Élection présidentielle sud-coréenne de 2012

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Élection présidentielle sud-coréenne de 2012
Corps électoral et résultats
Inscrits 40,5 MVoir et modifier les données sur Wikidata
Votants 30,7 MVoir et modifier les données sur Wikidata
75,84 % en augmentation 12,8
Park Geun-hye – Parti Saenuri
Voix 15 773 128
51,56 %
Moon Jae-in – PDU
Voix 14 692 632
48,02 %
Carte des résultats
Carte
Président de la République
Sortant Élu
Lee Myung-bak (Saenuri) Park Geun-hye
(Saenuri)

L'élection présidentielle sud-coréenne de 2012 a eu lieu en Corée du Sud le . Elle a permis d'élire le successeur du président Lee Myung-bak qui ne peut pas se représenter. Cette élection consiste en un duel entre les deux principaux candidats, Park Geun-hye du Parti de la nouvelle frontière (Saenuri), la fille de l'ancien président Park Chung-hee, et Moon Jae-in du Parti démocrate unifié (PDU). Mais la campagne a été longtemps marquée par la candidature d'un indépendant, Ahn Cheol-soo qui s'est finalement retiré pour éviter une dispersion des voix de l'opposition.

L’élection suit les élections législatives qui se sont déroulées le et qui ont vu le Saenuri obtenir une majorité absolue au Gukhoe, l'Assemblée nationale sud-coréenne. En tête dans les sondages pendant toute la campagne mais avec un écart de plus en plus serré avec Moon Jae-in, Park Geun-hye est finalement élue à la présidence de la Corée du sud pour un mandat de cinq ans devant commencer le . Elle est la première femme à accéder à cette fonction[1].

Système électoral[modifier | modifier le code]

Le président de la République est élu pour un mandat de cinq ans au suffrage universel direct, à un seul tour de scrutin, par l'ensemble des citoyens âgés de plus de 19 ans. Il n'est pas rééligible. Pour la première fois depuis 1971, les Sud-Coréens résidant à l'étranger ont le droit de vote pour une présidentielle[2]. Les candidats à l'élection présidentielle doivent être âgés d'au moins 40 ans, avoir résidé dans le pays depuis au moins 5 ans et avoir été éligibles au Parlement et ne pas avoir été condamné à une peine de prison ni violé les lois électorales. Ils peuvent être présentés par un parti ou par les électeurs (3500 à 6000). Les candidats doivent s'inscrire entre le et le auprès de la commission électorale nationale et verser une caution de 300 millions de wons (environ 210 000 euros), restituée s'ils obtiennent plus de 15 % des suffrages[3]. La campagne officielle dure trois semaines, du au [4].

Le président Lee Myung-bak ne peut se représenter, conformément à la Constitution.

Contexte[modifier | modifier le code]

Lee Myung-bak a été élu en 2007 en tant que candidat du Grand parti national, le parti conservateur, après avoir battu Park Geun-hye lors des primaires. Son élection a mis un terme à une période de dix ans où la gauche était au pouvoir avec les présidents Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun. Le gouvernement de Lee Myung-bak (en) a suivi une politique de laissez-faire économique et de réduction de la bureaucratie[5]. Il a été critiqué par la gauche à la suite de scandales politiques et de décisions controversées telles que son soutien à l'accord de libre-échange avec les États-Unis et à la construction d'une base navale militaire à Jeju (en) bien que ces deux projets aient été lancés sous les administrations précédentes. Bien que largement élu et bénéficiant initialement d'une cote de popularité de 70 % dans les sondages, sa côte est passée en dessous des 30 % en 2012[6].

À la fin de 2011, Park Geun-hye assume le contrôle du Grand parti national qui prend le nom de Saenuri (le parti de la nouvelle frontière) en . Elle prend alors ses distances par rapport à Lee Myung-bak et adopte une position plus centriste en se démarquant de ses actions les plus impopulaires, en particulier de son intransigeance envers la Corée du Nord[7]. Son parti obtient ainsi une victoire inattendue aux législatives du mois d'avril ce qui renforce sa position au sein du parti et fait monter sa côte dans les sondages.

