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Lucky Luke sort de l’ombre

Un album paru début avril, deux autres à suivre en novembre et janvier : le cow-boy solitaire créé par Morris change de visage. Retour sur ses métamorphoses.

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Publié le 15 avril 2016 à 12h45, modifié le 21 avril 2016 à 22h21

Temps de Lecture 3 min.

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« La Diligence » (1967), de Morris et Goscinny.

L’original de Morris

Soixante-dix ans après sa création par le Belge Maurice de Bevere (1923-2001), dit Morris, Lucky Luke reste une des figures iconiques de l’histoire de la bande dessinée. Le personnage des débuts ressemblait assez peu à celui qu’on connaît aujourd’hui. Dessiné dans un style rond et élastique rappelant les films de Walt Disney, doté de quatre doigts à chaque main, comme Mickey, le cow-boy incarnait alors la fascination de Morris pour le cinéma d’animation américain. Comprenant que faire du dessin animé sur papier était une impasse, il réorienta son esthétique en figeant son personnage dans un style alliant rigueur et souplesse. Morris y touchera assez peu au fil des décennies, préférant se concentrer sur la narration. Une modification notable interviendra cependant en 1983  : l’abandon de la cigarette pour le brin d’herbe, suite à une demande des studios américains Hanna-Barbera qui adaptèrent Lucky Luke en série animée pour la télévision.

« L’Homme de Washington » (2008), de Achdé et Laurent Gerra.

La version d’Achdé

A la mort de Morris, la série est confiée au dessinateur français Hervé ­Darmenton, dit Achdé, que le maître belge avait désigné comme son successeur. Celui-ci va appliquer à copier avec exactitude le trait de son aîné. Achdé dut se lancer dans une analyse profonde de son esthétique avant de commencer  : « Son style est plus compliqué qu’il n’y paraît. Morris multipliait les allers-retours entre le dessin caricatural et le dessin semi-réaliste, voire carrément réaliste quand il s’agissait de dessiner un revolver de près. » Le visage de Lucky Luke relève de la même complexité  : « Son profil ne correspond pas à sa vue de face, ni à sa vue de trois quarts  », s’amuse Achdé. Le disciple s’est toutefois autorisé quelques retouches, notamment dans le découpage (avec des plans et des ellipses plus rapides). Il a aussi modifié les plis du pantalon de Lucky Luke, un détail visible des seuls aficionados. Son prochain album sortira en novembre, sur un scénario de Jul.

« L’homme qui tua Lucky Luke » (2016), de Matthieu Bonhomme.

Le remix de Matthieu Bonhomme

Afin de redynamiser la série, les éditions Dargaud et les ayants droit de ­Morris ont lancé l’idée d’une collection proposant des « réinterprétations  » de Lucky Luke. Matthieu ­Bonhomme est le premier à s’y essayer, avec L’homme qui tua Lucky Luke, sorti début avril. Une véritable aubaine pour ce fan de longue date du poor lonesome cow-boy qu’il a beaucoup recopié quand il était enfant. « Lucky Luke m’a “construit”, à tel point que j’ai donné ses traits à mon personnage d’Esteban ­ [un jeune Indien engagé comme mousse sur un baleinier] sans m’en rendre compte, raconte-t-il. Je me suis néanmoins interdit d’ouvrir le moindre album, préférant rester sur un ressenti émotionnel. » Son Lucky Luke a conservé sa bouche qui avance alors qu’aucune cigarette n’y est accrochée. En manque de tabac tout au long de l’album au point d’en perdre son flegme, le héros apparaît plus vulnérable que l’original. Précisons que Matthieu Bonhomme est un ancien fumeur.

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