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Avec NBC Universal, Comcast devient un géant des médias

Le numéro un du câble aux Etats-Unis devra obtenir le feu vert des autorités de la concurrence.

Par Cécile Ducourtieux

Publié le 04 décembre 2009 à 15h49, modifié le 08 août 2012 à 08h24

Temps de Lecture 2 min.

C'est une mégafusion en perspective, mais aussi un "méga-pari". Jeudi 3 décembre, le câblo-opérateur américain Comcast a annoncé un accord avec le conglomérat General Electric (GE) pour contrôler NBC Universal, le doyen des "networks" américains, propriétaire de chaînes de télévision généralistes (NBC, Telemundo...), câblées (CNBC, etc.), de studios de cinéma et de parcs d'attraction. La transaction valorise NBC Universal à 30 milliards de dollars (20 milliards d'euros). C'est le groupe français Vivendi qui a rendu l'opération possible en trouvant un accord avec GE pour lui céder les 20 % qu'il détenait dans NBC Universal, que GE cédera partiellement à Comcast.

Si le rapprochement Comcast-NBC Universal obtient le feu vert des autorités de la concurrence américaines, il aboutira à un rival direct de Disney ou de Time Warner. Et aussi à un mariage géant entre "tuyaux" et "contenus".

Ce type d'intégration "verticale" à une telle échelle a déjà donné lieu à de cuisants échecs. Parmi les plus gros ratés : la fusion entre le groupe de média Time Warner et le portail et fournisseur d'accès à Internet AOL : les deux entités se sépareront définitivement le 9 décembre. Ou le mariage entre Vivendi et le canadien Seagram, propriétaire des studios Universal d'Hollywood, conclu durant l'ère Jean-Marie Messier. C'est cette union que Vivendi vient de terminer de détricoter en vendant ses 20 % dans NBC Universal.

Paysage concurrentiel

Si l'alliance entre "contenu" et "contenants" est si difficile, c'est sans doute parce que les deux métiers obéissent à deux logiques économiques opposées. Les éditeurs ont intérêt à distribuer leurs contenus sur le plus de réseaux possibles, pour maximiser leurs revenus. Au contraire, les opérateurs voudraient réserver les contenus pour leurs seuls tuyaux afin de renforcer leur attrait.

Dès lors, pourquoi une telle opération aurait-elle du sens pour Comcast ?

Peut-être en raison du paysage concurrentiel particulier des Etats-Unis en matière de distribution de contenu télévisuel. Ce sont les câblo-opérateurs, assembleurs et distributeurs de chaînes de télévision via la technologie du câble, qui dominent l'accès à la télévision et à l'Internet haut débit (en France, la télévision est surtout distribuée par le canal hertzien et le haut débit par les opérateurs). Les cablô-opérateurs américains, encore relativement nombreux, jouissent de quasi-monopoles locaux. La zone d'influence historique de Comcast est le Nord-Est du pays. " Mais ce métier n'offre plus beaucoup de croissance", selon Sylvain Maquet, du cabinet Greenwich Consulting.

Or, "de nouveaux concurrents apparaissent sur la distribution de contenu télévisuel et d'accès à Internet haut débit : les opérateurs de télécommunication, via leurs réseaux de téléphonie fixe avec la technologie ADSL, mais aussi, de plus en plus, via leurs réseaux mobiles", ajoute Henri Tcheng, du cabinet de conseil BearingPoint.

Plus fondamentalement, "c'est la manière de consommer de la télévision qui est en train de changer, estime M. Maquet. On la consomme de moins en moins sur un téléviseur, de plus en plus sur un ordinateur ou un téléphone. Et aux Etats-Unis, pour moins cher qu'avec le câble, qui coûte en moyenne 100 dollars par mois".

Pour Comcast, s'adjoindre les contenus prestigieux et populaires de NBC Universal est donc un moyen de continuer à rester attractif par rapport à des offres moins chères. Une façon, aussi, de mieux contrôler la plate-forme Internet de "télévision de rattrapage" Hulu (www.hulu.com), propriété de NBC, News Corp et Disney. Hulu permet de visionner avec quelques jours de retard des séries et des programmes cultes comme "Heroes", "Lost" ou les "Simpsons", et fait un tabac (elle n'est pas encore accessible depuis la France).

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