En ville, la bataille du vélo tourne à l’avantage de VélÔToulouse

  • Le contrat qui lie la ville de Toulouse à JC Decaux pour les VélÔToulouse arrivera à son terme en 2022. /Photo DDM, Michel Viala
    Le contrat qui lie la ville de Toulouse à JC Decaux pour les VélÔToulouse arrivera à son terme en 2022. /Photo DDM, Michel Viala
Publié le
Cyril Doumergue

l'essentiel Douze ans après son lancement, le service de vélos en libre-service VélÔToulouse annonce plus de 4 millions de locations par an et 25 000 km parcourus chaque jour.

VélÔToulouse ne freine pas. Lancé en novembre 2007, il y a très exactement 12 ans, le service de vélos en libre-service affiche des chiffres impressionnants. Il fait la course largement en tête, à peine chatouillé par le service de vélos sans bornes d’attaches Indigo Weel, lancé début 2018.

Aujourd’hui, les 2 600 VélÔToulouse, répartis dans 286 stations, comptent 33 000 abonnés longue durée, qui réalisent en moyenne 110 trajets chacun par an, annonce la société JC Decaux, gestionnaire du service pour le compte de la mairie, en échange de 5,5 millions d’euros annuels. Pas moins de 350 000 personnes sont abonnées courte durée, et le service enregistre 4,13 millions de locations annuelles au total.

Chaque vélo utilisé 6 fois par jour en moyenne

Chaque jour, 25 000 kilomètres sont parcourus en moyenne, avec des records à 40 000 kilomètres. Au total depuis 2007, plus de 42 millions de trajets et 92 millions de kilomètres ont été parcourus à VélÔToulouse. Depuis le début du mois de septembre 2019, chaque vélo a été utilisé 6 fois par jour en moyenne.

Depuis 2011, le service est disponible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Avec l’avènement du smartphone, il est désormais possible de connaître la disponibilité des stations en temps réel, avec les applications Tisséo et AllbikesNow.

JC Decaux réalise chaque année une grande enquête de satisfaction à Toulouse, à laquelle répondent près de 20 % des abonnés. L’enquête 2018, réalisée sur un panel de 5 806 répondants, montre que 98 % des abonnés conseilleraient VélÔToulouse à un ami, et que 93 % des abonnés envisagent de se réabonner. Enfin, 89 % des abonnés sont satisfaits de la facilité d’utilisation du service et 88 % des abonnés sont satisfaits de l’emplacement des stations et de leur visibilité.

Un véritable plébiscite, donc, pour le service dont le contrat expirera en 2022. Le montant payé chaque année par la ville pour ce service, sera-t-il un frein à son renouvellement ?

De son côté, Indigo Weel, qui revendique plus de 20 000 utilisateurs, continue le développement de ses vélos sans bornes d’attache. Malgré un taux de vandalisme élevé à la fin de sa première année d’exploitation, plus de 1 200 vélos sont en circulation dans les rues de Toulouse. Près de 500 scooters électriques les ont rejoints début 2019, avec un joli succès, puisque chaque engin est loué deux fois par jour en moyenne. Les trajets vers l’aéroport, et bientôt vers Balma et Tournefeuille, confirment la volonté de développement de l’entreprise. Jusqu’à détrôner VélÔToulouse en 2022 ?

VélÔToulouse et Indigo Weel lorgnent la banlieue

Depuis l’implantation d’une trentaine de stations supplémentaires en 2014 dans des quartiers excentrés de Toulouse, JC Decaux évoque régulièrement l’extension de son service aux villes de la première couronne de banlieue. Mais pour l’instant, aucune annonce n’a été faite par l’entreprise. La métropole, elle, a plusieurs fois fait savoir qu’elle souhaitait l’extension du service à des villes comme Blagnac, Colomiers ou Balma. JC Decaux développe par ailleurs une solution de vélo à assistance électrique, avec une batterie amovible à ajouter sur les vélos actuels. Dans le cadre du nouvel appel d’offres de la ville de Toulouse, à partir de 2022, JC Decaux proposera-t-elle cette solution, plus onéreuse que les vélos actuels ? En attendant une réponse à ces questions, Indigo Weel ne ralentit pas de son côté. La société a déjà envoyé ses scooters à l’aéroport de Toulouse Blagnac, et est en cours de finalisation avec Balma et Tournefeuille. Pour ses vélos, elle fait valoir le coût (nul) de sa solution, sans bornes d’attache, pour la collectivité.

