Deux acquisitions en une semaine, d'autres qui se profilent… Après deux ans de discrétion, voici que resurgit Jacques Veyrat, l'ancien patron de Neuf Cegetel dans les télécoms, puis du champion du négoce Louis-Dreyfus. Un homme d'affaires d'autant plus ambitieux qu'il roule désormais pour lui-même.
Fini l'habile manageur qui oeuvrait dans l'ombre pour le milliardaire Robert Louis-Dreyfus et sa famille. A 50 ans tout rond, c'est lui le "boss" à présent. Avec son argent ou celui de ses amis, il veut reprendre des sociétés en posture délicate et aider leurs dirigeants à aller plus loin, plus vite, en sortant des sentiers battus. Exactement comme le faisait son mentor avec lui. "J'essaie d'avoir une dizaine de Jacques Veyrat autour de moi, comme Robert Louis-Dreyfus en avait autour de lui", confie-t-il dans une étonnante formule.
C'est ainsi qu'il entend dynamiser CPI et Technoplus Industries, les deux sociétés passées sous sa coupe ces derniers jours. La première (3 000 salariés) est le numéro un de l'impression de livres en Europe : quatre romans sur dix sortent de ses usines ! Délestée de la dette qui menaçait de l'étrangler, l'affaire devrait repartir de l'avant.
Quant à Technoplus Industries (118 personnes), un fabricant de pièces de haute précision dont Areva souhaitait se défaire, l'enjeu consiste à développer son activité hors du nucléaire.
UN BEAU "PARACHUTE DORÉ"
Le projet de M. Veyrat est clair. Au fil des rachats, il veut construire un groupe diversifié dans l'énergie, la finance et l'industrie. Un petit conglomérat capable de dégager assez vite 100 millions d'euros de résultat net par an.
Tout démarre en juillet 2011. A l'issue d'une éprouvante bataille, M. Veyrat quitte le groupe Louis-Dreyfus dont il avait pris la présidence deux ans plus tôt, à la mort de son patron. Il était considéré comme son fils spirituel. C'était sans compter avec Margarita, cette jeune Russe que M. Louis-Dreyfus avait rencontrée dans un avion, puis épousée. Devenue veuve, celle-ci fait preuve d'une pugnacité insoupçonnée et obtient les clés de l'empire familial.
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