Radio en France

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Programme d'une radio libre en 1983

La radio en France est un media de télécommunication par radiocommunication qui s'est développée en France à partir des années 1920 dans les mains d'acteurs privés autant que publics ou associatifs, à vocation régionale, nationale ou internationale.

Les autorisations d'émettre et le contrôle des contenus des radios françaises sont deux tâches dévolues à l'ARCOM (ex-CSA). Une convention fixe leurs obligations, notamment en matière de contenu de programme, de publicité et de proportion de chansons françaises, convention mise au point dans un cadre législatif dont les derniers ajustements datent de 1986 (Loi Léotard), 1994 (Loi Toubon) et 2016.

Historique[modifier | modifier le code]

Généralités[modifier | modifier le code]

Malgré quelques tentatives peu significatives dès la fin du XIXe siècle, la radio se développe en France après la Première Guerre mondiale. Après des années sombres entre 1940 et 1944, la radio devient un monopole d'État. Elle est « libérée » en 1981, sous l'influence de François Mitterrand.

Classement des radios par l'autorité publique[modifier | modifier le code]

En France, les radios sont publiques, privées ou associatives.

  • Les radios du service public sont rattachées à trois groupes : Radio France, France Médias Monde et France Télévisions (pour les radios du réseau Outre-mer La Première, anciennement Réseau France Outre-mer).
  • Les radios associatives et privées sont classées par l'Arcom (ex-CSA) depuis 1989[1] en cinq catégories[2] :
    • catégorie A : radios associatives, notamment radios associatives communautaires de proximité ; elles sont éligibles au Fonds de soutien à l'expression radiophonique si les revenus commerciaux provenant de la publicité sont inférieurs à 20 % de leur chiffre d’affaires (par exemple : Radio Nova, les Radios Campus, les radios Ferarock) ;
    • catégorie B : radios commerciales indépendantes ; entrent dans cette catégorie les radios locales ou régionales commerciales qui ne sont pas affiliées à un réseau national (par exemple : Radio libertaire) ;
    • catégorie C : radios commerciales locales ou régionales diffusant le programme d'un réseau thématique à vocation nationale ; entrent dans cette catégorie les stations locales ou régionales qui sont affiliées ou abonnées à un réseau national (par exemple : NRJ, Fun Radio, RTL2, RFM, Europe 2) ;
    • catégorie D : radios commerciales thématiques à vocation nationale ; entrent dans cette catégorie les radios diffusant le programme d'un réseau thématique national sans décrochage régional (par exemple : Radio Classique, Chante France, NRJ, RTL2, Europe 2, Radio FG, BFM Business, etc.) ;
    • catégorie E : radios commerciales généralistes à vocation nationale ; entrent dans cette catégorie les quatre radios généralistes nationales (Europe 1, RTL, RMC et Sud Radio) qui étaient désignées radios périphériques avant 1982 puisqu'elles émettaient en grandes ou petites ondes depuis des émetteurs situés à l'étranger (Europe 1 depuis Felsberg en Sarre (Allemagne) ; RTL depuis Junglinster au Luxembourg ou encore Sud Radio qui diffusait depuis l'Andorre ; RMC proche de Roumoules (Alpes-de-Haute-Provence), bien que de droit monégasque, possède son émetteur en territoire français) ;

On peut catégoriser également les radios par type de programmes :

  • les radios généralistes : émissions d’information, de service, de distraction ou encore de musique. Exemples : Europe 1, RTL, France Inter, France Bleu, RMC.
  • les radios (multi)thématiques : émissions centrées sur une ou plusieurs thématiques. Exemples: BFM (questions économiques), Radio Classique (musique classique et information financière).
  • les radios de proximité : zone de diffusion limitée et émissions d’informations locales et de musique.
  • les radios communautaires : émissions destinées à une communauté particulière de la société. Exemples : Beur FM, Radio Latina, Fréquence protestante, Radio Notre-Dame, etc.
  • les radios internationales : diffusion de programmes nationaux à l’étranger ou des programmes étrangers dans leur langue d’origine en France. Exemples : RFI, BBC, etc.

Stations[modifier | modifier le code]

Plus de mille opérateurs se partagent les fréquences FM réservées au secteur privé. Les autorisations d'émettre sont délivrées par l'Arcom pour une durée de cinq ans renouvelable deux fois. Les stations concluent avec l'Arcom une convention qui fixe leurs obligations, notamment en matière de contenu de programme, de publicité et de proportion de chansons françaises.

Certains sites internet permettent d'identifier les radios présentes en France, fournissent par exemple les fréquences d'émission qui leur sont propres[source secondaire nécessaire][3],[4].

Audiences[modifier | modifier le code]

Dernière tendance[modifier | modifier le code]

Selon les résultats d'audience du média radio publiés par Médiamétrie pour la vague janvier-, huit des dix premières radios de France enregistrent des audiences à la baisse, cinq d'entre elles enregistrant leur plus bas historique, ce qui constitue un résultat inquiétant pour le média radio qui perd 788 000 auditeurs en un an[5].

