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R�publique de Djibouti

Djibouti

Jumhuriyat Jibuti
R�publique de Djibouti

Capitale: Djibouti 
Population: 1,1 million (2023) 
Langues officielles: arabe et fran�ais   
Groupe majoritaire: somali (48,7 %) 
Groupes minoritaires:  afar (29,5 %), arabe (15,4 %), fran�ais (2,1 %), amharique (0,3 %), hindi (0,2 %), chinois mandarin (0,1%), tigr� (0,1%), tigrigna, etc.
Syst�me politique: r�publique unitaire
Articles constitutionnels (langue): art. 1, 3, 6 et 89 de la Constitution du 4 septembre 1992.
Lois linguistiques:
Loi n� 15-78 r�glementant l'usage du terme �national� par les entreprises � caract�re commercial ou industriel (1978); Arr�t� n�91-896/PR/MEN portant institution d�un comit� intersectoriel pour le programme d�alphab�tisation (1991); Arr�t� n�2003-0186/PRE portant organisation du Forum des langues et des cultures (2003);
Arr�t� n�2002-0217/PRE portant organisation du symposium sur la langue somali (2002); Arr�t� n� 2003-0070/PRE portant organisation du symposium sur la langue afare (2003).
Lois scolaires:
Loi n� 96/AN/00/4e L du 10 juillet 2000 portant orientation du syst�me �ducatif djiboutien (2000); D�cret n�2004-0087/PR/MENESUP portant cr�ation d'un baccalaur�at pour l'enseignement secondaire en langue arabe (2004); Arr�t� n� 2004-0655/PR/MENESUP organisant la formation initiale des �l�ves-instituteurs arabisants enseignant la langue arabe � l'Enseignement de base (2004); D�cret n� 2004-0087/PR/MENESUP portant cr�ation d'un baccalaur�at pour l'enseignement secondaire en langue arabe (2004); Loi portant organisation du minist�re de l'�ducation nationale et de l'Enseignement sup�rieur (2012); Loi n� 164/AN/12/6e L portant organisation du minist�re de l'�ducation nationale et de la formation professionnelle (2012); D�cret n� 2014-122/PR/MENSUR fixant les conditions et la proc�dure d'octroi des �quivalences/reconnaissances des dipl�mes de l'enseignement sup�rieur (2014).
Lois � port�e linguistique:
Loi organique n� 1/ AN /92 relative aux �lections (1992); Code p�nal (1995); Loi n�114/AN/96/3e L relatif � la protection du droit d'auteur (1996); Loi n� 40/AN/99/4e L fixant la r�glementation applicable aux entreprises d'assurance (1999); Loi n� 79/AN/04/5e portant Code de la nationalit� djiboutienne (2004); Loi n� 133/AN/05/5e L portant Code du travail (2005); Arr�t� n� 2006-0051/PRE portant organisation de la Journ�e nationale des artistes et de la Journ�e nationale des langues maternelles (2006); Loi n� 28/AN/08/6e L portant sur la protection, la r�pression de la fraude et la protection du consommateur (2008); Code de commerce (2011).

1 Situation g�ographique

Djibouti est un �tat d'Afrique orientale situ� � l'entr�e de la mer Rouge, appartenant � la Corne de l�Afrique et limit� � l'est par le golfe d'Aden, au sud-est par la Somalie, au sud et � l'ouest par l'�thiopie et au nord par l'�rythr�e. Djibouti est s�par� de la p�ninsule Arabique (et du Y�men) par le d�troit de Bab el-Mandeb, d'une largeur de 30 km. Le pays poss�de une fa�ade maritime longue de 370 km, qui donne sur la mer Rouge et le golfe d�Aden; sa superficie ne d�passe pas 23 200 km� (Belgique: 30 527 km�) et sa capitale est la ville de Djibouti. La r�publique de Djibouti est membre de la Ligue arabe.

La R�publique de Djibouti est divis�e en cinq circonscriptions administratives appel�es districts: Djibouti (Jiibūti), Ali-Sabieh (Ali Sabīh), Dikhil (Dihil), Tadjoura (Tajūra) et Obock (Ubuk).

La politique du gouvernement djiboutien en mati�re de d�centralisation a cr�� des Conseils r�gionaux aux sein des districts. Les membres de ces conseils sont choisis parmi les r�sidents des districts et disposent d'un large pouvoir en mati�re de gestion publique.

On constate que les districts sont de taille tr�s in�gale. Les districts formant la r�gion Afar (Dikhil, Tadjoura et Obock), avec plus de 87 % de la superficie totale du pays, forment l'essentiel du territoire de la r�publique de Djibouti; � eux seuls, les districts d'Obock et de Tadjoura en repr�sentent plus de 60 % du pays. La r�gion de Djibouti-Capitale, qui forme un seul district, ne compte que pour 2,5 % de la superficie du pays. 

R�gions et districts  Superficie % Population

I. R�GION D'AFAR

20 200 km� 87 % (1998)
(1) District d'Obock 5700 km� 24,5 % 3,5 %
(2) District de Dikhil 7200 km� 31,0 % 9,0 %

(3) District de Tadjoura

7300 km� 31,4 % 7,6 %

II. R�GION DE SOMALI-ISSA

2400 km� 10,3 %  
(4) District d'Ali-Sabieh 2400 km� 10,3 % 8,4 %

III. R�GION DE DJIBOUTI-CAPITALE

600 km� 2,5 %  
(5) District de la ville de Djibouti 600 km� 2,5 % 71,4 %

TOTAL: R�PUBLIQUE DE DJIBOUTI

23 200 km� 100% 100 %

Le nom du pays proviendrait, soit de Dji-bouti signifiant en arabe y�m�nite �am�ne le boutre�, c'est-�-dire un petit navire arabe � voiles, � l'arri�re tr�s �lev� (le boutre �tant utilis� par les premiers Y�m�nites arriv�s � Djibouti), soit de Djab-outi, signifiant en langue somali �le lieu o� s'est cass� l'ogre�.

Djibouti est �galement connu sous le nom de �Pays des Braves�. Les relations avec les pays occidentaux se sont renforc�s depuis le 11 Septembre 2001. D�s 2002, Djibouti accueillait une base militaire am�ricaine d'environ 4000 hommes. 

Cependant, depuis 2019, la France est la seule nation ayant une base militaire permanente � Djibouti et � avoir un accord de d�fense envers ce pays. Elle poss�de d'importantes infrastructures � Djibouti sur 418 hectares, dont la base a�rienne "188 Djibouti" qui accueille les Mirage 2000D et 2000-5F de l'escadron de chasse 3/11 Corse ainsi que le 5e r�giment interarmes d'outre-mer (5e RIAOM), un d�tachement des commandos marine. Le dispositif militaire fran�ais compte 2162 militaires, dont 750 de l'Arm�e de terre, 462 de l'Arm�e de l'air et 209 de la Marine nationale.

2 Donn�es d�molinguistiques

La population de Djibouti �tait estim�e en 2005 � 799 000 habitants (en 2023: 1,1 million), dont plus des deux tiers vivent dans Djibouti-Capitale. � cette population, il faudrait ajouter les quelque 300 000 r�fugi�s originaires de l'�thiopie, de la Somalie ou de l'�rythr�e que les conflits ethniques ont pouss� � l'exode.

