Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?
Offrir Le Monde

Mort de Pierre Fédida, grande figure de l'Université et de la psychanalyse

Le Monde

Publié le 06 novembre 2002 à 13h04, modifié le 06 novembre 2002 à 13h04

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Le psychanalyste Pierre Fédida est mort à l'hôpital Necker de Paris, vendredi 1er novembre, des suites d'un accident vasculaire cérébral. Pendant quarante ans, il aura dispensé au sein de l'Université française un enseignement fécond de la psychanalyse.

Né le 30 octobre 1934, il était issu d'un milieu modeste. Son père, juif séfarade d'origine algérienne, exerçait le métier de menuisier, et sa mère, catholique lyonnaise, était ourdisseuse de vêtements sacerdotaux. C'est à Lyon, dans sa ville natale qu'il effectue une partie de son cursus universitaire. Il passe ensuite l'agrégation de philosophie avant de soutenir un doctorat de lettres et de sciences humaines puis de s'orienter vers une tradition de la psychopathologie qui a connu son heure de gloire avec Ludwig Binswanger, médecin-chef de la prestigieuse clinique de Bellevue, située à Kreuzlingen, sur le lac de Constance.

Auprès de cet ami de Freud, grand maître d'une psychiatrie existentielle d'inspiration husserlienne, Fédida, proche en cela de Henri Maldiney et des premières œuvres de Michel Foucault, reçoit, entre 1958 et 1966, une solide formation clinique et théorique dont il conservera la marque aussi bien dans son enseignement que dans son itinéraire de psychanalyste qui le conduira, après une cure didactique sur le divan de Georges Favez, à adhérer à l'Association psychanalytique de France (APF).

Dans la droite ligne de Daniel Lagache, Didier Anzieu ou Jean Laplanche, il considère que la discipline freudienne ne doit pas se transmettre exclusivement dans le cadre privé des associations psychanalytiques. Pour se laïciser, encore faut-il qu'elle se confronte aux autres domaines du savoir. A cet égard, et après être devenu professeur à l'université Paris-VII en 1979, Fédida s'engage dans une voie difficile. Il refuse en effet la politique de ses prédécesseurs, lesquels n'avaient pas réussi à éviter que les départements de psychologie clinique servent d'annexes aux grandes sociétés freudiennes. Aussi ouvre-t-il un véritable dialogue avec les freudiens d'obédience lacanienne, d'une part, et avec les autres universitaires, de l'autre, permettant que l'Université devienne le lieu d'une confrontation entre les divers courants freudiens et entre ces courants et les autres disciplines.

Il vous reste 60.5% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.