Vague janvier-mars 2024[modifier | modifier le code]

Audience en journée, janvier-[6]
Rang Station du lundi au vendredi inclus samedi, dimanche
auditeurs écoute audience Δ/an auditeurs écoute audience Δ/an
1 France Inter 12,8 %, 7 180 000 122 min 13,7 % -0,7 % 10,3 %, 5 776 000 129 min 16,5 % +1,2 %
2 RTL 9,6 %, 5 375 000 141 min 11,9 % -1,2 % 6,3 %, 3 533 000 126 min 9,9 % -0,1 %
3 France Info 8,5 %, 4 761 000 61 min 4,5 % -0,5 % 6,8 %, 3 813 000 63 min 5,3 % =0,0 %
4 NRJ 7,9 %, 4 423 000 87 min 6,0 % -0,9 % 5,2 %, 2 916 000 84 min 5,4 % +0,6 %
5 Nostalgie 6,3 %, 3 540 000 97 min 5,4 % +0,4 % 5,1 %, 2 860 000 95 min 6,0 % +0,2 %
6 Skyrock 5,9 %, 3 308 000 72 min 3,7 % +0,1 % 4,3 %, 2 411 000 63 min 3,4 % -0,3 %
7 RMC 5,6 %, 3 159 000 118 min 5,8 % +0,3 % 3,7 %, 2 075 000 82 min 3,7 % -0,6 %
8 France Bleu 4,9 %, 2 775 000 114 min 5,0 % =0,0 % 3,9 %, 2 187 000 106 min 5,1 % -1,0 %
9 Europe 1 4,3 %, 2 387 000 104 min 3,9 % +0,7 % 3,5 %, 1 963 000 101 min 4,4 % +1,1 %
10 RTL2 3,8 %, 2 121 000 75 min 2,5 % -0,1 % 2,5 %, 1 402 000 62 min 1,9 % -0,1 %
11 France Culture 3,4 %, 1 918 000 106 min 3,2 % +0,7 % 2,6 %, 1 458 000 91 min 3,0 % -0,3 %
12 Fun Radio 3,3 %, 1 878 000 78 min 2,3 % =0,0 % 2,5 %, 1 402 000 67 min 2,1 % +0,2 %
13 Chérie FM 3,0 %, 1 689 000 85 min 2,2 % -0,1 % 2,4 %, 1 346 000 75 min 2,2 % -0,2 %
14 RFM 3,0 %, 1 662 000 101 min 2,6 % +0,2 % 2,1 %, 1 178 000 95 min 2,5 % -0,1 %
15 Rire et Chansons 2,6 %, 1 480 000 58 min 1,3 % +0,2 % 1,4 %, 785 000 46 min 0,8 % -0,1 %
16 Europe 2 2,0 %, 1 114 000 64 min 1,1 % -0,3 % 1,4 %, 785 000 78 min 1,3 % +0,1 %
17 Radio Classique 1,9 %, 1 076 000 114 min 1,9 % +0,2 % 1,3 %, 729 000 108 min 1,8 % -0,4 %
18 France Musique 1,8 %, 1 018 000 101 min 1,6 % =0,0 % 1,6 %, 897 000 104 min 2,0 % -0,6 %
19 FIP 1,4 %, 757 000 138 min 1,6 % +0,3 % 1,1 %, 617 000 149 min 2,1 % -0,3 %
20 M Radio 1,2 %, 679 000 99 min 1,0 % +0,2 % 0,7 %, 393 000 111 min 1,0 % +0,1 %
Ensemble[note 1] 100 %, 56 078 000
  1. au moins une fois dans la journée, âgés de 13 ans et plus

Législation et quotas[modifier | modifier le code]

La loi Léotard du limite les radios privées dans les quotas de diffusions non francophones. Elles doivent proposer « un minimum de 40 % de chansons d'expression française, dont la moitié au moins provenant de nouveaux talents ou de nouvelles productions, diffusées aux heures d'écoute significatives »[7]. En 1994, la loi Toubon exige qu'à partir du , un quota minimum de 40 % de chansons francophones dont la moitié au moins provenant de nouveaux talents ou de nouvelles productions[8],[9]. En , la loi est complété avec de nouvelles dispositions[7]. Des dérogations existent au quota de 40 % de chansons francophones. Une pour les radios de jeunes talents où le quota de chanson francophone est réduit à 35 % et celui des nouveaux talents montent à 25 %. Une autre pour les radios appelées « de patrimoine » où les mêmes quotas, respectivement sont à 60 % et à 10 %[7],[9].

Le contrôle est effectué par le Conseil supérieur de l'audiovisuel[8], certaines radios ne respectant pas la législation[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. communiqué n°34 du CSA publié le 29 août 1989
  2. « Les radios en France - CSA - Conseil supérieur de l’audiovisuel », sur www.csa.fr (consulté le )
  3. Annuaire radio : l'annuaire des radios françaises.
  4. Mixture : liste des fréquences de radios FM dans toutes les villes de France.
  5. « Audiences radio : France Inter détrône RTL, Europe 1 dégringole », sur www.20minutes.fr, (consulté le ).
  6. Médiamétrie, « L'Audience de la Radio en France en Janvier - Mars 2024 »,
  7. a b et c « Les quotas de chansons à la radio », sur csa.fr (consulté le ).
  8. a et b « Entrée en vigueur du quota de 40 % de chansons francophones à la radio », sur csa.fr, (consulté le ).
  9. a b et c Florian Reynaud, « Comprendre les quotas de chansons francophones à la radio », Le Monde,‎ (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Jacques Cheval, Les radios en France. Histoire, état, enjeux, FeniXX, , 256 p. (lire en ligne)
  • René Duval, Histoire de la radio en France, A. Moreau, , 444 p.
  • Danielle Moreau, Les enfants de la radio, Place des éditeurs, , 195 p. (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]