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En Libye, les avancées du maréchal Haftar rebattent les cartes de la crise

L’homme fort de la Cyrénaïque a consolidé ses positions dans la région méridionale du Fezzan, accroissant la pression sur le gouvernement de Tripoli.

Publié le 08 février 2019 à 20h00, modifié le 13 février 2019 à 07h23 Temps de Lecture 5 min.

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Des soldats de l’Armée nationale libyenne, du maréchal Khalifa Haftar, à Sebha, dans le sud du pays, le 6 février 2019.

Une plate-forme de projection vers la « libération » de Tripoli ? Le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de la Cyrénaïque (est) et commandant suprême de l’Armée nationale libyenne (ANL), n’a cessé d’avancer ses pions ces derniers jours dans le Fezzan, la vaste région désertique du sud de la Libye. Mercredi 6 février, son porte-parole a annoncé la conquête du champ pétrolier de Sharara, jusque-là tenu par des groupes locaux touareg. La prise de ce gisement, un des plus importants du Sud libyen, prolonge les récentes percées territoriales de l’ANL autour et à l’intérieur de Sebha, le chef-lieu du Fezzan. Ces opérations altèrent notablement l’équilibre des forces politico-militaires en Libye en projetant les forces de Haftar dans cette région du Sud-Ouest où elles étaient jusque-là peu présentes. Elles s’inscrivent dans une offensive plus globale dont la finalité pourrait être la prise de Tripoli, suggèrent la plupart des observateurs. « Il va essayer de grignoter progressivement des positions en direction de Tripoli », souligne un diplomate occidental en poste à Tunis.

Alors que Ghassan Salamé, le chef de la mission des Nations unies pour la Libye, s’efforce de promouvoir une solution politique passant notamment par des élections annoncées avant l’été, la poussée de Haftar dans le Sud est susceptible de compliquer le scénario. « Le camp pro-Haftar va sûrement gagner en confiance et se trouver moins bien disposé à l’égard des négociations politiques », anticipe Claudia Gazzini, analyste principale d’International Crisis Group pour la Libye. Selon elle, Haftar devrait notamment formuler de nouvelles « exigences financières » relatives à la redistribution des revenus pétroliers, que la Cyrénaïque juge trop déséquilibrée, à son détriment. Afin d’appuyer sa requête, Haftar devrait rouvrir le champ de Sharara – aujourd’hui fermé – et en transférer la gestion à la compagnie nationale pétrolière de Tripoli, un geste qui devrait lui valoir la sympathie de la communauté internationale.

Une équation tribale complexe

La réaction des adversaires traditionnels de Haftar, particulièrement dans la métropole portuaire de Misrata, en Tripolitaine (ouest), où beaucoup le dénoncent comme une figure « putschiste », demeure la grande inconnue. Dimanche 10 février, un rassemblement de groupes « révolutionnaires » a eu lieu à Gharian, au sud de Tripoli, où furent dénoncés les tenants d’un « coup d’Etat militaire », une allusion visant Haftar. Dans ce contexte, la pression devrait s’intensifier sur le chef du gouvernement d’« accord national », Faïez Al-Sarraj, basé à Tripoli. Ce dernier risque de se trouver de plus en plus écartelé entre Haftar, qui a toujours contesté sa légitimité tout en acceptant de discuter avec lui lors de sommets diplomatiques hors de Libye, et les factions anti-Haftar, qui tendent à lui reprocher sa faiblesse vis-à-vis du maréchal.

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