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Aux Etats-Unis, les manageurs de la diversité sont remis en question

Plusieurs procès récents poussent les entreprises américaines à revoir leurs programmes d’inclusion des minorités raciales.

Par  (New York, correspondance)

Publié le 15 mai 2024 à 07h00, modifié le 15 mai 2024 à 08h39

Temps de Lecture 3 min.

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Le transporteur JB Hunt Transport Services était un habitué des poursuites judiciaires pour discrimination sur les lieux de travail. En 2016, quatre chauffeurs sikhs accusaient leur employeur de les avoir maltraités du fait de leur turban. Six ans plus tard, un employé originaire du Ghana assurait avoir été injustement licencié à cause de ses origines. Mais la plainte pour discrimination raciale, déposée en janvier 2023, en a surpris plus d’un. Cette fois-ci, il s’agit de Ryan Waters, un cadre des ressources humaines, qui dit avoir été remercié parce qu’il est un homme blanc. Surprise ? Pas tout à fait.

Ces derniers temps aux Etats Unis, plusieurs plaintes contre de grands groupes ont été portées devant les tribunaux assurant que des hommes de type caucasien seraient victimes de discrimination raciale.

Ces plaintes font suite à une décision de la Cour suprême de 2023 concernant l’admission des étudiants à Harvard et à l’université de Caroline du Nord. La majorité des juges avait alors tranché contre la mise en œuvre de l’« Affirmative Action », concluant que les universités ne devaient plus prendre en compte la couleur de peau des postulants, car cela désavantagerait les élèves blancs.

Les conditions d’admission à l’université n’ont bien sûr rien à voir avec le management au sein des entreprises privées. Mais, fort de cette première victoire contre Harvard, Edward Blum, fondateur de l’American Alliance for Equal Rights, déclarait dès lors que ses prochaines cibles seraient les entreprises et leurs programmes « diversité et inclusion », censés avantager les minorités raciales, les femmes, les handicapés et les employés LGBTQ.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les Etats-Unis, au-delà de la discrimination positive

Edward Blum et quelques alliés, tel Stephen Miller, un ancien conseiller immigration de Donald Trump, créateur de l’association America First Legal, s’appuient sur les lois de protection des droits fondamentaux de 1866 et 1964. L’interprétation de ces lois, volant a priori au secours de l’opprimé noir, latino ou asiatique, est détournée par M. Blum, qui estime qu’aujourd’hui, la victime est blanche.

Un pas en avant, deux pas en arrière

Trois grands cabinets juridiques, Perkins Coie, Morrison & Foerster et Winston & Strawn, qui offraient des bourses aux étudiants minoritaires de la faculté de droit se sont ainsi retrouvés sur le banc des accusés. De même que les grands magasins Macy’s, les laboratoires Pfizer, le fonds de capital-risque Fearless, ou encore le Honeyfund en Floride, qui liste les cadeaux de mariage.

Toutefois, lorsque les juges ont examiné l’aide à la promotion des employés noirs, latinos et amérindiens de Pfizer, ils ont remarqué que la partie adverse n’avait pu fournir « aucun nom » de victime du programme. Pfizer a donc gagné le procès. Mais, par prudence, le laboratoire a tout de même changé ses critères d’admission dans le programme. Celui de la race a disparu, pour éviter à l’avenir de coûteuses affaires judiciaires et la mauvaise publicité liée à cette prétendue discrimination.

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