan_2009_surveillance_environnement_france.aspx Apropos du Bilan IRSN 2009 de la surveillance radiologique de l’environnement en France : vers une évolution de la stratégie de surveillance], 2011/02/03.</ref>.

== Voir aussi ==
{{Autres projets
| commons  = Val de Loire
}}
=== Articles connexes ===
* [[Blésois]]
* [[Val de Loire tourangeau]]
* [[Loire]]
* [[Châteaux de la Loire]]
* [[Vignoble de la vallée de la Loire]]

=== Liens externes ===

* [http://www.valdeloire.org/ Site officiel du Val de Loire patrimoine mondial]
* [http://whc.unesco.org/fr/list/933 Présentation du Val de Loire patrimoine mondial sur le site de l’UNESCO]
* {{mul|en|fr}} [http://whc.unesco.org/archive/advisory_body_evaluation/933.pdf Document d’évaluation (2000)] Évaluation préalable à l’inscription au patrimoine mondial réalisée par le [[Conseil international des monuments et des sites]]

== Notes et références ==
{{Références}}

== Bibliographie ==
* Histoire : (1) ''Le Val de Loire'', Larousse, 1995, {{p.}}10-13 ; (2) ''Atlas des civilisations occidentales'', Larousse, 1994, {{p.}}12-13
* La culture du Val de Loire : [http://whc.unesco.org/archive/advisory_body_evaluation/933.pdf Évaluation préalable à l’inscription au patrimoine mondial réalisée par l’ICOMOS]
* La vigne et le vin : (1) ''Le Val de Loire'', Larousse, 1995, {{p.}}80-81 ; (2) [http://www.vinsvaldeloire.fr/vins_vdl/terroirs.aspx Les vins du Val de Loire]
* La flore et la faune : (1) [http://www.orleans.fr/download/publications-autres/LaLoire1.pdf La Loire : revue ''Covalences'' {{n°|56}} - été 2005] ; (2) [https://web.archive.org/web/20071124210856/http://www.reserves-naturelles.org/reserves/alpha.asp?idres=72&rub=1 La réserve naturelle nationale de Saint-Mesmin]
*La géologie : (1) Charles N., 2015. [https://www.brgm.fr/publication-presse/sancerre-saumur-guide-geologique-val-loire Val de Loire. De Sancerre à Saumur]. Omniscience-BRGM Editions, 256 p. ; (2) Alcaydé et al., 1990. Val de Loire (Anjou, Touraine, Orléanais, Berry) - Guide géologique régional. Masson 2e édition, 199 p.

{{Palette||Communes du val de Loire Unesco|Patrimoine mondial en France}}
{{Portail|France|Loire|Loiret|Centre|Pays de la Loire|patrimoine mondial|Anjou}}

[[Catégorie:Val de Loire| ]]
[[Catégorie:Patrimoine mondial en Centre-Val de Loire]]
[[Catégorie:Site Natura 2000 dans le Loiret]]
[[Catégorie:Patrimoine mondial en Pays de la Loire]]