Groupe ethnique Population Pourcentage Langue maternelle Filiation linguistique Religion principale
Issa (Somali) 552 000 48,7 % somali groupe couchitique islam
Afar 334 000 29,5 % afar groupe couchitique islam
Arabe omanais   91 000 8,0 % arabe omanais groupe s�mitique islam
Arabe y�m�nite   84 000 7,4 % arabe y�m�nite groupe s�mitique islam
Fran�ais   24 000 2,1 % fran�ais langue romane christianisme
�thiopien amhara     3 900 0,3 % amharique groupe s�mitique christianisme
Indo-Pakistanais     2 200 0,2 % hindi langue indo-iranienne islam
Chinois     2 000 0,1 % mandarin famille sino-tib�taine religion ethnique
Tigr� �rythr�en     1 900 0,1 % tigr� groupe s�mitique islam
Tigrigna  800 0,0 % tigrigna groupe s�mitique christianisme
Autres 38 000 3,3 % - - -
Total (2023)

1 131 800

100 %

- - -

2.1 Les groupes ethniques

Le pays compte deux grandes ethnies principales aux rapports parfois difficiles: les Issa (48,7%) et les Afar (29,5%). S'ajoutent les Arabes (15,4%), les Fran�ais (2,1%), les �thiopiens (0,3%), les Indo-Pakistanais (0,2%), les Chinois ),1%), les Tigr�ens (0,1%), les Tignignas, etc. Les noms des groupes ethniques (Afar, Somali, Oromo, Amhara) et des conf�d�rations tribales (Issa) sont invariables comme noms propres, de m�me comme adjectifs o� leur initiale est �crite en minuscule.

Les Somalis sont divis�s entre trois clans distincts: les Issa, les Gadaboursi et les Issaq. Au nord du golfe, habitent les Afar, des �leveurs nomades, tandis que les Somalis, qui se r�partissent en Issa (majorit�), en Gadaboursi (minorit�) et en Issaq, habitent le Sud. Le pays compterait aussi 8 % d'Arabes (� Djibouti-Capitale) et un faible pourcentage d'Europ�ens (2,3 %), presque tous des Fran�ais et un certain nombre de Grecs. Plus de la moiti� de la population est concentr�e � Djibouti, une ville cosmopolite o� se c�toient �galement Europ�ens, Arabes, �thiopiens, Y�m�nites, Pakistanais et Asiatiques divers.

2.2 Les langues

En ce qui a trait aux langues, les ethnies djiboutiennes pratiquent la m�me �conomie, parlent des langues du m�me groupe couchitique (famille chamito-s�mitique) et professent la m�me religion musulmane. Les Afar parlent l'afar, une langue couchitique de la famille chamito-s�mitique; les Issa, les Gadaboursi et les Issaq parlent le somali (appel� aussi l'issa), une autre langue couchitique. Les Arabes, pour leur part, parlent l'arabe djiboutien ou l'arabe omanais, alors que les Europ�ens parlent g�n�ralement le fran�ais (sinon le grec).

Bien que les langues officielles soient le fran�ais et l'arabe, le fran�ais est r�serv� � la capitale et uniquement aux communications formelles ou officielles; le somali demeure la v�ritable langue v�hiculaire dans tout le pays, alors que l'arabe djiboutien est la seconde langue. La langue afar semble en r�gression � Djibouti-Capitale au profit du somali et du fran�ais. D'ailleurs, l'afar emprunte massivement � ces deux langues. L'afar est parl� diff�remment � Djibouti, en �thiopie et en �rythr�e. Comme la majorit� des langues africaines, l'afar n'a pas de tradition �crite et sa culture rel�ve de l'oralit�, mais cette langue peut s'�crire et il existe m�me une revue dans cette langue en �thiopie (Qusba maaca : �L�Aube nouvelle�). Personne ne parle l'arabe officiel au sein de la population djiboutienne, mais c'est la langue du Coran et d'une partie de l'enseignement secondaire. 

2.3 Les religions

Pr�s de 98 % de la population est compos�e de musulmans sunnites. Le christianisme n'est pratiqu� en principe que par les communaut�s d'origine europ�enne, le juda�sme par les juifs, etc. De toute fa�on, cette question, relativement secondaire dans le cadre de cet article, ne concerne pas la langue. Djibouti se caract�rise aussi par une forte concentration de sa population dans la capitale, Djibouti-Ville, soit les deux tiers des habitants, et par une croissance d�mographique forte, accentu�e par l�immigration en provenance de l��thiopie et de la Somalie.

3 Donn�es historiques

Les c�tes djiboutiennes furent fr�quent�es d�s le IIe mill�naire par les commer�ants arabes attir�s par l'emplacement g�ographique du pays. Au carrefour de l'Afrique, du Proche-Orient et de l'oc�an Indien, Djibouti devint un important comptoir d'�changes entre les Arabes et l'Afrique au cours du Moyen �ge, que ce soit pour le trafic d'esclaves ou le commerce d'aromates. Les Britanniques furent les premiers Europ�ens � avoir eu une politique expansionniste dans la r�gion de la mer Rouge. Ils s'install�rent � Aden (Y�men du Sud), prise le 16 janvier 1839.

3.1 La pr�sence fran�aise

En 1887, un protectorat britannique fut proclam� sur la Somalie britannique ("British Somaliland"). Ce protectorat fut administr� par l'Empire britannique des Indes, puis par les Affaires �trang�res ("Foreign Office") et enfin par les Affaires coloniales ("Colonial Office"). L'un des objectifs britanniques �tait d'assurer le ravitaillement en b�tail de sa colonie du port d'Aden (aujourd'hui au Y�men).

En m�me temps, les Italiens impos�rent en 1887 leur protectorat au sultan de Majeerteen (actuel Pountland). Mais l'expansion italienne fut bloqu�e au nord et au sud par les colonies britanniques (le Somaliland et le Kenya) et � l'ouest par l'�thiopie.

C'est aussi la situation g�ographique de Djibouti qui suscita l'int�r�t des commer�ants fran�ais. D�s 1839, des explorateurs fran�ais parcoururent la r�gion. Anticipant l'ouverture du canal de Suez (qui eut lieu le 17 novembre 1867) et, souhaitant contrebalancer la pr�sence anglaise � Aden au Y�men du Sud, la France �tablit en 1862, par un trait� avec les sultans afar (repr�sent�s par Dini Ahmed Abou Baker), une colonie � Obock. En r�alit�, il s'agissait d'une concession commerciale accord�e par le sultan � la France pour quelque 50 000 francs de l'�poque, pas vraiment une �Somalie fran�aise�.

- Les concessions commerciales

La premi�re concession dans ce qui �tait appel� � ce moment-l� le territoire d'Obock fut effectivement c�d�e en 1872 � Denis de Rivoyre. Par la suite, vint Pierre Arnoux en 1880, puis tous deux fond�rent en 1881 la Compagnie franco-�thiopienne; la m�me ann�e, les explorateurs et administrateurs coloniaux Paul Soleillet et L�on Chefneux cr��rent la Soci�t� fran�aise, mais elle fit faillite en 1886, alors que le lieutenant-colonel �douard Br�mond fonda les Factoreries fran�aises.