L'opposition est menée principalement par le Parti démocrate unifié (PDU), le parti de centre-gauche, mais aussi par les supporters d'Ahn Cheol-soo, un candidat indépendant qui a longtemps gardé le silence sur sa participation à cette élection. Au PDU, divisé entre les partisans des anciens présidents Kim Dae-jung et Roh Mu-hyun, la candidature de Sohn Hak-kyu était initialement envisagée. Cependant, à la fin 2011, il était dépassé dans les sondages par Moon Jae-in, un proche de Roh.

Nominations[modifier | modifier le code]

Parti Saenuri[modifier | modifier le code]

Kim Moon-soo, principal rival de Park Geun-hye
Campagne

Dès le , Kim Moon-soo est le premier membre du parti à annoncer sa candidature. Ancien syndicaliste, il déclare vouloir se concentrer sur la lutte contre les disparités régionales et socio-économiques et souligne son attachement au multiculturalisme. Il est suivi le par Chung Mong-joon, fils du fondateur du groupe Hyundai[8] qui veut amener l'unité dans la nation en combattant le régionalisme et les factions ainsi que faciliter la gestion des entreprises. Ils sont rejoints par Ahn Sang-soo qui met en avant ses résultats économiques et sa volonté d'alléger le fardeau de la dette ainsi que par le modéré Yim Tae-hee qui propose de s'associer au PDU et au candidat indépendant Ahn Cheol-soo pour « démolir les politiques obsolètes ». Le voit arriver la candidature de Lee Jae-ho, ancien ministre chargé des affaires spéciales de l'administration qui souhaite une révision de la constitution pour passer à un mandat présidentiel renouvelable de quatre ans. Avec Chung Mong-joon, il retire sa candidature le en appelant le parti à ouvrir les primaires aux personnes non-membres de la formation[9].

Ce n'est que le que Park Geun-hye, la grande favorite, annonce officiellement sa candidature. Ses trois principaux objectifs sont la démocratie économique et la création d'emplois et de programmes sociaux, en particulier l'aide aux personnes âgées et le soutien à l'éducation et à la garde des enfants. Elle vise également l'amélioration des relations intercoréennes[10],[11]. Elle déclare avoir pour modèle Margaret Thatcher et Angela Merkel, et prend ses distances avec les crimes commis par son père, le dictateur Park Chung-hye (1961-1979)[12].

Résultat

Le candidat de ce parti a été désigné le 20 aout lors de la convention du Saenuri à la suite de l'annonce du résultat officiel du vote. Park Geun-hye, la fille du président Park Chung-hee, remporte cette élection avec 84 % des voix (86 589 voix) devant le gouverneur du Gyeonggi, Kim Moon-soo (8,7 % ; 8 955 voix), le député Kim Tae-ho (3,2 %), l'ancien ministre du travail Yim Tae-hee (2,7 %) et l'ex-maire d'Incheon Ahn Sang-soo (1,55 %)[13].

Parti démocrate unifié[modifier | modifier le code]

Sohn Hak-kyu, principal concurrent de Moon Jae-in
Campagne

Ce parti a tenu des primaires ouvertes et a introduit la possibilité du vote mobile ce qui a causé des controverses concernant la fiabilité et la légitimité du système. La campagne est également marquée par l'éventualité de présenter une candidature commune avec Ahn Cheol-soo[14]. Cette formation est alors handicapée par son image de parti faible basé sur le factionnalisme et le régionalisme ce qui conduit à des appels aux réformes et à la démission des dirigeants. Ces attaques, menées en particulier par le camp de Moon Jae-in, visent entre autres le chef du groupe parlementaire, Park Jie-won et le président du PDU, Lee Hae-chan[15 .footer { position: fixed; left: 0; bottom: 0; width: 100%; background-color: white; color: black; text-align: center; }