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Christiane Desroches-Noblecourt, première femme égyptologue, est morte

Mme Desroches-Noblecourt, célèbre pour avoir sauvé les temples d'Abou Simbel, a été à l'origine à Paris des expositions "Toutankhamon" et "Ramsès II".

Le Monde avec AFP

Publié le 24 juin 2011 à 21h06, modifié le 24 juin 2011 à 21h06

Temps de Lecture 2 min.

Christiane Desroches-Noblecourt, le 14 octobre 1992 à Paris.

L'égyptologue française Christiane Desroches-Noblecourt est morte jeudi 23 juin au matin à Sézanne (Marne), à l'âge de 97 ans, a-t-on appris vendredi auprès de son éditeur. Première femme égyptologue et surnommée "la grande prêtresse de Ramsès II", Mme Desroches-Noblecourt est célèbre pour avoir sauvé les temples d'Abou Simbel et avoir été à l'origine des expositions "Toutankhamon" et "Ramsès II" à Paris.

Au cours d'une carrière de plus de cinquante ans, elle a permis de préserver vingt-quatre temples de Nubie, en Haute-Egypte. Elle a par ailleurs assuré la conservation de la momie de Ramsès II, rongée par les champignons, en la faisant irradier à Saclay, en région parisienne.

RÉSISTANTE ET INTRÉPIDE HISTORIENNE

Née le 17 novembre 1913, à Paris, Christiane Desroches-Noblecourt obtient une licence d'études égyptiennes à l'Ecole pratique des hautes études, entre au département d'égyptologie du Louvre et part diriger des fouilles en Egypte dès 1937. Résistante en France pendant la seconde guerre mondiale, elle parvient également à cacher en province des chefs-d'œuvre égyptiens conservés au Louvre. Après la Libération, sous l'égide de l'Unesco, elle entreprend des centaines d'allers-retours entre Paris et l'Egypte. Elle s'occupera au total de sept cents chantiers, non seulement en Egypte, mais aussi dans le Hoggar algérien.

Au milieu des années 1950, c'est elle qui conçoit le projet, considéré comme impossible par les autorisés égyptiennes et de nombreux spécialistes, de surélever les temples de Ramsès, creusés dans le rocher, et menacés d'engloutissement par les eaux du Nil en raison de la construction du nouveau barrage d'Assouan. Elle parvient à sauver un grand nombre de monuments.

C'est elle qui, avec le soutien enthousiaste du président égyptien Nasser et du général de Gaulle, organise l'exposition "Toutankhamon" au Louvre, en 1967 à Paris, qui accueillera près d'1,3 million de visiteurs. En 1976, elle participe aussi à l'exposition "Ramsès II" à Paris, qui accueille presque autant de visiteurs.

Première femme récipiendaire de la médaille d'or du CNRS, elle a reçu également la médaille d'agent de l'Unesco, et elle est l'une des très rares femmes grand-croix de la Légion d'honneur.

Jacques Chirac remet les insignes de Grand Officier de la Légion d'Honneur à l'égyptologue Christiane Desroches-Noblecourt, le 18 février 2005 au palais de l'Elysée à Paris.

"GRANDE DAME DU NIL"

Le président Nicolas Sarkozy a rendu hommage dans un communiqué à la "grande dame du Nil". "Son coup de foudre, enfant, pour l'Égypte, était né du récit de la découverte du tombeau de Toutânkhamon : en retour, cinquante ans plus tard, elle fera découvrir aux Français les merveilles du trésor de ce pharaon en organisant une exposition qui reste dans les mémoires et rassemblera plus d'un million de visiteurs", rappelle le président.

Selon M. Sarkozy, "Christiane Desroches-Noblecourt réunissait, chose rare, les qualités de la plus rigoureuse des scientifiques à celles de la plus passionnante des pédagogues". "Elle fut aussi, à l'époque où les fouilles égyptologiques étaient encore une aventure de tous les instants, souvent dangereuse, une figure intrépide et romanesque qu'aurait pu dépeindre Agatha Christie", ajoute le communiqué.

L'Elysée rappelle également que l'égyptologue "mit sa capacité de conviction et son énergie au service d'une cause universelle : le sauvetage des temples de Nubie, menacés d'être engloutis par le lac Nasser. Elle joua alors, à la tribune de l'Unesco, un rôle décisif pour fédérer l'engagement de près de cinquante pays", ajoute-t-on.  "Avec Christiane Desroches-Noblecourt, c'est la digne héritière de Jean-François Champollion qui vient de nous quitter", affirme également la présidence.

Le Monde avec AFP

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