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D'Orfeu negro à la télévision

Marcel Camus est mort la 13 janvier à Paris (nos dernières éditions datées 14 janvier). Il était âgé de soixante-neuf ans.

Par J.S.

Publié le 15 janvier 1982 à 00h00, modifié le 15 janvier 1982 à 00h00

Temps de Lecture 1 min.

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Né à Chappes (Ardennes), le 21 avril 1912, Marcel Camus débute dans le cinéma, après la guerre, à son retour de captivité. Assistant de Henri Decoin, Georges Rouquier, Jacques Becker, Luis Bunuel, et Alexandre Astruc (entre autres), il appartient à cette génération des " hommes de métier " d'avant la Nouvelle vague, qui reçurent une solide formation technique.

En 1956, il réalise son premier long métrage, Mort en fraude, d'après un roman de Jean Hougron. La guerre d'Indochine est encore un sujet tabou. Le film l'examine sans passion ni propagande politique, sous l'angle des relations humaines.

Puis, en 1958, Marcel Camus tourne, au Brésil, Orfeu negro, transposition moderne de la légende d'Orphée et Eurydice chez la population noire des quartiers pauvres de Rio-de-Janeiro, avec d'exubérantes scènes de carnaval. Orfeu negro remporte la Palme d'or au Festival de Cannes 1959 (où Truffaut reçoit le prix de la mise en scène pour les Quatre Cent Coups) et un très grand succès public.

Marcel Camus est, désormais, un cinéaste consacré, chevronné, mais Os Bandeirantes (1960) réalisé également au Brésil et l'Oiseau de paradis (1962) réalisé au Cambodge n'ont pas le retentissement d'Orfeu negro. L'exotisme que certains reprocheront à Marcel Camus est, pourtant, au-delà du folklore et du spectacle, porteur de valeurs humaines et spirituelles.

Malgré sa beauté plastique et son " réalisme poétique ", l'adaptation du Chant du monde de Jean Giono (1965) n'est pas tellement appréciée. Marcel Camus semble, alors, renoncer à ses ambitions et tourne des films " commerciaux " : Vivre la nuit 1967), Un été sauvage (1969) et le Mur de l'Atlantique (1970) sorte de succédané de la Grande Vadrouille avec Bourvil sans Louis de Funès. Dans les années 70, il travaille pour la télévision avec des feuilletons soignés et populaires : la Porteuse de pain, Molière pour rire et pour pleurer, les Faucheurs de Marguerite, Ce diable d'homme (une vie de Voltaire), etc.

En 1976, Marcel Camus était, pourtant, revenu au cinéma et à son inspiration brésilienne avec Otalia de Bahia tiré d'un roman de Jorge Amado. Ce film à la fois picaresque, lyrique et tragique, passa presque inaperçu. Prisonnier du succès d'Orfeu negro, et très nettement séparé des auteurs de la Nouvelle vague, Marcel Camus laisse le souvenir d'un cinéaste très estimable dont la carrière et les qualités se heurtèrent à certaines circonstances historiques.

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