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NatureLa darse du Rouvray, « réservoir de biodiversité » à Paris, sera protégée

Paris : La darse du Rouvray, « réservoir de biodiversité », sera protégée

NatureGrâce à un transfert de propriété, le parc de la Villette acquiert aussi la halle du Rouvray et la cour adjacente, qui vont lui permettre d’étendre les activités de sa ferme et des Jardins passagers
La darse du Rouvray, située aux bords du parc de la Villette près du canal de l'Ourcq, accueille près de 27 espèces animales, dont 9 espèces protégées au niveau national, et 29 espèces végétales.
La darse du Rouvray, située aux bords du parc de la Villette près du canal de l'Ourcq, accueille près de 27 espèces animales, dont 9 espèces protégées au niveau national, et 29 espèces végétales. - Aude Lorriaux / 20 Minutes
Aude Lorriaux

Aude Lorriaux

L'essentiel

  • La darse du Rouvray est un écrin de nature en plein cœur du 19e arrondissement de Paris, situé près du canal de l’Ourcq et du Parc de la Villette, où s’épanouissent des dizaines d’espèces animales et végétales.
  • La mairie vient de racheter le lieu pour le « sanctuariser », et protéger ses espèces animales et végétales, répondant à une demande de l’association Paris Animaux Zoopolis depuis 2020.
  • L’Etablissement Public du Parc et de la Grande Halle de la Villette met la main sur la halle du Rouvray, qui date de 1936, et la cour adjacente, qui vont lui permettre d’étendre l’activité de sa ferme et des Jardins passagers, tournée vers la nature et les animaux.

«C’est un lieu exceptionnel, un réservoir de biodiversité, un petit coin paradisiaque et dans pas longtemps ce sera aussi un formidable lieu de promenade, de pédagogie et de promotion des enjeux environnementaux. » Ce lundi 25 mars, Emmanuel Grégoire, Premier adjoint à la Ville de Paris, se réjouit. La ville vient d’acquérir la darse du Rouvray, un coin de nature sur le bras du Canal de l’Ourcq d’environ 200 mètres de long, pour mieux le protéger.

Sur plus de 2 hectares, près de 27 espèces animales, dont neuf espèces protégées au niveau national, et 29 espèces végétales ont trouvé refuge ici, selon un inventaire floristique et faunistique effectué en 2020 par la ville. Le lieu, qui jouxte le Parc de la Villette, était inaccessible au public depuis de nombreuses années, et la nature s’y est étalée, en toute tranquillité…

« Sobriété » et « respect de l’existant »

« Il va falloir surtout ne pas déranger », résume l’élu Dan Lert, adjoint à la transition climatique, devant le maire du 19e, l’adjoint à la biodiversité, le Premier adjoint et les responsables de l’Etat et du parc de la Villette réunis pour signer l’acte de transfert de propriété. « C’est un paradoxe d’avoir mobilisé autant d’énergie et de rassembler tant de talents pour faire le moins possible, dit avec une pincée d’humour François Dagnaud, le maire du 19e. C’est la marque de la façon dont nous devons et voulons faire évoluer cette ville dans la sobriété et le respect de l’existant. Il n’y a pas si longtemps on aurait cherché à en faire un espace festif ou culturel, mais l’évidence s’est imposée qu’il est important de préserver des écosystèmes et d’offrir à nos concitoyens des espaces de calme. »

Des élus parisiens réunis autour du premier adjoint et des représentants du Parc de la Villette pour signer un transfert de propriétés réciproques, qui va permettre au parc de s’agrandir et à la ville de continuer à préserver la darse du Rouvray.
Des élus parisiens réunis autour du premier adjoint et des représentants du Parc de la Villette pour signer un transfert de propriétés réciproques, qui va permettre au parc de s’agrandir et à la ville de continuer à préserver la darse du Rouvray. - Aude Lorriaux

L’idée de cette « sanctuarisation » de l’existant a été soufflée par l’association Paz, peu après la naissance de bébés cygnes sur un radeau végétalisé près du pont de la rue de Crimée en 2020. « Là où c’est révolutionnaire ce projet de darse c’est que la mairie accepte que cela reste fermé au public », se félicite Amandine Sanvisens, cofondatrice de l’association.

Cochons, ruches, verger et moutons

Les humains ne seront cependant pas loin, car il s’agit là d’un transfert de propriétés réciproques, qui va permettre au parc de la Villette de s’agrandir. La ville récupère fond de la darse du Rouvray qui appartenait à l’Etat, mais l’Etat et surtout l’Etablissement public du parc et de la grande halle de la Villette (EPPGHV) mettent la main sur la halle du Rouvray, qui date de 1936, et la cour adjacente, qui vont lui permettre d’organiser des activités pédagogiques en lien avec la nature et la biodiversité. Plus de 3 millions au total sont débloqués, via un financement notamment de la Fondation Adrienne et Pierre Sommer, pour créer une extension aux Jardins passagers et à la Ferme, très appréciés des habitants et habitantes.

« Il y aura ici un enclos avec des cochons, et derrière des ruches, et à côté un verger avec des moutons », explique Stéphane Beja, directeur de l’exploitation et de l’aménagement du parc de la Villette rencontré au lendemain de la signature, en montrant les parcelles situées juste derrière la darse. A cet endroit-là, il y avait il y a encore quelques mois des bureaux construits dans les années 1980, reconstruits plus loin de façon plus moderne et en économisant de la place. Tous les arbres et la végétation autour ont été préservés, les parcelles pour les animaux viendront naturellement prendre la place des bureaux. L’ensemble devrait ouvrir à l’été 2025.

Stéphane Beja, directeur de l’exploitation et de l’aménagement du parc de la Villette, montre la Halle du Rouvray, que son établissement vient tout juste d'acquérir pour y installer de nouvelles activités.
Stéphane Beja, directeur de l’exploitation et de l’aménagement du parc de la Villette, montre la Halle du Rouvray, que son établissement vient tout juste d'acquérir pour y installer de nouvelles activités. - Aude Lorriaux

Les animaux et les insectes ne seront-ils pas incommodés par ces nouvelles activités, alors que le lieu n’était jusqu’alors fréquenté que par quelques employés ? L’association Paz nous explique avoir demandé qu’une distance de quatre mètres au moins soit respectée, entre la darse et les ateliers pédagogiques. « La distance sera respectée », promet Stéphane Beja, qui fait quatre grands pas devant nos yeux, pour nous montrer où se situe la limite entre les deux zones. Une barrière devrait être posée ici, mais suffisamment ouverte pour permettre aux petites bêtes de circuler entre les deux espaces. Et aux promeneurs et promeneuses d’observer la darse.


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