Lundi 2 décembre, 14 membres du groupe “Socialistes et Apparentés” au Conseil départemental du Puy-de-Dôme ont annoncé quitter la majorité à l’assemblée. Ils veulent marquer leur désaccord avec Jean-Yves Gouttebel, qui soutient Emmanuel Macron.

Lundi 2 décembre, en fin d’après-midi, lors d’une conférence de presse, 14 membres du groupe “Socialistes et Apparentés” au Conseil départemental du Puy-de-Dôme ont annoncé qu’ils quittaient la majorité à l’assemblée. Ils annoncent également que 4 vice-présidents démissionnent de leurs fonctions et se retirent de l’exécutif départemental. Alexandre Pourchon, conseiller départemental socialiste, explique : “Démissionner ne se fait pas de gaieté de coeur, mais c’est un acte majeur. Ce n’est pas un coup de pub. A un moment donné, il est nécessaire de clarifier les choses, dire ce que l’on accepte plus. Nous étions le pilier central de cette majorité. Il n'y a plus de pilier, il n'y a plus de majorité”.

Le soutien de Gouttebel envers Macron

Ce que les élus n’acceptent plus, c’est le soutien inconditionnel de Jean-Yves Gouttebel, président du Conseil départemental, envers le président de la République Emmanuel Macron. Rappelons qu’en 2015, au lendemain des élections départementales, l’accord national entre le Parti Socialiste et le Parti Radical de Gauche s’était décliné localement et avait abouti à l’organisation d’une majorité départementale “autour d’un projet résolument social et solidaire". Cette majorité était constituée de deux tiers d’élus socialistes et apparentés. Elisabeth Crozet, conseillère départementale socialiste, souligne : ”Ce qui nous sépare au sein de la majorité départementale est devenu plus important que ce qui, hier, nous rassemblait”. Elle ajoute : “Nous refusons d’être la caution de gauche d’un président de département qui dirige désormais sans concertation notre collectivité, comme le prouve le report sans justification réelle du vote du Budget primitif 2020 au lendemain des élections municipales, fragilisant un grand nombre des structures associatives”.

Nous ne sommes pas que des comptables

Alexandre Pourchon indique : “Nous ne sommes pas que des comptables”. Les élus socialistes veulent “oeuvrer au rassemblement des élus de gauche et poursuivre leur action au service des Puydômois”.  Ils dénoncent les réformes “socialement injustes” menées par le président de la République et sa majorité. Ainsi, selon Alexandre Pourchon, “Dans le Puy-de-Dôme, avec la réforme de l’assurance-chômage, 14 000 personnes pourraient rejoindre les 24 000 bénéficiaires du RSA”. Mardi 3 décembre, une session est programmée au Conseil départemental du Puy-de-Dôme. Avec cette majorité qui vole en éclats, les débats s’annoncent électriques.

La réponse de Jean-Yves Gouttebel

Interrogé mardi 3 décembre, Jean-Yves Gouttebel, président du Conseil départemental, affirme : "Au fond cette crise n' est pas sur la politique que je mène ici mais sur ma proximité avec le Président. Mais la politique départementale ce n’est pas ça. Moi je continue à travailler. Concernant les municipales, j’ai pris une position très claire :  je travaille avec tous les maires donc j’entends bien me tenir en recul sauf si on m’y pousse. Je suis pour le rassemblement et l’apaisement. Quant au vote du budget, j’ai consulté  les vice-présidents pour le report par manque de temps : ils étaient tous d’accord pour ce report. Monsieur Pourchon n’était pas là". Ce même jour, 3 vice-présidents supplémentaires ont annoncé leur démission, ce qui porte à 7 au total le nombre d'élus démissionnaires de l'exécutif.




 
Le groupe Socialistes et Apparentés
Damien Baldy, Gérard Betenfeld, Dominique Briat, Nathalie Cardona, Elisabeth Crozet, Nadine Déat, Antoine Desforges, Manuela Ferreira De Sousa, Sylvie Maisonnet, Florent Moneyron, Gilles Pétel, Monique Pouille, Alexandre Pourchon, Patrick Raynaud