L'enjeu pour la France �tait alors de rivaliser avec les Britanniques et les Italiens et d'avoir acc�s � l'�thiopie. En 1883, L�once Lagarde fut nomm� commissaire du gouvernement fran�ais � Obock. Il d�cida d'abandonner Obock sur la rive nord du golfe de Tadjoura pour la rive sud et de transporter � Djibouti le si�ge de l'administration coloniale. Nomm� en 1884 gouverneur de Djibouti, Lagarde fit progressivement de la ville de Djibouti un port moderne, o� s'implant�rent des Somalis et des Arabes. Au cours de cette p�riode, les Fran�ais impos�rent leur langue nationale dans l'administration coloniale.

- La C�te fran�aise des Somalis (1896-1967)

En 1885, la France avait, de son c�t�, impos� un �accord� avec les �chefs issa� en pla�ant un territoire sous souverainet� fran�aise (la Somalie fran�aise). En 1888, un accord territorial avec la Grande-Bretagne fixa les fronti�res entre les deux protectorats. La m�me ann�e, le port de Djibouti devint le chef-lieu de la �C�te fran�aise des Somalis� cr��e en 1896. En r�alit�, la colonie fran�aise de Djibouti n'a jamais fait partie de la Somalie, mais elle abritait des Somalis.

En 1893, Djibouti comptait 1200 habitants, alors qu'Obock ne d�passait pas le millier d'habitants. Par le d�cret du 20 mai 1896, les Fran�ais cr��rent une nouvelle colonie en r�unissant le territoire d'Obock, les protectorats sur Tadjoura, le Gobaad, le Ghoubbet-el-Kharab, le pays des Issa avec Djibouti pour nouvelle capitale. Le d�cret du 20 mai 1896 devint l'acte de naissance officiel de la C�te fran�aise des Somalis et d�pendances. Djibouti se transforma un port de mer important dans toute la r�gion. En 1897, la ville de Djibouti comptait environ 6000 habitants, mais passa rapidement � 10 000 en 1898, puis � 15 000 en 1900, dont quelque 2000 Europ�ens. 

C'est que la construction d'un chemin de fer (783 kilom�tres de Djibouti � Addis-Ab�ba en �thiopie) termin� en 1917 allait transformer la petite ville de Djibouti. En effet, outre de nombreux Fran�ais, la ville vit arriver des travailleurs somalis, arabes, indiens, grecs et arm�niens, ainsi que des populations nomades de l�int�rieur, tous attir�s par les activit�s li�es au chemin de fer, au port de Djibouti et au commerce, sans oublier l�exploitation des Salines. En 1920, Djibouti se classait en septi�me position par rapport aux grands ports des colonies fran�aises. Soulignons que le chemin de fer djibouto-�thiopien constituait alors une enclave souveraine fran�aise en �thiopie, ce qui indiquait la faiblesse de l'ind�pendance �thiopienne � ce moment-l�. La coop�ration de la France s'av�ra une bonne affaire pour les Fran�ais, car le commerce du port de Djibouti devait conna�tre une croissance remarquable. La France poss�dera en Djibouti le principal centre �conomique de toute la r�gion.

Depuis cette �poque (1917), du moins jusqu'en 1972, le fran�ais resta la langue v�hiculaire des employ�s des chemins de fer djibouto-�thiopiens. M�me les billets �taient en fran�ais jusqu'� ce que les syndicats exigent l'�thiopianisation du chemin de fer; les Fran�ais durent partir et les �thiopiens prirent le contr�le, mais ce fut le d�but de la d�gringolade. Le train devint v�tuste, car il ne fut jamais r�nov�. 

L'enseignement primaire dans les �coles publiques fut offert en fran�ais pour les gar�ons de Djibouti � partir de 1922.  Dans les �tablissements priv�s, l'�cole de la Nativit� des S�urs franciscaines de Calais �duquait les jeunes filles. Quant aux enfants djiboutiens, ils suivaient la coutume et fr�quentaient les �coles coraniques ou parfois l'�cole franco-islamique.

- Le Territoire fran�ais des Afar et des Issa (1967-1977)

En s'appuyant tant�t sur les Afar tant�t sur les Issa, selon le principe du connu �diviser pour r�gner�, la colonisation fran�aise amplifia m�me les diff�rends entre les Afar et les Issa. En 1946, la colonie devint un Territoire fran�ais d'outre-mer (TOM). Les habitants acc�d�rent ainsi au statut de citoyen fran�ais, purent �lire une assembl�e territoriale et envoyer un repr�sentant � chacune des assembl�es m�tropolitaines.

Au r�f�rendum constitutionnel de 1958, le maintien du statut de TOM pr�n� par un entrepreneur somali-issa, Hassan Gouled Aptidon, l'emporta. Devenu pr�sident de la Ligue populaire africaine pour l'ind�pendance (LPAI), Hassan Gouled r�ussit, jusqu'� la fuite du dictateur �thiopien Mengistu Hail� Mariam et � l'attaque du Front afar, � rester �neutre� malgr� une �thiopie pro-Afar et une Somalie pro-Issa. L�agitation politique prit de l'ampleur et atteint un point culminant � l�occasion de l�escale du g�n�ral de Gaulle, le 25 ao�t 1966; le 26 au soir, la L�gion �trang�re intervint brutalement contre les manifestants venus acclamer le g�n�ral; il y eut plusieurs dizaines de morts et de nombreux bless�s. De Gaulle quitta Djibouti d�s le lendemain.

Un nouveau statut du territoire fut pr�par� � Paris et adopt� en d�cembre 1966 par le Parlement. En mars 1967, les �lecteurs djiboutiens se prononc�rent par r�f�rendum, dans une proportion de 58,3 %, pour le maintien de Djibouti au sein de la R�publique fran�aise. En juillet 1967, le territoire de Djibouti prit le nom de Territoire fran�ais des Afar et des Issa (TFAI). Ce changement de nom refl�tait les changements de soutien au r�gime colonial de la part des deux plus grandes communaut�s au pays, mais t�moignait �galement des tensions sociales et politiques; l'arm�e fran�aise r�prima durement les �meutes de 1966-1967. Apr�s le r�f�rendum sur le nouveau statut de Djibouti, les Afar s�empar�rent des principaux postes administratifs du pays. 

Puis, les mouvements ind�pendantistes se multipli�rent. En 1975, la Somalie revendiqua la ville de Djibouti et les territoires habit�s par les Somalis, acc�l�rant ainsi le processus d'ind�pendance. Un nouveau r�f�rendum, tenu le 8 mai 1977, donna une majorit� en faveur de l'ind�pendance (98,8 %). Le 27 juin 1977, le nouvel �tat acc�da � l'ind�pendance sous le nom de r�publique de Djibouti.

On comprendra qu'� Djibouti la r�alit� coloniale fit en sorte que le fran�ais devint la langue de l'�lite, ce qui a permis une promotion sociale � ceux qui savaient le fran�ais, et � l'afar et au somali, les langues nationales, de s'en tenir � un statut de seconde classe. En effet, leur ma�trise ne donnait ni droits ni privil�ges.

