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Second Empire : les coulisses politiques de la fête impériale

Qui dit Second Empire dit réceptions fastueuses et événements grandioses. La politique du faste de Napoléon III a ouvert la voie aux critiques des détracteurs républicains, qui n'ont pas su ni voulu voir le véritable enjeu politique de la « fête impériale ».
Jean-Claude Yon, directeur d’étude, École Pratique des Hautes Études
Publié le 23/01/2023 à 16h56, mis à jour le 23/01/2023 à 16h56 • Lecture 5 min.
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Le 10 juin 1867, à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris, les souverains étrangers sont reçus lors d’une fête nocturne au palais des Tuileries

Le 10 juin 1867, à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris, les souverains étrangers sont reçus lors d’une fête nocturne au palais des Tuileries • AKG

« Du plaisir à perdre haleine ! » Voilà le mot d’ordre que chantent en 1866 les personnages de La Vie parisienne, l’opéra-bouffe d’Offenbach, Meilhac et Halévy. Si le compositeur n’est pas le « bouffon de l’empereur », comme une légende tenace tend à le faire croire, Offenbach a su, avec ses librettistes, admirablement saisir l’air du temps, et son répertoire joyeux et irrévérencieux semble incarner mieux que tout autre la « fête impériale ».

Politique du faste

À vrai dire, cette expression n’a été inventée que dans les années 1900 par l’homme de lettres Frédéric Loliée. Elle a surtout été utilisée par les détracteurs de Napoléon III, prompts à stigmatiser un régime qu’ils jugent dominé par l’argent-roi et les plaisirs faciles. La réalité est bien sûr plus complexe. Si le Second Empire n’a pas cherché à plonger les Français dans une fête perpétuelle pour mieux les asservir, il a eu indéniablement recours à une politique de faste, désireux d’asseoir sa légitimité et de célébrer la réussite économique du pays en offrant l’image d’une France prospère et puissante.

La cour est l’instrument privilégié de cette politique. Napoléon III dispose d’une maison de l’empereur, qui regroupe environ 1 600 individus et que dirigent les grands officiers de la Couronne. Au palais des Tuileries se succèdent bals, dîners de gala, concerts, etc. Les quatre grands bals de la période du carnaval regroupent chacun de 3 000 à 4 000 invités. On valse aux sons de l’orchestre d’Isaac Strauss, le chef des bals de la cour, par ailleurs promoteur de la station thermale de Vichy. Le régime n’hésite pas à raviver la pompe de la monarchie : la visite de la reine Victoria en 1855 et celle de l’époux de la reine d’Espagne en 1864 donnent lieu à de magnifiqu

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Jean-Claude Yon, directeur d’étude, École Pratique des Hautes Études

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