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Honduras: des élections marquées par la corruption et la violence

Honduras: des élections marquées par la corruption et la violence
Photo AFP


Les Honduriens sont appelés aux urnes dimanche pour élire le président d’un pays en proie à un climat de violence généralisée et à de puissants gangs de trafiquants de drogue qui ont étendu leur corruption jusqu’au plus haut niveau de l’État.

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Beaucoup de jeunes ont perdu foi dans leur pays et ne placent leurs espoirs d’un avenir meilleur que dans l’émigration vers les États-Unis.

Depuis le coup d’État qui a renversé le président de gauche Manuel Zelaya en 2009, le Honduras a été dirigé par le Parti national (PN, droite conservatrice) sous la férule du président sortant Juan Orlando Hernandez, soupçonné par les États-Unis d’être impliqué dans le trafic de drogue.

Xiomara Castro, épouse de l’ex-président Zelaya, et leader du parti de gauche LIBRE, est donnée favorite par plusieurs sondages, mais le PN, représenté par le maire de la capitale Tegucigalpa, Nasry Asfura, n’a pas dit son dernier mot.

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« Après une douzaine d’années de pouvoir du Parti national, marqué par la corruption généralisée et la violence criminelle, la majorité des Honduriens en ont assez et semblent vouloir un changement », estime Michael Shifter, président de Dialogue interaméricain.

La « machine » du PN

« Mais la machine du Parti national ne doit pas être sous-estimée et de puissants intérêts devraient faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher (Xiomara) Castro de prendre les rênes du pays », met-il en garde.

Sentant le vent tourner, le PN a durci le ton de sa campagne, taxant la leader de LIBRE de « communiste » et vilipendant ses propositions de légalisation de l’avortement et du mariage homosexuel, des thèmes particulièrement polémiques dans ce petit pays conservateur où la population partage ses croyances entre Église catholique et obédiences évangéliques.

Honduras: des élections marquées par la corruption et la violence
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Le parti de droite est en outre réputé ne pas reculer devant la fraude pour gagner des élections.

En 2013, le président sortant a battu d’une courte tête Xiomara Castro, et est ensuite passé outre la constitution pour pouvoir se présenter pour un second mandat en  2017.

Sa douteuse réélection sur le fil face à la vedette de la télévision Salvador Nasralla avait déchaîné de violentes manifestations.

De nouvelles émeutes ne feraient pas l’affaire de Washington qui « veut éviter une répétition de (l’élection) de 2017 et une augmentation de la pression migratoire », assure M. Shifter.

Lendemain sous tension

Le scrutin s’annonce serré et le lendemain du vote sous tension.

Si Xiomara Castro gagne avec une faible marge, « le Parti national criera à la fraude », avertit Victor Meza, directeur d’une ONG prodémocratie du Honduras, et ancien ministre de l’Intérieur et de la Justice du président Zelaya.

En revanche, si Nasry Asfura l’emporte, il ne fait aucun doute que « l’opposition ne l’acceptera pas », ajoute-t-il.

Plus de la moitié des 10 millions d’habitants vit sous le seuil de pauvreté et la pandémie de coronavirus n’a fait qu’accentuer la misère.

Le chômage a presque doublé en un an, passant de 5,7 % en 2019 à 10,9 % en 2020.

« Le plus important, c’est que (le président ou la présidente) apporte des emplois, de l’éducation, aide les pauvres à s’en sortir, et, espérons-le, qu’il n’y ait pas de troubles », confie Wilson Garcia, un marchand ambulant de 37 ans.

« Nous espérons que les élections seront pacifiques, qu’il n’y aura pas de problèmes, que tout sera transparent et que tous les candidats » accepteront les résultats, ajoute Delia Flores, elle aussi marchande ambulante, âgée de 65 ans.

Cependant, les propositions concrètes ont été presque totalement absentes de la campagne électorale.

Un « État en voie de décomposition »

Yani Rosenthal, du Parti libéral (centre droit), troisième dans les sondages sur treize candidats en lice, a seulement promis de donner chaque mois à chaque adulte un bon d’achat d’une valeur de 60 dollars. Mais cette proposition est reçue avec scepticisme de la part d’un candidat qui a purgé trois ans de prison aux États-Unis pour blanchiment d’argent de la drogue.

« Les politiques promettent et promettent, mais je ne vois rien venir », commente amèrement Jose Velasquez, 50 ans.

Quel que soit le vainqueur, « la liste des défis est énorme, le premier d’entre eux étant de reconstruire les institutions démocratiques du pays », avertit M. Meza.

Au cours des deux dernières années, le Parlement a dissout une commission anticorruption soutenue par l’Organisation des États américains (OEA) et adopté un nouveau code pénal prévoyant de plus faibles peines pour corruption ou trafic de drogue.

Il est vrai que beaucoup de parlementaires étaient visés par des enquêtes de cette commission.

Des trafiquants de drogue détenus aux États-Unis ont mis en cause le président Hernandez, tandis que Tony Hernandez, son frère, a été condamné par un tribunal fédéral américain à la prison à vie pour son implication dans le trafic de 185 tonnes de cocaïne.

Le Honduras « est un État en voie de décomposition, partiellement investi par le crime organisé », tranche M. Meza.

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