3.2 L'ind�pendance (1977)

La vie politique resta domin�e par l�affrontement entre les deux ethnies, les Afar et les Issa. L��quilibre recherch� dans le partage des pouvoirs � le pr�sident de la R�publique Hassan Gouled Aptidon �tant un Issa et le chef du gouvernement, Ahmed Dini, un Afar � resta pr�caire et ne r�sista pas � l��preuve du pouvoir. Hassan Gouled Aptidon, le premier pr�sident de la R�publique (r��lu jusqu'en mai 1993), fut toujours appuy� par une importante pr�sence militaire fran�aise. 

En 1972, le r�gime d�cida que la langue somalie serait �crite en alphabet latin et acc�derait au rang de �langue nationale. En 1975, � Djibouti, deux membres de l�Union pour le D�veloppement Culturel (UDC), Ahmed Abdal- lah Hamad (dit Dimis) et Djamal Addin Abdoulkader (dit Redo), adapt�rent l'afar en alphabet latin.

En 1981, Hassan Gouled Aptidon instaure un syst�me politique domin� par un parti unique en imposant son propre parti, le Rassemblement populaire pour le progr�s (RPP), comme le seul parti l�gal. Selon ses opposants, il fut accus� de pratiquer une politique �tribale� en favorisant les Issa, particuli�rement son clan, les Mamassan, ce qui excluait les Afar. La pratique de la torture par les forces de l'ordre sur les opposants fut aussi d�nonc�e.

Depuis 1991, le Front pour la restauration de l'unit� et de la d�mocratie (FRUD) a entrepris un conflit arm� contre le pouvoir, mais en d�pit de l'accord de paix sign� en 1994 avec une faction des bellig�rants les probl�mes persist�rent. Les combats laiss�rent un pays cribl� de dettes et constamment sous la menace d'une grande instabilit� politique. 

Apr�s la d�mission du pr�sident Hassan Gouled Aptidon, �g� de 83 ans, l��lection pr�sidentielle du 9 avril 1999 concr�tisa la victoire de son candidat et ancien chef de cabinet, Isma�l Omar Guelleh. Mais la nouvelle �lite dirigeante demeura peu encline � changer les r�gles tr�s in�gales du jeu politique.

En 1999, lors des �tats g�n�raux sur l'�ducation nationale, il s'est manifest� la n�cessit� de faire apprendre aux enfants les langues nationales, mais ce fut sans remettre en question le fran�ais qui demeura l'une des deux langues officielles et la langue de l�enseignement et de l�administration.

Les Afar ont continu� de contr�ler le nord du pays, tandis que les Somalis demeurent solidement install�s dans la capitale. En attendant, le sort de Djibouti se joue autant � Paris qu�� Djibouti-Capitale. Les civils fran�ais repr�sentent 90 % de la population europ�enne, la France contribue encore pour pr�s de 60 % au produit national brut du pays. Djibouti accueille la seconde base militaire fran�aise d�Afrique. C'est le seul pays d'Afrique de l'Est, par ailleurs massivement anglophone, li� par la langue fran�aise � la Francophonie.  Djibouti est n�anmoins entr� dans l��re des incertitudes, avec comme fond de sc�ne, des conflits sanglants qui risquent de bouleverser la r�gion encore longtemps. 

4 La politique linguistique

La politique linguistique de la r�publique de Djibouti en est une de bilinguisme. C'est une politique qui favorise deux langues officielles qui ne sont gu�re parl�es par la population locale. En effet, le fran�ais et l'arabe litt�ral sont les deux langues officielles, alors que les langues usuelles sont l'afar, le somali et l'arabe y�m�nite ou omanais. 

4.1 Les langues officielles

L'article 1er de la Constitution du 4 septembre 1992 proclame que les langues officielles sont l'arabe et le fran�ais :

Article 1er

1)
L'�tat de Djibouti est une r�publique d�mocratique souveraine une et indivisible. 

2) Il assure � tous l'�galit� devant la loi sans distinction de langue d'origine de race de sexe ou de religion. Il respecte toutes les croyances. 

3) Sa devise est �Unit�, �galit�, Paix�. 

4) Son principe est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. 

5)
Ses langues officielles sont l'arabe et le fran�ais. 

Comme dans tous les cas similaires, le texte ne pr�cise pas de quel arabe il s'agit, mais dans les faits c'est l'arabe litt�ral, pas l'arabe djiboutien ou un autre. Afin de pr�venir les antagonismes ethniques, l'article 3 reconna�t tous les Djiboutiens comme �gaux par la langue:

Article 3 

La r�publique de Djibouti est compos�e de l'ensemble des personnes qu'elle reconna�t comme membres et qui en acceptent les devoirs
sans distinction de langue, de race, de sexe, ou de religion. 

L'article 6.3 interdit aux partis politiques djiboutien de s'identifier � une ethnie ou � une langue:

Article 6�

1) Les partis politiques concourent � l'expression du suffrage.

2) Ils se forment et exercent leur activit� librement dans le respect de la Constitution, des principes de la souverainet� nationale et de la d�mocratie.

3) Il leur est interdit de s'identifier � une race � une ethnie � un sexe � une religion � une secte � une langue ou � une r�gion. 

4) Les formalit�s relatives � la d�claration administrative des partis politiques � l'exercice et � la cessation de leur activit� sont d�termin�es par la loi.�

4.2 La langue de l'�tat

Au point de vue des langues officielles, la langue de l'�tat est le fran�ais. Les lois sont g�n�ralement r�dig�es en fran�ais; seuls les en-t�tes sont en fran�ais et en arabe. Comme il est pr�cis� dans le texte de la Constitution, la version fran�aise pr�vaut sur la version arabe dans les textes bilingues:

Article 89 

La pr�sente constitution sera soumise � r�f�rendum. Elle sera enregistr�e et
publi�e en fran�ais et en arabe au Journal officiel de la r�publique de Djibouti, le texte en fran�ais faisant foi. 

Selon la Loi organique n� 1/ AN /92 relative aux �lections (1992), pour �tre �ligible � l'Assembl�e nationale, il faut savoir �crire et parler couramment le fran�ais OU l'arabe: 

Article 11 

Est �ligible � l'Assembl�e nationale tout djiboutien �g� de 23 ans r�volus, ayant la qualit� d'�lecteur et sachant lire, �crire et parler couramment le fran�ais ou l'arabe.

De fa�on tout � fait exceptionnelle, le gouvernement devrait faire traduire en afar et en somali certains textes juridiques tels la Convention relative sur les droits des enfants, afin de diffuser ces droits de mani�re plus efficace.

4.3 La justice

Dans les tribunaux, il existe, concurremment au syst�me calqu� sur le syst�me fran�ais et fonctionnant en fran�ais, deux autres ordres de juridiction : la Charia (en arabe classique) et le tribunal coutumier fonctionnant dans les langues nationales (arabe djboutien, afar et somali). Les articles 242 et 243 du Code p�nal (1995) pr�voient le recours � l'interpr�tariat en cas de besoin:

Article 242

Le fait, pour un interpr�te, en toute mati�re, de d�naturer la substance des paroles ou
documents traduits est puni, selon les distinctions des articles 237 et 238, de trois ans d'emprisonnement et de 1 000 000 F d'amende, ou de cinq ans d'emprisonnement et de 2 000 000 F d'amende.

