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POLITIQUEMême avec le plan Canopée, Strasbourg devra patienter pour devenir verte

Strasbourg : Non, même avec le plan Canopée adopté, la ville ne deviendra pas tout de suite verte

POLITIQUEInstallations végétales éphémères d'été, plan Canopée adopté à l’unanimité, l’objectif strasbourgeois de végétalisation de la ville du nouvel exécutif prend doucement racine mais suscite bien des interrogations
Plantation éphémères place Kléber à Strasbourg. Le 1er septembre 2020.
Plantation éphémères place Kléber à Strasbourg. Le 1er septembre 2020.  - G. Varela / 20 Minutes / 20 Minutes
Gilles Varela

Gilles Varela

L'essentiel

  • La ville a adopté lors du conseil municipal du 31 août le plan Canopée.
  • Un verdissement de la ville voté à l’unanimité, mais qui interroge des élus d’opposition qui trouvent le budget « trop faible » pour être efficace.
  • En attendant, la végétalisation de la ville a commencé à être mise en place de façon éphémère depuis juillet pour « amener de la verdure et de l’ombre en ville ».
  • Une proposition estivale qui ne fait pas forcément l’unanimité auprès des Strasbourgeois rencontrés par 20 Minutes.

Les installations végétales éphémères de cet été, tout comme le plan Canopée sont les stars de cette rentrée Strasbourgeoise : ils interpellent les habitants, et font réagir les élus d’opposition.

Les rangées d’arbres placées dans des pots alignés ici et là sur certaines places très minérales de la ville ont fleuri depuis juillet. Une initiative provisoire – dont le coût s’élève tout de même à 130.000 euros pour la collectivité – mais déjà « jugée positive » par les Strasbourgeois, selon Suzanne Brolly, adjointe au maire en charge de la « ville résiliente » lors du conseil municipal lundi.

« C’est joli, mais ça n’a pas fait d’ombre »

Vraiment ? Passants et visiteurs rencontrés en ce mardi de rentrée par 20 Minutes semblent plus mesurés… Julie et ses copines, des lycéennes assises à même le sol, à quelques mètres à peine des arbres en question, sont amusées par notre demande : « Ah oui ? On les a même pas vu, pourtant j’ai passé l’été à Stras. » Idem pour les autres jeunes filles.

Un peu plus loin, Nadia, 32 ans, regrette avant tout la « futilité » d’une végétalisation éphémère. « C’est joli, même si c’est trop rectiligne, mais ça n’a pas fait d’ombre, la place reste toujours aussi chaude et ça ne va pas lutter contre les îlots de chaleur. J’ai un peu l’impression que l’on se moque de nous. »

Plantation éphémères place Kléber à Strasbourg. Le 1er septembre 2020.
Plantation éphémères place Kléber à Strasbourg. Le 1er septembre 2020.  - G. Varela / 20 Minutes

Plus radicale, Anne, une cycliste de 53 ans, nous répond que si elle « voulait de la verdure, elle irait vivre à la campagne », et poursuit : « c’est joli mais c’est de la démagogie tout ça. Cela ne va pas freiner le réchauffement climatique ». « Pas d’ombre », « pas marquant », « l’argent aurait été mieux dépensé ailleurs, notamment pour les étudiants » les réticences sont multiples.

D’autres Strasbourgeois nous répondent que « c’est déjà un début », « une prise de conscience même si ça sent l’amateurisme. » « Il en faudrait partout, c’est agréable, ça apaise et ça fait passer un message », « C’est super », « il était temps, il faut donner à la verdure la priorité sur le minéral sur tous les projets urbains ».

L’opposition s’interroge

Ce dispositif estival s’inscrit dans une vaste démarche environnementale, chère à la nouvelle équipe municipale : le plan Canopée. Mais, si celui-ci a été adopté à l’unanimité par le conseil municipal lundi, il fait également réagir les élus d’opposition, qui ont notamment regretté un budget limité à 300.000 euros par an, trop faible selon eux pour faire réellement changer les choses.

Tête de gondole de ce plan : la plantation de 10.000 arbres en dix ans. Mais aussi une végétalisation « générale » qui sera mise en place « de manière équitable sur l’ensemble du territoire strasbourgeois. Et pas seulement sur le centre-ville », promet la maire. Objectif d’ici à 2050 ? Atteindre 30 % de l’espace urbain couvert par des arbres, contre 26 % actuellement.

Et pour voir les premières manifestations du plan Canopée, il faudra encore un peu de patience, car les plantations se font généralement en novembre.