"On veut juste que la violence s'arrête." Des lycéens bloquent leur établissement pour demander un cessez-le-feu à Gaza

Les lycéens aussi se mobilisent. Ce lundi 6 mai, un blocus a été initié par les étudiants de l'établissement Montesquieu à Bordeaux, sous l'impulsion de l’Union syndicale lycéenne. Ils réclament un cessez-le-feu à Gaza et veulent rendre hommage aux victimes, palestiniennes comme israéliennes.

 Le blocus a pris forme très tôt ce lundi 6 mai. Un peu avant le début des premiers cours, les lycéens de l'établissement Montesquieu, à Bordeaux, se sont rassemblés pour faire entendre leur voix, et faire surtout résonner celles des victimes du conflit israélo-palestinien. "Il ne faut pas rester silencieux", clame Lili Rose, étudiante en terminale dans le lycée girondin. 

Mobilisation pacifique

Après les universités et les grandes écoles, le mouvement prend peu à peu dans les lycées, impulsé par un appel à se rassembler de l'Union syndicale lycéenne. "Nous ne nous tairons pas. Jusqu’à l’obtention d’un cessez-le-feu et la reconnaissance de l’État palestinien, nous resterons mobilisé·es", écrivait ce lundi Gwenn Thomas-Alves, porte-parole du syndicat sur X (ex-Twitter).

Pour moi, ce qu'il se passe à Gaza, c'est un génocide. Il faudrait que nos politiques arrêtent de défendre Israël coûte que coûte, car ce qu'il se passe là-bas c'est vraiment n'importe quoi.

Joseph

Lycéen de terminale

À Montesquieu, les étudiants insistent. "On essaie de faire quelque chose de pacifique", martèle Joseph, étudiant de terminale. Hors de question pour les jeunes mobilisés d'entraver l'entrée à l'établissement pour les élèves, comme les enseignants, qui peuvent entrer et sortir comme ils le souhaitent malgré l'annulation des cours de la matinée. "La direction a essayé de nous empêcher de faire ce mouvement en nous répétant que l'attroupement créé devant le lycée allait à l'encontre du plan vigipirate en rigueur, ajoute Joseph. Mais en ayant une discussion calme avec eux, on a réussi à pouvoir continuer le blocus. Pour l'instant, il n'y a aucune tension." Contactée par France 3 Aquitaine, la direction de l'établissement n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet, ni même le rectorat.

Hommage aux victimes

Sur le portail de l'établissement, des pancartes rappellent le message porté par le rassemblement. "On ne veut plus de mort", "Free Gaza". Assis à même le trottoir, les étudiants enchaînent minutes d'applaudissement et chants de soutien à la Palestine. "On fait ce qu'on peut à notre échelle, on essaie de rassembler les gens en hommage aux victimes, que ce soit du côté israélien ou du côté palestinien, appuie Iris, élève de terminale à Montesquieu. On essaie de discuter avec tous les élèves qui passent, de leur expliquer pourquoi on fait ça dans un esprit de jeunes, on chante, on fait des claps et tout ça, ça montre notre soutien à notre manière."

Nous, on veut juste que la violence s'arrête, on veut que l'État agisse, que ce soit en mettant la pression pour un cessez-le-feu ou en envoyant plus d'aide humanitaire.

Iris

lycéenne de terminale

Le communiqué du syndicat étudiant "Bloquons nos lycées pour la Palestine" appelle les lycéens à maintenir les blocus dans toute la France pendant deux jours, jusqu'au mardi 7 mai. La semaine précédente, plusieurs rassemblements pro-palestiniens avaient été évacués par les forces de l'ordre, dont celui de Sciences Po à Paris. Du côté de Bordeaux, une mobilisation s'était déroulée dans le calme le mardi 30 avril. 

"C'est important que la jeunesse s'engage dans des combats, argue Lili Rose. On aimerait un cessez-le-feu, la reconnaissance de la Palestine et la libération des otages. On aimerait surtout laisser la place aux victimes." Le blocus devrait tenir toute la journée.