Article 243

La subornation de
l'interpr�te est r�prim�e dans les conditions pr�vues par l'article 239.

Dans les causes civiles et p�nales, l'arabe classique et le fran�ais sont autoris�s, ainsi que la traduction dans les langues nationales.

4.4 L'administration publique

L'administration djiboutienne utilise le fran�ais dans ses formulaires et documents. L'emploi de la langue arabe n'est pas encore tr�s fr�quent. C'est pourquoi, en vertu de l'article 14 de la loi de 2001 portant organisation du minist�re de l��ducation nationale et de l�Enseignement sup�rieur, le gouvernement entendait �favoriser l�utilisation de la langue arabe par les services administratifs du Minist�re�. Dans la version de la m�me loi de 2012, cet article est disparu.

L'article 19 de la loi n� 79/AN/04/5e portant Code de la nationalit� djiboutienne (2004) prescrit �une connaissance suffisante de l'une des langues employ�es en r�publique de Djibouti:

Article 19

Nul ne peut �tre naturalis� s'il ne justifie de son assimilation � la communaut� djiboutienne, notamment, par
une connaissance suffisante de l'une des langues employ�es en r�publique de Djibouti.

On peut supposer que cette article autorise l'emploi de l'afar, du somali et de l'arabe djiboutien, en plus de l'arabe classique et du fran�ais.

L'article 41 de la loi n� 28/AN/08/6e L portant sur la protection, la r�pression de la fraude et la protection du consommateur (2008) oblige �l'emploi de l'une des langues officielles� dans la d�signation, l'offre, la pr�sentation, le mode d'emploi ou d'utilisation, l'�tendue et les conditions de garantie d'un bien ou d'un service, ainsi que dans les factures et quittances :

Article 41

1)
Dans la d�signation, l'offre, la pr�sentation, le mode d'emploi ou d'utilisation, l'�tendue et les conditions de garantie d'un bien ou d'un service, ainsi que dans les factures et quittances, l
'emploi de l'une des langues officielles de la r�publique de Djibouti est obligatoire. Le recours � tout autre terme ou expression �quivalente est permis.

2) La d�nomination des produits typiques ou sp�cialit�s d'appellation �trang�re ou nationale bien connue du public est dispens�e de l'application des dispositions de l'alin�a pr�c�dent.

Selon le Code du travail ou la loi n� 133/AN/05/5e L portant Code du travail (2005), tout contrat d'apprentissage (art. 68) et toute convention collective (art. 256) doivent �tre r�dig�s dans la langue officielle, mais celle-ci n'est pas mentionn�e :  

Article 68

Le contrat d�apprentissage est constat� par �crit � peine de nullit�.

Il est r�dig� dans la langue officielle en quatre exemplaires et soumis au visa des services comp�tents du Minist�re charg� du Travail.

Si le visa est refus�, le contrat est nul de plein droit.

Si l�omission du visa est due au fait de l�employeur, l�apprenti pourra faire constater la nullit� du contrat et pourra, s�il y a lieu, r�clamer des dommages et int�r�ts.

Si l�autorit� comp�tente pour accorder le visa n�a pas fait conna�tre sa d�cision dans les trente jours cons�cutifs � la r�ception de la demande de visa, ce dernier est r�put� avoir �t� accord�.

Article 256

La convention collective doit �tre �crite en langue officielle. Elle est �tablie sur papier libre et sign�e par les repr�sentants autoris�s des parties contractantes. Elle doit �tre d�pos�e au Minist�re charg� du Travail ou � ses services comp�tents qui l'enregistrent et en d�livrent r�c�piss�.

Elle entre en application d�s sa signature � moins que les parties en d�cident autrement.

Les modifications apport�es � la convention collective initiale doivent �tre �tablies, d�pos�es, notifi�es et publi�es dans les m�mes formes et conditions que ci-dessus.

Le Code de commerce (2011) impose l'usage de l'une des langues officielles :

Article L.2301-2

Dans la d�signation, l'offre, la pr�sentation, le mode d'emploi ou d'utilisation, l'�tendue et les conditions de garantie d'un bien ou d'un service, ainsi que dans les factures et quittances, l'emploi de l'une des langues officielles de la R�publique de Djibouti est obligatoire. Le recours � tout autre terme ou expression �quivalente est permis.

La d�nomination des produits typiques ou sp�cialit�s d'appellation �trang�re ou nationale bien connue du public est dispens�e de l'application des dispositions de l'alin�a pr�c�dent.

Article L.4600-3

Le syndic d�sign� par une juridiction comp�tente peut exercer, sur un territoire �tranger, tous les pouvoirs qui lui sont reconnus par le pr�sent livre aussi longtemps qu'aucune autre proc�dure collective n'est ouverte dans cet �tat.

La nomination du syndic est �tablie par la pr�sentation d'une copie, certifi�e conforme � l'original de la d�cision qui le nomme ou par tout autre certificat �tabli par la juridiction comp�tente. Il peut �tre exig� une traduction de ce document dans la langue officielle de l'�tat sur le territoire duquel le syndic veut agir.

Par ailleurs, l'affichage gouvernemental utilise les deux langues officielles avec les inscriptions en fran�ais (sup�rieur) et arabe (inf�rieur).

4.4 L'�ducation  

La population djiboutienne est tr�s largement, � 99%, de confession musulmane et le pr�ambule de la Constitution indique que l'Islam constitue la Religion de l'Etat. On trouve, cependant, � Djibouti-ville d'autres lieux de culte.  Les langues officielles sont le fran�ais et l'arabe alors que le somali et l'afar, appartenant au groupe couchitique, repr�sentent les principales langues maternelles du pays. Si l'enseignement des langues nationales a �t� adopt�, sa r�alisation pratique est encore discut�e et les premiers manuels scolaires en langues nationales du primaire ont �t� �labor�s.

- Les �coles primaires et secondaires

C'est dans l'enseignement que la politique de bilinguisme semble la plus apparente.  L'�tat favorise l'enseignement en afar et en somali � la maternelle, mais le fran�ais d�s le d�but du primaire. L'enseignement de l'arabe classique est introduit en CM1 (classe de cycle 3) et CM2 (classe de cycle 4), ainsi qu'au secondaire, concurremment au fran�ais. L�arabe fait partie des �preuves de l�entr�e en 6e, du BEPC ainsi que du BAC. Ces pratiques sont conformes � l'article 5 de la Loi n� 96/AN/00/4e L du 10 juillet 2000 portant orientation du syst�me �ducatif djiboutien (2000):

Article 5 

1) L��ducation et la formation sont dispens�es dans les langues officielles et dans les langues nationales.