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Les commentaires (4)
blinky64 Il y a 4 années Le 04/12/2019 à 18:01

A Toulouse a vélo on dépasse les autos....

panzerino Il y a 4 années Le 04/12/2019 à 11:58

@Vince3776
Merci pour ta réponse mesurée et argumentée. Je ne doute pas un seul instant que tu puisses trouver une utilité à ce service. Moi-même, il m'est arrivé cette année de l'emprunter (abonnement journée) suite à une crevaison pour aller chercher du matériel pour réparer mon vélo !!!! Super pratique. Cependant, il faut être conscient que le coût à la collectivité est exorbitant compte tenu du service rendu.
Non seulement sur le plan du prix annuel ramené au vélo (après nouveau calcul, ce serait plutôt 2100 euros que 3000 avec les chiffres fournis), mais aussi sur le plan de la part de budget municipal alloué à cette seule action "vélo" (la moitié du budget de Toulouse s'engouffre là-dedans au lieu d'aller sur des actions plus efficaces pour développer les déplacements à vélo).
Bref, du point de vue de la collectivité, avec ces 5.5 millions annuels, il y aurait de quoi faire un véritable réseau de pistes cyclables et de parkings vélos (même dans les nouveaux bâtiments aux Minimes, il n'y a pas de parking vélos de construites, en toute illégalité bien sûr).
55 millions d'euros, c'est le budget actuellement proposé par le conseil départemental pour mettre un place un réseau à l'échelle de Toulouse de la Haute Garonne (Muret inclus !!!). Autant dire qu'avec l'argent donné à Decaux depuis 12 ans, on aurait à l'heure actuelle l'agglomération française avec le réseau cyclable le plus efficace de France !!!!
Et je suis sûr qu'on battrait à plate couture Strasbourg en pourcentage de déplacements cyclistes.
Là, après 12 ans de VélôToulouse, on frôle toujours les 2% à Toulouse.
Tu devras convenir qu'il y a un problème...

panzerino Il y a 4 années Le 04/12/2019 à 07:05

3000 euros par an et par vélo, effectivement c'est un service TRES coûteux pour la ville (et donc pour nous) et qui pompe plus de la moitié du buget "vélo" de la ville au passage.
Et ce n'est clairement pas un investissement qui permettra d'atteindre les 9% de déplacements à vélo en 2024 (objectif national).
Toulouse, c'est 3.8 millions de déplacements quotidiens, avec une distance moyenne de 7 kms, soit 26 millions de kilomètres. même le pic à 40 000 kms ne représente que 0.15% de déplacements. Sachant qu'on a 2% des déplacements en vélo à Toulouse, ce service de location coûteux ne représente que... 7.5% des déplacements en vélo de la ville !!!! Tout ça pour 3000 euros par an et par vélo !!!! Et pour la moitié du budget vélo de la ville !!!
Quand à la satisfaction basée uniquement sur les abonnés, ça laisse quand même dubitatif... Ne sont abonnés que des gens qui plébiscitent ce système et préfèrent payer cet abonnement qu'investir dans un vélo.
A 3000 euros par an et par vélo, ce sont eux les grands gagnants de ce gouffre financier.

Vince3776 Il y a 4 années Le 04/12/2019 à 10:12

Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi sur ton analyse des clients... Il y a certes des personnes qui utilisent le service qui n'ont pas de vélos en perso, pour diverses raison (le manque de place pour les gens qui habitent en immeuble anciens dans le centre en est une par exemple). Mais je pense qu'il y a aussi nombre de personnes (j'en fait partie) qui ont un/pls vélos chez eux, mais qui ne souhaitent pas l'amener en ville. Je suis abonné à l'année et je l'utilise souvent pour sortir en ville le soir. Pour autant, j'utilise mon vélo perso pour aller au travail au jour le jour.