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L’historien Régis Boyer, spécialiste du monde scandinave, est mort

Réputé pour sa connaissance du monde et de la culture scandinave, qu’il a fait entrer à l’université, et dont il a traduit les écrivains, l’historien Régis Boyer est décédé à l’âge de 84 ans

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Publié le 21 juin 2017 à 15h56, modifié le 26 juin 2017 à 16h31

Temps de Lecture 6 min.

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Enseignant et traducteur, Régis Boyer a consacré de nombreux livres à l’histoire des Vikings.

Spécialiste incontesté du monde scandinave, de ses littératures et de sa culture, Régis Boyer est mort d’un arrêt cardiaque à son domicile à La Varenne-Saint-Hilaire, un quartier de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), le vendredi 16 juin à l’âge de 84 ans.

S’il naît le 25 juin 1932 à Reims, au sein d’une famille paisible – son père, Robert, est agent d’assurances et sa mère, Odette, ne travaille pas –, le jeune Régis connaît très vite un parcours mouvementé : la mort précoce du père, de la tuberculose, conduit une mère aimante et compréhensive, fille d’un paysan champenois, à faire face, découvrant le monde du travail pour élever ses trois enfants, dont le dernier naît quand la famille, en raison de la guerre, est repliée à Brive-la-Gaillarde, en Corrèze, où l’on voit d’un mauvais œil ces « Boches de l’Est ».

Si sa grand-mère paternelle a des ascendances aristocratiques, cette femme de tête, institutrice républicaine et frondeuse, anticléricale championne de laïcité, marque durablement le jeune orphelin. Davantage que les quelques érudits remarquables de sa lignée. Un arrière-grand-oncle paternel, Paul Boyer (1864-1949), est le premier titulaire de la chaire de russe à l’Ecole des langues orientales de Paris, qu’il administre par ailleurs depuis près d’un quart de siècle au moment où Régis naît ; un grand-oncle maternel, Léonce Dunaime, directeur d’un grand séminaire dans les Ardennes, le seul auteur français à avoir écrit une grammaire de l’araméen, la langue parlée en Palestine au temps du Christ.

Une soif d’apprendre inextinguible

Son parcours ne commence pas toutefois par la philologie. Au sortir de l’institution du Sacré-Cœur de Reims – l’adolescent, qui a une soif d’apprendre inextinguible, se défoule toutefois sur les terrains de football (c’est le début de l’époque faste du Stade de Reims !) et dans les bassins, jusqu’à être un temps maître-nageur –, très jeune bachelier mais désargenté, Régis Boyer opte pour la philosophie et s’inscrit à la faculté des lettres de Nancy.

Au fil de ses livres, il pourfend les lieux communs et les affirmations excessives sur les Vikings.

Parallèlement aux cours qu’il donne pour financer ses études, il s’y familiarise avec l’œuvre et la pensée de Kierkegaard, Jaspers, Husserl et Heidegger (« le nec plus ultra du moment », plaisantait-il), mais ce milieu au jargon si codé l’étouffe et il se tourne vers les lettres modernes.

L’étape littéraire s’avère déterminante. Toujours à Nancy, en 1953, il rencontre Maurice Gravier (1912-1992), disciple du philosophe Alain et spécialiste de Luther, auquel il consacra sa thèse, sur la littérature satirique et polémique au début de la Réforme. En marge de l’enseignement de l’allemand, le jeune agrégé, qui a enseigné à l’Institut français de Stockholm dès 1937, propose un cours d’initiation au scandinave. Une innovation qui offre à Régis Boyer son premier contact avec Selma Lagerlöf et les sagas islandaises dont la force et le charme l’accompagneront désormais.

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