2) Un d�cret pris en Conseil des ministres fixe les modalit�s de l�enseignement en fran�ais, en arabe, en afar et en somali

Malgr� la loi, on pourrait dire que le fran�ais demeure la langue d'enseignement unique dans les �coles djiboutiennes. L'enseignement primaire accueille un peu moins de 50 % des enfants scolarisables, mais pr�s de 80 % des �l�ves ne poursuivent pas leurs �tudes au secondaire. Parmi eux, une part importante n'a pas tir� tout le profit souhait� de ce s�jour � l'�cole, notamment en fran�ais. Djibouti a h�rit� de la colonisation fran�aise son syst�me �ducatif; il a conserv�, jusqu'� r�cemment, les caract�ristiques du mod�le fran�ais: examens en fin de cycles, encyclop�disme de l'enseignement, concours pour l'acc�s aux diff�rents niveaux, etc. Cependant, certaines transformations semblent manifestes, particuli�rement au primaire o� les programmes ont �t� r�vis�s afin d'y introduire des notions plus proches de la r�alit� djiboutienne et de faire appel � m�thodes p�dagogiques faisant plus activement appel � l'intelligence des �l�ves. 

- La promotion des langues

L'�tat djiboutien a d�cid� de promouvoir les langues nationales ainsi que l'arabe. D'abord, il faut pr�voir un programme d'alphab�tisation. L'article 1er de l'Arr�t� n�91-896/PR/MEN portant institution d�un comit� intersectoriel pour le programme d�alphab�tisation (1991) avait pour but de r�duire le taux d'analphab�tisme:

Article 1er 

 

Il est institu� aupr�s du ministre de l��ducation nationale un Comit� intersectoriel dont le r�le est de :

 

- mobiliser les ressources et l�appui n�cessaires pour la mise en �uvre des recommandations de la Conf�rence "�ducation pour tous" de Jomtien, notamment dans le domaine de l�alphab�tisation des adultes;


- coordonner les activit�s d��ducation de base qui visent �
r�duire le taux d�analphab�tisme en organisant un syst�me de partenariat entre le Minist�re de l��ducation Nationale responsable du programme d�alphab�tisation, les autres d�partements minist�riels concern�s, ainsi que les organisations internationales qui �uvrent pour la promotion de l��ducation de base;


- faciliter par la mobilisation et la sensibilisation, l�acc�s des femmes et des jeunes filles � l��ducation de base en r�duisant les facteurs �conomiques et socioculturels qui font obstacle � leur instruction.

 

L'Arr�t� n�2003-0186/PRE portant organisation du Forum des langues et des cultures (2003) cr�ait un �Forum des langues et des cultures�:

Article 1er

Un Forum des langues et des cultures sera organis� du 24 au 26 mars 2003 � Djibouti, sous la tutelle de l�Institut des langues du CERD. 

Afin de faciliter les communications entre les personnes �mettrices par la voie des m�dias et les personnes r�ceptrices, il parut n�cessaire de standardiser les mots et les expressions les plus utilis�s par les m�dias. � cette fin, le gouvernement djiboutien a organis� des symposiums sur les langues nationales, l'afar et le somali. Le symposium sur l�afar s�est tenu en mars 2003 � Djibouti. Il s�est fix� pour objectif principal la standardisation de 3000 mots et des expressions couramment utilis�s � travers les activit�s survenues de par le monde.

L'Arr�t� n�2002-0217/PRE portant organisation du symposium sur la langue somali (2002) cr�ait un symposium sur la standardisation et de l�harmonisation de la langue somalie:

Article 1er

Un symposium sur la standardisation et de l�harmonisation de la langue somali sera organis� du 23 mars au 5 avril 2002 au Palais du peuple, sous la tutelle du ministre de la Communication et de la Culture.

Quant � l'Arr�t� n� 2003-0070/PRE portant organisation du symposium sur la langue afare (2003), il portait sur la langue afare:

Article 1er

 

Un symposium sur la standardisation et l�harmonisation de la langue afare sera organis�e du 19 f�vrier au 20 mars 2003 au Palais du peuple, sous la tutelle conjointe du ministre de la Communication et de la Culture et du ministre de la Justice, des Affaires p�nitentiaires et musulmanes, charg� des Droits de l�homme.

 

Quant � l'Arr�t� n� 2006-0051/PRE portant organisation de la Journ�e nationale des artistes et de la Journ�e nationale des langues maternelles (2006), il porte sur la Journ�e internationale de la langue maternelle :

Article 3

La Journ�e internationale de la langue maternelle a �t� d�clar�e par les �tats membres de l'UNESCO en reconnaissance de la valeur vitale des langues et les p�rils qui menacent dangereusement l'existence des langues du monde. Elle a �t� proclam�e par l'Assembl�e g�n�rale de l'UNESCO en novembre 1999.

Eu �gard au fait que l'on classe le Somali et l'Afar dans la cat�gorie des langues menac�es et donc a pr�server, la c�l�bration annuelle de la Journ�e internationale de la langue maternelle en r�publique de Djibouti nous offre une pr�cieuse opportunit� de rappeler la valeur unique des langues maternelles du peuple de Djibouti comme l'aspect central et fondamentale de notre histoire et notre h�ritage.

Elle sera c�l�br�e chaque ann�e le 21 f�vrier.

La langue arabe n'est pas laiss�e pour compte. Le D�cret n�2004-0087/PR/MENESUP portant cr�ation d'un baccalaur�at pour l'enseignement secondaire en langue arabe (2004) pr�voit un baccalaur�at pour l'enseignement secondaire en arabe:

Article 1er

 

� compter de la session d'examen du juin 2004, il est cr�� un baccalaur�at de l'enseignement secondaire en langue arabe, examen national sanctionnant la fin des �tudes de l'enseignement secondaire

 

Article 2

 

L'examen, qui conf�re le grade de bachelier de l'enseignement du secondaire, est organis� par le Service de l'�valuation et d'orientation du minist�re de l'�ducation nationale et de l'enseignement sup�rieur.

 

Un centre d'examen est ouvert chaque ann�e � Djibouti. La date de l'examen est fix�e par le ministre de l'�ducation nationale et de l'Enseignement sup�rieur.

 

Le jury est pr�sid� par un professeur d'universit� ou par un Inspecteur de l'enseignement moyen et secondaire, nomm� par le ministre de l'�ducation nationale et de l'Enseignement sup�rieur.

 

Les membres du jury sont nomm�s par le ministre de l'�ducation nationale et de l'Enseignement sup�rieur.

L'Arr�t� n� 2004-0655/PR/MENESUP organisant la formation initiale des �l�ves-instituteurs arabisants enseignant la langue arabe � l'Enseignement de base (2004) pr�voit un examen terminal comprend des �preuves �crites:

Article 4

 

L'examen terminal comprend des �preuves �crites :

 

1) Une �preuve consistant en des questions pos�es sur un ou des textes traitant de philosophie, d'histoire ou de sociologie de l'�ducation, ou de p�dagogie g�n�rale, ou de psychologie.

Dur�e : deux heures. Note : sur 20. Coefficient : 3.

 

2) Une �preuve de Fran�ais adapt� au contenu du programme de formation consistant en des questions pos�es sur un texte visant � appr�cier les comp�tences du candidat dans la compr�hension du texte, du vocabulaire employ�, de la grammaire et de la conjugaison dans la perspective de comprendre et de se faire comprendre en fran�ais.

Dur�e : deux heures. Note : sur 20. Coefficient : 3.

