Inondations et températures trop douces : face au changement climatique, l'heure est à l'adaptation pour les maraîchers bio

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Dans les Deux-Sèvres, les crues successives et les températures trop douces pour la saison malmènent les cultures des maraîchers en bio. Un reportage de Lucile Marcon et Cyril Paquier ©France télévisions

Dans les Deux-Sèvres, les inondations se succèdent et lors des accalmies, les températures trop douces perturbent le rythme de croissance des végétaux. Les maraîchers en bio du département perdent de nombreuses cultures et doivent trouver des solutions pour sauver leur saison.

Entre les inondations et la douceur des températures cet hiver, la production des maraîchers est mise à rude épreuve ces dernières semaines. Dans les Deux-Sèvres, des maraîchers en bio tentent de s'adapter aux aléas climatiques, afin de limiter leurs pertes.

À Niort, Mérédic Besnard est formateur pour l'association "Nature Solidaire". Toute l'année, une quarantaine de légumes est cultivée sur ses quatre hectares, mais la dernière crue laisse planer sur les lieux une odeur de chou pourri. En hiver, la zone est inondable et les terres subissent régulièrement le débordement de la Sèvre niortaise.

"Ici, il faut bien voir qu'on avait l'eau au-dessus des genoux", explique-t-il, debout au milieu d'un champ. "Avec les deux crues, c'est resté un mois à stagner, donc les légumes, sans oxygène, ils meurent."

Navets, poireaux, choux : entre 50 et 100% de la production est perdue. L’association a trouvé un autre terrain pour limiter ses pertes à l’avenir, mais en attendant, elle a dû trouver des solutions alternatives pour remplir les paniers de ses clients, issus d’une coopérative.

Avec les deux crues, c'est resté un mois à stagner, donc les légumes, sans oxygène, ils meurent.

Médéric Besnard

Formateur à "Nature solidaire"

"Ils nous autorisaient à nous approvisionner chez d'autres producteurs qui ont subi moins d'inondations que nous, par contre ça a un coût", ajoute Médéric Besnard. "Ce qu'on n'a pas produit, il faut l'acheter pour le mettre dans les paniers donc c'est vrai que ça fait des frais supplémentaires et une marge plus faible."

Une adaptation nécessaire face au dérèglement climatique

À Beauvoir-sur-Niort (79), les sols de Simon Brilland, lui aussi maraîcher en bio, sont toujours gorgés d'eau. Avec la météo de ces derniers jours, impossible pour lui de planter ses pommes de terre.

"Il nous faudrait au moins une période d'un mois de beau à l'heure actuelle, pour que le sol puisse se ressuyer et qu'on puisse préparer nos terrains", s'inquiète-t-il. "Tant qu'on n'a pas ce créneau-là, on ne peut rien faire, on reste assez coincés."

Les précipitations trop abondantes ne sont pas son seul problème. À cause de l'hiver bien trop doux, ses choux chinois fleurissent déjà comme au printemps. Ils sont invendables avant même d'avoir été comestibles.

"On doit s’adapter mais si j’ai choisi ce métier c'était aussi pour être dans cette recherche de trouver des solutions pour demain, on doit adapter nos techniques avec le changement climatique", conclut le maraîcher.

Certains agriculteurs ont sollicité les services de l’Etat, dans l’espoir d’être indemnisés pour ces aléas climatiques.

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