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Milan Lukic condamné à perpétuité pour le meurtre de 130 Bosniaques, brûlés vifs

Le chef de la milice serbe des Aigles blancs, durant la guerre de Bosnie, a été jugé coupable par le TPIY pour ses crimes contre les Musulmans.

Par Stéphanie Maupas

Publié le 21 juillet 2009 à 14h34, modifié le 21 juillet 2009 à 14h34

Temps de Lecture 2 min.

Reconnus coupables de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, deux paramilitaires serbes de Bosnie, Milan Lukic et son cousin, Sredoje Lukic, ont été condamnés, respectivement, à l'emprisonnement à vie et à 30 ans de détention, lundi 20 juillet, par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). Les deux hommes ont agi avec "un mépris cynique et vicieux de la vie humaine", a souligné le président du Tribunal, Patrick Robinson.

Agé de 23 ans à l'époque des faits, Milan Lukic avait constitué sa milice, les Aigles blancs, dès le début de la guerre en Bosnie-Herzégovine, en avril 1992, et appliqué avec zèle la politique d'épuration ethnique conçue par le chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic.

A Visegrad, ville bosniaque stratégique frontalière de la Serbie, les Musulmans étaient la première cible des paramilitaires serbes. C'est là que Milan Lukic a tué 59 femmes, enfants et personnes âgées, qu'il avait enfermés, en juin 1992, dans une maison de la rue Pionirska, avant de les brûler vifs. "Les victimes qui tentaient de fuir les flammes à travers les deux fenêtres de la pièce ont été abattues par des hommes armés, à l'extérieur de la maison", lit-on dans le jugement. Deux semaines plus tard, le 27 juin 1992, soixante autres civils subissaient le même sort.

Crime organisé

"Il n'y a que quelques survivants (à ces crimes) horribles, a souligné le juge Robinson, mais tous (les 46 survivants) sont venus témoigner." Parmi eux, une femme, "handicapée permanente, marquée pour la vie et qui a rompu tout lien avec son ancienne patrie", a expliqué le juge.

Au cours du procès, commencé en juillet 2008, les cousins Lukic ont nié leur participation à ces crimes, de même que d'avoir tabassé des détenus parqués dans le camp d'Uzamnica, à Visegrad. Milan Lukic, le tueur de Musulmans, avait même brandi le Coran depuis son banc des accusés. A l'expert psychiatre appelé par ses avocats, il avait déclaré cyniquement que son livre de chevet était Un pont sur la Drina, roman sur la tolérance entre les peuples, de l'écrivain yougoslave Ivo Andric, prix Nobel de littérature en 1961.

Depuis ce pont d'architecture ottomane, Milan Lukic avait jeté le corps de plusieurs de ses victimes. Sous le coup d'un mandat d'arrêt du TPIY, Milan Lukic, trafiquant notoire, faisait aussi partie du réseau, Preventiva, de protection de Radovan Karadzic. Milan Lukic avait quitté la Bosnie-Herzégovine en 2003, suite à des règlements de compte entre groupes criminels organisés. En cavale en Argentine, il y avait été arrêté en 2005 puis transféré au TPIY. Milan Lukic avait aussi été condamné par contumace, à Belgrade, à 20 ans de prison pour le meurtre d'autres Musulmans.

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