 

3) Une �preuve d�arabe consistant en des questions pos�es sur un texte litt�ral o� le candidat fera montre de sa ma�trise de la langue arabe et des r�gles qui la r�gissent (analyse, synth�se, rh�torique, grammaire, conjugaison, orthographe).

Dur�e : trois heures. Note : sur 20. Coefficient : 3.

 

4) Une �preuve consistant en des questions pos�es sur un texte  traitant de la pens�e islamique et de l'histoire de l'Islam et visant � appr�cier les connaissances des candidats ayant trait � l'�ducation islamique.

Dur�e : deux heures. Note : sur 20. Coefficient : 2.

 

Pour ces �preuves, toute note sur 20 inf�rieure � 5 est �liminatoire.

 

La qualit� et la correction de l'expression �crite, y compris l'orthographe, seront �valu�es sur cette �preuve.

 

L'examen terminal comprend des �preuves orales :

 

1) Une �preuve consistant en un expos� devant un jury en r�ponse � des questions pos�es sur un texte de pr�sentation d'une s�ance de langue arabe ; questions ayant trait au contenu, d'une part, et aux aspects p�dagogiques et didactiques, d'autre part.

 

Pr�paration : une heure.

Expos� : quinze minutes.

Note : sur 20. Coefficient : 3.

 

2) Une �preuve consistant en un expos� devant un jury en r�ponse � des questions pos�es sur un texte de pr�sentation d'une s�ance d'�ducation islamique.

Dur�e : deux heures. Note : sur 20. Coefficient : 3.

Le minist�re de l'�ducation nationale dispose d'un Bureau du d�veloppement de la langue arabe et des langues nationales, lequel est notamment charg� de mettre en �uvre et suivre la politique de valorisation de la langue arabe, de promouvoir l�introduction des langues nationales dans le syst�me �ducatif et de favoriser l�usage de la langue arabe par les services administratifs du Minist�re.

 

Au sujet de l'enseignement professionnel, la Loi n� 164/AN/12/6e L portant organisation du minist�re de l'�ducation nationale et de la formation professionnelle (2012) pr�voit des examens en langue fran�aise au baccalaur�at, sauf ceux en arabe: 

Article 13

Le service du baccalaur�at est charg� de l'organisation du baccalaur�at en langue fran�aise.

Article 14

Le service arabe est charg� de l'organisation de tous les examens et concours en langue arabe.

Article 15

Le service des autres examens et concours est charg� des examens de l'enseignement fondamental et des examens de l'enseignement professionnel en langue fran�aise. Il assure �galement l'organisation de tous les concours de recrutement ainsi que les concours professionnels en partenariat avec le minist�re charg� de la Fonction publique.

Article 47

Le service des langues maternelles est charg� de l'�laboration et de la mise en �uvre des activit�s de promotion des langues maternelles dans le syst�me �ducatif. 

 - L'enseignement sup�rieur

L'enseignement sup�rieur comprend l'Universit� de Dibouti, l'Institut universitaire de technologie industrielle et l'Institut universitaire de technologie tertiaire. L'Universit� de Djibouti est une universit� publique cr��e le 7 janvier 2006 par le d�cret gouvernemental n� 2007-0167/PR/MENESUP2. Elle compte cinq facult�s: la Facult� de droit, d'�conomie et de gestion (FDEG), la Facult� des sciences (FS), la Facult� des lettres, langues et sciences humaines (FLLSH), la Facult� d'ing�nieur (FI) et la Facult� de m�decine (FM). La plupart des cours se donnent en fran�ais, mais plusieurs peuvent �tre en arabe. 

Le D�cret n� 2014-122/PR/MENSUR fixant les conditions et la proc�dure d'octroi des �quivalences/reconnaissances des dipl�mes de l'enseignement sup�rieur (2014) exige que les documents d'�quivalence des dipl�me soient libell�s en fran�ais ou en arabe:

Article 10

Les demandes d'�quivalence de tous grades universitaires, titres, dipl�mes, sanctionnant des �tudes ou formations sup�rieures sont adress�es au Minist�re de l'enseignement sup�rieur et de la recherche accompagn�es d'un dossier comprenant les pi�ces justificatives et documents suivants : [...]

11) un document officiel attestant que le demandeur de l��quivalence de dipl�me a s�journ� r�guli�rement durant sa scolarit� dans le pays o� il a pr�par� le dipl�me objet de la demande d'�quivalence.

Tout document libell� dans une langue autre que le fran�ais ou de l'arabe, doit �tre accompagn� d'une traduction int�grale dans l'une de ces langues, assur�e, soit par l'autorit� comp�tente du pays ayant d�livr� le dipl�me, vis�e �ventuellement par les services de l'ambassade de la r�publique de Djibouti, soit par un interpr�te asserment�.

La pr�sentation des documents originaux est obligatoire lors du d�p�t de la demande d'�quivalence. Toute demande incompl�te sera rejet�e.

La Loi portant organisation du minist�re de l'�ducation nationale et de l'Enseignement sup�rieur (2012) a cr�� un �Bureau du d�veloppement de la langue arabe et des langues nationales�, lequel est notamment charg� de promouvoir l'arabe et les langues nationales:

Article 13

Le Secr�tariat g�n�ral comprend :

- La Direction g�n�rale de la p�dagogie
- La Direction g�n�rale de I' Administration centrale
- Quatre bureaux rattach�s directement au Secr�taire g�n�ral :

� Le bureau du d�veloppement de la langue arabe et des langues nationales ;
� Le bureau de suivi de la coop�ration internationale ;
� Le bureau des relations publiques ;
� Le bureau d'ordre et des archives ;

Article 14

Le Bureau du d�veloppement de la langue arabe et des langues nationales est notamment charg� :

- De mettre en �uvre et suivre la politique de valorisation de la langue arabe ;
- De promouvoir
l'introduction des langues nationales dans le syst�me �ducatif ;
- De favoriser
l'utilisation de la langue arabe par les services adinistratifs du Minist�re.

 Le Bureau a du travail sur les planches, car l'enseignement des langues nationales laissent encore grandement � d�sirer.

- Les difficult�s

Bien que l'enseignement soit d'assez bonne qualit�, le Minist�re note lui-m�me certaines insuffisances, notamment en ce qui a trait aux manuels scolaires mal adapt�s, aux conditions mat�rielles m�diocres et au manque de qualification de nombreux enseignants, sans oublier les nombreux retards dans le paiement des salaires. La majorit� d'entre eux, soit 62,5 %, sont titulaires d�un dipl�me p�dagogique, mais 37,4 % sont des contractuels qui n�ont re�u aucune formation professionnelle. Par ailleurs, l'enseignement de la langue anglaise est en train de faire une perc�e importante dans les �tablissements priv�s, notamment dans les �cours du soir�. Par le fait m�me, il faut constater une baisse des effectifs dans ces �tablissements d'enseignement du fran�ais et de l'arabe.

L'un des probl�mes des �l�ves djiboutiens provient du fait qu'ils ne se trouvent gu�re dans une environnement francophone � la fin de leurs �tudes. Le monde du travail n'est pas le fran�ais, il n'existe que fort peu de livres en fran�ais (hormis les manuels scolaires) et la presse fran�aise demeure rare. De plus, il n'y a pas beaucoup de francophones avec qui parler. Le fran�ais demeure davantage un v�hicule de l'unit� nationale qu'une langue de la vie quotidienne, car ce sont l'afar et le somali, qui demeurent les langues populaires. N�anmoins, ces langues s'impr�gnent du fran�ais, comme l'affirmait l'ambassadeur fran�ais Dominique Decherf lors de son arriv�e � Djibouti en 2007:   

Ensuite, depuis que je suis arriv� � Djibouti, je constate un ph�nom�ne qui ne trompe pas, qui est la p�n�tration du fran�ais dans les langues nationales. Il s�insinue dans l�afar et impr�gne le somali. On le regrette et, bien entendu, il faut d�fendre les langues nationales, mais c�est aussi la marque que toutes ces langues sont des langues vivantes, c�est la contrepartie de l�appropriation du fran�ais par tous les Djiboutiens.

Une universit� � Djibouti a �t� cr��e lors de la rentr�e scolaire de 2000-2001 avec l'ouverture, le 14 octobre 2000, du P�le universitaire de Djibouti, un �tablissement regroupant en son sein l'ensemble des formations sup�rieures de l'�ducation nationale. Les dipl�mes sont d�livr�s par les universit�s fran�aises, ce qui garantit ainsi aux candidats la possibilit� de poursuite d'�tudes sup�rieures de second et de troisi�me cycle � Djibouti ou � l'�tranger. 

4.5 Les m�dias

Depuis quelques ann�es, le pluralisme politique et syndical a favoris� l'exercice des libert�s publiques. Tout citoyen peut publier un journal qu'il soit de nature politique, culturelle, artistique, sportive ou professionnelle. Par ailleurs, la presse �trang�re est librement diffus�e � Djibouti. Les seuls journaux francophones sont Agora et La Nation (bi-hebdomadaire). L'acc�s � l'information a lieu gr�ce � la radio nationale qui diffuse dans quatre langues (fran�ais, arabe, afar et somali), mais aussi � la t�l�vision nationale qui s'est d�velopp�e ces derni�res ann�es, ainsi que la libre r�ception des programmes t�l�vis�s par antennes paraboliques. Les �missions et les films sont g�n�ralement en fran�ais, mais des bulletins d'information et des �missions religieuses sont diffus�s en arabe, en somali et en afar. En raison de la pr�sence de militaires am�ricains (env. un millier) sur une ancienne base fran�aise (le camp Lemonnier), Voice of America (VOA), le service de diffusion internationale par radio et t�l�vision du gouvernement am�ricain, �met en arabe et en anglais, bien que le fran�ais soit la deuxi�me langue officielle du pays.

En outre, les programmes pour enfants diffus�s par les m�dias proviennent de sources aussi bien nationales qu'internationales; ce qui permet � l'enfant djiboutien d'avoir acc�s aux autres cultures tout en restant enracin� dans sa culture � la fois africaine et musulmane. Les journaux djiboutiens paraissent massivement en fran�ais, une minorit� en arabe. L'unique cin�ma de la capitale diffuse uniquement des films en fran�ais.

4.6 Les entreprises et le monde du travail

� Djibouti, les entreprises utilisent diverses langues dont le fran�ais, l'anglais et l'arabe.  L'article 1er de la Loi n� 15-78 r�glementant l'usage du terme �national� par les entreprises � caract�re commercial ou industriel (1978) traite du mot �national� dans les raisons sociales, ce qui suppose l'emploi du fran�ais:

Article 1er

L'usage d'une raison sociale comportant l'emploi du mot " national" est r�serv� aux seuls �tablissements publics constitu�s dans les conditions pr�vues par les lois vigueur.

L'article 30 de la Loi n� 40/AN/99/4e L fixant la r�glementation applicable aux entreprises d'assurance (1999) impose l'emploi du fran�ais devant la Commission des recours arbitraux:

Article 30

Repr�sentation

Les parties peuvent agir en personne devant la Commission des recours arbitraux � la condition d'utiliser la langue fran�aise. Elles peuvent aussi se faire repr�senter par tout mandataire de leur choix � condition que celui-ci utilise la langue fran�aise.

C'est peu, mais relativement important dans la mesure o� le fran�ais semble �tre la seule langue mentionn�e dans le monde des affaires. 

 
Quant au paysage linguistique, on peut remarquer que les inscriptions fran�aises sont tr�s pr�sentes. Elles sont suivies par celles en anglais, puis parfois par celles en langue arabe, mais en ce cas les inscriptions sont bilingues (fran�ais-arabe).

Le bilinguisme de Djibouti est pour le moins in�galitaire. Le fran�ais est plus officiel que l'arabe, et de loin. Il est vrai que, contrairement au fran�ais, l'arabe litt�ral n'est parl� par personne dans le pays, � l'exception des religieux, des enseignants et quelques autres sp�cialistes de la communication. Il semble que le statut officiel de l'arabe tienne plus du symbole que des n�cessit�s de la vie quotidienne. Le fran�ais, pour sa part, a conserv� ses acquis. On peut donc affirmer que la politique linguistique djiboutienne correspond � un bilinguisme d�s�quilibr�. Ce n'est pas un mod�le dont pourraient s'inspirer d'autres �tats qui promeuvent le bilinguisme.

De plus, les langues nationales sont rest�es � peu pr�s oubli�es dans cette politique. On ne peut m�me pas parler d'une politique de valorisation des langues nationales, puisqu'une telle politique n'a jamais �t� v�ritablement entam�e. Le seul �v�nement qui a eu lieu concerne un symposium sur la langue somalie (voir l'arr�t� n� 2002-0217/PRE portant organisation du symposium sur la langue somali) et une autre sur l'afar (voir l'arr�t� n� 2003-0070/PRE portant organisation du symposium sur la langue afare) Pour le reste, le fran�ais accapare toute la place. Lors de la p�riode coloniale, les Fran�ais �taient tr�s fiers de la francisation de ce petit territoire. Contre toute attente, il est rest� francophile. Ce n'est pas pour rien que la France, depuis des d�cennies, continue d'apporter une aide �conomique au pays. Djibouti reste �galement la plus importante des bases militaires fran�aises sur le continent africain. Bref, Djibouti demeure, selon les mots du pr�sident djiboutien Isma�l Omar Guelleh un ��lot de francophonie dans un oc�an anglo-arabophone�.

Derni�re mise � jour: 17 avr. 2024

Bibliographie

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COUBBA, Ali. Djibouti: une nation en otage, Paris, L'Harmattan, 1993, 353 p.

COUBBA, Ali. Le mal djiboutien: rivalit�s ethniques et enjeux politiques, Paris, L'Harmattan, 1996, 174 p.
 
HALAOUI, Nazam, Danielle BOUHAJEB, Anne DUPUY, Anne-Marie BUI DO. Les langues des �tats francophones : l�gislations, politiques et situations, Talence, ACCT, CIFDI, 1994; vol. III: ��tats francophones d�Afrique noire� (B�nin � C�te d�Ivoire).
 
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MANESSY, Gabriel. Le fran�ais en Afrique noire, Mythe, strat�gies, pratiques, Paris, 1994, �ditions L�Harmattan, 245 p.

 
 

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